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de l’équilibre élasto-
J. MONNET
J. KHLIF
IRIGM
plastique
Université
Joseph Fourier
BP 53 X
d’un sol puvérulent
38041 Grenoble
France autour du pressiomètre
Résumé : Cet article analyse le comportement tridimensionnel du sol pulvérulent
autour du pressiomètre. Il est divisé en trois parties :
1. Dans la première partie, nous décrivons la loi de comportement du sol.
Le sol est supposé suivre un modèle élasto-plastique non-standard. Il est
non cohérent et se dilate en plasticité ce qui correspond à un
comportement drainé. Nous prenons en compte la contrainte verticale.
Nous montrons qu'il peut exister deux zones plastiques différentes
autour du pressiomètre. La première zone est liée à une plasticité de
cisaillement entre les contraintes circonférentielles et radiales. La
seconde zone est liée à une plasticité de cisaillement entre les
contraintes verticales et circonférentielles. Un équilibre élastique se
développe au delà des zones plastiques. Nous mettons en évidence la
valeur des deux rayons plastiques, la relation entre les contraintes,
déformations et déplacements dans chaque zone.
2. Dans la seconde partie, nous analysons des essais pressiométriques
Ménard pour en tirer les caractéristiques mécaniques du sol. Nous
comparons les résultats analytiques et expérimentaux.
3. Dans la troisième partie, nous calculons avec un programme aux
éléments finis, l'équilibre autour du pressiomètre. Le programme utilise la
loi de comportement MCK (MONNET, 1992 ). La comparaison entre les
résultats analytique et numérique est faite, et nous concluons sur la
validité de la méthode d'estimation des paramètres mécaniques.
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dans le sable. Cependant cette dernière étude souffre de
deux simplifications. Tout d'abord une hypothèse de
1 déformation plane est prise dans la direction verticale, et
aucun déplacement n'est autorisé le long de cet axe. D'autre
part l'équilibre est seulement étudié dans le plan horizontal et
Introduction les forces verticales ne sont pas prise en compte. La
possibilité d'une rupture se produisant entre les contraintes
Le pressiomètre inventé par Louis MENARD ( 1955 circonférentielles et verticales de façon à ce que la contrainte
et 1959 ) est un appareil massivement utilisé de nos jours radiale devienne intermédiaire avait été envisagée par
dans les projets de fondations. Son utilisation s'est largement WOOD et al. ( 1977 ), mais aucune formulation n'avait été
étendue grâce aux travaux de Michel GAMBIN ( 1963 et 1979 proposée. L'étude présente est une tentative pour répondre à
). Elle consiste habituellement à tirer de l'essai d'une part le ces questions non résolues. Elle englobe le cas où la
module pressiométrique, et d'autre part la pression limite. contrainte verticale constitue une direction de déformation
Ces paramètres sont ensuite rentrés dans des tableaux de plastique, et celui où elle ne joue aucun rôle.
