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© LAVOISIER, 2008
LAVOISIER
11, rue Lavoisier
75008 Paris
www.hermes-science.com
www.lavoisier.fr
Le Code de la propriété intellectuelle n'autorisant, aux termes de l'article L. 122-5, d'une part,
que les "copies ou reproductions strictement réservées à l'usage privé du copiste et non
destinées à une utilisation collective" et, d'autre part, que les analyses et les courtes citations
dans un but d'exemple et d'illustration, "toute représentation ou reproduction intégrale, ou
partielle, faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est
illicite" (article L. 122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce
soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants du
Code de la propriété intellectuelle.
Tous les noms de sociétés ou de produits cités dans cet ouvrage sont utilisés à des fins
dâidentification et sont des marques de leurs dĂ©tenteurs respectifs.
Printed and bound in England by Antony Rowe Ltd, Chippenham, March 2008.
La conception industrielle
de produits
volume 1
sous la direction de
Bernard Yannou
Michel Bigand
Thierry Gidel
Christophe Merlo
Jean-Pierre Vaudelin
DIRECTION ĂDITORIALE HISHAM ABOU-KHANDIL
Collection Productique
SOUS LA DIRECTION DE JEAN-PAUL BOURRIĂRES
Bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 285
Index . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 303
Les trois volumes de la série ont été organisés autour des aspects humains
et dâorganisation pour le volume 1, des aspects de gestion des paramĂštres du
produit durant le déroulement du projet pour le volume 2, et des méthodes
spĂ©cifiques dâĂ©valuation et dâaide Ă la dĂ©cision appliquĂ©es Ă la conception de
produits pour le volume 3. Leurs titres :
â volume 1 : Management des hommes, des projets et des informations ;
â volume 2 : SpĂ©cifications, dĂ©ploiement et maĂźtrise des performances ;
â volume 3 : IngĂ©nierie de lâĂ©valuation et de la dĂ©cision.
Bernard YANNOU
1. http://www.aip-primeca.net/
2. Il sâagit des groupes de travail IS3C (ingĂ©nierie des systĂšmes de conception et conduite du
cycle de vie produit) et C2EI (modélisation et pilotage des systÚmes de connaissances et de
compétences dans les entreprises industrielles).
INTRODUCTION AU VOLUME 1
Lâindividu et le groupe
De plus en plus, la valeur dâune entreprise ne se lit pas que dans ses
comptes. Lâessentiel ne figure pas au bilan. Câest son portefeuille de
marques, câest la qualitĂ© de ses salariĂ©s, leur connaissance, leur crĂ©ativitĂ©,
leur intelligence émotionnelle, leur capacité à travailler ensemble qui vont
assurer sa pérennité et sa croissance.
Ces indicateurs, aux contours encore assez flous, plus difficiles Ă mesurer
que la valeur de lâĂ©quipement dâune usine ou des murs dâun immeuble, sont
les avantages compĂ©titifs de demain. Passer dâune Ă©conomie industrielle Ă
une Ă©conomie dite immatĂ©rielle, câest une autre maniĂšre de travailler, une
autre maniĂšre de mobiliser lâintelligence collective ; câest aussi une autre
façon de compter.
Lâenjeu est ici dâinterroger la façon dont des Ă©quipes cohĂ©sives sont
capables dâinnover sur de nouveaux produits, de nouveaux services ou de
nouveaux processus.
2.1. Introduction
Lorsque les individus ne sont plus aux aguets et Ă lâĂ©coute de toutes les
interactions de lâentreprise avec son milieu, ses clients, ses fournisseurs,
leurs entreprises perdent un jour ce sens de lâĂ©coute et de lâattention. Leur
compĂ©titivitĂ© risque rapidement dâĂȘtre affectĂ©e. Pour une entreprise, ĂȘtre aux
aguets, câest dĂ©velopper et lĂ©gitimer diverses veilles comme la veille
Ă©conomique, technologique, sociale. Câest aussi savoir traduire ce quâelle
entend Ă partir de cette Ă©coute en termes de produit et de service. Câest
savoir concevoir et innover.
Avec lâiPod, le leader des baladeurs, Apple considĂšre aussi son client
comme son utilisateur. Il lui offre une valeur dâusage de lâachat Ă la revente
en passant par lâentretien, les accessoires, le systĂšme de tĂ©lĂ©chargement
musical iTunes, la revente, la possibilitĂ© de lâacheter avec une gravure au
32 La conception industrielle de produits 1
A contrario, ignorer les goûts du public coûte cher quelle que soit la
qualitĂ© de la marque. Sony reste une belle marque, mais elle nâa pas inventĂ©
lâiPod. Et mĂȘme si le lien Ă©motionnel dâune marque nâa pas disparu, la prime
que consent Ă payer le public pour se lâoffrir est de plus en plus petite, nâen
déplaise aux gens de marketing !
