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République du Sénégal

Un peuple-un but-une foi

****************

Ministère de L’Economie et des Finances (MEF)


TRAVAUX pratiques

Du cours de
Ecole Nationale de la Statistique et de l’Analyse Economique (ENSAE)

TRAVAUX PRATIQUES DU COURS


D’ECONOMETRIE DU MODELE
LINEAIRE

Rédigé par :

Carmen Thiburs S. AGBAHOUNGBATA,

Elève Ingénieur des Travaux Statistiques

Sous l’encadrement de :
Monsieur Mayoro DIOP,

Economiste, Enseignant à l’ENSAE

Sous l’encadrement de :
Février 2013

Monsieur Malick DIOP,

Ingénieur statisticien économiste,


Sommaire

Avant-propos ........................................................................................................................................... 3
Introduction............................................................................................................................................. 4
I. Pertinence du thème de l’étude et revue de littérature ................................................................. 5
II. Spécification du modèle et estimations .......................................................................................... 7
II.1 Définition des variables et présentation des données .................................................................. 7
II.2. Le modèle, ses hypothèses et estimations................................................................................. 11
III. Validation du modèle ................................................................................................................ 16
IV. Prévision .................................................................................................................................... 23
Conclusion ............................................................................................................................................. 25
Avant-propos
L’Ecole Nationale de la Statistique et de l’Analyse Economique (ENSAE-Sénégal),
membre du réseau des grandes écoles de statistiques d’Afrique francophone, est une école
qui a pour vocation la formation des cadres de conception, d’application et d’exécution en
statistique. Elle forme, en effet, dans ses trois unités, des Ingénieurs Statisticiens
Economiques (ISE), des Ingénieurs des Travaux Statistiques (ITS) et des Techniciens
Supérieurs de la Statistique (TSS). L’entrée à l’ENSAE est conditionnée par la réussite à un
concours. Ce concours est organisé sur le plan national pour l’entrée dans l’unité TSS et
requiers le diplôme du baccalauréat scientifique. Il devient sous régional pour les autres
unités de formations et est organisé de concert avec les autres écoles du réseau. Le diplôme
requis pour participer à ce concours est la licence pour l’unité ISE et le baccalauréat pour la
filière ITS.

Par ailleurs, nous souhaitons rappeler ici que nous assumons l’entière responsabilité
de toutes les erreurs et fautes que le lecteur pourrait relever dans ce document. Aucune
œuvre humaine n’étant parfaite, nous vous saurons gré, des différentes remarques que vous
nous ferez parvenir.
Introduction
Au Sénégal comme dans la plupart des économies sous-développées, la mobilisation
de l’épargne intérieure est un véritable problème pour les gouvernants. S’il est vrai que les
différents agents qui composent la sphère économique sénégalaise n’ont pas une
propension marginale très forte à épargner, il est aussi vrai que savoir pourquoi cette
propension n’est pas aussi significative aiderait davantage nos gouvernants à mieux définir
et orienter les politiques de stimulation de l’épargne intérieure. C’est dans ce souci de mieux
appréhender les différents agrégats qui pourraient contribué à l’explication de ce faible taux
d’épargne et de son faible mouvement dans le temps que le présent thème qui fait l’objet de
notre TP a été proposé. Il s’agira donc pour nous de trouver les principaux déterminants du
taux d’épargne intérieure brute du Sénégal en utilisant des données temporelles. Nous
élaborerons donc un modèle économétrique scientifiquement élaboré et reposant sur des
arguments économiquement fiables. Dans notre étude, nous prendrons comme acquis
l’hypothèse de stationnarité et de non co-intégration des variables et utiliserons les
différents outils économétriques assimilés en classe et issus de nos recherches personnelles
pour répondre efficacement à la question posée.

Ainsi, dans une première partie nous allons rappeler la pertinence de notre étude et
les études et théories ayant déjà été faites ou élaborées sur le sujet afin de circonscrire la
liste des variables qui nous sembleront pertinentes à intégrer dans notre modèle. Dans la
deuxième partie, nous spécifierons ce modèle en présentant les variables et les données
devant faire l’objet de notre étude. Nous estimerons ensuite le modèle et le validerons à
l’aide des différents tests statistiques qui nous semblerons les plus appropriés dans la
troisième partie. Enfin, afin de confirmer la bonne qualité du modèle retenu, nous ferons
une prévision des quatre dernières valeurs de la série originale du taux d’épargne. C’est
l’objet de la dernière partie de ce document.
I. Pertinence du thème de l’étude et revue de littérature
Il s’agira ici de justifier le thème que nous avions choisit et son importance dans le
contexte économique actuel du Sénégal. Le second point abordé ici constitue un résumé
des différentes recherches effectuées sur les déterminants de l’épargne intérieure au
Sénégal.

La pertinence du thème d’étude


Dans les économies sous-développées comme le Sénégal, ce sont les capitaux
étrangers qui viennent prioritairement financer l’économie nationale en étant la principale
source d’investissement des entreprises, faute d’une épargne intérieure abondante. Ce qui
augmente notre dépendance et partant, la vulnérabilité de notre système économique face
aux chocs extérieurs. Or, l’un des objectifs principaux des pouvoirs publics est la diminution
de la dette vis-à-vis de l’étranger. Ce qui devra réduire notre déficit extérieur qui ne cesse de
se creuser davantage. Pour ce faire, l’une des solutions les plus efficaces et préconisée
d’ailleurs est de stimuler l’épargne intérieure, mais comment ?

C’est la question à laquelle la présente étude souhaite apporter une contribution.


Bien qu’elle s’inscrive dans un cadre purement académique, les résultats issus de cette
analyse exploratoire sur les déterminants du taux d’épargne des ménages sénégalais
devraient nous permettre d’identifier les variables sur lesquelles il faudra agir pour une
meilleure réponse des populations en matière d’épargne.