corrélation pour déterminer la contrainte admissible et le La présente étude suppose pendant la phase
tassement des fondations. élastique, qu'une contractance peut se produire. La phase
Cette méthodologie souffre de plusieurs plastique se développe avec une variation de volume. Le
imperfections :
critère de plasticité dépend de l'angle de frottement interne Φ,
- le module pressiométrique n'est pas une caractéristique
et l'écoulement plastique est lié au frottement intergranulaire
mécanique intrinsèque au sol, mais est liée au terrain et à
Φ . Ce modèle de comportement simple permet de
l'appareillage utilisé, ainsi qu'au mode de réalisation du µ
forage. représenter les sables et les sols pulvérulents en général. Le
- Il y a une certaine imprécision dans l'estimation de la comportement drainé est pris en compte avec un coefficient
contrainte admissible, et du tassement des fondations de Poisson. L'analyse de l'équilibre se fait ici dans le plan
lorsque l'on utilise des corrélations, ce qui peut conduire à horizontal, comme classiquement, mais aussi dans le plan
des surcoût de dimensionnement. vertical, de façon à tenir compte de l'influence éventuelle de
Cependant le pressiomètre est le seul appareil la contrainte verticale. Suivant que la contrainte verticale
d'essai in situ qui mesure à la fois une caractéristique de intervient ou non dans la plasticité, on montre qu'il existe des
déformabilité, et une caractéristique de résistance. Il permet formules différentes pour la pression de fluage ( 50 et 53 ),
de réaliser des mesures en place sur des sols non pour la pression limite ( 51 et 54 ), et pour l'équation de la
prélevables ou de forte granulométrie. courbe pressiométrique après le fluage ( 39 et 46 ). La
méthode d'interprétation en cisaillement, consiste à reporter
Cet article propose une interprétation complète des le logarithme népérien de la déformée du forage en fonction
essais pressiométrique ou dilatométrique, ce qui permet du logarithme népérien de la pression corrigée de réaction du
dans le cas des sols pulvérulents : sol. Les formules ( 38 et 45 ) montrent alors que cette relation
- de déterminer leurs caractéristiques d'élasticité, et sous est linéaire, avec une pente liée à l'angle de frottement
l'état de contrainte moyen rencontré, interne et à l'angle de frottement intergranulaire, pour tous les
- de déterminer leur angle de frottement interne. points au delà de la pression de fluage. Cette première
Ces deux caractéristiques sont propres au sol, détermination est affinée par la superposition sur le même
indépendantes de la sonde ou du type de forage réalisé. graphique donné par l'ordinateur des courbes
Elles peuvent alors être prises en compte dans le projet sans pressiométriques expérimentales et théoriques ( 39 et 46 ) en
passer par des corrélations toujours délicates. Le terme de pression en fonction de la déformée du forage.
pressiomètre peut donc être utilisé pour d'autre travaux que L'ajustement des deux représentations permet de déterminer
ceux de fondation, et une interprétation soignée, peut définitivement l'angle de frottement interne du sol. La valeur
conduire à des économies considérables sur le des modules d'élasticité est déterminée à partir des cycles de
dimensionnement. déchargement rechargement. L'expression des pressions
Cette nouvelle méthodologie repose sur une limites conventionnelles est également fournie.
procédure expérimentale plus complète, qui inclut dans la La vérification de cette nouvelle théorie se fait sur
séquence de chargement un cycle de décharge recharge, les essais pressiométriques réalisés lors de la campagne de
avant d'atteindre la pression de fluage. Ce cycle sert à reconnaissance complémentaire pour la construction du
déterminer les caractéristiques élastiques, et permet collecteur de Cauderan-Naujac à Bordeaux, dans les sables
d'éliminer la majeure partie des déformations plastiques. Le marins, et pour la construction du métro de Lyon sous la
protocole expérimental comprend également un resserrement place Bellecour, dans les graves alluviales. Ces essais sont
des mesures au delà du fluage, de façon à obtenir plus de interprétés par le logiciel Giaipres de façon à obtenir les
points expérimentaux dans cette zone de la courbe pressions corrigées et les déformations moyennes du forage.
particulièrement fructueuse pour l'analyse. Il suppose une On vérifie alors le bon accord des pressions limites théorique
interprétation soignée des mesures de façon à prendre en et expérimentale pour une expansion conventionnelle de la
compte tous les phénomènes hydrauliques et mécaniques sonde.
qui se produisent pendant l'essai tel qu'ils sont décrits dans le
brevet Gaiatech ( 1989 ), qui peuvent altérer la valeur de la
pression de réaction du sol et la valeur de la déformation du
rayon moyen de la sonde. Enfin ce procédé utilise une 2
analyse complète du comportement élasto-plastique du sol
quand il est cisaillé par la sonde pressiométrique. Ce dernier
aspect est présenté ici.
