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du frottement latéral
des pieux dans de l'argile
L'étude numérique du comportement du sol au voisinage
d'un pieu sous chargement axial a été faite en utilisant la
technique des éléments finis. Deux modèles de
comportement typiques en Mécanique des Sols ont été
P. J.BRUGGER utilisés, à savoir un modèle élastique non linéaire et un
f. R. LOPES modèle élasto-plastique basé sur la théorie de l'état
critique. On examine en particulier, à partir de ces
M. S. S. ALMEIDA modèles, le cas de chargements drainés et non drainés.
Université fédérale L'étude réalisée montre en particulier que le problème du
de Rio de Janeiro frottement latéral le long du fût du pieu est de nature
cinématique et que seul un modèle élasto-plastique peut
Caixa Posta168506
rendre compte des contraintes et des déformations
Rio de Janeiro développées dans le sol au voisinage du fût du pieu. Une
RJ - 21945, Brazil. discussion est présentée sur la modification de l'état de
contrainte provoquée par la mise en place initiale du
pieu.
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REVUE FRANÇAISE DE GÉOTECHNIQUE
N° 65
1er tnmestre 1994
1 Le présent travail repose sur les résultats d'une
recherche menée sur le comportement du sol au voisi-
Introduction nage du fût du pieu pendant son chargement axial. On
a utilisé la méthode des éléments finis et deux modèles
L'évaluation du frottement latéral limite mobilisable classiques de sol. Le travail avait deux objectifs:
le long d'un pieu installé dans une argile est un sujet - analyser la performance des deux modèles numé-
controversé depuis longtemps, et a attiré l'attention de riques pour l'étude d'un problème géotechnique parti-
nombreux chercheurs. Traditionnellement, le frottement culier;
latéral a été mis en relation avec la résistance au cisaille-
ment non drainée du sol à laquelle est appliqué un fac- - examiner le développement des contraintes et de la
teur ex de façon à prendre en considération les effets rupture du sol au voisinage du fût du pieu au cours de
d'installation (Tomlinson, 1957 ; McClelland, 1969; chargement drainé et non drainé.
Wroth, 1972). Cette technique est appelée cc Méthode Une discussion sur les états de contrainte induits
Alpha)). par le processus d'installation du pieu est aussi présen-
Chandler (1968) a suggéré, pour la première fois, tée.
que le frottement latéral mobilisable le long d'un pieu
correspondait à un cisaillement pur le long du fût et a
proposé que son calcul soit fait à partir des contraintes '1
effectives initiales (j' ho et (j'va' existant dans le sol au
repos:
Description des modèles utilisés
"Cf == (j'ho tan <1>' == (j'va Ka tan <1>' (1) et de la technique
Cette idée a été appuyée par Burland (1973), qui a de résolution numérique
réécrit l'équation (1) sous la forme suivante:
Deux logiciels de calcul basés sur la méthode des élé-
"Cf == ~ (j'va (2) ments finis: PROGEO et CRISP ont été utilisés. PROGEO
L'utilisation de l'équation (2) correspond à la est destiné à simuler divers problèmes géotechniques à
méthode dite cc Méthode Bêta )). partir d'un modèle de sol élastique non linéaire et uti-
L'expression (1) implique que: lise une résolution incrémentale. Ce logiciel présente
les autres caractéristiques suivantes:
- des surpressions interstitielles ne sont pas générées
pendant le chargement du pieu; - possibilité de simuler des conditions non drainées en
contraintes totales ou effectives (dans le cas des
-la rupture survient sur un plan vertical par un méca- contraintes effectives, les surpressions interstitielles
nisme de glissement simple. sont calculées en utilisant les paramètres ex et ~ de
En examinant l'état des contraintes dans le sol au voi- Henkel) ;
sinage du fût du pieu, Parry et Swain (1977a, 1977b) ont - la solution incrémentale utilise un schéma de type de
observé que les conditions de rupture sont d'abord réa- Runge-Kutta (à deux pas) ;
lisées sur un plan incliné en relation avec le plan verti-
cal et que, pour que la rupture se produise sur le plan - utilisation d'un élément isoparamétrique à 8 nœuds.
vertical, une rotation des contraintes principales est En accord avec le modèle élastique non linéaire uti-
nécessaire. D'après cette hypothèse, des équations ont lisé, le module tangent initial E i est lié à la contrainte
r
été suggérées pour la résistance des argiles normale- moyenne effective par l'équation:
ment consolidées et surconsolidées. Lopes (1979), par
des analyses utilisant la méthode des éléments finis et un
modèle élastique non linéaire, a observé que le sol au
Ei = Kaal a;:t (3)
-------- /
~
E
o
o
/
o
~ ~
/
/
E
-----
------
o
o
Lf)
~.25 m
\ 25.00 m 0.0
Su
25.0
kPa )
Maillage d'éléments finis; profils des contraintes initiales et des propriétés mécaniques.
