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LE DOCUMENT DE LA SEMAINE

La ventable illumination

DÉFIEZ
de Sandalo : il est extrêmement
fciIe de tuer:
-- - -
• Suite de la page 126 -
soient légaux (achat dans une armurerie) ou illé-
gaux (achat chez des trafiquants) ; que les

VOTRE ÉCRAN
méthodes soient légales (en payant en bonne et
due forme) ou illégales (en volant), le fait est
que la circulation des armes est intense en Italie
et qu'il semble, en tout état de cause, beaucimp
plus facile de s'y prOcurer des armes que de
l'argent.
La vie quotidienne du terroriste commence
ainsi à prendre visage. Des petites actions de
violence faites en commun par de petits groupes
'-•

de jeunes (à l'occasion, mettons, de services
d'ordre dans les manifestations) on passe à k
recherche •de financements pour conSolider le
petit groupe et acheter des armes, puis la for-
malisation du groupe Par'l'accomplissement
d'une action armée. Dans le groupe une fois
constitué, avec une carte d'identité politique
même sommaire; le terroriste trouve alors une
certaine sécurité,: un salaire minimal, une pro-
'

tection sociale et certaines possibilités_de--fflm6


tion. Il y trouve aussi, c'est l'autre face de la
médaille, une insécurité permanente : la qùête
cemtinue de l'argent, de hold-up en hold-up, C4
séquestration en 'séquestration'; . la recherche - des
armes, le transport des armes, la, dissimulation
n dés armes. Au fônd, 90 07o du temps du terro-
riste n'est-il pas déjà mangé par ces boùlots
,

routiniers ? •
- La « première fois » : le premier attentat, la
première action illégale, le premier hold-up, la
première « jarnbisation » ou le premier assas§i-
nal. Si les terroristes en parlent presque tous,
c'est sans grande émotion. Une exception
Roberto Sandale), qui racontera aux magistrats
instructeurs comment il a tué, au cours d'un
hold-up; tin agent de police. Mais son émoi
est-il totalement sincère ? Ne cherche-t-il pas
gege déjà à Motiver les circonstances atténuantes que
son avocat ne manquera pas 'de demander lors
du procès ? Voilà, dit donc Sandalo en subs-
tance, je devais, àu coùrs de ce hold-up,'surveil-
ler un garde assermenté armé, étendu 'par terre.
A un montent donné, le garde met la main sur
Son pistolet, jè l'assomme aussitôt avec mon
Ne viatis laissez plus dominer par lep petits écraps I P 38 nickelé. Mais au même instant, un agent
Et précipitez-vous sur le numéro SPECIAL JEUX ELECTRONIQUES de JEUX ET de police, qui était debout; lui, commence - à-réa-
STRATEGIE. gir. Alors, de won Smith and Wesson, un coup
Au programme : le banC d'essai des consoles de jeux vidéo avec la sélection est parti tout seul. L'agent s'est couché- par
des meilleures cassettes, toutes les astuces pour jouer sur micro-Ordinateur, le terre, sans un gémissement, comme s'il avait
match des 2 Orogramnies,d'échecs actuellement les plus performants "Belle" spontanément décidé de s'étendre: Je n'ai pas
contre "Excentrique", l'étonnant jeu d'aventures électronique "Time Zone" et compris qu'il était mort. C'est seulement en voi-
8 pages de jéux pour calculatrices simples et programmables. ture que je l'ai réalisé, je tenais le volant et je
Avec bien entendu, dans ce numéro, toutes les rubriques habituelles et les pleurais : « Pourquoi ai-je fait cela, pourquoi
grands classiques; au -total 150 jeux et casse-tête. . :- ai-je -fait cela ? » Révélation soudaine de ce
En vente partout 15 F. qu'il y a de tragique à donner la mort ? Non, la
véritable illumination de Sandalo; ce qu'il vient
de découvrir t. il est facile, extrêmement facile,
de tuer:
MARCELLE PADOVANI
C) Calmann-Lévy, 1982.

Le Nouvel Observateur
11, rue d'Aboukir,
75081 Paris Cedex 02.

Composition :
21, rue Hérold, 75001 Paris. -
SPÉCIAL Imprimerie Paul-Dupont, 9211 Clichy.
Directeur de la publication : Claude Perdriel.
JEUX ÉLECTRONIQUES Numéro d'enregistrement à la
commission paritaire 58 153
,

Diffusé par lès N.M.P.P.

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