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Adventure Island 3 Le Mystere de L or Disparu - He
Adventure Island 3 Le Mystere de L or Disparu - He
Moss
ADVEnTURe iSlAnD
Le Mystère de l'or disparu
UN seCRet danS
La CavE
UNe SeCoNde
DÉCouVeRte
I
– l doit y avoir une autre page quelque part, déclara Scott.
Mais c’est à peine si les autres l’écoutaient ! Jack, Emily et Drift
s’étaient déjà précipités dans la cachette. Soudain, le chien poussa un
gémissement de douleur. Jack venait de lui marcher sur la patte.
– Oups, désolé, mon vieux, dit-il.
– Pousse-toi, je ne vois rien ! grogna Emily.
Scott éclata de rire.
– Vous essayez de battre le record du plus grand nombre de personnes
dans un petit espace ?
Jack se hissa hors du trou, laissant à Emily tout le loisir d’éclairer les
parois. À première vue, aucune cavité n’avait été taillée dans la roche.
Mais cela n’arrêta pas Drift pour autant. Son odorat aiguisé avait repéré
quelque chose de très intéressant dans un coin de la cachette…
– Jack, donne-moi ton couteau de poche, dit Emily.
Elle inséra la lame dans une fissure de la taille d’un cheveu, et la
remua légèrement. Quelque chose céda. Elle enfonça le couteau plus
profondément et un morceau de mur entier se détacha progressivement,
dévoilant une petite alcôve.
Emily plongea la main à l’intérieur, le cœur battant. Ses doigts
rencontrèrent un objet lisse et rectangulaire.
– Je crois que c’est un livre, annonça-t-elle.
Elle s’extirpa à son tour de la cachette et prit Drift dans ses bras.
– Tu es un vrai génie à quatre pattes !
Scott examina l’ouvrage. Il était aussi grand qu’un manuel scolaire et
recouvert d’une couverture en cuir marron. « Probablement une bible ou
un dictionnaire », songea-t-il, un peu déçu. Il aurait préféré trouver la
suite de la lettre… Emily tourna la première page et ils découvrirent des
lignes et des lignes d’écriture en pattes de mouche.
– C’est un journal, déclara-t-elle, le souffle court.
En haut à droite, on pouvait lire : « Appartient à John Nathaniel Macy,
1902 ».
– C’est le type à qui la lettre est adressée ! s’exclama Jack.
Un long silence suivit. Les trois amis se regardaient, encore étourdis
par leur découverte.
Qui était John Macy ? D’où venait la mystérieuse lettre ? Quelle était
cette « marchandise de valeur » cachée sur l’île ? Ce journal leur
apporterait peut-être les réponses…
Ils remontèrent à toute vitesse de la cave et s’installèrent dans la
véranda pour avoir plus de lumière. La pièce était située juste à côté du
salon et servait de salle à manger. Ainsi, les clients pouvaient profiter
d’une vue panoramique sur la mer tout en prenant leur petit déjeuner. Du
moins, quand les fenêtres n’étaient pas cisaillées par la pluie !
L’électricité n’était toujours pas revenue. Emily alla chercher une
lampe à huile dans le placard et leva la mèche au maximum pour bien
éclairer la pièce. Puis elle posa délicatement le journal au milieu de la
table et s’apprêtait à l’ouvrir, quand Jack attrapa le cahier et le secoua
sans ménagement.
– Qu’est-ce que tu fais ? protesta Emily.
Jack recommença la manœuvre. Cette fois, une feuille de papier se
détacha du journal et atterrit lentement sur la table. Le garçon leva les
bras en signe de victoire.
– Je te parie que c’est la suite de la lettre, dit-il.
Emily s’en empara aussitôt. Jack avait raison, l’écriture était
exactement la même. Elle mit les feuilles côte à côte et lut la fin de la
première page :
– « Nous avons caché… »
Puis le début de la seconde :
– « … la cargaison. »
Jack frappa son poing contre la table.
– La cargaison, c’est tout ? Nous voilà bien avancés !
– Attends, laisse-moi lire la suite, protesta Emily. « La cargaison qui
entra en ma possession dans la région du Transvaal. »
Elle réfléchit un instant.
– La région du Transvaal ? Vous savez où c’est ?
– C’est là où habite le comte Dracula, répondit Jack. Vous croyez que
ce type est un vampire ? La lettre est peut-être écrite avec du sang !
