Vous êtes sur la page 1sur 19

Synthèse gestion et animation :

I.Module : Introduction ; Emergence des représentations mentales


A. Mise en commun des réflexions :
a. Règles de vie à instaurer :
- Respect total : E + I ; I + I ; I + P ; E + E
- L’entraide
- La bienveillance
- Charte des règles et responsabilités Vie en société
- Le respect du matériel et de la propreté
- La communication libre, mais cadrée
- L’acceptation des autres et de soi
- L’organisation

b. Raisons de chahutassions :
- Manque d’autorité et de mise en application des règles
- Trop de temps creux
- Manque d’attention (activités non motivantes)
- Activités non adaptées
- Mauvaise organisation spatiale / temporelle
- Envie d’attirer l’attention
- Enfants à problèmes comportementaux (dernier recours)

c. Mettre les enfants bien en classe :


- Être à l’écoute des demandes et émotions = faire preuve d’empathie
- Respecter la cohésion de groupe
- Favoriser l’autonomie des enfants
- Avoir une classe accueillante et esthétiquement agréable
- Être bienveillante et rire avec les enfants
- Faire des activités de relaxation, de bien-être ou de psychomotricité si nécessaire
- Reconnaitre les enfants en tant qu’individus
- Offrir son espace personnel à chaque enfant

d. Comment améliorer son autorité :


- Être ferme sans crier
- Avoir des chartes de règles et poser ses limites
- Se tenir à ce qu’on dit et savoir dire non !
- Être un chef démocratique (décider de sanctions avec les enfants)
- Être à l’aise, en confiance
- Communiquer de façon claire
- Être prêt/préparer pour pouvoir réagir correctement
- Prévoir des outils de retour au calme
II.Module : Développer l’estime de soi chez l’enfant
A. Lire et observer :
Définition : C’est la valeur qu’un individu s’accorde à lui-même. Elle est variable selon le
domaine d’estime et est changeante tout au long de la vie. Elle se base sur des faits et
s’alimente de feedbacks extrinsèques et intrinsèques.
On peut l’améliorer en réalisant des activités dans notre ZPD. Chez les enfants le concept de
soi se limite aux expériences récentes et au feedback de l’entourage proche.

L’importance de l’estime de soi : La maternelle apporte beaucoup de savoirs nouveaux et


l’estime de soi favorise l’envie des enfants d’essayer et d’apprendre.
- Augmente l’envie d’apprendre
- Augmente le bien être en classe
- Augmente la confiance, l’envie d’essayer et de s’exprimer
- Augmente l’autonomie et la curiosité

Accompagnement à la construction de l’estime de soi :


- Proposer aux enfants des activités dans leur ZPD
- Donner des activités qui ciblent leurs différents centre d’intérêts
- Donner de la différenciation
- Faire des rappels réguliers de ce qui a été vu et réussi
- Laisser les ES faire des choix
- Donner des consignes claires et précises
- Valoriser tous les ES (même les discrets et les turbulents)
- Faire des feedbacks personnalisés, construits et réguliers
- Donner des tâches responsabilisantes

B. Conceptualisation :
La place de l’estime de soi dans la pyramide des besoins de Maslow : L’estime de soi fait
partie du besoin d’être reconnu. Au-dessus on a le besoin de réalisation de soi, inatteignable
sans estime.
- Besoin physiologique / primaires : liés à la survie (manger, boire, dormir, toilette, …)
- Besoin de sécurité : protection contre les dangers, menaces, agression et le stress =>
objectifs/organisation de la journée, progression pédagogique, cadre rassurant
(penser à la sécurité physique), organiser la classe, ne pas brusquer…
- Le besoin d’appartenance : nécessité des relations sociales, de faire partie d’un
groupe, d’avoir une famille et de l’amour => donner une ID à l’enfant au sein du
groupe, s’intéresser à lui en tant que personne
- Le besoin d’estime, d’être reconnu : avoir un statut, être considéré, faire preuve
d’estime de soi => Valoriser les SAV et compétences, l’aider à se valoriser lui-même
- La réalisation de soi : réaliser une œuvre, un projet, épanouissement personnel =>
aider l’enfant à mettre en adéquation ses attentes et objectifs, répondre à ses
motivations intellectuelles, s’adapter à lui, apprentissage avec du sens…
L’estime de soi éléments théoriques : L’estime de soi est l’image qu’une personne se fait
d’elle-même. Elle se construit toute une vie par le temps et les expériences. C’est elle qui
permet de s’accepter avec ses forces et faiblesses et aide à affronter les difficultés
d’apprentissages de la vie.
! Sa clef est la conscience de sa valeur personnelle car c’est une représentation affective des
jugements et opinions qu’on pose sur soi !
L’estime de soi, quand elle est positive, est un sentiment de compétence et de croyance en
nos capacités. Elle n’est pas réelle car c’est une pensée. Les enfants de PS sont trop
égocentriques et n’ont pas les capacités intellectuelles nécessaire pour avoir un jugement
réaliste d’eux-mêmes. Leur image ne se forme que par leur vécu immédiat.