Finite element mesh, stress and property profile.
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1er trimestre 1994
Les paramètres classiques à prendre en compte dans Les analyses non drainées basées sur le programme
le programme PROGEO ont été définis à partir de ceux CRISP ont été initialement faites en utilisant l'élément
adoptés pour le programme CRISP et sont présentés standard (quadrilatéral de déformation linéaire). On a
dans la deuxième colonne du même tableau. constaté la génération de surpressions interstitielles
Le profil des propriétés et des états de contraintes ini- anormales à proximité de la pointe du pieu. Pour
tiales avec Ka == 0,61 sont présentés sur la figure 1 à par- résoudre ce problème on a utilisé des éléments qua-
tir des paramètres du tableau 1. drangulaires pour la consolidation, qui ont donné de
bons résultats.
Les courbes charge-déplacement pour Ka == 1,0 sont
représentées sur la figure 3. On observe que les der-
Analyses non drainées nières étapes du chargement, correspondant à la charge
de rupture obtenue avec l'analyse en contraintes totales
Six configurations ont été étudiées, dans le cas non- et avec l'analyse en contraintes effectives, sont très
drainé, qui sont présentées dans le tableau II. Malgré le proches et un peu en dessous de celles obtenues avec
fait que la valeur Ka == 1,0 ne soit pas très réaliste pour la solution élasto-plastique.
une argile normalement consolidée, ce cas a été étudié
pour évaluer la rotation des contraintes dans le sol au
voisinage du fût du pieu. Pression sur la tete kPa)
0 200 400 600 800 1000 1200
Pour la sélection du nombre d'incréments à appli- 0
ci
quer en tête du pieu, une étude a été faite des effets du
nombre d'incréments sur la courbe charge-déplace-
ment obtenue. Les résultats sont présentés sur la C? KO'= 1.0
0
figure 2. Pour le programme CRISP, on a sélectionné une ..-
0
ci
EO L()
E o.
'-..-/N
c
UJ 0 Ko'= 0.61
E ci
UJO
ü .
o 0
Cil")
UJ
o E 0
E ci
o '-o..-/N
ci G-e-eB-E) 24 x 25 kPa + 60 x 5 kPa C
~
GB-B-B-fJ 35 x 25 kPa UJ
~ 18 x 50 kPa E
UJ 0
~ 9 x 100 kPa Ü
0 ci
(il")
C? IUJ
o
L() 0
0
fIG. 2 Influence du nombre d'incréments sur la ci
~
courbe charge-déplacement. CRISP -
Chargement non-drainé, K'o = 0,61.
Influence of the number of increments on the 0
U1 PROGEO - Contraintes totales 1,0 Les chemins de contraintes suivis par les éléments au
voisinage du pieu pour Ka == 1,0 sont montrés sur les
U2 PROGEO - Contraintes totales 0,61
figures 4 à 6. En observant les chemins de contraintes
U3 PROGEO - Contraintes effectives 1,0 totales, on peut remarquer que les conditions de char-
gement au voisinage du fût du pieu sont très proches
U4 PROGEO - Contraintes effectives 0,61 d'une condition de cisaillement pur. Les chemins de
U5 CRISP - Contraintes effectives 1,0 contraintes effectives se déplacent vers la gauche, ceci
résultant de l'évolution des surpressions interstitielles au
U6 CRISP - Contraintes effectives 0,61 cours du chargement.
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1
=: 1
~ i
, C· + '-::3 > . ;
"",l,'""",\;"lY
12::10
'"Po,
140(, '6('0
00 40 (, 60 a
1
800
j i 1 1
~ton-l(sin0')
=
0,
1 cil
~] ,2 '..-
20.0 400
l al' + 0'3' ) / 2
60.0
(kPo)
J~,5" "",,'",,\
60.0 800
,4" "
100.0
"""'"
( Cl + 0'3 ) / 2
120.0
(kPc \
~o"
1"00
, ,:
i
i
60.0
~
.- .
/
~~~
Ka'
h5
" 5
"-
............
4
.3 .......
