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MANUEL D’INFORMATION ET D’EDUCATION EN MATIERE

D’ACCES A l’INFORMATION PUBLIQUE AU NIGER

I. Contexte et Justification

I.1 Contexte

Le projet de recherche en droits humains à l’ENAM est une partie de la


composante recherche du partenariat entre l’Université Abdou Moumouni de
Niamey à travers la Faculté des Sciences Economiques et Juridiques (FSEJ) et
l’Institut Danois des Droits de l’Homme (IDDH).

Après les trois premières phases de coopération, la FSEJ et l’IDDH ont jugé
nécessaire d’élargir l’expérience à d’autres institutions de l’Etat tout en faisant
de la FSEJ la plaque tournante sinon le cœur de l’activité de recherche, de
promotion et de protection des droits de l’homme au Niger. C’est une façon de
créer une nouvelle dynamique en mettant en collaboration des structures et des
acteurs de la chaîne des droits de l’homme.

Ainsi, une première expérience a concerné la Police Nationale à travers le Projet


FSEJ/IDDH/Police Nationale dans le cadre d’un Projet d’élaboration d’un
manuel de formation en droits humains à l’usage de la Police Nationale. Le
projet de la Police concernait directement l’Ecole Nationale de la Police (ENP).
Il vise à intégrer les valeurs des droits de l’homme dans le curriculum et dans la
formation initiale des policiers. Accessoirement, le projet de manuel a concerné
la formation continue des policiers sur le terrain.

La coopération avec la Police Nationale a fortement été soutenue par le


Ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation (MID) et par la Direction
Générale de la Police Nationale (DGPN) tout au long de la phase d’élaboration
du manuel de police et des guides en droits humains. Pour une première fois, un
partenariat a su utilement mettre ensemble des acteurs du monde universitaire,
de la police nationale et surtout du milieu des ONG pour développer un outil
essentiel à l’intégration des valeurs de droits humains dans la formation et les
activités des policiers.

Après cette expérience concluante, la FSEJ et l’IDDH ont décidé de poursuivre


dans le cadre de la quatrième phase de coopération, l’appui à d’autres acteurs
étatiques et non-étatiques. C’est dans cette logique que les Forces Nationales
d’Intervention et de Sécurité (FNIS) et l’Ecole Nationale d’Administration ont
bénéficié de l’appui de la FSEJ et de l’IDDH.

L’appui à l’ENAM rentre directement dans l’une des attributions statutaires de


l’école à savoir la recherche action et appliquée en matière administrative. Le
partenariat FSEJ/IDDH/ENAM prendra ainsi forme en 2004. C’est un appui
utile à l’ENAM parce que, depuis quelques années avec, les difficultés de
différentes natures, la Direction de la Recherche est restée inactive dans un
domaine où les besoins de recherche sont évidents.

La phase a permis de doter la Direction de la Recherche d’un local équipé et


documenté, de renforcer les capacités des enseignants et de réaliser des activités
de recherche en droits humains. A ce niveau, un Coordonnateur Scientifique,
Enseignant-chercheur et Expert en matière de recherche, a été choisi pour
appuyer les enseignants dans le cadre des activités de recherche. En plus, le
partenariat FSEJ/IDDH/ENAM s’est beaucoup intéressé à la question de l’accès
à l’information publique. Une étude en matière d’accès à l’information publique
a été menée. Conséquemment, un groupe de travail a été mis en place pour
élaborer et conduire toutes les activités entrant dans le cadre de l’accès à
l’information publique. Des ateliers ont été organisés à l’endroit des agents de
l’administration et a concerné aussi bien le niveau central que le niveau local
pour accompagner la gouvernance locale qui, depuis 2004, est rentrée dans sa
phase active avec les élections communales réalisées et la mise en place des
différents conseils municipaux (le Niger compte à ce jour 265 communes
urbaines et rurales).

Malgré la modestie des résultats réalisés, l’IDDH a décidé, dans le cadre de la


nouvelle phase de coopération, de continuer le partenariat avec l’ENAM. Dans
cette nouvelle démarche, la coopération se fera sans intermédiaire, c’est-à-dire
qu’elle sera directe entre l’ENAM et l’IDDH. L’IDDH, tout en préservant
l’essentiel du partenariat, a décidé de centrer son appui technique autour de
l’accès des citoyens à l’information publique. C’est un sujet nouveau qui, au-
delà du Niger, est au centre des préoccupations des acteurs des droits de
l’homme.

