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GRÂCES ET MALÉDICTIONS DE L’AUMÔNE1

Gloire à Toi, Ô Seigneur ! Je bénis Ton Nom et célèbre Tes louanges.


J’atteste qu’il n’y a d’autre Dieu qu’Allah, l’Unique, qui n’a point
d’associé ; que Mohamed est le serviteur d’Allah et Son envoyé. Que les
éloges et les bénédictions de Dieu soient sur lui, sa Famille, ses
Compagnons.

L’aumône est une des grandes lois de l’islam ; Dieu, le Très-Haut,


en a fait un emblème de la religion ; dans plusieurs endroits du Coran,
elle est sœur de la prière.

L’aumône purifie l’âme de ses maux et la délivre du péché


d’avarice ; elle tend à développer en l’être les vertus de bonté, de
générosité et provoque les œuvres de bienfaisance ; elle cultive, au sein
de la société, l’altruisme, l’esprit de charité et élève les mœurs
publiques.

En habituant le croyant à venir en aide à son prochain, l’aumône


contribue grandement à réaliser l’idéal de solidarité communautaire
prôné par le Prophète : « dans leurs sentiments d’amour, de
miséricorde et de compassion mutuels, les croyants, dit un hadith, sont
comparables au corps humain ; une partie souffre-t-elle quelque mal,
fièvre et insomnie veillent à son chevet. » (Bukhari & Muslim)

Goûter à la douceur de la foi et gagner le Royaume des cieux sont


deux autres grâces de l’aumône. Dans un hadith rapporté par Abu
Darda’ et tenu pour authentique, le Prophète compta le don fait de bon
cœur parmi les cinq actions qui, associées à une foi sincère, ouvrent les
portes du Paradis. Ou comme dans cette autre version : « Accomplissez
ces trois actions, dit le Prophète, et vous goûterez aux délices de la foi :

1Le terme aumône employé ici désigne, non pas l’acte de charité volontaire, mais la
prescription légale, la zakat. NDT.

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adorez Allah seul, professer son unité, faites, de bon cœur, l’aumône
de vos biens. » (Ahmed, Abu Dawud, Tabarani)

Les bienfaits de l’aumône sont donc sans mesure, elle soulage nos
âmes du poids des péchés, appelle les bénédictions divines sur nos
biens et les purifie.

Allah, en s’adressant à son Envoyé, dit : « Prélève une aumône sur


leurs biens pour les purifier et les bénir. Prie pour eux, tes prières leur
rendront le repos. Dieu entend et sait tout. » (IX, 103)

« L’aumône, dit le Prophète, guérit le cœur de ses vices. »


(Tabarani)

Abu Kabcha rapporte qu’il a entendu l’Envoyé d’Allah dire :


« Aumône donnée n’est jamais perdue. » (Ahmed, Tirmidhi)

***

Si s’en acquitter attire grâces et bénédictions, manquer au devoir


de l’aumône entraîne culpabilité et remords.

Pour nous donner une image de l’affreux supplice réservé aux


thésauriseurs, le Prophète, d’après Abu Huraïra, dit : « L’homme
qu’Allah a comblé de richesses, mais, aveuglé par son avarice, a refusé
d’en acquitter l’aumône, le Jour du jugement, Dieu lui enverra une
vipère à cornes, gonflée de venin ; elle s’enroulera autour de son cou,
le saisira par la mâchoire et lui dira : je suis ton argent, je suis ton
trésor ! » (Bukhari & Muslim) Le Prophète lut ensuite ces versets :
« Que ceux qui se montrent avares des biens que Dieu leur a
généreusement octroyés n’y voient pas un avantage, c’est une
malédiction. Le Jour de la résurrection, ils porteront comme un
carcan les biens qu’ils auront amoureusement accumulés. » (III, 180)

Allah dit aussi : « Annonce à ceux qui thésaurisent or et argent,


au lieu de les consacrer à la cause de Dieu, un châtiment douloureux.
Le jour où ces métaux seront portés à incandescence dans le feu de la
Géhenne et appliqués sur leurs fronts, leurs flancs et leurs dos ; on leur
dira : voilà vos trésors, goûtez à vos trésors. » (IX, 34-35)

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Adressant une nouvelle admonition aux thésauriseurs, le
Prophète dit : « Le Jour de la résurrection, les anges de l’abîme
confectionneront, dans les flammes de la Géhenne, des plaques de fer
chauffées à blanc qu’ils appliqueront à ceux qui, de leur vivant,
accumulaient or et argent sans en restituer une partie à Dieu ; leurs
flancs, leurs fronts, leurs reins en seront brûlés ; les plaques refroidies,
les anges en apporteront de nouvelles. Ainsi durera leur tourment, en
un jour de cinquante mille ans, jusqu’à l’heure du jugement. Alors, ils
connaîtront leur sort : le salut ou la damnation. » (Bukhari & Muslim)

Le refus d’acquitter l’aumône attire, entre autres malheurs, la


sècheresse, « la pluie dédaigne d’arroser les terres d’un peuple qui ne
connaît point l’aumône, dit un hadith, si ce n’était les bêtes, il n’y
pleuvrait pas une goutte. » (Ibn Madjah)

***

Frère croyant, obéis à ton Seigneur, purifie tes biens par l’aumône,
donne-là de bonne grâce, songe à ta vie future et prends garde à la
séduction des richesses, ainsi tu jouiras du bonheur terrestre et des
félicités éternelles.

 Texte source : http://www.baynoona.net/ar/article/252

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