La revue de littérature

Sur le plan théorique, deux modèles économiques semblent s’imposer dans l’analyse
des déterminants du taux d’épargne. D’une part la théorie de l’ajustement des stocks qui a
été largement développée par Hounthakker et Taylor (1966). Cette théorie reconnait une
corrélation positive entre le taux d’épargne présent et ses valeurs aux périodes précédentes
par le biais d’un processus d’ajustement continu régissant tout comportement économique.
D’autre part la théorie du cycle de vie qui stipule que le profil chronologique de la
consommation du ménage (et donc de l’épargne) dépends de différents facteurs dont les
plus importants sont : le taux d’intérêt sur le marché (même raisonnement chez les
classiques en considérant que le taux d’intérêt est le loyer de l’argent), le taux de préférence
temporelle sur le marché, l’espérance de vie à la naissance, l’âge à la retraite, le PIB par
habitant et le taux de croissance du PIB réel (car en effet les différents motifs d’épargnes
n’engendrent une épargne globale positive des ménages que dans une économie en
expansion).

De façon empirique, les résultats obtenus à partir des études sur les déterminants de
l’épargne des ménages ont aboutis à des conclusions variées selon que l’analyse soit
temporelle ou longitudinale.

En effet, d’après les analyses de Loayza, Schimidt-Hebbel et Serven, le taux


d’investissement domestique a une influence positive sur l’épargne nationale ainsi que sur
l’épargne privée (avec un impact beaucoup plus faible) alors que son impact est négatif sur
l’épargne des ménages industrialisés. De l’autre coté, les variables du revenu évoluent dans
le même sens que les taux d’épargne public et privé. Aussi leurs travaux ont-ils permis de
faire ressortir la compensation partielle qui s’effectue entre épargne publique et privée à
travers l’effet positif d’une augmentation de l’épargne nationale sur l’épargne publique.
Néanmoins, la corrélation entre épargne publique et privée reste ambigu à cause du fait que
lorsque l’on utilise les variables du gouvernement central dont la mesure n’a pas été ajustée
des gains en capital, cette corrélation est inexistante. Mais les résultats sur un échantillon
des pays en voie de développement indiquent quand même qu’il y a une compensation
partielle qui intervient entre épargne privée et épargne publique.

Quant aux résultats des travaux de Hadji Michael, Ghura, Muhleisen, R. Nord et E. Murat
uces (1995) qui ont tous utilisé des données temporelles afin de faire ressortir la relation
existante entre épargne domestique ou épargne intérieure et un certain nombre d’autres
variables dans 39 pays africains subsahariens, leurs conclusions sont semblables. Les
variables de revenu telles que le PIB par habitant ou le taux de croissance du PIB réel ont
une influence positive sur le niveau de l’épargne. Aussi, la stabilité macroéconomique au
sein des pays considérés constitue une importante donnée dans la stimulation de l’épargne
car un faible taux d’inflation combiné avec un ratio du déficit budgétaire bas induit une
épargne accrue. De même, le taux d’inflation, les variations des termes de l’échange,
l’accroissement de la masse monétaire, le taux d’intérêt réel ainsi que le ratio de
dépendance entretiennent une corrélation forte avec le taux d’épargne.
II. Spécification du modèle et estimations
Pour mieux cerner les principaux déterminants de l’épargne intérieure au Sénégal, il
importe avant l’estimation de notre modèle de définir toutes les variables retenues pour
l’analyse. Nous présenterons également dans cette partie les données qui nous serviront
pour l’évaluation empirique ainsi que les hypothèses qui sous-tendent notre modèle. La
période retenue pour cette étude couvre les années 1974 à 2010, soit 37 observations
annuelles. Dans le modèle nous utiliserons 32 observations pour l’estimation (1975-2006) et
le reste servira de comparaison après la prévision.

II.1 Définition des variables et présentation des données

La variable dépendante (EIB)


La variable dont nous voudrions expliquer les variations est le taux d’épargne
intérieur brut du Sénégal. Il est libellé en pourcentage du PIB et nous provient des données
de la banque mondiale. Du point de vue comptable, le taux d’épargne est égal à la moyenne
pondérée des taux d’épargnes des trois principaux secteurs de l’économie : les ménages, les
entreprises et les administrations publiques. La pondération se fait en fonction des parts
respectives des trois secteurs dans le revenu national disponible. Mais pour nos pays en voie
de développement comme le Sénégal, l’épargne est calculée soit par la différence entre le
produit national ou intérieur brut et la consommation selon qu’il s’agit de l’épargne
nationale ou de l’épargne intérieure, soit celle entre l’investissement brut et le déficit de la
balance des paiements courants.

Ainsi définit, les estimations relatives à l’épargne sont sujettes à de considérables


erreurs de mesure dans nos pays et appellent donc comme le dit le professeur Guillemont
Patrick à « diverses précautions à défaut desquelles les interprétations risquent d’être
erronées d’autant plus que les économies sous-développées sont plus ouvertes sur
l’extérieur ». Les données que nous avions recueillies au niveau de la banque mondiale
concerne la période 1974-2010. Cette période inclut donc l’année de dévaluation du franc
CFA. Nous utiliserons plus loin une variable indicatrice pour mesurer l’impact de ce choc
économique sur l’évolution du taux d’épargne intérieur.
Figure 1: Taux d'épargne intérieur brut du Sénégal (en % du PIB)
20

16

12

0
1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010

Source : Banque Mondiale, nos calculs sous Eviews

Au vu de ces variations, nous utiliserons dans notre modèle, le logarithme népérien


du taux d’épargne (LEIB) comme variable dépendante. Ceci pour atténuer les fluctuations.