Elles vont ĂȘtre rĂ©parties dans six grandes catĂ©gories [STO 74] :
â les caractĂ©ristiques physiques : les recherches empiriques nâĂ©tablissant
pas un lien direct et causal entre celles-ci et le leadership ;
â lâenvironnement social dont on nâobservait aucune relation significative
avec lâefficacitĂ© dâun style de leadership ;
â lâintelligence avec une corrĂ©lation faible entre le rĂŽle du leader et la
capacité intellectuelle de ce dernier ;
â la personnalitĂ© qui devait ĂȘtre prise en considĂ©ration dans toute
approche du phénomÚne de leadership ;
â les caractĂ©ristiques liĂ©es Ă la tĂąche qui dĂ©montraient clairement la
motivation, le besoin dâaccomplissement et le sens de lâinitiative et des
responsabilités du leader ;
â les habiletĂ©s sociales et interpersonnelles reconnues par le groupe car
elles tendent Ă Ă©tablir un climat de confiance, dâharmonie et de cohĂ©sion.
Les chercheurs mettent donc lâaccent sur les qualitĂ©s personnelles des
leaders. Et ils attribuent leur rĂ©ussite Ă leurs qualifications, Ă leurs talents et Ă
leurs caractĂ©ristiques personnelles. Lâapproche par les traits de caractĂšre
postule, comme facteur déterminant, la personnalité du chef, son charisme.
En arriĂšre pensĂ©e, nous retrouvons ici lâidĂ©ologie du don : on naĂźt chef.
LâautoritĂ© serait naturelle et les leaders ne devraient quâĂ eux-mĂȘmes dâavoir
34 La conception industrielle de produits 1
tant dâinfluence sur les autres. Pour ĂȘtre chef dâun groupe, il faut possĂ©der,
jusquâĂ un certain degrĂ© du moins, les caractĂ©ristiques (traits de caractĂšre,
connaissances, expériences) que ce groupe attend. Bien entendu, il est utile
dâĂȘtre intelligent, confiant, Ă©quilibrĂ©, dynamique et sociable.
Dans les années 1940, au lieu de chercher à définir les traits de caractÚre
des leaders, les chercheurs Ă©tudient leur comportement, câest-Ă -dire ce que
les dirigeants font, en réalité, et comment ils le font [CAR 51; LIK 61;
STO 57]. Lâaspect le plus important du leadership ne concerne plus les
caractéristiques du leader, mais bien son style et sa façon de réagir dans
diffĂ©rentes situations, câest-Ă -dire des comportements susceptibles dâĂȘtre
appris. Ils définissent deux manifestations du leadership : un leadership
orientĂ© vers la tĂąche et un leadership orientĂ© vers lâemployĂ©. Les
comportements liĂ©s Ă la dimension structurelle du leadership visent lâatteinte
exclusive des objectifs. Le leader met lâaccent sur la dĂ©finition et la
rĂ©partition des tĂąches Ă accomplir, sur lâĂ©tablissement dâun rĂ©seau de
communication formel dans le groupe ainsi que sur lâorganisation et la
direction des activités du groupe. Les comportements liés à la dimension de
la considĂ©ration favorisent lâĂ©mergence de relations de travail saines,
fondées sur une confiance mutuelle, sur une bonne communication et sur un
respect des idées.
Plusieurs études [OBE 83, TUC 65, TUC 77] ont démontré que la
majorité des groupes évoluent fréquemment selon quatre phases :
â lâorientation : les membres du groupe recherchent des affinitĂ©s
possibles avec leurs collĂšgues ;
â le conflit : les membres dĂ©fendent et confrontent leurs idĂ©es et leurs
opinions avec celles des autres membres ;
â la cohĂ©sion : les membres comprennent et respectent davantage les
rÎles et les responsabilités de chacun ;
â lâĂ©valuation et le contrĂŽle : un climat de confiance et dâacceptation
sâinstalle.
Nous nous centrons donc sur les stades de dĂ©veloppement dâun groupe
que nous dĂ©signerons aussi par le terme « Ă©quipe », parce quâelle reprĂ©sente
lâune des modalitĂ©s des groupes en entreprise que lâon retrouve sous des
expressions comme « Ă©quipe projet », ou « travail dâĂ©quipe » ou plus
prosaĂŻquement dans « chef dâĂ©quipe ». Nous insisterons sur les aspects de la
Leadership et apprentissage organisationnel 37
LâĂ©nergie est beaucoup plus centrĂ©e sur lâĂ©coute rĂ©ciproque. Les aspects
positifs de cette étape résident dans le fait que les membres du groupe se
Leadership et apprentissage organisationnel 39
Les leaders compulsifs sâattachent Ă des dĂ©tails mineurs, aux rĂšgles et aux
rĂšglements. Leur perfectionnisme les empĂȘche dâavoir une vue dâensemble.
Ils crĂ©ent une culture bureaucratique dans laquelle chaque dĂ©cision va ĂȘtre
prise dans un climat de suspicion et de manipulations voilĂ©es. Lâattitude
anxieuse et menaçante du dirigeant freine chez ses collaborateurs
lâenthousiasme, lâinitiative et le dĂ©sir de sâimpliquer. Kenneth Olson le
patron de DEC a conduit son entreprise Ă la ruine en sâaccrochant Ă une
conception dĂ©passĂ©e de lâutilitĂ© de lâordinateur personnel.