Le rôle de l’enseignant dans la construction de l’estime de soi de ses élèves : Germain


Duclos pense que l’estime de soi est faite de 4 composantes. Le sentiment de confiance
(constitue en partie l’estime de soi), la connaissance de soi, le sentiment d’appartenance à
un groupe et le sentiment de compétence.
L’estime de soi rend l’enfant plus disposé à avancer et oser. Elle le rend acteur de son
apprentissage. Pour la favoriser il faut :
- Donner de l’importance aux enfants, reconnaitre et accepter leurs différences =>
Faire prendre conscience à chaque enfant qu’il a de l’importance à nos yeux. Il doit se
sentir apprécié pour qui il est.
- Permettre à l’enfant de vivre des réussites en ayant des attentes réalistes =>
activités à son niveau (app. et comportement) et donner les moyens de les réussir
(ex : consignes claires). Il faut aussi rappeler les réussites passées.
- Faire prendre conscience que l’erreur est positive => Ce n’est pas un échec, elle
permet d’avancer en réajustant ses actions. Il faut aussi souligner régulièrement les
progrès et les efforts.
- Encourager l’enfant à faire des choix et assumer des responsabilités => choix =
développer son autonomie et la confiance en ses capacités. Cela valorise les
initiatives et responsabilise (environnement adapté et stimulant).
- Permettre à l’enfant d’être reconnu dans ses forces, compétences et limites =>
Souligner les forces, expliciter les difficultés rencontrées + trouver un moyen de les
surmonter car estime de soi – bonne connaissance de soi.
- Permettre à l’enfant de se sentir bien avec les autres :
• Installer un climat serein dans la classe
• Tisser des relations d’attachement avec chacun
• Empathie + humour
• Langage respectueux
• Tenir ses promesses
• Environnement sécurisé physiquement et affectivement (+ fiable => +
initiative et + autonomie)
• Règles de vie claires et connues et être ferme ou souple selon les situations
• Blâmer le comportement et pas l’enfant
• Faire que chacun se sente écouté, respecté et compris
Manifestation de l’estime de soi chez l’enfant : Comportements observables en cas d’une
bonne estime de soi :
- Être capable de se distancer de I en gardant un sentiment de complicité avec
- Identifier chez soi une habilité/difficulté physique, créative, intellectuelle ou
relationnelle
- Identifier ce qui nous différencie ou rapproche des autres
- Assumer des responsabilités (adaptées à son âge et comportement)
- Se souvenir de succès passés
- Exprimer des sentiments ou besoins
- S’affirmer, donner un avis et l’argumenter
- Comprendre, accepter et respecter des règles de vie
- …

L’estime de soi chez l’enseignant : La construction de l’estime de soi des enfants dépend de
celle des enseignants. Les enfants se calquent sur leur modèle adulte. Il faut éviter d’avoir
des attentes contradictoires, du mal à définir des objectifs personnels, … et plutôt montrer
une bonne image de soi.

III.Module : Utiliser des outils de gestion démocratique et de responsabilisation


A. Le conseil de coopération
a. Présentation du premier conseil de coopération :
Il faut au préalable déjà avoir vu des « je critique », « je félicite » et « je voudrais parler »
avec les enfants.
Ordre du jour du premier conseil :
- Présentation de l’ordre du jour
- Présentation des objectif du conseil de coop : Durant celui-ci tous les membres de la
classe peuvent prendre des décisions sur la vie de classe / les règles / les projets / ….
On y explique que la coopération c’est une entraide pour bien vivre ensemble.
- Lois incontournables du conseil, à respecter impérativement et permettant son bon
fonctionnement : Tout ce qui est dit reste secret sauf accord de tous / je demande la
parole et ne m’exprime que si je l’ai / je n’interromps pas … (référentiel)
D’autres lois se rajouteront naturellement (messages en Je quand je m’adresse à
quelqu’un, je signe et assume mes messages, …).
- Lecture et discussion « félicitations » «et « critiques » :
• Félicitations : On commence par elles pour avoir un climat serein. On la lit à
voix haute puis le récepteur du message peut parler et enfin l’émetteur. Pour
clôturer on remercie de l’avoir écrit et on dit espérer lire d’autres félicitation.
• Critiques : Attention à reformuler le message si nécessaire (message en je non
blessant, ressenti, comportement critiqué observable). L’accusé à droit de
répondre. Si la réponse est apaisante on en reste là si c’est une critique on
rentre en situation conflictuelle et tout le monde cherche une solution. La
résolution peut être postposée.
- Discussion des « je voudrais parler de » : Parole au membre du groupe qui lit son
message. Il s’explique puis on lance une discussion collective. Décisions par votes,
débats ou reportées en cas de solution non évidente. Si un consensus est évident le
vote n’est pas nécessaire. Si le médiateur n’est pas d’accord il demande à être
convaincu (! pouvoir de refuser !).
- Comment va la classe ? Le médiateur lance la discussion sur le fonctionnement de la
classe.
- Sujets du prochain conseil : on note ce qui s’est passé aujourd’hui dans le carnet de
bord (dictée à l’adulte et dessins) et on indique les sujets de débats du prochain
conseil.
- Clôture : ainsi se clôture cette première séance du conseil de coopération.
Pause de min 1/4h

b. Réflexion théorique : représentations mentales et vérification via un portefeuille de


lecture :
- Comment définir le co-coop ? C’est une discussion collective, libre et cadrée autour
des différents éléments de vie de classe. Les comportements, règles, projet, …
- Quelles sont les personnes concernées ? Toutes !
- Quelles sont les conditions préalables ? Avoir déjà introduit chaque notion, être à
l’aise avec les personnes de la classe, avoir déjà effectué un projet de groupe.
- Actions de I pendant le conseil : Gérer le don de paroles, reformuler, poser des
questions d’éclaircissement, guider la discussion => médiateur (comme en débat)
- Peut-on tout aborder ? Non pas les éléments de vie privée, c’est quelque chose qui
doit concerner le groupe ou l’impacter directement/indirectement.
- Avantages en maternelles ? Résolution de conflits plus simple, CNV, construction de
phrase, vie en société, …
- Pourquoi est-ce nécessaire de garder une trace ? Ne pas oublier qui a déjà dit/fait
quoi, conserver les critiques, constater des progressions, …

c. Conceptualisation :
Définition : C’est une réunion ou tous les enfants de la classe et l’enseignant discutent et
gèrent la vie de classe. Ils parlent de :
- Son organisation (jeu, travail, …)
- Des relations interpersonnelles
- Des projets
Les enfants apprennent à analyser, comprendre, prévoir, planifier, décider, organiser, ….
Chaque enfant y a sa place et y est reconnu comme individu avec une importance égale à
celle du groupe. Les enfants apprennent les droits collectifs et individuels. Les devoirs et
responsabilités => tolérance, liberté, respect.
La vie de groupe induit des conflits et le conseil apprend à les résoudre sans qu’il n’y ait de
gagnant ou perdant. On y recherche des consensus. Tout le monde doit être d’accord on ne
fonctionne pas à la majorité/minorité.
On y dévoile ce qui se passe d’agréable et désagréable en classe.