Notations
La démarche théorique consiste à prendre en
compte une loi de comportement élasto-plastique linéaire σ1, σ2, σ3 : Contraintes principales
pour le sol indiquée sur les figures 1 et 2, comme dans ε1, ε2, ε3 : Déformations principales
l'article de HUGHES et al. ( 1977 ) sur l'essai pressiométrique ν : Coefficient de Poisson
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E : Module de Young σ Contrainte circonférentielle à la limite du domaine
θc
λ et µ Coefficients de Lamé
élastique ( fin seconde zone plastique )
Φ Angle de frottement interne ua Déplacement pour le rayon a du forage au niveau du
Φµ Angle de frottement intergranulaire
pressiomètre
Ψ Angle de dilatance ub Déplacement pour le rayon b
σ1 Contrainte de compression majeure,
uc Déplacement pour le rayon c
σ3 Contrainte de compression mineure,
σ Contrainte ciconférentielle, α Rapport ( 1 + n ) / ( 1 - N )
θ
σr Contrainte radiale,
σz Contrainte verticale,
εr Déformation radiale
3
ε Déformation circonférentielle
θ Etude analytique
εz Déformation radiale
γ Poids volumique,
a Rayon du forage, 3.1
b Rayon externe de la première zone plastique, Hypothèses
c Rayon externe de la seconde zone plastique, Les contraintes sont négatives en compression et
σrc Contrainte radiale à la limite du domaine élastique ( positives en traction,
fin de la seconde zone plastique )
0,05
250
dV/V
0
τ
0 20
-0,05
γ
0
γ
0 20
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Figure 3 : Premier cas : Etat des contraintes le long du
rayon avec deux zones plastiques. Figure 4 : Second cas : Etat des contraintes le long du rayon
First case : state of the stresses along the radius avec une zones plastique.
with two plastic zones. Second case : state of the stresses along the
radius with one plastic zone.
3.2 p p
dεr / dε = - n ( 11 )
Conditions d’équilibre θ
avec
Dans le plan horizontal, la condition d'équilibre est : n = ( 1 - sin Ψ ) / ( 1 + sin Ψ ) ( 12 )
L'équation ( 11 ) peut être intégrée, et il apparait la
σ - σr - r . dσr / dr = 0 (6) constante C1 qui ne dépend pas du déplacement u et du
θ rayon r :
p p
εr = - n . ε + C1 ( 13 )
Dans le plan vertical, la condition d'équilibre est : θ
Cette zone plastique est limitée par le rayon a du forage L'équation ( 13 ) peut être écrite en terme de
et du pressiomètre, et par le rayon b limite externe de la zone déplacement par les relations ( 14 ), et nous pouvons intégrer
considérée. L'équilibre limite se produit entre les contraintes entre les valeurs a et r du rayon. Nous utilisons la notation ua
circonférentielles σ et radiales σr selon le critère de Mohr-
θ pour le déplacement radial au niveau du forage, et la notation
Coulomb ( 5 ), ce qui permet d'écrire : u pour le déplacement radial au rayon r. Nous trouvons :
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3.4 2 2
εr = - C5 / r ε = C5 / r ( 27 )
θ
Seconde zone plastique
Dans certaines conditions, une seconde zone plastique
3.6
se développe entre la contrainte verticale et la contrainte
circonférentielle. La condition d'équilibre vertical ( 7 ) donne
Equation de la courbe pressiométrique et
la contrainte verticale à la profondeur z, sans force de surface condition de continuité entre les
σz = - γ . z ( 18 ) différentes zones.
Dans le cas où la plasticité se développe dans cette zone, Ces conditions dépendent de l'existence ou non de la
le critère de Mohr-Coulomb (5) donne un rapport N constant seconde zone plastique. Nous allons d'abord examiner le cas
entre les contraintes circonférentielles et verticales. Ceci plus général, où deux zones plastiques différentes se
conduit à une valeur constante de la contrainte développent, avec un écoulement plastique entre les axes
circonférentielle : verticaux et circonférentiels, puis le cas particulier ou seule la
σ =-γ.z.N ( 19 ) première zone plastique existe.