On comprend mieux que, dans cette optique, câest une erreur de chercher
les causes des conflits exclusivement dans les pressions extérieures au
groupe ou Ă lâentreprise. La principale source de dilemmes auxquels le
leader doit faire face se situe en lui, dans ses propres conflits intérieurs.
Leadership et apprentissage organisationnel 45
plus sacrĂ©e comme elle lâĂ©tait pour leurs parents. Lâentreprise est confrontĂ©e
Ă des collaborateurs plus autonomes, plus individualistes, plus distants et
investis sous certaines conditions [LAN 06]. Les salariĂ©s veulent ĂȘtre
considérés dans leur individualité, comme des professionnels et non plus
comme des contributeurs anonymes. Ils sâinscrivent de moins en moins dans
une relation de travail collective. Ils attendent une gestion individualisée de
qui ils sont et non seulement de ce quâils font. Les liens traditionnels qui
donnaient sens Ă lâaction menĂ©e en commun ont laissĂ© place Ă une sorte de
sauve-qui-peut gĂ©nĂ©ral. Difficile, alors que le tissu social est aujourdâhui
déchiré, de ranimer la conversation générale et de faire en sorte que les
diffĂ©rents acteurs tiennent compte de ce quâils sont les uns et les autres afin
dâinventer ensemble un avenir qui leur soit commun.
Câest dans ce cadre que lâon peut se demander, par exemple, Ă quoi
lâanimateur dâun groupe de travail doit porter attention. Quels sont les
facteurs qui influencent la décision de groupe et le comportement des
membres :
â la taille du groupe : la taille restreinte dâun groupe favorise les prises de
décision rapides ;
â la distance physique qui sĂ©pare les membres du groupe : la proximitĂ©
des personnes favorise lâaugmentation des interactions ;
â la complexitĂ© de la tĂąche : plus une tĂąche est complexe, plus les
probabilitĂ©s dâen arriver Ă un consensus sont faibles ;
â la composition du groupe : lâhomogĂ©nĂ©itĂ© dâun groupe nâest pas
nĂ©cessairement synonyme dâefficacitĂ© ; par contre, lâhĂ©tĂ©rogĂ©nĂ©itĂ© peut
engendrer des situations conflictuelles qui nuiront Ă lâĂ©panouissement du
groupe.
adaptés. Ces processus sont spécifiquement conçus pour traduire des idées
nouvelles en produits et services de valeur. Sachant quâun manager ne peut
exiger la créativité, il lui faut contrÎler sans contrÎler, diriger sans diriger,
doser les ingrédients du cocktail dont il devra combiner les mentalités et les
perspectives au sein des équipes. En somme, il doit savoir créer les
conditions propices à la créativité, donc développer ses propres capacités
crĂ©atives et comprendre autant que faire se peut le processus mĂȘme de la
créativité personnelle et collective.
Quand on analyse la façon dont les meilleures entreprises ont modelé leur
environnement de façon Ă ce que la crĂ©ativitĂ© puisse sâĂ©panouir, on
sâaperçoit quâelles ont transformĂ© la mentalitĂ© traditionnelle de la direction
et quâelles ont créé un nouvel Ă©tat dâesprit propice Ă faire germer des idĂ©es
nouvelles. Dans ce processus, la technologie dâinformation prend une place
importante. Elle a accru considĂ©rablement lâespace de la pensĂ©e en facilitant
le flux de lâinteraction crĂ©ative. Elle permet de reprĂ©senter, dâorganiser et de
dĂ©ployer le savoir. Lâentreprise est plus Ă mĂȘme de mieux connaĂźtre son
environnement et de se positionner. Tout le monde dans lâentreprise jouit
dâun accĂšs sans prĂ©cĂ©dent Ă lâinformation et aux idĂ©es. A mesure
quâaugmente le nombre des utilisateurs dâun rĂ©seau, la puissance de la
crĂ©ativitĂ© sâaccroĂźt exponentiellement. Les technologies dâinformation, en
plus de déplacer les frontiÚres, ont également enrichi les processus
dâinteraction. Elles permettent ce brassage des cultures, la meilleure source
dâidĂ©es contradictoires, duquel peut jaillir lâidĂ©e nouvelle et la crĂ©ativitĂ©.
Elles ont également augmenté considérablement la mémoire institutionnelle,
et par lĂ permis aux entreprises de mieux sâappuyer sur le passĂ© pour en tirer
des leçons et pour mieux saisir les opportunités. Elles favorisent, de ce fait,
lâapprentissage organisationnel.