Lieu, moment et durée du conseil de coopération : Toutes les semaines, 10 à 45 min. selon
l’âge des ES et les sujets à aborder (peut aussi être quotidien de 5 à 10 min.).
Personnes concernées par le conseil : Maternelle à secondaire (aménagement et
adaptations) => maternelle 2x/semaine (travail du hier, aujourd’hui, demain).

L’instauration du conseil de coopération, conditions préalables :


- Avoir l’appui de la direction (éviter d’effrayer parents et collègues)
- Vouloir modifier la relation élèves-enseignant
- Accepter que l’enseignant suivant ne l’utilise pas
- Avoir le soutien d’un collègue pour encourager et écouter les bons/moins bons
moments

Mise en place concrète du conseil de coopération :


- Présentation du concept aux enfants en suscitant leur intérêt par un prétexte (ex :
préparation d’un projet) demandant de se réunir et discuter/coopérer. La semaine
suivante on vérifie les engagements puis on définit le mot coopération et on explique
aux enfants que le conseil est un lieu démocratique où on cherche aussi des solutions
aux conflits.
- Journal mural permet de consigner le contenu des ordres du jour (Célestin Freinet).
Il permet d’afficher les je félicite => bien pour l’estime de soi et développer la
reconnaissance (début donc oral okay mais dessins et écrit plus significatif). Permet
aux enfants de sentir qu’on pense à eux et pousse ceux en difficulté à s’améliorer.
Les critiques => pas plainte mais constructive avec recherche de solution. Il faut être
honnête et reconnaitre le côté désagréable.
Je voudrais parler de => propositions de sujets sur la vie de classe.
- Dossier du conseil de coopération conserve une trace de ce qui est dit. On y note
l’ordre du jour puis les engagements et enfin les décisions. Il permet de faire des re
vérification sur le passé.
- L’ordre du jour comporte au début la présentation du conseil, ses objectifs et la façon
de l’utiliser. A ce moment on fait des séances plus courtes mais plus nombreuses.
Une fois maîtrisé on fait des retour sur le conseil précédent pour créer des liens.

Rôle de l’enseignant : Il anime le conseil en utilisant certains critères pour avoir un


rendement optimal :
- Le contenu du conseil de coopération => fonction de clarification : Reformuler ce qui
a été dit ; Expliciter, faire ajouter des infos manquantes ou faire des liens ; Résumer
les principales idées, les éléments apportés ; Définir ou faire définir. Cela permet à
chacun de comprendre tout ce qui se dit pour participer.
- La procédure => fonction de contrôle : Donner la paroles à ceux qui demandent
(d’abord les peu bavards) ; Aider chacun à parler, faire des tours de paroles, inviter
sans insister ; Sensibiliser à la gestion du temps (rappeler le temps restant) ; Faire
respecter l’écoute des autres, renforcement + sur les comportements agréables et
nommer les dérangeurs (! s’ils dérangent car ils vivent un moment difficile par
rapport à la discussion il faut prendre soin deux => écoute active !).
- Le climat => fonction de facilitation : Inviter les enfants à extérioriser leurs émotions
qui font obstacles ; Faire de l’humour, détendre ; Aider à trouver les solutions ;
Reformuler pour ne pas blesser ; Reconnaître la difficulté de certaines situations ;
Reporter un dénouement si besoin ; Faire partager ou imposer la valeur de la
coopération. Faire comprendre la différence entre punir et faire assumer les
conséquences.

Les conséquences de l’animation : Appliquer les fonctions sécurise l’enfant. Il voit que
l’enseignant gère la situation et est bon capitaine qui guide, aide, fait participer, …

Les questions délicates : L’enseignant reste à l’écoute et accueille chaque sujet. Les enfants
doivent se sentir entendu et ne pas éprouver de réticences à apporter leur préoccupation.
On ne censure pas mais on place des balises pour maintenir un rôle d’enseignant.

B. Les règles de vie en classe : comment les mettre en place, les faire respecter ?
a. La différence entre pouvoir et autorité :
L’autorité n’est pas un pouvoir rigide, correctif et écrasant. C’est un ensemble de règles
régissant le quotidien de l’enfant. Parents et enseignant sont les autorités référentes de
l’enfant.
Une règle avec sens et raison d’exister est comme une loi. Elle peut obliger l’enfant à avoir
un certain comportement. Ex : Ranger après utilisation. I est l’autorité qui émet la règle et
doit donc vérifier qu’elle est respectée. Le pouvoir c’est jouer avec la règle comme on
l’entend ou selon l’humeur. Ce serait de dire à un enfant qu’il a le choix puis refuser ce choix.
Pour que les enfants respectent une règle il faut être cohérant dans sa création et son
application.
Si l’autorité, qui est constante et cohérente dans les limites, le pouvoir n’offre pas de repères
aux enfants et cause du stress et de la peur. Une attitude un jour laxiste un jour explosive
engendre des craintes, insécurités, incompréhensions et cause de la déception chez l’enfant.

b. La gestion de la discipline en classe :


Souvent vue comme l’affaire de l’enseignant, elle n’est intéressante que si les enfants
intègrent les règles pour les faires leurs et modulent leur comportements selon elles. Cela
augmente son contrôle sur lui, sur son environnement et son adaptation sociale.
Des règles élaborés par/avec les enfants seront plus vite intégrées, donneront un sentiment
de contrôle et leur permettront d’être acteur de la vie de classe (conseil de coopération).
Comme membre d’un groupe on fait un contrat social et on perd en liberté pour récolter
d’autres bénéfices. Faire partie d’une classe c’est pareil on doit accepter des conditions.