θ
La condition d'équilibre ( 6 ) peut être écrite en fonction de 3.6.1
N et peut être intégrée entre les valeurs c et r du rayon. Nous
utilisons la notation σrc pour la contrainte radiale à la limite Premier cas : deux zones plastiques se développent
avec le domaine élastique, pour la valeur du rayon c. Nous La limite entre les zones élastique et plastique est
avons alors la contrainte radiale pour un rayon r quelconque localisée à la valeur c du rayon. Nous connaissons le rapport
telle que : N entre les contraintes circonférentielles et verticales. La
( N . γ . z + σrc ) / ( N . γ . z + σr ) = r / c ( 20 ) contrainte circonférentielle peut être écrite en fonction du
rapport N par l'intermédiaire du critère de Mohr-Coulomb, et
La condition de plasticité non-standard ( 2 ) donne le en fonction de C5 par les équations élastiques. En tenant
rapport entre les incréments de déformations plastiques compte des formules ( 26 ) nous trouvons la valeur de la
circonférentielle et verticale. Nous utilisons les constantes constante C5 et de σrc qui est constant et indépendant du
d'intégration C2 et C3 :
p p p chargement p appliqué par le pressiomètre à la paroi du
εz = - n . ε + C2 εr = C3 ( 21 ) forage ; σrc est égale à la pression de fluage :
θ
Nous négligeons la partie élastique de la déformation et C5 = - c2 . ( N - K ) . γ . z / ( 2 . µ ) ( 28 )
nous utilisons les relations (14) entre déformation et 0
déplacement. La déformation radiale dans ( 21 ) peut être P = -σrc = ( 2 . K - N ) . γ . z ( 29 )
f 0
écrite en terme de déplacement et intégrée. Nous utilisons la Les relations (25, 27, 28, 29 ) peuvent être utilisées pour
constante d'intégration C4 . trouver le déplacement radial à la limite c :
u = C3 . r + C4 ( 22 ) uc = - c . ( N - K ) . γ . z / ( 2 . µ ) ( 30 )
Cette équation, ainsi que la formule ( 20 ) donne la 0
relation entre les contraintes et les déplacements dans la Pour la valeur c du rayon, les déformations sont alors :
seconde zone plastique, avec uc qui est le déplacement pour εrc = ( N - K ) . γ . z / ( 2 . µ )
0
le rayon c, limite externe de la seconde zone plastique et ε =-(N-K ).γ.z/(2.µ) ( 31 )
début de la zone élastique. θc 0
( N . γ . z + σrc ) / ( N . γ . z + σr ) = ( u - C4 ) / ( uc - C4 ) (23) La constante C3 qui est égale à la déformation εr dans la
seconde zone plastique, est ainsi définie :
C3 = ( N - K ) . γ . z / ( 2 . µ ) ( 32 )
0
3.5 L'équation ( 20 ) peut s'appliquer entre les rayons
plastiques b et c. Avec la condition σ égal à la contrainte
Zone élastique rb
L'analyse de la zone élastique est bien connue, et peut verticale, σrc égal à l'expression ( 29 ), et b donné par
être trouvée dans CASSAN (1978) ou BAGUELIN et al. ( l'équation (17) on obtient finalement l'équation du second
1978 ). Nous développons cette analyse avec nos propres rayon plastique :
notations. Les contraintes radiales et circonférentielles [1 / ( N - 1 )]
s'écrivent alors : c = a . ( N - 1 ) / [ 2 ( N - K )] . [( - γ z ) / p ] ( 33 )
0
σr = ( λ + 2 µ ) . εr + λ . ε + λ . εz A la limite entre la première et la seconde zone plastique,
