Andrée Michel
Justice et vérite
pour la
Bosnie-Herzégovine
‘Hein? QUEL MASSACRE 7
L Prarmattan
Justice et vérité
pour la
Bosnie-Herzégovine
La guerre de Bosnie a 6 marquée par intervention des
grandes plssances qui ont envoyé sur le train des forces de
‘Trmsinten de Ta paix». Ce concept permetiait de masquer la
gue de congudle qui ait menée par I'Eat serbe conte la
Bosnie-Herzégovine en ulisant« 18 purification ethnigue »
Pour des raisons diverses, de grands Fats déciders ont prtéré
rear en reduisnt cet guerre impitoyable des reglements de
‘compte entre «trbus belligéranes »,renvoyses dos a dos,
‘Somme ise feront de noavesu pour le Rwanda. Mas en fut ce
‘qi se juait dans cee région dy monde, cat la resistance
avaient été déclarés indésirables sur les terres
proclamées serbes en raison uniquement du fait d’étre nés|
‘
des Bosniens,
Le déni du droit des Bosniens d’étre des témoins
cerédibles
Dédouaner un camp de ses crimes et les atribuer au
camp adverse améne a séleotionner Ia exédibilité des té-
moins en fonetion de leur appartenance & Pun ou autre
camp. Il est d'autant plus facile & Morillon dimputer la
responsabilité des crimes de guerre et des exactions aux
Bosniens qu’ leur refuse le droit d'tre des témoins eré-
dibles ct n’accorde ce droit qu’aux militares et civils
setbes ulta-nationalistes et ‘cheiniks. La reconnaissance de
Javaleur de I"Autre chez Morillon consiste & préte foi aux
témoignages en fonction du critére ethnique et du rapport
dd forces. Pourtant Morition sait que les chefs des unités
mnlltaires serbes et des feherniks ont interdit aux journa-
listes d'étre présents sur les lieux de leurs exactions : « les
Serbes, furiews de l'appréciation qui a é1é portée sur leur
‘action apres Vukovar, ont décidé que les journalistes
internationaaee étaient leurs ennemis et ils ont pratique-
iment cessé toute communication avec eux » (p. 133 de
Croire et oser), ce qui n’empéchera pas des t&moins et des
Journalistes d’étre présents au péril de leur vie su les lieux
des atrocités afin de les relate plus tard,
Quand Morllon qualifie de « rumeurs » les massa-
‘res des habitants de Cerska par les ¢chemits, il reprend la
‘these du commandant serbe de cette zone tandis que les
informations émanant des sources bosniaques (radio-ama-
teures et le commandant bosnien) ne sont pas erédibles
129pour lui. Aussi ils'en tient Ia thése serbe dans sa eonté-
rence de presse sans éprowver Ie besoin de procéder au
préalable & une investigation objective. Dune surprenante
candeur, il se déclarera d'silleurs tr satisfat de la recon-
naissance que les dirigeants serbes lui témoigneront plus
{ard sur sa soi-disant objectivité concemant les évenements
de Cerska : « les Serbes me sauront gré de cette objectivi-
16 » (p_ 165 de Croire et Oser). Un peu plus loin (p. 166),
il rapporte le temoignage d'un membre de son équipe qui,
la rage au coeur, a yu mourir des femmes et des en-
fans», sans mentionner que les correspondants anglais
‘ont attribué ces massacres aux fehetniks. En tevanche, il ne
‘quilifie pas de « rumeurs » le réit qui lui est fait dans la
ville de Bratunae sur « des atracités commises par les
Musulmans » puisque ce témoignage émane d'un Serbo-
osningue, c"estidire du «clan des forts» (p. 167). I
reprend également & son compte, sans aucun souci d’en
swrifier la véracité, les dires de ces demiers sur les Bos-
niens, accusés avoir enterté dans des fosses communes
de Bratunae les victimes serbo-bosniagues d’exécutions
sommaires (pp. 132 et 167)
Personne ne nie que des Bosniens aient pu commet-
tre eux aussi des crimes mais tous les témoignages des
ONG, des correspondants de guerre sur place, les résolu-
tions de ONU de I’6poque, plus tard les enquétes du TPY
VPattestent ces crimes n'ont pu se comparer ni en plan
cation, ni en quantité, ni en sadisme a ceux des ultra
nationalistes et des tcheinits des unit&s militares serbes et
setbo-boaniaques. Le plus souvent, il s’agissait de ven-
geances non planifiges de la part de ceux qui avaient tout
perdu dans l'enfer d'un génocide od la tereur et les meur-
tres avaient été depuis longtemps organisés.
En 1993, en pleine avancée du génocide, Morillon
pratique donc le révisionnisme le plus eynique en refusant
systématiquement aux autorités bosniennes leur qualité de
témoins fiables et en eréditant les agresseurs militares et
er
politiques serbes et serbo-bosniaques de leur bonne foi et
de la vérité de leurs déclarations. Ce révisionnisme
ccontraste avec les déclarations faites en décembre 1992,
par le secrétaire d’Etat américain, Lawrence Eagleburger,
qui, au vu et au su des borreurs pratiquées, avait déja
‘qualifié de « criminel de guerre présumé » Milosevie, le
président de la Serbie et planificateur du nettoyage ethni-
‘que de la Bosnie-Heraégovine, dont Ratko Mladic fut le
plus 2élé exécutant (Pierre Havan : La justice face & la
_guerre, Paris, Stock, 2000, p. 235). Ce révisionnisme s'ap-
pparente a celui qui guide encore aujourd"hui les auteu
écrits visant & amnistier les nazis de leur génocide a
Pégard des Jus
- Le déni du droit des Bosniens davoir des négo-