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Chapitre 1 Le cadre normatif de l’Etat belge

La Constitution et les lois spéciales

1. La constitution

Définition

La constitution possède plusieurs rôles dans notre pays. Elle est la charpente juridique
de l’Etat. Chaque Etat en possède une. Contrairement aux anglais ou aux néo-zélandais
qui possèdent une constitution coutumière (càd orales, basée sur les coutumes), chaque
Etat possède un texte constitutionnel écrit.
Celui-ci établit les règles d’organisation de l’Etat et de fonctionnement des institutions
politiques. Par ces règles, elle permet aux institutions de légiférer.
La constitution garantit aux citoyens des droits fondamentaux (politiques et de l’homme).

On peut dire que la Constitution est un titre juridique car il n’y aura pas de gouvernement
qui jugera, légiférera ou exécutera sans qu’il ne soit légitimé càd qu’il faut qu’il y ait une
source qui donne une raison d’exister.

La Constitution contient 198articles qui sont établis par un auteur. Cet auteur est le
pouvoir constituant qui est l’organe qui exerce le pouvoir constituant, le pouvoir
d’édicter.
rem : le tout premier pouvoir constituant est le congrès national. Ce fût la première
assemblée constituante. Elle tire ce droit de faire de sa propre volonté qui découle d’un
pouvoir de force : la révolution belge. Pouvoir constituant originaire. Il a exercé son
pouvoir suite au poids des faits.

On a aussi le pouvoir constituant dérivé. Celui-ci détient le pouvoir de modifier les règles
constitutionnelles. Qui se cache derrière ? C’est celui qui est investit de ce pouvoir par la
Constitution car elle crée elle-même le droit de la modifier. (voir articles 195 et
suivants).

Enfin, la constitution crée le pouvoir constitué (le pouvoir législatif, exécutif et


judiciaire) réparti entre les différentes institutions.
Elle crée des institutions publiques :
- les collectivités publiques ou infra-étatiques
- les collectivités fédérées
- les collectivités décentralisées
A ces institutions, elle donne un pouvoir.

LA constitution apparaît comme tout autre texte de loi à la différence que les règles
qu’elle contient sont différentes du code civil. Elle organise l’Etat, le pouvoir et dit ce
que les institutions publiques doivent respecter (ex : ne pas porter atteinte au droit
d’enseigner, de vote, civil…).
D’un point de vue formel, la Constitution est la règle en vertu de laquelle les autres
règles existent. Elle est supérieure à toutes les autres règles.
Cette primauté se manifeste par le fait qu’elle ne peut être modifiée ou révisée comme
on le veut. Il y a des procédures différentes des procédures habituelles et des organes
différents. Elle est donc supérieur à toute autre règle de droit étatique.

Caractères

- La Constitution contient un ensemble de règles suprêmes auxquelles doivent être


conformes tous les actes qu’accomplissent les autorités publiques. Donc la
Constitution ne peut être violée. Si il y a violation, il est nécessaire de mettre en
place des mécanismes sanctionnateurs, de rétablir la conformité. Il faut donc un
contrôle de constitutionnalité des actes législatifs, administratifs ou
juridictionnel à la Constitution.
Ex : Si un juge ne respecte pas un droit, tout individu a un droit d’appel qui se
traduit par le pourvoi en Cassation.
Par rapport au pouvoir exécutif (le gouvernement et les chambres), c’est un
recours devant le Conseil d’Etat.

On appelle cela le contrôle de constitutionnalité des lois qui est difficile à mettre
en place pour le législateur.

- La Constitution a un caractère général. Elle se borne à l’essentiel. Elle ne rentre


pas dans les détails et il ne sera donc pas possible de tout régler avec elle car
elle laissera toujours une marge de manœuvre.
C’est avantageux : la Constitution est ainsi susceptible de durer plus longtemps
car si elle laisse place aux détails, on risque d’oublier des choses et d’ébranler sa
stabilité.
Rem :
o la vigueur d’un régime se mesure à sa stabilité
o la Constitution belge change souvent dû à des circonstances extérieures
- La stabilité de la Constitution est assurée par des procédures de révision qui
rend plus lent la révision. On rend la Constitution plus rigide.
Il existe différentes façons :
1. On prévoit des majorités plus compliquées. On aura des majorités
qualifiées (càd qu’on devra avoir plus qu’au-dessus de la moitié) mais
pas de majorité absolue (on doit avoir la moitié). LA majorité qualifiée
est dite renforcée. Ex : en Belgique, on vote au 2/3 de la majorité.
Rem : il existe la majorité relative qui est le fait d’avoir plus de deux
possibilités.
2. On peut soumettre la demande d’une modification de la Constitution à
un référendum populaire comme en Suisse
3. Certaines époques proscrivent la modification de la Constitution. (ex :
en Belgique, on ne peut modifier la Constitution pendant une régence
ou quand le trône est vacant.
La Constitution ne peut être modifiée quand on est en guerre ou
quand les Chambres sont dans l’incapacité de se réunir.
Rem : le temps de guerre est très vague car c’est le roi qui dit quand
c’est le début et la fin de la guerre. Donc cela laisse place à une
certaine souplesse dans les procédures .
4. Certains articles ne sont pas susceptibles de révision. (ex : la forme
républicaine du gouvernement français ou le fédéralisme de l’Etat
allemand).
Il est cependant possible de soumettre ces articles à révision soit
lors d’une révolution soit en abrogeant, supprimant l’article disant de
ne pas y toucher.

Les principes fondamentaux que la Constitution énonce doivent être développés par des
lois dont l’adoption est prévue par la Constitution elle-même. Quand ces lois, bien que
détaillées, sont considérés comme revêtant une importance fondamentale dans le
fonctionnement ou l’organisation étatique, on parlera de lois constitutionnelles, lois
organiques, de lois interposées ou en Belgique de lois spéciales. Elles sont adoptées à des
majorités qualifiées.
Lorsque une loi rentre dans les détails, c’est une loi ordinaire.

2. La Constitution belge

A. Adoption

Sources et caractéristiques de la Constitution de 1831

A la base, la Constitution belge était rédigé en français (en NDLS seulement en 1967et
l’allemand en 1991). Le pouvoir constituant originaire a pris son inspiration dans
différentes sources :
- la Grondwet
- les diverses constitutions de la France auxquelles on était rattachés avant 1815

- La Constitution est d’inspiration libérale. Elle favorise les libertés locales ainsi que les
droits de l’homme (ex : le droit de créance). Elle instaure un Etat de droit
- Elle instaure un régime représentatif et parlementaire basé sur la séparation de
pouvoirs. Le Parlement contrôle le pouvoir exécutif.
- La Constitution régit un Etat unitaire dit décentralisé. LE congrès craignait des
divisions (cfr les Etats Belgique Unis). Aujourd’hui, la Belgique est devenue un Etat
fédéral.
- La Constitution a une forte rigidité qui lui est assurée par l’article 131.

Structure de la Constitution

La structure initial de la Constitution a été changée par des ajouts d’articles bis, ter,
quater et des modifications. Alors on a pris des dispositions et la Constitution a subi un
toilettage. Elle a été coordonnée et restructurée en ne touchant pas au fond des
différents articles. On a repris les textes et on a tout remis ensemble (ex : l’article 95
est resté le même qu’en 1831). La coordination a remplacé le texte ancien le 17février
1994.

RAPPEL :
- LE texte qui fonde, qui structure le pouvoir étatique est la constitution. La
plupart des constitutions des états européens sont écrites et cela provient du
fait que quand il y a un pouvoir, il faut pouvoir le rationaliser et limiter le pouvoir
aux individus.
- Caractéristiques et coordination de la constitution belge.

B. Révision

La révision constitutionnel s’effectue en deux phases :


1. Sur initiative d’un membre du gouvernement ou d’un membre des chambres, la
Chambre des représentants et le Sénat à la majorité absolue des présences et
des suffrages (quorums de présence et de vote) ainsi que le Roi adoptent une
déclaration de révision. Les Chambres préparent donc la révision de la
Constitution en limitant les points à réviser.

Comme dit ci-dessus, il est nécessaire d’avoir deux quorums pour adopter une loi :
- quorum de présence : il faut suffisamment de personnes présente pour le vote
càd qu’il faut au moins 76personnes à la Chambres des Représentants et
41sénateurs pour que le vote soit correcte.
- Quorum de vote : une fois que le quorum de présence est bon, on passe à celui de
vote. On va ainsi dénombrer le nombre de oui favorable pour la loi de révision de la
Constitution.
Il y a une marge de manœuvre par rapport à la définition de suffrage :

Si on supprime les abstentions, on ne prendra en compte que les oui et les non. Ce
qui permet de trouver une majorité absolue.
Par conséquent, pour qu’une loi soit voté favorablement, il faudra plus de oui que de
non.

D’un point de vue du contenu de la révision, on va délimiter les articles qui seront
touchés. On dresse une liste ou de nouveaux articles à ajouter.

Lorsqu’au terme du processus, chacun adopte la révision, il y a une publication de la


déclaration au Moniteur belge et celle-ci met un terme à l’existence des Chambres.
Dissolution de plein droit des Chambres et fin de la législature

2. Des élections législatives ont donc lieu dans les 40jours et les nouvelles
chambres doivent se réunir dans les deux mois. Ces nouvelles chambres sont donc
constituantes car elles ont le droit de réviser la Constitution avec le Roi. Mais la
révision aura au préalable été limité par les chambres précédentes.
LE pouvoir constituant dérivé adopte les articles en utilisant des quorums de
présence (2/3 des membres présents) et un quorum de vote (2/3 des suffrages).
Le texte est adopté par la Chambre des Représentant et le Sénat de la même
façon et il y a ensuite publication.
Le Roi va sanctionner ce qui a été adopté par les Chambres. Cependant, cette
sanction du Roi ne le rend pas responsable. La moindre de ces initiatives est
accompagnée par la signature de un ou de plusieurs ministres qui manifeste ainsi
leur accord avec le Roi. C’est appelé le contreseing ministériel.
Pour que certains points soient modifiés dans la Constitution ou si les chambres
constituantes n’ont pas achevé leur mission au terme de la magistrature, on ne va pas
aller au bout de la législature et on va voter une déclaration de révision qui provoquera
une dissolution et des élections. Cela rend les chambres suivantes constituantes.

Le système de la révision constitutionnelle est lourd car le parlementaire doit se


présenter devant le citoyen. On ne touche pas à la constitution sans que les candidats ne
le disent. Mais il y a une utilisation fréquente pour l’adoption, la révision et la correction
des articles constitutionnels.
Cela présente des avantages et des inconvénients :

- Inconvénients : Devant dresser une liste d’articles à réviser, cela incite les chambres à
couper les révisions (ex : article 195). Il faut toujours statuer des points notés dans la
déclaration de révision. Donc le constituant peut réviser la constitution autant que
nécessaire mais cela le contraint à procéder à des révisions très partielles sans une
vision globale de la réforme à réaliser.

- Avantages : pour adopter les articles à réviser et les mettre dans la nouvelle
constitution, il faut à chaque fois 2/3 des suffrages. Les chambres sont toujours
obligées de voter d’un point de vue de la population. Il n’y aura jamais assez de flamands
qui permettront d’accepter la révision constitutionnelle. Donc une déclaration de révision
ne se marquera jamais par les vues d’une communauté. Autant la communauté française
que wallonne sera toujours prise en compte. Il y aura toujours un large consensus pour
obtenir une révision constitutionnelle.

C. Coordination

A côté du système de révision, il existe d’autres dispositions : l’article 198 coordonnent


la Constitution.
LA coordination est en fait un agencement différent des textes, plus de structures, plus
correct.
Donc l’art 198 permet de modifier la terminologie des dispositions non soumises à
révision pour les mettre en concordance avec la terminologie des nouvelles dispositions
et d’assurer la concordance des textes français, néerlandais et allemands.
LA coordination nécessite la même procédure que la révision (double majorité qualifiée)
mais il ne faut qu’il y ait d’autres déclarations de révisions.
LA coordination se fait pour l’ensemble du texte. Cependant, la coordination ne se fait
que par les chambres constituantes.

Cette disposition a été utilisée le 17/02/1994 et sanctionnée par le Roi Albert II. LA
constitution coordonnée a été publiée au Moniteur belge le même jour. Même si
coordonné, le texte de 1994 équivaut à celui de 1831.
Un autre exemple en 2005 dans laquelle le mot Conseil par le mot Parlement.
2. Les lois spéciales

Ce que l’on ne peut inscrire dans la Constitution est édicté via des lois spéciales. Ainsi,
plusieurs dispositions constitutionnelles ont habilité le pouvoir législatif belge, statuant à
une majorité spéciale, à adopter les lois spéciales dont les circonstances politiques (ex :
l’élargissement ou pas des compétences de la Cour d’arbitrage), la nature ou l’importance
eussent exigé qu’elles aient été inscrites dans la Constitution.
L’adoption de ces lois et leur objet est dicté par la Constitution qui dit qu’il faut ajouter
des règles.
Leur apparition remonte vers 1970.

Les lois spéciales sont inférieurs à la Constitution car c’est la Constitution qui les crée.
La cours d’arbitrage en vérifie même la conformité.

Deux problèmes majeures se posent avec ces lois :


- les majorités requises
- l’objet de ces lois

A. Majorité requise

LA majorité requise pour l’adoption des lois spéciales est plus difficile à atteindre que la
majorité nécessaire à une révision constitutionnelle. Ces lois doivent en effet être
adoptées à la majorité absolue des présences et des suffrages au sein de chaque groupe
linguistique de chaque chambre et à la majorité qualifiée des 2/3 des suffrages
exprimés dans les deux groupes linguistiques au sein de chaque chambre.
Il est donc nécessaire d’avoir un quorum de présence (majorité des membres présents
dans chaque chambre) et d’avoir deux quorums de vote (2/3 des membres présents
doivent être d’accord avec la loi et cela dans chaque chambre).

Ex : Si on se trouve à la Chambre des Représentants, la loi spéciale exige qu’il faut une
majorité absolue dans chaque groupe linguistique. Dans chaque groupe linguistique, cette
majorité (absolue) doit être répartie au 2/3.

B. Objets

La Constitution impose l’adoption de lois spéciales pour des objets déterminés :


- la modification des limites des régions linguistiques
- l’organisation, le fonctionnement, le financement et la détermination de certaines
compétences des Régions et Communautés ainsi que de l’agglomération
bruxelloise
- l’emploi des langues dans l’enseignement
- l’organisation et l’extension des compétences de la Cours d’arbitrage

C. Motifs d’adoption

Différents motifs ont incité le Constituant à prévoir l’adoption de lois spéciales :


- ne pas encombrer la Constitution (ex : loi du 8août 1989 et celle pour la région
bruxelloise)
- La Constitution veut débloquer le verrou qu’elle constitue. Donc la Constitution
peut dire qu’on peut déroger aux règles qu’elles prescrit ou bien compléter les
règles qu’elle prescrit.
- Essayer de geler, bloquer des lois en leur donnant une rigidité proche de la
constitution. On interdit de modifier des lois sans qu’on ne passe par des lois
spéciales. D’anciennes lois ne peuvent être changées en certains points que par
des lois spéciales. (ex : la modification de la frontière linguistique doit passer
automatiquement par l’adoption de lois spéciales)

Ces lois s’imposent aux législateurs ordinaires et à toutes les autorités publiques.

La hiérarchie des règles de droit en Belgique

Les règles de droit applicables en Belgique sont revêtues d’une force juridique qui varie
selon la place qu’elles occupent dans l’ordre juridique. Elles sont de nature internationale,
constitutionnelle, législative ou administrative.
Il existe toujours un rapport de conformité entre les règles inférieurs et les règles
supérieurs. Principe de légalité (ex : les décisions judiciaires doivent respecter les
règles hiérarchiques)
Les lois, les décrets et les ordonnances doivent respecter les règles supérieures que
sont la Constitution et les lois spéciales. Principe de constitutionalité

1. Les règles internationales et les règles supranationales


A. Traités internationaux

Pour qu’un traité international soit intégré dans le droit belge, il faut qu’il ait été
régulièrement conclu. Il doit donc exister juridiquement, il doit être rentrer dans le
droit international.

Pour faire partie de l’ordre juridique belge, il doit :


- exister dans le droit international
- il faut qu’il soit soumis à un assentiment des assemblées parlementaires. Donc les
chambres introduisent le traité par un vote dans le droit belge

Le traité peut être écrit de manière différente :


- il est directement applicable : il s’adresse directement aux particuliers (aux
personnes physiques ou morales qu’il vise). Ces personnes reçoivent directement
des droits ou leur imposent directement des obligations dans l’ordre juridique
interne sans qu’il ne faille développer plus amplement le traité

Lorsque le traité est directement applicable, il a des effets directs dans le droit
interne et a une force supérieure à tout acte législatif ou administratif pourvu
qu’il ait été publié au Moniteur belge. Il a des effets contraignants, doit être
respecté dans le pays visé par le traité.

Dans la pyramide des normes, le traité est supérieur aux lois spéciales. Donc il se
situe entre la Constitution et la loi spéciale (cfr l’arrêté de la Cour de Cassation
sur la fromagerie le Ski).
LA cour d’arbitrage contrôlera toujours la constitutionalité de certains traités
car la Constitution se doit d’être toujours conforme à certains traités.

- Susceptible de recevoir une application effective dans cet ordre interne sans
intervention d’aucune norme complémentaire de droit interne.

B. Droit international dérivé

La primauté des traités est applicable à d’autres traités : les traités dérivés. Ainsi les
directives venant de la commission européenne ou du parlement européen est toujours
applicable dans le droit interne belge car cela provient d’un traité. Par conséquent, cela
priment sur les actes législatifs ou administratifs belges.

2. Les actes administratifs

Tout ce qui est en-dessous des lois et des décrets est considéré comme acte
administratifs. Ainsi on retrouve les règlements et les arrêtés qui émanent de diverses
autorités administratives (ex : Roi, ministres, secrétaires d’Etat , les gouvernements
communautaire ou régionaux ou leurs membres ainsi que les autorités publiques
subordonnées).
On en distingue de deux types :
A. Les actes unilatéraux

On a soit des règlements (contiennent des normes à portée général et abstraite et


pouvant viser plusieurs destinataires) soit (des arrêtés ou) décisions individuelles (cela
s’adresse à des destinataires déterminés ou déterminables).

Lorsqu’il s’agit de prendre une mesure particulière d’exécution, l’administration est tenue
de se conformer aux règles générales de conduite qu’elle s’est imposée pour régir sa
propre activité, tant qu’elle n’a pas décidé de les abroger ou de les modifier.

B. Les contrats de droit public de l’Administration

Les autorités administratives peuvent aussi recourir à des contrats pour certains types
de matières comme la gestion de son patrimoine ou la réalisation de mission.

Certains contrats conclu par des autorités administratives sont identiques à ceux que
pourraient nouer des particuliers. Ce sont des contrats de droit privé.
Mais il y a aussi des contrats qui sont régis par des règles de droit administratif
(notamment dans leur conclusion) et ils sont appelés contrat administratif ou de droit
public. Ex : la concession de service public ou des marchés publics.
Mais dans ce cadre, l’administration peut changer les règles (la loi du changement) :
l’autorité résilie unilatéralement son contrat et modifie les conditions pour permettre à
d’autres de surenchérir. Cela ne se passe que si il y a une indemnisation de celui qui a pris
le contrat à la base.

Différence entre ces deux catégories d’actes administratifs : les actes unilatéraux ne
sont le fruit que d’un auteur unique tandis qu’un contrat de droit public est passé entre
une administration et une autre personne, quel soit physique ou morale.
3. Les ordonnances bruxelloises

La situation des ordonnances bruxelloises est particulière dans l’ordonnancement des


règles belges. En effet, si on observe la pyramide des normes, les ordonnances
bruxelloises se trouvent au milieu, juste en-dessous de la loi et des décrets.
Les ordonnances bruxelloises ont un statut hybride mais derrière ce statut se cache de
nombreuses discussions car on voulait qu’elles n’aillent pas la même qualité que les lois et
les décrets mais aussi que Bruxelles soit différents des autres régions.
Et dès lors, il y a des différences entre la lois, les décrets et les ordonnances
bruxelloise :
- On ne peut qualifié les ordonnances bruxelloises de lois car il n’y a aucune règle
supérieur lui conférant cette force
- La philosophie du contrôle de constitutionnalité des lois a été confié à un seul
tribunal, à une seule instance. Pour Les ordonnances bruxelloises, ce n’est pas le
cas puisqu’il n’y a aucun contrôle de fait.
- Il y a des contrôles particuliers qui sont effectués sur les ordonnances :
- Juridictionnels  le contrôle de constitutionnalité
- Quand les ordonnances portent sur certaines matières, elles ont un contrôle de
tutelle et il est possible que certaines soient suspendues

2. Le système juridique belge et le principe de légalité

A. Le principe de légalité

Le système juridique belge est fait de façon à ce que les règles soient cohérente, qu’elle
forme un ordre juridique belge.
Mais il y a aussi une cohérence dans la hiérarchie et ainsi les règles inférieurs doivent
être conformes aux règles supérieurs (ex : les lois spéciales doivent être conformes à la
Constitution)
La Constitution met en place la hiérarchisation et elle doit aussi mettre en place des
mécanismes juridictionnelles pour vérifier la conformité des règles. Il est possible que
des sanctions soient prises comme le refus d’application, l’annulation, …).
Il est aussi possible que des administrations ou tribunaux fassent l’objet de contrôle par
d’autres juridictions.
Au niveau des actes administratifs, comme étant dans une collectivité décentralisée, il y
a un contrôle de tutelle effectuée càd qu’il y a un contrôle exercé par une autorité
administrative supérieur au niveau de la conformité aux règles supérieures.
Mécanisme de l’Etat de droit belge pour essayer qu’il y ait un respect de légalité, de
conformité à la loi
Les contrôles juridictionnels de la conformité des règles de droit inférieur aux
règles des droit supérieures

Diverses techniques permettent aux juridictions de sanctionner les atteintes portées à


la légalité par les décisions des divers autorités publiques

A. Le contrôle juridictionnel de la Constitution

Le conflit entre la Constitution et le droit international intégré à l’ordre interne n’est


pas inimaginable. Mais il n’y a cependant pas de recours juridictionnel possible destiné à
assurer la conformité de la Constitution aux règles du droit international faisant partie
de l’ordre juridique interne pour le constituant car c’est la source du droit belge.
Mais quand la Constitution s’oppose à un traité directement applicable, la Cours
d’Arbitrage contrôle alors la compatibilité du contenu de ce traité avec les dispositions
constitutionnelles dont elle est habilitée à assurer le respect par les lois, décrets et
ordonnances. On contrôle donc la constitutionalité du droit international. On organise un
contrôle de constitutionalité du traité. Et on vérifie que le roi ou le gouvernement à bien
conclu le traité en respectant les règles du droit belge.

Peu de contrôles

B. Le contrôle juridictionnel des lois, décret ou ordonnances

Les règles de contrôles pour loi, décret et ordonnances sont les même que pour les lois
spéciales. On va vérifier la conformité au droit international et celui à la Constitution.
Donc il y a deux mécanismes différents :
- contrôle de conformité au droit internationale
 refus d’application de la règle contraire au droit international

Il faut se référer à l’exemple de l’arrêt de la Cours de Cassation concernant l’affaire de


la fromagerie le Ski : le juge devant lequel est invoqué cette irrégularité a le devoir ne
pas appliquer loi, décret ou ordonnance quand un de ces trois actes est contraire à une
règle de droit international directement applicable. Mais dit ainsi, la norme subsiste et il
y a toujours non conformité.
Par application à cette jurisprudence, il y a un refus d’application de la loi spéciale et
mise à l’écart au profit du traité.