θ
la valeur de la déformation plastique radiale peut être
σ = λ . εr + ( λ + 2 µ ) . ε + λ . εz ( 24 )
θ θ calculée par l'équation ( 15 ) et égalée à la constante C3 , ce
La condition d'équilibre horizontale ( 6 ) et les relations ( qui donne :
14 ) donnent une équation différentielle du second ordre qui ( 1+ n )
1 / ( 1+n ) . { C1 - n [ ( 1+n ) . ua / a - C1 ]} . ( a/r ) =
peut être intégrée avec la constante C5 , le déplacement
étant nul pour un rayon infini : ( N-K ) . γ . z / ( 2.µ ) ( 34 )
0
u = C5 / r ( 25 ) Nous en déduisons la valeur de la constante C1 :
La relation ( 25 ) peut être introduite dans les α
équations élastiques ( 24 ). Pour un rayon infini, la contrainte C1 = [ n . ( ua / a ) . ( 1+n ) . ( - γ . z/p ) +
radiale est liée à la contrainte verticale par le coefficient des α
terres au repos K , si bien que les relations deviennent en ( 1+n ) . ( N-K ) . γ.z / (2.µ)] / [ 1 + n (-γ.z/p) ] (35)
0 0
terme de contrainte et de déformation : avec α=(1+n)/(1-N)
2 2 La relation ( 22 ) sur les déplacements dans la
σr = - 2 µ . C5 / r - K . γ . z ; σ = 2 µ . C5 / r - K . γ . z
0 θ 0 seconde zone plastique prise entre les valeurs b et c du
( 26 ) rayon donne le rapport entre les déplacements correspon-
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dants ub et uc . La condition d'équilibre ( 23 ) de la seconde C1 = [ K .γ . z . ( 1 - N ) . ( n - 1 )] / [( 1 + N ) . ( 2 µ )] (44)
0
zone plastique donne le rapport entre les rayons b et c et La formule ( 16 ) appliquée entre les rayons a et c donne
nous trouvons : la formule de la courbe pressiométrique :
ub / b = uc / b + C3 . { 1 - ( N - 1 ) / [ 2 ( N - K )]} ( 36 ) Ln[ua/a.(1+n)-C1] = α.Ln(-p)-α.Ln[(2.K .γ.z)/(1+N)]+Ln{K .γ.z
0 0 0
Les conditions d'équilibre élastiques ( 30 ) donnent le .(1-N).(1+n)/[2.µ.(1+N)]-C1} ( 45 )
déplacement uc au rayon c, ce qui peut être introduit dans Le terme C1 est très petit. Si nous le négligeons nous
l'équation précédente et nous obtenons : trouvons une relation linéaire entre les logarithmes du
ub / b = - ( 1 - K ) . γ . z / ( 2 . µ ) ( 37 ) déplacement ua au niveau du forage, et la pression p
0
La distribution des contraintes dans la première zone appliquée, dont la pente α est une fonction de l'angle de
plastique ( 16 ) peut être utilisée entre les valeurs a et b du frottement interne Φ et de l'angle de frottement
rayon, et nous trouvons la relation générale ( 38 ) qui est intergranulaire Φµ. La mesure de α et la connaissance de
l'expression théorique de la courbe pressiométrique dans le l'angle de frottement intergranulaire Φµ permettent alors de
cas où deux zones distinctes de plasticité se développent.
Ln[ ua /a.(1+n) - C1] = α . Ln (-p) - α . Ln (γ.z) + déterminer l'angle de frottement interne Φ.
En passant à l'exponentielle cette expression donne la
Ln [( 1-K ) . γ.z . (1+n) / (2.µ) - C1 ] (38) relation contrainte déplacement pour l'essai pressiométrique :
0
Le terme C1 est très petit. Si nous le négligeons nous α
ua /a = 1 / (1+n) . [-p.(1+N) / (2.K .γ.z)] . { K .γ.z.(1-N) .