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Les courbes de chargement obtenues pour Ka = 0,61 Analyses drainées.
sont représentées sur la figure 3.b ; les chemins de Drained analyses.
contraintes correspondants suivis par les éléments
proches du pieu sont montrés sur les figures 7 à 9. La
charge de rupture obtenue avec la solution élastique
non linéaire est beaucoup plus faible que celle obtenue D1 PROGEO 1,0
avec la solution élasto-plastique. Les contraintes déve- D2 PROGEO 0,61
loppées sur un élément au voisinage du fût du pieu
(montré pour une profondeur de 6,5 m sur la figure 10) D3 CRISP 0,1
en explique les raisons: la contrainte de cisaillement sur D4 CRISP 0,61
le plan vertical dans une solution élastique non linéaire
est beaucoup plus basse à la rupture. Dans cette solu-
tion, quand les conditions de rupture sont réalisées dans
l'élément (c'est-à-dire lorsque le cercle de Mohr cor-
respondant touche la ligne de rupture), l'élément se
rompt, et la contrainte de cisaillement sur le plan verti- Les courbes charge-déplacement obtenues sont pré-
cal conserve la valeur qu'elle avait au début de la rup- sentées sur la figure 11 pour Ka = 1,0 et Ka = 0,61. Pour
ture. Cependant, dans une solution élasto-plastique les Ka = 1,0 les charges de rupture obtenues avec les deux
conditions de rupture sont réalisées avec une rotation logiciels sont très proches alors que pour Ka = 0,61 la
des contraintes principales de telle sorte que la charge de rupture obtenue avec la solution élastique
contrainte de cisaillement maximale survienne sur un non linéaire est bien plus faible que celle correspon-
plan vertical. Dans la solution élastique non linéaire, le dant au modèle de Cam-Clay modifié.
problème est traité comme un problème à vitesse de Les chemins de contraintes suivis pour des éléments
contrainte imposée alors qu'en fait c'est un problème à situés au voisinage du pieu sont montrés sur les figures
vitesse de déformation imposée. Ainsi, la cinématique de 12 à 15. Les conditions de chargement avec une solution
la rupture n'est pas prise en compte dans le cas de l'élas- élastique non linéaire sont de type cisaillement pur
ticité non linéaire. D'un autre côté, avec la solution (contrainte moyenne constante alors que dans la solu-
élasto-plastique, la cinématique de la rupture est prise tion élasto-plastique on observe une réduction de la
en compte. contrainte moyenne d'environ 20 0/0.
Comme dans le cas non drainé, le frottement latéral
fi obtenu pour Ka = 0,61 pour la solution élastique non
linéaire est considérablement plus faible que celui
Analyses drainées observé pour la solution élasto-plastique, et ceci est dû
à nouveau à la rotation des contraintes principales
Quatre configurations ont été analysées dans le cas comme conséquences de la cinématique de rupture
drainé, comme indiqué dans le tableau III. (Fig. 16).
10 T 10 T
Su ",/
Su
/ ,
", , ,
/
PROGEO - A.CT. /
/ PROGEO - A.C.T.
5 5 Ko' =0,61
Ko' = 1,0
/
/
/
Txz ,,
/
/
/
45 " Œ a
0 " 0
70 75 80 //Œ
3 ŒHO =Œva a 65 70 75
Œ3 aHO Œvo ~
ax Œx
T 10
1:
10
CRISP CRISP
Ka' =1,0 5 Ko' =0,61
5
T xz
a cr
0 0
0 5 1»/a3
(T'
ur" ŒHO=<T~O 0 /10 Œj
cr~
ŒHo al'
4' Œ~o
x " -r
10 l' 10
cr cr
0 0
0 (TI"
1 ŒHO =cr~o 0 5 (f~o
<T~
Développement des contraintes dans un élément au voisinage du fût pendant un chargement non-drainé.
Stress development in an element adjacent ta the pile shaft (depth=6.50 m) in undrained loading.
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Pression sur 10 tete kPa)
0 200 400 600 800 1000 1200
0
ci
0
ci
E
E ci
0
~"
'-..../N
C(1)
E
(1)
u 0
0 ci
Cil")
\(1)
0 40.0 60.0
( al' + 03' ) / 2 (k?o)
0
ci
'<t ~ PROGEO
Chemins de contraintes effectives dans
~CRISP des éléments au voisinage du pieu.
Analyse élastique non linéaire - K'o = 1,0.
0 Effective stress paths in elements close ta the
ci
L() pile. Non linear elastic analysis - Drained-
K'o = 1.0.