- Contrôle (partiel) de constitutionnalité

Lorsqu’un juge est saisi d’un litige entre un acte législatif et la Constitution, il y a alors
un contrôle partiel de constitutionalité effectué.
Mais si il y a un conflit entre les décrets et les lois ?On va alors voir sur quel
compétences portent l’un et l’autre et si il portent sur les droits des belges ou les
impôts, alors la Cours d’arbitrage se charge du conflit.

 refus d’application de la règle inconstitutionnelle

Un juge ne peut refuser d’appliquer un acte législatif qu’il croit inconstitutionnel. Il doit
saisir la cour d’Arbitrage, à titre préjudiciel, de la question relative à l’éventuelle
violation, par cet acte législatif, des règles de partages de compétences entre l’Etat, les
Communautés et les régions, des dispositions du Titre de la Constitution « Des belges et
de leurs droits » et articles 170, 172 et 191 de la Constitution. La Cour d’arbitrage va
alors rendre un arrêt déclaratoire auquel le juge ayant posé la question est tenu de se
conformer.
Donc la Cour d’arbitrage a un contrôle partiel sur la constitutionalité des actes car un
juge ne peut la saisir pour qu’elle vérifie la constitutionnalité des actes législatifs aux
autres dispositions constitutionnelles.
Elle peut être saisie de deux manières :
- des questions préjudicielles : comme expliqué ci-dessus. Dans ce cas, le juge se
dessaisit de l’affaire et attend la réponse de la Cour d’arbitrage avant de se
prononcer. La réponse de la Cour d’arbitrage sera un arrêt de réponse
préjudicielles mais c’est un arrêt qui dit, qui déclare qu’il n’y a pas ou il y a conflit.
Par cela, le juge pourra trancher le litige.

Cependant, si le juge se trouve face à un litige d’inconstitution portant sur un


autre article que ceux prévu pour la Constitution, que doit-il faire ? Il ne peut ni
s’adresser à la Cour d’arbitrage ni à un autre juge. Il n’y a aucune juridiction
prévue.
Le juge fait comme si il n’y avait aucune inconstitutionnalité et tranche le litige

Lorsqu’est invoqué la violation d’une disposition du Titre 2 de la Constitution ou


des art 170, 172 ou 191, la Cour d’arbitrage va tenir compte dans son examen des
dispositions de droit international qui garantissent des droits ou des libertés du
même type.
La Cour d’arbitrage va alors tenir compte de la Constitution et du Traité car ils
ont un contenu commun et donc elle veut les présenter comme un ensemble
indissociable.
Ce point permet de coordonner et permet qu’une jurisprudence dise une chose et
les tribunaux une autre.

Concernant les ordonnances bruxelloises, toute juridiction peut vérifier la


conformité à toutes dispositions de la Constitution ou à la loi spéciale du
13/01/1989 et peut refuser l’application de l’ordonnance.
Il y a donc un contrôle plus général

Il faut aussi préciser que ce n’est pas parce qu’il y a un arrêt prononcé contre cet
acte que celui-ci disparaît. On refuse de l’appliquer sur le litige jugé.

- Un recours en annulation : on fait donc un procès à la règle inconstitutionnel

Pour assurer la conformité des acte législatifs aux règles de compétence, les articles
170, 172 et 191 ainsi qu’au titre 2 de la Constitution, la mise en place d’un recours en
annulation est nécessaire.
La Cour d’arbitrage, elle seul, peut se prononcer sur un recours en annulation introduit
par une personne physique ou morale reconnaissant une problème d’inconstitutionnalité.
La Cour d’arbitrage constate cette inconstitutionnalité, se prononce par une annulation
de l’acte litigieux en le faisant disparaître rétroactivement. On fait donc comme si il
n’existait pas.
Les personnes ayant le droit de ce recours sont le conseil des Ministres, le gouvernement
de chaque région ou de chaque communauté, les présidents des assemblées législatives à
la demande de 2/3 de leurs membres ainsi que toute personne physique ou morale
justifiant d’un intérêt.

Ce recours doit être introduit dans un délai de 6mois après la publication de l’acte
litigieux dans le Moniteur belge.

Mais pendant que la Cour d’arbitrage analyse le contentieux, des dommages peuvent se
créer. Il existe alors des mécanismes pour éviter ce genre de situation :
Toute acte législatif peut être suspendu d’application pendant 3mois à condition que le
requérant invoque des moyens sérieux (arguments corrects) à l’appui de son recours et
que l’exécution immédiate de l’acte incriminé risque de causer un préjudice grave
difficilement réparable.
Par la suite, avec son jugement, la Cour d’arbitrage confirme la suspension ou non.

C. Le contrôle juridictionnel des règles administratives

Un contrôle de conformité peut être mené pour voir si l’acte administratif est conforme
aux règles supérieurs.
Les mécanismes mis en place depuis l’indépendance sont les suivants : le refus
d’application, la suspension ou l’annulation.
Pour ce qui concerne l’annulation, c’est en fait un contrôle de légalité exercé par la
section d’administration du Conseil d’Etat. Celle-ci pourra annuler l’acte s’il remarque une
non conformité aux règles supérieurs.
Toute personne justifiant d’un intérêt peut demander à la section d’administration du
Conseil d’Etat d’annuler un acte administratif illégal sur recours introduit dans les
60jours suivant la publication, la notification ou la connaissance de l’acte attaqué. Cela
met ainsi fin aux troubles de l’ordonnancement juridique en faisant disparaître la norme
incriminée avec effet rétroactif.

La section d’administration du Conseil d’Etat peut aussi ordonner la suspension de


l’exécution d’un acte administratif attaqué suite à des moyens sérieux invoqués pour
justifier l’annulation de l’acte et de possibles préjudices grave difficilement réparable.
LA suspension ne peut dépassé les 6mois.

L’illégalité sanctionnée consiste en une non-conformité à toute règle de droit


supérieur :
- tout article de la Constitution
- tout règle de droit international directement applicable en Belgique
- toute loi, tout décret, toute ordonnance
- toute règle administrative supérieure à la règle controlée
Chapitre 2 Principes fondamentaux d’organisation du pouvoir en
Belgique

Le fondement et l’exercice du pouvoir

Pourquoi y a-t-il un pouvoir, des gouvernants ? Qu’est-ce qui donne un titre juridique au
pouvoir ? Pourquoi y a-t-il une constitution ? Pourquoi y a-t-il des gouvernants et des
gouvernés ?

Toutes ces questions ont une réponse qui trouve sa base dans la souveraineté.

1. Le fondement du pouvoir : la souveraineté

A. Les sièges possibles de souveraineté

Par souveraineté, on entend le pouvoir de commander et de contraindre mais aussi de


posséder des prérogatives publiques. Mais où se trouve originairement le droit de
commander ?

Dès la création de la Belgique, l’assemblée constituante qu’était le Congrès National a


prétendu exercé un pouvoir au nom du peuple, de la nation Belge. Elle a donc montré sa
souveraineté (=droit de commander, d’organiser un Etat).
Ce pouvoir peut venir de Dieu.

Mais on a en fait deux théories qui s’opposent :


o la souveraineté nationale : le droit de commander et son
possédant fait en fait partie de la Nation dans sa totalité (cela
comprend morts, vivants et les futurs naissants).
Cette souveraineté est indivisible (pas de partages entre les
individus de la Nation) et elle est inaliénable (il y a un exercice
du pouvoir mais sans être propriétaire).
La nation délègue le pouvoir à des gouvernants.
(Ex : la formule de promulgation belge)
o la souveraineté populaire : la souveraineté réside de façon
directe dans le peuple. Le souverain est l’ensemble du peuple.
Chaque citoyen peut briguer pour exercer cette souveraineté.

B. La souveraineté nationale en droit belge

La souveraineté se marque de deux façons dans notre pays. Avec l’article 33 de la


Constitution, c’est flagrant :
 le Congrès national en 1830 voulait une souveraineté nationale. Mais c’est
au nom du peuple belge que le Congrès a décrété la Constitution et que
les ministres réunis en Conseil exercent les pouvoirs constitutionnels du
Roi entre chaque règne.
 Les pouvoirs publiques doivent s’exercer dans le respect des règles
constitutionnelles.
Rappel

La préférence à la base du Congrès national découle de la population belge qui est


abstraite. Mais au-delà de ces questions de philosophie politique, dans la Constitution, il y
a des retombées politiques positives. Si on se réfère à l’article 33 de la Constitution
« Tous les pouvoirs émanent de la Nation », cela signifie que la nation est un être
souverain et permettant d’organiser l’Etat.
De plus « Tous les pouvoirs sont exercées de la même manière qu’établi par la
Constitution » signifie que la Constitution étend la volonté du souverain, de la Nation.
Donc on ne peut prendre des accommodements avec la Constitution. Le Constituant a
attribué des pouvoirs et on ne peut les exercer d’un autre façon.
Le pouvoir législatif est exercée par les Chambres et le gouvernement. Le peuple ne peut
légiférer. Il n’y a pas de délégation possible et ni attribution car le législateur ne peut
donner son pouvoir à quelqu’un d’autre.

Le Roi peut recevoir des pouvoirs spéciaux mais il ne pourra légiférer. Il n’en aura pas le
droit.
LA Belgique a aussi permis que l’exercice de pouvoirs déterminés puisse être attribué par
un traité ou par une loi à des institutions de droit international public. (cfr article 34 qui
s’oppose à l’article 33 disant que tous les pouvoirs émanent de la Nation).

2. L’expression de la souveraineté nationale : la démocratie représentative

A. Typologie des régimes politiques

Selon le détenteur réel du pouvoir politique

 La démocratie : forme de régime politique où le peuple (l’ensemble des citoyens,


les électeurs se prononçant au suffrage universel) dirige les affaires publiques
soit directement soit par l’intermédiaire d’organes qu’il désigne et qui sont
sensés refléter sa volonté.

Dans une démocratie représentative, on confère le droit à un ensemble de


gouvernants de mettre en place des institutions, avec l’accord du peuple
permettant de le représenter. Il doit y avoir une majorité pour obtenir ce droit.

 La dictature : la totalité du régime est dans les mains d’un seul chef, d’un seul
parti excluant tout pluralisme et toute opposition.
Pour un parti, c’est une monocratie populaire. Pour un chef, c’est une monocratie
autoritaire.
Avec un régime de ce type, on essaie de faire du bon travail pour le peuple sans lui
demander son avis.

Selon le mode de mise en œuvre du politique

Le régime peut avoir un caractère direct, représentatif ou semi-direct :

- régime direct : le gouvernement confie à l’ensemble des citoyens, réunis en


assemblée, toutes les décisions politiques. Ce régime n’est possible que pour de
petites collectivités (ex : les assemblées générales des cantons suisses)
- régime semi-direct : On sollicite l’intervention de la population pour des décisions
d’une certaine importance. Cela se fait par deux moyens : l’initiative populaire et
le référendum
- régime représentatif : c’est un régime exercé individuellement car l’élu
représente l’ensemble des électeurs. Chaque décision est prise par les
représentants, ils ont une liberté totale.

Rem : la démocratie représentative est le régime qui tente d’assurer la conformité de la


volonté des représentants à la volonté de la majorité du corps des citoyens. On essaie de
faire concorder la décision des représentants avec la volonté des représentés.

Un important point est que les électeurs votent au suffrage universel pour des
représentants en leur donnant un mandat de représentatif. C’est le système du
représentant politique. Chaque décision prise par les représentants doit être bien
acceptée par les gouvernés.
On a aussi vu durant l’histoire (révolution française et américaine) des électeurs élire
pour pouvoir venir dire ses opinions. Ils offraient donc un mandat général et collectif.
Les élections impliquaient de pouvoir gérer les affaires publiques.
Quelques mots sur « collectif » : certains parlementaires ont un fief politique (ex : Van
Cauwenberghe a son fief à Charleroi) mais le représentant représentera toujours
l’ensemble de la nation, l’ensemble des électeurs.

Pour des systèmes semi-direct et direct, quels sont les instruments utilisés pour donner
la possibilité à l’initiative ? Comme cité ci-dessus (cfr régime semi-direct), on a
l’initiative populaire et le référendum.
- l’initiative populaire : certains citoyens prennent l’initiative de déposer un projet
de loi et de la soumettre au vote du peuple. Il est possible ici que le
gouvernement ou le PArlement mette son veto à ce projet de loi.
- le référendum : le peuple a un pouvoir de décision et se prononce sur des
questions qui lui sont posées. (ex : en Suisse). Le gouvernement suivra toujours
l’avis du peuple, c’est un vote de première opinion.
o Objets du referendum :
 Le referendum d’option : cela porte sur des décisions
fondamentales ou des choix de sociétés (ex : en 1951, la
population s’est prononcé sur le retour de Léopold 3 à la tête de la
Belgique)
 Le referendum financier
 Le referendum normatif (sur des règles juridiques) : On en a de
3types :
- constitutionnel
- législatif
- administratif
o Effets du referendum

Le referendum peut avoir deux effets :


 Décisoire : le peuple va prendre une décision qui sera obligatoire.
Mais il peut être aussi modificatif ou abrogatoire selon que le
peuple est appelé à changer une norme ou à abroger une règle
antérieur
 Consultatif : On demande un simple avis au peuple sans que celui-ci
soit obligatoire.

o Modalités du referendum décisoire normatif

Le Peuple se prononce sur un texte soit proposé par l’Exécutif soit déjà discuté par les
Chambres
Deux techniques peuvent déclencher la votation :
- referendum obligatoire : se déroule de plein droit quand sont réunies les
circonstances qui selon les règles de droit en vigueur, commandent son
organisation
- referendum facultatif : il doit être organisé quand une organe
constitutionnellement compétente en fait la demande (Etat, citoyens, Parlement,
…)

Il faut préciser :
Si on dépose une loi devant le peuple et on leur demande un avis consultatif (soit oui soit
non), cela peut provoquer un effet couperet : l’ensemble des oppositions au sein du
Parlement peut amener le rejet du referendum.
Le referendum sera moins critique quand le peuple doit se prononcer après décision au
Parlement :
- par referendum obligatoire pour des révisions de Constitution
- par referendum consultatif si et seulement si on demande l’organisation d’un
referendum par signature. Il est facultatif à la base car on n’est pas obligé de
l’organiser.

B. La démocratie représentative en droit belge

 Représentation par l’élection

La démocratie représentative belge découle d’un mécanisme électoral car elle pratique un
régime de type représentatif (cfr article 42 de la Constitution « Toute la nation est
représentée par les Chambres »). Puisqu’on est dans un système représentatif, tout
mécanisme non représentatif est donc considéré comme inconstitutionnel.

Depuis environ une vingtaine d’années, on essaie d’introduire des mécanismes


référendaires dans le droit belge mais il y a toujours eu un refus face à cette
proposition car il y aurait une possible perte du pouvoir et les problèmes seraient plus
grand au sein de l’opinion publique.
Mais le Constituant a permis l’organisation de consultations populaires provinciales et
communales. Cette organisation a été confiée aux décrets et aux ordonnances
bruxelloise de régler les modalités et l’organisation de ces consultations.

Le système représentatif belge est pour le reste basé sur le suffrage universel direct
pour certains membres : les assemblées parlementaires. Les belges n’élisent pas tout le
monde. Le corps électoral belge élit donc la Chambre des Représentants et le Sénat pour
le niveau fédéral et les Parlements au niveau des Régions et des Communautés. Mais il est
possible que certains Parlements ne soient pas élus par les citoyens comme le Parlement
de la Communauté française.
Certains sénateurs « communautaires » sont élus indirectement. Ils sont en fait élus par
les Parlements de Communauté en leur sein. On a aussi les sénateurs co-optés qui
viennent d’un Parlement pour élire d’autres sénateurs.
Il y a aussi les sénateurs de droit que sont les membres de la famille royale.

L’ensemble des élus représentent l’ensemble de nation mais le système est organisé de
façon tel que d’un côté on retrouve les membres flamands et de l’autre, les membres
francophones. Ils représentent une communauté du fait de leur appartenance à un
groupe linguistique.

Quand tous les éléments sont sur l’échiquier, comment sont désignés, mis en place les
élus ? Par quel scrutin peut-on visualiser les majorités définies par les élections ?
Donc il faut résoudre : le sectionnement électoral, le mode de scrutin et aussi de miser
sur une répartition sexuée.

1. Le sectionnement électoral

Une ou plusieurs circonscriptions dans chacune desquelles les parties présentent leurs
propres candidats ? Le territoire est en fait divisé différemment selon les élections. Les
électeurs participent ainsi à des élections partielles.
- Les élections législatives fédérales :

La mise en place du Sénat et de la Chambres de Représentants est réglée par la loi et les
sièges à pourvoir (dépend de l’importance de la population) sont répartis par
circonscription électorales distinctes créées par la loi.
Le sectionnement est fait par la loi fédérale et le collège électoral est l’ensemble des
électeurs des communes, faisant partie d’une circonscription électoral et étant appelé à
voter dans une circonscription électoral.

Le découpage différent du territoire est mis en place par le code électoral. Selon les
articles 87 et 87bis, les élections pour la Chambre des représentants se font par
circonscription électorale composée d’un ou plusieurs arrondissements administratifs.
Cela se fait par provinces. On compte 11circonscriptions (les 10provinces plus B-H-V).

Pour les sénateurs élus directement, on a à la base 3circonscriptions qui in fine, ne sont
plus que 2.
A la base, on a la circonscription électorale flamande, celle wallonne et celle de
Bruxelles-Hal-Vilvorde.
A la fin, on en retrouve plus que 2 (celle flamande et celle wallonne). Pourquoi ? Car les
électeurs inscrits dans une commune de la circonscription électorale de B-H-V vont avoir
le choix de vote : soit ils voteront pour des candidats du Sud (les wallons) soit ils
voteront pour des candidats du Nord (les flamands). Par cela, ils déterminent leur
appartenance au collège électoral.

- Les élections des parlements de Région ou de communauté

Au niveau des Régions, c’est la même chose que pour les élections législatives. LA
répartition des sièges à pourvoir entre les circonscriptions électorales est
proportionnelle à l’importance de la population.
Les collèges électoraux se composent, pour chaque circonscription électorale régionale,
de tous les électeurs des communes de la circonscription.

Au Nord, le découpage en circonscription est basé sur les provinces et au Sud, le


découpage se fait suivant les arrondissements administratif.
Chaque circonscription est déterminée par la loi organique un décret spécial ou organique
(fonction constituante : dans une communauté réglant les questions constitutionnelles, il
est adopté à la majorité des 2/3 des suffrages exprimés, à condition que la majorité des
membres du Parlement compétent soit présente) sans dépasser les limites du territoire
d’une région (se reporter à la carte p31 du syllabus).

Distinction pour les élections régionales bruxelloises et les élections au Parlement de la


Communauté germanophone : Vu la petite superficie et l’ampleur démographique, il n’y a
qu’une seule circonscription électorale et le collège électoral est composé de l’ensemble
des électeurs des communes faisant partie de la circonscription.

- Les élections européennes

Trois collèges électoraux sont institués et amenés à élire : celui français, celui
néerlandais et celui germanophone chargé d’élire un et un seul parlementaire (scrutin
nominal majoritaire).

Le territoire national est lui divisé en 4circonscriptions électorales : celle flamande,


celle wallonne, celle germanophone et celle de B-H-V dont les électeurs choisissent par
leur vote le collège français ou néerlandais.

2. Le mode de scrutin

Le scrutin peut être de deux types :


- Uninominal : un seul siège à pourvoir dans une circonscription. Les électeurs
votent ainsi pour une seule personne parmi un ensemble d’électeurs. Le scrutin
n’est pas tout à fait juste mais présente des avantages : Si on est dans une
circonscription de petite taille, l’électeur peut connaître le candidat avec qui il a
noué des rapports. Donc il votera pour le candidat qu’il connaît. (ex : l’euro député
de la communauté germanophone)
- plurinominal : il y a plusieurs sièges à pourvoir. Il y a donc plusieurs listes de
candidats. dans un scrutin à liste, l’électeur votera pour une liste en fonction de
la personnalité qui se trouve en tête

Il faut ensuite voir si c’est un scrutin majoritaire (le ou les sièges sont attribués au
candidat ou à la liste qui a obtenu la majorité des voix exprimées), à un (majorité
relative) ou deux tours (majorité absolue au premier tour et majorité relative au
second), si il y a application de la représentation proportionnelle (représentation de
toutes les tendances politiques dans la proportion des voix qu’elles ont été recueillies).

Si scrutin uninominal,
- A un tour : celui qui a le plus de voix est élu. Pas de majorité absolue exigée On
peut aussi l’appelée scrutin uninominal majoritaire.
- A deux tours : Si un candidat a une majorité absolue au premier tour, il est élu.
Sinon, au deuxième tour (lors de celui-ci, il y a des désistements et coalitions qui
se sont formées), celui qui a une majorité relative au second tour est élu.
Ce système est facile à appliquer pour des élections présidentielles comme en
France.

Si scrutin plurinominal, il y a des listes déposées pour lesquels va voter. Il y aura un


certain nombre de sièges à pourvoir au sein des circonscriptions et après le vote, il y
aura répartition des sièges suivant les listes.
- Majoritaire : la liste qui aura le plus de voix aura le plus de sièges.
- à la représentation proportionnelle : Ce système s’efforce d’assurer à chaque
parti une représentation en rapport avec sa force numérique, son nombre de
votes reçus. On obtient jamais un pourcentage parfait. Il y a des mécanismes qui
par la suite, répartissent les restes (ex : celui de Dhon’t).

La législation électorale peut aussi fixer un seuil d’éligibilité. Ainsi, cela rend plus
difficile l’obtention d’un siège pour les petits partis. Les plus grands partis obtiennent un
plus grand nombre de siège et cela tend aussi à combattre une plus grande
fragmentation du paysage politique.
En Belgique, ce seuil est de 5% dans chaque circonscription pour les élections régionales
et communautaires.
Pour les législatives, afin de limiter la multiplicité des petits partis représentés au
Parlement, il y a aussi ce seuil d’éligibilité de 5% du total des votes exprimés dans une
circonscription ‘sauf B-H-V. Cela facilite ainsi la distribution des sièges pour la
construction du Parlement.

NB : Dans le monde, le scrutin majoritaire a été pratiqué jusqu’au 19e siècle. Alors que
certains peuples passaient au système proportionnel, les anglophones sont restés au
système majoritaire.
Quand on a un scrutin majoritaire, tous les électeurs ne sont pas représentés. Donc par
rapport aux voix exprimées, le Parlement aura moins de partis. Donc il y aura plus vite
des majorités.
Avec le système proportionnel, c’est plus juste mais plus de difficulté de construire le
Parlement.

En Belgique, le scrutin majoritaire de liste a été pratiqué pour les élections législatives
jusqu’en 1899. Ensuite, le législateur a opté pour la représentation proportionnel qui a
été constitutionnalisé en 1921.
Cela provoque quelques conséquences : multiplicité des partis, majorités parlementaires
non homogènes et nécessité de gouvernements de coalition.

3. La répartition des candidatures selon le sexe

Le sexe est-il réparti dans la répartition des sièges ? Non car cela n’a rien avoir avec la
représentation politique.
Progressivement, on essaie de mettre fin à la majorité masculine et la position de la
femme en politique va évolué.
A la base, il y a un très faible pourcentage de femmes en politique. Alors, on va mettre
en place des incitants et des techniques pour équilibrer la représentation homme-femme.
Ainsi, lors du renouvellement des Chambres fédérales, le nombre de candidats d’un même
sexe ne peut excéder un quota de 2/3 appliqué sur le total du nombre de sièges à
pourvoir pour l’élection. On impose un quota de candidat d’un tel sexe.

Un autre moyen est la parité homme-femme sur les listes électorale. Il faut toujours un
homme, une femme, un homme, une femme,…Il faut donc autant d’homme que de femme
Il faut aussi que parmi les 3 premiers candidats de la liste, il y ait une alternance
homme-femme pour les deux premières places de la liste. Il ne faut jamais deux
candidats du même sexe en tête de liste.

 L’avènement de la démocratie. Le suffrage universel

La marche vers le suffrage universel a été progressive. Le suffrage universel s’est


étendu progressivement à la population.