trouvons une relation linéaire entre les logarithmes du 0 0
déplacement ua au niveau du forage, et la pression p (1+n) / [ 2.µ.(1+N)] - C1 } + C1 (46)
appliquée, dont la pente α est une fonction de l'angle de La distinction entre les deux comportements possibles se
fait sur la valeur de la contrainte radiale pour le rayon c. Pour
frottement interne Φ et de l'angle de frottement
le second cas de comportement, c'est à dire pour qu'une
intergranulaire Φµ. La mesure de α et la connaissance de
seule zone plastique existe seulement, il suffit que la
l'angle de frottement intergranualaire Φµ permettent alors de contrainte radiale au rayon plastique c dépasse la valeur de
déterminer l'angle de frottement interne Φ. la contrainte verticale en compression ( σrc < σz ) ou encore:
En passant à l'exponentielle cette expression donne la - 2 . K .γ . z / ( 1 + N ) < - γ . z ( 47 )
relation contrainte déplacement pour l'essai pressiométrique : 0
α ce qui se simplifie en :
ua /a = 1 / ( 1+n ) . {[ - p / ( γ.z )] . ( 1-K ) . γ.z . ( 1+n ) / K >= ( 1 + N ) / 2 ( 48 )
0 0
( 2m ) - C1 } + C1 ( 39 ) On retrouve alors la relation de WOOD et al. ( 1977 ) pour
avoir une seule zone plastique :
3.6.2 K >= 1 / ( 1 + sin Φ ) ( 49 )
Second cas : la plasticité se développe seulement 0
entre les directions circonférentielles et radiales
Dans cette configuration, la seconde zone plastique
disparaît, et le rayon b qui déterminait la limite entre les deux
3.7
zones plastiques n'a plus de raison d'être. Il subsiste
seulement dans ce cas la rayon a du forage, et le rayon c qui
Pression de fluage et pression limite
limite la zone plastique et la zone élastique.
Deux cas peuvent se présenter selon qu'une ou deux
Les contraintes au niveau du rayon c peut s'exprimer par
zones plastiques se développent.
les relations ( 26 ) ce qui donne :
σrc = - 2 µ . C5 / c2 - K . γ . z
0
σ = 2 µ . C5 / c2 - K . γ . z ( 40 ) 3.7.1
θc 0
La condition de plasticité ( 8 ) appliquée à ces valeurs des Premier cas : deux zones plastiques se développent
contraintes donne la valeur de la déformation circonférentielle
au rayon c qui est constante : Nous avons montré que la formule ( 29 ) donne la
C5 / c2 = K .γ . z . ( 1 - N ) / [ 1 + N ).( 2 µ )]= ε = - εrc(41) pression de fluage :
0 θc
P = (2.K -N).γ.z ( 50 )
On en déduit la valeur des contraintes radiales et f 0
circonférentielles pour cette valeur du rayon qui sont Lorsque le volume injecté correspond au volume initial, ua
constantes toutes deux ; σrc est égale à la pression de fluage est égal à a/2, et la pression est égale à la pression limite
P = -σrc = 2 . K .γ . z / ( 1 + N ) conventionnelle. Si nous considérons maintenant l'équation
f 0 (39), elle se transforme en :
σ = - 2 . N . K .γ . z / ( 1 + N ) ( 42 )
θc 0
La relation ( 10 ) appliquée pour le rayon c et la contrainte P =γ.z.
lim
radiale σrc définie par la relation ( 42 ) donnent la valeur du
rayon plastique c :
a
[(1 + n − 2.C1 ).µ ] /[(1 − K 0 ).(1 + n).γ .z − 2.µ.C1 ] (51)
[1 / ( N - 1 )] Dans cette relation, la pression limite est proportionnelle à
c = a . { - 2 . K .γ . z / [( 1 + N ) . p ]} ( 43)
0 la profondeur de l'essai, ce qui semble logique dans un sol
De la même façon que précédemment, on néglige les frottant. Par contre cette relation est sensiblement différente
déformations élastiques devant les déformations plastiques, de celle de S.AMAR et al. ( 1991 ) :
et la formule ( 13 ) dans laquelle on introduit la valeur des
déformations ( 41 ) permet de trouver la nouvelle constante ⎛ φ − 24 ⎞
⎜ 4 ⎟⎠
C1 de cet état d'équilibre :
p lim = 250.2 ⎝
+ K 0 .γ .z (52)
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3.7.2 -1
Second cas : Une zone plastique se développe 5,5 5,6 5,7 5,8 5,9 6 6,1 6,2 6,3 6,4 6,5 6,6 6,7
-1,5
Ln( dR/R0 )
pression de fluage : -2,5
P = 2 . K .γ . z / ( 1 + N ) ( 53 )
f 0 -3
Lorsque le volume injecté correspond au volume initial, ua
est égal à a/2, et la pression est égale à la pression limite -3,5
conventionnelle. Si nous considérons maintenant l’équation -4
(46), elle se transforme en :
P =2 . K0 . γ.z / ( 1+N ). -4,5
lim
Ln( Pression ) ( kPa )
a
[(1+ n −2.C1 ).µ.(1+ N)]/[K0.g.z.(1− N).(1+ n) − 2.µ.C1 .(1+ N)] (54)
Dans cette relation, comme précédemment, la pression
Figure 5 : Transformation linéaire de la courbe
limite est proportionnelle à la profondeur de l’essai, ce qui
pressiométrique pour l'essai WH_09 à 9m. de
semble logique dans un sol frottant.
