Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
stage
Chargées de cours: Ginette Belcourt et Nicole Therrien
L'expérience du stage, avons-nous dit, est une occasion privilégiée pour faire
l'apprentissage d'une intervention professionnelle guidée dans un milieu concret
de travail et pour acquérir, de ce fait, une connaissance concrète inestimable
d'un milieu de travail, de ceux qui y oeuvrent mais aussi, et surtout, de soi-
même comme intervenant agissant dans ce milieu.
Cette connaissance de soi, que le stage permet, s'opère sur deux plans
principaux:
• sur le plan de son potentiel professionnel;
• sur le plan de son potentiel personnel.
1
Dans ce document, le genre masculin est utilisé sans aucune forme de discrimination et
uniquement dans le but d'alléger le texte.
certaines images, certains points de vue, certains éléments de
connaissance qui peuvent être plus ou moins élaborés, précis, structurés
mais qui risquent de s'avérer précieux pour opérationnaliser cette
réflexion. Aussi parlons-nous, dans ce cas aussi, d'inter-réflexion.
Par ailleurs, il ne s'agit pas non plus de s'engager dans une approche
psychothérapeutique quelconque (bio-énergie, gestalt, groupe de
rencontres, psycho- drame, etc) qui serait inavouée, honteuse. Non pas
que cette approche est en soi inutile mais nous doutons de sa pertinence
dans le contexte de la démarche de stage. Il s'agit plus simplement
d'admettre que l'on ne peut aller bien loin dans une réflexion sur son
potentiel professionnel, et encore moins sur son potentiel personnel, si l'on
n'ose pas se "mouiller", se "jeter à l'eau", comme on dit.
Pour vous aider à vous "jeter à l'eau" et vous éviter en même temps de
vous "noyer", nous vous proposons le guide de (auto)-réflexion ci
dessous. Il est divisé en deux parties correspondant chacune à l'un des
deux aspects à couvrir dans cette démarche.
2
Besnard, P. Animateur socioculturel, une profession différente? Paris, ESF, 1980, p.74.
2
- capacité d'établir des contacts entre le groupe et les instances
supérieures (pouvoir);
- capacité de ne pas imposer ses idées, d'écouter, de proposer, de
respecter la personnalité et les idées de chacun.
• qualités de rigueur:
- aptitude à contrôler son action, à prendre du recul par rapport à
elle, par rapport au groupe avec lequel on travaille et par rapport à
soi-même;
- aptitude à utiliser des méthodes rigoureuses dans la conduite des
expériences;
- capacité de distinguer l'essentiel du secondaire dans une action, de
ne pas se laisser submerger par des problèmes sans importance
dans une intervention;
- aptitude à respecter les engagements pris, les tâches et mandats
qui ont été confiés.
• qualités de création:
- ouverture aux valeurs et aux culture des autres pour les transmettre
et éveiller chez chacun le désir de les acquérir et de les vivre;
- capacité de création personnelle;
- capacité d'initiative, de trouver des idées nouvelles, de faire preuve
d'imagination et d'une certaine audace face à un problème ou à
une situation difficile;
- ouverture aux changements permettant de faire avancer une action
ou débloquer une situation.
1. Quelles sont, parmi toutes ces qualités énumérées, celles que vous
croyez posséder, en totalité ou en partie et qui constituent ce que
l'on pourrait appeler vos "points forts"?
3
2. Quelles sont les qualités, en revanche, que vous ne possédez pas
et qu'il vous faudrait acquérir pour réaliser au mieux votre travail
d'animateur? Dans ce manque, s'indiquent vos "points faibles".
3. Quelles sont les qualités, parmi celles qui sont énumérées, qui vous
semblent les moins nécessaires à la réalisation satisfaisante de
votre future profession?
Un bon moyen pour préciser les contours de son potentiel personnel est
d'identifier ce que l'on pourrait appeler ses barrages personnels3 à la
pleine réalisation de sa profession d'animateur culturel. Tout le monde a
des blocages, des barrages qui sont autant d'obstacles, d'écrans entre soi
et les autres. C'est précisément ce qui nous fait humains, inscrits dans
une culture. L'importance que revêt, vous vous en doutez bien, pour un
animateur la capacité d'identifier ses barrages personnels n'est pas tant
liée à une quête insatiable de la perfection comme à la nécessité de
maîtriser, de neutraliser, dans la mesure du possible, ces obstacles et
barrières de façon à ce qu'ils ne nuisent pas (pas trop) au travail
professionnel.
Il s'agit donc de lire et de relire attentivement les lignes qui suivent pour en
comprendre le contenu et vous poser, pour chacun des barrages
identifiés, la question suivante: est-ce que ce barrage me concerne,
m'interpelle et jusqu'où?
3
Fustier, M. Les barrages personnels et les moyens de les surmonter, Paris, Éditions ESF,
EME, Librairies techniques, 1983.
4
Parmi tous les blocages que l'on peut rencontrer dans son rapport aux
autres, il y a:
1.2 Le conditionnement
5
Avez-vous de la difficulté à résister au conditionnement
actuel, aux effets de mode, avez-vous l'impression d'arriver à
garder votre personnalité, votre originalité?
6
Cette non-intégration des frustrations peut entraîner la fuite,
l'agressivité, le transfert de cette frustration sur une autre
personne sans rapport avec la situation, mais enfin bref,
différents phénomènes compensatoires.
2.2 L'agressivité
7
Avez-vous tendance à être agressif quand les choses ne
tournent pas comme vous le voulez, quand les autres ne
réagissent pas comme vous vous y attendiez? Ou à
l'inverse, avez-vous peur de manifester toute agressivité
même lorsque vous considérez qu'une certaine dose
d'agressivité pourrait vous faire du bien à vous-même et être
utile aux autres pour les sortir de leur léthargie?
2.3 La compétition
8
En général, avez-vous peur du changement? Avez-vous
peur de prendre le risque de perdre ce que vous avez
(objets, statuts, relations) même si vous considérez que le
changement appréhendé vous serait profitable? Vous
sentez-vous insécure face à toute perspective de
changement?
3.1 L'égocentrisme
9
situation pour vous mettre en valeur même si cela risque
d'avoir des effets négatives sur le groupe?
10
professionnel de l'animation, sa pertinence sont loin d'être
reconnus dans tous les milieux, on le sait. Il ne faut pas
oublier que l'on vit dans une société où la compétence est
évaluée en termes de rendement, d'efficacité, de
productivité, etc, bref en termes quantitatifs alors que
l'animateur travaille sur le relationnel, sur le qualitatif en
produisant des effets transformateurs, dans un milieu,
difficilement mesurables, quantifiables suivant les critères
couramment acceptés.
11
3.5 La passivité
12
Il est facile de voir, dans ces conditions, qu'un animateur doit
être un communicateur, c'est-à-dire quelqu'un disposant du
code qui lui permet de se faire comprendre de ceux avec
lesquels il agit.
4.2 La marginalisation
13
En d'autres termes, un animateur doit à la fois ne pas
craindre la marginalisation car celle-ci peut être source de
changement, de créativité et d'innovation et en même temps
doit la limiter car, poussée à bout, elle conduit à la rupture de
la communication avec le milieu.
14
4.4 Les liens de dépendance
15