Connaître les règles de l’école : L’enfant a déjà une forme d’autodiscipline (famille-amis). Il
peut comprendre que l’école vient avec des règles. Pour l’aider à les respecter il faut l’en
informer, discuter sur celles-ci et réfléchir à leur pourquoi.

Participer à l’élaboration des règles : Cela donne un pouvoir sur l’environnement. L’enfant
apprend à s’adapter à des limites (matérielles et humaines) pour avoir des règles réalisables
en classe => acteur de la vie en communauté (co-coop) et responsable de l’instauration d’un
climat respectueux, serein et de l’application des règles.
Pour qu’elle soit éducative la règle doit correspondre à des critères :
- Elle doit être connue, visible et lisible. Pour un fonctionnement démocratique
personne ne doit ignorer la loi. On doit pouvoir la consulter à tout moment.
- Elle doit être claire, sans ambiguïtés. Elle ne peut pas permettre d’interprétations.
- Elle doit être juste et non arbitraire.
- Elle doit être évolutive. Une règle peut s’assouplir/devenir plus stricte/être obsolète.
Elle évolue avec les enfants.
- Règle pertinente. Elle doit avoir une raison explicite et un sens expliqué aux enfants.
- L’élaboration et le contrôle est l’affaire de tous => affaire collective à défendre.
- Elle doit entraîner des conséquences agréables et désagréables.

Les conséquences, punitions / sanctions / réparations : Si on croit en la personne on ne


condamne pas sanctionne l’acte de transgression. La sanction doit être une réponse/un acte
posé ni vengeur ni destructeur.
- La punition : idée de peine. Soumission par la peur, pas de compréhension de la règle
pas d’assimilation du comportement adéquat à adopter. La punition exprime la
colère. Elle humilie, blesse, elle est rapide et sans réflexion, …
Elle engendre des effets négatifs comme le rabais, la soumissions, la dépendance,
l’absence de conscience autonome, la dégradation de l’image de soi, …
- La sanction : Engendre une compréhension active des règles et de la loi. Ce n’est ni
un châtiment ni une punition mais une contrainte non violente visant à faire assumer
ses responsabilités (+ l’estime de soi). Elle permet de faire déculpabiliser l’enfant, de
ne pas rester sur une erreur, motiver les bons comportements, responsabiliser par la
réponse de ses actes.
Elle donne un sens à la règle, garantie un climat de sécurité et fait reconnaître un
dommage causé (déculpabilisation + reconnaissance de la victime).

Comment sanctionner efficacement ?


- 1er : la sanction doit être précédée d’un avertissement
- 2ème : elle s’applique à l’acte pas à la personne => évite de réduire l’être à son défaut
- 3ème : Ne pas exclure l’écoute du ressenti => pourquoi la transgression ?
- 4ème : Elle doit être responsabilisante et réparatrice => prendre conscience du
dommage et assumer la responsabilité
- 5ème : Elle est réfléchie et proportionnelle à l’acte répréhensible. On la choisit à froid
et en différée pour éviter de :
• Faire une sanction disproportionnée
• Mal choisir la sanction (insuffisante ou illogique)
• Générer plus d’inconfort pour les autres que pour le fauteur
• Demander quelque chose d’inapplicable (0 cred)
- ème
6 : La sanction est placée sur le même terrain que la faute (disciplinaire, péda, …)

La réparation : C’est compenser les conséquences d’une erreur. Une bonne réparation
dédommage la victime et restaure l’estime du fautif. Ce n’est pas un pardon, qui peut être
accordé ou non par la victime.
Elle permet à l’enfant d’évaluer et anticiper les conséquences de ses actions. Elle exige qu’il
soit capable de relations sociales et constructives mais n’est pas un conditionnement (pas de
suppression de récompenses d’un comportement induit). La réparation n’est pas imposable.
On ne peut qu’offrir sa possibilité ou créer des conditions favorables à celle-ci.

Une réparation doit :


- Être jugée par la victime comme une compensation suffisante. La victime doit être
satisfaite après la réparation (aider à comprendre si rejet)
- Exiger un effort proactif et volontaire de la part du fautif
- Ne pas encourager la récidive
- Être en lien avec l’erreur

Les différents types de réparations :


- Matérielle => réparation (et réflexion si dangereux)
- Compensatrice => quand on n’est pas capable de réparer physiquement
- Symbolique => pour ce qui est non réparable

Différence entre sanction/réparation : La punition ne permet pas de réajuster un mauvais


comportement. Elle ne permet pas de prise de conscience du bon comportement.
La sanction permet à l’enfant de comprendre qu’il a transgressé les règles et mérite une
conséquence négative mais les règles fixées au départ ne permettent pas toujours de faire le
lien entre le comportement déviant et celui à avoir. La réparation permet à l’enfant de
comprendre ses actes et de trouver une solution réparatrice.