1. Droit de vote aux élections législatives fédérales

La Belgique n’a vraiment constitué une démocratie qu’à partir du moment où elle a élargi
son corps électoral à l’ensemble de la population, c’est-à-dire en 1948 où les femmes ont
pu voter.
Avant le suffrage universel, on avait un système beaucoup plus lourd : le système
censitaire. le système ne primait qu’un nombre restreint de privilégiés payant un minimum
d’impôts directs. Par cet acquittement en deniers, le citoyen pouvait aller voter. Le
constituant a constamment évité la révolution en abaissant le prix du cens mais en le
baissant, il élargissait le corps électoral. En 1893, étant au plus bas des conditions du
cens électoral, le droit de suffrage a été accord à tous les citoyens masculins par une
révision constitutionnelle. Tout citoyen avait le droit d’une seule voix mais certains
citoyens avaient le droit à deux ou trois voix suite à leur fortune ou leur situation
familiale ou professionnel (suffrage plural).
Suffrage universel plural masculin

Suite à la première guerre mondiale, en 1921, une nouvelle révision constitutionnelle


introduit le suffrage universel masculin et permet à une loi d’accorder le droit de vote
aux femmes. Le suffrage féminin est introduit en 1948.

Ce suffrage universel appelle aux urnes ¾ de la population belge. L’autre ¼ ne remplit pas
les conditions pour rentrer dans le corps électoral.

- Conditions de l’électorat

Selon l’article 61 de la Constitution coordonnée et le Code électoral (art 1 er), l’exercice


du droit de vote aux élections législatives doit être régi par 4conditions :
1. la nationalité. Il faut être belge pour exercer ses droits politiques et donc élire
ses représentants.
2. l’âge : il faut avoir 18ans accomplis
3. Ne pas se trouver dans un cas d’exclusion ou de suspension prévu par la loi. Le
législateur ne peut cependant pas inventer n’importe quel cas. C’est prévu par le
code électoral. On a les critères de capacités, de discernement (interdits
judiciaires, internés, en prison), de dignité et de civisme (condamné à une peine
criminelle ou à une peine d’emprisonnement de plus de 4mois)
4. être inscrit aux registres de la population d’une commune belge ou aux registres
de la population tenus dans les postes diplomatiques ou consulaire. Il existe deux
exceptions déterminées par la loi :
- vote dans une autre commune
- résident belge à l’étranger (voire ci-dessus)

- Caractères du droit de vote

Le droit de vote est obligatoire car en plus d’exercer un droit, il exerce une fonction : il
sélectionne les représentants qui exerceront le pouvoir de décision.
Si on est inscrit aux registres de la population tenus dans les postes diplomatiques et
consulaire belges à l’étranger et si on remplit les condition de l’électorat, on est obligé
de voter.

Le droit de vote est personnel : il n’est pas possible de mandater quelqu’un pour qu’il
vienne voter à notre place. Seuls cas de procuration sont acceptables et les cas de cécité
peuvent être aidé selon la loi.

Le droit de vote est libre. Toute contrainte est réprimée pénalement. Le droit de vote
est aussi secret et il a lieu à la commune (plusieurs bureaux de vote) où il est inscrit sur
la liste des électeurs sauf exceptions déterminées par la loi :
- les belges de l’étranger
- les communes à facilité des Fourons et de Comines. Les Fourons sont
passés dans le Limbourg et cela en fait une esclave.
En 1962, les Fourons ont donc été rattaché au Limbourg. Pour les
habitants, ils ne pouvaient donc plus voter pour des élus fouronnais mais
pour des élus flamands. On a réglé ce problème en permettant à certains
électeurs de pouvoir voter dans la Province de Liège, dans la commune de
Aubel.
Mais pour faire cette concession, les flamands ont demandé la même
chose pour les habitants de Comines. Les électeurs qui le veulent peuvent
aller voter dans la circonscription de Ypres (Heuvelland).

- Modes de votes

Pou les belges résidant en Belgique, le vote par procuration est admis dans certains
limites (ex : raisons de santé ou de travail, convictions religieuses).

Pour les belges de l’étranger, on avait à la base un système compliqué qui s’est assoupli au
fur et à mesure. Ces belges-là doivent être inscrits aux registres de la population tenus
dans les postes diplomatiques et consulaire belges. Ensuite, ils s’inscrivent comme
électeurs dans la commune belge de leurs choix. En demandant cette inscription, ils
indiquent la manière selon laquelle ils entendent exercer leur droit de vote.
Ils exercent leur droit de vote :
- en personne dans la commune belge de leur choix
- par procuration dans la commune belge choisie : tout électeur de cette
commune peut être désigné comme mandataire
- par correspondance
- en personne dans un poste diplomatique ou consulaire où l’électeur est
inscrit et dans lequel un ou plusieurs bureaux de vote sont constitués (le
cote se passe un jour ou deux jours avant les élections officiels en
Belgique)
- par procuration dans un poste diplomatique ou consulaire belge

- Expression du vote

Il y a 4 possibilité d’exprimer son vote :


1. Voter en case de tête. On marque sa préférence pour la liste. Il adhère à l’ordre
de présentation des candidats titulaires et suppléants de la liste.
2. Voter pour autant de candidat qu’on le souhaite : l’électeur effectue un vote
préférentiel. Il effectue un vote nominatif en privilégiant un ou plusieurs
candidats titulaires et un ou plusieurs candidats suppléants.
Chaque candidat obtient les voix des électeurs et cela peut modifier l’attribution
des sièges dans la liste
3. L’électeur va voter nominativement pour les candidats suppléants et ne modifie
rien à l’ordre des titulaires. Les suppléants constituent une sorte de réserve de
recrutement pour le parti.
4. On vote nominativement pour les candidats titulaires car on n’adhère pas à
l’ordre pré-établi.

Chaque vote se traduit par un rougissement de la case placée juste à côté du nom et
prénom du candidat.
Rem : avant les élections, les partis déterminent un ordre de sélection des candidats.
Toute autre façon de voter est interdite. Attention que si on vote en casse de tête et en
même qu’on marque un vote préférentiel, on retiendra toujours le vote préférentiel.
Cocher plusieurs cases dans plusieurs listes est contraire et est appelé du panachage.

Un candidat ne peut pas figurer sur deux listes à la fois.


2. Droit de vote aux élections régionales ou communautaires

On retrouve un système identique aux élections régionales et communautaires.


Il faut respecter les 4 conditions de l’électorat (belge, 18ans, inscription à un registre
de population et ne pas se trouver dans un cas d’exclusion ou de suspension).

Il faut donner quelques précisions concernant le rattachement : une commune de la


Région permet de rattacher au corps électoral. Pour les germanophones (élire les
membres du Parlement), ce sera d’être rattaché à une commune de la Région allemande.

Il y a quelques particularités pour la région bruxelloise : les électeurs régionaux


bruxellois appartenant au groupe linguistique sont appelé à élire les 6membres bruxellois
du Parlement flamand. Les électeurs de la Région de Bruxelles Capitale qui vote pour des
flamands lors des élections régionales se désignent comme flamands et doivent donc
aussi voter pour le Parlement flamand.
La Structuration du pouvoir

1. La répartition des pouvoirs entres les autorités de l’Etat (répartition


horizontal)

LE pouvoir peut se répartir de deux façons :


 il se répartit de façon horizontal càd entre les trois pouvoirs constitués :
le législatif, l’exécutif et le judiciaire
 il se répartit de façon vertical : il y a une répartition des compétences
entre l’Etat et les autorités inférieurs ne gérant qu’une partie des
affaires publiques

 Le principe de la séparation des pouvoirs et les formes de gouvernement


A. La distinction des fonctions ou pouvoirs de l’Etat

Dans son livre « Esprit des lois », Montesquieu affirme, en prenant inspiration sur le
modèle anglais, qu’un Etat doit remplir trois fonctions essentielles :
 la fonction législative : l’autorité publique édicte des règles générales
de conduites (le roi et le gouvernement ensemble)
 la fonction exécutive : on met en application juridique ces règles
 la fonction juridictionnelle : l’autorité publique doit trancher les
contestations par voie d’autorité, unilatéralement et sur base du droit

B. La doctrine de Montesquieu et sa déformation

Pour éviter des abus de pouvoir dû à la concentration trop forte de ceux-ci, le pouvoir
doit donc arrêter le pouvoir et des freins et contrepoids doivent être mis en place.
Ainsi on va faire une répartition des pouvoirs mais plusieurs personnes peuvent exercer
plusieurs fonctions (ex : le Roi et le gouvernement peuvent légiférer ensemble).

A la révolution française, on a une vision brouillée de la théorie de Montesquieu et les


révolutionnaires, par l’entremise de Rousseau, vont se dire que séparer les fonctions est
séparer le pouvoir. Des fonctions distinctes sont attribuées à des branches distinctes,
spécialisées et indépendantes : le législatif, l’exécutif et le judiciaire. Ces pouvoirs sont
cependant amenés à collaborer entre eux.

C. Les formes de gouvernement

Il y a trois formes de gouvernement : le régime parlementaire, le régime directorial et le


régime présidentiel.
 Régime parlementaire : C’est un régime représentatif. Il y a une
séparation des pouvoirs se marquant par l’existence d’un chef d’Etat indépendant des
assemblées législatives.
Cependant, il y a une collaboration, il y a un caractère bicéphale de l’exécutif : le
gouvernement a un lien avec le Parlement pour élaborer les projets de lois. LE
gouvernement est issu de la majorité parlementaire et il participe à la fonction
législative.
Le Parlement contrôle l’activité gouvernementale et peut mettre un terme à sa vie par la
mise en cause de sa responsabilité politique.
L’exécutif a un contrôle sur le Parlement : il peut le dissoudre.
A la base, le parlementarisme était dualiste car le gouvernement devait disposer de la
confiance ou de l’appui du Chef de l’Etat qui pouvait renvoyer les ministres, dissoudre le
parlement et jouer ainsi un rôle politique direct. Le gouvernement était donc responsable
devant le gouvernement et le Roi. Si le gouvernement mène la politique du Roi, alors le
parlement devient l’ennemi.
Le parlementarisme est ensuite devenu moniste lorsque le rôle personnel du chef de
l’Etat s’est effacé en laissant la primauté au Parlement ou au gouvernement.

Une variante a été le régime dévié : l’exécutif est issu du parlement et ne peut le
dissoudre. Il n’est qu’un agent, un délégué du Parlement qui le nomme et le révoque. Une
confusion des pouvoirs au profit du parlement s’est ainsi créée. Le Parlement est donc
prépondérant.

 Régime directorial : Régime de séparation des fonctions dans lequel


l’exécutif (fixité de son mandat) est collégial (pouvoir détenu par un groupe de
personnes) et n’est pas responsable devant le Parlement. (ex : la Suisse)

Grande différence entre ce régime et celui du parlementarisme : un gouvernement peut


être condamné dans le régime parlementariste alors que dans le directorial, il n’en est
pas question.

 Régime présidentiel : il assure le cloisonnement des pouvoirs car ceux-ci


sont indépendants. Ce système est utilisé au USA. Ce prototype américain a comme
essence l’indépendance des pouvoirs et il y a des freins et balances avec le droit de veto
du président, l’accord du Sénat pour nommer des juges,…
De plus, le Congrès ne peut renverser le gouvernement qui lui ne peut dissoudre le
parlement.

 Le régime parlementaire en droit belge


A. Séparation des pouvoirs

LA distinction des trois pouvoirs exerçant des fonctions distinctes ressort clairement
des articles 36, 37 et 40 de la Constitution.
Le Roi est lui indépendant du Parlement et cela marque bien une séparation de pouvoirs :
le Roi, chef de l’Etat et de l’Exécutif est permanent et n’encourt aucune responsabilité
politique. Il échappe à l’emprise du Parlement. L’indépendance de l’Exécutif est ainsi
sauvegardée.

B. Interdépendance des pouvoirs

L’interdépendance des pouvoirs est assurée :


 par leur structure organique
 par leur collaboration ou leur contrepoids formés les uns à l’égard des
autres : chaque pouvoir intervient dans le fonctionnement des autres
pouvoirs.
Les ministres sont responsables devant la Chambre des Représentants car tous les actes
peuvent être contrôlés par celle-ci. Ils doivent avoir un vote de confiance et en cas de
méfiance, ils doivent démissionner. Le législatif contrôle donc l’exécutif.
Mais le Roi peut dissoudre la Chambre des Représentants sous certaines conditions (ne
pas proposé un successeur au Premier Ministre après un vote de méfiance du
gouvernement précédent,…). Cela met fin au mandat de l’une et de l’autre Chambres
avant l’expiration de son terme normal et provoque des élections. Parlementarisme
rationalisé

Mais la dissolution ne permet plus à l’Exécutif de faire arbitrer par les élections un
conflit qui l’oppose au législatif.
Dans un système à représentation proportionnel, on voit de plus en plus de petits partis
arrivés au pouvoir et donc ils ont la possibilité d’aller au gouvernement. Alors il n’est donc
pas facile de trouver une homogénéité dans les majorités politiques. Donc on a souvent
des tiraillements, des dissensions entre les partenaires de la majorité parlementaire ou
de la coalition gouvernementale et cela peut provoquer l’utilisation de la dissolution
permettant de redistribuer les cartes du jeu politique.

C. Rôles des pouvoirs de fait

A côté des pouvoirs constitués, on a des forces dont la formation et l’action répondent à
des préoccupations politiques car elles défendent leurs propres intérêts collectifs en
s’efforçant d’influencer les décisions des gouvernants. Ce sont les groupes de pressions
et les partis politiques

1. Les groupes de pression

Ces groupes s’efforcent par divers moyens en leur pouvoir d’influencer l’action des
pouvoirs publiques dans un sens favorable à leurs intérêts.
Ce sont les groupes syndicaux qui appellent aux grèves, aux boycott ou des mouvements
linguistiques,…

2. Les partis politiques

La Constitution n’en fait pas mention mais ils existent depuis bien longtemps.
(approximativement depuis la fin du règne de Léopold 1).
En Belgique, il a fallu attendre jusqu’à 1989 pour qu’une loi limite et contrôle les dépenses
électorales engagées pour les élections des Chambres fédérales ainsi qu’au financement
et à la comptabilité ouverte des partis politiques. On a voulu par cette loi qu’il y ait un
financement public et rendu clair par les dépenses électorales.
Cette loi a permis aussi de définir le mot « parti » : association de personnes physiques
qui participe aux élections prévues par la Constitution et par la loi et qui tente
d’influencer l’expression de la volonté populaire dans les limites des actes législatif.

La Constitution française a clairement défini le mot « parti » : c’est un groupement


organisés de citoyens qui ont pour but de faire prévaloir une doctrine et les intérêts de
leurs membres par la participation aux institutions politiques et administratives et
l’accession complète au pouvoir.
Les partis sont aussi l’intermédiaire nécessaire entre le citoyen et le pouvoir : ils
canalisent les électeurs en fonction des propositions faites.
Ils sont légalisés mais ne sont pas dans la Constitution. Ce ne sont ni non plus des groupes
de pression et ils doivent se différencier du groupe politique ou parlementaire qui au sein
du Parlement, est le groupe d’une tendance politique.

2. La répartition des compétences entre l’Etat et ses collectivités publiques


(répartition vertical)

 Les formes d’organisation de l’Etat

Tout Etat possède des ensemble territoriaux qui gèrent les affaires relevant de leur
compétence par le représentant d’organes représentatifs élus directement ou
indirectement par les citoyens. Ce sont des collectivités publiques infra étatiques
(appelée aussi collectivité territoriale ou politique).
Ce sont des collectivités qui occupe un ensemble territoriale et dotée de la personnalité
juridique tout en gérant les affaire publiques par compétences reconnues.

En examinant les relations juridiques établies entre les diverses catégories de


collectivités publiques et l’Etat, il y a deux formes d’organisation de l’Etat :
 la décentralisation territoriale : ce sont les communes et les provinces
 le fédéralisme : ce sont les régions et les communautés

A. La décentralisation territoriale

LE fait d’être un Etat unitaire m’empêche pas l’existence de collectivités publiques


décentralisées. Les Régions et les communautés ont petit à petit pris leur statut de
fédérée.

Ces collectivités gèrent donc les affaires locales. Le pouvoir fédérale leur reconnaît une
autonomie.
Mais comment se marque la décentralisation ? Elle se marque par diverses conditions :
Il faut des compétences à gérer : les affaires locales ne sont pas précisées.
Si les collectivités gèrent des affaires, la gestion doit se faire de façon autonome. Les
collectivités doivent reconnaître de les gérer de façon autonome mais soumise à une
certaine subordination.
Des collectivités supérieures fixe les règles générales d’organisation, de fonctionnement
et de contrôle des collectivités décentralisées. Donc il n’y a pas une autonomie pleine et
entière et les modalités sont telles que le niveau décisionnelle de ces collectivités est
inférieur à la loi. Les décisions des collectivités décentralisées doivent respecter la loi au
sens large du terme.
On peut donc dire que l’autonomie des collectivités décentralisées est légiférée par le
législateur.

Toute prise de décision de collectivités décentralisées doit respecter la légalité (le


contrôle juridictionnelle) et est sous le contrôle d’une tutelle administrative à laquelle
elle est subordonnée càd qu’une collectivité publique supérieur contrôle la légalité des
décisions des collectivités administratives (ou collectivités publiques).
Autonomie limité établie par le législateur et contrôle par une autorité supérieure.
En Belgique, ce contrôle est effectué par les Régions.
L’organe supérieur qui doit contrôler la légalité des décisions prises par les collectivités
décentralisées ne vérifient que la légalité mais en Belgique, on est encore dans une
situation antérieure : la tutelle contrôle non seulement la légalité mais aussi la
conformité des décisions à l’intérêt général. Une décision peut être ainsi contestée parce
qu’elle n’est pas conforme à l’intérêt général.
L’autorité de tutelle subordonne les autorités administratives mais elle ne pourra
intervenir qu’à certaines conditions prévues par le législateur. Ainsi l’autorité de tutelle
peut suspendre ou annuler (aussi bien pour illégalité que pour sa non conformité à
l’intérêt général) rétroactivement un acte administratif. C’est ici que se marque la
différence avec le contrôle juridictionnel.

Elle peut aussi fonctionner par improbation ou refus d’autorisation par rapport aux
décisions des collectivités locales.

Par rapport à l’autonomie : Depuis fin 2004, une charte européenne de l’autonomie locale
est entrée en vigueur et cela donne des précisions sur la déclaration de grand principes
qui doit être respecté par les communes européennes.
Certains articles n’y sont liés que par certains articles. C’est le choix de la Belgique qui a
posé comme d’autres membres de l’Union Européenne, un choix sur des articles qu’elle
considérait comme obligatoire. Ainsi la Belgique est liée à l’article 4 relatif à la portée de
l’autonomie locale.
Dans cette article, il y a un principe de subsidiarité : il y a une préférence pour les petits
et les gros n’interviennent que pour aider les petits s’ils remarquent qu’ils sont non
compétents.
Il y a donc une exigence d’efficacité et d’autonomie.

B. Le fédéralisme

Il faut d’abord analyser la relation entre le pouvoir central étatique et les collectivités
publiques infra étatique (qualifiée de fédérée dans un Etat fédérale)
Pourquoi ces collectivités sont-elles appelées fédérée et non décentralisée ? parce
qu’elle possède une autonomie beaucoup plus grande.
Les collectivités fédérées sont toute dotée d’un pouvoir législatif, exécutif et
juridictionnel et ils ont même une fonction constituante càd de s’auto organiser. Ce sont
comme de petits Etats.
Ce système est rendu possible car l’Etat fédérale divises les compétences entre le
pouvoir centrale et les autorités de chacune des collectivités fédérées. Cette règle se
trouve dans la Constitution fédérale (article 1) et des compétences sont même reconnues
aux collectivités fédérées. Ces dernières, parce qu’elles ont une fonction étatique, sont
aussi appelées parfois Etats fédérés ou Etats membres mais ce ne sont pas des Etats au
sens du droit international. Seul l’Etat fédéral, donc la collectivité globale est considéré
comme un Etat au sens du droit international.

Mais comment un Etat se fédéralise-t-il ?Un Etat peut se fédérer, s’unir par association.
C’est un ensemble de petits Etats antérieurement indépendants qui s’unissent. Donc il y a
disparition de ces petits Etats pour créer un Etat plus grand.
fédéralisme par association ou par agrégation
Il y aussi le phénomène de dissociation ou de restructuration : un Etat est à la base
unitaire. Mais il va se restructurer par une révision constitutionnel en créant de petites
fédérations.
C’est le cas de la Belgique ou du Brésil.

Le fédéralisme étatique met en jeu 3 lois générales :


 la loi d’autonomie des collectivités fédérées : elle s’exprime par le fait de
faire la loi. Il y a donc un pouvoir constituant partiel càd un pouvoir d’auto-organisation
appelé autonomie constitutive en Belgique.
Pour ce qui est de partiel, la Constitution fédérale va limiter le pouvoir constituant des
autorités fédérées. Ils pourront avoir une propre constitution pour exprimer leur
souveraineté mais l’Etat fédéré devra respecter les limites fixées par la Constitution
fédérale.
De plus, la collectivité fédérée possède les fonctions étatiques (autonomie législative,
l’autonomie exécutive voir juridictionnelle).
Enfin, il n’y a pas de contrôle de tutelle qui est mené à la différence des collectivités
décentralisées mais il y a un contrôle juridictionnel de légalité.

 la loi de dépendance des collectivités fédérées : Elles ne sont pas


subordonnées. Elles ont une dépendance juridique. Il y a un bien sûr un contrôle
juridictionnel des compétences qui est mis en place par la Constitution fédérale. Ce
contrôle est mené par la Cours d’Arbitrage.
Il y a une dépendance car le contrôle est imposé par le pouvoir central. Une ou plusieurs
institutions juridictionnelles peuvent contrôler les décisions des collectivités fédérées
pour voir si il y a excès de compétences.
Les collectivités fédérées sont obligées d’accepter ce contrôle astreignant de l’autorité
central.

Les autorités fédérées sont soumises à la Constitution fédérale. Cette dernière est
supérieure à la Constitution fédérée. Cette dépendance est terrible car d’un trait de
plume, la Constitution fédérale peut supprimer la collectivité fédérée.
Rem : Tous les tribunaux ont la possibilité dans certains pays de contrôler la répartition
des compétences (ex : les USA)

Il y a aussi une primauté du droit fédéral dans le domaine de compétence concurrente :


Si un Etat est fédéral, alors il y a une répartition du pouvoir fédéral de deux manières :
1. A la base, on a un ensemble de matières qui peuvent être réparties entre le
fédérale et le fédéré. Ainsi, on va donner une liste de matières aux fédérales et
le résidu iront aux collectivités fédérées.
Ce système est pratique dans des Etats qui se sont fédérés (donc issu d’une
agrégation). Dans un Etat fédérale issu d’une fédération, le fédéral garde donc
tout sauf les matières pour les Etats fédérés.
2. C’est le système inverse de ci-dessus. L’Etat garde en fait tout ce qui n’a pas été
donné aux autorités fédérées. Les résidus vont donc pour le fédérale.

A côté de cela, il est possible d’avoir des compétences concurrentes (ex : la Suisse agit
avec des compétences concurrentes) :
On a soit des compétences qui vont aux fédérales soit des compétences qui vont aux
fédérés. Cependant, il est possible qu’il y ait des compétences concurrentes dans le cas
où les deux législateurs sont compétents.
Elles peuvent être de deux types :
 les compétences concurrentes limitées aux principes : les principes sont
légiférer par le fédérale et la législation est elle faite par le fédéré.
 Les compétences concurrentes en tant que telle : le fédérale comme le
fédéré peut légiférer sur une matière désignée

Une façon de donne une compétence aux autorités fédérales est de recourir aux
compétences concurrentes car le droit fédérale va primer sur le droit fédéré et donc la
législation fédérée disparaîtra.

La loi de dépendance s’exprime par :


 la primauté de la Constitution fédérale à laquelle les collectivités
fédérées sont soumises
 le caractère contraignant du contrôle juridictionnel fédéral de la
répartition des compétences
 la primauté du droit fédéral dans les domaines de compétence
concurrente

 la loi de participation des collectivités fédérées : Les collectivités


fédérées vont donner des compétences aux fédérales à condition que pouvoir participer
aux décisions fédérales.
La Constitution fédérale contient des clauses de révisions qui permettent aux
collectivités fédérées de participer aux décisions.
Un état fédérale doit permettre à ses collectivités fédérée d’intervenir et c’est permis
par l’existence d’un Parlement bicaméral : l’une d’elle représentant les collectivités
fédérée (le Sénat) de manière proportionnel. Cela permet la participation à la législation
fédérale.