0 Ko ' = 0.61
ci
E0
E ci
'-..../N !
c
(1)
1
E
(1)
0
u
0 ci
Cil")
\(1)
0
1
0 !
ci
'<t l'I i 1 1 1 Iii 1 1 1
p' (kPo)
0
ci Chemins de contraintes effectives dans
L()
des éléments au voisinage du pieu.
Analyse élasto-plastique, modèle Cam-
Courbes charge - déplacement. Analyse Clay, modifié. Cas drainé - K'o = 1,0.
drainée. K'o = 1,0 et K'o = 0,61. Effective stress paths in elements close to the
Load-settlement curve. Drained analyses. K'o = pile. Elasto-plastic analysis - Mad. Cam-Clay-
0.1 and K'o = 0.61. Drained - K'o = 1.0.
r
!
/ Ka'
~ton-l (sin
PROGEO / / " L
10 / "", 10
",
/
Ko'=1,O /
0 / PROGEO
/
/ "" , l
Ko =0,61
"
."
..... ..,
",
/ 5
5 ..... 'xz
/
/
""
/
/ "",
/ .... ..... cr
/ 45 0 ....
0
10 15 20 cri cr'HO= cr VO cri'" 10 cr HO cr~O
cr.. . . .
/ 3 1
(f~ crIX
CRISP T
10 10
Ko' : 1,0
CRISP
0
..... 5 Ko' =0,61
5 ..... .....
cr cr
0
0
15/ cr; crix al" 0 5 a
alxHo
20
10 cr~=(f~o 1
fiG. 16 Développement des contraintes dans un élément au voisinage du fût pendant un chargement drainé.
Stress development in an element adjacent to the pile shaft (depth=6.50m) in drained loading.
0'
0.0
p' \ kPc j
1
Sur la figure 17, les chemins de contraintes effectives
sont représentés pour un élément au voisinage du pieu Discussion sur les effets
à une profondeur de 6,50 m (il s'agit de l'élément 4 qui
apparaît sur les diverses figures représentant les che-
d'installation du pieu
mins de contrainte). Pour les sols ayant un degré de Randolph et al. (1979) ont réalisé des études théo-
surconsolidation supérieur à 1,0 les chemins de riques et numériques sur l'effet de l'installation du pieu
contraintes effectives sont verticaux quand le chemin de dans de l'argile et de la consolidation radiale qui s'en
contrainte est à l'intérieur de la surface d'écoulement; suit. Le modèle Cam-Clay modifié a été adopté pour le
quand la surface d'écoulement est atteinte, le chemin de sol, et la pénétration du pieu a été modélisée par l'ex-
contrainte change de direction et se dirige vers l'état cri- pansion d'une cavité cylindrique, avec une hypothèse de
tique. Ceci est en accord avec le modèle Cam-Clay modi- déformations planes (pas de déformations dans la direc-
fié. Le logiciel satisfait aussi bien les conditions imposées tion verticale). Les auteurs ont conclu que, pendant l'ins-
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L
tallation du pieu, le sol près du pieu est totalement rema- au cisaillement non drainée Su et termine dans le
nié et, qu'après la dissipation des surpressions intersti- domaine surconsolidé, ou n'a pas d'augmentation de Su
tielles engendrées, on observe une augmentation de la et termine dans le domaine normalement consolidé.
résistance au cisaillement non drainée (Su) par rapport Les chemins de contraintes présentés sur la figure 18
à la résistance non drainée initiale (Sua). L'état de sont des cas extrêmes des possibilités étudiées. En
contrainte final est donné par cr'r = 5 Sua et cr'e = 3 Sua' admettant n'importe quel type de relation entre les
indépendamment de la valeur de l'OCR avant l'installa- vitesses de consolidation et de relâchement des
tion du pieu. contraintes, un sol surconsolidé peut, à long terme, se
L'hypothèse de l'état de déformations planes conduit trouver en 1, point d'une ligne liant D' à E'. La théorie de
à des valeurs des contraintes verticales beaucoup plus l'expansion d'une cavité cylindrique avec l'hypothèse
grandes que les contraintes géostatiques pour les sols d'un état de déformations planes sur l'axe ne satisfait pas
surconsolidés. Au niveau du terrain et à long terme, on les conditions de long terme pour les sols surconsolidés.
