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Université de Sarajevo

Faculté des Lettres


Département des études romanes

LES TENDANCES DE LA POESIE FRANCAISE DEPUIS LA


SECONDE GUERRE MONDIALE

Osman Hodžić Doc. Dr. Ivan Radeljković

Sarajevo, janvier, 2019


Contenu

Introduction ......................................................................................................................1
La poésie de Résistance ....................................................................................................2
La poésie engagée ..................................................................................................................... 2
De nouvelles exigences éthiques .....................................................................................3
René Chars et l’idée de L’Etre ................................................................................................... 3
Francis Ponge et la problématique du langage ......................................................................... 4
Henri Michaux et ses réflexions sur l’art ................................................................................... 4
La triade contemporaine ..................................................................................................5
Yves Bonnefoy ........................................................................................................................... 5
Philippe Jaccottet ...................................................................................................................... 6
André du Bouchet ..................................................................................................................... 7
Conclusion .........................................................................................................................8
Bibliographie .....................................................................................................................9
Introduction

Préparé par la folie meurtrière de la Première Guerre, la Seconde Guerre


mondiale atteint une intensité dans l’horreur qui surpasse les prévisions lucides des
poètes et artistes les plus vigilants. La Seconde Guerre mondiale n’a pas seulement
changé le cours des vies mais aussi le cours de la littérature, notamment de la poésie.
Pour bien présenter cette époque de l’après-guerre, riche de tendances poétiques,
on est d’abord obligé de connaitre des idées littéraires, philosophiques et politiques qui
dominaient dès la fin de la Première Guerre mondiale. Tous les évènements qui ont
suivi la Première Guerre mondiale changeront l’idée générale de la poésie, même sa
fonction dans un moment donné. Donc, on est obligé de dire qu’après la Première
Guerre mondiale, la politique a changé. Les régimes totalitaires, qui dominaient
L’Europe après la Première Guerre mondiale, ont préparé la Seconde Guerre mondiale
mais aussi, ils ont changé la perception de la poésie et de la littérature. Dès le
commencement de la guerre, un certain nombre de poètes considère la poésie comme un
moyen de combattre, en quelque sorte, ils s’en servent pour évoquer le sentiment
patriotique chez le peuple. Cette fonction, dont on parlera minutieusement plus tard, est
connue comme la poésie engagée de Résistance. Il faut dire que beaucoup de poètes de
Résistance ont un héritage surréaliste mais qu’ils se sont séparés du mouvement
surréaliste pour de diverses raisons. Ce sont notamment deux poètes importants Louis
Aragon et Paul Eluard qui s’étaient engagés dans la poésie de Résistance.
Il est essentiel de mentionner que la plupart des poètes de l’après-guerre, eux
aussi, se sont affirmés au sein du mouvement surréaliste, comme c’est le cas avec
Francis Ponge, René Chars et Henri Michaux. Peu à peu, pour de différentes raisons, la
réflexion de ces poètes change et presque chacun d’entre eux apporte une nouvelle
tendance et une idée révolutionnaire.

1
La poésie de Résistance

La puissance des régimes totalitaires dans les années 1930 grandissait sans
cesse. La civilisation globale et notamment européenne était presque suffoquée par de
nouvelles idéologies de haine. D’autre côté, les poètes cherchaient à faire partie des
combats, soit directement soit indirectement, contre ces régimes pour se libérer de
toutes les contraintes imposées par les occupants. En France, la poésie devenait peu à
peu un moyen de combattre et les poètes s’engageait de cette manière dans la
Résistance.
Cependant, il faut dire que d’autres tendances poétiques n’étaient pas disparues
du tout. Les textes surréalistes continuaient à être publiés pendant et après la guerre,
mais il y avait des surréalistes qui se tournaient vers la poésie de Résistance tels que
Paul Eluard et Louis Aragon. Ces deux poètes, commencent peu à peu à prendre leurs
distances avec le groupe surréaliste et se tournent vers la révolution communiste. Ils
n’écrivent plus des textes automatiques mais la poésie engagée.

La poésie engagée

La forme de la poésie engagée était bien connue et présente dans d’autres


mouvements littéraires en France. C’est notamment le romantisme qui avait des
caractéristiques semblables à la poésie engagée, notamment la forme technique et
théorique des poèmes. C’est-à-dire, la poésie engagée revient aux formes
traditionnelles. On met l’accent sur la versification, la rime, la ponctuation. Les poètes
évoquent un langage clair et systématisé.
On revient à l’idée traditionnelle de la poésie et du message poétique. La
fonction principale de la poésie était d’atteindre le peuple. La poésie ressemblait parfois
même à la propagande. Le but essentiel était de provoquer le sentiment patriotique et de
motiver le peuple dans une occupation.

2
De nouvelles exigences éthiques

Une fois la Seconde Guerre mondiale terminé, la littérature française change


entièrement. Les surréalistes sont déjà dispersés partout dans le monde, leur influence
existe toujours mais elle est affaiblie à un tel point qu’elle ne domine plus dans la
littérature française. Dans les années 1950 et 1960 apparait un grand nombre de
nouvelles tendances qui ont les racines profondément liées aux idées des surréalistes.
Puisque la plupart des poètes, qui émettent leurs idées et leurs tendances dans la sphère
littéraire, ont été soit anciens surréalistes ou soit leurs admirateurs, c’est logique que
leurs tendances aient en quelque sorte quelque chose de commun avec le mouvement
surréaliste.