Les variables explicatives


1. Le taux d’épargne décalée d’une année (LEIB(-1) )
Comme l’a suggéré la théorie de Hounthakker, cette variable nous permet
d’apprécier la célérité avec laquelle le taux d’épargne présent s’ajuste au taux d’épargne
désiré par an. Puisqu’il s’agit d’une différence première de la variable LEIB, nous perdrons
donc la première année (1974) de notre étude.

2. Le produit intérieur brut par habitant (PIBH)


En nous référant à l’hypothèse Keynésienne du revenu absolu, il existe une relation
positive entre le produit par tète et l’épargne. Donc en introduisant cette variable comme
déterminant de l’épargne, on effectue en fait un test de validité de cette hypothèse. Ainsi,
une augmentation du PIB par habitant devra accroitre le taux d’épargne.

3. Le taux de croissance du PIB réel (CPIB)


D’après les défenseurs de la théorie ‘friedmanienne’, l’épargne est fonction du
revenu permanent plutôt que du revenu courant, de telle sorte qu’elle varie avec les écarts
du revenu permanent qui peuvent être estimés par le taux de croissance du PIB. La
croissance économique induirait donc un accroissement de l’épargne intérieure.

4. Le ratio de dépendance (RD)


L’hypothèse du cycle de vie de Modigliani met en exergue l’importance de la
structure par âge de la population, dans la détermination du comportement d’épargne. Sur
la base de cette théorie, les individus devraient avoir une épargne négative quand ils sont
jeunes avec un revenu très faible ou lorsqu’ils sont vieux et retraités. L’épargne sera positive
durant leurs années de productivité. Mais cette hypothèse ne se reflète significative sur
l’épargne que lorsque l’on fait une analyse à travers les pays. Dans le cas d’une étude
longitudinale, cette variable a peu d’intérêt parce qu’elle est ne se modifie pas sensiblement
au cours du temps, toutes choses égales par ailleurs. Ainsi, en incluant cette variable dans
notre modèle, nous souhaitons tester cette hypothèse pour le cas du Sénégal.

5. L’épargne étrangère (BP courant)


L’épargne étrangère est mesurée par le compte courant de la balance des paiements.
Elle entretient une relation à priori négative sur l’épargne intérieure. En effet, plus les
mouvements de capitaux privés s’ajustent sur les variations de l’épargne étrangère, moins
l’épargne domestique devient compétitive.

6. Le taux d’intérêt réel (TINT)


Les avis sont assez partagés ici : d’une part, une hausse du taux d’intérêt réel
réduirait la valeur présente du revenu futur, ce qui inciterait les agents économiques à
substituer leur consommation présente à une consommation future plus importante pour le
même type de préférences. Cependant, il convient de signaler qu’un accroissement du taux
d’intérêt réel améliore le revenu d’intérêt qui permettrait au consommateur d’accéder à une
utilité plus grande.

Ainsi, l’effet net d’une variation du taux d’intérêt réel sur l’effort d’épargne consenti
par les agents économiques, relèverait de l’empirisme, étant donné que deux effets de sens
contraires s’opposent ici : l’effet de substitution positif et l’effet-revenu négatif. Nous
laissons donc le problème ouvert jusqu’à l’estimation de notre modèle afin d’apprécier le
sens dans le cas du Sénégal.

7. Le degré d’approfondissement financier (M2)


Un environnement financier approfondi dans une économie en développement est
associé à la disponibilité croissante des instruments d’épargne et à l’utilisation accrue des
actifs financiers pour entretenir le niveau de richesse, ceci constitue un résultat potentiel
d’une hausse du taux d’épargne. Pour capter cela, nous utiliserons la monnaie et la quasi
monnaie en pourcentage du PIB.
8. L’espérance de vie à la naissance (EVN)
Selon le modèle du cycle de vie, une augmentation de l’espérance de vie accroit
toutes choses égales par ailleurs, le taux d’épargne des ménages. Chaque individu a besoin
d’amasser un patrimoine plus important pour financer un flux constant de consommation
pendant une période de retraite plus longue.

9. Le taux d’inflation (IPC)


Comme nous l’avions préciser au niveau de la revue de littérature, un taux d’inflation
élevé peut engendrer une dépense de consommation monétaire plus élevée et si le salaire
ne suit pas cette évolution, à court terme, le taux d’épargne peut baisser.

10. La dépense de consommation finale des ménages (DCFMEN)


D’après John Maynard Keynes, l’épargne n’est que le résidu du revenu. Il considère
ainsi que les ménages ne pensent à épargner que si leurs ambitions de consommations sont
atteintes. Dans un pays en voie de développement comme le Sénégal où la propension
marginale à consommer reste encore élevée (autour de 0,7), cette variable est à prendre en
compte. Plus la dépense de consommation des ménages est grande, moins ils épargnent. Ce
qui impact négativement l’épargne intérieure brute.

11. Les effets de la dévaluation (DEV)


Cette variable est une indicatrice qui cherche à saisir les effets de la dévaluation du
FCFA intervenue le 10 janvier 1994. Elle prend la valeur 0 de 1974 à 1993 et la valeur 1 de
1994 à 2010.

Les graphiques de toutes les variables explicatives exceptée le taux d’épargne retardé
et les effets de la dévaluation sont présentés ci-dessous. Toutes ces variables sauf le PIBH, le
TINT, l’IPC et le RD sont libellés en pourcentage du PIB.
Figure 2: évolution des différentes variables explicatives au cours de la période 1974-2010

Source : Banque Mondiale, nos calculs sous Eviews

Après examen des graphiques, il importe de prendre le logarithme des variables qui
ne présentent pas de valeurs négatives pour atténuer les fluctuations.