Tout Etat fédéral est aussi en droit d’exiger que ses collectivités fédérées ne remettent
en question son existence ni leur participation à l’ordonnancement étatique. Donc il doit y
avoir un respect d’unité de l’Etat. Il n’y a pas droit de faire sécession.
Ce principe de loyauté fédérale comporte l’obligation d’adopter au sein de cet Etat un
fédéralisme coopératif. Cela implique la coopération de chacun au gouvernement de
l’ensemble càd l’aide des collectivités constitutives à l’organisation et au fonctionnement
de la collectivité générale mais aussi l’acceptation totale et constante des règles du jeu
fédéral. (ex : le premier Ministre a été demandé de l’aide aux Régions dans le but de
mettre son budget en équilibre.)

Il est possible qu’il y ait une situation intermédiaire : on crée des collectivités
législatives mais il n’y a pas la participation aux décisions fédérales. On est dans du
régionalisme (ex : Italie, Espagne,…)
 La décentralisation territoriale et le fédéralisme en droit belge

A la base, l’Etat belge a été construit sur le principe d’Etat unitaire décentralisé. Il est
aujourd’hui composé de collectivités fédérées reposant sur des subdivisions territoriales
antérieures.

A. Les régions linguistiques belges

Certaines subdivisions du territoire belge ne sont pas des collectivités publiques. Ce sont
en fait de pures circonscriptions administratives car elle n’ont pas d’organes ni de
compétences et de personnalité juridique. Cependant, certaines ont une importance
assez grande pour justifier leur établissement par la Constitution ou par la loi spéciale.
C’est le cas pour la délimitation des 4régions linguistiques qui ne peuvent être modifiées
que par une loi spéciale (adoptée au 2/3 avec la majorité dans chaque groupe
linguistique).
Les 4 régions linguistiques sont la région de langue française, la région de langue
néerlandaise, la région bilingue de Bruxelles-Capitale et la région de langue allemande.
La Constitution constitutionnalise l’existence de ces subdivisions du territoire mais Il a
aussi entendu déterminer le cadre spatial dans lequel peuvent s’exercer les compétences
linguistiques des Communautés et du législateur fédéral. Il garantit aussi la primauté de
la région et le caractère bilingue à Bruxelles. Donc on découpe le territoire en région
dans lequel l’administration parle dans la langue du territoire (ex : le français sera parlé
dans la commune d’Arlon,…)

Les régions linguistiques servent à délimiter le champ d’application d’une législation


particulière : la législation linguistique. Les lois coordonnées sur l’emploi des langues en
matières administratives détermine la langue qui est utilisé par les administrations dans
leurs rapports avec les particuliers ou les services dont elles relèvent d’après la région
linguistique où ces administrations sont établies.
Cependant, les communes bordant la frontière linguistique ainsi que les communes
allemandes et les six communes de la périphérie de Bruxelles ont droit au bilinguisme.

Rappel : On est en train d’étudier la situation de la Belgique au niveau de la répartition


des compétences entre l’Etat et ses collectivités. On a deux situations possibles :
1. une répartition horizontale : l’autorité supérieure donne des compétences à
l’autorité inférieure
2. une répartition verticale : on répartit en fait les compétences entre les autorités
infra-étatiques et le fédérale.
Dans ce deuxième point, on aborde le problème de la frontière linguistique qui coupe la
Belgique en 2 et qui a été fixée en 1963. Le Constituant va même fiché cette frontière
en disant qu’elle ne peut être modifiée que par une loi spéciale.
En se basant sur les limites provinciales et communales, on a dessiné la frontière
linguistique et cette dernière sert à déterminer la langue à parler dans la commune.
Cependant, il existe certaines exceptions à la région linguistique : les communes de la
Communauté germanophone. Ce sont en fait des communes à facilitées. Dans ces
communes, une partie de la population ne parle pas la langue officielle de la région. Il y a
donc des minorités et on accorde des facilités pour les administrés. Les représentants
administratifs et politiques doivent donc savoir parler aussi bien la langue officiel que la
langue de la minorité.
Ces communes ont été regroupées en catégories : On retrouve les communes de langue
allemande, les communes de Malmédy mais il y a aussi les communes de la périphérie
bruxelloise (3groupes de communes où la majorité de la population est francophone mais
est rattaché au territoire flamand) et le groupe de communes de la frontière
linguistique.
A chacune de ces communes des facilitées sont accordées. Par exemple, si la commune
est rattachée au territoire flamand, alors des facilitées sont accordées pour les
français. (ex : obtenir sa feuille d’impôt en français)
Mais le gouvernement flamand a introduit plusieurs circulaires unilatérales
interprétatives par rapport à la loi : pour le gouvernement, il faut vérifier si le citoyen
s’est adapté au territoire. Donc si le citoyen habite une commune rattaché au territoire
flamand mais il parle le français, alors il doit quand même introduire une demande en
néerlandais pour avoir un document quelconque.

Ces régions ont été constitutionalisées via l’article 4 et la Cour d’arbitrage a déduit une
certain nombre de conséquences : elle considère que la mention des 4régions dans la
Constitution a une double portée :
1. délimiter le champ territoriale des régions : les régions ont ainsi des
compétences limitées sur leur territoire
2. une portée normative : à partir du moment où on a 4régions linguistiques, alors la
langue de la région a la primauté dans sa région linguistique. Ex : Si le néerlandais
est la langue officiel dans la région linguistique de langue flamande, cette langue
garde sa primauté linguistique. Il est interdit pour le législateur flamand
d’accorder une autre langue que celle flamande dans la région linguistique de
langue flamande.
Bruxelles fait exception à la règle car là, le français et le néerlandais sont sur le
même pied d’égalité.

B. Les Régions et les communautés en Belgique

1. Les collectivités constitutives de l’Etat fédéral et leurs pouvoirs

La Belgique est un Etat fédérale qui se compose de communautés fédérées (communautés


et région) adoptant des décrets ou ordonnances. Il faut savoir que ces collectivités
fédérées agissent par la représentation d’organes élus et jouissent de compétences
législatives (sous forme de décrets ou ordonnances), exécutives et administratives. Tout
ceci se trouve au chapitre 4 de la Constitution.
Dans chacune de ces collectivités, on retrouve un gouvernement et une administration.
Cela les fait apparaître comme de mini Etats.
Détaillons un peu :
 la communauté germanophone : elle possède un parlement et un
gouvernement
 la région wallonne (on y retrouve toutes les provinces du Sud plus la
communauté germanophone) : elle a son parlement
 la communauté française (c’est tout ce qui concerne la région linguistique
française) : elle a le parlement wallon auquel s’ajoute les 19élus du
Parlement de la région de Bruxelles Capitale. De plus, elle a aussi un
gouvernement.
Elle exerce aussi certaines compétences à Bruxelles. Tout comme la
communauté flamande
 La région et la communauté flamande : les institutions sont fusionnées.
Donc on retrouve un même Parlement et un même gouvernement pour la
région et la communauté. La région flamande a été introduite dans la
communauté flamande.

En Wallonie, on a trop voulu privilégier la Région. Alors on a donné des compétences à la


communauté mais qui n’étaient pas importantes. De fait par ce privilège et par ce essai
de mettre la communauté dans la Région, il y a une perte de compétences pour la Région
de Bruxelles Capitale. Mais une astuce est trouvée en créant des institutions pour éviter
cette perte de compétences.

Au niveau de la Région de Bruxelles, on fonctionne un peu à part des autres. Des


ordonnances Régionales sont ainsi adoptées. La Région fonctionne sur une base bilinguiste
et dont l’exemple le plus frappant est son Parlement qui est divisé en deux groupes
linguistiques.
Le gouvernement a aussi un caractère bilingue. Comme au gouvernement fédérale, le
premier ministre est asexué au niveau linguistique et il doit jouer pour trouver un
consensus entre flamand et wallon.
Pour le Parlement bruxellois, là y sont établis des commissions communautaires : on y
retrouve d’un côté les wallons et d’un autre les flamands. Comme au niveau du
gouvernement.
Ce partage linguistique a été utilisé pour créer des institutions communautaires. Ainsi les
membres francophones du parlement régional et du gouvernement bruxellois forment les
organes, délibérant et exécutif, de la Commission communautaire française de Bruxelles-
Capitalela COCOF. Elle a le pouvoir de légiférer dans des matières transmises via
décrets par la communauté française. La communauté française peut transférer
certaines de ces compétences soit à la Région wallonne soit à la COCOF. Ce transfert de
compétences est déterminé par des décrets : la communauté énonce les matières dont
elle se défait, la Région Wallone ou la COCOF accueille les matières délaissées. (art 138
de la Constitution). LA COCOF a donc un pouvoir décrétal.

Ce même phénomène administratif se retrouve du côté flamand mais sans que la


Commission communautaire flamande légifère.

Si on regroupes les deux assemblées, on a donc une assemblée réunie et un collège réuni
formant la Commission Communautaire commune, la CCC. Elle a le pouvoir de mettre en
œuvre des ordonnances communautaires sur des matières communautaires intéressant
tant les flamands que les wallons.

Les communautés et les Région disposent aussi d’une amorce de pouvoir constituant : elle
ont le droit de se doter d’une constitution respectant la constitution fédérale. Ce pouvoir
est un pouvoir très partiel d’auto-organisation appelé l’autonomie constitutive. Les
collectivités fédérées peuvent exercer des décrets spéciaux ou organiques dans
certaines matières organisationnelles (élection, composition, fonctionnement de leurs
Parlements et de leurs gouvernements et des matières déterminées par une loi spéciale.
Pour adopter ces décrets, il est nécessaire d’avoir une majorité des votes positifs émis
doit atteindre 2/3 des suffrages exprimés. Ces décrets respectent le même
fonctionnement d’adoption que les lois spéciales.
Ce pouvoir revient à toute communauté ou région à l’exception de la communauté
germanophone et la Région de Bruxelles-Capitale.
2. La répartition des compétences et la loyauté fédérale

Les compétences matérielles des Régions, des Communautés, de la COCOF et de CCC


sont limitativement énumérées par la Constitution et par les lois spéciales du 08août
1980 et du 12janvier 1989. L’autorité fédérale détient les compétences résiduelles : il a
vocation à s’occuper de tout ce qui n’est pas expressément attribué aux collectivités
composantes de l’Etat.
Mais selon l’article 35 de la Constitution coordonnée, le système devrait s’inverser si le
Constituant parvenait à dresser la liste des compétences exclusives de l’Autorité
fédérale : la compétence résiduelle serait alors transférée aux Régions et aux
communautés selon les modalités à établir par une loi spéciale. Donc il faut qu’une loi
spéciale dise quel compétence sont résiduelle et il faut qu’un article de la Constitution
dise quel compétence a le fédérale.
Mais cette situation n’est jamais rentrée en vigueur car l’article 35 n’est pas en
application tant que les conditions ne sont pas en application (lois spéciales et
compétences établies).

Dans la répartition des compétences, il y a un cloisonnement, une rigidité : soit la Région


soit la communauté est compétente. Il n’y a pas de chevauchement. Toute situation
juridique sera toujours déterminée par un seul et unique législateur. Cependant, il est
possible d’avoir des cas à la marge. Une législation a des liens avec plusieurs attributions
de compétences et il faut rechercher où se trouve l’élément prépondérant de la relation
juridique réglée.

Les compétences (ou résidus) fédérales restent importantes. Ainsi le pouvoir fédérale
règle des questions sur l’armée, la police, la politique financière, l’organisation judiciaire,
le droit commercial, la sécurité sociale, le droit du travail,…
Donc on voit qu’il y a un équilibre qui permet de dire que le fédérale (le gouvernement
ayant encore du poids) a des compétences et les Régions et les communautés en ont
aussi.

Selon l’article 143 de la Constitution coordonnée, l’Etat fédéral, les Communautés et les
régions agissent dans le respect de la loyauté en vue d’éviter des conflits d’intérêts.
Cependant, il n’existe pas de mécanisme sanctionnateur au cas où une autorité se
comporte de façon déloyale. Les autorités fédérales, régionales et communautaires ont
donc l’obligation de ne pas perturber l’équilibre de la construction fédérale dans son
ensemble.
Dans une jurisprudence de la Cour d’Arbitrage, il y a quand même une portée
contraignante au niveau de la répartition des compétences : quand la Cour d’Arbitrage
doit trancher une question sur la répartition des compétences, elle dit qu’il faut
rattacher le fédérale au fédérale et un législateur est tenu , dans l’exercice de sa
propre compétence, de ne pas empêcher les autres législateurs de légiférer
correctement. Il est possible d’être sanctionner car si on abuse de ces compétences, on
se déclare dès lors incompétents pour le faire.
3. Les particularités du fédéralisme belge

Les traits qui distingue la structure étatique belge de la forme classique de l’Etat
fédéral sont les suivants :
 une superposition des strates : on a une superposition de deux catégories
de collectivités fédérées : d’un côté on a les collectivités fédérées du type
régionale et de l’autre on a les collectivités fédérées de type communautaire.
 Les Régions ne sont pas appelées à participer à la révision de la
Constitution et à l’élaboration des lois fédérales.
 Les communautés ne participent qu’informellement à l’adoption des lois
spéciales par la représentation des groupes linguistiques constitués au sein de la
Chambre et du Sénat, et formellement à l’adoption de la plupart des lois
ordinaires au sein du Sénat.
 Comme les collectivités constitutives de tout Etat fédéral, les Régions,
les Communautés et la Commission communautaire commune jouissent d’une très
large autonomie. Elles ne sont en principe pas soumises à la tutelle de l’autorité
fédérale. De véritables mécanismes de contrôle quasi tutélaires existent
cependant. Ces contrôles jouent dans 3cas particuliers :
 L’avis conforme du Conseil des Ministres fédéraux sur tout avant projet
de décret
 l’avis conforme du Conseil des ministres fédéraux sur la nomination et la
révocation des gouverneurs de province ainsi que des commissaires
d’arrondissement par le gouvernement régional compétent
 l’approbation du ministre fédéral des Finances en matière d’emprunts

Rem : la Région de Bruxelles-Capitale connaît une tutelle plus lourde sur certains
de ses actes. Le Roi ou la Chambre des Représentants peuvent exercer la tutelle
en annulant un des actes de la Région bruxelloise

4. Les autres manifestations de la dépendance des Régions et des


communautés

Le dernier mécanisme explicité est une marque de la loi de dépendance et de


subordination des collectivités fédérées dans le fédéralisme belge.

Au niveau de la dépendance, il n’y a pas de pouvoir fiscal pour les communautés et les
régions. De plus, elles doivent respecter la Constitution et les lois spéciales et elles sont
sous le contrôle de la Cours d’arbitrage.
La dépendance se mue en subordination quand on parle de communauté décentralisée
(provinces, communes, districts). Selon l’article 41 de la Constitution, il y a un intérêt
provincial et communal à la garde des Conseils communaux et provinciaux.

C. Les provinces, les communes et les districts

Mais ces provinces et communes sont-elles des autorités décentralisées ? Il y a en fait


un ensemble de matière interne locale qui sont données aux communes et aux provinces.
Pour les autorités décentralisées, la dépendance tient lieu par rapport à la loi et c’est
l’article 162 qui le dit : « les institutions communales et provinciales sont réglées par la
loi selon un certain nombre de principes. » Ces principes sont les élections directes des
conseillers provinciales par des élections représentatives, l’attribution de tout ce qui est
d’intérêt provincial aux conseils provinciaux et tout ce qui est communal aux conseils
communaux tout en n’étant inférieur à la loi, l’intervention de l’autorité de tutelle pour
empêcher qu’une loi ne soit violée ou l’intérêt général lésé.
Cette tutelle est régionalisée. Donc les régions exercent cette tutelle. En 2001 (lors de
la 5e révision de l’Etat), on s’est rendu compte qu’il y avait une opposition à l’article 162
(car les communes flamandes étaient sous le contrôle du gouvernement et les régions
wallonnes sous le contrôle de la région). Alors la décision de régionaliser l’organisation
provinciales et communales a été prise : la Région organise et contrôle les autorités
décentralisées.

LA Cours d’arbitrage accorde cette possibilité car l’article 39 de la Constitution dit que
la loi spéciale attribue au Région des compétences données à la base.
Si en 1831, la loi règle les communes et les provinces, c’était pour que le Roi ne le fasse.
Aujourd’hui, c’est donc les décrets qui organise et contrôle les communes.

Il y a aussi des supra communes pour régler la multiplication des communes. Mais
certaines ont été fusionnées. Ainsi, en 1971, le constituant a prévu la création
d’agglomérations et de fédérations de communes parmi lesquelles l’agglomération
bruxelloise. Elle existe dans les faits mais ses compétences reviennent et sont exercées
par la Région de Bruxelles-Capitale.
L’agglomération bruxelloise est quand même considérée comme décentralisée et a donc
les mêmes caractéristiques qu’une commune.

Enfin en 1997, le Constituant permet que des organismes territoriaux intracommunaux,


créés sur le territoire de certaines communes, règlent des matires d’intérêt communal.
C’est ce qu’on appelle des districts. C’est le cas dans la ville d’Anvers. A ces districts
sont attribués des compétences communales.
En 2005, il confie expressément au décret et à l’ordonnance bruxelloise le soin de
définir les compétences, les règles de fonctionnement et le mode d’élection de ces
organes.

La limitation du pouvoir : L’Etat de droit

1. La Limitation de la puissance publique par le droit

L’Etat de droit existe en vertu du droit et son agissement (donc le pouvoir des
gouvernants) est limité par le droit. Les institutions sont elles aussi limitées par le droit.
Cette Etat de droit se met en opposition avec l’Etat de police dans lequel le pouvoir n’est
pas lié par le droit et on agit de manière arbitraire.
Dans l’Etat de droit, tant les gouvernés que les gouvernants sont soumis au même droit
et en adoptant des règles, l’Etat impose des droits à la population et aux institutions.
Ce Etat et surtout ses autorités publiques se doivent de respecter la légalité, assure à
l’individu l’exercice de certaines libertés fondamentales placées à l’abri des atteintes de
ces autorités et en garantit le respect par différents contrôles juridictionnels ou
recours contre les agissements de l’autorité publique qui violerait les libertés ou le
principe de légalité.
 Les droit fondamentaux

A. Les droits politiques (ou droit du citoyen)

C’est un droit subjectif car il est lié à l’exercice de la souveraineté, à l’exercice de la


puissance publique. Il permet aux citoyens (donc aux nationaux) de participer au pouvoir
(en élisant un parlementaire, en votant pour un referendum, l’éligibilité) ou d’accéder aux
emplois publiques.
Ces droits politiques comprennent les droits électoraux (l’électorat et l’éligibilité) ainsi
que l’aptitude à accéder à un emploi public. On peut ajouter le droit de participer à
l’organisation de la force publique et à la défense du militaire (service militaire).
Enfin, il y a aussi le droit de participer à une initiative populaire ou à un référendum
décisoire qui peut être considéré comme un droit politique.

B. Les droits de l’homme (ou libertés publiques)

1. Origine des expressions utilisées

L’expression « droits de l’homme et libertés fondamentales » remonte à la convention


européenne signée à Rome en 1950.

Mais l’expression « droits de l’homme » remonte à plus loin historiquement dans les
textes : divers textes comme la première Constitution française en parle. Dans ces
textes, on suggère que les personnes morales (donc tous ce qui est groupe) ne pourraient
bénéficier de ces droits.

Pour « libertés publiques », elles ne peuvent être définies que par rapport à l’autorité
publique alors qu’elles peuvent être menacées par des puissances privées.

2. Droit naturel et droit positif

Inscrit dans des textes internes, une première façon de considérer ces droits est de les
voir comme des droits innés. Ils sont antérieurs à l’Etat et au droit positif. Donc ces
droits individuels ou collectifs sont naturels, imprescriptibles, inaliénables et sacrés. Le
droit se borne à protéger ces droits. Ces derniers sont donc placés hors d’atteinte des
interventions des pouvoirs publics et l’Etat doit se borner à les reconnaître et à les
garantir sans pouvoir les supprimer.

Ces droits pourraient être vus comme étant seulement du droit positif (droit posé,
établi. Comprend toutes les règles établies par les institutions habilités à le faire) même
si ils vivent dans la conscience collective.

3. Libertés et démocratie libérale

Au 19e siècle, la démocratie est un régime politique qui implique la reconnaissance et la


garantie des libertés tant sur le plan général des rapports entre gouvernants et
gouvernés que sur le plan spécifiquement politique. C’est la démocratie dite politique.

Une double évolution s’est manifestée au 20e siècle transformant les démocraties
libérales en démocraties économiques et sociales. On veut que l’autorité publique
interviennent pour favoriser l’épanouissement de libertés pour l’individu. Les droits de
l’homme de la seconde génération sont ici créés en reconnaissant des libertés positives,
des droits économiques, sociaux et culturels (travail, instruction, information, sécurité
sociale,…) réclamant l’intervention de l’Etat. (liberté de créances et donc droits de
l’homme de seconde génération).
Dans ce cas-ci, l’Etat n’est plus l’ennemi mais l’acteur pour la liberté. Les abus sont plus
fortement réprimés, les droits des plus faibles respectés, l’égalité des chances de mieux
en mieux garanties. Donc l’individu peut exercer ses libertés avec moins de difficultés.

Rappel : L’Etat de droit implique des mécanismes de contrôles et la proclamation de


droits fondamentaux (droit politique ou droit du citoyen : droit de vote, d’éligibilité,
accéder aux emplois publiques, liberté fondamentales) par des règles.
Cette proclamation de droit mérite une conclusion : les droits de l’homme est une
expression avec des différences équivalentes mais ce n’est pas satisfaisant. Il faut voir
ce qu’on veut mettre derrière.
La garantie des droits fondamentaux est donc l’œuvre des normes les plus élevées de
l’ordre juridique (Constitution, traités, normes ayant valeur de loi) qui en imposent le
respect à toutes les autorités publiques et aux particulier.
Ces libertés, droits fondamentaux sont liés à l’apparition d’une démocratie
représentative. Mais progressivement, on se rend compte que pour jouir réellement de
ces droits fondamentaux, il faut ajouter des contraintes, des mécanismes de respect.
L’Etat a une attitude interventionniste et ajoute aux droits fondamentaux des droits
économiques, sociaux et culturels pour les citoyens.
Auparavant les libertés étaient contre l’Etat. Maintenant l’Etat aide à réaliser ces
libertés qui sont des libertés de créances. Les autorités publiques aident le
développement des libertés (c’est dans la démocratie économico-socio-politique que cela
se fait).

 La garantie et la protection des droits fondamentaux

LA garantie des droits fondamentaux est l’œuvre des normes les plus élevées de l’ordre
juridique (Constitution, traités, normes ayant valeur de loi) qui en imposent le respect à
toutes les autorités publiques et aux particuliers.

Une fois les droits fondamentaux garantis par le droit positif, des mécanismes
protecteurs doivent assurer le respect.
 Ainsi la justice aide l’Etat de droit. Le respect des droits fondamentaux
est assuré par un contrôle juridictionnels efficaces et le justiciable y a
droit à un procès équitable si l’autorité publique a violé un droit subjectif
de nature civile ou dirigé contre lui une accusation en matière pénale
 Le respect des droits fondamentaux est aussi assuré par des contrôle
non juridictionnel : celui de l’opinion publique sur les élus, le contrôle de
tutelle sur les collectivités décentralisées et le contrôle du Parlement sur
le gouvernement et l’administration.
2. L’Etat de droit en Belgique
 La garantie des droits fondamentaux en Belgique
A. Les règles garantissant les droits publiques

Pour qu’il y ait une garantie des droits fondamentaux, il faut se trouver soit au niveau
constitutionnel, législatif ou interne. C’est dans ces trois niveaux qu’il y a la garantie des
droits tant politique que fondamentaux.