– Tu confonds avec la Transylvanie, idiot ! dit Scott, levant les yeux au
ciel.
Emily courut jusqu’au salon.
– Est-ce que quelqu’un sait où se trouve la région du Transvaal ?
demanda-t-elle aux clients.
– Oh, j’adore les devinettes ! s’exclama la mère des jumeaux. Ne me
dites rien ! Voyons, le Transvaal… Je suis pratiquement sûre que c’est en
Afrique du Sud.
Un énorme fracas l’interrompit.
– Lequel de vous a fait tomber le jeu ? demanda-t-elle.
– C’est lui, répondirent les jumeaux en chœur.
Emily se retourna vers ses amis avec un grand sourire.
– Ça vous rappelle quelqu’un ?
Les deux frères secouèrent la tête d’un air innocent. La jeune fille
éclata de rire et poursuivit la lecture de la seconde page :
« Nous retournâmes ensuite au canot et prîmes la mer, promettant de
revenir plus tard chercher notre bien. Mais la tempête faisait rage et
notre petite embarcation finit par s’échouer contre les rochers. Tommy
passa par-dessus bord, que Dieu ait son âme, et je fus sauvé par votre
bonne âme, et ramené au phare. Plus tard, j’eus vent que des hommes
étaient arrivés au village et posaient des questions sur moi. Ils
m’avaient suivi depuis l’Afrique, à la recherche de la cargaison qu’ils
m’accusaient d’avoir volée. Mais qui peut reprocher à un soldat de
vouloir profiter des richesses d’une guerre à laquelle il a participé ?
Quoi qu’il en soit, je me vois désormais contraint de me cacher jusqu’à
ce qu’ils abandonnent leurs recherches.
Certain que vous ne me trahirez pas, je vous confie cette carte, au
cas où il m’arriverait malheur. Si je ne reviens pas d’ici trois mois,
vous êtes libre de vous en servir à votre guise. N’en parlez à personne,
car elle révèle l’emplacement de l’or perdu du Transvaal.
Votre ami dévoué,
William Maddox. »
– L’or perdu du Transvaal ? murmura Scott.
– Ça devient intéressant ! s’exclama Jack.
– Il doit y avoir une carte, ajouta Emily, le cœur battant.
Elle tourna frénétiquement les pages craquelées du journal jusqu’à ce
qu’enfin elle la trouve : une épaisse feuille de parchemin dissimulée dans
la couverture. Elle l’étala sur la table.
L’encre était pratiquement effacée, mais on pouvait distinguer les
contours d’une île et un nom écrit en haut de la carte : île du Vent.
– Je sais où elle est ! s’écria Emily. On peut même la voir d’ici.
Elle courut à la fenêtre et regarda vers l’ouest, au-delà de la baie. Des
éclairs striaient le ciel et une mouette se débattait contre les bourrasques.
– Enfin… D’habitude on peut la voir, soupira-t-elle.
– Qui a faim ? demanda une voix.
Mme Wild venait de pénétrer dans la pièce, vêtue d’une longue blouse
de peintre. Ses cheveux ébouriffés étaient retenus avec un crayon. Elle
portait un grand plateau sur lequel étaient posées une assiette de tartines
beurrées et trois tasses de chocolat chaud fait maison.
Jack mordit avidement dans un toast et poussa un long soupir de
satisfaction. Cette journée ne pouvait pas être meilleure ! Entre la mer
déchaînée et la vieille carte au trésor, il avait l’impression d’être un
pirate. Même si les pirates ne buvaient pas de chocolat chaud… Il ne
manquait plus qu’une vieille chanson de flibustiers pour achever le
tableau : « Yo ho sur l’heure, hissons nos couleurs ! »
– Qu’est-ce que tu dis ? demanda Scott.
– Heu… rien. Je toussais ! marmonna Jack.
– J’ai cru entendre « Yo ho sur l’heure », dit Scott d’un air taquin. J’ai
dû rêver…
Emily étouffa un rire.
– Bon, il n’y a pas une croix quelque part ? demanda Jack pour changer
de sujet. Toutes les cartes au trésor en ont une pour montrer où creuser !
– Tu es un expert en carte au trésor maintenant, capitaine Jack
Sparrow ? ironisa Scott, sans avouer qu’il avait lui-même scruté le
parchemin à la recherche d’un tel indice.
