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P R É S I D E N T I E L L E 2 0 0 9

André MBA OBAME


Pour une Nouvelle Espérance

COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Libreville, le 12 octobre 2009

Ce dimanche 11 octobre 2009, à 21 heures, 3 camions remplis de militaires, ont pris d’assaut la ville de Medouneu, prenant ainsi en
otage les populations de cette petite ville sans antécédents de violence qui compte moins de 2000 habitants.
Interrogés sur les raisons de cette démonstration de force, les militaires ont indiqué qu’ils avaient reçu l’ordre de se déployer dans les
villes de la province du Woleu Ntem, pour empêcher les mouvements de violence des populations qui surviendraient à l’annonce des
résultats définitifs de l’élection présidentielle par la Cour Constitutionnelle.
Au motif que André Mba Obame est natif de la ville de Medouneu et de la province du Woleu Ntem, les populations de cette province,
aujourd’hui assiégée, sont prises en otage par les forces armées gabonaises.
Depuis le 04 août 2009, j’ai à plusieurs reprises attiré l’attention des plus hautes autorités de notre pays et alerté l’opinion nationale
et internationale sur le coup d’État électoral qui se préparaient au Gabon et la dérive dictatoriale que connaissait insidieusement notre
pays.
 Le 03 septembre 2009, les militaires du bataillon de parachutistes (Bérets rouges) ont, avec une violence extrême, dispersé
la foule et les candidats à l’élection présidentielle qui attendaient pacifiquement l’annonce des résultats devant la cité de la
démocratie.
 Le 17 septembre 2009, au moment de déposer ma requête devant la Cour Constitutionnelle, j’ai dénoncé le fait que des
invitations étaient envoyées par le Gouvernement de la République aux missions diplomatiques pour l’investiture du candidat
du PDG dans la semaine du 21 septembre 2009.
 Des feux d’artifice ont été installés devant le Palais de la Présidence de la République, pour célébrer la victoire du candidat du
PDG, considérant ainsi que la procédure en cours devant la Cour Constitutionnelle n’est qu’une mascarade.
 Hier, dimanche 11 octobre 2009, le meeting pourtant autorisé par le Maire du 6ème arrondissement de Libreville a été
empêché par les militaires du bataillon de parachutistes qui agissaient sur ordre du Ministre de la Défense.

Je ne crois pas en la violence. Je ne prendrai jamais les armes. Mais je ne peux me résoudre à continuer à voir ce pays être transformé
en dictature sécuritaire.
J’ai entamé de puis ce matin, 12 octobre 2009, une grève de la faim qui durera tant et aussi
longtemps que l’intimidation, la force et la violence seront utilisées comme les seules voies
pouvant permettre de régler la grave crise socio-politique que traverse actuellement le Gabon.
Je suis prêt à sacrifier ma vie pour que le Gabon ne sombre pas dans la dictature, la guerre civile
et le génocide.
Tant que les militaires feront le siège de la province Woleu Ntem, par solidarité aux populations terrorisées de cette province, et pour
dénoncer et condamner les agissements du pouvoir qui considère désormais que la violence est le seul mode d’expression et d’action
de l’État, je maintiendrai cette grave décision qui engage ma propre vie.
J’ai également décidé de ne pas me rendre à la l’audience publique de la Cour Constitutionnelle relative à la requête en annulation de
l’élection présidentielle du 30 août 2009. La décision du Ministre de la Défense, qui est naturellement connue du Président de la
République, Chef de l’État, et Chef Suprême des Armées, anticipe une nouvelle fois la confirmation de l’élection du candidat du PDG
par la Cour. Je ne souhaite pas, par ma présence, me faire le complice de ce coup d’État électoral.
J’interpelle solennellement Madame le Président de la République, Chef de l’État, afin qu’elle prenne la pleine mesure de la situation
du pays. Le Président de la République est le Chef de l’État. Il ne peut continuer à se comporter comme un spectateur ou un arbitre,
alors que c’est à lui que la Constitution confère les pouvoirs qui permettent aujourd’hui de transformer le Gabon en un monstre d’un
autre âge.
À l’ensemble des responsables de notre pays ainsi que la communauté internationale, je lance cet ultime appel : L’avenir est sombre
pour le Gabon.
Pour que jamais personne ne dise : je ne savais pas.
André MBA OBAME

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