René Chars et l’idée de L’Etre

Un des innovateurs les plus importants dans la poésie contemporaine était René
Chars. L’ancien surréaliste, qui s’était affirmé dans le groupe surréaliste, s’est éloigné
assez vite de ce groupe. Son objet d’intérêt devient la philosophie, d’autant dire l’être.
C’est-à-dire, peu à peu, Chars s’était orienté vers une philosophie existentialiste
en mettant l’accent sur l’être et sur ce qui reste caché derrière une apparence. Donc, il
propose d’avoir la confiance dans la parole poétique pour révéler ce qui est caché. Il est
essentiel de souligner que cette même tendance existera aussi dans la prose, notamment
chez Sartre qui va s’occuper de la philosophie existentialiste.
Avec un héritage surréaliste Chars a la même confiance dans l’image et
l’inconscient sauf qu’ils soient beaucoup moins psychologiques que chez surréalistes.
Ensuite, il faut dire qu’il répand une nouvelle tendance de la poésie qui devait
s’occuper de la philosophie et d’un sens plus profond. Dès ce moment-là, la poésie et
les poètes s’occupent de plus en plus de la philosophie ainsi que la philosophie
commence à s’occuper de la poésie et de sa puissance cachée.

3
Francis Ponge et la problématique du langage

Francis Ponge, ainsi que René Chars a influencé beaucoup la poésie française.
La nouvelle tendance dont il s’occupe et qu’il répand dans la poésie était connue bien
avant qu’il a commencé à s’en intéresser. On pourrait facilement trouver les annonces
de cette problématique chez Rimbaud, Mallarmé et Reverdy qui, de même manière,
s’occupaient du langage, des mots et des choses.
C’est-à-dire, dès la publication de Parti pris des choses de Pogne, la
problématique du langage devient une philosophie et un aspect très important dans la
poésie. Ponge, donc, se base sur le clivage, existant entre les mots et les choses, qui
éloigne le mot de sa présence actuelle. On peut y percevoir l’idée Mallarméenne qui a
aussi traité cette problématique.
Il est important de souligner encore une tendance de Ponge, qui est vraiment
importante. Malgré qu’il ait été l’ancien surréaliste, il s’opposait au lyrisme parce qu’à
son avis, le lyrisme était le produit de l’idéalisme philosophique. Etant un matérialiste
Ponge refusait la croyance au surnaturel et s’éloigne finalement des surréalistes après la
Seconde Guerre mondiale.

Henri Michaux et ses réflexions sur l’art

Henri Michaux est un des poètes contemporains qui avait en commun avec les
avant-gardes, notamment avec Apollinaire, cette tendance de la réflexion sur l’art et la
peinture. Il considérait que la poésie était un art et il cherchait à la combiner avec
d’autres arts, notamment avec la peinture. Michaux était le peintre de façon qu’il fût
beaucoup plus attaché à l’art que d’autres poètes. Cette tendance s’était répandue dans
la poésie de manière que d’autres poètes pratiquaient cela plus tard.

4
La triade contemporaine

A partir des années 1950, une nouvelle génération de poètes va changer le


paysage de la poésie contemporaine française. C’est la triade des poètes : Yves
Bonnefoy, Philippe Jaccottet et André du Bouchet. Bonnefoy et du Bouchet étaient
associés avec le groupe surréaliste au début de leur carrière professionnelle, mais très
vite, ils se sont détachés de ce groupe presque d’une manière radicale. Ils étaient aussi
associés entre eux mais ils n’ont jamais formé un mouvement ni une école.

Yves Bonnefoy

Yves Bonnefoy est un des plus importants poètes contemporains qui a beaucoup
influencé la poésie moderne française. Il a rencontré des surréalistes en 1937 et
commencé à écrire. Bientôt, Bonnefoy prend ses distances avec le surréalisme en
refusant de signer un des manifestes d’André Breton. Ses recueils et publication étaient
très caractéristiques, difficiles à comprendre, ésotériques et mystiques. Il écrivait des
récits en rêve, des essaies (notamment sur Rimbaud), etc.
Il faut souligner aussi sa prise de position concernant la poésie, sa définition de
la poésie, sa réflexion théorique sur la poésie et sur le langage poétique. De nombreux
poètes vont reprendre cette tendance dans les années 1960.
Ensuite, il est essentiel de dire que Bonnefoy définit la poésie comme une
articulation entre une existence et une parole. Donc, l’influence de Mallarmé chez
Bonnefoy est évident puisque Mallarmé lui aussi traitait cette problématique.

