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| parmi les derniers que 1’on dans quelques villages la pra- n nous avons décrite et qui se Beeracval Crest un lambeau, un qui persisters. vraisemblablement disparaitre 4 son tour, Nous som. eux den avoir eu connaissance, L’Enfant chez les Kabyles jusqu’a la Circoncision RAHMANI SLIMANE issnitewun MEMDAK DE LA SOCKET MISTORIQUE ALOJNIENNE La Cireoneision ou Féte qui 'accompagne chez les Kabyles Les Kabyles du Cap-Aokas célebrent leurs fétes : mariage et circoncision, au début de Vautomne et, de prétérence, duu dix au ving du mois Iunaire. A cette époque, ils ont rentré leurs récoltes, ils ont quelque argent & dépenser sins penser au Tem= demain, comme si les beaux jours ne devaient pas finir, D’au= tre part, ils trouyent & acheter des pastques et du raisin pour leurs invités et 1 fait encore assez chaud pour donner leur «bil » urar en plein air. Les spectatenrs qui ne trouvent pas” de place sur les nattes penyent s'asseoin par terre sans eraimte de se 8: Pour Jes enfants que l'on yeut eireoneire, oa Ja température propice & leur rétabli Lorsqu'un pore de famille a fixé la date de In eire son enfant, il proctde aux préparatifs d’usnge : il ache deux charges de blé (seize doubles-décalitres), deux alles de semoule, de Vhuile s'il n’en 6 pas, une 4A quinzo litres de miel, du café, du sucre, ‘du henné, des pastiques et du raisin. 11 fait grande provision de bois, ‘de maison invite des voisines qui doivent Vai- se grain afran et tamiser assiffef la farine de e. A cette occasion, elle leur sert des féveroles ‘en grain, cuits dans de l'eau uffayen. Durant Ia cuis. femmes et les filles chantent, dansent et poussent des Biles font aussi entendre des cris de joie en méme temps ge Ies hommes tirent des coups de fusil, chaque fois que Von jorte des provisions. ) Des femmes, parentes et voisines, commencent a rouler du " Couscous, méme pendant Ia nuit, trois & quatre jours 4 Vavance. | Biles introduisent une balle dans l'eau salée dont elles so Servent, afin que ce couscous devienne « lourd » comme du ‘plomb et que les nombreux assistants de la fé1e ne Ie consom- ‘ment pas entigrement. ‘On fail les invitations un jour de marché. Ceux qui habitent Toin sont informés par un membre de la famille. Depuis quel- ‘ques années, on les invite par lettre. Avant de faire la fete, il faut acquitter des droits ers, trente | francs lorsqu’elle se passe dans I'intimité, sans coups de feu, "et Soixante francs quand on veut « faire parler Ja poudre. » du plat, as perdre de temps, il asperge la plaic avec une gorgée luile ou de micl qu'il avait dans la bouche, puis il la sau- ‘poudre de farine dorge grillée. Du edté de Bougie, on emploie “quelquefois de Vanisette & cause de Valcool qu'elle contient, ) Gortains « praticiens » opérent beaucoup plus vite : ils Teculent Te gland avec Vongle, font deux neewds avec un fil ‘et coupent aux ciseaux entre V’ongle et les noeuds du fil. Topération terminée, les assistants tirent des coups de feu ict [es femmes poussent des yu yu. L’oncle rapporte son neveu Ih Ja maison pour le coucher ; il Ini fait immédiatement des Tumigations avec des feuilles stches de laurier-rose ct du ben- join. A eet effet, on se sert d'une vieille cruche sur le cdté de Taguelle on a pratiqué un trou pour y introduire de la braise ‘et Ies simples ; le goulot sert de cheminée pour diriger la fumée sur la blessure. Certaines mamans n’hésitent pas & Imelire dans Ia bouche Ia verge de leur enfant pour en sucer Te sang au plus 10t et éviter que Ia plaie s‘envenime. Ensuite ‘on lui donne une omelette & manger pour qu'il ne perde pas connaissance aulayef inzef Au moment de circoncire Venfant, on place sur la tee de Ix mire un bijou en argent : un bracelet, une broche ronde Memduwer ou une autre espéce de broche abzim pour l’emp?