Mais qu’entend non par droit politique ou droit du citoyen ? Il y a deux définitions
possibles :
- Au sens large, ces droits comprennent, en plus des droits
du citoyen (càd droits électoraux et accéder aux emplois publique), le droit
de ne pas être taxé abusivement et tous les droits subjectifs qui ne se
rattachent pas à l’exercice du pouvoir (ex : la sécurité sociale, les
allocations familiales)
- Au sens strict, les droits politiques se limitent aux droit
du citoyens.

On se limitera à ce dernier point et les règles garantissant ces droits politiques en


Belgique sont la Constitution, les traités internationaux et la législation interne.

1. La Constitution

Ce sont les articles 8 et 10 de la Constitution qui contiennent les règles relatives aux
droits politiques.

Ainsi, pour l’article 8, La Constitution détermine quelles sont les conditions nécessaires
pour l’exercice des droits politiques
Pour l’article 10, seuls les belges sont admissibles aux emplois civils et militaires sauf les
exceptions établies par la loi.

Il y a donc deux règles : la condition de nationalité et la condition pour exercer des


emplois publiques
 La condition de nationalité

Les droits politiques sont normalement réservés pour les belges et donc les étrangers en
sont exclus. Cependant, il y a des exceptions à cette condition. La Constitution, prenant
en compte la participation de la Belgique dans l’Europe (le traité instituant une
communauté européenne) permet ainsi la possibilité pour les citoyens européens non
belge de participer à certaines élections que sont les élections communales et
européennes.
Ces mêmes citoyens européens non belge peuvent accéder aux emplois publics mais qui ne
sont pas militaires. Pour accéder à ces emplois, il faut une dérogation établie par la loi.
Dans certains cas, il a fallu faire appel à d’autres personnes non belge pour des emplois
militaires (ex : l’appel à des généraux français pour l’armée) ou publiques (ex : les
professeurs d’université : ce sont des fonctionnaires publiques mais un belge ne peut pas
être le meilleur. Donc il y a des étrangers qui peuvent enseigner)

 La fixation des autres conditions d’exercice


L’article 8 de la Constitution nous dit que la loi fédérale peut compléter les prescriptions
constitutionnelles relatives aux conditions nécessaires à l’exercice des droits politiques.
La loi fédérale ORDINAIRE règle les conditions d’exercice du droit de vote et du droit
d’éligibilité. Mais pour les élections communautaires et régionales, c’est la loi spéciale qui
règle cela.

Il y a un problème pour les élections communales et provinciales. Ainsi la Cour d’arbitrage


a admis que la loi spéciale pouvait transférer aux Régions la compétence que l’article 8
attribue à la loi fédérale. Les Régions peuvent donc fixer les conditions d’élections et
d’éligibilité pour provinces, communes, districts et agglomération par décrets ou
ordonnances.
On fixe les grand principes et on renvoie à des règles précédentes dans les décrets

2. Les exceptions à la condition de nationalité imposées par les traités


internationaux
 La participation aux élections européennes et aux élections communales

Le Traité de Maastricht accorde à tout citoyen de l’Union Européenne résidant dans un


Etat membre dont il n’est pas le ressortissant le droit de vote pour les élections
communales et européennes et d’éligibilité. Cela doit se dérouler dans l’Etat membre où il
réside, dans les mêmes conditions que les ressortissants de cet Etat. Cela permet ainsi
au citoyen non belge de lui faire prendre conscience qu’il appartient au pays où il réside
même si il n’en a pas la nationalité.

Si il n’y avait une modification constitutionnel, il y aurait une incohérence car la


Constitution serait en opposition au Traité de Maastricht. Dès lors, il y a une révision de
la Constitution et c’est l’article 8 qui permet à la loi ordinaire d’organiser le droit de vote
des citoyens de l’Union Européenne n’ayant pas la nationalité belge, conformément aux
obligations internationales et supranationales de la Belgique.

On a aussi permis par la suite dans la même disposition constitutionnelle que les étranger
puisse voter aux élections communales et c’est chose depuis 2004

 L’accès aux emplois publiques

Il y a certains citoyens non belge mais appartenant à un Etat membre de l’Union


Européenne de pouvoir avoir accès aux emplois du secteurs publics (sauf ceux qui
comportent la participation à la puissance publique et aux fonctions qui ont pour objet la
sauvegarde des intérêts généraux de l’Etat ou des autres collectivités publiques). Cela
provient d’une interprétation du Traité de Rome.
Pour ce qui des emplois qui comportent la participation à la puissance publique et aux
fonctions qui ont pour objet la sauvegarde des intérêts généraux de l’Etat ou des autres
collectivités publiques, ceux-ci sont réservés aux nationaux selon l’interprétation qu’en
donne la Cour de justice européenne du Luxembourg.
Donc la condition de nationalité n’est exigée que quand l’emploi comporte la participation
à la puissance publique. Donc dans le secteur publique, il y a des emplois mettant en
œuvre des prérogatives énormes et à côté, il y a d’autres emplois qui sont considérés
comme privé (ex : le fait d’être jardinier dans une commune ne demande pas des
prérogatives allant à l’encontre de l’arrêté). Les emplois publiques ne sont par conséquent
que pour des citoyens nationaux. Il faut se plier à cette décision.
LE Conseil d’Etat a déclaré que l’interprétation donnée par le Traité de Rome concernant
l’accès aux citoyens de l’Union Européenne à la fonction publique nationale est revêtue en
Belgique d’une force juridique de nature constitutionnelle car selon l’article 34 de la
Constitution, cette dernière permet la participation à l’Europe (des pouvoirs peuvent
être attribués par traités ou par lois à des institutions internationales). Puisque le
pouvoir belge permet de donner des pouvoirs aux autorités internationales, alors ces
autorités doivent se plier aux règles constitutionnels quand il y a des dispositions comme
celle ci-dessus. Mais les effets des articles 8 et 10 de la Constitution sont cependant
arrêté par l’interprétation de la Cours de justice luxembourgeoise.

3. La législation interne
 Les droits électoraux

La législation interne contient toutes les fonctions pour les droits électoraux. C’est la loi
électorale communale qui accorde et aménage le droit de vote des citoyens européens
non belge et celui des étrangers aux élections communales.

 L’accès aux emplois publiques

A la base, seul les belges accèdent aux emplois publiques. Mais il faut faire attention à la
jurisprudence de la Cours de justice du Luxembourg. On a alors modifié l’arrêté royal
pour les agents de l’Etats.
Rem : depuis 1937, les agents de l’Etat sont régit par un arrêté royal réglant les
conditions pécuniaires, statut,…

Un arrêté royal fixant les principes généraux du personnel de l’Etat supprime la condition
de nationalité afin de permettre à l’avenir l’accès à la fonction publique aux étrangers
(Européens ou non).
Donc pour les citoyens européens, on a fait avec les articles 8 et 10 de la Constitution :
ils peuvent devenir fonctionnaire publique même si il n’y a pas de prérogative.
Pour les citoyens non européens, il leur faudra bénéficier d’une loi ou de décrets pour
leur ouvrir l’accès à la fonction publique fédérale. (les lois et décrets devant respecter
l’article 10 de la Constitution).

B. Les règles garantissant les droits de l’homme


1. La Constitution

L’insertion des règles relatives aux droits de l’homme dans la constitution constitue une
garantie non négligeable. C’est de l’histoire.
LA Constitution énonce en fait de liberté de franchise (libertés contre l’emprise
étatique) garanties aux belges comme aux étrangers.
Les belges ont un point de la Constitution qui leur est consacré « Des belges et de leurs
droits » mais si on prend appui sur la Constitution coordonnée à l’article 191, les
étrangers ont les mêmes droits.
Avec les révisions constitutionnelles, il y a eu l’ajout de libertés de créances
(enseignement, consultation de documents administratifs, droits économiques et sociaux)
qui requièrent l’adoption de mesures législatives fédérales, régionales ou communautaires
pour les concrétiser. Ce sont des droits dans la théorie mais il faut une législation qui
précise ces droits.
2. Les traités internationaux

Les traités internationaux sont des traités entre Etats qui considèrent la base de droit
comme fondement.
L’insertion des règles protectrices des droits de l’homme dans des traités internationaux
directement applicables constitue une garantie essentielle puisque de tels traités
priment sur le droit interne et doivent être respectés par les législateurs eux-mêmes.
Donc quand il y a un conflit traité-lois, ce sera toujours le traité qui sera appliqué et si
un Etat ne respecte pas un traité, il devra dédommager.

La Belgique a signé deux traités, quels sont-ils ?


 la Convention européenne des droits de l’homme et des libertés
fondamentales
 le Pacte international relatif aux droits civils et politiques

Par rapport à la Convention européenne des droits de l’homme et des libertés


fondamentales : C’est une convention qui est adoptée dans le cadre du conseil de
l’Europe. C’est dans ce conseil qu’un ensemble de droits a été considérés comme
fondamentaux et communs à l’ensemble de la démocratie occidental. La Belgique a
souscrit à ce traité et doit donc le respecter.
La Cours européenne des droits de l’homme à Strasbourg peut condamner un Etat qui
ratifie la convention mais qui ne la respecte pas.
Cette convention est la première protection à l’égard des travaux menés à l’ONU.
Certaines difficultés empêchent l’ONU d’aboutir à une convention. Mais le 16décembre
1966, les principes contenus dans la convention européenne ont également été consacrés
sur le plan universel par l’ONU qui a adopté le Pacte international relatif aux droits civils
et politiques . A la base, la Belgique ne le signera pas car elle croit qu’elle a tout avec la
convention européenne des droits de l’homme. Cependant, elle remarquera qu’il y a des
dispositions qui ne se trouvent pas dans la convention des droits de l’homme. Dès lors, la
Belgique le signera quand même par la suite. Donc les particuliers peuvent en invoquer
des principes de ce pacte devant les tribunaux belges comme pour la convention
européenne des droits de l’homme.
Deux traités directement applicables auxquels la Belgique doit se conformer si elle le
ratifie.

Enfin, il y a le traité qui instaure une Communauté Européenne : il consacre le droit de


circuler librement sur le territoire des Etats membres sous réserve de certaines
limitations et conditions. Cette disposition est directement applicable.

3. La législation interne

Elle module les droits de l’homme. Ainsi la Constitution déterminera les autorités
habilitées à préciser les condition d’exercice des droits et libertés fondamentales ou les
limitations apportées à leur exercice. Donc ce n’est pas parce qu’il y a des droits et des
libertés fondamentales énoncées par la Constitution et les traités internationaux que
leur réglementation appartient exclusivement à l’autorité fédérale. Chaque autorité a le
pouvoir d’assurer leur respect en les concrétisant lorsque l’autorité exerce ses
compétences.
Cela dépend toujours de la répartition des compétences.
Dans de nombreux cas, c’est le pouvoir législatif fédérale qui a seul qualité pour
déterminer les conditions dans lesquelles des restrictions peuvent être apportées à
l’exercice de certains droits.

Dans d’autres cas, le décret ou l’ordonnance peuvent garantir la protection de droits


fondamentaux ou en régler l’exercice soit parce que la Constitution le dit clairement soit
elles substituent à la Constitution pour le respect de la répartition des compétences.

La loi, le décret ou l’ordonnance sont appelés par certains traités internationaux ou par
l’article 23 de la Constitution à garantir des droit économiques, sociaux et culturels et à
déterminer les conditions de leur exercice. De tels droits n’étant pas directement
applicables, dépendent des différents législateurs pour leur concrétisation.

 La protection des droits fondamentaux en Belgique


A. Les contrôles juridictionnels internes

Pour que ces règles soient respectées, il est nécessaire qu’il y ait des mécanismes pour
contrôler ce respect.
Il y a d’abord un mécanisme qui impose que toute règle supérieur s’impose aux règles
inférieurs mais il y a d’autres mécanismes :
1. Les mécanismes civils : Un juge peut condamner un autorité administrative qui a
causé dommage à autrui (octroi à la victime de dommages et intérêts :
responsabilité civil art1382 du code civil)
2. Les mécanismes pénaux : tout fonctionnaire qui a commis une infraction pénale
(un délit) peut être condamné par les tribunaux répressifs à subir une peine
(responsabilité pénale)

La Constitution a aboli le privilège de la garantie administrative qui disait que les


poursuites envers des fonctionnaires suite à des fautes ou délits dans l’exercice de leur
fonction devaient avant être autorisées par l’administration. Ce privilège avait été établi
par la Constitution française.

B. Les autres contrôles internes

Il y a le contrôle de tutelle administrative exercé sur des collectivités publiques


décentralisées. Cela permet de sanctionner les illégalités commises par les organes de
ces collectivités mais aussi voir si il n’y a pas lésion de l’intérêt général. Elle peut agir par
annulation, refus d’autorisation ou improbation. LE contrôle se fait d’office mais peut
venir de la demande d’un intéressé. Ce contrôle est aussi régionalisé.

Il y a aussi le contrôle de type politique : les assemblées législatives de l’Etat, des


communautés et des Régions exercent un contrôle politique sur les ministres, secrétaires
d’Etat et les administrations qu’ils dirigent. Ainsi le pouvoir d’un ministre ou d’un
gouvernement peut recevoir un vote de méfiance.
Ce contrôle se fait d’office mais peut aussi répondre à la pétition de particuliers.
Chapitre 3 Les institutions politiques de la Belgique

Les institutions fédérales

On sait par les articles 36, 37 et 40 de la Constitution que le pouvoir législatif fédéral
s’exerce collectivement par le Roi, la Chambre des Représentants et le Sénat ; le pouvoir
exécutif fédéral appartient au Roi et le pouvoir judiciaire est exercé par les cours et
tribunaux.

Toutes ces institutions sont mises en place par un mécanisme de désignation. Les
mécanismes de désignation de ces diverses autorités sont soit l’hérédité (Roi), soit
l’élection individuel soit l’élection cooptées soit la nomination.

1. Les Chambres fédérales


 Le bicaméralisme

Comme tel, le mot Parlement n’est pas reconnu par la Constitution. On ne le trouve que
depuis cette année désignant les assemblées délibérantes des communautés et régions.

 Utilité
A. En général

Dans tous les Etats unitaires, le bicaméralisme a pu être utilisé :


 type pratique : les lois sont mieux faites si elles sont amendées par deux
assemblées. Cela permet d’avoir une meilleure qualité des textes votés par un
double examen
 perception d’intérêt général mais la démocratie peut en pâtir : On a deux
chambres et ainsi on sait avoir un équilibre entre une Chambre plus jeune et plus
progressiste et l’autre plus âgée et plus prudente (dans ce cas, les conditions
d’éligibilité sont plus dures à obtenir)

Le bicaméralisme permet aussi la représentation des collectivités constitutives d’un Etat


fédéral au sein de l’une des deux Chambres.

B. En Belgique

En Belgique, le bicaméralisme est parfait.


Ainsi, l’évolution de la composition et des attributions des Chambres législatives belges a
fait en grande partie disparaître les avantages traditionnels du bicaméralisme. Ainsi on
s’est rendu compte qu’il y avait une répétition du seconde chambre organisée de la même
façon. De plus, on a supprimé les conditions d’éligibilité des deux chambres car on
retrouvait une même majorité dans les deux chambres.
Le Sénat fédéral n’est pas correctement utilisé car il ne comporte qu’une catégorie de
sénateurs communautaires.

Le bicaméralisme est en fait atténué, inégalitaire et spécialisé.


Il est atténué et inégalitaire en ce sens que le Senat n’est plus tenu d’examiner un
projet ou une proposition de loi adoptée par la Chambre des Représentants sauf si
demande de certains sénateurs. LA Chambre et le Sénat restent compétents pour une
dizaine de matières spécifiés à l’article 77 de la Constitution.
Il est aussi spécialisé car la mise en cause de la responsabilité ministérielle est
désormais du ressort exclusif de la Chambre des Représentants et que celle-ci est seule
à intervenir dans la procédure d’élaboration de certains lois dites monocamérales.
Donc si un ministre faute et si on veut construire une loi, il faut passer par la Chambre
des Représentants.

 Statut des Chambres fédérales


A. Composition

On ne peut être membres ni à la Chambre des Représentants et au Sénat. C’est


incompatible. De plus, on ne peut se présenter comme candidat aux deux chambres. Il y a
une sorte d’inéligibilité qui joue.

1. Composition de la Chambre des représentants

Auparavant, la Chambre des Représentants comprenait 212 membres. Depuis son


renouvellement en 1995, elle n’en compte plus que 150 (cfr article 63 de la Constitution).
Puisque tous ses membres sont élus au suffrage universel direct, à quel condition peut-on
devenir membre de cette chambre, quels sont les conditions d’éligibilité ? Pour être
éligible et donc candidat, il faut :
1. être belge, peu importe la manière (que soit par filiation, naturalisation,…)
2. jouir de ses droits civils et politiques : donc il ne faut avoir été déclaré inapte,
retardé mentalement,…
3. avoir atteint l’âge de 21ans accomplis
4. avoir son domicile en Belgique.

Ces conditions doivent être remplies le jour de l’élection.


Les membres de la Chambre des Représentants sont élus pour 4ans et donc il y a un
renouvellement de la Chambre tous les 4ans. Parfois, cela ne dure pas 4ans pile car ce
n’est pas facile de trouver une date correcte pour les élections.
Mais il est possible que la Chambre des Représentants n’aille pas jusqu’à la fin de sa
législature car elle peut être dissoute de plein droit par une adoption de déclaration de
révision de la Constitution ou soit une dissolution prononcée par le Roi suivant les
modalités fixées à l’article 46 de la Constitution.
2. Composition du Sénat

LE Sénat est lui hybride. Il est composé d’au moins 71 membres :


Groupe Groupe Total Ajout
linguistique NDLS linguistique
français
1. Sénateurs 25 15 40
élus
directement
2. De 10 10 20 +1 (celui germanophone)

communauté
3. Cooptés 6 4 10
4. De droit +3 (fils et filles du Roi)

74

Les sénateurs de la catégorie 1 sont élus par leur collège électoral respectif.
Les Sénateurs de la catégorie 2 sont élus par le Parlement flamand et par le Parlement de
la Communauté française. Ceux permettent de représenter les différentes communautés.
Ils sont donc élus en élection indirecte. Ils sont élus par leurs membres et sont élus pour
4ans. Donc il y a des aménagements car il proviennent des communautés et par rapport
au communautés, la législature au fédéral est différente dans la durée.
Les Sénateurs de la catégorie 3 sont désignés par les catégories de sénateurs 1 et 2. Ils
sont élus suivant les groupes linguistiques et par leurs pairs.

Pour être élus sénateurs, il suffit de respecter les mêmes conditions d’éligibilité qu’à la
Chambre des Représentants. Ces conditions doivent toujours être remplies le jour de
l’élection. De plus, on ne peut se présenter pour l’élection au Sénat dans plus d’un collège
électoral. On choisit un collège linguistique pour éviter des problèmes.
Les Sénateurs élus directement le sont pour 4ans. Leurs élections tombent en même
temps que les élections pour la Chambre des Représentants. Les sénateurs cooptés sont
aussi là pour 4ans.

Au début de la législature, l’assemblée plénière du Sénat se constitue en trois réunions


successives au cours desquelles les élus directs, puis les sénateurs communautaires et
enfin les cooptés sont proclamés Sénateurs. Les Sénateurs sont une classe un peu à
part : il existe depuis toujours. Ils prêtent serment et ils sont au nombre de 3 mais ils ne
sont pas rangeables dans un groupe linguistique car ils sont considérés comme asexués.

Les différentes catégories de sénateurs sont répartis proportionnellement par rapport


au population. Ce regroupement n’est pas encore tout à fait terminés car on ne voit pas
dans les 71sénateurs des représentants des régions et de la région de Bruxelles-
Capitale. LE Constituant a voulu faire apparaître Bruxelles-Capitale et a décrété que
7sénateurs doivent venir de Bruxelles (càd avoir leur domicile dans la Capitale). Ainsi 6
sénateurs quelle qu’il soit doivent venir de Bruxelles du groupe linguistique français et 1
sénateur du groupe linguistique flamand doit venir de la Capitale.

Les sénateurs de droit ne participent pas au vote excepté quand celui-ci arrive à un
accord unanime comme sur des questions d’environnement. Ils ne sont pas pris en compte
pour la détermination du quorum de présence. Donc le quorum de présence est calculé
par rapport aux 71 autres sénateurs.
Les Sénateurs de droit sont là pour apprendre le métier politique. Les enfants du Roi
s’occupe politiquement en participant à l’activité sénatoriale. Cela démontre que la famille
royale s’occupe du pays.
De plus, ils n’appartiennent à aucun groupe linguistique comme le sénateur désigné par le
Parlement de la Communauté germanophone

Les sénateurs cooptés et communautaires doivent représenter la même proportion


politique. Donc ils doivent faire partie de partis politique de la majorité. Doncil y a une
liberté d’élection surveillée.

3. Election des suppléants

Lors des élections, on vote aussi pour des suppléants qui sont élus dans la même
proportion que la majorité. Ils sont appelés à remplacer les élus en cas de cessation des
fonction de ceux-ci (décès, démission, nomination ministériel).

4. Contrôle juridictionnel (vérification des pouvoirs)

Après les élections, on se doit de vérifier la régularité des élections et la validité des
mandats des élus. Donc en Belgique, on a repris le principe selon lequel chaque chambre
vérifie les pouvoirs de ses membres et juge les contestations qui s’élèvent à ce sujet.
Chaque assemblée parlementaire vérifie la procédure électorale et regarde si la
personne élue a bien remplie les conditions d’éligibilité. C’est une sorte de pouvoir
juridique accordé au chambre.
Tout ce qui est explicité ci-dessus provient de l’idée de l’indépendance du Parlement par
rapport à l’autorité supérieure. Donc aucun recours devant la Cour d’Arbitrage ou le
Conseil d’Etat n’est possible. Elle a donc un contrôle sur ses membres aussi bien pour ce
qui est de la validité du mandat que pour ce qui est de la manière dont le mandat a été
acquis par voie d’élections.

B. Organisation interne
1. Groupes linguistiques

Chaque assemblée parlementaire est divisée en groupe linguistique existant depuis 1970.
La Constitution prévoit cette division en groupe linguistique avec d’un côté le groupe
français et de l’autre le groupe néerlandais. C’est énoncé par l’article 43 de la
Constitution dont le premier alinéa explicité la formation de la Chambres des
Représentants et dans le second alinéa, la formation du Sénat est expliquée.

Au niveau du Sénat, au terme de la législature, on organise une élection pour réélire les
29sénateurs francophones et les 41sénateurs flamands. A la Chambre des
Représentants, c’est différent. Ce n’est pas cliché. Une loi répartit les membres en deux
groupes linguistiques. Le critère de rattachement d’un député à un groupe linguistique
est sont élection par un collège électoral relevant de la région de langue correspondante.
Aujourd’hui, les élections pour la Chambres des représentants se font par provinces qui
respectent la frontière linguistique. Ex : Les membres de la Chambre élus par le collège
électoral de Liège font partie du groupe linguistique français même si ils habitent dans la
région de langue allemande.
Un seul problème se pose : ce sont les membres de la Chambre élus dans l’arrondissement
de Bruxelles (Bruxelles-Halle-Vilvorde). Dans ce cas, on n’est ni au Nord ni au Sud du
pays. Pour dire de quel groupe linguistique ils sont, on se réfère à la langue avec laquelle il
prête serment. Si on a un membre qui prête serment en plusieurs langues, on prendra la
première langue utilisée.

Il n’y a pas de cliché du tout au niveau de la Chambres des Représentants pour la langue
et pour la modification du nombre de sièges. Ainsi une circonscription du Nord peut
perdre des sièges au profit d’une circonscription du Sud. Les groupes français et
néerlandais ne comptent pas, l’un et l’autre, le même nombre de membres en raison du
système de représentation proportionnelle appliqué à l’élection et à la cooptation des
parlementaires fédéraux.

