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BETON ET MORTIER
VI.1 GENERALITES
Les mortiers et bétons font prise et durcissent. C'est la prise du liant (chaux ou ciment)
qui est la cause de l'évolution des compounds d'agrégats inertes et de pâte active. Il est
nécessaire pour avoir un produit irréprochable que tous ces grains inertes, des plus petits aux
plus gros, soient non seulement enveloppés de pâte de ciment, mais qu'ils adhèrent à cette
dernière.
La quantité d'eau est dosée en fonction des moyens de serrage dont on peut disposer
(indépendamment des autres conditions telles que : moyen de transport, granulométrie des
granulats, dosage en ciment, etc.), pour assurer une bonne ouvrabilité du béton. Donc, le
rapport eau/ciment est essentiel.
VI.2 MORTIER
Dans toute construction, il est indispensable de réunir entre eux les différents éléments (blocs
de béton, briques, éléments en béton préfabriqué, etc.) au moyen d’un mortier de ciment ou d’autre
liant qui a pour but de:
• solidariser les éléments entre eux;
• assurer la stabilité de l’ouvrage;
• combler les interstices entre les blocs de construction.
Le mortier est obtenu par le mélange d’un liant (chaux ou ciment), de sable, d’eau et
éventuellement d’additions. Des compositions multiples de mortier peuvent être obtenues en jouant
sur les différents paramètres: liant (type et dosage), adjuvants et ajouts, dosage en eau. En ce qui
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concerne le liant, tous les ciments et les chaux sont utilisables; leur choix et le dosage sont fonction
de l’ouvrage à réaliser et de son environnement.
La durée de malaxage doit être optimum, afin d’obtenir un mélange homogène et régulier.
Les mortiers peuvent être:
préparés sur le chantier en dosant et en mélangeant les différents constituants y compris
les adjuvants.
préparés sur le chantier à partir de mortiers industriels secs prédosés et avant
l’utilisation, il suffit d’ajouter la quantité d’eau nécessaire.
livrés par une centrale: ce sont des mortiers prêts à l’emploi.
Les mortiers industriels se sont beaucoup développés ces dernières années; permettant d’éviter le
stockage et le mélange des constituants sur des chantiers.
VI.2.1Composition
Le mortier est un des matériaux de construction, qui contient du ciment; de l’eau; du
sable; des adjuvants et éventuellement des additions. Ils peuvent être très différents les uns
des autres selon la nature et les pourcentages des constituants, le malaxage, la mise en œuvre
et la cure.
Les mortiers sont constitués par des mélanges de:
liant (ciment ou chaux)
eau
sable
adjuvants
a) Les liants:
Généralement, on peut utiliser:
les ciments normalisés (gris ou blanc);
les ciments spéciaux (alumineux fondu, prompt, ..)
les liants à maçonner;
les chaux hydrauliques naturelles;
les chaux éteintes
b) Les sables:
Normalement, les sables utilisés sont les sables appelés “sable normalisé”. Les sables
de bonne granulométrie doivent contenir des grains fins, moyens et gros. Les grains fins se
disposent dans les intervalles entre les gros grains pour combler les vides. Ils jouent un rôle
important: Ils réduisent les variations volumiques, les chaleurs dégagées et même le prix.
Les dosages se feront en poids plutôt qu’en volume comme c’est souvent le cas, afin d’éviter
les erreurs de dosage, par suite de l’augmentation de volume de sable humide.
Ils peuvent être:
naturels et roulés (de rivières, de sablières, ..), de nature siliceuse ou silico-
calcaire;
naturels concassés (roches de carrières), comme des basaltes, porphyres,
quartzites. Ils sont anguleux et durs.
spéciaux (lourds, réfractaires, légers):
sable de laitier;
sable d’oxydes de fer, de chromite;
corindon;
sable de briques concassés;
liège torréfié;
polystyrène expansé;
vermiculite, perlite.
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Certains sables sont à éviter, notamment les “sables à lapin”, généralement très fins,
les sables crus qui manquent de fines et les sables de dunes ou de mer qui contiennent des
sels néfastes pour les constituants des ciments, par contre ils doivent être propres.