profondeur
Linear transformation of the pressuremeter curve for
4. the WH_09 test with 9 m depth in the gravel of Lyon
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indiqué dans la quatrième colonne du tableau 1. Le cycle. Cet écart est du au remaniement initial du sol par le
module d’élasticité a été déterminé a l’aide de la pente du procédé de fonçage. Le module d'élasticité a été
cycle de déchargement rechargement que l’on voit sur la déterminé a l'aide de la pente du cycle de déchargement
figure 6. Les essais triaxiaux qui ont étés réalisés à l’IRIGM rechargement que l'on voit sur la figure 8. Les essais
à Grenoble ont indiqués un angle de frottement moyen de triaxiaux qui ont étés réalisés à l'IRIGM à Grenoble ont
41,3°, avec 19kPa de cohésion, avec un angle de indiqués un angle de frottement moyen de 35,9°, sans
frottement intergranulaire de 30°. Le module de Young cohésion, avec un angle de frottement intergranulaire de
moyen est de 28000 kPa, et le coefficient de Poisson de 26°. Le module de Young moyen est de 30000 kPa, et le
0,364, ce qui donne un coefficient K de 0,572. coefficient de Poisson de 0,436, ce qui donne un
0
coefficient K de 0,773. L'échantillon était remanié,
L'échantillon était remanié, reconsolidé et drainé à la 0
masse volumique initiale moyenne de 1,8 gr./cm3.. La reconsolidé et drainé à la masse volumique initiale
pression limite théorique est donnée par la formule ( 51 ), moyenne de 1,8 gr./cm3.. La pression limite théorique est
et la pression limite CTRE4 (Comité Technique Régional donnée par la formule ( 51 ), et la pression limite CTRE4 (
Européen n°4, Amar et al. 1991 ) est donnée par la relation Comité Technique Régional Européen n°4, Amar et al.
(52). On constate systématiquement un meilleur accord 1991 ) est donnée par la relation ( 54 ).
entre la théorie que nous proposons et l'expérience,
qu'entre la formule usuelle du CTRE4 et l'expérience, au
Ln(Pression)
point que l'écart moyen se ramène dans notre cas à 12%,
alors qu'il est de 106% dans le cas de la relation du 6 6,2 6,4 6,6 6,8
CTRE4. 0
-0,5
4.2
-1
Cas du sol avec une zone plastique Ln( dR/R0)
Une série d'essais pressiométriques ont été réalisés -1,5
sur le site de la construction du collecteur de Cauderan-
Naujac à Bordeaux, en janvier 1987. Ce site est -2
caractérisé par une couche d'argiles de 0 à 7 m., puis une
couche de sable bien gradué à partir de 8 m. de -2,5
profondeur. Les résultats des essais nous ont été
aimablement fournis par le CETU de Bron, et sont indiqués -3
sur le tableau 2.