I.2 Justification

Le projet d’élaboration d’un manuel d’information et d’éducation est


complémentaire des activités développées lors de la précédente phase du
partenariat FSEJ/IDDH/ENAM au cours de laquelle l’accès à l’information
publique a bénéficié d’un important appui. Ainsi, plusieurs activités ont été
réalisées.

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Dans un premier temps, une étude sur « La législation, les politiques et pratiques
en matière d’accès à l’information publique » a été réalisée pour faire l’état des
lieux sur les textes, les politiques adoptées et menées ainsi que sur les pratiques
en matière d’accès des citoyens à l’information publique.

L’étude a relevé de nombreuses insuffisances tant au niveau de la


réglementation qu’au niveau des politiques et des pratiques en matière d’accès à
l’information publique. Suite aux conclusions de l’étude, l’IDDH a bien voulu
poursuivre son appui à des activités dans le domaine. C’est ainsi qu’un comité a
été mis en place pour réfléchir et conduire les activités concernant ce volet.

Le travail mené a permis d’organiser deux (2) séminaires sur l’accès à


l’information publique. Ces séminaires ont produit des résultats appréciables
parce qu’ayant permis de regrouper autour d’un sujet sensible et de
préoccupation nationale les acteurs étatiques et les représentants des
organisations de la Société civile nigérienne. Les participants ont été unanimes à
reconnaître qu’il y a nécessité de poursuivre les efforts dans le domaine en dépit
des quelques initiatives prises par les pouvoirs publics pour améliorer le niveau
d’accès des citoyens à l’information publique. Il y a aussi, les comportements
des agents de l’Etat qui est un facteur non négligeable de la difficulté des
populations à accéder à l’information publique. A tout cela, s’ajoute l’ignorance
des populations qui est une difficulté supplémentaire pour reconnaître et garantir
le droit à l’information et aux documents administratifs.

Le contexte de démocratie et d’Etat de droit ne saurait s’accommoder d’une


situation où les insuffisances et les comportements des acteurs peuvent
constituer un obstacle majeur à la jouissance d’un droit aussi important que celui
de l’accès des populations à l’information publique. La culture de la bonne
gouvernance et de la transparence exige aujourd’hui que soient développés des
outils permettant aux populations de mieux s’informer et à l’administration
d’accroître son niveau d’accessibilité et de transparence.

L’ENAM, en tant qu’école de formation administrative, économique et


judiciaire, ne peut rester insensible à la situation. Elle se propose de mettre toute
son énergie et tout son savoir-faire à l’amélioration des textes, des politiques et
des pratiques en matière d’accès à l’information publique. Indépendamment, elle
se propose de développer un manuel d’information et d’éducation en matière
d’accès des particuliers à l’information publique pour accroître le niveau
d’information, de transparence et surtout de sollicitation des services publics par
les populations.

II. Cibles du projet

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Le projet concernera différentes catégories d’acteurs à la fois étatiques et non-
étatiques :

• les Institutions étatiques directement concernées par l’accès à


l’information publique (cabinet du PM, Secrétariat Général du
Gouvernement/SGG, Ministères et autres administrations) :
• les services décentralisés et déconcentrés de l’Etat ;
• les responsables des services de communication, des archives et de la
législation ;
• les fonctionnaires et agents de l’Etat et des collectivités publiques ;
• les enseignants de l’ENAM ;
• les acteurs des organisations concernées par la question de l’accès des
particuliers à l’information publique ;
• les populations d’une manière générale.

III. Objectif général

L’objectif général du projet est de développer un outil (Manuel/Guide)


d’Information et d’Education en matière d’accès à l’information publique pour,
d’une part, améliorer le niveau d’accès des particuliers aux documents
administratifs et d’autre part, amener un changement de comportement au
niveau des agents de l’administration tant au niveau national qu’au niveau local.

