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L
 
’université contemporaine a évolué par rapport à la conception qu’on
s’en ait faite au cours des siècles, selon laquelle l’enseignement, l’apprentissage et la
recherche étaient orientés vers la recherche de la vérité
 indépendamment du bien
et de l’intérêt publics. Les universités d’aujourd’hui contribuent fondamentalement au bien public par l’entremise du bénévolat. Ce bénévolat peut être relativement méconnu de la plupart des gens et n’est pas unique. Je me porte donc ici à la défense de l’université, du
 bénévolat et du bien public.
L’action en vue du bien public vise à contribuer à l’avancement des membres de la société et, de manière plus générale, au progrès social de l’humanité. Le bien public suppose un lien
direct entre les actions (enseignement, apprentissage et recherche) et leurs répercussions
sur la condition humaine. En ce qui a trait à l’enseignement et à l’apprentissage, on peut voir l’université comme étant engagée dans la transmission de notre compréhension et de nos
connaissances actuelles concernant la nature des choses dans notre monde. Notre
compréhension et nos connaissances n’ont pas à être liées au bien public et, en conséquence, le bénévolat peut n’y jouer aucun rôle. Toutefois, nous devons présumer que
les étudiants à qui nous enseignons dans les universités utiliseront les principes et les
 valeurs qu’on leur inculque lorsqu’ils agiront comme leaders et auront à prendre des
décisions en tant que citoyens engagés plus tard.
Par exemple, on encourage les étudiants de l’université Ryerson (et d’autres universités) à s’engager dans des programmes d’enseignement expérimentaux qui leur permettent de
participer bénévolement à des initiatives de développement communautaire, comme celles
du quartier Regent Park, à Toronto. Ceci leur permet d’appliquer leurs connaissances ainsi que d’acquérir des compétences en pensée critique qui remettent en question nos théories et notre compréhension. De cette façon, notre savoir est élargi par l’engagement
communautaire et le bénévolat de nos étudiants. Des auteurs comme Boyer (1996) et Barker
(2004) nomment cet élargissement des connaissances « l’enseignement de l’engagement ». L’université contemporaine peut servir de plate
-forme pour des décisions incarnant le
 bénévolat. On peut constater cela dans la façon dont la décision d’une université de construire un édifice, avec l’aide de bénévoles, aura une incidence directe sur l’architecture
et le développement communautaire dans son voisinage. Par exemple, la décision de
l’université Ryerson de revitaliser l’ancien Maple Leaf Gardens a conduit à la transformation d’un édifice, qui était resté fermé pendant environ dix ans, en un centre athlétique et sportif (maintenant le Mattamy Athletic Centre) dont bénéficient les étudiants et l’ensemble de la
communauté. De nombreuses associations étudiantes et leaders étudiants se sont investis  bénévolement pour recommander que les cotisations étudiantes servent à financer les
contributions de l’université dans cette initiative de revitalisation. L’initiative a servi de catalyseur pour l’innovation grâce à l’engagement du secteur privé, notamment Loblaws, dans une entreprise commune à laquelle le gouvernement fédéral s’est
également engagé, en tant que troisième partenaire de ce projet de 60 millions de dollars. Le
 bénévolat des étudiants de Ryerson a attiré d’autres partenaires dans une mesure peu égalée par d’autres actions. En ce sens, le bénévolat représente un flux de capacités et d’efforts ainsi qu’un attrait pour des partenaires à la recherche du bien et de l’intérêt publics.
  Aussi, les exemples fournis portent grandement sur les actions engageant directement les étudiants universitaires. Or, les membres du corps professoral des universités possèdent les connaissances pratiques et théoriques pouvant contribuer au bien public et développer leurs
connaissances et leur compréhension grâce au bénévolat. C’est ce qui me motive à agir à titre de membre bénévole du conseil d’administration de la Fondation Trillium de l'Ontario (FTO). Cela ne m’est pas unique, car je crois que de nombreux bénévoles siégeant à des conseils d’administration ou travaillant au sein d’organismes sans but lucratif ont des
motivations semblables. Les membres du corps professoral des universités sont aussi engagés dans la recherche
pure, et c’est dans ce domaine que le rôle de l’université à la recherche du bien public par l’entremise du bénévolat est souvent remis en question. Mais devrait
-il en être ainsi? La
recherche pure s’occupe de l’élargissement de nos connaissances et de notre compréhension de la nature des choses. Aussi, l’optique selon laquelle les chercheurs peuvent tracer le lien
entre le savoir et ses conséquences ultimes dans la société est au mieux naïve. Néanmoins, la
recherche du savoir ne peut pas se fonder sur l’hypothèse que les conséquences et les
incidences sociales de la recherche sur la condition humaine ne méritent aucune considération.
Par exemple, dans l’étude de Tuskegee sur la syphilis, de 1932 à 1972, on s’est engagé dans la recherche du savoir, sans offrir de traitements aux sujets de l’étude ni leur divulguer la
nature de leur affection médicale, au profit des connaissances et de la compréhension des
effets à long terme de la syphilis. L’étude de Tuskegee est reconnue dans la documentation,
et ses conséquences mettent en évidence la nécessité de tenir compte des bénéfices et des
impacts sociétaux de la recherche universitaire lorsqu’on sollicite l’approbation et du
financement. Par conséquent, les bénévoles sont souvent essentiels aux comités
universitaires pour aider à définir et à préserver le bien et l’intérêt publics. À cet égard, le  bénévolat incite à fournir à l’université un afflux de savoir et de compréhension qui favorise
un meilleur lien entre la recherche universitaire et le bien public.
L’université est axée sur la poursuite du savoir et de la compréhension. Le bénévolat vise à renforcer la capacité, l’effort et les partenariats. Ensemble, les universités et le bénévolat
 Jeudi 24 janvier 2013
Doyen de la G. Raymond Chang School of Connuing Enducaon de l'Université Ryerson
 

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