s'attend à un relâchement de cr'y accompagné ou non
d'un relâchement de cr' r et de cr'e. Le chemin de
contraintes pour deux sols présentant des OCR diffé- :,
rents près du pieu à la même profondeur, dans les
phases de repos, d'installation, de consolidation et à Conclusion
long terme sont montrés sur la figure 18. Dans cette
situation, les sols ont des valeurs de Su différentes. Dans La comparaison de deux solutions numériques
les deux cas de chemins de contraintes, les points A, B, basées sur l'utilisation des éléments finis, et de deux
C (ou A', B', C') représentent les phases de repos, d'ins- modèles de comportement, l'un élastique non linéaire et
tallation et de consolidation, suggérées par Randolph et l'autre élasto-plastique, a permis de mettre en évidence
al. (1979). Les points D, D'et E' représentent des états des différences considérables entre les analyses drainées
possibles de contraintes à long terme en admettant que et non drainées de pieux chargés axialement et instal-
la contrainte verticale effective cr'y devienne égale aux lés dans une argile surconsolidée.
contraintes géostatiques. Pour le modèle élastique non linéaire, le frottement
latéral maximal mobilisable le long du pieu est fortement
dépendant de l'état de contraintes initial (c'est-à-dire
de la valeur de Ka), alors que pour le modèle élasto-
plastique (Cam-Clay modifié) la contrainte de cisaille-
ment maximale est approximativement indépendante
de la valeur de Ka. Pour ce dernier type de solution, la
rotation des contraintes principales est toujours proche
" de 45°, la contrainte de cisaillement maximale surve-
/
/ "" " "-
\ nant sur le plan vertical et étant approximativement
1 \
/ \
\
égale à la contrainte de cisaillement maximale. Pour la
/
/ \ solution élastique non linéaire, la rotation des
1 \
1 "
\ contraintes principales est inférieure à 45° pour une
/
1
\
\
valeur de Ka différente de l'unité, et la contrainte de
\ cisaillement sur le plan vertical est plus faible que la
contrainte de cisaillement maximale. Cette différence
p' ( kPo )
peut être expliquée par une meilleure adéquation du
FtG.18 Chemins de contraintes effectives dans un modèle élasto-plastique au problème étudié. Ce dernier
élément au voisinage du pieu par modèle satisfait en effet les conditions cinématiques du
Randolph et al. (1979) (points A, B, C ; A',
B', C') et avec la considération de la problème qui n'est pas un problème à vitesse de
relaxation de la contrainte verticale contrainte imposée mais à vitesse de déformation impo-
(points D ; DI, El). sée, le pieu étant beaucoup plus rigide que le sol et pré-
Effective stress paths in an element adjacent to sentant seulement des déformations verticales.
the pile staft as predicted by Randolph and al
(1979) (points AI BI C; A'I B'I CI) and En se basant sur les résultats de cette étude, on peut
considering relaxation of vertical stress (points observer que la valeur de a dans la cc Méthode Alpha ))
D;D'/ E'). n'est pas affectée par l'état de contraintes avant le char-
gement du pieu. La valeur de a est affectée seulement
par des variations de résistance au cisaillement du sol
Pour un sol normalement consolidé, l'état de pendant l'installation et la consolidation du sol qui s'en
contrainte proposé par Randolph et al. (1979) (point C) suit.
est proche de l'état de contrainte à long terme (point D).
Pour un sol surconsolidé, l'état de contrainte proposé Le programme CRISP, basé sur l'utilisation du
(point C') amène à un état de contrainte beaucoup plus modèle Cam-Clay modifié, donne de bons résultats pour
grand que l'état de contrainte géostatique. Dans cette l'argile surconsolidée avec des valeurs de OCR com-
situation, le sol est soumis à un relâchement de cr' y avec prises entre 1,0 et 3,0.
un relâchement proportionnel de cr'r et de cr'e, se diri- Les variations de contrainte induites dans le sol par
geant vers le point D', ou, alternativement, sans relâ- l'installation du pieu et la dissipation des surpressions
chement de cr'r et de cr'e se dirigeant vers le point E'. Ce interstitielles résultantes peuvent être représentées par
relâchement peut être rapide par rapport à la consoli- un modèle d'expansion de cavité cylindrique avec une
dation (chemins B'D'et B'E') ou peut être lent par rap- hypothèse de déformations planes par rapport à l'axe du
port à la consolidation (chemin B'C'D' et B'C'E'). Il existe pieu. Cependant, l'état de contraintes à long terme prévu
deux possibilités qui dépendent de la relation entre les pour des sols surconsolidés est incompatible avec le
vitesses de consolidation et de relâchement des relâchement des contraintes verticales dû à la surface
contraintes: le sol subit une augmentation de résistance libre.
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