Le diamètre maximum des grains de sable utilisés pour les mortiers est:
extra-fins: jusqu’à 0,8 mm (en tamis), soit 1 mm (en passoire);
fins: jusqu’à 1,6 mm;
moyens: jusqu’à 3,15 mm;
gros: jusqu’à 5 mm.
c) Les adjuvants:
Les adjuvants sont des produits chimiques que l’on utilise dans le cas des bétons. Ils
modifient les propriétés des bétons et des mortiers auxquels ils sont ajoutés en faible
proportion (environ de 5% du poids de ciment). Les mortiers peuvent comporter différents
types d’adjuvants:
les plastifiants (réducteurs d’eau);
les entraîneurs d’air;
les modificateurs de prise (retardateurs, accélérateurs);
les hydrofuges.
Dans tous les cas des soins particuliers doivent être pris afin d’obtenir des mortiers
sans ressuage, homogènes d’une gâchée à l’autre.
d) Les ajouts:
Les ajouts que l’on utilise dans les mortiers sont:
poudres fines pouzzolaniques (cendres, fumée de silice..);
fibres de différentes natures;
colorants (naturels ou synthétiques);
polymères.
Fig. VI.1 : Courbe granulométrique du sable normalisé selon les normes Afnor
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VI.2.3.1 Ouvrabilité
L'ouvrabilité d'un mortier se mesure à l'aide de divers appareils. Les plus connus sont:
a) La table à secousses: le mortier, après avoir été mis en place et démoulé d'un moule
tronconique, reçoit 15 chocs en 15 secondes. On mesure le diamètre de la galette ainsi
obtenue. L'étalement en % est donné par la formule:
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VI.3 BETON
La Norme P 18-301 classe les bétons de construction en trois types, suivant leur
emploi :
• Type A : résistances mécaniques très élevées (ouvrages BA)
• Type B : faible perméabilité (barrages, réservoirs)
• Type C : peu ou pas armé (massifs de fondation).
• Grande masse
• Béton armé d'ossatures de bâtiment
• Béton étanche
• Béton de grands ouvrages
• Préfabriqué précontraint
• Pistes, routes, aérodromes.
Ils sont utilisés pour la protection contre les rayons X. Les granulats employés sont
lourds.
On dit par contre que l'on a une « granularité discontinue » lorsque la courbe
granulométrique correspondante présente un palier qui équivaut à un manque d'éléments
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intermédiaires (Exemple: béton constitue d'un sable 0/5 mm et d'un gravier 20/40 mm;
courbe B sur la figure V.1).
Ce deux types de béton « continu » ou « discontinu » ont chacun leurs chaud partisans
ou détracteurs. En fait, il n’y a pas entre ces deux types de granularité, et malgré les
apparences, de profondes déférences justifiants la querelle encore persistante à leur égard;
d'ailleurs dans la plupart des cas la continuité et la discontinuité de la granularité dépend des
granulats dont on dispose selon qu’ils présentent ou non entre eux des discontinuités ; la
granularité continue permet d’obtenir des bétons plus plastiques et de bonne ouvrabilité ; par
contre, la granularité discontinue conduit à des bétons à maximum de gros éléments
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Une méthode de composition du béton pourra être considérée comme satisfaisante si
elle permet de réaliser un béton répondant aux exigences suivantes :
• Le béton doit présenter, après durcissement, une certaine résistance à la compression.
• Le béton frais doit pouvoir facilement être mis en œuvre avec les moyens et méthodes
utilisées sur le chantier.
• Le béton doit présenter un faible retrait et un fluage peu important.
• Le coût du béton doit rester le plus bas possible.
Dans le passé, pour la composition du béton, on prescrivait des proportions théoriques
de ciment, d’agrégat fin et d’agrégat grossier. Mais l’élaboration des ciments ayant fait des
progrès considérables, de nombreux chercheurs ont exprimé des formules en rapport avec les
qualités recherchées:
• minimum de vides internes, déterminant une résistance élevée;
• bonne étanchéité améliorant la durabilité
• résistance chimique;
• résistance aux agents extérieurs tels que le gel, l’abrasion, la dessiccation.