On sait que câest dans le design que les entreprises offrent le plus de
liberté créative. Et le design est un élément déterminant dans la performance
des entreprises parce quâun bon design assure de bonnes ventes. Le design,
câest le marketing des sens. Mais les entreprises les plus remarquables ne le
cantonnent pas aux produits et services, mais lâappliquent Ă©galement Ă leurs
processus et Ă leur structure. Le client, aujourdâhui, veut tout de suite des
produits et des services innovants. Ce qui nécessite de réinventer sans cesse.
Pour mobiliser les idées et les talents, les « managers innovateurs » doivent
entretenir la flamme de la créativité. Cela suppose de trouver le point
dâĂ©quilibre, toujours mobile, quelque part entre les systĂšmes et lâanalyse
dâun cĂŽtĂ© et la crĂ©ativitĂ© individuelle ouverte et transgressive de lâautre. Il
sâagit de crĂ©er un climat favorable Ă lâinspiration, dâapprendre Ă discerner les
trouvailles et dâassurer leur transfert dans le systĂšme productif.
Mais la pratique quotidienne est souvent dâune autre allure. Il nâest pas
rare dâentendre parler de managers qui menacent leurs collaborateurs de
licenciement sâils sâĂ©cartent du droit chemin ou dâemployĂ©s qui sont lâobjet
de harcĂšlement moral. Et mĂȘme si les subordonnĂ©s ont la loi pour eux, ils ont
souvent peu de possibilitĂ© dâaction en dehors de la soumission. Des
hiĂ©rarchies se crĂ©ent et avec elles, leurs lots dâinsultes, de secrets, de
ragots, de mensonges et dâhumour blessant. La plupart des gens se rendent
compte de ce qui se passe [DEG 05, DEJ 98, ENR 92]. En conséquence, le
lieu de travail est souvent un champ oĂč il peut y avoir beaucoup
dâanalphabĂ©tisation Ă©motionnelle [STE 97]. Lâenjeu est simple : renverser
une culture émotionnellement analphabétisée pour en établir une
dépourvue de jeux de pouvoir et qui admette une attention aux émotions.
Les histoires que racontent les leaders et la vie quâils mĂšnent peuvent ĂȘtre
dĂ©terminantes dans leur rĂ©ussite ou leur Ă©chec Ă modifier lâĂ©tat dâesprit de
Leadership et apprentissage organisationnel 59
leurs collaborateurs [TIC 97]. Les humains aiment quâon leur raconte des
récits. Les histoires sont des récits qui décrivent des événements qui se
dĂ©roulent dans le temps. Les leaders nâĂ©mettent pas seulement un message,
un slogan, une image ou une vision, bien que chacun de ces éléments puisse
ĂȘtre glanĂ© dans leur discours. Leurs messages contiennent les Ă©lĂ©ments
essentiels pour faire une bonne histoire : un protagoniste principal, des
activités visant un objectif, une crise et une résolution. Steve Jobs, le
charismatique PDG dâApple, au-delĂ des actions classiques de management,
a fort bien compris le parti quâil pouvait tirer dâhistoires oĂč le bien et le mal
sâaffrontent et oĂč lâogre IBM se voit fustigĂ© [LEV 94]. Tandis que ses
dĂ©veloppeurs travaillent jour et nuit, il leur donne de lâĂ©nergie en leur
racontant des histoires dans lesquelles les messages délivrés sont clairs : la
lutte contre les graves difficultés de la vie est inévitable mais, si au lieu de se
dérober, on affronte fermement les épreuves inattendues et souvent, injustes,
on vient Ă bout de tous les obstacles et on finit par remporter la victoire.
Les leaders savent exploiter les événements du monde réel : tout leader
Ćuvre dans le cadre de son Ă©poque. Le leader se distingue par sa maniĂšre de
rĂ©agir et de prendre en compte les Ă©vĂ©nements difficiles Ă prĂ©voir ou Ă
contrÎler. Quand Ingvar Kamprad se retrouve coincé dans son propre pays
pour ses approvisionnements, il part Ă lâEst et trouve son bonheur en
Pologne. Lorsque les Polonais augmentent leurs prix, il se tourne vers
dâautres pays de lâEst. Lâimpossible nâexiste pas chez IKEA. Sâil ne trouve
pas un fabricant de poubelles Ă mĂȘme de fabriquer de belles poubelles en
métal à bas prix, Ingvar Kamprad se tourne vers des fabricants de boßtes de
conserves.
2.7. Conclusion
Nous vivons Ă lâĂšre de la crĂ©ativitĂ© parce que les entreprises sont de plus
en plus obligées de se réinventer pour assurer leur croissance. La
concurrence mondiale porte chaque jour davantage sur la capacitĂ© Ă
mobiliser des idées, des talents et des organisations créatives. Pour entretenir
Leadership et apprentissage organisationnel 63
Mais les avantages dâune mise en rĂ©seau ne sont pas automatiques ; ils
nécessitent des efforts de coordination considérables. La construction et
lâexploitation de ces rĂ©seaux peuvent ĂȘtre facilitĂ©es par lâutilisation des nouvelles
technologies dâinformation et de communication qui influencent considĂ©rablement
lâefficacitĂ© du traitement de lâinformation. Mais lâinstrumentation ne suffit pas Ă
donner sens.