- Wher de sévanouir, car & ce moment-la le pére et la mere Naeyiennent irs piles et ne peuvent pas retenir leurs larmes. "Les jeunes filles qu’on avait envoyées chercher de la terre Fapportent, en chantant, 4 Vendroit d’oit elles Vont retirée, Vassietle qui la renferme ainsi que le prépuce tabeliuit. Par 1 suite, cette assiette, débarrassée de son contenu, sert de placée & une assez grande distance, on doit la casser “A dalle. Le gagnant, fier de son adresse, regoit un — 935 — Deux fréres ou deux cousins germains sont parfois cireoncis en méme temps. Pour « aéparce le mal » aaa Ja dou- leur provenant du contact du fer lestid wuzzal sur V'un d'eux ne soit pas reportée sur V'autre, on égorge un poulet entre les deux opérations, A onze heures, la féte est terminge rent et les invités rentrent chez eux. On ret cowsons thellabinnsehou eh des robe au fees dag les maris ont apporté des bétes vivantes ou écorchées, Autre- fois on leur donnait des voiles de trois metres de longueur aveo des fleurettes jaunes tebba ou de huit métres en plumetis, de diverses couleurs amelhufn ediai hedd bi mdin pour se voi Jer en guise de atk ; c'était le cadeau le mieux apprécié. 3 les musiciens se reti- enfant circoncis a besoin de soins qui lui sont donnés par un homme et non par une femme. A Vaide dune plume, il Lui lave sept fois sebbec la plaie avec de l'eau tidde, Venduit de beurre non salé ou d’huile, la saupoudre de farine dorge grillée ou de café moulu ou encore d'une espdce de poudre obtenue en pilant une gcorce rougedire appelée tiginit, pro- Yenant d’un pin et ramassée au bord de Ia mer. Il lui fait des fumigations avec des feuilles de laurier-rose auxquelles il ajoute du benjoin, Ce traitement est renouvelé au moins quatre fois par j : Veau oxygénée, chez les Kabyles. Quelques enfants se rétablissent au bout de quatre jours, d'autres ne se couchent méme pas ; mais ill en est qui restent quinze jours malades. On dit de ces derniers qu’ils ont « une mauvaise chair » ihwah aksum-ensen ou bien on eroit que Vopérateur n'a pas « bonne main » hwah afus-is, On prétend que enfant chétif ou qui est souvent malade recouvre la santé apris la circonscision, lorsque « le tranchant Va piqué » mi-d-a-t igges legtee, La circonicision tehara (aziyen) « 1a purification » qui est une obligation pour tout musulman, se pratique entre six et douze ans, dés que le prépuce peut se décoller du mi d itegiar titi-is, Plus V'enfant est jeune, plus Ia ‘est rapide, oient indigenes ou européennes, Yours enfants ou pour faire cesser Tabyles, c'est une occasion d'extérioriser ‘ eur Peiicms empreints de joie ou Id’ane eonipose de petites poésies de circons- ioe sont des yooux pour la santé ct its lancés contre les belles-socurs, ‘ison ou du dehors, contre a : Bsippance ton pre a baissé les yeux : _gargon, n'a qu’ en prendre un de vive © [force (rnalgré ta volonté divine). » « O madame (ma fille) au visage blane 1 Mousseline (‘urban que (les gens de) Stamboul enroulent (autour de leur coiffure ; La prospérité rayonne sur ta figure, » a lalla m -udem mellul | Kas ebren stembul ; beh f-udem-im medhur, alagme, «© madame au beau visage | ‘Turban que mettent les falebs sur leur (Ble 5 ‘Tu es un porte-bonheur, » @ alia meudem ilha Had agren telba roe f-udem-im ila, « O madame si l'on te disait : « Ce sont tes oncles maternels qui Uappellent ; » Ils jouent dehors, » a lalla w-am immalen, d hwal-im am-edi- byaren, g-berra ay turaren, 5 . ‘madame, fille de race | on pére est un roi qui inspire le respect ; ‘oncles maternels sont les Oultachen sur lesquels tombe "fla rosée (qui ne craignent pas de marcher la nuit). » a lalla m-ult lehsiba ! baba-m d agellid isa thiba ; hwal-im d ultaien ayef tekkat enda. hir-iw ayananu! siyent illi meqqer teddu, iferreh soul-iu trennu ; d ikkes i-yemma-s eyyu. « O ma joie, 6 ma double joie | Elle a accompli le jedme depuis deux ans. Gonservela moi, 6 Ange Gabriel | » « thir-iu, a hivayen | tum eamayen, hersi-yit a gebrayen | iw « O ma fille, tu vivras 1 ‘Tu te reposeras sur une couche en sote ; Tu auras des esclaves que tt feras travailler. » a illi a-tidiret. tessul lobrir teqgimet ; tawit cklan teshedmet. si « Ton pire a prété serment sans élre parjure, « Que je demanderai une négresse pour (Gervir) ma fille Ainsi qu'un grand anneau de jumbe jusqu’au mollet Et un (long) tapis aux dessins merveilleux. » iggul taba-m ul ihinit, d illi os Sertey taklit d ubelbat al tageirirt et-trahna tacegabil. 