Conseils pour la mise en place d’un référentiel disciplinaire en classe : Permet de


comprendre qu’on a des droit et des devoirs et allège la responsabilité de l’enseignant de
trouver les conséquences. Il évite les punitions colères. Avec les enfants :
- Profiter d’une situation difficile pour lancer l’idée
- Faire verbaliser aux élèves le permis et l’interdit
- Sélectionner ce qui doit être retenu et reformuler :
• Je
• +
• Présent
• Consigne courte
• Comportement observable et mesurable
• Évitant les adverbes
- Trouver des conséquences agréables et désagréables (permet de rendre les enfants
responsables et d’établir le lien entre le geste et les conséquences)
- Représenter la règle
- L’afficher en vue dans la classe
Créer le référentiel :
- Donner l’intérêt et la raison de celui-ci
- Quels sont les comportements les plus présents ?
- Discussion des règles et conséquences
- Rédaction et reformulation des règles
- Choix du visuel avec les enfants (en atelier)
- Présenter les illustrations lisible et comprises (collectif)
- Réaliser l’afficher
- Décider où on la met (vue de tous mais pas accessible)

c. La responsabilisation :
Pour avoir une gestion démocratique tout le monde doit participer. Il y a donc un concept
centrale de responsabilisation. Responsabiliser c’est accepter de partager le contrôle en
restant garant du respect des limites.

d. Qu’est-ce que la responsabilisation ?


Un des devoirs de l’enseignant c’est rendre les enfants responsables, les mener vers
l’autonomie.
- La responsabilisation c’est rendre conscient de ses responsabilités
- La responsabilité c’est :
• Prendre une décisions sans se référer forcément à une autorité supérieure
• Réparer une faute commise, remplir une charge/un engagement
- Le responsable est :
• Celui qui répond de ses actes ou de ceux des personnes dont il a la charge
• L’auteur / le coupable de quelque chose
• Est réfléchi et pèse les conséquences de ses actes

Dans nos classe la responsabilisation repose sur des stratégies mises en œuvre pour
permettre aux enfant de :
- Prendre une part active dans la gestion de leur classe => conseil
- Prendre une part active dans la gestion de leur comportement => chartes sanctions
- Répondre de leur actes et en mesurer les conséquences => chartes sanctions
Être responsable c’est reconnaitre les actes qu’on a choisi d’accomplir et en assumer les
conséquences et savoir tenir ses engagements.

e. Responsabiliser les enfants, au cœur de la gestion du groupe de classe :


- Estime de soi : encourager à faire des choix, assumer les conséquences, donner de la
valeur aux es => digne de confiance
- Conseil de coopération : choix des sujets à aborder, part active dans la vie de classe,
droits et devoirs
- Règle de la vie de classe : choix des règles, conséquences et réparations =>
responsables d’un travail collectif.

f. Pourquoi responsabiliser les enfants ?


- Former des adultes autonomes
- Conscientiser les enfants sur la portée de leurs actes
- Etablir une relation de confiance et d’authenticité entre enfant et enseignant (on se
tourne vers les personnes responsables)
- Rendre les enfants acteurs de la gestion de classe => + enclins à s’y engager
- Permettre aux enfants de réparer leurs erreurs

g. Comment responsabiliser les enfants ?


En leur donnant un rôle d’acteur. On leur fait établir règles et limites à ne pas dépasser ainsi
que conséquences et réparations. Ils sont placés en démarche réflexive ou ils apprennent à
mesurer les conséquences engendrées. Les stratégies de responsabilisation se veulent
préventives et re-médiatrices dans la gestion de classe :
- Prévention : éviter / limiter la fréquence de transgressions et conflits
- Remédiation : résoudre le problème ou limiter son ampleur et ses conséquences

h. Un outil particulier, le tableau des services/responsabilités :


Ce tableau renforce la responsabilisation et le vivre ensemble des enfants (Freinet classes
coopératives). Ce sont des services que l’enfant rend à la classe ou au groupe. Ils peuvent
avoir plusieurs formes et leur complexité dépend des compétences de l’enfant.
Ces services assurent le bon fonctionnement de la classe et peuvent être déterminés au
conseil de coopération. Les enfants sont toujours volontaires pour rendre service s’ils
répondent aux besoins générés par les activités et l’organisation de la classe.
Chacun doit avoir une responsabilité (on peut changer toutes les semaines). Il faut faire
attention à qui fait quoi ; ne pas décevoir un enfant volontaire en lui donnant une tâche qu’il
ne saura pas réaliser ; et alterner les services en gérant les frustrations. Pour l’établissement
du tableau il faut être attentif à :
- Etablir la liste des services avec les enfants
- Avoir des services en lien avec la vie de classe et son fonctionnement
- Donner du sens à chaque service
- Donner à chaque enfant la responsabilité d’un service et/ou faire des tournantes
- Equilibrer / Varier l’attribution des services
- Faire évoluer les services selon l’évolution des enfants et les besoins de la classe

Le tableau doit être visible et lisible par tous et pouvoir évoluer dans le temps. Pour sa
conception il faut être attentif à la :
- Manipulation
- Rajout de tâche simple
- Images claires
- Ecrit clair + et au présent
- Déco pas trop chargée
- Sens de la lecture
- Phrase complètes
- Qui fait quoi
- …
C. La méthodologie : comment mettre toutes les chances de son côté ?
a. Créer un climat de classe motivant :
L’attitude verbale et non verbale de l’enseignant influence les relations enfants – adulte et
enfants entre eux. Il faut créer et cultiver le meilleur climat possible en travaillant et
conscientisant ses comportements de communication pour avoir une ambiance de classe
favorable aux apprentissages.
Attitudes pour améliorer l’harmonie et la motivation dans une classe de maternelle :
- Être de bonne humeur, avoir le sourire
- Faire preuve d’humour
- Être dynamique
- Faire un accueil de qualité
- Se mettre à la hauteur des enfants
- Faire preuve d’empathie
- Prendre du temps pour trouver des solutions avec les enfants
- Être authentique
- …
En gros il faut être à l’écoute des enfants, répondre à leurs besoins en étant humain et fidèle
à soi-même. Il faut donner une image positive de soi et d’eux et mettre en valeur leur côté
unique, l’accepter et le respecter.

