Vous êtes sur la page 1sur 3

1- Le rôle de l’état sur les questions de qualité des offres d’éducation non

formelle :

Le « faire-faire » se définit comme étant une stratégie novatrice et efficace


permettant à l’Etat et aux partenaires (ONG, associations, groupement, services
étatiques, etc.) de se doter d’une clé de répartition fonctionnelle des rôles dans
l’exécution des programmes d’alphabétisation et d’éducation non formelle.
Cela se traduit par la responsabilisation de la société civile dans la mise en œuvre
des programmes de formation sur le terrain.

Le montage institutionnel est basé sur la stratégie qui consiste à faire jouer à chaque
partenaire le rôle qui est le sien et où il y a un avantage comparatif certain selon le
principe de « chacun là où il excelle ». Ce montage répond aux caractéristiques
suivantes, reconnues comme essentielles par tous les acteurs :séparation entre
d’une part, les fonctions d’orientation, de suivi et d’évaluation des programmes
qui relèvent du Ministère de l’Enseignement de Base et de l’Alphabétisation et
d’autre part, les fonctions d’exécution des programmes d’alphabétisation par
les opérateurs ;

Dans le cadre de la stratégie du faire-faire, le Ministère de l’Enseignement de


Base et de l’Alphabétisation assume une fonction d’orientation, de
planification et de contrôle des programmes d’alphabétisation, ce qui implique
la définition des politiques et plans d’action, le développement d’un système
opérationnel de communication, la formation des personnels, le suivi
-évaluation externe, la certification, et la mobilisation des ressources
financières pour contribuer au renforcement des capacités des acteurs.

L’état veille donc sur la qualité des programmes d’alphabétisation par la conception
des curricula, le suivi évaluation et la certification.
Un cahier de charges est élaboré pour orienter les différents acteurs sur leur
responsabilité et surtout leur devoir.
De nouveaux curricula sont en expérimentation et seront bientôt vulgarisés.
Des normes d’évaluation et de certification des activités d’AENF sont également
élaborées.

2- La mobilisation nationale en faveur de l’alphabétisation : distribution des


rôles et responsabilités :

Le FONAENF crée suite au premier forum national sur l’alphabétisation en 1999, est
reconnu aussi bien au niveau national que régional comme une structure de
financement efficace de l’éducation non formelle, pour le développement d’une
alphabétisation véritablement fonctionnelle pouvant contribuer efficacement à la lutte
contre la pauvreté.
La conférence régionale sur l’AENF à Bamako en septembre 2007 a fait de
l’expérience du FONAENF un exemple réussi de mécanisme de financement de
l’AENF qui mérite d’être partagée.

1
Au cours de ces 3 dernières années, l’appui du FONAENF a permis de promouvoir
l’accès à l’alphabétisation et aux innovations éducatives et le Taux d’Accroissement
Moyen Annuel est estimé à plus de 70% par niveau et par formule de 2005 à 2007 ;

La contribution du Fonds à permis de faire passer les effectifs inscrits au niveau


national de 33% en 2004 à 80 % en 2007 , ce qui représente un accroissement de
près de 50% en 3 ans;
Le Ministère de l’Enseignement de Base et de l’Alphabétisation a organisé une
campagne de sensibilisation et de levée de fonds en faveur de l’AENF de septembre
2007 à Avril 2008 autour du thème « valorisation du capital humain pour un
développement durable : le défi de l’alphabétisation et de l’éducation non
formelle au Burkina Faso » dont le lancement officiel a été fait le 18 septembre
2008 sous le parrainage de Madame Chantal COMPAORE première Dame du
Burkina Faso.
Trois objectifs généraux étaient poursuivis :
Faire percevoir le rôle important de l’AENF dans le développement socio-
économique du Burkina ;
susciter un élan et un cadre général favorable au développement de l’AENF ;
- collecter des ressources financières et matérielles en faveur de l’AENF.
Après huit mois de mise en œuvre le bilan fait ressortir que les résultats obtenus sont
satisfaisants. En effet, la perception de l’importance de l’AENF dans le
développement socio économique est une réalité.