6 — qui désire Ia beauté sans tache sr yers 1a maison du centre ; pa la fille sur les genoux de sa mere. » exzin agmam alemmas ; g-rebbi-yemma-s, ‘désire une beauté qui dépasse l'imagination ndre & la maison qui se trouve sur le cd » pan du burnous (une forte eae oe = 88 we-ibyin exzin admamat irtth abham-ugemmat ; ismir idrimen g-eitat b) Lus Gangons psy « Mon bonheur (serait grand) s'il devait rester en vie j Nous ne le battrions ni ne le gronderions ; : Nous le laisserions commander et donner des consells, » a Whir-iu ma idder, | u-t-nekhat u-s-enhedder ; -nej i-rray d udedber, —20 — La maison 4 un étage qu'un Européen a bitte est neuve Et il y a fait de bons murs Mon fils (un tel) habitera dans un grand bien-ttre, » tayurfet tajeditt ibna urumi iwenneeas g Ut; a-t-izdey emmi... g- errbel ar d sft =i «La maison & un étage est construite ¢ L’Européen Ini a fait des exoaliens d’argent. Que mon fils... Uhabite dans te bien et dans la paix tayurfet tebna, ibna urumi druj Yeas. a-t-isdey emmi... g thir d lehna, » ghee « Mon fils est un flambeau qui bette sans s ¢ L’huile (provient) des Beni-Ouaghlis, la [mousseline Gonservesmoi mon fils, 6 mon Di hae emmi d lmesbah iticelen (ireggen) ul éhessi. eazil d anys, ill n susti hers-iyi memmi, a sidi Rebbi. Sha « Mon fils est comme ‘lp fruit du noyer qui produit i [des plants ; E frotte la bouche (avec I’écorce), la main devient (jaune, es tiens sont des nobles méme en n'étant pas nombreux, » emi dagusim add irun leyrus ‘ma ifukka-t i-imi ad iuriy ufus. ehb-ik d legwad ulamma g-edrus. es «0 mon fils « tiyiyest » (plante dont le jus est doux) O bois de réglisse qui est doux au gosier | Celui qui est affable a pour lui (Vestime) des gens, Celui qui est amer reste seul. » @ mm tiyiyest a-y-asyar ziden i-tayrit : azidan medden ak ines; amersag iggim uhdes. Spee «Crest mon fils qui est lwezwaz Tes dattes que le décalitre a mesurées, Mon fils a surpassé tous ceux de son age. » emmi ay delwezwas, _tmer icebber umehras, fiswit memmi ifaz, — 6 « Mon fils est une méche de eoie. soleil Jevant sur un coteau fils vivra dans le bien. » unjubo Aayas 80 p yuna « -uvyns np s[y et 4nod expuesd af wo ‘sroyap yuRyTe -uvyyeo un yo suoduiod sap oy aypemos ey ep resyjeur ef spy uoUT y » — 6c — “ynn junin-p-fin paus { ‘qanagay-6 Ayjn-i-n i « -(mnvouge sef] SR NPM ENS i oUIMOD Nag 4se TI) stqouq soy seq stuA yUONb ao 4sa,U 29 Ig sXed unone suep gajuooued re] ou af > “nvag Wey ¥ Mo} 18 STF UO » — ge ~uasendr-yo-m Jaq o uafinyha qayppa p wuwe wobaoge po iynfor D “woibay (ypu) min paw v “| Wey 9} Inb mypo oagsrur vp sup qos ond, / “xnorogad J0,] ap 4se sly VOW. t | queagy PojOs O i 1 Wo}oo vp oyogua vy ‘sj uoUT Q » i —lc “augta-6 vappe po vuwa * (arsbay) ayn une iynfon “aioe matin rua — ees — ii une djellaba, ‘enceintes ; e aux ennemis. » ad helley w-ithelliten a-y-agellid iteebaden | herz-iyi emmi a gebrayen, — 35 «d'adresse une prire aux Menguellat, ‘Aux hommes ¢t aux femmes 1 O Dieu, j’implore ta protection ; Fais en sorte que ma peine soit profitable (en conservant ad ettrey suit-mengellat, {mon enfant). » am ergazen am elhalat | a Rebbi cenniy Yur-ek, tserget leetab i-tafat. — 36 — « implore les liewx de pélerinage (les mansolées) Des ayt Mucqran aux longs eheveux, : Conserye-moi mon fils, 6 le Compotissant 1 » s ad ettrey tigerrabin, ait meqgran ait tyebyubin ; therzel-iyi emmi a thanin, SS i « Jimplore quiconque a fait 1a pritre du matin $ Il invoquera et adressera des pritres (4 Dieu). Mon fils est une rose qui s’épanouit. » ad