II.2. Le modèle, ses hypothèses et estimations


A partir de la littérature, le premier modèle auquel nous aboutissons est celui du
modèle linéaire multiple avec constante et qui s’écrit comme suit :

Pour tout on a :
Sous la forme matricielle, nous avons :

Avec ; ;

( ) ( )

et

( ) ( )

Les hypothèses sur lesquelles repose ce modèle sont les hypothèses standard du
modèle linéaire multiple à savoir :

 Les hypothèses stochastiques


H1 : les variables explicatives sont non aléatoires, c’est-à-dire observées sans erreur.
H2 : [ ] , l’espérance de l’erreur est nulle. En moyenne le modèle est bien
spécifié.
H3 : [ ] , la variance de l’erreur est constante, c’est l’hypothèse
d’homoscédasticité.
H4 : ( ) pour , les erreurs sont indépendantes, c’est l’hypothèse
de non auto corrélation des résidus.
H5 : ( ) , l’erreur est indépendante des variables exogènes.
H6 : , les erreurs sont distribuées selon une loi normale.
 Les hypothèses stochastiques

H7 : la matrice est régulière c'est-à-dire et existe. C’est


une matrice de plein rang.

H8 : tend vers une matrice finie non singulière lorsque


H9 : , le nombre d’observations (n) est supérieur au nombre de paramètres
à estimer. Dans le cas où , nous avons une interpolation, la droite passe
exactement par tous les points. Lorsque , la matrice n’est plus
inversible.

A partir de ce modèle, nous allons utiliser la méthode dite de « pas à pas » avec
« bacward regression » pour ne retenir que les variables qui contribuent significativement à
l’explication du taux d’intérêt. Une estimation naïve du modèle sous le logiciel « Eviews »
nous donne le résultat ci-après :

Figure 3: estimation naïve du modèle de départ

Dependent Variable: LEIB


Method: Least Squares
Date: 02/10/13 Time: 11:35
Sample (adjusted): 1975 2010
Included observations: 36 after adjustments

Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.

LDCFMEN -7.062121 1.849117 -3.819186 0.0008


IPC -0.005776 0.006860 -0.842054 0.4081
LEVN 1.265948 1.646017 0.769098 0.4493
LM2 -1.233579 0.585855 -2.105604 0.0459
LPIBH 6.639383 1.751882 3.789857 0.0009
TINT 0.122177 0.063321 1.929472 0.0656
RD -0.621598 2.644405 -0.235062 0.8162
BP_COURANTS 0.026033 0.019967 1.303828 0.2047
CPIB -0.012531 0.017364 -0.721678 0.4775
DEV 1.278058 0.281202 4.544978 0.0001
DLEIB 0.201003 0.100201 2.006001 0.0563
C -53.60436 23.20220 -2.310313 0.0298

R-squared 0.899056 Mean dependent var 1.743141


Adjusted R-squared 0.852790 S.D. dependent var 0.609334
S.E. of regression 0.233789 Akaike info criterion 0.192407
Sum squared resid 1.311777 Schwarz criterion 0.720247
Log likelihood 8.536669 Hannan-Quinn criter. 0.376637
F-statistic 19.43229 Durbin-Watson stat 1.320060
Prob(F-statistic) 0.000000

Source : Banque Mondiale, nos calculs sous Eviews

D’après ces résultats, notre régression est de bonne qualité. Le R2 nous dit qu’environ
90% des variations du taux d’épargne sont expliquées par les variations des différentes
variables exogènes incluses dans le modèle. Mais au vu des tests de significativité des
coefficients qui se révèlent non conluants pour la plupart des exogènes, un examen
approfondi des relations qu’entretiennent ces variables explicatives s’imposent. Ainsi, la
matrice de corrélation entre ces variables nous donne ce qui suit :

Tableau 1: Matrice de corrélation linéaire entre les exogènes

DLEIB DEV CPIB BP_COURANTS IPC LEVN LM2 LOGDCFMEN LPIBH RD TINT
DLEIB 1,000000
DEV 0,256838 1,000000
CPIB 0,292692 0,228392 1,000000
BP_COURANTS 0,147054 0,260887 0,131749 1,000000
IPC -0,043341 -0,154139 -0,021072 0,003970 1,000000
LEVN 0,291733 0,768892 0,105845 0,014718 -0,450589 1,000000
LM2 0,087361 0,468397 0,021403 -0,299159 -0,289912 0,561232 1,000000
LDCFMEN -0,020475 0,459057 -0,169341 -0,047316 -0,295932 0,777083 0,378240 1,000000
LPIBH -0,117640 0,055247 0,331551 -0,199724 -0,035960 -0,062203 0,630679 -0,184681 1,000000
RD 0,016004 0,755213 0,258904 0,215113 -0,142690 0,513937 0,679157 0,300695 0,573638 1,000000
TINT -0,174213 -0,889112 -0,214326 -0,291617 0,227691 -0,670169 -0,344466 -0,418186 -0,047334 -0,728867 1,000000

Source : Banque Mondiale, nos calculs sous Excel

L’analyse de la matrice combinée avec le test de présomption de multi colinéarité de


Klein nous indique des variables candidates. Même si cela n’est pas un vrai test, en comparant le
R2 (0,9) obtenu de l’estimation précédente avec les coefficients de corrélation, nous constatons
que certaines variables ont des coefficients assez proches du R2, à défaut de lui être supérieur.
Ainsi, nous soupçonnons de colinéaires les variables espérance de vie à la naissance et
consommation finale des ménages d’une part (r=0,77) et ratio de dépendance et taux d’intérêt
d’autre part (r=-0,73).