3.1. Introduction
Chapitre rédigé par Gwenola BERTOLUCI, Anthony DELAMARRE, Stéphanie MINEL et Nadine
STOELTZLEN.
66 La conception industrielle de produits 1
Mais les moyens, les processus, les outils Ă mettre en Ćuvre pour
atteindre ces objectifs prennent, dans chaque situation entrepreneuriale
particuliÚre, des aspects différents.
On voit ainsi que les facteurs qui influencent les méthodes et les pratiques
de conception (et donc dâinnovation) sont multiples.
Cette approche est compatible avec celle de lâAFNOR [AFN 90] dans
laquelle la conception est une « activité créatrice qui, partant des besoins
exprimĂ©s et des connaissances existantes, aboutit Ă la dĂ©finition dâun produit
satisfaisant ces besoins et industriellement réalisable ».
70 La conception industrielle de produits 1
Nous montrons ci-aprÚs comment ont évolué, dans le temps, les moyens
déployés pour cette prise en compte.
Si lâon peut Ă©voquer ici une forme « dâorganisation » entre ces deux
acteurs câest celle que Mintzberg [MIN 99] rĂ©fĂ©rencie comme de
lâajustement mutuel : « ⊠rĂ©alise la coordination du travail par le simple
processus de la communication informelle⊠». La rationalité de la décision
prise est alors celle du compromis qui sâinstaure entre ces deux acteurs.
Figure 3.3. Différents regards (non exhaustif) portés sur les organisations industrielles
par les sciences de lâorganisation [BER 01]
Pour cela le marketing fournit dans ces « briefs » le cadre des projets
pour les ingénieurs et crée les conditions de lancement des produits
(publicitĂ© et promotion). Lâorganisation de ces entreprises au sens de la
circulation des informations, du fonctionnement séquentiel de la conception
et de la centralisation de la prise de décision demeure cependant dans un
management de type « supervision directe ».
Les rĂ©troactions prĂ©sentĂ©es sur les figures 3.4 et 3.5 illustrent quâen
développement de produit innovant le problÚme et sa solution se construisent
simultanément par récursivité grùce aux apports successifs de chaque métier,
de ses contraintes et de ses perceptions du sujet : en conséquence bon
nombre de dĂ©cisions se construisent suivant la mĂȘme graduation.
Ce point de vue est rejeté par Le Masson [LEM 06] qui avance que
lâinnovation est une source non seulement de mobilisation mais Ă©galement
de crĂ©ation de connaissances (ce quâHatchuel nomme lâ« expansion ») et
que, de fait, elle ne peut pas ĂȘtre rĂ©duite Ă une dĂ©marche de rĂ©solutions de
problÚmes, se repose alors la question de la décision dans un tel contexte :
suivant quels critÚres prendre des décisions lorsque les concepts produits
dĂ©veloppĂ©s relĂšvent de la terra incognita en termes dâexpĂ©rience ?
Cette question se pose avec toujours plus dâacuitĂ© dans des marchĂ©s
hyperconcurrentiels dans lesquels il faut oser se différencier et donc
accroĂźtre les risques dâerreur : seuls les avis, savoirs, expĂ©riences combinĂ©es
dâun groupe dâindividus confrontant leurs connaissances permettent de
diminuer ce risque.
D'une part, la demande d'une plus grande variété des produits, dans des
conditions de délais, et de qualité perçue par les clients correspondants au
sacrifice financier qu'ils sont prĂȘt Ă consentir [PAI 99].
3.2.4. SynthĂšse
Figure 3.9. Illustration des communications dans chaque mode de coopération [TAR 96]
Pour notre part nous retiendrons quâil y a travail collaboratif lorsque les
acteurs échangent des points de vue sur des informations existantes,
partagent de lâexpĂ©rience, dĂ©finissent des objectifs communs et construisent
des informations et des compétences ensemble. Cette définition n'oblige pas
Ă une harmonie virtuelle. Nous partageons le point de vue de Reynaud sur
cette question. Cet auteur énonce que « les compétences individuelles se
combattent autant qu'elles s'ajoutent ». Ainsi, la collaboration peut devenir «
une bataille incessante de chacun pour faire valoir son point de vue et
imposer les exigences de son mĂ©tier. (âŠ) une espĂšce de rapport de force
cognitif qui ne va pas sans blocages et sans affrontements » [REY 01].
Nous proposerons par la suite une réflexion sur le travail mené dans cette
optique. NĂ©anmoins, la question de lâindividu, de son savoir-ĂȘtre dans le
groupe et de lâinfluence de celui-ci dans la construction de la prise de
dĂ©cision est une clĂ© dâentrĂ©e. De ce point de vue, les choix de participants au
groupe et le leadership de lâanimateur responsable (voir chapitre 2) sont des
Ă©lĂ©ments dĂ©terminants de lâĂ©mergence de pratiques collaboratives.
membres du groupe dâadhĂ©rer Ă son choix. Pour cela il doit non seulement
amener les autres Ă partager ses contraintes mais ĂȘtre Ă©galement en mesure
dâapprĂ©hender les leurs.