Les groupes linguistiques sont très importants et servent :


 à adopter des lois spéciales selon que dans les groupes linguistiques, il y a
ait une majorité au 2/3 réparties correctement entre les groupe linguistique
 à exercer la haute tutelle de la Chambre des représentants sur certains
actes de
la Région de Bruxelles-Capitale. La suspension ou l’annulation d’une ordonnance
doit toujours se faire à la majorité dans chaque groupe linguistique
 à tire la sonnette d’alarme : il faut se référer à l’article 54 de la
Constitution. C’est un système qui permet de bloquer la décision politique. Il y a
une crainte qu’on utilise ce système car il est efficace.
C’est une sorte d’épée de Damoclès, une sonnette d’alarme par rapport à une crise
politique. Il y a un problème linguistique qui se pose dans la gestion du
gouvernement. C’est défini par le fait qu’une proposition de loi est de nature à
porter atteinte aux relations entre francophones et flamands.
La crainte peut se poser en premier pour les francophones car le groupe
linguistique néerlandais est plus imposant. Ainsi le groupe linguistique le plus
nombreux abuse de sa position dominante pour imposer quelque chose à une
minorité et il y a donc un mécanisme de protection de la minorité .
Il faut bien faire attention que le projet qu’on veut faire passer est un projet pour
porter atteinte à un groupe linguistique et donc le mécanisme s’appliquera pour
empêcher l’adoption de ce texte.

Exceptés pour les lois sur le budget et les lois spéciales, ce mécanisme peut
s’appliquer dans tous les autres cas. Les ¾ des membres d’un groupe linguistique
signent une motion motivée et l’introduisent à propos d’un projet ou d’une
proposition de loi après le dépôt du rapport et avant le vote final en séance
publique.
La procédure parlementaire est alors suspendue et la motion est déférée au
Conseil des Ministres qui dans les 30jours, donne son avis motivé et invite la
Chambre saisie à se prononcer soit sur cet avis, soit sur le projet ou la proposition
éventuellement amendées.
LE Conseil des Ministres est constitué de façon à ce qu’il y ait une parité
linguistique et donc il est impossible que les décisions prises opposent flamands et
francophones.
Celui-ci ne décide pas à la majorité mais par consensus en son sein sur le contenu
de cet avis. Mais si les ministres ne veulent pas se désolidariser de leurs
parlementaires appartenant au même parti politique, alors cela provoquera un
disensus qui entraînera la démission du gouvernement et l’abandon du projet ou
proposition de loi. Donc aucun ministre ne pourrait contresigner la sanction royale
que le Roi accorderait à un tel texte sans excéder les limites des affaires
courantes.

Cette procédure ne peut être appliquée qu’une seule fois par les membres d’un
groupe linguistique à l’égard d’un projet ou d’une proposition de loi. Ce mécanisme
entraîne aussi une crise politique où les morceaux sont durs à recoller.

2. Groupes politiques (parlementaires)

C’est différent des partis politiques mais c’est liés aux partis politiques qui font des
listes et au soir des élections, il attribue les sièges pour les candidats de sa liste
vainqueurs.
Un groupe politique est l’organisation propre à l’ensemble des membres de la Chambre ou
des sénateurs d’un parti ou d’une alliance de partis. Parfois, des membres de la Chambre
ou des Sénateurs élus sur des listes électorales distinctes s’allient pour former un seul
groupe, appelé groupe technique ou intergroupe. Cela leur permet ainsi de tirer les
avantages d’un groupe politique (surtout au niveau de la dotation publique annuelle).

Pour être reconnu, un groupe politique doit comporter un minimum de membres. A la


chambre des Représentants ce sera 5.

Le parti politique qui est représenté dans les deux assemblées par au moins un
parlementaire élu directement bénéficie d’une dotation annuelle. Cette dotation annuelle
est en fait une somme d’argent qui provient des impôt. Pour cela, le parti politique doit
s’engager à respecter les libertés garanties par la Convention européenne des droits de
l’homme et des libertés fondamentales. Si ce n’est pas le cas, il est possible que sa
dotation lui juridictionnellement enlevée.

Le parti répartit cette dotation en fonction du groupe politique au Sénat et à la Chambre


des Représentants. Par ce budget, cela permet à chaque groupe de se doter d’un
secrétariat administratif.

Un groupe parlementaire qui est mieux représenté aura un peu plus que les autres.

C. Fonctionnement

1. Législature et sessions

La législature est la période pour laquelle les Chambres sont élues. En principe c’est 4ans
et les parlementaires exercent leur pouvoir durant cette période sauf si il y a
dissolution.

Les sessions sont les période de la législature durant lesquelles les Chambres peuvent
valablement siéger. Ce sont des sous-ensembles, des période de la législature pendant
lesquelles les Chambres peuvent siéger. Mais il existe des périodes où il n’y a pas de
sessions parlementaires : ce sont les vacances parlementaires.
Il y a deux types de sessions : les sessions ordinaires et les sessions extraordinaires. A
la base, les chambres ne se réunissent pas tous les temps et selon l’article 44 de la
Constitution, elle doivent se réunir au moins 40jours sur l’année. Donc il faut prévoir des
périodes où les chambres se réunissent de plein droit et c’est ce qu’on appelle la session
ordinaire. Les Chambres se réunissent tous les deuxième mardi du mois d’octobre après
les vacances parlementaires.
Pour ce qui est de la session extraordinaire, c’est une session qui est convoquée par le Roi
lorsque les Parlementaires ne sont pas en session. Donc chaque année, la première session
est un session extraordinaire car il est difficile d’organiser des élections législatives et
que dans les 40jours, on tombe le deuxième mardi d’octobre.

Lorsqu’une législature commence, elle débute par une session extraordinaire.

Si les sessions se terminent en principe le jour de la clôture prononcée par le Roi, en


pratique les Chambres s’ajournent quand elles le souhaitent en juillet ou en août et le Roi
ne prononce la clôture que quelques temps avant l’ouverture de la session ordinaire. Ce
système permet d’assurer leur indépendance vis-à-vis du gouvernement puisqu’elles
peuvent ainsi, durant les mois d’été, se réunir sur convocation de leur président sans
dépendre de l’ouverture d’une session extraordinaire.

On répète le modus operandi : un début de législature par une session extraordinaire.


Ensuite session ordinaire. La fin de la législature se marque par une déclaration de
révision de la Constitution et à partir de ce moment, c’est la fin des assemblées
parlementaires.

2. Dissolutions

Une dissolution est la révocation de tous les membres d’une ou des deux chambres avant
le terme de leur mandat.
Cela peut se faire dans les cas suivant :
 une vacance du trône : le Roi est mort et il n’a pas de successeur. Alors il
y a une
dissolution automatique des assemblées parlementaires.
 Si il y a l’adoption d’une déclaration de révision de la Constitution
 La dissolution de la Chambre des Représentants peut être décidée par le
Roi avec
le contreseing ministériel.
Cette dissolution est prise par un arrêté royale. On pense que il n’y aura que la
dissolution de la Chambre des Représentants mais selon l’article 95 de la
Constitution, si la Chambre des Représentants est dissoute, alors le Sénat lui
aussi l’est.
Les électeurs sont donc convoqués aux urnes dans les quarante jours et l’arrêté
royal prononçant la dissolution contient la convocation des Chambres nouvelles
(début de la nouvelle législature par convocation d’une session extraordinaire)
dans les deux mois qui suivent.

Le Roi ne peut dissoudre les Chambres que dans certains cas précis : LA
Constitution prévoit qu’on ne peut prononcer la dissolution de la Chambre des
Représentants et du Sénat qu’à 3hypothèses résultant d’une crise :
1. le rejet d’une motion de confiance au gouvernement fédéral et pas de
proposition au Roi d’un Premier Ministre
2. le rejet d’une motion de méfiance au gouvernement fédéral et pas de
proposition au Roi d’un Premier Ministre
3. assentiment exprimé à la majorité absolue des membres de la Chambre des
Représentants en cas de démission spontanée du gouvernement fédéral.

Rappel :les dissolutions sont prononcées soit de plein droit, soit en cas de vacance du
trône soit de façon anticipée par un Arrêté royal.
Dans le système belge, la possibilité de renverser le gouvernement est là pour équilibrer
la relation entre le Parlement et le gouvernement.
Pour comprendre le cas où une dissolution peut être prononcée par le Roi, il faut se
référer au cas où une censure est possible :
1. motion de méfiance motivée : motion qui retire la confiance politique de la
Chambre des Représentants au gouvernement. Mais cela doit être une méfiance
motivée constructive (cfr art 96)
L’article 96 nous dit que tout le gouvernement remet sa démission au Roi. La
démission ne retire pas aux ministres ce qu’ils sont et donc le Roi doit accepter
leur démission sinon ils restent en place.
On transforme le gouvernement en équipe démissionnaire et la motion est
adoptée à la majorité de la Chambre des Représentants.
On propose au Roi un successeur au premier Ministre. Ce n’est pas la Chambre
des Représentants qui le nomme. Le Roi nomme le successeur proposé et ce
dernier rentre en fonction au moment où le nouveau gouvernement entre en
fonction.
Donc il y a une période transitoire où il y a un gouvernement démissionnaire
toujours en place et au moment où la nouvelle équipe gouvernementale prête
serment, on accepte la démission de l’ancien gouvernement et le nouveau
gouvernement se met en place.
Le Gouvernement fédéral remet sa démission au Roi si la Chambre des
représentants, à la majorité de ses membres adopte une motion de méfiance en
proposant au Roi la nomination d’un successeur au Premier Ministre.
Le Roi nomme Premier Ministre le successeur proposé qui entre en fonction au
moment où le nouveau Gouvernement fédéral prête serment.
2. motion de confiance : le gouvernement demande la confiance à la Chambre des
Représentants. Il est possible qu’elle soit demandée pour recoller les morceaux
et il est aussi possible qu’elle soit refusée. Cependant, ce refus n’a pas pour effet
de faire démissionner le gouvernement.

L’article 46 de la Constitution précise que les motions de confiance et de méfiance ne


peuvent être votées qu’après un délai de 48heures suivant le dépôt de la motion.
Si il n’y a pas d’accord sur le nom du Premier Ministre à proposer au Roi, donc que la
motion de confiance n’est pas constructive, c’est une situation de crise. Le Roi a le droit
de dissoudre la Chambre des représentants et le Sénat.
Le Roi n’a plus le droit de dissoudre la Chambre des représentants que si une motion de
méfiance a été adoptée (par la Chambre des représentants à la majorité de ses
membres) sans proposer un possible premier Ministre ou une motion de confiance rejetée
(par la Chambre des représentants à la majorité de ses membres) sans être constructive
(sans qu’il y ait une proposition d’un nom de possible premier ministre dans un délai
3jours).
LE Roi peut aussi dissoudre la Chambre des Représentants en cas de démission spontanée
et après avoir reçu son assentiment exprimé à la majorité absolue de ses membres.

 Statut des parlementaires fédéraux


A. Incompatibilités parlementaires fédérales
On interdit aux parlementaires d’accomplir certaines charges de façon à mieux exercer
son mandat.
1. Incompatibilité entre les fonctions parlementaires fédérales ainsi qu’entre
celles-ci et les fonctions parlementaires fédérées

Comme déjà noté, le mandat de membre de la Chambre des représentants ou de sénateur


est incompatible avec celui de membre d’un Parlement régional ou communautaire

2. Incompatibilité entre la fonction parlementaire fédérale et les fonctions


ministérielles fédérales ou fédérées

Un membre d’une des deux chambres parlementaires doit arrêter de siéger dès le
moment où il est nommé par le Roi comme ministre et accepte cette tâche.
Il a la possibilité de reprendre son mandat lorsqu’il a été mis fin par le Roi à ses
fonctions de ministre. (cfr art 50 de la Constitution).
Cette disposition est applicable aux secrétaires d’Etat fédéraux.

Le membre de la Chambre des représentants ou le sénateur élu membre du


gouvernement wallon, du gouvernement de la communauté française ou du gouvernement
flamand ou encore du gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale cesse
immédiatement de siéger dès le moment où il est nommé ministre (que ce soit au
fédérale, à la communauté ou la région) et reprend son mandat parlementaire ou
sénatoriale lorsque ses fonctions de ministre prennent fin.
L’élection des membres de communautés et de Région comme Ministres se font par le
Parlement régional correspondant. Pour le fédéral, cela reste le Roi

Cette incompatibilité ne s’applique aux sénateurs communautaires car ils peuvent être
élus ministre de communauté. Ils restent en fait en même temps au Sénat et au
Parlement communautaire.
Cependant, l’incompatibilité s’applique tant qu’ils restent membres de leur Parlement de
Communauté (celui d’origine).

LE siège abandonné par le parlementaire est repris par un remplaçant prévu par la loi :
l’élu direct devenu ministre ou secrétaire d’Etat du gouvernement fédéral ou du
gouvernement régional ou communautaire est remplacé par le premier suppléant.
Pour ce qui est des sénateurs cooptés devenu ministre, de nouvelles élections sont
organisées de tel façon à trouver un remplaçant temporaire. Ils sont désigné par les
sénateurs élus directement et les sénateurs communautaires qui appartiennent à la
formation politique à laquelle le siège vacant avait été initialement attribué.

3. Incompatibilité entre les fonctions de parlementaire fédéral et d’agent de


l’Etat

C’est ici l’incompatibilité entre des élus députés ou sénateurs et l’envie de devenir
gouverneur de provinces.

L’article 51 de la Constitution interdit à tout parlementaire fédéral d’occuper une


fonction salariée à laquelle il aurait été nommé par le gouvernement. C’est donc pour
éviter que des personnes rétribuées par le Pouvoir exécutif soient en même temps
contrôleurs de ce pouvoir.

Un parlementaire qui est parti dans la fonction publique peut reprendre sa place à
condition qu’il y ait de nouvelles élections. Donc ce n’est pas une incompatibilité
temporaire.
Le problème peut se poser inversement (quelqu’un qui est dans la publique et veut devenir
parlementaire). Il n’a pas la possibilité de cumuler les deux mandats. Dans ce cas-là,
l’agent publique a droit à un congé politique pour l’exercice de son mandat. Il perd donc
sa place dans le publique.

4. Autres incompatibilités parlementaires fédérales

Le législateur a édicté d’autres incompatibilité :


 il y a une incompatibilité entre le mandat parlementaire et le mandat de
conseiller provincial
 il y a une incompatibilité entre le mandat parlementaire et le mandat de
membre du Parlement européen

B. Immunités parlementaires fédérales


Ce sont des garanties que la Constitution accorde aux parlementaires fédéraux pour
assurer le libre exercice de leur mandat. (art 58 et 59 de la Constitution). C’est
l’irresponsabilité parlementaire ainsi que l’inviolabilité.
L’article 120 de la Constitution prévoit les mêmes dispositions pour ce qui concerne les
membres d’un Parlement régional ou d’un Parlement communautaire.

1. Irresponsabilité parlementaire

Le Parlementaire doit pouvoir s’exprimer et voter librement sans craindre de sanctions


(freedom of speech). De plus, tout parlementaire ne pourra être poursuivi civilement
(car il est libre en tant que représentant de la nation) ou pénalement après la fin de son
mandat pour des opinions ou votes (de quel type il soit) pris durant l’exercice de celui-ci.
Le parlementaire est donc exonéré de toute responsabilité.

Pour bénéficier de l’immunité, les actes litigieux doivent avoir été commis dans l’exercice
de la fonction parlementaire et être inhérents à l’exercice de celle-ci.
L’irresponsabilité est perpétuel car le parlementaire est protégé contre toutes mesures
préparatoires à cette poursuite (enquête, information, saisie, perquisition, information).

A partir du moment où le parlementaire publie ses propos dans des livres, dans la presse
càd qu’il offre une répercussion médiatique à ses propos, il engage sa responsabilité.

2. Inviolabilité parlementaire (art


59 de la Constitution)

Si le parlementaire commence à se battre durant la session et qu’il y a coups et


blessures, on est dans le cas de l’inviolabilité parlementaire. Ce n’est qu’une protection
temporaire : elle n’est pas perpétuelle et ne couvre en principe le parlementaire que
pendant la durée de la session. Elle n’existe qu’en matière pénale et le but est d’éviter les
poursuites de la part du gouvernement ou de particuliers fondées sur des infractions
étrangères à l’exercice normal du mandat parlementaire.
Cette mesure est plus restrictive pour le parlementaire et les enquêtes ont plus de
facilités à se faire.

 Pendant la durée de la session


Seul le ministère public peut intenter des poursuites pénales à l’égard d’un
parlementaire.

Auparavant, le pouvoir judiciaire devait obtenir une autorisation auprès de la Chambre


dans laquelle siège le parlementaire intéressé pour procéder à toute mesure
contraignante. Cela apparaissait comme une condamnation du parlementaire.
Aujourd’hui, cela n’a plus lieu d’être. L’article 59 permet à toute l’instruction ainsi que
l’inculpation d’échapper à l’autorisation de l’assemblée. Seule une levée de l’immunité
parlementaire n’a plus qu’à être demandée pour permettre l’arrestation du parlementaire
ou son renvoi devant un tribunal.

Mais les mesures qui nécessitent l’intervention du juge ne peuvent être ordonnées à
l’égard du parlementaire que par le premier président de la cour d’appel sur demande du
juge compétent.

A tous les stades de l’instruction, le parlementaire intéressé peut demander à la


Chambre dont il fait partie de suspendre les poursuites dont il ait l’objet. Pour cela, la
Chambre doit se prononcer à la majorité des 2/3 des votes exprimés.

Une exception à toute cette procédure est à signaler : le flagrant délit qui est réprimé
sans une autorisation préalable.

 Durant les vacances parlementaires

Si la Chambre intéressée n’est pas en période de session, les poursuites et l’arrestation


du parlementaire peuvent avoir lieu mais après l’ouverture de la session nouvelle, la
Chambre pourra exiger la suspension de la détention ou de la poursuite pendant la
session.

Rem : les vacances parlementaires ne durant que quelques heures, les parlementaires ont donc une immunité de fait jusqu’à la fin de la législature.
Donc chaque chambre modalise les autorisations qu’elle accorde.

C. Indemnités parlementaires fédérales

Donner une indemnité aux parlementaires correspond à un double souci :


 l’égalité dans l’accès à la fonction
 l’indépendance dans l’exercice de la fonction

A la base, destinée pour couvrir les frais occasionnés aux parlementaires, l’indemnité est
aujourd’hui vue comme un traitement pour les représentants nationaux.
Ce sont les articles 66 et 71 qui fixe le montant sans jamais énoncé le montant exact.

 Les principales attributions des Chambres fédérales

 La fonction législative

La loi est la décision unilatérale prise par le Pouvoir législatif fédéral selon la procédure
établie par la Constitution. Elle est supérieure à toute autre décision d’une autorité
publique belge mais elle n’est pas supérieure à la Constitution et aux actes auxquelles
celle-ci confère force de loi (lois spéciales, décrets régionaux ou communautaires,
décrets spéciaux ou organiques, arrêtés-lois de guerre). Elle est inférieure au droit
international directement applicable aux particuliers en Belgique.
La loi énonce des règles générales et abstraites.

Il y a 3 types de lois : monocamérale, bicamérale parfaite et bicamérale imparfaite.

A. Répartition des attributions législatives


1. Attributions exclusives de la Chambre des représentants
Ce sont dans ce cas-ci des lois monocamérales. Elles sont issues de l’adoption par la
Chambre des représentants et le Roi. Ces lois fixent : le contingent de l’armée (art 74),
les budgets et comptes de l’Etat fédéral, l’octroi des naturalisations et la responsabilité
civile et pénale des ministres fédéraux.

2. Attributions identiques des deux Chambres


La Chambre des représentants et le Sénat sont compétents sur le même pied d’égalité.
Ce sont les lois bicamérales parfaites. Les deux chambres peuvent adopter une loi pour
les points visés à l’article 77 de la Constitution.

Une loi spéciale peut désigner d’autres matières législatives pour lesquelles la Chambre
des représentants et le Sénat seront aussi compétents sur un même pied d’égalité.

3. Rôle du Sénat dans les autres matières


Dans toutes les autres matières non établies aux articles 74 et 77 de la Constitution, le
Sénat ne participe plus systématiquement à l’élaboration de la loi. C’est la Chambre de
représentants qui détient le pouvoir.
Ce sont ici des lois bicamérales imparfaites.
B. Elaboration de la loi
Première étape : l’initiative, le dépôt et la prise en considération
Le droit d’initiative est le droit de saisir une Chambre d’un texte destiné à devenir loi. Ce
droit appartient au Roi (càd à un Ministre ou au Conseil des Ministres. Dans ce cas, ce
sera appelé un projet de loi) , à la Chambre et au Sénat. Dans les deux derniers cas, on
appellera cela une proposition de loi.

 l’initiative gouvernementale consiste en un projet de loi soumis à la


Chambre à
l’initiative du Roi. Auparavant l’avant projet soumis au préalable par un membre du
gouvernement au Conseil des Ministres, fait l’objet d’un avis motivé de la section de
législation du Conseil d’Etat. Cet avis porte sur la constitutionalité, la régularité et
coordination juridique du texte. Cet avis n’est pas contraignant (sorte de conseil d’ami).
En cas d’excès de compétences remarqués par la section de législation, le texte est
renvoyé au Comité de concertation (= comité entre ministres de différents niveaux). Ce
comité examinera le texte et demandera à son auteur soit de modifier le texte soit de le
supprimer en cas de reconnaissance de l’excès de compétence.

Les initiatives royales sur les comptes et budgets fédéraux, les contingents de l’armées
et les opérations de l’armée ne passent pas à la section de législation du Conseil d’état.
Lorsque le gouvernement est pressé, la section de législation du Conseil d’Etat subit
quelques modifications et cela dans deux cas précis :
 si urgence simple : la section de législation du Conseil d’état vérifie si
l’avant-projet visé à bien pour objet des problèmes visant les matières
des articles 74, 77 et 78 de la Constitution.
 Si urgence limité : la section de législation du Conseil d’état vérifie que
l’avant projet vise bien des compétences fédérales et suit bien la bonne
procédure d’adoption

Rem : l’avis de la section de législation du Conseil d’état doit aussi être demandé pour les
autres législateurs (ex : décrets et ordonnance)
L’urgence motivée pour certains règlements permet d’éviter l’avis de la section de
législation du Conseil d’état.

Après signature royale, l’avant projet devient projet de loi qui est déposé sous forme
d’arrêté royale sur le bureau de l’une ou de l’autre Chambre suivant la matière de la loi.
ATTENTION les projets portant assentiment au traité internationaux passent en
premier par le Sénat.
Dans tous les autres cas, les projets de loi sont déposés à la Chambre des représentants
pour ensuite aller au Sénat.

- Pour ce qui est de propositions parlementaires : l’initiative parlementaire est une


avant-proposition déposé sur le bureau de la Chambre à laquelle il appartient. Par un vote
sur la recevabilité de la proposition, elle est prise en considération et devient proposition
de loi qui sera reproduite et distribuée aux membres de l’assemblées.
Les propositions ne sont pas automatiquement soumises à la section de législation du
Conseil d’état. Seulement si 1/3 des membres de l’assemblée est intéressée et la
majorité d’un des deux groupes linguistiques le demande, le président de la Chambre
concernée sollicite l’avis de la section de législation du Conseil d’état. Mais l’avis peut
être demandé si un ministre fédéral ou des présidents des chambres le demandent.
Tout projet ou proposition mentionne si c’est une loi monocamérale, bicamérale parfaite
ou imparfaite. On retrouve cette même disposition au niveau du Parlement européen.

Deuxième étape : l’étude en commission parlementaire


On fait un examen approfondi du projet ou de la proposition de loi. Au sein de chaque
chambre sont constituées pour la durée de la législature plusieurs commissions
permanentes (formé à la représentation proportionnelle des groupes politique). Chacune
de ces commissions a un domaine particulier d’activité. Elle est chargée de préparer le
travail de l’Assemblée en discutant le texte et en l’amendant. Le rapport de la
commission contient le compte rendu des délibérations et des votes sur les articles et
sur l’ensemble du texte ainsi que des conclusions tendant à son adoption, à son rejet ou à
son amendement. Après adoption, ce rapport est transmis aux membres de l’Assemblée.