Mais pour confirmer nos soupçons nous allons calculer le facteur d’influence de la
variance (VIF). Ce facteur est le principal critère de détermination de la multi colinéarité
générale. Il dépasse donc le cadre de la corrélation bi variée que « détecte » le test de Klein. Pour
détecter la multi colinéarité en effet, il faudrait effectuer la régression de chaque exogène X j sur
les (p-1) autres exogènes, puis étudier leur coefficient de détermination R² j. plus le facteur sera
élevé (considérons ici >10) pour une variable Xj, et plus la variance de l’estimateur du coefficient
de cette variable ( ̂ sera élevée. L’estimateur ( ̂ sera donc très instable, et aura moins de
chances d’être significatif dans le test de nullité du coefficient dans la régression.

Si C est la matrice des corrélations entre les exogènes, de taille (p*p) le facteur d’inflation
de la variance peut être lue à la coordonnée j de la diagonale principale de la matrice inversée C-
1
. Cette matrice est reproduite sur le tableau 2 et les cases colorées sont les VIF des exogènes.
Ainsi, nous pouvons conclure définitivement que l’espérance de vie à la naissance et le ratio de
dépendance se révèlent comme des variables superflues dans le modèle. C'est-à-dire qu’elles
sont trop corrélées avec les autres variables. Une autre variable aussi suffisamment corrélée aux
autres est la variable indicatrice que nous avions introduite dans le modèle pour capter l’effet de
la dévaluation. Etant donc une variable clef pour l’analyse, nous la maintenons dans notre
modèle tout en corrigeant la multi colinéarité.

Tableau 2: matrice de corrélations des exogènes inversée

DLEIB DEV CPIB BP_COURANTS IPC LEVN LM2 LOGDCFMEN LPIBH RD TINT
DLEIB 1,72261676 0,25816684 -0,51110545 -0,551672385 -0,39890981 -1,29889269 -1,04165832 0,97956593 0,40214843 1,051503092 0,31583785
DEV 0,25816684 12,7581151 -0,78933551 -0,391458115 -2,06869017 -6,04300454 -1,87122917 2,94163185 3,82276607 -4,91167355 4,71279212
CPIB -0,51110545 -0,78933551 2,2042324 0,146068648 0,00072831 -1,7448706 2,47556699 0,49225095 -2,43913882 0,219459416 -0,34224938
BP_COURANTS -0,55167238 -0,39145811 0,14606865 2,112870311 0,4642984 0,48297246 1,77127059 -0,07893337 0,62834699 -2,47494141 -0,77577393
IPC -0,39890981 -2,06869017 0,00072831 0,4642984 1,8310319 2,45282211 0,49543929 -0,88287926 0,08961649 -0,41162189 -1,04066451
LEVN -1,29889269 -6,04300454 -1,7448706 0,482972461 2,45282211 13,4038414 -4,11888489 -5,62902678 2,52447904 1,41225237 -0,03192394
LM2 -1,04165832 -1,87122917 2,47556699 1,771270587 0,49543929 -4,11888489 8,71744393 0,12379842 -4,88448198 -2,51375022 -2,68000496
LDCFMEN 0,97956593 2,94163185 0,49225095 -0,078933366 -0,88287926 -5,62902678 0,12379842 4,51382401 0,93217265 -1,34396857 0,29201243
LPIBH 0,40214843 3,82276607 -2,43913882 0,628346987 0,08961649 2,52447904 -4,88448198 0,93217265 8,34050336 -5,51345153 -0,11568465
RD 1,05150309 -4,91167355 0,21945942 -2,474941407 -0,41162189 1,41225237 -2,51375022 -1,34396857 -5,51345153 12,03953242 3,26794117
TINT 0,31583785 4,71279212 -0,34224938 -0,775773929 -1,04066451 -0,03192394 -2,68000496 0,29201243 -0,11568465 3,267941166 6,73656097

Source : Banque Mondiale, nos calculs sous Excel

Ainsi, en utilisant les critères AIC (Akaike info criterion) et BIC (Schwarz criterion), nous
sommes parvenus à éliminer les variables qui rendaient notre modèle plus complexe sans
apporter un gain majeur en information. C'est-à-dire sans expliquer significativement la variable
dépendante. Le principe est simple. A partir du modèle réduit à 09 variables explicatives (sans
LEVN et RD), nous avions éliminé une à une les exogènes qui permettent de diminuer l’AIC (ou
augmenter le BIC) et de continuer ainsi tant que la suppression d’une variable améliore le critère.

Finalement, au bout de trois itérations, nous obtenons le modèle estimé suivant :


Figure 4: Estimation du modèle obtenu après sélection des variables

Dependent Variable: LEIB


Method: Least Squares
Date: 02/05/13 Time: 18:28
Sample: 1974 2006
Included observations: 33

Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.

LM2 -1.291830 0.429080 -3.010700 0.0056


LOGDCFMEN -6.189688 1.518044 -4.077410 0.0004
LPIBH 6.040921 1.332927 4.532072 0.0001
TINT 0.132724 0.059104 2.245577 0.0331
DEV 1.496349 0.206327 7.252321 0.0000
C -45.62102 21.38800 -2.133019 0.0422

R-squared 0.874465 Mean dependent var 1.740608


Adjusted R-squared 0.851218 S.D. dependent var 0.641352
S.E. of regression 0.247384 Akaike info criterion 0.207216
Sum squared resid 1.652368 Schwarz criterion 0.479308
Log likelihood 2.580943 Hannan-Quinn criter. 0.298766
F-statistic 37.61600 Durbin-Watson stat 1.296560
Prob(F-statistic) 0.000000

Source : Banque Mondiale, nos calculs sous Eviews

III. Validation du modèle


Tout bon modèle avant d’être déclaré valide économiquement doit pouvoir vérifier
ses propres hypothèses. C’est à cette tache que nous nous attelons dans cette partie.

Le graphique des résidus


Le graphique des résidus en fonction de la variable déterminante nous permet de
nous rendre compte de la qualité de la régression. Dans notre cas, à part le point d’ordonnée
-3 qui semble etre atypique, on peut dire que tous les autre points ont été biens reconstitués
par la régression. En moyenne les résidus sont dispersés autour de la valeur nulle.