Mais aucune croix n’apparaissait. Il n’y avait que des flèches, des
numéros, et quelques notes griffonnées dans la marge.
– J’ai l’impression que William Maddox ne voulait pas rendre la tâche
facile à ceux qui trouveraient la carte. Qu’est-ce que tu en penses, Mily ?
La jeune fille acquiesça d’un air distrait. Elle était plongée dans le
journal de John Macy. Au bout de quelques minutes, elle trouva le récit
du naufrage de L’Impératrice. Apparemment, la lampe du phare était
tombée en panne pendant la terrible tempête. Sans lumière pour le guider,
le bateau s’était échoué sur les récifs de la baie. Le gardien avait dû
batailler contre la mer en furie pour sauver l’unique survivant.
– Écoutez ça, dit Emily. « William Maddox insiste pour que je ne dise
à personne qu’il est en vie. Il est si faible depuis le naufrage, que je ne
peux qu’accéder à sa requête. Mais je compte bien découvrir son secret
quand il aura repris des forces. Je le soupçonne d’avoir pris part à un
acte criminel. »
– Ça oui, il a volé un trésor ! s’exclama Scott. Regarde s’il a écrit
quelque chose le 5 août, c’est la date de la lettre de Maddox.
Emily tourna les pages.
– J’ai trouvé ! Il dit qu’il est surpris que William soit parti sans
prévenir. Il ajoute quelques mots sur la carte et la lettre, et promet de les
garder en sécurité. Mais il hésite à aller voir la police.
Emily marqua une pause.
– Hum… C’est bizarre… murmura-t-elle.
– Pas vraiment, répondit Scott en haussant les épaules. Moi aussi
j’irais voir la police si je pensais avoir affaire à un criminel.
– Non, pas ça. Ça ! dit Emily en posant le doigt sur la dernière page. Il
y a quelques mots sur la météo, les marées… Et puis le journal
s’arrête d’un coup ! La dernière date est le 20 août 1902.
3
OpÉRaTioN
« MaDDoX »
DiSpaRu !
– Mais oui, bien sûr ! s’exclama Scott en lançant un clin d’œil à Jack à
travers la table du petit déjeuner.
Il pointa le doigt vers son portable.
– Mily dit qu’elle a perdu la carte au trésor.
– Pff… Comme si on allait la croire ! répondit Jack en levant les yeux
au ciel. La connaissant, elle l’a sûrement enfermée dans un coffre-fort
avec des rayons laser tout autour !
Soudain, le sourire de Scott s’évanouit.
– Je crois qu’elle est sérieuse, dit-il en passant le téléphone à son
frère.
La jeune fille était en train de sangloter au bout du fil. Impossible,
Emily ne pleurait jamais ! Sauf une fois, quand elle avait laissé tomber
une épée de grande valeur dans la mer, et qu’elle l’avait cru perdue pour
toujours3. Mais Jack pouvait comprendre : lui aussi aurait versé une
petite larme dans de telles circonstances.
Quelques minutes plus tard, les garçons arrivaient en courant chez
Emily. Ensemble, ils fouillèrent chaque centimètre du phare, en vain. La
carte au trésor avait bel et bien disparu.
3. Voir Le Mystère des grottes du Vent-Huant.
7
Le MobILe
eT L’oPpoRTunITÉ
EmILY ForCe
L’eNTrÉe
S
fusil.
imon fronça les sourcils et serra son doigt contre la gâchette du
– Vous vous croyez malins tous les trois, pas vrai ? Vous vous êtes pris
pour des aventuriers avec votre carte au trésor ?
Sa voix était cinglante et son sourire, d’habitude si chaleureux, n’était
plus qu’une grimace. Simon Fox révélait enfin son vrai visage.
– On va jouer selon mes règles maintenant, poursuivit-il. Vous allez
m’aider à charger le coffre sur la barque. Ensuite, c’est fini pour vous. Je
prends le bateau et vous restez sur l’île.
Emily essaya d’intervenir, mais Simon pointa aussitôt le fusil vers elle.
– Faites exactement ce que je vous dis, et il ne vous arrivera rien.
Compris ? J’appellerai les gardes-côtes d’ici une heure pour qu’ils
viennent vous chercher.
– Vous aviez promis de ne pas prendre notre or ! l’interrompit Emily
avec courage.
– Vous avez même signé un contrat, renchérit Scott.
Simon éclata d’un rire mauvais.