Le béton peut varier en fonction de la nature des granulats, des adjuvants, des
colorants, des traitements de surface, et peut ainsi s’adapter aux exigences de chaque
réalisation, par ces performances et par son aspect.
La composition d’un béton et le dosage de ses constituants sont fortement influencés
par l’emploi auquel est destiné le béton et par les moyens de mise en œuvre utilisés.
Dans la composition d’un béton, les deux relations importantes suivantes
interviennent:
• La somme des poids des constituants de 1 m3 de béton fini est égal au poids de 1 m3
de béton fini. Si le ciment (C), l’eau (E) et les granulats (Gi) sont les poids des
constituants en kg par m3 de béton fini et ∆. la densité du béton en place, on a :
• Le volume occupé par les constituants de 1 m3 de béton est égal à 1 m3. Si (C), (E) et
(Gi) sont les volumes absolus des constituants en litres par m3 de béton fini, on a :
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Essai de gâchage
• Béton frais : mesure ∆ (contrôle des dosages effectifs) mesure plasticité (contrôle de
la consistance) mesure teneur en air (contrôle des vides) Fabrication éprouvette
(contrôle de β moyen)
• Béton durci: mesure ∆, mesure β cube, évolution scléromètre, évolution essai gel,
perméabilité, essais spéciaux...
Corrections
En fonction des observations, des mesures faites lors de l’essai de gâchage et des résistances
mécaniques obtenues, il sera nécessaire d’effectuer des corrections.
a) Consistance : Lors de l’essai de gâchage, il est recommandé de ne pas ajouter tout de suite
la quantité d’eau totale E prévue. Il est préférable d’ajouter seulement 95 % de E, de mesurer
la consistance, puis d’ajouter de l’eau jusqu’à obtention de la consistance prescrite.
b) Dosage en ciment : Si le dosage en ciment effectivement réalisé est faux, on devra le
corriger. S’il faut rajouter (ou enlever) un poids ∆C de ciment pour obtenir le dosage désiré,
on devra enlever (ou rajouter) un volume absolu équivalent de sable, soit un poids ∆C égal à :
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b ) Méthodes de BOLOMEY
C’est une méthode à granularité continue. La courbe de référence a pour équation :
d
P = A + (100 − A)
D
Où :
P : est le pourcentage de grains passant à la passoire de diamètre d,
D : est le diamètre du plus gros grain,
A : est un coefficient dépendant de la plasticité cherchée ; qui varie de 8 à 16 :
A = 10 Pour les bétons peu plastiques
A = 12 Pour les bétons plastiques (galets ronds naturels)
A = 14 Pour les bétons plastiques (matériaux concassés).
Cette formule permet le tracé de la courbe de référence et il convient alors de réaliser
avec les granulats dont on dispose, une composition granulaire totale dont la courbe soit aussi
proche que possible de la parabole théorique de référence. L’eau de gâchage se détermine
expérimentalement.
Cette dernière méthode simple a été très employée, et l’est encore dans certains
laboratoires.
Ces deux méthodes ne tiennent compte ni de la mise en place, ni des moyens de
serrage, ni de l’effet de paroi. La méthode de FULLER –THOMPSON manque en
particulier d’éléments fins (surtout pour desserrage mayens) alors que celle de BOLOMEY
donne souvent une proportion de fins assez importante.
c) Méthode de FAURY
En1942, J. Faury proposa, comme suite à une étude générale du béton, une nouvelle
loi de granulation du type « continu »
Il s'inspirait pour cela d'une théorie de Caquot relative à la compacité d'un granulat de
dimension uniforme correspondant à un serrage moyen. La loi de granulation qui en découle
est une loi fonction de 5 d ; c'est pourquoi Faury adopta une échelle des abscisses graduée
en 5 d . La courbe granulométrique idéale conduisant à la compacité maximale est alors
théoriquement une droite; cependant Faury a distingué les grains fins et moyens (< D/2) des
gros grains (> D/2) et la pente de la droite de référence n'est pas la même pour chacune de ces
deux catégories.
