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Nouvelles révélations sur des "ristournes" accordées au candidat Macron (PAPIER GENERAL-
ACTUALISATION)
07/06/2018 13:44:06 GMT+02:00
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Par Jérôme RIVET


ATTENTION - AJOUTE réaction de la CNCCFP, demande de rééxamen des comptes par LR,
réactions ///

PARIS, 7 juin 2018 (AFP) - Plus d'un an après la fin de la campagne présidentielle, de nouvelles
informations de presse ont évoqué jeudi des avantages dont aurait profité le candidat Emmanuel
Macron, notamment pour la location de salles où il a tenu meeting.

A la suite des révélations de Mediapart et du Monde en mai, c'est Franceinfo qui a sorti jeudi matin une
enquête affirmant que le candidat d'En Marche! avait bénéficié de "prix cassés" et de "ristournes
cachées" de la part de théâtres parisiens ayant accueilli ses réunions publiques.

L'Elysée a aussitôt réagi en réaffirmant que "les comptes de campagne du candidat Emmanuel Macron
avaient été validés par les autorités compétentes en la matière", à savoir la Commission nationale des
comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP).

Le président de cette commission, François Logerot, a assuré jeudi qu'il n'y avait pas d'"irrégularités".
La CNCCFP avait déjà estimé, début mai, que les premières remises obtenues par l'équipe du futur
président auprès de prestataires de services étaient "acceptables" et ne constituaient "pas des
participations illicites au financement" de cette campagne.

- "Polémique infondée" -

Mais l'opposition s'est déjà emparée de ces nouvelles révélations. Les Républicains (LR) ont annoncé
qu'ils allaient "saisir officiellement" la CNCCFP pour lui demander de "retirer" sa décision de validation
des comptes afin de pouvoir les "réexaminer".

Le parti présidé par Laurent Wauquiez considère que la Commission "n'a pas été en mesure d'exercer
pleinement et valablement son contrôle du compte de campagne de M. Macron".

Sur son blog, Jean-Luc Mélenchon a jugé qu'il serait "sain et utile" que "les comptes de campagne de
Macron soient mis en cause devant la justice", plutôt que cette dernière s'intéresse aux "délires sur [son
propre] compte de campagne", au sujet desquels le parquet de Paris a ouvert une enquête pour
procéder à des "vérifications".

Au contraire, pour François Bayrou (MoDem), allié de M. Macron, il s'agit d'une "polémique totalement
infondée". "Ca ne me dérange pas du tout qu'on marchande", a plaidé l'ex-garde des Sceaux, qualifiant
cette pratique de "culture sympathique".

Ce nouveau développement dans les affaires de comptes de campagne, qui concernent plusieurs
candidats, intervient la semaine où est lancée une enquête sur un possible conflit d'intérêts visant le
secrétaire général de l'Elysée, Alexis Kohler, principal conseiller d'Emmanuel Macron.

"Aujourd'hui on cherche à tout prix à chercher des problèmes quand il n'y en a pas", a réagi Jean-Michel
Blanquer, le ministre de l'Education nationale. Mais, a-t-il ajouté sur LCI, cela "prouve que personne
n'est à l'abri de rien dans notre République" et "montre bien que nous sommes une vraie démocratie".

- "Enquête approfondie" réclamée -

Selon Franceinfo, l'équipe Macron a "obtenu un tarif au minimum 75% moins cher" que les prix
habituellement réclamés pour tenir meeting le 6 février 2017 dans la salle Bobino puis le 8 mars au
Théâtre Antoine. Ces deux salles appartiennent à Jean-Marc Dumontet, présenté par la radio comme
"un personnage incontournable du théâtre français" et un "proche du couple Macron".
Franceinfo indique par ailleurs que l'équipe d'En Marche! a loué une autre salle parisienne, la
Bellevilloise, pour une réunion publique à laquelle Emmanuel Macron n'a pas participé, pour 1.200
euros. Alors que le candidat socialiste Benoît Hamon a dû débourser 4.838 euros "pour une soirée assez
similaire", selon la radio.

"Quand on a plusieurs candidats qui demandent la même prestation, je pense qu'on doit les traiter de la
même façon", a réagi Régis Juanico, trésorier de la campagne de Benoît Hamon, sur BFMTV, en
réclamant "une enquête approfondie".

De son côté, le député du Rassemblement national (RN, ex-FN) Louis Aliot a dénoncé "une affaire
Macron", pointant une "rupture de l'égalité entre les candidats".

Mais pour Benjamin Griveaux, le porte-parole du gouvernement, les comptes de campagne d'Emmanuel
Macron "ont été ceux, parmi les grands candidats, les moins réformés, puisqu'il y a 120.000 euros de
réformation (correction dans les comptes, NDLR)". Il a rappelé, sur France Inter, que Jean-Luc
Mélenchon avait "eu 450.000 euros de réformation" et Marine Le Pen "870.000 euros".

vm-jri-bpa/mat/cb

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