– Votre fameux code d’honneur des pirates, hein ? Et alors ? Vous
voulez me faire subir le supplice de la planche ?
Puis son rire s’éteignit brutalement.
– J’ai une surprise pour vous : j’ai menti ! s’exclama-t-il. Bienvenue
dans le monde réel, les enfants ! Ici, même les adultes disent des
mensonges. Dépêchez-vous de porter ça maintenant.
Jack était rouge de colère. Comment pouvait-il les trahir, alors qu’ils
venaient de lui sauver la vie ?
« S’il n’était pas armé, il verrait de quel bois je me chauffe », se dit-il
avec rage. Il regarda le fusil avec attention. Ça ressemblait plus à une
pièce de musée qu’autre chose. Vu le temps qu’il avait passé sous terre, il
devait être tout humide et rouillé. Il y avait même peu de chances qu’il
fonctionne. Un peu comme le détecteur de métaux.
Jack jeta un coup d’œil à ses amis. Ils se tenaient chacun d’un côté,
immobiles comme des statues. Drift était assis au pied de sa maîtresse et
grognait faiblement.
N’écoutant que son courage, Jack prit Emily et Scott par le bras et les
entraîna dans sa course.
– Foncez ! s’écria-t-il. Il ne peut rien faire, le fusil ne fonctionnera
pas !
Scott eut quelques secondes d’hésitation. Jack était fou ! Simon pouvait
les tuer ! Mais en voyant Emily et Drift détaler à leur tour, il fonça sans
se poser de questions.
– Tous vers le monastère ! cria-t-il en restant derrière Emily et Jack
pour les protéger.
Il y avait repéré un petit mur à l’entrée des ruines. S’ils parvenaient à
l’atteindre, ils seraient en sécurité.
Tout en courant, Emily se maudissait d’avoir fait confiance à Simon.
Elle aurait dû écouter Drift : le petit chien ne l’avait jamais aimé. Elle se
retourna un instant et vit Fox mettre son fusil en joue. Plus vite ! L’herbe
sèche lacérait douloureusement ses jambes. Soudain, ses pieds butèrent
contre un tas de cailloux. Dans un dernier effort, elle se jeta derrière le
mur tandis que le cliquetis de la gâchette retentissait dans ses oreilles.
Une douleur aiguë lui traversa le corps et, en quelques secondes, tout
devint noir.
18
SCott a Un PLan
I
– l a tué Emily ! hurla Jack.
La jeune fille gisait, immobile au milieu des herbes et des cailloux. Ses
yeux étaient à moitié clos et son visage était d’une pâleur mortelle.
Drift léchait les joues de sa maîtresse en gémissant.
– Emily, tu m’entends ? murmura Scott en lui secouant doucement les
épaules.
– Qu’est-ce que tu fais ? sanglota Jack.
– Elle n’est pas morte ! répondit son frère, un brin agacé. Simon n’a
même pas tiré. Tu as entendu une détonation, toi ?
Jack essuya rapidement les larmes qui brouillaient sa vue et se pencha
sur son amie. Sa poitrine se soulevait à un rythme régulier et il n’y avait
aucune trace de sang sur son tee-shirt blanc.
– Elle est simplement tombée dans les pommes, expliqua Scott.
Sûrement par peur…
– Pas du tout ! répliqua Emily en ouvrant faiblement les yeux. Je me
suis tordu la cheville sur un rocher en courant. J’ai dû m’évanouir de
douleur.
Elle remua légèrement son pied et une douleur lancinante la saisit
aussitôt. Mauvais signe !
– Ça va aller, dit-elle pour rassurer ses amis. Où est Simon ?
– Il essaie de traîner le coffre jusqu’au canot, répondit Scott en
regardant derrière le mur.
– Si ce dingo croit qu’il va piquer notre trésor ! s’exclama Jack. Vite,
c’est le moment de l’attaquer par surprise !
Scott rattrapa aussitôt son frère par le tee-shirt.
– Tu es malade ? On a déjà failli se faire tuer à cause de toi.
– Pff, je savais que le fusil ne fonctionnerait pas, répliqua Jack. La
poudre doit être toute mouillée.
– L’arme était parfaitement au sec dans une boîte en métal, dit Scott
d’une voix ferme. Le coup pourrait très bien partir la prochaine fois. On a
eu de la chance…
Simon dut entendre les deux frères se disputer, car il releva un instant
la tête.