IV. Objectifs spécifiques

Les objectifs spécifiques du projet sont :

• amener les pouvoirs publics, notamment le Cabinet du Premier Ministre à


s’impliquer dans le processus ;
• mettre en place un groupe de travail chargé du développement de l’outil
d’information et d’éducation ;
• enrichir le document d’étude sur la législation, les politiques et les
pratiques en matière d’accès à l’information publique ;
• proposer au gouvernement des textes d’amélioration des conditions
d’accès à l’information publique ;
• mener des activités d’information et d’éducation au sein de
l’administration et à l’endroit des particuliers ;
• intégrer dans le programme/curriculum de formation à l’ENAM des
modules sur l’accès à l’information publique ;
• amener l’ENAM à être le point d’ancrage des activités de promotion de
l’information publique au Niger.

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V. Résultats Attendus

Les résultats attendus du projet sont :


• un outil d’information et d’éducation en matière d’accès à l’information
publique est développé ;
• les pouvoirs publics sont impliqués dans le processus de développement
et d’éducation de l’outil d’accès à l’information publique ;
• un groupe de travail chargé du développement de l’outil d’information et
d’éducation est mis en place ;
• le document d’étude sur la législation, les politiques et les pratiques
enrichi ;
• des propositions d’amélioration de la législation, des politiques et des
pratiques en matière d’accès à l’information publique formulées ;
• des activités d’information et d’éducation au sein de l’administration et à
l’endroit des particuliers menées ;
• des modules sur l’accès à l’information publique intégrés dans le
curriculum de la formation à l’ENAM.

VI. Les indicateurs de performances et de risques

 Les indicateurs de performances à ce niveau sont :

• le document de projet ;
• le groupe de travail ;
• les outils développés ;
• les rapports périodiques ;
• les rapports de formation, d’information et d’éducation réalisés ;
• autres types de rapports d’activité (réunions, missions) ;
• le document d’étude réactualisé ;
• la décision d’intégration du module dans le curriculum de la
formation ;
• les modules de formation ;
• les documents de proposition d’amélioration de la réglementation,
des politiques et des pratiques en matière d’accès à l’information
publique

 Les indicateurs de risques sont les menaces à la conduite du partenariat :

• non satisfaction dans la conduite du partenariat ENAM/FSEJ ;

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• incapacité de l’ENAM à tenir ses engagements ;
• absence d’une volonté politique de la part des pouvoirs publics ;
• cas d’instabilité politique ou de remise en cause du processus
politique.

VII. Méthodologie

 Mise en place d’un Groupe de travail :

Un groupe de travail composé de cinq (5) membres est mis en place par la
Direction Générale de l’ENAM. Les membres du groupe doivent être
désignés selon leur compétence dans le domaine de l’accès à l’information
publique, de leur expertise en droits humains, mais aussi en matière
d’élaboration d’outils d’information, de formation et d’éducation dans le
domaine des droits de l’homme. Le Groupe de travail aura pour mandat, sous
l’autorité du Directeur général de l’ENAM et la supervision de la Direction
de la Recherche (DR) principalement, d’élaborer un outil d’information et
d’éducation en matière d’accès à l’information publique, de participer aux
activités d’information, de formation et d’éducation. Il sera également
associé à la réactualisation du document d’étude sur la législation, les
politiques et les pratiques en matière d’accès à l’information publique. Il
proposera au DG de l’ENAM et à la Direction de la Recherche des activités
de renforcement du cadre notamment en matière de recherche de
financements complémentaires pour assurer la réalisation du projet.

 Activités à conduire

Plusieurs activités sont liées au développement du document


d’information et d’éducation en matière d’accès à l’information publique. Elles
vont du démarrage de l’activité à la mise en œuvre de l’outil d’information et
d’éducation :

• définition des étapes du processus ;


• élaboration du draft de document d’information ;
• organisation des séminaires dans le cadre du développement de
l’outil d’information et d’éducation ;
• actualisation de l’étude ;
• recensement des textes, des politiques et des pratiques d’accès à
l’information publique ;
• publication de l’outil d’information ;
• définition de la mise en œuvre de l’outil d’information et
d’éducation ;

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• réalisation des activités d’information et d’éducation ;

VIII. Chronogramme d’activités

Activité 2007 2008


Constitution du groupe de travail Juin
Définition des étapes du processus
Recensement des textes, des politiques et des
pratiques d’accès à l’information publique
Actualisation de l’étude
Elaboration du draft de document
d’information
Premier séminaire :discussion de la
proposition du document
Intégration des amendements du premier
séminaire
Rédaction de la version finale

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