Figure 5: Résidus de l'estimation

Source : Banque Mondiale, nos calculs sous Eviews


L’Auto corrélation des résidus

Pour vérifier l’auto corrélation des résidus, l’un des tests les plus utilisés est celui de
Durbin Watson qui détecte l’auto corrélation d’ordre 1. Malheureusement, la valeur de
notre statistique ici est comprise entre d1 et d2 de la table de Durbin Watson. Ce qui ne
nous permet pas de conclure car c’est la zone d’incertitude. Nous faisons donc un examen
graphique rapide de la situation avant de passer au test de Breusch Godfrey.

Figure 6: examen graphique d'auto corrélation des résidus

Date: 02/05/13 Time: 19:01


Sample: 1974 2010
Included observations: 33

Autocorrelation Partial Correlation AC PAC Q-Stat Prob

. |** | . |** | 1 0.308 0.308 3.4195 0.064


. *| . | . *| . | 2 -0.071 -0.184 3.6095 0.165
. |. | . |. | 3 -0.027 0.064 3.6375 0.303
. |. | . |. | 4 0.016 -0.009 3.6479 0.456
.**| . | ***| . | 5 -0.310 -0.360 7.6037 0.179
.**| . | . *| . | 6 -0.335 -0.128 12.406 0.053
.**| . | .**| . | 7 -0.279 -0.271 15.871 0.026
. *| . | . *| . | 8 -0.179 -0.155 17.355 0.027
. |. | . |*. | 9 0.032 0.094 17.404 0.043
. |*. | . |. | 10 0.200 0.047 19.415 0.035
. |. | .**| . | 11 0.020 -0.208 19.435 0.054
. |. | . *| . | 12 -0.042 -0.179 19.532 0.076
. |*. | . |. | 13 0.174 -0.012 21.272 0.068
. |*. | . |. | 14 0.175 -0.055 23.128 0.058
. *| . | . *| . | 15 -0.136 -0.184 24.306 0.060
. *| . | . *| . | 16 -0.185 -0.139 26.621 0.046

Source : Banque Mondiale, nos calculs sous Eviews

Cet examen nous permet de soupçonner une auto corrélation d’ordre 1. Ce qui est
confirmé par le test de Breusch Godfrey au seuil de 5% que nous avions effectué. Ainsi, pour
corriger cette auto corrélation, nous avions rajouté dans le modèle, toutes les variables
explicatives retardées d’ordre 1. L’estimation du nouveau modèle et l’élimination des
exogènes non significatifs nous a conduit à retenir deux variables retardées qui corrigent
définitivement le problème de l’auto corrélation des erreurs. La situation est résumée dans
les figures qui suivent.
Figure 7: test de Breush Godfrey

Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test:

F-statistic 0.033296 Prob. F(1,23) 0.8568


Obs*R-squared 0.046257 Prob. Chi-Square(1) 0.8297

Test Equation:
Dependent Variable: RESID
Method: Least Squares
Date: 02/11/13 Time: 05:12
Sample: 1975 2006
Included observations: 32
Presample missing value lagged residuals set to zero.

Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.

LM2 -0.038118 0.456853 -0.083437 0.9342


LPIBH 0.106499 1.626346 0.065484 0.9484
TINT 0.002622 0.056130 0.046720 0.9631
LDCFMEN(-1) 0.122856 2.341414 0.052471 0.9586
DLEIB 0.011170 0.129376 0.086337 0.9319
LDCFMEN 0.151436 2.198264 0.068889 0.9457
DEV -0.001683 0.205424 -0.008192 0.9935
C -2.460869 28.08156 -0.087633 0.9309
RESID(-1) -0.052840 0.289578 -0.182471 0.8568

R-squared 0.001446 Mean dependent var 1.47E-14


Adjusted R-squared -0.345878 S.D. dependent var 0.192269
S.E. of regression 0.223055 Akaike info criterion 0.069461
Sum squared resid 1.144331 Schwarz criterion 0.481699
Log likelihood 7.888625 Hannan-Quinn criter. 0.206106
F-statistic 0.004162 Durbin-Watson stat 1.975470
Prob(F-statistic) 1.000000

Source : Banque Mondiale, nos calculs sous Eviews

Les p-values des statistiques de Fisher (F-statistique) et du multiplicateur de


Lagrange(Obs*R-squared) sont très supérieurs à 0,05. Nous acceptons donc l’hypothèse
nulle de non auto corrélation des erreurs.

Ainsi donc, le nouveau modèle corrigé de la multi colinéarité, et de l’auto corrélation


des erreurs s’écrit comme suit :

Son estimation est faite à la figure 8. Tous les coefficients des exogènes y sont significatifs au
seuil de 5%.
Figure 8: estimation du modèle corrigé de l'auto corrélation

Dependent Variable: LEIB


Method: Least Squares
Date: 02/05/13 Time: 19:10
Sample (adjusted): 1975 2006
Included observations: 32 after adjustments

Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.

LM2 -1.428553 0.398029 -3.589069 0.0015


LOGDCFMEN -7.038505 1.994176 -3.529530 0.0017
LPIBH 6.754018 1.487126 4.541659 0.0001
TINT 0.163647 0.053155 3.078659 0.0051
DEV 1.347662 0.201042 6.703384 0.0000
C -74.25418 24.12998 -3.077258 0.0052
LEIB(-1) 0.234369 0.111658 2.098982 0.0465
LDCFMEN(-1) 5.332893 2.196905 2.427458 0.0231

R-squared 0.904582 Mean dependent var 1.707573


Adjusted R-squared 0.876752 S.D. dependent var 0.622437
S.E. of regression 0.218517 Akaike info criterion 0.008410
Sum squared resid 1.145990 Schwarz criterion 0.374844
Log likelihood 7.865436 Hannan-Quinn criter. 0.129873
F-statistic 32.50366 Durbin-Watson stat 1.996852
Prob(F-statistic) 0.000000

Source : Banque Mondiale, nos calculs sous Eviews

Le test de normalité
Le test de normalité effectué sur les résidus nous permet de validé l’hypothèse de
normalité. En effet, la p-value associée à la statistique de Jacques Bera étant inférieur à 0,5
nous rejetons l’hypothèse nulle de non normalité des résidus avec 95% de confiance.