« Je dis: une fleur! et hors de l'oubli où ma voix relègue aucun contour, en tant
que quelque chose d'autre que les calice sus, musicalement se lève, idée même et suave,
l'absente de tous bouquets.»1

1
Mallarmé S., Divagations, v. 251 p. 113.

5
Sa définition, donc, veut dire que le langage comme un système de signes nous
sépare des choses dont on parle. Au contraire, il considère que la parole poétique est
originale et qu’elle devrait nous rapprocher de l’existence.
Pour cette raison, Bonnefoy considérait que la parole poétique, ou la
présentation lointaine des illusions transparentes, se distinguait de la langue comme un
système de signes. Donc, il mettait l’accent sur cette obscurité du langage et critiquait la
mauvaise présence caractérisée par l’image chez surréalistes.
Il faut mentionner aussi le concept dont Bonnefoy s’intéressait. C’est-à-dire, le
concept considérait la finitude et l’infini. La finitude de l’être humain est la mort, de
sorte que la poésie de la finitude était considère comme celle qui garde la conscience de
la mort et qui ne nourrit pas des illusions. L’infini, d’autre côté, représentait la liberté de
la conscience et se basait sur le surréel et illusoire.
Enfin, il est essentiel de souligner que Bonnefoy critiquait aussi la société
contemporaine parce qu’elle n’opérait qu’avec les concepts. C’est-à-dire, la société
observait seulement un aspect d’une chose, son utilité sans la considérant comme un
individu qui a une autre fonction que d’être utile. Donc, il considérait que la poésie avait
cette puissance de nous libérer de cette obsession d’utilité, car à son avis, en voyant
seulement l’utilité, on oublie l’essentiel.

Philippe Jaccottet

Philipe Jaccottet est un poète qui s’est affirmé à partir des années 1950. Sa
poésie était exigeante et difficile à lire. Il y avait chez lui aussi un certain retour vers le
réel mais pas si fort comme chez Bonnefoy et du Bouchet. A la différence de Bonnefoy
et du Bouchet, Jaccottet prétendait de n’avoir jamais été touché par le surréalisme. Il
était traducteur littéraire comme Bonnefoy et traduisait la poésie allemande et italienne.
Pour lui cette traduction possédait une place très importante dans la réflexion sur la
poésie même et sur l’acte d’écrire.

6
André du Bouchet

André du Bouchet est un des poètes qui était très proche à Bonnefoy. Ils se sont
affirmés tous les deux au sein du groupe surréaliste dont ils se sont détache très vite
d’une manière presque radicale. Du Bouchet et Bonnefoy s’intéressaient au réel. C’est-
à-dire, ils cherchaient un retour vers le réel. Cependant, il ne s’agissait pas d’un
réalisme quelconque, c’était plutôt une méfiance envers le langage, l’image et la
puissance évocatrice de la poésie. Donc du Bouchet avec un regard critique et presque
artistique cherchait à travers la parole poétique à toucher le réel tout en sachant que ce
n’était pas si facile puisque le langage était une chose et la réalité une autre. Il était réuni
avec Bonnefoy dans une revue artistique La critique artistique dans laquelle ils ont
collaboré et qu’ils ont rédigé ensemble.

7
Conclusion

Après avoir dénommé les poètes les plus importants de la période de l’après-
guerre, on peut conclure que les années 1950 et 1960 sont caractérisées par une richesse
de tendances poétiques. C’est-à-dire, presque chaque poète de la poésie contemporaine
a sa propre tendance qui enrichit la poésie. La poésie française obtient une nouvelle
fonction en se situant presque dans chaque aspect de la vie moderne, dans la politique,
la philosophie, la langue, la sociologie, etc.
Rappelons-nous encore une fois que la poésie contemporaine était le produit de
différents facteurs comme : les guerres mondiales, la crise sociale, la longue évolution
de la poésie, etc. Donc, elle n’a pas apparu tout à coup comme une apparition mais elle
a réuni de diverses idées philosophiques, littéraires et artistiques.
Il faut dire aussi que le mouvement surréaliste n’a pas cessé d’influencer des
poètes à cause de nouvelles idées parce que ces nouvelles idées n’avaient pas à
suffoquer tout autre type de la poésie.
Comme on a déjà constaté, la poésie de cette période est très diverse ainsi que
les poètes qui la créent. Chacun d’entre eux cherche à exprimer ses idées et à contribuer
à la poésie moderne. Leurs idées bien sûr dépendent de leur perception de la vie et c’est
justement cela qui rend cette poésie si caractéristique et diverse.
On pourrait presque dire que la poésie contemporaine, dans les années 1960 et
les années qui suivront, a au moins un des éléments de chaque période de la littérature.
Au cours de l’histoire, elle a tellement évoluée que son produit final est si divers.

8
Bibliographie:

Disson, A., Turbulences et mutations : la poésie française contemporaine des années


50, version électronique, 2008 ; https://core.ac.uk/download/pdf/38187791.pdf
Jean-Michel Maulpoix, site d’internet ; http://www.maulpoix.net/Habiter1950.html
Mallarmé S., Divagations, version électronique, 2012 ;
https://fr.wikisource.org/wiki/Divagations_(1897)/Texte_entier
Par nas s parnasa, site d’internet ; http://www.par-nas-s-parnasa.com/pjesnici.html

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