– Je ne vais pas perdre mon temps à vous courir après, leur cria-t-il.
Vous n’avez qu’à rester ici jusqu’à ce que les gardes-côtes arrivent. Moi,
je file avant la nuit !
Jack finit par se rasseoir près d’Emily, les bras croisés et les sourcils
froncés. Laisser Simon partir sans rien faire le rendait fou !
Soudain, une idée lui traversa l’esprit : pourquoi ne pas prévenir eux-
mêmes les gardes-côtes ? Ils pourraient arrêter Simon dès qu’il
rejoindrait Castle Key.
– Qui a son téléphone portable ? demanda-t-il.
– Mince, j’ai laissé le mien sur le Gemini, dit Emily.
– Moi je l’ai, répondit Scott en sortant aussitôt l’appareil de sa poche.
Oh non… Ça ne capte pas.
Leur dernier espoir s’envolait. Il ne restait plus qu’à s’abriter dans le
monastère en attendant les secours. Les deux frères aidèrent Emily à
marcher jusqu’au vieux bâtiment et l’installèrent confortablement sur un
banc garni de mousse.
La tristesse du lieu reflétait parfaitement l’humeur de Scott. Le cœur
lourd, il se mit à errer à travers la cour jusqu’à une grande salle obscure.
Il y avait là des bancs, des tables étroites couvertes de poussière et
quelques assiettes en métal. Ce devait être l’ancienne salle à manger des
moines.
Il continua à déambuler le long d’un couloir qui desservait une série de
petites cellules en enfilade. Elles contenaient chacune un lit en bois,
surmonté d’une croix. Scott s’étendit sur l’un d’eux et contempla le
plafond rempli de toiles d’araignée. Le jeune homme frissonna. Cet
endroit était lugubre… On avait l’impression que les fantômes des
moines pouvaient surgir à tout instant. Soudain, la porte de la cellule se
referma brutalement !
Pendant quelques secondes, Scott crut avec effroi qu’il était enfermé
dans la pièce. Mais la porte se rouvrit sans difficulté dès qu’il la poussa.
Une grosse clé en fer était enfoncée dans la serrure. Scott la tourna dans
un sens et dans l’autre sans réfléchir. Le mécanisme fonctionnait toujours.
C’est alors qu’un plan ingénieux se dessina dans son esprit. Le cœur
plus léger, il retourna en courant auprès de ses amis.
– J’ai trouvé un moyen de retenir Simon sur l’île pendant qu’on
emporte le trésor, leur dit-il à bout de souffle. Il faut l’attirer jusqu’au
monastère.
– Mais tu l’as entendu, il ne va pas essayer de nous attraper, objecta
Emily.
– Sauf s’il pense qu’on veut appeler la police, répondit Scott avec un
sourire.
– Tu as perdu la tête ? Il n’y a pas de réseau ! dit Jack.
– Oui mais ça, Simon ne le sait pas.
Emily regarda Scott d’un air intrigué.
– Qu’est-ce que tu veux faire ? demanda-t-elle.
Scott leur exposa rapidement les grandes lignes de son plan.
– C’est complètement dément ! s’exclama Jack. J’adore !
Scott les conduisit jusqu’à la fameuse cellule et leur montra la serrure.
– Il suffit d’attirer Simon à l’intérieur et de tourner la clé, expliqua-t-il.
Reste à savoir comment…
– L’un de nous pourrait faire semblant d’appeler la police, suggéra
Jack. Dès que Simon entrera, les autres fermeront la porte.
– Hors de question que quelqu’un reste enfermé avec lui dans une
pièce ! rétorqua Scott en secouant la tête. C’est trop risqué !
Il poussa un long soupir. Son plan si parfait commençait à s’envoler en
fumée.
– J’ai une idée, s’exclama soudain Emily. Ton téléphone fait aussi
Dictaphone, non ? Il suffit d’enregistrer une fausse conversation avec la
police et de laisser le portable à l’intérieur. Au moins, personne ne sera
en danger.
– Génial ! s’exclama Scott. Mily, tu te charges de faire le message et
de cacher le téléphone. Ça ira ?
– Je marcherai à cloche-pied s’il le faut, répondit Emily avec un
sourire.
– Pendant ce temps, je retourne près du mur avec Jack. On va faire
semblant de se disputer à propos du téléphone et de la police. Avec un
peu de chance, Simon nous entendra et il essaiera de nous attraper. Vous
êtes prêts ?