On trace donc pour l'ensemble du mélange, ciment compris, une courbe
granulométrique de référence qui est composée de deux droites si l'on opère sur un graphique
gradué, en abscisse, en 5 d . L'abscisse du point de rencontre de ces deux droites est fixée a
D/2 et son ordonnée Y est donnée par une formule tenant compte de la grosseur D du
granulat et comportant certains paramètres dont la valeur est à choisir dans des tableaux en
fonction de la qualité tics granulats (roulés ou concassés) et de la puissance du serrage
(simple piquage ou vibration plus ou moins intense).
Cette valeur se calcule par la formule suivante :
B
Y = A + 175 D +
R
− 0,75
D
Le paramètre A se choisit dans le tableau suivant (tableau V.2) et D est exprimé en
dimension passoire.
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Valeurs maximale : consistance très fluide, sans serrage, granulats concassés, effet de
paroi important :
2
Y = 38 + 175 25 + = 78%
1 − 0,75
Valeurs minimale : serrage exceptionnellement puissant, granulats roulés ; effet de
paroi négligeable.
Y = 38 + 17 5 25 = 54%
Tableau V.1
V.2
Figure : V.2
Nous nous inspirerons de cette méthode quant au tracé d'une courbe granulaire de
référence suivant deux droites définies par leur point de brisure, mais nous le ferons pour les
granulats seuls (sans le ciment), ce qui simplifie beaucoup les choses ; le dosage en ciment
est en effet, dans la pratique, affaire de résistance et non de granularité.
VI.3.2.3 AUTRES METHODES
a) Méthode D'abrams
C'est une règle de mélange basée sur l'obtention d'un certain module de finesse global
pour le mélange de granulats à partir de la connaissance des modules de finesse des granulats
à employer.
Le module de finesse du mélange est choisi de manière que les vides dans ce mélange
soient, en principe, réduits au minimum.
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Les modules optimaux pour béton de granulats roulés, déterminés expérimentalement
par Abrams sont indiqués dans le tableau V.2 en fonction du dosage en ciment et de la
dimension D du granulat le plus gros.
Tableau V.2 : Valeurs optimales d’après Abrams du module de finesse des
compostions granulaires des bétons courants.
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des dosages nécessaires pour obtenir les résistances souhaitées, la plasticité nécessaire,
l'étanchéité ou autres qualités. Pour déterminer la composition du béton de dosage en ciment
suffisant pour la résistance à obtenir, on fixe a priori, dans certains cas, ou on évalue par un
calcul approprié, le volume de pâte pure compensatrice à substituer à un égal volume plein
mouillé de sable.
Nous nous inspirerons de cette méthode quant à son côté expérimental, la formule de
composition que nous aurons calculée devant être nécessairement testée par des essais
d'études et de convenance.
c) Méthode de JOISEL
S'inspirant comme Faury de la théorie de Caquot mais en la généralisant, A. Joisel
propose de considérer que la loi de granulation conduisant à la compacité maximale est
fonction de m d , m dépendant de la compacité avec laquelle se serre un granulat de dimension
uniforme selon les moyens de serrage; m peut alors varier de 3 à 10.
Afin d'obtenir une courbe granulométrique de référence qui se réduit à une simple
droite, l'échelle des abscisses n'est plus systématiquement proportionnelle à 5 d (Faury) mais
à m d ,m variant avec le serrage des matériaux.
Comme dans la méthode de Faury, on aboutit donc en principe à une granularité
continue sauf, bien entendu, si les granulats dont on dispose en pratique présentent une
discontinuité. Toutefois, pour éviter la cassure de la droite de référence au point d'abscisse
D/2 - Joisel a déterminé l'échelle de l'intervalle (D 2) /D de façon à n'avoir qu'une simple et
unique droite, c'est l'avantage de celte méthode mais, en revanche, il faut employer un
graphique dont l'échelle des abscisses est variable d'une étude à l'autre, d'un type de granulat
à un autre. C'est ensuite par une méthode graphique dont nous nous inspirons que se
détermine les pourcentages des divers granulats.