Troisième étape : l’adoption en séance publique


Un rapporteur fait rapport à l’Assemblée du travail de la Commission. Une discussion
générale sur le projet ou la proposition s’en suit ainsi qu’une discussion article par article.
Il y a un vote organisé et enfin il y a un vote par appel nominal (oui, non, abstention) sur
l’ensemble de la loi.
Si c’est une loi dite ordinaire, pour que les articles puis le texte soient adoptés par
l’Assemblée, il faut un quorum de présence et un quorum de vote.
Pour les lois dites spéciales, il faut un quorum de présence et deux de vote.

Quatrième étape : le renvoi éventuel à la seconde Chambre


En cas de lois monocamérales, si cette loi est adoptée par la Chambre des représentants,
le texte est immédiatement transmis au Roi.

A côté de cela, le Sénat intervient dans la procédure législative.


 Pour ce qui concerne les points visés à l’article 77 de la Constitution
coordonnée (lois bicamérales parfaites), le texte adopté par la première chambre est
soumis à la seconde chambre qui doit elle-même l’adopter. Si le texte adopté par la
seconde chambre diffère du premier texte, il est alors renvoyé à la première
chambre. Une navette s’instaure entre les deux chambres jusqu’il y ait un accord
entre les deux chambres.
C’est à partir du moment où il y aura un accord trouvé qu’on passera à la 5 e étape
 Pour ce qui concerne les matières résiduelles (càd les matières dont la
Constitution ne fait expressément référence et ne donne pas la possibilité à un
législateur précis de les appliquer), lorsque la Chambre des représentants a la
première adopté le texte, celui-ci est transmis au Sénat qui ne l’examine qu’à la
demande de 15séntaeurs. Dans un délai de 60jours, le Sénat adopte le projet ou la
proposition et transmet le texte à la Chambre des représentants qui se prononce
définitivement sur les amendements adoptés par le Sénat. Si à l’occasion de l’examen
à la chambre des représentants, un amendement différent de celui du Sénat est
adopté, le projet ou la proposition est alors renvoyé au Sénat qui doit se prononcer
dans les 15jours. Si le Sénat amende à nouveau le projet, il le retransmet à la
Chambre qui se prononce alors définitivement.

Si en vertu de son droit d’initiative, le Sénat adopte une proposition de loi dans ces
matières, le texte adopté est transmis à la Chambre des représentants qui se
prononce définitivement dans un délai de 60jours.
Si la Chambre des représentants amende le texte, celui-ci est renvoyé au Sénat qui
peut dans les 15jours, se rallier au texte amendé. On retransmet à la Chambre des
représentants qui se prononce définitivement en adoptant ou en amendant le texte
dans les 15jours.

Cinquième étape : l’intervention royale


Une fois adopté par les chambres, le texte est transmis au Palais. Le roi est à la fois à la
tête de l’exécutif et du législatif. Il utilise ces deux casquettes dans les opérations de
promulgation et de sanction de la loi. Chacune de ses opération est accompagné d’un
contreseing ministériel.
 Avec sa casquette du pouvoir exécutif, le Roi sanctionne le texte adopté
par la ou les Chambres (c’est suivant la nature de la loi). La sanction fait exister la loi et
elle est revêtue de la signature royale et du contreseing ministériel.
Vu que la sanction est libre (càd qu’elle est couverte par un contreseing ministériel), le
Roi peut refuser de donner son consentement au texte législatif adopté par la ou les
Chambres. . Mais dans la pratique, il est difficile pour le Roi ou le gouvernement fédéral
de s’opposer à un texte adopté par le Parlement.

Un cas flagrant de refus de sanctionner fût le cas de Baudouin. Ce dernier n’a pas voulu
sanctionner une loi sur l’avortement. Le Roi faisait donc une objection de conscience car
il n’avait pas l’envie d’être le co-auteur d’une loi avec laquelle il n’est pas d’accord. A ce
moment-là, le gouvernement a alors constaté l’acte de conscience du Roi et la possibilité
qu’il se trouvait dans l’impossibilité de régner. Le Conseil a alors décidé d’exercer les
pouvoirs constitutionnels du Roi pour sanctionner et promulguer lui-même le texte en
cause. Une fois la loi promulguée et sanctionnée par le gouvernement, le Roi a repris ses
pouvoirs constitutionnels.

- Le Roi promulgue ensuite la loi comme chef du pouvoir exécutif. Par cette opération, il
constate l’existence de la loi et en ordonne l’exécution. La loi acquiert un caractère
authentique par son existence.
LA loi a aussi un caractère exécutoire.

- Cette dernière opération fait que le Roi ordonne aussi de revêtir la loi du sceau de
l’Etat et la publier par le voie du Moniteur.

- Le Moniteur belge publie la loi en français et en néerlandais. Ce sont deux versions


officielles. La Constitution sera elle publiée dans les trois langues.
Le Moniteur belge avec toutes les dispositions belges adoptées est consultable via
Internet et trois exemplaires en papiers sont disponibles.

Par la publication, la loi est portée à la connaissance des particuliers et devient


obligatoire 10jours plus tard à moins qu’un autre délai ait été fixé ou que le Roi ne doive
fixé la date d’entrée en vigueur.
La non rétroactivité est un garantie ayant pour but de prévenir l’insécurité juridique. Elle
exige que le contenu du droit soit prévisible et accessible de sorte que chacun puisse
réaliser les conséquences à l’accomplissement de ses faits.
La rétroactivité est elle pas spécialement interdite pas la Constitution mais elle ne peut
se justifier que par des circonstances particulières (ex : le bon fonctionnement du
service public).
Si la rétroactivité de la loi a pour effet d’influencer dans un sens déterminé l’issue de
procédure de justice en cours ou d’empêcher les juridictions de se prononcer sur une
question de droit déterminée, seules des circonstances exceptionnelles ou des motifs
impérieux d’intérêt général peuvent justifier pareille atteinte au détriment des
personnes qui sont engagées dans ces procédures, aux garanties de justice offertes à
tous.
C’est-à-dire que si une loi influence un procès ou un jugement avec une retour en arrière
sur des faits condamnable par cette loi et allant à l’encontre de l’accusé, cela porte
atteinte aux droits de justice donnés par la Constitution aux citoyens.

Comparaison avec les décrets et les ordonnances


L’élaboration des décrets et des ordonnances est similaire à celle de la loi fédérale
excepté quelques différences :
- le projet ou la proposition de décret ou d’ordonnance sont
issus d’un processus monocaméraliste.
- C’est le gouvernement régional ou communautaire qui
sanctionne et promulgue le texte adopté par le Conseil
- Le sceau de l’Etat n’est pas apposé sur le texte original du
décret ou de l’ordonnance
- Les délibérations et la publication du texte se font en une
seule langue sauf pour les ordonnances bruxelloises. Une simple traduction
en langue néerlandaise ou française voire allemande est publiée au Moniteur
belge.

Les décrets organiques et ceux d’ordonnances bruxelloises sont toujours adoptés selon
des majorité particulières.

 La fonction de contrôle et d’information

Ce contrôle est une garantie de fidélité du gouvernement à l’égard de la majorité


parlementaire et du programme gouvernemental que celle-ci soutient. Cela permet
d’assurer qu’il y a un respect total du programme.
Avant, cela permettait de limiter le pouvoir exécutif émanant du Roi.

A. Les techniques de contrôle et d’informations


1. Questions parlementaires
Des membres de la Chambre des représentants et des sénateurs peuvent obliger un
membre du gouvernement fédéral à fournir des explication publiques sur un acte ou un
fait d’intérêt politique général.

2. Enquêtes parlementaires
C’est une pratique qui s’est instaurée tardivement. Elle vérifie certains faits relevant
d’un domaine dans lequel elle peut exercer sa fonction de contrôle ou d’information.
La commission parlementaire peut prendre toutes les mesures d’instructions prévues par
le code d’instruction criminelle. Pour accomplir ses devoirs, elle peut bénéficier de
l’assistance d’un magistrat de la cour d’appel ou du tribunal de première instance du
ressort dans lequel les devoirs d’instruction doivent être accomplis.
Elle a la possibilité d’entendre sous serment des témoins ou des experts.

Parfois, les enquêtes parlementaires empiètent sur des instructions judiciaires en cours.
Mais une loi a spécifié qu’une commission d’enquête parlementaire peut convoquer des
magistrats pour les entendre comme témoins sur des dossiers clos ou encore à
l’instruction. Mais une enquête judiciaire ne se substitue pas à une enquête
parlementaire.

Le rapport public présenté par la Commission d’enquête peut permettre à la Chambre de


formuler des observations sur les responsabilités politiques révélées pas l’enquête et
peut aussi permettre de mieux légiférer sur base des propositions de modification de la
législation qu’il contient.

Les enquêtes parlementaires sont toujours temporaires, ad hoc.

3. Interpellations et demandes d’explication


Les membres de la Chambre des représentants possèdent le droit d’interpellation qui
leur permet de s’adresser à un ou plusieurs ministres et de soumettre une situation
déterminée ou un comportement politique à un débat et au vote d’une motion (courte
déclaration concluant la discussion).

Les sénateurs ont le droit d’adresser des demandes d’explications à un ou plusieurs


ministres débouchant sur l’adoption de motion mais jamais une motion de méfiance.

4. Discussion de la politique générale du gouvernement


La politique générale du gouvernement est discutée et fait toujours l’objet d’un vote au
sein de la Chambre des représentants :
 au terme du débat qui suit toute déclaration ou communication
gouvernementale et toute déclaration lue par le Premier Ministre devant
la Chambre
 lors de l’examen annuel du budget et des comptes de l’Etat par les
Chambres

Une discussion peut amener à un débat dans le cadre d’une interpellation.

Lors de ce mécanisme, on peut remettre en cause la responsabilité collective ou


individuel des Ministres. Et de cette manière soit amener le gouvernement dans sa
totalité à démissionner soit un ministre à démissionner.

B. La sanction du contrôle : la mise en cause de la responsabilité politique des membres


du gouvernement fédéral par la Chambre des représentants

Les ministres et les secrétaires d’Etat formant le gouvernement fédéral sont


responsable devant la seule Chambre des représentants.

1.La méfiance envers le gouvernement


La responsabilité gouvernementale est individuelle ou collective. Dans les faits, elle est
collective car un ministre est toujours solidaire de l’action gouvernementale. LE contrôle
du Parlement sur l’action gouvernementale trouve sa sanction dans le pouvoir de
renverser le gouvernement fédéral en lui refusant ou en lui retirant sa confiance.

A l’issue d’une déclaration ou d’une communication gouvernementale ou en conclusion d’un


débat dans le cadre d’une interpellation, les motions suivantes peuvent être adoptées :
motion de confiance, motion motivée, motion pure et simple, motion de méfiance, motion
de méfiance constructive.

La motion motivée comporte une recommandation mais n’exprime ni la confiance no la


méfiance tandis que la motion pure et simple émanant de la majorité propose simplement
de passer au point suivant à l’ordre du jour et équivaut donc à un vote de confiance.
Seule la motion de méfiance ou le rejet de la motion de confiance retire la confiance de
la Chambre au gouvernement mais cela n’oblige le gouvernement à démissionner que si
c’est constructif. (art 96 de la Constitution et l’article 46 de la Constitution).

Ces procédures sont durement appliquées car les gouvernements belges tombent par le
fait d’un désaccord entre leurs membres ou les partis qui constituent la majorité : ils se
disloquent et les Premiers Ministres présentent leur démission au Roi. (cfr p96 du
syllabus)
C’est donc une sorte de mécanisme préventif.

2. La responsabilité individuelle des ministres et secrétaires d’Etat


La Constitution précise que les Ministres sont responsables (art 88) sans préciser la
sanction qu’a cette responsabilité. Mais si le ministre ou secrétaire d’Etat reçoit un vote
de méfiance, la coutume veut qu’il présente obligatoirement sa démission au Roi.

2. Le Roi et le gouvernement fédéral

Comme le Roi ne peut agir qu’à la condition d’être couvert par le contreseing de l’un de
ses ministres, il est permis de dire que la Constitution confère le pouvoir exécutif au Roi
et à son gouvernement, agissant conjointement.
Le roi ne peut prendre la moindre décision sans qu’elle ne soit couverte par un membre de
son gouvernement. La prise de décision sous la forme est pour le Roi et la prise de
décision comme telle est pour le gouvernement.

 Le Roi
 Statut de la Monarchie et de la personne royale
A. La Monarchie
Le Roi n’est pas nommé mais il tient son pouvoir par hérédité. En Belgique, on est dans
une monarchie constitutionnelle. Donc le Roi tient ses pouvoirs de la Constitution. Cette
dernière, par les articles 37 et 105, lui confère le pouvoir. Donc le roi n’a pas d’autres
pouvoirs que ce que la Constitution lui attribue.
Le Roi se doit, avant tout accession au trône, de prêter serment sur la Constitution. Par
cela, il n’est pas au-dessus des lois. Il est comme tous les citoyens belges.

Elément stable du système politique (contrairement au Chambres et au gouvernement), le


Roi incarne symboliquement l’unité et la permanence de l’Etat. Il est parmi les citoyens.
Pour ce motif, il doit échapper à toute responsabilité politique ou pénale et donc à toute
critique du Parlement ou de l’opinion publique. C’est la portée de la règle de l’inviolabilité
(le Roi ne peut malfaire. Il est au-dessus des lois pénales et seul les ministres sont
responsables) et l’origine de la règle du contreseing ministériel.
Le Roi ne pourra jamais soulever un problème politique.

Véritable modérateur
1. Les règles de la vie politique,
de succession au trône le Roi contribue par ses message à entretenir la
concorde et la tolérance entre les communautés de la Nation.
Vu qu’on est dans une monarchie, il faut des règles de succession au trône. L’hérédité est
le principe qui transmet automatiquement la fonction royale à la mort du souverain
précédent. L’article 85 précise comment les pouvoirs constitutionnels sont attribués : La
Couronne royale se transmet en ligne directe (cela ne peut être un enfant qui a été
accueilli par légitimation càd adoptés), naturelle et légitime (référence à l’arre
généalogique) de Léopold 1. A la base, seul les hommes avait accès à cette fonction mais
cela a subi une modification depuis Albert 2 : les femmes sont successibles càd qu’elles
peuvent accéder au trône.
Ce sera toujours l’aîné à accéder le premier à la fonction royale.

Tous les princes et princesses sont donc successibles et deux règles leurs sont
appliqués :
1. Si il prête serment, le prince ou la princesse peut devenir sénateur de droit.
2. Le prince ou la princesse peut se marier si et seulement si il a l’accord du Roi
(c’est un contreseing ministériel qui doit avoir le contreseing ministériel, c’est
donc un accord politique).
Dans le cas contraire, si un prince se marie sans l’accord du Roi, il est déchu de
ses droits

Cette règle ne tient pas compte du degré e parenté entre les familles royales.

Un problème s’est posé en 1941 : le roi Léopold 3 a perdu sa femme dans un accident de
la route. Son attitude a fait débat. Après avoir rencontré Hitler pour améliorer la
situation des prisonniers politiques belges, le Roi s’est remarié sans suivre la procédure
habituel. Il n’a pas reçu le consentement des ministres responsables. De plus, le mariage
religieux a précédé le mariage civil.
Donc la qualité d’hérédité n’est pas correct et le mariage n’est pas correct. Donc le
prince Alexandre, né du second mariage du Roi n’est pas successible car il a perdu ses
droits au trône.

Si il n’y a plus de successibles au trône, le Roi peut nommer son successeur avec
l’assentiment des Chambres statuant à la majorité des 2/3 des présences et des
suffrages. Cependant, dans ce choix, le Roi doit respecter un décret pris en 1830 par le
Congrès National de l’époque excluant du trône les membres de la famille d’Orange.

2. La fin du règne et l’accession du successeur au trône

LE roi est nommé durant sa vie durant et donc son décès met fin à son règne. Il est aussi
admis que le Roi puisse abdiquer. Cette acte politique doit se faire avec le contreseing
ministériel (une seule fois avec Léopold 3 en 1951). A ce moment-là, le successible
premier prend alors le pouvoir royale en prêtant serment.
Le nouveau roi ne prend possession du trône qu’après avoir prêté le serment
constitutionnel devant les Chambres réunies ensemble (Sénat et Chambre des
représentants)

Le laps de temps entre la mort du Roi et la succession du prochain Roi par la prestation
de serment s’appelle l’interrègne. Les pouvoirs constitutionnels du Roi sont alors exercés
par le Conseil des Ministres et sous leur responsabilité, au nom du peuple belge. C’est
l’article 90 qui le dit.
Les Chambres reprennent leurs travaux au plus tard 10jours après la mort du Roi et cela
même si il n’y a pas de Roi. Elles reçoivent le serment du nouveau Roi ou élissent un
régent.
Le Régent est élu en cas de vacance du trône, de minorité du successeur.

3. Les cas de régence

Il y a 3 cas où il y a désignation d’un Régent :


1. la vacance du trône : C’est quand la dynastie est éteinte et que le Roi n’a pas
désigné de successeur. (Article 86 de la Constitution). Les Chambres élisent
alors un régent. Cette élection entraîne la dissolution automatique des Chambres
et provoque donc de nouvelles élections. Les chambres nouvelles, réunies dans les
deux mois de la vacance, délibèrent en commun et élisent le fondateur de la
nouvelle dynastie (art 95)
2. La minorité du successeur : il est possible qu’à la mort du Roi, son successeur soit
mineur. Dans ce cas, les Chambres pourvoient à la régence et à la tutelle.
Quand on dit pourvoir à la tutelle, on pourvoi aussi à celle du mineur. Cette
personne a besoin d’une aide pour apprendre le pouvoir juridique, politique, …
Il y a donc un régent et un tuteur (qui veille à l’éducation de l’enfant) en
attendant la majorité pour le Roi.
3. l’impossibilité de régner : c’est en fait l’impossibilité physiologique (maladie grave
ou démence). En ce cas, l’article 93 de la Constitution prévoit que les ministres
font constater cette impossibilité et convoquent immédiatement les Chambres
pour qu’elles désignent un tuteur et un régent.
La constatation se fait toujours par un expert.

En 1940, une interprétation analogue de cette disposition a conduit les ministres


du Roi Léopold 3 à constater eux-mêmes l’impossibilité matérielle (pas de libertés
de règne) de régner du souverain sous le pouvoir de l’envahisseur. Les Chambres
se sont réunis à la libération de Bruxelles (en 1944) et ont élis le Régent : le
prince Charles, frère du Roi Léopold.
Après la libération du Roi Léopold en 1945, celui ne rentre pas au pays et une
impossibilité morale de régner se substitue à une impossibilité matérielle car
certains actes du Roi n’étaient en effet couverts par aucun contreseing
ministériel. LA régence s’est alors poursuivie. Mais au retour du roi Léopold 3 et
vu les constatations que cela a entraîné, il y a eu un avis populaire par un vote.
L’avis est positif et donc le roi reprend ses pouvoirs. Mais les chambres doivent
constater la fin de l’impossibilité de régner. Donc c’est fin de la régence de
Charles qui est proclamée. Cependant, devant les troubles que provoquèrent le
retour du Roi, les Chambres réunies confièrent les pouvoirs royaux au Prince
héritier avec le titre de prince royal. Il prête donc une première fois serment. Il
prêtera une seconde fois serment lors de son accession au trône.
Le Régent a tous les pouvoirs du Roi tant que durent les circonstances qui ont
justifié son élection. LA régence est donc une forme d’intérim ou de suppléance
du Roi dans les cas prévu par la Constitution.

La Belgique a connu deux régences en plus de Baudoin : celle du Baron Surlet de


Chokier (en 1831) et celle du prince Charles.

B. La personne et les biens du Roi

1. L’inviolabilité du Roi

Sur le plan pénal, la personne du Roi est inviolable (art 88 de la Constitution). Le Roi ne
peut être recherché, poursuivi ou jugé par les autorités judiciaires. Cette règle découle
du principe de droit public selon lequel le Roi ne peut mal faire.
De plus, cette inviolabilité s’étend au domaine politique en ce sens que l’action
constitutionnelle du Roi ne peut être critiquée. L’inviolabilité de la personne du Roi
empêche que puisse être rendue public toute pièce montrant comment un arrêté royal a
été élaboré de commun accord entre le Roi et un ministre responsable.

2. Les biens de la Couronne

Le roi a un patrimoine privé comme tout citoyen belge. Ce patrimoine est constitué soit
de bien acquis soit de biens hérité.
Le Roi a aussi la jouissance d’un ensemble de biens meubles et immeubles appartenant à
l’Etat, à charge de pourvoir à leur entretien intérieur et à leur ameublement (habitations
royales) grâce à la Liste civile. Ces biens ne lui appartiennent donc pas.
Cette liste civile est fixée, au début de chaque règne et pour la durée de celui-ci, par
une loi monocamérale (comme cela fait partie du budget de l’Etat). C’est une somme
d’argent annuelle (une sorte de crédit global), versé par trimestre, permettant au Roi
d’exercer au mieux sa fonction (ex : visites officielles à l’étranger, organiser des
réceptions,…). Ces dépenses sont liés à sa fonction.
Même si elle est fixée au début de chaque règne et que le montant est forfaitaire, la
répartition (soit pour une dévaluation forte, soit pour un mariage,…) et la revalorisation
sont admises

 Les pouvoirs du Roi


En référence au articles 37 et 105, le pouvoir exécutif confié au Roi comprend des
pouvoirs propres, directement accordés par Constitution et des pouvoirs attribués par la
loi en vertu de celle-ci.

A. Mode d’exercice

Les pouvoirs du Roi ne s’exerce que sous un contreseing ministériel (art 106). Le
Constituant pose donc le postulat qu’il est incapable de régner.
Tout acte, toute attitude du Roi, susceptibles d’avoir une incidence politique, devront
nécessairement obtenir l’accord d’un ministre ou/ et d’un secrétaire d’Etat qui en
prennent la responsabilité devant la Chambre des représentants et l’opinion publique.
La combinaison des règles de l’incapacité pour le Roi d’agir seul (toujours un contreseing
ministériel), de la responsabilité ministérielle et de l’inviolabilité du Roi a fait évoluer le
contenu et la portée de l’action royale en matière politique. Là où les premiers rois ont
mené avec succès une politique personnelle en matière militaire, diplomatique et
coloniale, aujourd’hui « Le Roi règne mais ne gouverne pas ». Donc l’évolution a fait que le
Roi a perdu de son pouvoirs décisionnelles.
Aujourd’hui, son rôle est plutôt d’influence : dans les cadres des réunions qu’il a avec son
Premier Ministre et les autres membres du gouvernement, le Roi a le droit de s’informer,
d’inciter et de mettre en garde le gouvernement au sujet de la politique menée par son
gouvernement.
Cependant, il ne peut refuser de signer des lois et peut orienter le gouvernement. Il
mène des discussions avec son gouvernement mais une fois que la décision est prise, il
s’incline devant elle. Donc ce que le Roi signe est ce que son gouvernement, ses ministres
décident. Le roi a par conséquent une sorte de rôle formel.

Mais quels sont les types de pouvoirs qu’a alors réellement le Roi ?
B. La direction des relations internationales
1. Guerre, paix et commandement de l’armée

Selon l’article 167, le Roi est chargé de diriger les relations internationales. Dans ce
pouvoir international, il y a les pouvoir de fond comme celui de faire la guerre ou de faire
la paix. Ce droit est tout à fait limité de sorte que la Belgique peut seulement être
impliquée dans une guerre (par une autorisation internationale) mais elle ne peut en aucun
cas dirigé une guerre comme un leader.

Le Roi commande les forces armées belges, constate l’état de guerre ainsi que la fin des
hostilités. Il le fait savoir aux Chambres aussitôt que l’intérêt et la sécurité le
permettent en expliquant correctement ce qu’il se passe (par un rapport). Là où les
premiers Rois agissaient sans contreseing ministériel, comme cela a mal tourné lors de la
seconde guerre mondiale, maintenant que ce soit dans la conduite des opérations
militaires et dans la conduite des opérations militaires, l Roi doit agir comme dans les
autres matières sous le couvert d’un contreseing ministériel.

