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Grammaire textuelle
DNI : 35961871
Février 2023
Dans le cadre du cours "Grammaire textuelle", dans ce travail nous analysons
les différents niveaux de production de sens d'un énoncé. Tout d’abord, en suivant
les idées de Charolles (1980), nous résumons les trois approches principales des
analyses linguistiques : le niveau d'analyse pragmatique, sémantique et syntaxique.
Puis, nous reviendrons sur les conclusions de Charolles (1980) par rapport à
l'interrelation de ces niveaux. Finalement, nous présenterons d’autres approches : le
niveau thématique selon Combettes (1983), le niveau d'analyse énonciatif et le
niveau argumentatif selon Ducrot (1984).
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2. Le niveau d’analyse sémantique
Cette perspective analyse le sens des mots et des phrases par eux-mêmes,
c’est-à- dire, sans tenir compte de la situation de communication et du contexte de
leur utilisation. Donc, ce qui est analysé, c’est le sens constant et conceptuellement
descriptible de ces mots ou phrases à partir duquel on établit des règles de bonne
formation sémantique.
Pour expliquer cette approche, Charolles reprend la phrase « le chat est sur
le paillasson ». On comprend cette phrase parce qu’elle active en nous un schéma
de représentation, ce qui la rend intelligible. Par contre, une phrase comme « le chat
résume le paillasson » nous semble inintelligible, car elle n’active pas en nous un
schéma de représentation.
Ce pour cela que Charolles parle de l’existence d’un « ordre de sens », qui
détermine l’acceptabilité d’une représentation du monde et qui est fondé non pas sur
l’observation des choses réelles mais sur la représentation de ce qu’il est possible
ou impossible de dire à leur sujet :
C'est ordre est fondé sur la représentation que l'on a de ce qu'il est
possible de dire des choses du monde étant donné le sens des mots et de
leur combinaison et étant donné ce que nous croyons qu'il y a et qu'il
advient dans l'univers des objets, des faits et des pensées (Charolles, 1980
: 51).
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3. Le niveau d’analyse syntaxique
Charolles souligne que, récemment, il est reconnu que pour le langage, il est
impossible de différencier clairement la sémantique de la syntaxe, puisque la
sémantique pénètre la syntaxe et, inversement, il n’y a pas de sémantique sans
syntaxe. Charolles souligne par exemple le cas de Chomsky qui, ayant voulu
construire une syntaxe pure dans son premier livre, Structures syntaxiques, publié
en 1957, a dû rapidement introduire quelques traits sémantiques pour tenir compte
de certaines restrictions de sélection. Il souligne également le cas d’autres linguistes
américains qui ont proposé des visions sémantiques-générativistes, comme Lakoff.
En ce qui concerne le rôle de la pragmatique, Charolles souligne qu’en
France, la prédominance des théories générativistes-chomskiennes, qui laissent en
quelque sorte le contexte de côté, a produit que les questions pragmatiques
n’étaient pas tellement prises en compte, mais que récemment elles ont commencé
à être davantage considérées. Les travaux dans ce domaine cherchent à montrer
comment les normes syntaxiques dépendent souvent des questions
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sociolinguistiques, par exemple, du contexte socioculturel de l’énonciateur ou des
représentations sociales.
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Cette perspective, selon elle est définie par Ducrot dans son Dictionnaire des
Sciences du Langage, analyse les productions linguistiques comme un acte
d'énonciation produit par un énonciateur particulier, dans des circonstances
spatiales et temporelles précises et avec un destinataire concret.
Cette approche cherche à relever les traces linguistiques du processus de
l'énonciation présentes dans l’énoncé. Par exemple, par quels moyens le locuteur
inscrit sa présence à l’intérieur de son discours : l’utilisation de pronoms personnels,
possessifs, modalisateurs, etc., ou les références au contexte spécifique de
l'énonciation (les déictiques). Par exemple dans la phrase « Je ne peut pas aller au
cinéma aujourd’hui. C’est dommage ! », on trouve le pronom personnel qui fait
référence à l’énonciateur, le déictique qui signale le moment d’énonciation et un
modalisateur.
Ce niveau d'analyse du langage a été proposé par Ducrot, qui postule que
nos mots ne servent pas à représenter la réalité ou à informer, mais à argumenter.
Dans cette perspective, parler ne consiste pas à décrire ou à informer sur un état du
monde mais plutôt à orienter le discours dans une certaine direction. Cette
orientation est donnée par l'introduction de certains éléments dans l'énoncé, appelés
"opérateurs argumentatifs". Ainsi, des mots comme "un peu" ou "ne...que" sont des
opérateurs argumentatifs puisque, combinés à un énoncé, ils modifient son intention
argumentative. Par exemple, la phrase “cela coûte 15 euros” peut véhiculer l’idée
d’un article cher ou bon marché, pendant que la phrase “cela ne coûte que 15 euros”
seulement véhicule l’idée d’un article bon marché.
Plus tard, cette théorie a également inclus le concept de topoi. Ces topoi sont
des principes généraux, communs, présentés comme acceptés par la communauté.
Selon Charaudeau et Maingueneau, ce concept peut être comparé au stéréotype.
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7. Bibliographie