Comme pour les méthodes Faury et Vallette le dosage en ciment déterminé par cette
méthode est le dosage minimal correspondant théoriquement - sur le plan granulométrique, à
la compacité maximale; ce dosage est en général nettement inférieur (150 à 200 kg/m3) au
dosage nécessaire ou exigé (250 à 400 kg/m3 dans la plupart des cas). Une correction doit
donc être apportée dans ce sens.
V.4 METHODE PRATIQUE POUR LA COMPOSITION DES BETON
Cette méthode permet de définir d’une façon simple et rapide une formule de
composition à peu près adaptée au béton étudié. Toutefois, seuls quelques gâchées et la
confection d’éprouvettes permettront d’ajuster au mieux la composition définitive en fonction
des qualités souhaitées et des matériaux utilisés.
V.4.1 Données de base
V.4.1.1 Nature de l'ouvrage
La connaissance de la nature de l'ouvrage est nécessaire : ouvrage massif ou au
contraire élancé et de faible épaisseur, faiblement ou très ferraillé. II sera nécessaire de
connaître l'épaisseur minimale des éléments et les dispositions des armatures dans les zones
les plus ferraillées : distance minimale entre elles et couverture par rapport au coffrage...
V.4.1.2 Résistance souhaitée
En général on demandera une résistance f C 28 en compression à 28 jours et compte
tenu des dispersions et de l'écart quadratique S, il faudra viser une résistance moyenne à 28
jours :
f C Supérieure à f C 28
Car f C 28 = f C − 0,8S
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Chapitre : VI Béton et mortier
Si l'on admet un coefficient de variation moyen de l'ordre de 20 %, on pourra adopter
la règle approximative pour la résistance moyenne à viser :
f C ≈ f C 28 + 15%
V.4.1.3 Consistance désirée
Elle est fonction de la nature de l'ouvrage (plus ou moins massif ou plus ou moins
ferraillé) de la difficulté du bétonnage, des moyens de serrage, etc. Elle peut se définir en
général par la plasticité désirée mesurée par affaissement au cône comme indiqué dans le
tableau V.2
Tableau V.2
Évaluation de l'ouvrabilité par référence à l'affaissement au cône ou au test d'ouvrabilité
C.E.S.
Plasticité Serrage Affaissement A en cm N nombre de chocs test C.E.S.
Béton très Vibration puissante 0à2 >60
Béton ferme Bonne vibration 3à5 30 à 50
Béton plastique Vibration courante 6à9 15 à 25
Béton mou Piquage 10 à 13 10 à 15
Béton liquide Léger piquage ≥ 14 <10
V.4.2 Dimension maximale des granulats
Compte tenu de l'efficacité des moyens actuels de vibration et de la tendance à faire
des bétons plus plastiques, ces valeurs de D sont peut-être un peu restrictives ; il ne faut pas
oublier que les éléments de dimension Dmax sont peu nombreux et que, là où ils ne
passeraient pas, tout le reste passe à condition d'un G/S pas trop élevé et d'une bonne
ouvrabilité, ce qui correspond à la tendance actuelle.
Évaluation approximative de D dimension maximale (Tamis) des granulats, en
fonction des caractéristiques de la pièce à bétonner cl de l'ambiance plus ou moins agressive :
D'autres textes réglementaires donnent également des indications sur les dosages,
notamment la norme AFNOR P 18 011, mais les valeurs précédentes représentant
pratiquement la synthèse des différents documents, on peut se limiter à ces spécifications.
Nous avons indiqué dans le tableau ci-dessous, les dosages auxquels conduisent
l'application des formules précédentes ainsi que les valeurs de R/D en fonction de D.
