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En immersion nice-matin


Dimanche 29 mai 2016

Au cœur des écuries


C’est le centre névralgique de la course. Là où interviennent ingénieurs et mécaniciens.
Là où se changent les pneus, où se refait le plein d’essence. Bienvenue au garage Renault F1

C
’est le monde du
bruit. Les moteurs
ronronnent fort. Les
pneus rebondissent sur le
sol avec un bruit étouffé.
La bande-son des garages
du Grand Prix est plutôt
agressive. C’est logique :
ces pièces tout en largeur
sont ouvertes sur la pit
lane. En plein cœur de la
course. Elles en sont le cen-
tre névralgique, pour les
écuries. Là où se changent
les pneus, se refont les
pleins d’essence.
Dans cet univers où cha-
que seconde compte, tout
tourne autour de l’informa-
tion, des données. Celles
qui permettent aux ingé-
nieurs de choisir une nou-
velle pression de pneus,
par exemple, et aux méca-
niciens de l’ajuster. Un
exemple parmi beaucoup
d’autres, dans la multitude
de détails qui font gagner
des places sur la ligne d’ar-
rivée. Ou en perdre.

Les yeux rivés


sur les écrans
Ici, c’est le territoire des
écrans. Il y en a partout.
Même devant les yeux de
Jolyon Palmer et Kevin
Magnussen, les deux pilo-
tes Renault. 14 heures Dans cet atmosphère de ruche, où rien n’est laissé au hasard, tout le monde sait ce qu’il a à faire. (Photos N.H.-F.)
n’ont pas sonné, hier, et ils
se sont installés dans leurs
bolides jaunes. quelques gestes experts, ils file. La séance d’essais qua- qui montrent les pilotes le plein. bolide jaune est entière-
De chaque côté du garage, fixent les pneus aux For- lificatifs d’hier après-midi faire filer leur bolide dans C’est une atmosphère de ment désossé. Ses en-
une nuée de mécaniciens mule 1. De gros bruits d’ac- vient de démarrer. Monaco. Jusqu’au premier ruche, où rien n’est laissé trailles s’affichent en pleine
est venue se poster de part célération viennent se ra- arrêt d’une longue série, au hasard, où tout le lumière. Des éléments sen-
et d’autres des Formule 1. jouter à la scène : les pre- Changer les pneus, quand la Formule 1 de Jo- monde sait ce qu’il a à faire. sibles, spécifiques à cha-
Ils se tiennent droit, le vi- miers bolides quittent la pit encore et encore lyon Palmer s’arrête devant Avec ses pneus neufs et que écurie, difficiles à pren-
sage concentré. Les gradins lane. Bientôt l’heure du dé- Malgré le niveau sonore le garage. son bruit reconnaissable dre en photo ou à mention-
remplis de spectateurs se part de la première Renault. plutôt extrême, tout le Avec des gestes assurés et entre mille, la Formule 1 re- ner.
détachent derrière ces Un homme sort sur l’as- monde communique, tout précis, les mécaniciens font part. Et les scènes se répè- Les garages ne sont pas
hommes qui font face aux phalte. Il guide le pilote le temps. Avec une tape sur rentrer, à nouveau, la mo- tent, encore et encore : les seulement le monde du
F1. La voix du speaker ré- avec un enchaînement de l’épaule pour demander à noplace dans la pièce. Ils yeux fixés sur les écrans, bruit. C’est aussi le
sonne, en sourdine. Et à gestes secs des bras, quelqu’un de se pousser. se jettent autour, changent l’arrêt de la voiture devant royaume des secrets. Dont
l’intérieur du garage, les comme sur un porte- Une phrase lancée dans la les pneus avec leurs pisto- le garage, la pose de nou- beaucoup détermineront le
mécaniciens en noir s’acti- avions. Les mécaniciens radio. Ou les yeux : dans le lets accrochés au plafond veaux pneumatiques… classement d’aujourd’hui.
vent. qui s’occupent de la voi- garage, tout le monde a rivé par des câbles tire-bou- C’est comme ça jusqu’à la NICOLAS HASSON-FAURÉ
En quelques secondes, en ture s’écartent de lui, et il son regard sur les écrans chonnés. Parfois, ils refont fin des essais. Ensuite, le nhasson@nicematin.fr

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