3.3.3. SynthĂšse
Elles sont des mĂ©diateurs qui donnent Ă tous les acteurs une mĂȘme
représentation commune et éphémÚre du projet nécessaire à son activité
propre.
88 La conception industrielle de produits 1
La mĂȘme idĂ©e est avancĂ©e par Yannou [YAN 01], « la notion de concept
dont nous parlons est également un objet intermédiaire dans la
représentation de ce que sera le produit solution final ».
5. Rough : terme provenant des arts graphiques dĂ©signant un dessin dâĂ©bauche ou de projet
90 La conception industrielle de produits 1
Ce processus tel quâil est formalisĂ© dans le tableau 3.2 ne fait pas
apparaĂźtre les reprĂ©sentations intermĂ©diaires : elles interviennent pourtant Ă
deux phases de ce processus : la phase de construction de modĂšle Ă partir des
problĂ©matiques et la phase dâĂ©tat Ă©tudiĂ© du systĂšme.
3.4.5. SynthĂšse
Un autre levier qui peut ĂȘtre employĂ© pour influer sur la capacitĂ© des
acteurs multidisciplinaires à travailler en « bonne intelligence » est de les
aider au travers de dâexpĂ©riences participatives Ă prendre conscience des
consĂ©quences dâun comportement purement dĂ©fensif de leurs intĂ©rĂȘts
sectoriels. Câest cet aspect qui est traitĂ© dans la partie qui suit.
Pour Karl Popper [POP 34] : « les démonstrations les plus convaincantes
sont celles qui Ă©tablissent quâune idĂ©e est fausse ». Cependant, lâobjet de nos
mises en situations nâest pas de dĂ©montrer que lâapprenant se trompe mais de
lâamener Ă dĂ©construire son raisonnement par des preuves (visuelles,
expĂ©rimentales, etc.) afin de lâaider Ă en reconstruire un plus proche de la
réalité.
6. Technique dâapprentissage dĂ©veloppĂ©e tant pour les enfants que les adultes et sâappuyant
sur la mise en situation de jeux qui mettent en Ă©vidence lâimportance des interactions entre les
individus et/ou les événements.
Structure et instrumentation du processus de conception 97
Ces jeux sont un moyen de développer ce que Giordan [GIO 98] nomme
lâattitude expĂ©rimentale, en dĂ©centrant la focalisation de lâapprenant afin de
lâamener non pas sur le sujet Ă©tudiĂ© mais sur les relations, les consĂ©quences
que sa participation au traitement du sujet crée dans son comportement. Il est
nĂ©cessaire que lâapprenant dĂ©construise au fil de la dĂ©marche, ses schĂ©mas
théoriques ou préétablis pour construire un savoir opérant rapidement en
industrie.
Le coaching est basé, entre autre, sur de la mise en situation observée par
un « expert » qui aide Ă analyser le vĂ©cu au profit de lâoptimisation des
savoirs-ĂȘtre faces Ă la situation. Nous reprenons ce principe pour guider la
rĂ©flexion de lâapprenant sur son propre comportement plutĂŽt que de lui
dresser une liste de savoirs-ĂȘtre Ă dĂ©velopper, sans forcĂ©ment lui expliquer
les moyens quâil faudrait y associer.
Câest dans cette logique que nous avons dĂ©veloppĂ© le cas de travaux
dirigés présenté par la suite. Il est important de construire le chemin
parcouru avec lâapprenant car il nây a pas une solution face Ă la question de
la coopération et de la prise de décision dans la conception de produits, mais
bien des chemins contextuels Ă bĂątir avec le collectif Ă partir de savoir-ĂȘtre
et de savoir-faire.
98 La conception industrielle de produits 1
Dans ce qui suit nous présentons les raisons qui nous amené à positionner
notre serious play dans la phase de crĂ©ativitĂ© amont dâun processus de
conception de produit.
3.5.4. SynthĂšse
La phase de créativité est une phase délicate, qui demande aux différents
acteurs de diverger vers dâautres solutions que leurs prĂ©jugĂ©s et de converger
vers un compromis pour tous, un panel de possibles partagés.
102 La conception industrielle de produits 1
3.6.1. Objectifs
3.6.2. Modalités
Dans notre cas quatre groupes ont été placés dans deux salles différentes.
Dans chaque salle, un animateur a expliqué le travail à effectuer et les
objectifs attendus. Cette phase est importante et doit ĂȘtre trĂšs claire pour que
les participants nâaient pas, ou trĂšs peu, de questions Ă poser par la suite ce
qui risquerait de stopper la dynamique crĂ©ative et mettrait en pĂ©ril lâenjeu de
lâEC : crĂ©er une situation chargĂ©e dâ « Ă©motions » pour les acteurs.