Cette série d'essai a été réalisée avec un tube -3,5
lanterné, battu dans le sol. La pente de la droite reliant
le logarithme de la déformée du forage, au logarithme de
la pression ( voir figure 7 ), pour les points au delà du Figure 7 : Transformation linéaire de la courbe
fluage, permet de donner une première approche de pressiométrique dans le cas de l'essai PR2_11 à
l'angle de frottement interne à partir de la relation ( 45 ). La 11m de profondeur dans le sable de Bordeaux.
superposition de la courbe théorique ( 46 ), et de la courbe Linear transformation of the pressuremeter curve
expérimentale ( figure 8 ) permet d'affiner l'angle de for the PR2_11 test with 11 m depth in the sand of
frottement interne du sol qui est indiqué dans la quatrième Bordeaux
colonne du tableau 2. On remarque nettement sur la
figure 8 le décalage initial entre la courbe expérimentale et
la courbe théorique, qui sont mises en coïncidence sur le
Tableau 2 : Comparaison des pressions limites expérimentales et théoriques pour le sable de Bordeaux
Comparison between experimental and theoretical curves for the PR2_11 test with 11 m depth in the sand of
Bordeaux
Essai Cote Module Young Angle Pression Pression Pression Ecart Ecart
frotte. Limite exp. limiteCtre4 Limite théo Exp./Ctre4 Exp./Théo
m. kPa Degré kPa kPa kPa % %
PR1_8 8 20300 40 1440 4090 1400 184 -3
PR1_9 9 17060 37 1180 2480 1160 110 -2
PR1_11 11 55800 29 1430 710 1260 -50 -12
PR1_12 12 33880 27 1020 540 980 -47 -4
PR1_13 13 12780 33 970 1320 990 36 2
PR1_14 14 29200 34 1380 1550 1510 12 9
PR2_8 8 59000 31 1250 930 1280 -26 2
PR2_9 9 25700 31 1040 940 990 -10 -5
PR2_10 10 40600 35 1540 1790 1580 16 3
PR2_11 11 29000 30 1140 1120 1080 -2 -5
PR2_12 12 36670 28 1240 620 1070 -50 -14
PR2_13 13 14500 26 630 490 740 -22 17
PR2_14 14 25000 24 720 390 810 -46 12
Moy. 47 7
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900
est indiquée sur la figure 10, dans le cas de l'essai
800 PR2_11 de Bordeaux. On constate une bonne coïncidence
700 entre les courbes analytiques et caculée par éléments finis
Pression (kPa)
Pression (kPa)
Figure 8 : Comparaison des courbes expérimentales 400
et théoriques pour l'essai PR2_11 à 11 m
300
de profondeur dans le sable de Bordeaux.
Comparison between experimental and 200 Théorie
theoretical curves for the PR2_11 test with 11 m
depth in the sand of Bordeaux 100 Calcul Eléments Finis
On constate ici un meilleurs accord entre la théorie que 0
nous proposons et l'expérience, qu'entre la formule usuelle 0,00 0,10 0,20 0,30 0,40 0,50
du CTRE4 et l'expérience, au point que l'écart moyen se dR/R0
ramène dans notre cas à 7%, alors qu'il est de 47% dans
le cas de la relation du CTRE4. Figure 9 : Comparaison des courbes analytiques et
calculées pour l'essai WH_09 à 9 m de
profondeur dans la grave de Lyon
5. Comparison between analytical and numerical
Curves for the WH_09 test with 9 m depth in the
gravel of Lyon
Calcul numérique de l’équilibre
autour du pressiométre 800
700
Nous utilisons le programme GAIAEF qui utilise des
600
Pression (kPa)
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faisant un cycle de déchargement rechargement qui
6. montre alors une déformation permanente du sol.
Cependant le module d'élasticité du sol peut être
Conclusion valablement mesuré par la pente du cycle de
déchargement rechargement.
Nous avons présenté une théorie nouvelle concernant Le recouvrement des courbes analytique et
l'essai pressiométrique. Celle-ci montre que la zone expérimentale permet de déterminer précisément l'angle
élastique initiale du chargement pressiométrique est très de frottement interne du sol, dans la mesure où on connaît
limitée dans le cas du sol pulvérulent. Le module l'angle de frottement intergranulaire, les formules
pressiométrique que l'on utilise habituellement est donc théoriques ayant par ailleurs étées validées par le calcul
entaché d'une erreur due à la présence de déformations numérique.
plastiques. Ces déformations sont mises en évidence en
Bibliographie
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