Figure 9: Test de normalité des résidus

Source : Banque Mondiale, nos calculs sous Eviews


Le test d’homoscédasticité
Ici, nous avions utilisé le test de White qui est plus général pour détecter une
hétéroscédasticité des erreurs. L’hypothèse nulle de ce test postule que les résidus sont
homoscédastiques, c'est-à-dire de variance constante. D’après la figure10, nous acceptons
cette hypothèse au seuil de 5%.

Figure 10: Test de White

Heteroskedasticity Test: White

F-statistic 1.616298 Prob. F(7,24) 0.1788


Obs*R-squared 10.25231 Prob. Chi-Square(7) 0.1747
Scaled explained SS 14.24421 Prob. Chi-Square(7) 0.0470

Test Equation:
Dependent Variable: RESID^2
Method: Least Squares
Date: 02/11/13 Time: 05:30
Sample: 1975 2006
Included observations: 32

Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.

C 10.83834 4.240416 2.555962 0.0173


LM2^2 0.045136 0.021960 2.055387 0.0509
LPIBH^2 -0.048614 0.021451 -2.266253 0.0327
TINT^2 -0.002215 0.001571 -1.409814 0.1714
LDCFMEN(-1)^2 -0.005154 0.108434 -0.047530 0.9625
DLEIB^2 0.007397 0.016584 0.446032 0.6596
LDCFMEN^2 -0.167264 0.087368 -1.914470 0.0676
DEV^2 -0.134501 0.072219 -1.862393 0.0748

R-squared 0.320385 Mean dependent var 0.035812


Adjusted R-squared 0.122163 S.D. dependent var 0.080870
S.E. of regression 0.075769 Akaike info criterion -2.109931
Sum squared resid 0.137783 Schwarz criterion -1.743497
Log likelihood 41.75889 Hannan-Quinn criter. -1.988468
F-statistic 1.616298 Durbin-Watson stat 2.646595
Prob(F-statistic) 0.178782

Source : Banque Mondiale, nos calculs sous Eviews

Les tests de stabilité des coefficients


Le test de stabilité de Chow consiste à tester l’existence d’une instabilité des
paramètres à l’intérieur d’un intervalle de temps. En pratique, on examine la différence
entre la somme des carrés résiduels, calculée sur la totalité de la période, et les sommes des
carrés des résidus, obtenues avec les autres régressions. C’est la statistique de Fisher qui
permet d’arbitrer l’hypothèse nulle. Eviews propose deux tests de Chow: le Chow breakpoint
test et le Chow forecast test. Le premier compare les coefficients de chaque sous-période
alors que le second compare les coefficients du modèle global et ceux d’une sous-période.
Pour notre modèle, en choisissant le Chow breakpoint test et en prenant comme
point de fissure, les résultats nous permettent d’accepter H0 au seuil de 5%. Nos coefficients
sont ainsi stables entre les périodes 1975-1994 et 1994-2006.

Quant au test de Ramsey, il permet de vérifier trois hypothèses à la fois. En effet, il


vérifie s’il n’y a pas d’omission de variables pertinentes, de corrélation entre les exogènes et
les erreurs, et enfin, si la forme fonctionnelle du modèle est correcte. Son hypothèse H0
nous dit que le modèle est bien spécifié. C'est-à-dire que les résidus sont d’espérance nulle.

Figure 11: Test de Ramsey

Ramsey RESET Test


Equation: UNTITLED
Specification: LEIB LM2 LOGDCFMEN LPIBH TINT DEV C LEIB(-1)
LOGDCFMEN(-1)
Omitted Variables: Squares of fitted values

Value df Probability
t-statistic 1.184243 23 0.2484
F-statistic 1.402432 (1, 23) 0.2484
Likelihood ratio 1.894034 1 0.1687

F-test summary:
Mean
Sum of Sq. df Squares
Test SSR 0.065861 1 0.065861
Restricted SSR 1.145990 24 0.047750
Unrestricted SSR 1.080129 23 0.046962
Unrestricted SSR 1.080129 23 0.046962

LR test summary:
Value df
Restricted LogL 7.865436 24
Unrestricted LogL 8.812453 23

Unrestricted Test Equation:


Dependent Variable: LEIB
Method: Least Squares
Date: 02/05/13 Time: 19:29
Sample: 1975 2006
Included observations: 32

Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.

LM2 -2.068802 0.669407 -3.090499 0.0052


LOGDCFMEN -9.398448 2.807553 -3.347559 0.0028
LPIBH 9.915353 3.049802 3.251147 0.0035
TINT 0.194040 0.058631 3.309532 0.0031
DEV 1.829611 0.453182 4.037253 0.0005
C -111.2964 39.38328 -2.825980 0.0096
LEIB(-1) 0.334474 0.139311 2.400923 0.0248
LOGDCFMEN(-1) 7.390773 2.786837 2.652030 0.0142
FITTED^2 -0.137035 0.115715 -1.184243 0.2484

R-squared 0.910066 Mean dependent var 1.707573


Adjusted R-squared 0.878785 S.D. dependent var 0.622437
S.E. of regression 0.216707 Akaike info criterion 0.011722
Sum squared resid 1.080129 Schwarz criterion 0.423960
Log likelihood 8.812453 Hannan-Quinn criter. 0.148367
F-statistic 29.09290 Durbin-Watson stat 2.045362
Prob(F-statistic) 0.000000

Source : Banque Mondiale, nos calculs sous Eviews


Le test de CUSUM (Cumulative Sum) est basé sur la somme des recursive residuals
(obtenues en faisant des estimations puis des prévisions répétées avec différentes parties de
l’échantillon) divisée par leur écart type calculée sur toute la période. Dans notre cas la
statistique sur les résidus est contenue dans l’intervalle de confiance. Ce test conduit lui
aussi à la stabilité des coefficients.