ettrey w-izzullen ssbeh ad inaja ad isebbeh. emmi d lwerd ma ifelteh. Ainsi que tous les Saints. Conserve-moi mon fils qui = 81 = aad helley sid Rebbi ipka id emmi g-rebbi, teqgimet a lebid imyetli d kra wi heddven felt, j qui a fait 1a pritre de midi, ‘de mon fils des souhaits qui seront exaucés, ae + laisse grandir « Dien m'a comblée sans avarice ; Reon Tis Hl m'a donné mon fils (qui est) au berceay, en Ve bienfait V'un (simple) kabyle my est pour glen, » “Rebbi conniY Yur-ek eg(-iyi emmi ad imyur. ifka-yi-dd Rebbi ul isiuh; ifka-y-i-dd memmi deg-edduh, tijmilt wegbayli re tnub, Seis «Vai rencontré Imma Gouraya (sainte de ln mon- Bee Se ponci « Que je suis heureuse, Je chagrin a disparu SRN & Vitranger 2" 2° Povsie) TL eat passé entre le lintec web la para 6 notre Maitre ! » Mon fils m’est aussi cher que lame, » a seed-ite elhem iri ; ikka gar-umnar deellub, emmi iezizen am erriilt, : tes «© mon bonheur | le brouillard ost dissipé j IL est passé entre le lintean et Ia porte, #ur Te gargon la bénédiction du Giel 1 Mon fils a guéri Jes blessures (la naiasanea da mon fil en vie mon fils |» {a fait disparatire toutes mes pelnes), oe a Upireiu tagut tridh ; e tekka gar-umnar deelluh, emi issuji legrth ite «mon bonheur 1 deux fois mon | L'inquiétude a pris fin, Mon fie « monté du [engraissé ; 4 Dieu no craint rien. » 4 Ggorgé des moutons ; nt (en vue de I’héritage). -naltre. » tala, a mimi, berkak wl ttre t imtti ara trut a-t-ittra leedu leedu d eBitan allah inestu | lee « Non, 6 mon fils, cesse les pleurs 1 ‘Les larmes sont mauyaises ; Les ennemis les verseront (@ ta place) ¢ Les ennemis éloignés Et ceux qui nous haissent Qui sont de autre odté de la rivitre, » lala, a mmé, berka imeltaen ; imettawen d ifubanen, can trun iedawen: iedatoen ibeceaden d yan ay-en-iyuiien, irra wasif g-emmaten, male « O « berbar » (berceuse) du sommeil, Viens trouver mon fils... pour te faire dormir, MW n'a pas dormi depuis hier, TL jouo aveo ses oncles maternels, » aya berbar yites arwah Yer emmi ad ites segeifpelli wr iftis ar itturar d ehwal-is, -B— « © berbar du sommell 1 Viens chez mon fils pour qu ‘est pas couché depult IL ne fait que jouer avec es "qui ne soit jamais malade extériou- [rement ni intéricurement ; ‘ [villes 1 mnt les Amis de Dieu (les saints) qui V'ont tout accordé [ainsi que la Grande pritre du vingt-septi’me jour [du mois de Ramadan. méchants qui se sont déclarés nos ennemis, fleur parquet devienne une étable ! » imma, a tudbilt en-temdinin | rebbi ernan-am shea ucérin ; Vieadan terret-asen agnes d addaynin. — 56 — 2, 6 « ma mere » qui es gardienne [du cété de la mer | (les saints) qui t'ont combléc ; pas (1u as toujours des pelerins); id (en zyara), renyoie-le sur une ture (tel le chef des soldats). » = ae « Qu’est-ce qui charme le eceur ? Ge sont les pendants d'oreilles, Bt qu’est-ce qui embellit (la jeune mariée) » Gest lorsqu’elle a des enfants. » aiud ezhu wul? lieellagin Imegful. agu d Sila n teqiitt? et-tin isean ehoaiul, — 8 — « Que je suis heureuse ! mon fils est allé au marché ; Il vapportera la moitié d’un mouton ou une épaule (un @ seed-iu memmi isewweg ; (ouasthg d-idd-yawi tadaut nniy d ftabeq, = « Que mon bonheur est grand ! mon fils a &é au marché, Il a mis des babouches, il porte des bottes. ‘A chaque village qu'il traverse on pousse des exclamations, Il tranchera le différend (dans la djemaa) avee équité. » @ Ihir-iu emmi isewweg. isa lbabud itemmeg. taddart a-yf iedda teiheq ‘é-ugdud ad ifru theq. — 6g « Quel bonheur | mon fils a grandi, En automne nous le circoneirons j Nous égorgerons une vache Et tous ceux qui nous sont chers seront présente, a ihir-iu emmé meqger. ee ‘yer-lebrif as entehher ; ; tajunast as enkebber ; ra wi-esizen ad ihder. jonheur | mon fils va a I’école. planchette parmi les talebs. ‘il me ménera au Paradis. ma idder ay-awi t-lgenna. hers-iyi-t, a mulana |

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