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18/08/2018 Les saywas, un étonnant "Stonehenge chilien" enfin décrypté par les chercheurs

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décrypté par les chercheurs un surprenant secret aux
archéologues

Des archéologues révèlent


l'origine inattendue de
certains charniers
Alignés dans le désert d’Atacama, au Chili, préhistoriques
d'étranges amoncellements de pierres laissaient
les spécialistes perplexes quant aux raisons Le mystère de l'effondrement
de l'empire Maya en n résolu
précises de leur existence. Leurs doutes sont
?
aujourd’hui levés grâce à des simulations
astronomiques suivies de véri cations sur le Les archéologues mettent au
terrain. jour de nouveaux trésors
exceptionnels à Pompéi
Il aura fallu l’étroite collaboration
Les archéologues révèlent
d’archéologues, d’historiens et d’astronomes une incroyable découverte
pour que soit en n résolue une énigme vieille de sous la ville de Cologne
près de cinq siècles. Depuis plus de 500 ans
gisent en effet dans le désert d’Atacama, au Un poulain mort il y a 40.000
ans découvert dans un
Chili, d’étranges alignements de pierres empilées
parfait état de conservation
: les saywas. en Sibérie

Derrière ce terme quechua se cache une Une momie égyptienne vieille


coutume répandue dans de nombreuses autres de 5500 ans renverse nos
régions du monde, où elle est désignée croyances sur
l'embaumement
notamment sous le nom de Cairn ou de
Montjoie. Ces amas de pierres jouent le rôle de En Grande-Bretagne, la
canicule révèle les traces de
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points de repères, tantôt indicateurs de civilisations oubliées


frontières, tantôt de lieux sacrés. Mais les
saywas chiliens, eux, laissaient encore planer le
doute sur leurs fonctions précises. Jusqu’à ce
que l’équipe pluridisciplinaire de spécialistes ne
se penche sur ce cas unique au monde…

Depuis cinq siècles, ces empilements rocheux


qui ponctuent le désert chilien étonnent par
leurs parfaits alignements. Situés non-loin du
Qhapaq Ñan – un maillage de routes andin
étendu du centre du Chili au sud de la Colombie
sur près de 30.000 kilomètres –, les saywas
auraient pu faire o ce de jalons routiers, ou
encore de "panneaux indicateurs". Des
hypothèses réfutées par les spécialistes : "Ils
devaient avoir une autre fonction", avance Cecilia
Sanhueza, chercheuse au Musée d’art pré-
colombien du Chili.

Des indices historiques

Pour percer les secrets de ces énigmatiques


amas de pierres, la scienti que s’est penchée
sur les récits consignés dans plusieurs ouvrages
anciens : les chroniques écrites au XVIIe siècle
par l’auteur péruvien Felipe Guamán Poma de
Ayala, ainsi que plusieurs dictionnaires hispano-
quechua datés du XVIe siècle.

Dans ces écrits séculaires, la spécialiste


chilienne a pu découvrir les interprétations faites
à l’époque quant au rôle de ces structures de
pierre : elles auraient eu des fonctions
calendaires, astronomiques, et religieuses…
Autant de théories séduisantes qui ne
demandaient qu’à être véri ées.

Un appui scienti que

Cecilia Sanhueza a donc fait appel à des


astronomes de l’ESO, l’Observatoire européen
austral, et de l’Atacama large millimeter array,
l’ALMA, un réseau de 66 grandes antennes
installées dans le désert chilien, et qui forment
l’un des plus puissants radiotélescopes au
monde. Leur mission : procéder à des
simulations de levers de soleil à des dates bien
précises.
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"C’était complètement différent de ce que nous


faisons normalement", concède l’un des
astronomes impliqués dans le projet, Sergio
Martin, qui poursuit : "Mais en collaborant, nous
avons été capables de comprendre plus en
détails les saywas".