b. Donner du sens aux apprentissages proposés :


Donner du sens augmente la motivation et l’implication des enfants. La gestion est donc plus
facile et il y a moins de distractions et turbulence :
- Impliquer les enfants dans un problème réel à résoudre
- Proposer une tache qui a de la valeur à leur yeux
- Expliciter la tâche en donnant des consignes précises et objectifs en termes
compréhensibles. Ils doivent savoir ce qu’on attend d’eux et pourquoi
- Contextualiser l’activité de manière riche et vivante
- …
La question de conception d’une activité est : Quels sont les contextes de vie nécessitant cet
apprentissage ? L’objectif de l’élève est la réalisation, celui de l’enseignant l’apprentissage.

c. Veiller à ce que chaque enfant soi actif en permanence :


L’écoute n’est qu’un intérêt superficiel et passager de l’enfant. Le mouvement, la
manipulation, l’action sont les secrets pour maintenir l’attention de l’enfant. Un enfant
inactif est un enfant qui s’ennuie vite et devient dur à gérer. Pour que tous les enfants de la
classe soient actifs on doit veiller à :
- Donner des consignes courtes, claires et explicites accompagnées d’un matériel
parlant ou d’un référentiel lisible par les enfants
- Eviter les temps morts (en respectant les rythmes)
- Avoir des activités de transitions (R de S) pertinentes et variées
- Durant le collectif donner une tâche précise à chacun et interroger les distraits /
bruyants
- Alterner collectif et individuel
- Réagir immédiatement
- Proposer des tâches concrètes

d. Organiser l’espace pour que chaque enfant soit installé confortablement et pour
réaliser les activités d’apprentissages :
Il faut penser l’espace pour toute activité et le réfléchir pour permettre la concentration sans
être distrait ou dérangé par les autres et sans être dérangeant. Les enfants peuvent
participer à l’organisation spatiale. Pour que l’espace soit bien organisé :
- Accès aisé et autonome au matériel
- Eloigner les tâches opposées
- Donner les consignes devant un groupe attentif et bien installé
- Limiter le nombre d’enfants par ateliers
- Être disponible mais pas intrusif
- Référentiels accessible et à vue
- Collective et acd ou musique => espace suffisant + pas d’accès aux jeux rangés

e. Donner des consignes claires et des feed-back réguliers :


Les enfants doivent avoir le plus de précisions possibles sur ce qui est attendu d’eux. Pour la
pédagogie active ils doivent connaître les objectifs d’apprentissages auxquels ils doivent
arriver et savoir où ils en sont. Pour cela il faut :
- Donner du matériel qui révèle lui-même l’erreur (auto-correction + confiance en soi)
- Donner un maximum de situations problèmes
- Encourager et guider la démarche des enfants
- Aider à prendre conscience des erreurs => elles sont positives et réajustables.
- Rester disponible pour répondre aux demandes
- Ne jamais critiquer un travail ou décourager l’enfant
- Faire des fiches autocorrectives
L’autoévaluation est difficile en maternelle il faut donc un accompagnement bienveillant et
des feedbacks constructifs.

f. Eviter les générateurs de désordre :


Il y a des petits éléments évitables qui peuvent créer une gestion de classe difficile. Pour
éviter de créer des soucis involontaire on veillera à :
- Eviter les temps morts, de laisser s’installer l’ennui
- Prévoir des variantes, activités de prolongement, roue de secours
- Organiser un tutorat
- Éviter l’incompréhension ou le désaccord de compréhension
- Faire des retour au calme réguliers

g. Respecter le rythme et les besoin de chacun :


Les classes de maternelle sont hétérogènes (rythme, âge, centre d’intérêt, …). Il faut en
prendre conscience et différencier ses attentes et accompagnement en fonction. On fera des
activités différenciées, varier les tâches et discipline, connaîtra au mieux chaque enfant, …
h. Avoir une attitude enthousiaste, dynamique et être passionnée :
Ça permet de communiquer de l’enthousiasme, dynamisme et de la motivation à la classe.

i. Être à l’écoute et se faire entendre :


L’écoute active est la mise en mots de ce qui est dit de manière non claire par
l’interlocuteur. Elle décode la dimension affective et c’est le point de départ d’intervention
d’aide car elle permet de voir en quoi et comment aider l’enfant.
Grâce à elle on peut reformuler, poser des questions, accompagner et pousser la réflexion
de l’enfant plus loin. Il faut exclure ses idées, être disponible, laisser l’autre s’exprimer, poser
des questions ouvertes, demander des précisions, … pour faire une bonne écoute active.
Pour se faire entendre des enfants on doit s’adresser à eux dans le calme, vérifier qu’ils nous
regardent, moduler notre voix, être sûr qu’elle est haute et intelligible, regarder les enfants
personnellement, …

D. Les objets médiateurs :


a. Qu’est-ce qu’un objet médiateur ?
C’est une interface qui sert à l’enseignant comme outil facilitateur au niveau relationnel
(groupe ou enfant). Il ne le remplace pas mais facilite la communication et sert de support
pour amplifier la gestion et l’encadrement du groupe. Il permet également des
apprentissages interdisciplinaires.

b. Pourquoi un objet médiateur en classe de maternelle ?