La tenue d’une session extraordinaire du Conseil Economique et Social (CES) sur


l’alphabétisation et l’éducation non formelle. Les recommandations prises par le CES
ont été adoptées par le Conseil des Ministres.

La tenue régulière des forums sur l’alphabétisation et de l’éducation non formelle qui
permet à l’Etat et à ses partenaires de faire le point des avancées en matière
d’AENF.
La commémoration tous les 8septembre de la journée internationale de
l’alphabétisation.

Toutes ces actions menées ont permis une mobilisation nationale autour de l’AENF.

3- La politique de formation et de motivation des enseignants du non formel

Les acteurs de l’alphabétisation et d’éducation non formelle sont composites. On


distingue les acteurs relevant du ministère de l’Enseignement de Base et de
l’Alphabétisation et les opérateurs et leurs équipes appelés « personnel
contractuel ». La différence qui existe entre ces deux groupes d’acteurs réside dans
le fait que l’un (les acteurs du MEBA) a des missions régaliennes et l’autre est
soumis à des tâches d’exécution des programmes d’alphabétisation contractés dans
le cadre de la stratégie du faire- faire.

Au cours de ces dernières années, les missions de supervision effectuées par la


DGAENF sur le terrain ont permis de mettre à nu les insuffisances des acteurs dans
la mise en œuvre des activités d’AENF. En outre, les acteurs du niveau central ne
sont pas tous suffisamment outillés pour assurer une supervision efficace de ces
dites activités.

2
Aussi, une étude commanditée par le FONAENF sur les causes des déperditions
dans le sous secteur de l’AENF a-t-elle formulé des recommandations sur la
nécessité de renforcer les compétences des acteurs de terrain ainsi que du niveau
ceux du niveau central afin de parvenir à une meilleure exécution des programmes
d’AENF. Il est bon de rappeler que la plupart des acteurs ont été formés « sur le
tas ». Le professionnalisme et la spécialisation ne sont pas assez développés et les
trois catégories d’acteurs, présentent des besoins de formation tantôt similaires,
tantôt différents.

La formation initiale est envisagée dans les ENEP et à l’ENS/ UK en vue d’outiller
les élèves maîtres et élèves encadreurs pédagogiques en connaissance et
compétence de base.

En 2006, la DGAENF a commencé à assurer l’enseignement de ces modules aux


encadreurs stagiaires de l’école normale supérieure de Koudougou sous forme
d’informations sur l’AENF, car les apprentissages sur l’alphabétisation et l’éducation
non formelle ne sont pas intégrés dans le système d’évaluation de l’ENS.
Il sera intéressant de considérer ces modules AENF comme des matières complètes
dans la formation initiale des encadreurs du MEBA.

La formation continue s’entend par une série de sessions de formations ou de


recyclages. Cette formation tout au long de la vie s’effectue dans le sous secteur de
l’AENF à travers des ateliers de formations, des séminaires en vue du renforcement
des compétences.

Les technologies dans le domaine de l’éducation en général et l’éducation non


formelle en particulier, évoluent très rapidement dans le contexte socio-politique
actuel. Pour suivre ces mutations qui s’opèrent, la nécessité des stages de recyclage
s’impose à l’endroit des acteurs en AENF.

Nous pouvons noter la formation en Pédagogie du Texte et m méthode Reflect à


l’Université de Ouagadougou à travers le programme DEDA.

Le personnel contractuel (animateurs, superviseurs, coordonnateurs) recrutés parmi


les meilleurs néo alphabétisés sont formés par les structures décentralisées
(DPEBA, CCEB).

En matière de formation du personnel AENF, un plan de formation a été élaboré et


sera mis en œuvre en 2009.
Le personnel de l’état exerçant dans le sous secteur de l’alphabétisation et
l’éducation non formelle jouissent des mêmes avantages que ceux qui exercent dans
le formel.

Vous aimerez peut-être aussi