Des dates précises du calendrier

Grâce à leurs modélisations, les scienti ques


ont en effet découvert, qu’à certaines dates, le
soleil s’alignait parfaitement avec les rangées de
saywas. Une expression, selon Cecilia Sanhueza,
de la volonté des Incas de propager leur "pouvoir
sacré", bien au-delà de Cuzco, l’ancienne capitale
de leur Empire. Un peu à l’image du célèbre
mégalithe anglais de Stonehenge, ces amas de
pierres chiliens auraient eux-aussi revêtu des
fonctions à la fois rituelles, politiques et de
mesure du temps.

Mais une fois ces théories validées par les


simulations des astronomes, l’équipe a tenu à
constater leur réalité sur le terrain. Pour ce faire,
les spécialistes se sont rendus, à l’aube du jour
de l’équinoxe d’automne 2017, sur un site connu
sous le nom de Vaquillas. Lorsque le soleil a
débuté son ascension dans le ciel, ils ont ainsi
pu constater, comme prévu par les modèles, le
parfait alignement de l’astre avec les saywas.

"Ça a été un moment très beau et émouvant", se


remémore Cecilia Sanhueza. Trois mois plus
tard, lors du solstice d’hiver, le même
phénomène s’est reproduit au niveau d’un autre
site. "En tant qu'astronome, c'est particulièrement
grati ant d'observer ces véritables calendriers
solaires parce qu'ils montrent que les
communautés pré-colombiennes accordaient
autant, si ce n'est plus, d'importance au ciel que
nous le faisons aujourd'hui", commente Juan
Cortés, astronome qui a participé aux
expériences. 

Une ultime énigme à résoudre

Une troisième série de saywas demeurait


toutefois encore empreinte de mystère. Leur
alignement avec le soleil ne correspond en effet
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à aucune date particulière de notre calendrier


actuel. Mais grâce aux souvenirs d’enfance de
l’une des membres de l’équipe, l’énigme a ni par
être résolue.

Anthropologue et conservatrice au Musée


archéologique Gustavo Paige, Jimena Cruz est
en effet issue d’une famille d’autochtones, aux
traditions ancestrales très ancrées. Entre autres
rituels, la spécialiste a remonté du fond de ses
souvenirs celui pratiqué par ses aïeuls le 1er
août, en l’honneur de Pachamama, déesse-terre
andine. Une date à laquelle l’équipe s’est donc
rendue sur place a n de tester cette ultime
interprétation encore incertaine.

"Se trouver derrière le saywa et voir que le soleil


s’est levé exactement au-dessus de lui… ça a été
incroyable", se remémore Jimena Cruz. Un
spectacle fabuleux, con rmation empirique et
dé nitive de la théorie de la spécialiste. Comme
la récompense ultime pour celle qui fut à
l’initiative de cet ambitieux projet de recherche
pluridisciplinaire qui ne va d'ailleurs pas s'arrêter
là pour dévoiler les derniers secrets des
saywas. 

Le 15 août 2018 à 11:00 • Benoît Crépin

Les Gaulois vivaient-ils vraiment Au Mexique, un séisme a révélé les


comme Astérix ? vestiges d'un ancien temple caché
sous une pyramide

ARCHEOLOGIE INCA CHILI GS NEWS

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particulièrement toxique, du cinabre recouvrait Les 8 actus sciences que
en effet les tissus utilisés pour draper les deux vous devez connaître ce 24
mai
dépouilles découvertes.
Des archéologues pensent
Les superstitions autour des couleurs ne avoir résolu le mystère du
manquent pas… Les chats noirs porteraient "Stonehenge chilien"
malheur, et le vert, lui, serait tout simplement à
Diamant, mystère Inca et
bannir des scènes des théâtres. Le rouge, en
bombe de lave, les 8 actus
revanche, ne semble apparemment craint de sciences que vous devez
personne. Grave erreur ! Certains pigments qui connaitre ce 18 juillet
lui donnent naissance peuvent en effet se révéler
mortels…

Ces particules tueuses tirent leurs pouvoirs


mortels du minerai dont elles sont issues : le
cinabre. Un minerai de mercure utilisé durant
des siècles pour colorer toutes sortes de
préparations et parfois même certains

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vêtements. Un exemple aussi obscur


qu’étonnant d’utilisation de ce dangereux
pigment vient d’être révélé au cours d’une étude
publiée dans la revue Archaeometry.