– C’est parti ! dit Jack.
Scott jeta un coup d’œil par-dessus le muret. Simon se reposait, assis
sur le coffre. Il avait déjà parcouru la moitié du chemin jusqu’au rivage.
Difficile de savoir s’il pouvait les entendre à cette distance.
– QUOI, TU AS FAIT TOMBER LE TÉLÉPHONE ? T’ES TROP
BÊTE ! hurla Scott de toutes ses forces.
– JE L’AVAIS IL Y A DEUX MINUTES, beugla Jack.
Simon se tourna vers le mur en fronçant les sourcils.
– Continue, murmura Scott. Je crois qu’il nous entend.
– JE L’AI TROUVÉ, ÇA Y EST !
– APPELLE LA POLICE, VITE !
Cette fois, Simon avait définitivement mordu à l’hameçon. Il se mit à
courir à toute vitesse vers les garçons, le fusil à la main.
– Donnez-moi ce téléphone ! cria-t-il.
Après avoir échangé un sourire, Jack et Scott détalèrent à leur tour en
direction du monastère.
Pendant ce temps, Emily s’activait dans la cellule. Elle n’avait pas
voulu inquiéter les garçons, mais sa cheville lui faisait horriblement mal.
La douleur était si forte qu’elle lui donnait la nausée.
Elle s’assit sur le lit et prit une profonde inspiration. « Tu peux le
faire », se dit-elle. Rassemblant ses dernières forces, elle prit le
téléphone et appuya sur le bouton d’enregistrement.
– Allô, c’est bien la police de Carrickstowe ? Je voudrais signaler un
vol… L’homme s’appelle Simon Fox, je répète, Simon Fox… Il est
armé… Il faut envoyer les gardes-côtes au plus vite sur l’île du
Ventriloque !
Elle poursuivit ainsi pendant quelques secondes. Puis elle se leva et
boitilla jusqu’à la porte. Tout devait maintenant s’enchaîner à la minute
près, sinon le plan tombait à l’eau. Elle mit le volume du téléphone à
fond, démarra l’enregistrement et fit glisser l’appareil au bout de la
pièce.
– Vite, Drift, allons nous cacher maintenant !
19
PriS aU PIÈge
P an !
La balle passa à quelques centimètres de l’oreille de Jack. Scott se jeta
sur son frère et le poussa au fond de la barque.
– Jack, tu es touché ? demanda-t-il. Je me suis trompé. Simon n’avait
utilisé que trois balles. Le fusil n’avait pas fonctionné la première fois…
Jack posa la main sur son oreille : elle était encore là ! Plus de peur
que de mal. Il se sentait même un peu euphorique maintenant que le
danger était passé. Cette balle lui était destinée, mais il avait réussi à
tromper la mort. Ça ferait une super-histoire à raconter !
– Tout va bien, répondit-il. Vérifie tes calculs la prochaine fois ! Je
n’ai pas envie d’avoir les oreilles percées.
Emily laissa échapper un rire nerveux, puis tourna la lampe torche vers
la plage : Simon avait abandonné son arme et se jetait maintenant à l’eau.
– Il nous poursuit à la nage !
Scott reprit sa place et rama de plus belle. Mais le courant les poussait
tout droit vers une série de rochers acérés.
– Attention ! s’écria Emily.
Scott parvint à s’écarter à la dernière seconde. Pendant ce temps,
Simon gagnait du terrain.
– Plus vite ! cria Jack.
– On ne peut pas, il y a trop de rochers, dit Emily.
– J’ai mal au bras, gémit Scott.
Jack prit le relais tandis qu’Emily faisait osciller la torche de l’avant à
l’arrière du canot, éclairant tantôt le chemin tantôt le visage hargneux de
Simon Fox. Elle s’attendait à le voir grimper à bord d’un instant à l’autre
quand, soudain, il disparut de la surface de l’eau.
Une vague l’avait peut-être emporté au fond de l’eau. Ou un requin…
– Fais demi-tour, il faut qu’on aille l’aider ! s’écria-t-elle.
Mais s’il en profitait pour les attaquer encore une fois ?
– Pas la peine, le revoilà ! dit Scott.
La tête de Simon venait effectivement de réapparaître entre deux
vagues. L’homme leur lança un dernier regard glaçant, avant de
rebrousser chemin vers l’île du Ventriloque.
