Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
ET LE DIOCESE DE BAZAS
1
Cf. BERTRAND L., pss, Histoire des séminaires de Bordeaux et Bazas, 1894, T. III, p. 60 ; il mentionne aussi
l'acte de sépulture. D'autres sources indiquent son décès le 16 juin 1792 ; voir, par exemple :
http://www.assemblee-nationale.fr/histoire/doyens.pdf.
2
LEBON Henri, "Sur les traces du B. P. Chaminade (16). L'Administration du diocèse de Bazas (1800-1802)", in :
Apôtre de Marie, Nivelles, Havaux-Houdart, 1927, XVIII° année, n° 192.
3
LEBON H. "Sur les traces …, op.cit., p. 412. La lettre continue en demandant des conseils sur la conduite à tenir
vis-à-vis des prêtres ordonnés par Mgr Pacareau durant son ministère comme évêque constitutionnel de
Bordeaux.
Administrateur du diocèse de Bazas
C'est dans la même période qu'il accepte la charge d'administrateur du diocèse de Bazas, à la
demande de Mgr de la Tour du Pin, archevêque d'Auch dont dépend alors ce territoire4. Mgr de la
Tour du Pin connaît de longue date le P. Chaminade ; il l'a orienté vers Saragosse alors qu'il était lui-
même en exil.
Il n’y a que dix-huit mois environ que le saint Archevêque d’Auch me força en quelque
manière d’accepter l’administration de ce diocèse. Par le tendre et respectueux dévouement
que j’ai pour lui, et plus encore, par l’amour que Dieu m’a inspiré pour son Eglise, je cédai à
ses pressantes invitations, et je réunis cette pénible charge aux nombreuses occupations que
m’offrait l’état de la ville de Bordeaux et le délaissement surtout de la jeunesse.5
Dans un diocèse, un administrateur est nommé par le Saint-Siège, en l'absence d'un évêque, pour
assurer la juridiction ordinaire du diocèse ; l'étendue de son autorité et ses limites sont fixées par le
droit de l'Église. Sous l'ancien droit, l'Administrateur était parfois nommé par le Métropolitain, ce qui
fut le cas du P. Chaminade, sans doute en raison des circonstances particulièrement difficiles de
l'époque.
La tâche à mener
Elle consiste essentiellement à
faciliter la remise en route du diocèse, resté huit ans sans évêque
remettre en place l'administration, tout document écrit de l'évêché antérieur à 1793 ayant
disparu. Dans l'attente de la nomination d'un évêque, ce travail permettait de déjà préparer
une base et de lui faciliter la pleine prise de possession du diocèse.
Je n’entrerai dans ce moment dans aucun détail sur l’état où se trouve ce diocèse.
J’aurai l’honneur de vous présenter, à votre arrivée, les tableaux des divers
arrondissements, avec tous les renseignements que j’ai pu, jusqu’à ce moment, me
procurer, tant sur les qualités des prêtres que sur les localités des paroisses et l’état
des églises. Quoique j’y travaille, Monseigneur, avec assez d’intérêt, il y aura
beaucoup d’imperfections. Toutes espèces de papiers, jusqu’au pouillé du diocèse,
tout avait été brûlé.6
Le P. Chaminade se rendit certainement souvent sur place, mais l'animation de la Congrégation de
l'Immaculée le retenant à Bordeaux, il nomma trois sous-administrateurs pour assurer le travail
habituel et pour le représenter dans le diocèse durant ses absences. Il s'agissait de M. Fabas,
archiprêtre de Bazas, de M. Pouget, archiprêtre de Saint-Raphaël et de M. Lugat, archiprêtre de
Bazeille.7
Le diocèse de Bazas comptait alors environ 100.000 habitants et 200 communes8. On peut imaginer
l'importance du travail à réaliser et combien grandes ont pu être les difficultés.
Un des aspects de cette tâche consiste à rendre de nouveau utilisables les édifices du culte
malmenés par les troubles du temps de la Terreur et leur désaffection ou la réaffectation à d'autres
fins que la liturgie qui en ont suivi. Un bref courrier du P. Chaminade du 3 février 18029 nous apprend
que la cathédrale saint Jean-Baptiste a pu être remise en état sous la direction des archiprêtres et
sous-administrateurs du diocèse, Fabas et Pouget, qu'il avait chargé de suivre cette question. Il est à
4
La date exacte ne nous est pas connue. Le P. Simler pense que cette nomination s'est faite avant son retour
en France, il ne semble pas que ce soit le cas. Cf. SIMLER Joseph, Guillaume-Joseph Chaminade, fondateur de la
Société de Marie et de l'Institut des Filles de Marie, Paris, Librairie Victor Lecoffre, 1901, p. 126.
5
CHAMINADE G.-J., Lettres, Lettre n. 25 du 19 juin 1802, à Mgr d'Aviau, T. I, p. 35.
6
Idem, p. 35.
7
LEBON H., op. cit., p. 414.
8
LEBON H., op. cit., p. 415.
9
Lettres, T. VIII, n. 24bis.
cette occasion chargé par eux de régler un litige concernant l'indemnité à verser aux prêtres ayant
servi à la cathédrale.
10
Cf. LEBON H.
11
LEBON H., op. cit., p. 415.
12
LEBON H., op. cit., p. 415.
13
Bulle du Pape Pie VII du 3 décembre 1801. Le diocèse s'identifie maintenant avec le département de la
Gironde. Cf. LOIRETTE G., "Bordeaux (Diocèse)", in : BAUDRILLART, Alfred (card.) MEYER A. de, CAUWENBERGH
Et. van, Dictionnaire d'histoire et de géographie ecclésiastiques, Paris, Letouzey & Ané, 1937, T. IX, col. 1189.
(ou bulle du 21 octobre 1801, Ibid., col. 1186).
paroisses)14. Néanmoins, le nouvel archevêque de Bordeaux n'étant pas nommé, le P. Chaminade
continue sa tâche.
Lorsque Mgr d'Aviau prend possession du diocèse, le 25 juillet 180215, le P. Chaminade résigne ses
fonctions qui cessent dès lors, le nouvel archevêque prenant soin désormais de tout le territoire
récupéré sur l'ancien évêché de Bazas.
A. Fétis
14
Cf. BIRON J.-R., "Bazas (Diocèse)", in : BAUDRILLART, Alfred (card.), op. cit., T. VII, col. 65-66.
15
LEBON H., Id., p. 417 ; en contradiction avec la date indiquée par LOIRETTE G., "Bordeaux (Diocèse)", op. cit.,
col. 1186, qui mentionne lui, la date du 9 août.