Les origines de la découverte remontent à 1976.


Cette année-là, des archéologues mettaient au
jour deux momies incas sur le site funéraire de
Cerro Esmeralda, au Chili. Datées d’une période
comprise entre 1399 et 1475 de notre ère, les
dépouilles seraient celles de deux jeunes
femmes, âgées respectivement d’une dizaine et
d’une vingtaine d’années et découvertes en
position foetale. 

Un sacri ce rituel

Selon les conclusions tirées à l’époque par les


archéologues, les deux corps auraient été
embaumés puis enterrés à l’issue d’une
cérémonie rituelle inca. Un sacri ce au cours
duquel de nombreux objets ont également été
enterrés aux côtés des défuntes. Au total, ce ne
sont en effet pas moins de 104 artéfacts
archéologiques qui furent découverts par les
spécialistes. Une multitude d’objets précieux
mais aussi, plus étonnant, une énigmatique
poudre rouge imprégnant les linceuls.

"Cette teinte était généralement créée dans les


Andes avec de l’hématite", un minerai de fer
connu pour sa couleur rougeâtre, expliquent les
chercheurs dans leur publication. Mais cette
fois, c’est bel et bien le dangereux cinabre que
les scienti ques ont eu la surprise d’identi er au
cours des analyses chimiques et
microscopiques qu’ils ont menées.

"Les nouvelles analyses chimiques que nous


avons obtenues ont montré que du cinabre était
présent dans les vêtements des momies de Cerro
Esmeralda. Ce matériau toxique est une offrande
funéraire particulière et étrangère dans le Nord du
Chili", révèlent les chercheurs. La découverte du
pigment dans le tombeau chilien constitue en
effet la toute première preuve de son utilisation
rituelle par les anciennes civilisations qui
peuplaient jadis le Nord du pays.

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Une utilisation sans doute intentionnelle

Les chercheurs ignorent encore les origines du


cinabre retrouvé sur les momies chiliennes. A
l'heure actuelle, il existe une seule et unique
source archéologique connue de cinabre à
l'époque de l'empire Inca et celle-ci se trouve
dans la mine de Huancavelica, au nord de Lima,
bien loin du lieu où les deux momies ont été
découvertes. De même le rôle social et rituel du
minéral reste lui aussi à déterminer.

"En fait, il est possible que les Incas aient été


bien conscients des dangers représentés par
l’inhalation de cinabre, et ils pourraient avoir
délibérément dispersé du cinabre sur leurs sites
d’inhumation cérémonielle a n de dissuader les
pilleurs de tombeaux", estiment les chercheurs.
Des scienti ques, qui, sans en être, s’exposent
aux mêmes risques que de potentiels
profanateurs de sépultures…

L’inhalation du cinabre - même des siècles après


sa dispersion - peut en effet avoir de lourdes
conséquences. "Cela peut provoquer toute une
série de problèmes de santé, en affectant les
systèmes nerveux et musculaire et l’appareil
digestif, entre autres, et même la mort dans des
cas d’exposition extrême", avertissent les
chercheurs. Après la légendaire malédiction du
pharaon Toutânkhamon, c’est désormais celle
des momies incas qui pourrait être à craindre…

Le 31 juillet 2018 à 17:53 • Benoît Crépin

Cancer : 40% de guérison cinq ans L’or des Incas : une exposition unique
après le diagnostic consacrée aux trésors
archéologiques de cette civilisation

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