D (Passoire)
5 6,3 8 10 12,5 16 20 25 31,5 40 50 63 80 100
en mm
5 1,38 1,45 1,52 1,59 1,66 1,74 1,82 1,90 2,00 2,09 2,19 2,29 2,40 2,51
D
550
5
400 380 362 346 332 316 302 390 275 263 251 240 230 220
D
600
5
435 415 395 378 362 345 33 315 300 288 275 262 250 240
D
700
5
500 480 460 440 420 400 385 370 350 335 320 305 290 280
D
II ne suffit pas alors, connaissant C/E, de fixer arbitrairement le dosage en ciment et
d'en déduire le dosage en eau E; en effet, en choisissant par exemple, un faible dosage en
ciment, on trouvera un dosage en eau faible; on risquera alors d'obtenir un béton beaucoup
trop sec (cl vice versa). Le dosage en ciment est donc fonction de C/E mais également du
dosage en eau E nécessaire pour une ouvrabilité satisfaisante. L'abaque de la figure V-3
permet d'évaluer approximativement C en fonction de C/E et de l'ouvrabilité désirée qui doit
être considérée comme une donnée du problème.
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Chapitre : VI Béton et mortier
Ayant fait choix du dosage en ciment C, on déduit alors le dosage approximatif en eau
totale à prévoir (provisoirement) et qu'il conviendra bien entendu d'ajuster ultérieurement par
quelques essais de plasticité et d'ouvrabilité.
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Chapitre : VI Béton et mortier
Figure V.5
Tableau V.5
Teneur en eau approximative des granulats courants en litres pour un mètre cube de matériau
(en volume apparent).
Eau d'apport en l / m3
Degré apparent
d'humidité Sable Gravillon Gravier Gravier
0/5 5/12,5 5/20 20/40
Apparence :
Sèche 0 à 20 Négligeable Négligeable Négligeable
Humide 40 à 60 20 à 40 10 à 30 10 à 20
Très humide 80 à 100 40 à 60 30 à 50 20 à 40
Saturée, égouttée 120 à 140 60 à 80 50 à 70 40 à 60
Nota : Ces valeurs résultent de mesures réelles faites sur des stocks de granulats exposés aux
intempéries mais ne sont valables que pour les silico-calcaires du bassin de la Seine (ou
matériaux équivalents).
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Chapitre : VI Béton et mortier
V.4.5 Qualité des granulats
Les graviers doivent être de bonne qualité minéralogique, suffisamment durs et bien
propres, mais la forme de leur courbe granulaire, plus ou moins concave, a une influence
relativement moins importante que celle du sable.
Le sable est l'élément qui a sur le béton, selon ses qualités, une influence prépondérante :
• sa propreté sera vérifiée par l'essai d'équivalent de sable (voir tableau IV.6, page 13,
chapitre IV);
• son module de finesse sera calculé : somme des refus (en pourcentages ramenés à l'unité)
sur les tamis de module 23, 26, 29, 32, 35, 38, et il est souhaitable d'avoir une valeur
comprise entre 2,2 et 2,8 ;
• sa courbe granulométrique sera comparée avec le fuseau optimal représenté sur la figure
IV.7, (page 7, chapitre IV) et en cas de nécessité, il sera apporté, si possible, une correction
par l'ajout d'un sable fin, d'un plastifiant ou d'un entraîneur d'air, si par exemple, le sable en
question est trop grossier. (Module de finesse ≥ 3,0 ).
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Chapitre : VI Béton et mortier
Les valeurs (k) sont indiquées dans le tableau V.6: K = 0 pour un béton courant dosé
en ciment à 350 kg/m3 composé de granulats roulés, le module de finesse du sable étant de
2.5 et le serrage étant effectué avec une vibration normale.
Par exemple, sur la figure V-6 on a pour un béton D = 50 mm et un terme correcteur
K choisi dans le tableau V.6 et supposé égal à + 3 :
Y = 50 − 50 + 3 = 46
L’abscisse du point de brisure est au milieu du segment X0X1 et la ligne brisée OAB
représenté la composition granulaire de référence.
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Chapitre : VI Béton et mortier
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Chapitre : VI Béton et mortier
V.4.8 Dosage des granulats
La courbe granulaire de référence OAB doit être tracée sur le même graphique que les
courbes granulomctriqu.es des granulats composants. On trace alors les lignes de partage
entre chacun des granulats, en joignant le point à 95 % de la courbe granulaire du premier, au
point de 5 % de la courbe du granulat suivant et ainsi de suite.