– Hourra, il abandonne ! s’exclama Scott.
– Bienvenue dans le monde réel, mon vieux ! lui cria Jack, avant
d’éclater de rire.
Ils ramèrent longtemps à travers la nuit. De l’autre côté de la baie, les
lumières de Castle Key brillaient comme des petites lucioles. Jack
s’efforçait de ne pas penser à L’Impératrice et à tous les bateaux qui
reposaient maintenant au fond de la mer. Il devait y avoir des tas de
squelettes sous leurs pieds !
Pendant ce temps, Emily essayait d’utiliser son téléphone, mais il n’y
avait toujours pas de réseau. Ses parents devaient être fous d’inquiétude à
l’heure qu’il était. Même tante Kate avait dû s’apercevoir de l’absence
des garçons.
– Si on envoyait une fusée de détresse ? proposa Jack.
– Oui… non… je ne sais pas ! murmura la jeune fille.
Les deux frères se regardèrent d’un air étonné. C’était bien la première
fois qu’Emily n’arrivait pas à prendre une décision. Elle devait être
vraiment mal en point ! Ils la forcèrent à boire un peu d’eau et à grignoter
un biscuit. Mais elle reprit à peine quelques couleurs. Scott s’apprêtait à
sortir la fusée de détresse, quand Jack poussa un cri.
– Rocher droit devant ! hurla-t-il.
Une ombre immense s’élevait devant eux. Cependant, ce n’était pas un
rocher… Peu à peu, la silhouette d’un voilier se dessina sous la lune. Il
glissait doucement et silencieusement sur l’eau comme un vaisseau
fantôme. Scott leva la torche et un dessin familier apparut sur la coque.
– C’est Le Dauphin argenté !
– À l’abordage ! s’exclama Jack. Le bateau de Simon Fox est à nous !
Ils attachèrent le Gemini à l’arrière du voilier et aidèrent Emily et
Drift à monter à bord. Jack installa son amie le plus confortablement
possible dans l’une des cabines. Il prit ensuite quelques glaçons dans le
congélateur, les glissa dans un sac en plastique et posa le petit paquet sur
la cheville endolorie d’Emily.
Pendant ce temps, Scott s’était installé aux commandes de la radio.
– Il faut que tu dises « mayday, mayday, mayday », déclara fermement
Jack.
– Surtout pas ! s’écria Emily. C’est le signal pour les bateaux qui
coulent !
Scott consulta le manuel et tourna le bouton de la radio jusqu’au canal
16, la fréquence réservée aux appels d’urgence.
– Gardes-côtes, gardes-côtes, gardes-côtes. Ici Le Dauphin argenté.
Nous sommes actuellement au large de l’île du Ventriloque… Vous me
recevez ? Ici Le Dauphin argenté…
21
ReMoNtraNCeS
eT rÉCoMPenseS
ADVEnTURe iSlAnD
Le Mystère du chef-d’œuvre en péril
(Extrait)
Découvrez les chapitres 1, 2 et 3
1
L’ÉMeuTe De La
GraNDe FÊTe
TeCHnoPhobIe
OPÉraTioN
« CaMbRIoLaGe »
À SuIVRe
1. Voir Le Mystère de l’or disparu.
2. Voir Le Mystère du fantôme de minuit.
3. Voir Le Mystère des grottes du Vent-Huant.
Table des matières
Le Mystère de l'or disparu
L'île de Castle Key - carte
Un secret dans la cave
Une seconde découverte
Opération « Maddox »
Que l’enquête commence !
Une longue lignée de commères
Disparu !
Le mobile et l’opportunité
Direction Planète Aventures
Emily force l’entrée
La pièce de monnaie
L’incroyable museau de Drift
Paroles d’expert
La triste réalité
En route vers l’île du Vent
La charte des pirates
Les deux coffres
Bienvenue dans le monde réel
Scott a un plan
Pris au piège
Le vaisseau fantôme
Remontrances et récompenses
Page de copyright
ADVEnTURe iSlAnD
Le Mystère de l'or disparu
Titre original
The Mystery of the Hidden Gold
© Helen Moss 2011
Carte, © Leo Hartas 2011
Publié pour la première fois en 2011
par Orion Children’s Books
Une division de Orion Publishing Group Ltd
(Orion House, 5 Upper St Martin’s Lane, London WC2H 9EA)