Il peut avoir plusieurs fonctions selon son utilisation.
- Prise de recul pour l’enfant ou l’enseignant (conseiller, réfléchir, …)
- Servir de doudou de la classe
- Servir de support à la prise de paroles (intermédiaire)
- Déclencheur de la mise en place de nouveaux dispositifs d’apprentissages ou de
gestion de classe
- Garde-fou de la classe : il a une vie propre => garant des règles de vie

c. Idées d’activités autour de l’objet médiateur :


- Présentation, accueil de l’objet médiateur (français et géo)
- Habillage selon la météo, les évènements, la géographie
- Doudou voyageur (français et lien école maison)
- Bâton de parole, parler via lui
- Régulateur de bruit
- Carnet de bord (structurer le temps de la classe)

E. Les « récompenses », « points rouges/points verts » … outils efficaces ?


Pour fonctionner les récompenses doivent réunir 3 conditions :
- L’enfant doit vouloir ou avoir besoin de quelque chose assez fort
- Il doit juger que la récompense peut satisfaire un de ses besoins
- Il doit dépendre de l’adulte pour l’obtenir
Elles déresponsabilisent donc et on perd le sens de la règle. On obéit pour la récompense.

a. Les récompenses sont efficaces ?


Seulement sous des conditions (donc pas à long terme) :
- L’adulte peut satisfaire un besoin de l’enfant qu’il ne peut satisfaire lui-même
- L’adulte à les moyens d’empêcher l’enfant de satisfaire son besoin
- La relation adulte enfant est inégale (taille, forces, finances)
- L’enfant est en état de dépendance et crainte

b. Pourquoi les récompenses sont inefficaces à long terme :


- Un jour l’enfant peut satisfaire ses propres besoins / obtenir ses récompenses
- La récompense n’a plus de valeurs à ses yeux
- Un comportement inacceptable est récompensé par un système avec plus de valeur
aux yeux de l’enfant
- Les récompenses sont inaccessibles
- Un comportement acceptable n’est pas récompensé => doute du système
- L’enfant s’habitue => diminution de l’effet

c. Pourquoi les récompenses peuvent être néfastes ?


Les récompenses et punitions sont un pouvoir sur l’autre et pas avec l’autre (pas autorité,
pas démocratique). L’éducation positive vise à éduquer sans punitions et récompenses =>
construire les règles avec les enfants pour qu’ils les comprennent, voient leur utilité et se les
approprient.
Les récompenses engendrent envie et vouloir au lieu de susciter l’élévation par l’effort, la
volonté, l’humilité et la charité. Les actions que les enfants réalisent par vocation, passion et
envie sont celles permettant le progrès. Récompense et punition détruisent joie et fierté.
Elles tuent la motivation interne au profit de l’externe.
Les enfants avec beaucoup de récompenses se conforment et n’innovent pas car pas de
récompense peut être vu comme une punition.

d. Les groupes à l’école maternelle, oui, mais comment s’y prendre ?


La manière de construite un groupe ne s’improvise pas. Ceux-ci influencent le climat de
classe et l’implication des enfants dans les tâches proposées (gestion de groupe et classe).

e. Groupes homogènes ou hétérogènes : définitions, avantages et inconvénients


Groupe homogènes ou hétérogènes ? Ce choix dépend de la tâche à effectuer et des
objectifs d’apprentissages visés.
- Groupe homogène : membres ont un point commun. Âge, centre d’intérêt, niveau, …
- Groupe hétérogène : rassemble des individus différents. Classe verticale, pas les
même compétences, …

Avantages et inconvénients :
- Groupe homogène :
+ Moins de différentiations à prévoir
+ Avancée au même rythme et besoins similaires
+ Entente plus simple
+ Parfait pour les remédiations
₋ Personne ne se tire vers le haut
₋ Pas de diversité
₋ Diminution de l’entraide et de la solidarité
₋ Stigmatisation de l’enfant
₋ Creuse l’écart entre les niveaux

- Groupes hétérogènes :
+ Les élèves se tirent vers le haut
+ Plus de points de vue et d’approches variées
+ Augmentation de l’entraide et de la collaboration
+ Plus de richesses d’apprentissage au contact de personnes différentes
+ Plus de possibilités de décentralisation
₋ Les plus forts font tout
₋ Demande beaucoup d’organisation et différenciation
₋ Certains enfant peuvent être mis de côté
₋ Des enfants risquent de s’ennuyer

f. Comment et pourquoi former des groupes à l’école maternelle ?


Si l’atelier le permet on propose à l’enfant de choisir dans quel groupe/quelle activité
travailler => implique dans l’organisation => responsabilise et augmente son implication =
enfant qui travaille mieux, plus longtemps et diminution des creux. Ça augmente l’estime de
soi de l’enfant.
L’enfant peut faire des choix dans le temps (quand faire), ses affinités (avec qui) et dans ses
apprentissages (quoi faire).
Lors de remédiations, de sorties scolaires, …, il peut être plus intéressant pour l’enseignant
de faire les groupes. La formation des groupes peut aussi être aléatoire.

F. Outils en vrac !
Deux règles fondamentales :
- Pour qu’un outil fonctionne il faut d’abord être convaincu de celui-ci
- Il faut juger plusieurs fois l’outil avant de juger de son efficacité

a. Passer par le corps, par un objet de transition, par la responsabilisation, par le


conditionnement, par la surprise, par le choix méthodologique (gestion de classe) :
- Chant ou comptine
- Chant gestuel ou jeu de doigts

- Poésie à réciter
- Lire une histoire courte
- Jeux extérieur / intérieur
- Exercice de relaxation

- Laisser se calmer les enfants perturbateurs

Les objets de transition :