Figure 12: CUSUM Test

Source : Banque Mondiale, nos calculs sous Eviews

Interprétation du modèle

Les différents tests de validation du modèle s’étant révélés concluant, nous avons
donc le modèle définitif suivant :

Les différentes estimations des coefficients confirment nos analyses préliminaires


quant au sens de variation de l’endogène par rapport aux exogènes.

Ainsi, toutes choses étant égale par ailleurs :

o Une hausse de 1% du taux d’épargne à l’année précédente, entraine une


hausse de 0,14% du taux d’épargne à la période courante.
o Un accroissement de 1% de la dépense de consommation finale des ménages
à l’année précédente augmente de 0,73% l’épargne intérieure brute courante
rapportée au PIB.
o Une hausse de 1% de la dépense de consommation finale des ménages,
entraine une baisse de 4,19% du taux d’épargne.
o Lorsque le taux d’intèrèt augmente de 1%, le taux d’épargne accroit de 0,13%.
o Pour un accroissement de 1% du PIB par habitant, le taux d’épargne évolue
positivement de 7,37%. C’est la hausse la plus prononcée constatée dans le
modèle.
o La masse monétaire quand à elle influe positivement sur le taux d’épargne.
Quant à l’effet de la dévaluation, nous constatons qu’il est positif sur le taux
d’épargne. En effet, la dévaluation a entrainé un accroissement de 1,41% du
taux d’épargne intérieure.

IV. Prévision
L’un des objectifs majeurs de l’économétrie est d’effectuer des prévisions. Notre
modèle étant validé, nous pouvons nous attendre à une bonne reconstitution des taux
d’épargne de 2007 à 2010 par la réqression. Pour effectuer la prévision, nous utilisons les
valeurs des variables explicatives de la période 1982-2010, les valeurs prédites qui nous
concernent étant celles de la période colorée en jaune au tableau 3.

Tableau 3: Valeurs prédites et Valeurs réelles

obs 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010
LEIBF 1,99 1,10 1,34 1,53 1,13 1,66 1,00 1,18 1,06 1,00 0,84 0,15 1,71 1,96 1,68 1,93 2,10 2,44 2,35 2,27 1,97 2,17 2,21 2,63 2,23 2,30 2,18 2,47 2,42
LEIB 1,73 1,21 1,43 1,76 1,28 1,94 1,29 1,06 0,86 1,06 0,86 -0,09 1,34 1,97 1,78 2,15 2,19 2,39 2,41 2,24 1,91 2,17 2,07 2,65 2,37 2,15 1,96 2,23 2,38
Source : Banque Mondiale, nos calculs sous Eviews

Figure 13: graph du taux d'épargne reconstitué par le modèle avec l'intervalle de confiance

Source : Banque Mondiale, nos calculs sous Eviews


D’après les statistiques qui se trouvent à gauche de la figure 13 notamment le coefficient
de Theil qui varie toujours entre 0 et 1, nous pouvons conclure à une bonne qualité de la
prévision. Le Theil égal à 0 étant synonyme de parfaite prévision.

Pour voir si les données prédites sont toutes dans l’intervalle de confiance, nous allons
visualiser les séries LEIB (taux d’épargne intérieur réel), LEIBF (taux d’épargne intérieur prédit par
le modèle), LEIBF_SUP (borne supérieure de l’intervalle de confiance), LEIBF_INF (borne
inférieure). On obtient le graphique suivant :

Figure 14: graph des séries réelles et prédites du taux d'épargne

Source : Banque Mondiale, nos calculs sous Eviews

Le graphique confirme l’analyse du coefficient de Theil effectué plus haut. Notre modèle a
bien prédit les valeurs.
Conclusion
Au terme de notre analyse il ressort clairement que le taux d’épargne intérieure brute au
Sénégal est expliqué à 85% ( ̅ ) par le taux d’intérêt réel du marché, le PIB par habitant,
la dépense de consommation finale des ménages, le degré d’approfondissement financier du
pays et les variables retardées d’ordre 1 que sont le taux d’épargne et la consommation finale
des ménages. Il faut aussi noter l’effet positif de la dévaluation sur l’épargne intérieure, effet qui
a servit à relever le niveau de cette épargne après l’année 1994. Au travers de cette analyse
économétrique, nous sommes un peu plus éclairés désormais sur les variables clés qui pourraient
influencer positivement ou négativement sur l’épargne au Sénégal. Nous avions pu utiliser la
majorité des notions et test statistiques vus en classe au cours d’économétrie du modèle
linéaire. Nous nous sommes ainsi confrontés à la pratique et ceci a permis de renforcer et
d’approfondir nos connaissances en matière de construction de modèle économétrique fiable et
valable en particulier les modèles linéaires. S’il est vrai que nous n’avions pas abordé les
problèmes de stationnarité dans ce TP, nous en aurons l’occasion de le faire beaucoup plus en
détail avec le cours de Série Temporelles. La validité réelle de ce modèle est donc sous réserve
de vérification de la stationnarité et de la co-intégration des exogènes au cas où certaines
variables seront intégrées d’ordre 1.

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