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60-TONNES 07.01.

09 11:10

Les superlourds bientôt sur le ring?


Des camions superlourds prêts à débouler sur les routes helvétiques? Mobilisation tous azimuts.

Une commission européenne se prononcera bientôt sur l’admission des camions de 60 tonnes.
Déjà à l’essai dans plusieurs pays, leur arrivée semble inéluctable. Les Suédois y ont recours
tous les jours pour le transport de bois. Les Allemands, les Hollandais et les Danois les acceptent
sur leurs autoroutes officiellement «à l’essai». Intelligemment utilisés, ils ne semblent poser
aucun problème sérieux de cohabitation avec les autres usagers de la route.
Les poids lourds de 60 tonnes, impressionnants attelages de plus de 25 mètres de long, entrent
donc en Europe par la petite porte et démontrent jour après jour leur utilité. Présentés comme
un transport routier économiquement plus rationnel et plus écologique – moins de trajets pour la
même quantité de marchandise –, leur arrivée imminente suscite la polémique dans de
nombreux pays. Si la Suisse n’est pas formellement tenue de les autoriser dans le cadre des
accords bilatéraux, tout indique que notre pays ne pourra faire longtemps cavalier seul s’il veut
maintenir concurrentielles ses entreprises de transport routier. Un parc poids lourds plutôt éclectique. /
Audar

Pétition
A l’image d’autres associations en Europe, l’ATE vient de lancer une pétition contre l’éventuelle arrivée de ces camions géants en
Suisse. A la différence des autres pays, où la protestation porte essentiellement sur les effets néfastes imaginés en matière de sécurité
routière et de coût d’adaptation des infrastructures à l’encombrement de ces véhicules – giratoires étriqués, aires de repos trop
petites, etc. –, c’est une véritable bataille politique qui se profile d’ores et déjà en Helvétie, celle du rail contre la route.
L’abolition en 2001 de la limite des 28-tonnes au bénéfice des 40-tonnes a coûté des parts de marché au transport ferroviaire. Le
passage à 60 tonnes aggraverait à coup sûr la situation. Celle-ci risquerait de tourner au véritable mélodrame national s’ils venaient à
se multiplier, lorsqu’on sait les milliards de francs investis dans les nouvelles lignes ferroviaires alpines.

L’ASTAG rassure
De fait, au-delà de la simple question de la rentabilité, c’est tout l’échafaudage du transfert des marchandises de la route au rail
forcément moins souple qui se trouve menacé. Un échafaudage par ailleurs de plus en plus branlant en raison de la difficulté croissante
à faire circuler des trains de marchandises sur des lignes proches de la saturation en raison de l’augmentation de la fréquence des
convois de voyageurs. L’Astag se veut rassurante en observant que les distances en Suisse sont trop courtes pour que soit rentable
l’utilisation d’aussi gros camions.
Il est vrai que la tendance va plutôt vers l’augmentation du parc de véhicules légers de livraison. D’abord parce que ces camionnettes
de poids maximal de 3,5 tonnes correspondent au mode d’approvisionnement en flux tendu de plus en plus répandu dans les
commerces. Ensuite, parce que ces véhicules, assimilés à des automobiles, n’ont pas à s’acquitter de la redevance poids lourds.
Ces remarques ne portent cependant que sur le marché intérieur. L’approvisionnement en provenance de l’étranger ou le transit
relèvent bien sûr d’une logique économique sensiblement différente.
Communiqué / Berne, le 3 décembre 2008

Les coûteuses «utopies de transfert» persistent

C’est avec consternation que l’Association suisse des transports routiers ASTAG
prend connaissance des décisions prises par le Conseil des Etats à propos du
projet de législation concernant le trafic de marchandises. La petite chambre du
Parlement a certes décidé tout au moins de ne pas donner au Conseil fédéral un
chèque en blanc pour l’introduction d’une bourse du transit alpin. Mais
globalement, les politiciens n’ont pas eu le courage de montrer clairement que
même le projet de législation concernant le trafic de marchandises n’apportera
pas d’ici à 2019 le succès escompté. Cette attitude hésitante et inconséquente va
coûter à la Suisse une fois de plus plusieurs milliards de francs.

Pour l’Association suisse des transports routiers ASTAG, il est évident depuis longtemps
déjà que la politique des transports que préconisent certains romantiques bourgeois ne
saurait fonctionner. Mais au lieu de mettre un terme aux «utopies de transfert» en fixant
enfin un objectif réaliste et en ayant recours à des mesures judicieuses, le Conseil des
Etats a donné aujourd’hui du bout des lèvres son aval à une solution de compromis : on
compte habiliter le Conseil fédéral à négocier avec l’UE sur l’introduction d’un
contingentement. Ensuite, il devrait élaborer une législation d’application. Par cette mesure
et avec une extension des subventions au trafic de marchandises par le rail, on espère
atteindre d’ici à 2019 l’objectif de transfert peu réaliste de 650'000 courses traversant les
Alpes. Le fait que l’on cherche à présent aussi à transférer sur le rail le trafic intérieur dans
le Mittelland est en flagrante contradiction avec l’article sur la protection des Alpes et
coûtera une fois de plus aux citoyens suisses plusieurs milliards...

Pas de nouvelles concessions à l’UE


Par ailleurs, la Suisse va devoir entamer des négociations avec l‘UE pour convenir d’un
contingentement. Pour l’ASTAG, une chose est d’ores et déjà évidente : pour le trafic de
marchandises intérieur, il faut prévoir des exceptions claires à l’interdiction de transit. Il ne
faut par ailleurs pas faire d’autres concessions à l’UE, comme ce fut déjà le cas avec
l’introduction de la limitation du poids à 40 tonnes pour le trafic lourd. En clair : l’ASTAG ne
souhaite elle non plus des camions de 60 tonnes qui transitent par la Suisse !

Pour de plus amples informations :


Dr. Michael Gehrken, Directeur
+41 31 370 85 85
m.gehrken@astag.ch

Source : http://www.astag.ch/?srv=cms&pg=&rub=508&id=3903

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