âąconviction)
Relancer le groupe si blocage (dynamisme,
âąexplicatifs
Il ne faut pas plus de 5 critÚres métiers
par fiche idée.
Stéphanie
- Minel, ESTIA Nadine Stoeltzlen,
- ENSGSI
Anthony Delamarre, ISTIA Gwenola Bertoluci, ENSIA
5) Debriefing
Cette phase est alimentée par les notes rédigées dans la grille
dâobservation et la diffusion de vidĂ©o/photos qui illustrent les postures
physiques des participants. Lâobjectif est ici dâanalyser le comportement du
groupe et les « rÎles » de chacun dans les phases de coopération et de prises
de dĂ©cision. Il est important de travailler sur les « rĂŽles » afin dâĂ©viter tout
jugement personnel parfois dâĂ©viter lâentrĂ©e dans un comportement affectif.
De plus, toutes les argumentations doivent ĂȘtre factuelles et illustrĂ©es par des
photos ou des prises de notes.
3.7. Conclusion
Le management de projet
Nous pouvons écrire chaque idée sur un petit papier, puis les regrouper
par rubriques. La tableau 4.1 donne un exemple du résultat que nous
pouvons obtenir. Nous pouvons également chercher dans quel cas on parle
de projet, et faire ainsi Ă©merger les spĂ©cificitĂ©s dâun projet : celui-ci est
unique, vise un objectif concret, nouveau, innovant, il est risqué car il
comporte une large part dâincertitudes, des modifications en cours de route, a
une durĂ©e limitĂ©e, mĂ©lange des Ă©lĂ©ments Ă©prouvĂ©s et dâautres nouveaux, il
est complexe du fait dâune forte interdĂ©pendance des tĂąches, mais surtout Ă
cause des (grĂące aux) facteurs humains laissant une place significative aux
aspects non rationnels, aux divergences dâintĂ©rĂȘtsâŠ
Une idée est-elle un projet ? Non, mais elle en constitue le point de départ
incontournable ; rechercher et trouver des idées est une activité humaine qui
peut concerner tout le monde, Ă tout Ăąge, et qui repose sur une vision
idéaliste (optimiste ou non) du futur. Dire « un jour, je ferai le tour du
monde » ne constitue pas un projet ; sâorganiser pour le faire et commencer Ă
rĂ©aliser son rĂȘve devient un projet Ă part entiĂšre. Toute entreprise peut
sâorganiser pour favoriser lâĂ©mergence dâidĂ©es.
Rubriques Idées
Coûts Coût prévu, coût réel, design to cost, budget prévisionnel, budget réalisé, devis,
analyse des coûts, comptabilité analytique, finance, etc.
Trois indicateurs clés du projet sont étroitement liés : les coûts, les délais
et la qualité (et les fonctionnalités) du livrable. Ces trois indicateurs devront
ĂȘtre dĂ©finis lors des Ă©tudes prĂ©visionnelles, puis respectĂ©s lors de la
réalisation du projet.
Lâanalyse de la valeur nous sera trĂšs utile dans cette phase de cadrage :
elle contribue à construire une intelligence collective de la problématique,
permet de mettre en Ćuvre une approche systĂ©mique et dâaborder le coĂ»t
global. Elle permet en outre dâexprimer les besoins, de maniĂšre objective, en
termes de résultats à atteindre, et encourage la recherche créative de
solutions.
8. Il sâagit du produit du projet, au sens rĂ©sultat ; le terme « produit » recouvre aussi bien un
produit quâun service ou un produit et les services qui lui sont associĂ©s.
Le projet, mode de conception de produit 115
Le cycle de vie du projet peut ĂȘtre reprĂ©sentĂ© par les Ă©tapes du tableau 4.2 ;
une littĂ©rature abondante propose dâautres dĂ©coupages qui se rejoignent.
En 2001, cette idĂ©e est prise en charge par un groupe projet et câest un
« art thérapeute », travaillant au sein du secteur de transplantation médullaire
de lâhĂŽpital dâenfants du CHU de Nancy, qui a proposĂ© lâidĂ©e de ce masque
sourireŸ pour améliorer la communication dans le cadre de son activité.
Pour ce qui est des étapes, nous nous sommes conformés à la démarche
de MV : lâanalyse fonctionnelle et lâanalyse Ă©conomique ont, par exemple,
Ă©tĂ© prĂ©parĂ©es par une recherche extensive dâinformations, internes et
externes, techniques et économiques, concernant les partenaires, les besoins
du client, le marché, le positionnement du produit et la concurrence. Nous
avons aussi constituĂ© un Ă©tat de lâart en utilisant toutes les sources
dâinformations documentaires : bibliographies, propriĂ©tĂ© industrielle, lois et
rĂšglements, rĂšgles de fonctionnement des organisations, notices, normes.
Nous avons recensé les fonctions avec une démarche systémique qui
consiste, dans un premier temps, à définir le contexte de fonctionnement du
produit masque sourireŸ pour la partie du cycle de vie envisagé.