On lira alors sur la courbe de référence, au point de croisement avec la ou les droites de
partage, le pourcentage en volume absolu de chacun des granulats g1, g2, g3 par exemple. Si C
est le dosage en ciment, le volume absolu des grains de ciment est :
C
c=
3,1
(En admettant une masse spécifique de 3,1 pour les grains de ciment, valeur moyenne
habituellement admise).
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Les mesures sont évidemment quelques peu dispersées et il ne faut pas accorder à cet essai un
caractère trop rigoureux, mais on peut admettre qu'il caractérise bien la consistance d'un
béton et permet le classement approximatif indiqué au tableau V.8
Tableau V.8 : Appréciation de la consistance en fonction de l'affaissement au Cône
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Chapitre : VI Béton et mortier
Malheureusement, cet essai ne convient pas pour tester les bétons qui seraient encore plus
fermes, plus secs qu'un béton donnant un affaissement presque nul. Dans ce cas-là, il
convient de déterminer la consistance du béton frais par une autre méthode, qui s'appelle
l'essai Vébé, schématisé sur la figure V.9
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Chapitre : VI Béton et mortier
• le pourcentage optimal est d'environ 0,38 (soit : G/S = 2,6 valeur élevée),
• les granulats concassés donnent des résistances plus élevées que les granulats roulés,
• la fréquence de la vibration est prépondérante (résistance triplée quand on passe de
3000 à 6000 périodes par minute).
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Chapitre : VI Béton et mortier
La résistance en compression peut atteindre 0,3 à 0,4 MPa tandis que celle en traction
ne dépasse guère 1/100e de ces valeurs, soit 0,004 MPa.
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Chapitre : VI Béton et mortier
Fig. V.11 : Les moules cylindriques, cubiques et les éprouvettes pour mesurer la résistance en
compression
Le béton de l'ouvrage a des résistances différentes de celles du même béton essayé sur
éprouvettes d'essai normalisés (il y a l'effet de masse et une hydratation différente du fait des
évolutions des températures elles-mêmes différentes). La résistance en compression est donc
à associer à la méthode d'essai (ou à la référence à la norme utilisée) et à l'échéance fixée.
Fig. V.12: Variations des résistances en compression d'un béton en fonction de la forme et des
dimensions des éprouvettes
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V.7.2. La dilatation
Puisque le coefficient de dilatation thermique du béton est évalué à 1 x 10-5, pour une
variation de ± 20 °C on obtient: ∆l = ± 2 ‰ x longueur.
Pour chaînage en B.A. de 20 m de longueur et un écart de température de 20 °C, on a
une dilatation de : 2 ‰ x 2000 cm = 0,4 cm.
V.7.3. Le fluage
Lorsqu’il est soumis à l’action d’une charge de longue durée, le béton se comporte comme un
matériau VISCO-ELASTIQUE. La déformation instantanée qu’il subit au moment de
l’application de la charge est suivie d’une déformation lente ou différée qui se stabilise après
quelques années. C’est ce que l’on appelle le fluage (Fig. V.13).
Le fluage est pratiquement complet au bout de 3 ans.
Au bout d’un mois, les 40 % de la déformation de fluage sont effectués et au bout de six
mois, les 80%. Estimation de la déformation de fluage:
∆l = 4 à 5 ‰ longueur.
Cette déformation varie surtout avec la contrainte moyenne permanente imposée au matériau.
t.
Fig. V.14 : Le retrait du béton est pris en compte dans la conception des ouvrages (Exemple: joints de
retrait des dallages et planchers).
Condition de fissuration d’un béton:
Le phénomène de retrait étire le béton de telle façon que l’allongement résultant
compense le raccordement imposé par le retrait, si l’élément était libre de se déformer. Le
retrait augmente avec le temps, la tension interne aussi: si elle dépasse la limite de rupture du
béton, la fissuration se produit.
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