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Caroline Sost rappelle une idée tellement rabattue qu’elle en est devenue un
poncif, une espèce de tarte à la crème du développement personnel :
l’importance de prendre soin de soi. Mais comment donner le meilleur de soi-
même quand on est stressé, fatigué, décentré ?
Thomas d’Ansembourg dit une phrase très puissante qui rejoint cette idée :
“Quand on se néglige soi-même, on ne transmet pas le soin, on transmet la
négligence”. On ne peut en effet pas donner ce qu’on ne possède pas. On
comprend alors l’importance de cette notion de “soin de soi” et de remplir son
propre réservoir affectif dans les métiers de l’enseignement.
Cette idée de cahier des réussites est souvent mentionnée pour les enfants
dans le cadre d’une éducation positive mais elle peut être un levier
de développement personnel puissant pour les adultes également,
notamment pour les enseignants. Un cahier des réussites fait appel non
seulement à la créativité (en le personnalisant et le décorant) mais également à
l’effet d’élargissement des émotions positives (fierté, joie, gratitude,
enthousiasme, confiance, optimisme).
Cette pratique peut être étendue aux enfants et adolescents à l’école (et hors du
cadre scolaire).
Caroline Sost insiste sur cette capacité à ne pas juger mais à accueillir les
émotions et accepter les uns et les autres de manière inconditionnelle. Dans
son école, elle forme les enseignants au non jugement pour qu’ils puissent se
montrer proches et chaleureux même avec les enfants dans le comportement
est parfois difficile.
Etre dans le non jugement ne signifie pas ignorer les problèmes. Il ne s’agit pas
non plus d’excuser les gens/enfants ou de les déresponsabiliser mais de mieux
les comprendre pour leur proposer des alternatives plus constructives aux
actes de violence ou d’irrespect.
Caroline Sost estime que, plus les personnes sont dans le jugement vis-à-vis des
autres, plus elles ont au fond un mauvaise image d’elles-mêmes. Ainsi, elle invite
les adultes à pratiquer le non jugement sur eux-mêmes avant de vouloir le
pratiquer dans leurs relations, à commencer par les enfants. Un adulte en
contact professionnel avec des enfants peut adopter plusieurs comportements
pour cheminer vers le non jugement :
Il est possible d’introduire le non jugement auprès des enfants en leur montrant
l’exemple, en leur faisant jouer des sketchs pour montrer l’impact des
jugements de valeur et voir comment transformer un jugement en observation
et en demande.
La force du non jugement est qu’il permet de remonter à la source des problèmes
et de les traiter. – Caroline Sost
des mots positifs et encourageants,
une communication non verbale empathique,
des rituels (massages, météo intérieure, quoi de neuf ?…) et
un cadre bienveillant,
une posture qui cherche à comprendre les motivations positives derrière
chaque acte même inapproprié tout en assurant un cadre garant de la
sécurité de tous et toutes.
Cette capacité à valoriser est importante à appliquer aux autres mais également
à soi-même en repérant ce qui est bien fait, en raisonnant en termes de temps
d’apprentissage (“je ne sais pas faire pour l’instant”, “je suis en train
d’apprendre“) et de potentiel (“j’ai un grand potentiel à l’intérieur de moi que je
suis capable de déployer”).
5.Pratiquer le centrage et apprendre à se recentrer
Nous sommes centrés quand nous sommes en pleine conscience de notre propre
potentiel, donc de nos ressources. Nous sommes décentrés lorsque nous sommes
dans notre “couche extérieure” d’ego négatif (notre potentiel frustré et contrarié).
Alors nous sommes en réaction, dans l’agression, la fuite ou l’évitement par
exemple. – Caroline Sost
Ainsi, il est important d’apprendre à identifier les signes annonciateurs de
décentrage chez soi et chez les autres (sourcils froncés, doigt qui pointe,
mâchoires serrées, tensions/ contractions dans le corps, mots accusateurs…).
Le potentiel, c’est l’ensemble des qualités que vous manifestez et c’est aussi
l’ensemble des qualités en sommeil à l’intérieur de vous que vous ne manifestez
pas encore. – Caroline Sost
Caroline Sost invite adultes et enfants à communiquer de potentiel à potentiel
en portant leurs regards sur les capacités, les points positifs de l’autre, en se
focalisant sur les ressources de l’interlocuteur.trice. Communiquer de potentiel
à potentiel, c’est sortir du regard sur la limitation mais poser le regard sur ce qui
est déjà là et sur ce qui va bientôt germer.
Plus la priorité est données aux repères extérieurs que constituent les enseignants,
les notes, les camarades et les parents, moins l’enfant a accès à cette dimension
en profondeur. […] L’enfant prend progressivement comme référence ce que lui
disent les figures d’autorité autour de lui. – Caroline Sost
Dans son école, Caroline Sost insiste beaucoup sur la question : “Que ressens-tu
?/ Qu’est-ce que tu ressens au fond de toi ?” qui est une des questions clés
posées aux enfants lors de conflits ou de doute. Cette question est également
fondamentale pour les adultes. Elle remet en lien avec ce qui se passe au fond
de soi, au-delà des pensées, des tendance à l’action, des jugements.
8.Démarrer ou poursuivre un travail sur soi
Caroline Sost estime que, pour bien aborder une relation, il faut toujours
commencer par soi-même. Ce travail sur soi n’est ni rapide ni facile.
Notre qualité d’être donne une teinte, une coloration à tous nos savoirs, nos
savoir-faire et les résultats que nous obtenons. Elle infuse véritablement à la façon
d’un sachet de thé qu’on tremperait dans l’eau chaude. – Caroline Sost
Ce travail de développement personnel se poursuit toute la vie parce qu’on n’a
jamais fini d’apprendre (vous y voyez un rapport avec le nom du blog ? C’est
normal ;) ).