F 3: Sâadapter Ă
la morphologie
du visage
F10: Transmettre F9: Respecter et
les expressions du valoriser les
F4: Prendre en
visage des expressions du
compte la
utilisateurs visage
morphologie du
visage des
utilisateurs
3 heures 0
Efficacité dans le temps
> 3 heures 2
< 22% 0
Fuites au visage
< 15% 1
Transport Stockage Ă
Approvisionnement
l âhĂŽpital
Collecte
Traitement
Recyclage Destruction
Ensuite, sur la base du cahier des charges fonctionnel, nous avons élaboré
une grille dâĂ©valuation afin de conduire des tests cliniques, impĂ©ratifs pour
une utilisation en milieu hospitalier. Ceci a concernĂ© lâutilisation et
lâacceptabilitĂ© du masque sourireÂź par les utilisateurs (personnel, parents et
proches) dans les services. Un protocole dâenquĂȘte a permis dâeffectuer des
tests en utilisant les 1000 masque sourireÂź fournis par lâindustriel partenaire.
Efficacité de la
filtration EN149:2001 :
20 100
bactérienne EFB>99%
(EFB) in vitro
Efficacité Elimination
de la filtration EN149:2001 : en deçĂ
Assurer 20 100
particulaire EFP>99% de la norme,
lâefficacitĂ©
(EFP) in vitro sinon
du masque
échelle
de
Pénétration de notation
protection EN149:2001 : pour
respiratoire 20 Ă lâhuile 100
<20% appréciation
FFP1 et au NaCl
de la
EN149:2001 : performance
20 Fuites faciales 100
<22%
Perméabilité EN149:2001 :
20 Ă lâair <2,1 mBars 100
et respirabilité H20/cm2
Ces différentes contraintes ont été abordées avec un cahier des charges
qui intĂšgre les diffĂ©rentes modifications de lâenvironnement et qui permet
également de faire évoluer les fonctions et leurs critÚres.
De nouveaux soutiens
associatifs Des appels d'offre
Taches Octobre Novembre
Analyse acteurs
1 2 3 4 1 groupés
2 pour
3 les CHU
4
Ainsi, lâexistence dâun cahier des charges clair et Ă©volutif, dâun sens pour
le projet dĂ©fini et acceptĂ© par tous, dâun arbre fonctionnel offrant la
possibilité de positionner judicieusement les interventions au bon niveau ont
permis de mener Ă bien ce projet techniquement simple mais
particuliĂšrement complexe dans sa mise en Ćuvre.
Cette analyse donne une cartographie des influences des acteurs, elle
permet dâanalyser et de comprendre les flux dâinformations, de dĂ©cisions et
la valeur ajoutée sur le produit aux différentes phases du projet masque
sourireŸ. Cette analyse a été réalisée par les porteurs de projet, elle nous a
servi pour la prĂ©paration de la diffusion des appels dâoffres et pour les
campagnes de communication au niveau de la presse grand public et
professionnelle.
7 Associations
Producteurs 8
Praticiens,
visiteurs
12 11
9 10
1 2
5 6
Médias
CHU / CHR / 13
3 Cliniques
Distributeurs
4
Prescripteurs
6.1. Introduction
qualité
Prévision
Mauvaise
réalisation
coûts délais
Tout projet est réalisé pour un client final qui exploitera le produit du
projet ; on lâappelle « maĂźtre dâouvrage » (figure 6.2). Le responsable du
projet est le « maĂźtre dâĆuvre » (on lâappelle aussi « directeur de projet » ou
« chef de projet »). Une relation client-fournisseur sâinstaure entre ces deux
acteurs. Le maĂźtre dâĆuvre coordonne, Ă©ventuellement avec lâaide dâun
bureau conseil, les activités des différents responsables de lot. On trouvera
par exemple dans un projet de construction de maison les lots gros Ćuvre,
charpente, couvertureâŠ
maĂźtre d'ouvrage
maĂźtre d'Ćuvre
bureau domaine
conseil du projet
Le chef de projet doit établir la liste des tùches à réaliser pour atteindre le
rĂ©sultat escomptĂ©. Câest un travail difficile, et rares sont les projets dont les
tùches sont définies exhaustivement au départ ; le chef de projet devra donc
veiller Ă actualiser cette liste en permanence.
Projet
Lot 1 Lot 2
Figure 6.3. DĂ©composition arborescente des tĂąches dâun projet ; les nĆuds sont numĂ©rotĂ©s
138 La conception industrielle de produits 1
Dernier conseil : confiez Ă vos collaborateurs des tĂąches dâau plus 5 jh,
ou définissez des jalons intermédiaires, cela vous évitera bien des
désillusions (à la fin de la semaine, la tùche sera finie ou non ; si vous
donnez une tùche de 40 jh, vous pouvez découvrir deux mois plus tard que
seulement 30 % du travail est réalisé, et il sera un peu tard pour réagir !).
Nous nous limitons ici à des contraintes temporelles de type fin / début, et
considérons, a priori, que nous disposons des ressources nécessaires.