- Le bâton du silence (on se le passe calmement et on se tait à la fin du son)
- Grelot à passer sans bruits
- Marionnette qui commente …
Passer par la responsabilisation :
- Système de jokers : 5 cartes/2 semaines qui permettent d’esquiver une règle
- Gestionnaire du bruit
- Signal de trop de bruit
- Référentiel disciplinaire fait pas les enfants et l’enseignant
Passer par le conditionnement :
- Enlever une lettre au mot silence chaque fois qu’il y a trop de bruit puis conséquence
- Enfants calmes premiers en récréation
- Féliciter un enfants devant les autres pour qu’ils se calquent dessus
Passer par la surprise :
- Eteindre la lumière
- Faire un son inattendu
- Parler de moins en moins fort
Passer par le choix méthodologique :
- Différencier le plus efficacement possible
- Changer régulièrement d’activités
- S’assurer que chaque enfant soit occupé / constamment actif
- Éviter les longues activités collectives
- Coin autonomes et atelier bien autonomes

IV.Module : « Gérer et résoudre des conflits : situations concrètes »


a. Comprendre l’importance de gérer les conflits :
Dès que 2 personnes sont réunies il y a possibilité d’incompréhension/mésentente/conflit.
Les conflits ne sont pas une fatalité, pour les éviter et atténuer leur fréquence il faut se
soucier de tous les conflits. Certains comportements et principes permettent d’y réagir plus
positivement :
- Analyse rigoureuse de la situation et mise en œuvre créative d’outils
- A tout problème existe une solution
- Apprentissage au sein de la formation initiale des enseignants. La gestion de conflit
est indispensable à un climat de classe favorable
- Apprendre à l’enfant à apprendre à gérer des conflits l’aide à passer d’une morale
hétéronome à autonome (de l’autre à soi)
Il existe des outils pour permettre aux enfants d’autogérer leurs conflits mais en maternelle
l’enfant ne comprend pas seul la valeur et les conséquences de ses actes. Il faut donc
l’accompagner activement dans le processus de gestion.

b. La résolution de conflits en classe, selon J. Caron (un peu comme la réparation) :


On peut amener l’enfant à apprendre et acquérir l’utilisation d’outils de résolution de
conflits. C’est une banque de données pour ces situations :
- Installer la nécessité d’un démarche : situer les outils de résolution de conflits au sein
d’une démarche dont l’enseignant et les enfants sont conscients permettra de
donner du sens et répondre à un besoin.
- Reconnaitre un déséquilibre : Il faut reconnaitre le conflit et discuter pour faire
ressortir le fait que la relation est passée en état de déséquilibre. Cela permet de se
dire qu’il faut trouver une solution pour repasser à l’harmonie.
- Décider d’amorcer un travail de résolution de conflit : les deux parties doivent être
claire sur leur désir de préserver la relation et d’entreprendre la résolution de conflit.
On ne peut pas forcer la réconciliation.
- Rechercher des solutions : Trouver des moyens qui permettent de revenir à
l’équilibre. Cela se fait par essais-erreurs. L’adulte offre une variété de stratégies
pour que chacun trouve celle qui convient.
On fait une banque de stratégies pour amener les enfants à établir des liens entre
nature du conflit et stratégie pertinente à utiliser.
Chacun doit exprimer ses besoins (causes réelle du conflit) et exprimer de demandes
qui serviront de départ à la recherche de solution. Les faits sont les facteurs de
conflits mais les causes sont les besoins. Sentiments = signes visibles de besoins
frustrés.
- Choisir une solution qui permet la satisfaction des deux parties (respect des
sentiments en s’appuyant sur les besoin exprimés).
- Objectiver les enseignements de ce vécu : Une fois la solution satisfaisante trouvée
on fait objectiver les étapes vécues pour garder une trace (bénéfices).

Les règles n’éliminent pas tous les conflits. Lors de leur apparition il faut placer l’enfant en
situation de résolution de problèmes => d’abord une réflexion responsabilisante. Cela peut
prendre la forme de fiche de réflexion.
- L’écrit permet une distanciation pour passer d’expression d’émotion à analyse
raisonnée
- Donner à chaque partie le droit de s’exprimer sur les faits et ses ressentis
- Amener à la prise de conscience sur les mauvais comportements et induire les
conséquences négatives
- Orienter vers une démarche de réparation
Cela doit se faire dans un coin calme accompagné de l’enseignant (conseil coopération). On
prendre le temps de revenir sur le vécu et on le transforme en expérience utile, positive et
constructive (critique).
c. La résolution de conflits selon T. Gordon
En conflits les personnes peuvent se sentir désarmées si l’implication affective est grande.
Dans les luttes de pouvoir il y a un gagnant et un perdant (rupture des relations positives
entre individus). Il propose donc la méthode de satisfaction mutuelle des personnes en
conflits « gagnant – gagnant » mais pour cela il faut une vraie volonté de la part des
interlocuteurs.
Gordon envisage le conflit comme une technique de résolution de problèmes en 6 étapes :
- Première étape, identifier les besoins : Le conflit amène à de la confusion. On
propose alors de prendre du recul pour identifier :
• Les protagonistes
• L’enjeu réel (quel type)
Cela vise à définir le conflit en en termes de besoins respectifs. Message en « Je »
avec une attitude d’écoute active. Les blâmes et jugements sont à éviter.
- Deuxième étape, énumérer les solutions ou propositions alternatives.
- Troisième étape, évaluer les solutions : sont-elles équitables ? Recevables ? Ont-elles
des défauts ou incompréhension ?
- Quatrième étapes, prendre une décision : On vérifie la compréhension de la solution.
- Cinquième étape, planifier et agir : Engagement formel sur la solution retenue. Qui
fait quoi, quand, comment ? – Contrat qui précise tout (notamment sanctions) pour
une durée déterminée.
- Sixième étape, évaluer la mise en œuvre de la solution : Valider ou invalider, réviser
la solution si nécessaire sinon la reconduire pour une durée déterminée.

Vous aimerez peut-être aussi