2. Droit de légation

Quand on parle de droit internationale, on parle aussi de toutes les relations que la
Belgique noue avec les Etats étrangers. Un instrument privilégié de cette politique est de
nommer des agents consulaires ou diplomatiques qui permettent d’entretenir ces
relations. Ce sont des fonctionnaires publiques que le Roi nomme. Donc ils sont accrédités
par le Roi en qualité de représentants de ces Etats ou organisations.
Le roi lui reçoit des agents accrédités d’autres Etats.

3. Conclusion des traités

Un traité est un accord conclu entre deux ou plusieurs Etats ou organisations


internationales, destiné à produire des effets juridiques selon les règles du droit
international public. Le traité est générique et le traité est accord international conclu
par écrit.
En droit belge, la compétence de conclure des traité est fractionnée entre l’Autorité
fédérale, les Régions et les Communautés suivant les lignes du partage des compétence
législatives au sein de l’Etat.
Mais pour conclure un traité, il faut être deux

 Pour ce qui est des compétences du rois, il y a des traités fédéraux et


des traités mixtes (qui implique donc les compétences fédérales et les compétences
fédérées).

Parlons des traités fédéraux : ils sont signés au nom du roi après l’ensemble des
étapes de la conclusion des traités. Ce n’est pas le Roi qui assiste à la négociation
mais un représentant. Donc c’est soit un membre du gouvernement, soit des
diplomates désignés par le Roi et munis des pleins pouvoirs. Il est présenté comme
plénipotentiaire car il a les pleins pouvoirs pour négocier et signer les traités.
La Constitution réserve au Roi, agissant sous la responsabilité du gouvernement
fédéral, la ratification du traité càd que le Roi exprime son accord, son
consentement à ce que la Belgique soit liée par ce traité sur le plan international.
Cette ratification est toujours une signature royale et un contreseing ministériel.
Mais ce n’est pas pour cela que le Traité existe pour autant. Il faut que l’autre partie
approuve le traité.
Il existe un seul cas où une loi d’assentiment doit autoriser le Roi à ratifier le Traité,
ce sont les Traités de frontières (art 7 et 167 de la Constitution).

Lorsqu’il est ratifié, le Traité n’est pas encore entré en vigueur sur le plan
international et sur le plan de la Belgique :
 au niveau international, il faut que chaque pays ratifie le traité et
instaure un délai d’entrée en vigueur
 au niveau belge, il faut, pour qu’il ait force obligatoire dans l’ordre
juridique interne et puisse être appliqué en Belgique, il faut qu’il ait été
introduit et puis publié au Moniteur belge.

Pour l’introduction, c’est l’assentiment parlementaire. Tous les traités doivent


recevoir l’assentiment pour avoir effet dans l’ordre juridique belge. Dans le cas
contraire, il sera dépourvu de toute force obligatoire et il ne sera pas applicable.
Le traité reçoit donc l’assentiment par une lois bicamérales que le roi promulguera et
sanctionnera.
Pour éviter qu’on oublie de poser son assentiment sur le traité et donc que le traité
en vigueur dans le droit international se heurte à un refus d’application dans l’ordre
interne, l’assentiment des Chambres précède la ratification. Cela découle d’une
question pratique. Dans les traités de frontières, l’assentiment (à considérer comme
une loi d’habilitation) précède toujours la ratification.

Pour la publication du traité au Moniteur belge, c’est quand il a lieu qu’on publie le
traité. Un traité qui a reçu son assentiment peut rentrer dans le droit belge. La
publication doit être accompagnée d’une traduction en français et en néerlandais
lorsqu’il y a lieu càd pour tout traité de nature à lier individuellement les particuliers.
Même si le traité est directement applicable (donc qu’il est amené produire des
effets directs, qu’il confère des obligations aux particuliers, que tout le monde doit
les subir en droit belge) en droit belge selon les Parties contractantes, le Traité non
publié ne peut être appliqué aux particuliers qui doivent être au courant des
obligations qu’ils ont. La force exécutoire du traité sur le plan interne est
subordonnée à la dite publication.

Lorsque le traité n’est pas directement applicable, il faut que le législateur prenne
des mesures exécutoires. Donc on prend une loi pour que le traité s’applique.
En un tel cas, celui qui prend ces mesures est le législateur fédéral (comme c’est une
matière résiduelle).
Parfois le roi possède ce pouvoir mais cela dépend de la volonté du législateur. Il faut
à ce moment-là une loi d’habilitation permettant au Roi de prendre des mesures
exécutoires au Traité.

Le Roi peut aussi conclure des traités mixtes : le Roi conclut des traités mixtes càd
ceux qui ne portent pas exclusivement sur les matières relevant de la compétence
fédérale.
Lors de ce cas de figure, il est nécessaire d’adopter une loi spéciale (avec conditions
d’adoption de la loi spéciale) qui stipule la manière de négociation et les modalités de
conclusion de ces traités dont l’intérêt porte pour le fédéral, la région et la
Communauté. Mais la loi spéciale nerègle pas tout et elle renvoie à des accords de
coopération signé entre la Communauté, les Régions et lé fédéral qui permet d’avoir
une satisfaction commune.
En 1994, il y a eu une négociation d’un tel accord de coopération et celui-ci a établi
les règles pour les accords de coopération.
Il y a 4phases où ce sont les Communautés et les Régions qui interviennent et la
dernière phase est exclusivement pour le roi :
- on essaie de savoir sur quel type de traité on travaille et on mène une
discussion pour bien considérer du caractère mixte de ce trait. Cela se
fait au sein de la Conférence interministérielle de la politique étrangère,
la CIPE. Elle réunit les ministres des affaires étrangères et les ministres
des relations internationales.
- Il y a la constitution d’une délégation communautaire et régionale
(association des gouvernements de Région ou de Communauté) aux
discussions sur pied d’égalité. Donc il y a une discussion qui est entamée
avec les représentant qui sont égaux du point de vue de la région et du
point de vue de la communauté.
Lors de ces discussions, il y aura une direction coordinatrice qui sera
plénipotentiaire du département fédéral des affaires étrangères ou de
l’ambassade belge en poste
- Une fois que les négociations sont achevées. Chaque partie signe l’accord.
Mais vu le nombre de représentants en Belgique, il est prévu que le
plénipotentiaire de la délégation belge signe pour tous
- L’assentiment est donné par toutes les assemblées parlementaires
intéressées. Il est possible d’avoir 3lois d’assentiment.
- Le Roi ratifie le traité pour tout le monde.

C. Pouvoir réglementaire

LE Roi a le pouvoir de faire des règlements. C’est une compétence de nature


administrative. Donc le Roi a le pouvoir d’édicter des normes juridiques appelés
règlements. Ces normes sont de caractère généraux, abstrait, permanent et impersonnel.
Ce pouvoir découle soit de dispositions constitutionnelles soit de lois attributives et
s’exprime sous la forme d’arrêtés royaux en-dessous de la loi, signé par le Roi et
contresigné par un ou des ministres de la matière concernée.
Parmi les types de règlements, il y a en 3 : les règlements d’exécutions, les règlements
découlant de pouvoirs spéciaux et les règlement découlant d’un pouvoir primaire (comme
aucune loi ne préexiste dans un domaine, le Roi peut prendre un règlement).

1. Le pouvoir réglementaire d’exécution

Selon l’article 108, le Roi ne peut suspendre les lois ni dispenser de leur exécution. Au
contraire, il a le pouvoir d’édicter des règles générales et abstraites nécessaires à
l’exécution des lois.
Donc les Chambres font une loi correctement mais le Roi peut prendre des mesures en
vue de la compléter. Ils développent plus précisément les règles contenues dans le texte
de loi càd que le Roi doit dégager les principes de la loi et les conséquences découlant
d’après l’esprit qui a présidé à sa conception et les buts poursuivis. Il ne peut pas
restreindre ou étendre la portée législative.
Ex : une loi sur le Code fiscal. Le législateur ne rentre pas dans les détails et le
gouvernement dispose donc d’une marge de manœuvre mais il n’y a pas une seule solution
possible pour compléter au mieux la loi. Donc le guide pour compléter la loi est les
objectifs et les principes de la loi. Le gouvernement doit donc respecter
scrupuleusement la loi. Exécuter une loi (art 108)

Le Roi dispose aussi d’un pouvoir réglementaire de police qui est là pour sauvegarder
l’ordre publique et éviter des troubles. Ce pouvoir doit s’exercer sans qu’il n’empiète sur
la compétences des autorités locales en ce domaine.
Maintenir est considéré comme exécuter des lois. Donc on considère plus largement
l’article 108 de la Constitution. C’est un article secundum legem.

2. Les pouvoirs attribués avec une loi, notamment les pouvoirs spéciaux

C’est le pouvoir que la Constitution donne, on reçoit ce pouvoir en vertu de la loi. Au-delà
de l’exécution des lois, il y a des lois d’habilitation permettant de donner des pouvoirs au
Roi.
C’est l’article 105 de la Constitution qui permet au législateur, par une loi d’habilitation
spécifique, d’octroyer au Roi des pouvoirs réglementaires étendus dépassant l’exécution
des lois. Ce sont des lois d’habilitation ou des lois attributives de pouvoirs. Les lois de
pouvoirs spéciaux en forment une des catégories.

Ces lois autorisent pendant un certain le Roi à régler des matières déterminées
(domaines précis dans lesquels le Roi peut agir. Souvent c’est l’économie) par arrêtés
royaux délibérés en Conseil des Ministres, en énonçant les buts poursuivis.
Les lois de pouvoirs spéciaux confèrent au Roi le pouvoir de modifier, compléter, abroger
ou remplacer toutes dispositions légales réglant ces matières.

Au niveau de la nature juridique de ces pouvoirs, la nature réglementaire ne change pas.


Le Roi change une loi par un règlement alors que celui-ci lui est normalement inférieur.
Mais il le fait car il en a les attributions.
L’attribution de pouvoirs spéciaux ne réalise donc aucune délégation de pouvoir législatif.
Le législateur conserve le droit de légiférer dans les matières qui ont été
temporairement confiées à la réglementation du Roi.
C’est donc bien une fonction réglementaire de pouvoir spéciaux qui est exercée. Le
contrôle reste cependant des mêmes juges.
Si le Roi exerce des lois de pouvoirs spéciaux dans des matières que la Constitution
réserve à loi seule (les matières réservées), la loi règle alors les aspects essentiels de
ces matières et des pouvoirs réglementaires ne peuvent être accordés au Roi qu’en
indiquant les critères tenant lieu de directives pour l’établissement de la réglementation
dont il s’agit.
Mais il y a des situations où les pouvoirs spéciaux n’ont pas respecté ces limites. Si on est
dans ces situations d’impossibilité, on ferme les yeux en référant que les règlements
sont transformés en lois de ratification. La ratification ou la confirmation confère la
qualité d’actes législatifs aux arrêtés de pouvoir spéciaux. Cela fait éviter la censure du
Conseil d’Etat ou des cours et tribunaux mais il peut être contrôlé par la Cour
d’arbitrage.

L’avis de la section de législation du Conseil d’Etat doit être recueilli sur les projets
d’arrêtés de pouvoirs spéciaux sans que le gouvernement réclame l’urgence.
Les arrêtés de pouvoirs spéciaux sont soumis au contrôle de légalité du Conseil d’Etat et
des cours et tribunaux. Ce contrôle s’étend à la conformité au loirs et aux règles ayant
une force juridique au moins égale à celle de la loi.
Il y a d’autres techniques prévues comme faire ratifier pu confirmer les arrêtés par une
loi ultérieure.

La ratification ou la confirmation confère la qualité d’actes législatifs aux arrêtés de


pouvoirs spéciaux. Cette mutation fait échapper les arrêtés ratifiés ou confirmés à la
censure du Conseil d’Etat ou des cours et tribunaux mais il peut être contrôlé par la Cour
d’arbitrage dans les limites de compétences juridictionnelles de celles-ci. C’est un
correctif juridique qui est apporté par la Cour d’Arbitrage (c’est quand il y a un viol de la
Constitution lors de la transformation de l’arrêté de pouvoir spéciaux en loi
d’habilitation).
Initialement conçues comme un correctif juridique des habilitations consenties au Roi
dans des matières constitutionnellement réservées à la loi, les lois de confirmation ou de
ratification sont devenues un moyen de contrôle politique de l’exercice des pouvoirs
spéciaux consentis en toutes matières. C’est donc un processus général et automatique
et cela prévoit une satisfaction tout azimut.

Les garanties politiques au Parlement et au citoyen pour l’usage des pouvoirs spéciaux
sont le contrôle juridique : référence au projet de lois avec l’urgence motivée ou non, et
le contrôle politique avec la communication de l’avis de la section de la législation du
Conseil d’Etat aux Chambres avant la publication au Moniteur belge, et il y a comme vu ci-
dessus la ratification ou la confirmation.

3. Le pouvoir réglementaire primaire

Le Roi dispose, comme chef du pouvoir exécutif, d’un pouvoir réglementaire propre qui
n’est pas conditionné par une loi préexistante.
Les articles 37 et l’article 107 de la Constitution impliquent le pouvoir les règlements
d’organisation interne des départements ministériels et d’établir le statut des agents de
l’Etat (art 107) Ce dernier pouvoir n’est pas un pouvoir réglementaire. Ce pouvoir est un
pouvoir de décision individuel. Si le Roi nomme un fonctionnaire, il a le pouvoir d’établir
les statuts juridiques et fixe des règlements des départements ministériels (les services
publics fédéraux d’administration générale).
Donc le pouvoir n’est pas pour le Roi mais on tire de ces pouvoirs individuels un pouvoir
réglementaire sans qu’une loi ne s’intercale. Le Roi prend des règlements dans les
matières prévues sauf dans les matières que la Constitution réserve en propres à la loi.

 Le gouvernement fédéral
 L’organisation du gouvernement fédéral

Au début de la Belgique et donc de la Constitution, on avait dans la Constitution les


Ministres. Petit à petit, le gouvernement apparaît avec un fonctionnement collégial et
conduit une politique fédérale.
Les ministres formant le gouvernement sont nommés et révoquer par le Roi (article 96
de la Constitution). Les secrétaires d’états sont eux aussi nommés et révoqués par le Roi.
Le statut de ces secrétaires d’Etat est inscrit dans la Constitution.
Donc a deux types de membres qui forment le gouvernement : les ministres et les
secrétaires d’Etat. Leurs pouvoirs est tiré d’une nomination royale contresignée par un
ministre.
Les deux types de membres sont nommés en veillant bien à ce que le gouvernement ait la
confiance d’une majorité parlementaire au sein de la Chambre des représentants.

Un ministre mineur ne pourra pas être nommé.

A. La composition, la formation et la fin du gouvernement


1. Composition

Depuis 10ans, le gouvernement comporte 15membres. Ceux-ci forment un Conseil des


Ministres. De plus, au sein de ce Conseil, il doit y avoir autant de membres qui soit
d’expression français que d’expression néerlandaise. Ce dernier point ne vaut pas pour le
ministre qui est déclaré asexué. Ces conditions découlent de l’article 99 de la
Constitution.
Il est très peu probable que le premier Ministre soit tenu compte dans la parité
linguistique vu que le nombre de 15 ministres sera le plus souvent atteint lors de la
formation du futur gouvernement. Le premier Ministre qui est donc le moteur de l’équipe
gouvernementale n’est pas considéré comme devant s’aligner sur une communauté
linguistique ou une autre.

Il n’est pas possible de voir un nombre pair de ministre et un privilège accorder à un


groupe linguistique avec plus de ministres. Ce sera toujours un nombre impair de ministre
et un nombre pair de ministres dans chaque groupe linguistique.

Une autre condition de composition du gouvernement est le fait qu’il doit comporter des
membres de sexe différent.

Il ne faut pas confondre Conseil des Ministres et Conseil de gouvernement :


- Conseil des Ministres : il réunit simplement les ministres
- Conseil de gouvernement : il réunit les ministres et les secrétaires
d’états.

Le gouvernement, en plus des ministres, a donc des secrétaires d’Etats qui sont soumis
au même statut que les ministres mais ils ont moins de compétences que les ministres. Ils
sont adjoints à un ministre et ils ne font donc pas partie du Conseil des Ministres mais
seulement du Conseil du gouvernement. Même si on n’applique pas la règle de la parité
linguistique, on l’applique quand même pour éviter de faire des jaloux au sein des
communautés linguistiques.

2. Procédure de formation

L’équipe gouvernementale fait l’objet d’une nomination collective. Il est possible qu’au
cours de la législature, le gouvernement subissent un remaniement ministériel. Dès ce
moment, il faudra toujours respecter les règles de parité vue ci-dessus.

En pratique, la procédure d’un gouvernement est complexe et se décompose en plusieurs


phases :
1. Le Roi organise des consultations. Il fait donc des réunions informelles avec des
présidents de partis, d’autres personnalités du milieux économiques, les
présidents des Chambres. Il ne consultera pas le Vlaams Belang.
2. Le Roi nomme un informateur ou des médiateurs (lorsqu’il qui lui feront rapport
sur les possibilités de coalition gouvernementale. L’informateur récolte des
informations auprès des partis vainqueurs de façon à créer de façon optimale la
coalition.

Ces deux premières étapes disparaissent en cas d’adoption, par la Chambre, d’une
motion de méfiance constructive ou d’une proposition de nomination d’un
successeur au Premier Ministre dans les trois jours du rejet d’une motion de
confiance.
3. Le Roi désigne un formateur ou un Premier Ministre en bonne et due forme (dans
le cas de vote de méfiance ou de refus de confiance)
4. A partir de ce moment, comme les hommes politiques prennent leurs
responsabilités, le Roi se tient en retrait et les délégations de partis, sous la
présidence du formateur, négocient le programme gouvernemental et la
répartition des portefeuilles ministériels.
Il est possible qu’un formateur ne devienne pas Premier Ministre.

Dans les programme gouvernemental, on trace les grandes lignes directrices


permettant une certaine largeur pour agir.

Les partis se réunissent pour approuver le programme gouvernemental mélangé


(voir si il convient au attente de chacun).
5. Le Palais est informé du programmé gouvernemental et des postes pourvoyés par
les ministres. Les personnes devant être ministres ou secrétaire d’Etat sont
alors nommées par le Roi. Ce dernier prend un Arrêté royal acceptant la
démission du gouvernement précédent.
Un nouvelle arrêté royal est pris marquant l’accord envers le nouveau
gouvernement. Une fois cette arrêté royal pris, les ministres et les secrétaires
d’Etats prennent place.
Le premier ministre lit la déclaration gouvernementale devant la Chambre des
Représentants. Ensuite au sein de cette assemblée, il y a une discussion qui
s’engage et il y a une demande du confiance par un vote. Celle-ci n’est pas un vote
d’investiture car le gouvernement est valablement constitué dès que ses
membres, nommés par le Roi, ont prêté serment.

Le gouvernement en place ne doit pas nécessairement avoir le soutien entier de la


Chambre des Représentants. Il n’est pas nécessaire que 80membres marquent
leur accord avec la Chambre des Représentants. Le gouvernement peut en effet
obtenir une majorité relative. Les abstentions ne sont en fait pas prises en
compte dans la majorité.
Rem : En Italie, le jour où l’opposition reçoit l’apport des abstentionnistes,
comme le gouvernement a la minorité, il se doit de démissionner.

3. Fin du gouvernement

Sur le plan formel, le Roi peut révoquer ses ministres.

En cas d’adoption d’une motion de méfiance constructive ou le rejet constructif d’une


motion de confiance, cela entraîne l’obligation pour le Premier Ministre de présenter sa
démission au Roi et celui-si le chargera de régler les affaires courantes tant que le
nouveau Premier Ministre et le nouveau gouvernement fédéral ne seront pas pas entrés
en fonction.

Sans pour autant recevoir de motion non constructive, le gouvernement peut


démissionner de lui-même. Si il prend ce geste, c’est que le gouvernement sent qu’il n’a
plus la confiance du parlement.
La démission du gouvernement peut venir de désaccords entre ses membres.

LE Roi tient sa réponse en suspens par rapport à la démission présentée dans le but de
demander au Premier Ministre de recoller les morceaux. Mais si la démission a été
présentée, c’est qu’il y a des réelles tensions. Si les efforts échouent donc (ce qui est
probable), le Roi acceptera officieusement la démission du gouvernement et le chargera
d’expédier les affaires courantes jusqu’à la Constitution d’un nouveau gouvernement
(après souvent dissolution des Chambres et élection législative). A ce moment, la
démission du gouvernement précédent est alors acceptée.

Tout gouvernement démissionnaire ne dispose plus de la plénitude de ses compétences


car il ne peut plus être sanctionné. Il doit se borner à expédier les affaires courantes
puisqu’il ne peut plus encourir de responsabilité politique.
Les affaires courantes consistent en la gestion des affaires de l’Etat dont la solution ne
doit pas être retardée et ne devant soulever un problème politique, qui est traité selon la
procédure habituelle (soumis aux procédures instituées par la loi et dans des délais
normaux).
Durant cette période, le gouvernement doit s’abstenir de prendre des mesures
susceptibles d’avoir des répercutions politiques importantes à moins que ce ne soit
justifié par l’urgence (ex : un traité européen) ou par la nécessité d’assurer la continuité
du pouvoir pour veiller aux intérêts fondamentaux de l’Etat. Cette limitation de
compétence est contrôlée par le Conseil d’Etat et par les cours et tribunaux.
Si le gouvernement fait excès de ces limites, la décision qu’il prend est alors illégale.
Quand le projet d’arrêté royale est déposé, l’avis de la Section de législation du Conseil
d’Etat.

Un gouvernement peut gouverner sans problème mais si la Chambre des Représentants


n’est pas d’accord avec ce qu’il fait, alors une tension s’installe au sein du gouvernement,
celui-ci peut recevoir un vote de méfiance et le gouvernement peut être renversé.
Comme il a été renversé et a la méfiance, ce gouvernement n’a donc plus de
responsabilités politiques.
Un gouvernement essaiera toujours d’éviter ce vote de méfiance de façon à ne pas créer
de remous.
Un gouvernement démissionnaire s’enlève ses responsabilités politiques par sa démission.

B. Le Statut des membres du gouvernement fédéral


Seul les dispositions sur le Conseil des Ministres ne concernent pas les Secrétaires
d’Etat. Sinon, ils ont le même statut constitutionnel que les ministres.

1. Conditions de nomination

Pour devenir Ministre ou secrétaire d’Etat fédéral, il suffit d’être belge et de na pas
être membre de la famille royale.
Les ministres et secrétaires d’état seront choisis parmi les membres de la Chambre et le
Sénat et ils doivent appartenir à la majorité parlementaire. Il peut aussi être choisi
parmi les membres des parlements régionaux ou communautaires (et toujours dans la
majorité).
Mais il est possible qu’un membre du Conseil des Ministres soit extraparlementaire.

2. Incompatibilités ministérielles fédérales


- avec les fonctions parlementaires fédérale ou fédérées

Un ministre ou un secrétaire d’Etat ne peut en aucun cas être à la fois ministre et


parlementaire. (art 50)Il en va de même si ils sont membres d’un Parlement régional ou
communautaire.

- avec les fonctions ministérielles fédérées

Un ministre fédérale ne peut être ministre du gouvernement d’une collectivité fédérée.


Une exception concerne les membres du gouvernement de la Région Bruxelles-Capitale.

3. Privilèges et immunités ministériels fédéraux


- Irresponsabilité ministérielle

Les Ministres et les secrétaires d’Etat peuvent dire ce qu’ils veulent sans être poursuivi
en justice. C’est le freedom of speech. (art 101)

- Privilège ministériel de juridiction

Un parlementaire a la possibilité d’être poursuivi en justice si la juridiction reçoit


l’accord des Chambres.
Pour un Ministre, quand il n’est plus en fonction, il est passible de poursuites judiciaires.
Cependant, quand l’affaire Agusta a éclaté, on a vu que le système était mal détaillé.
Alors il y a eu une révision de la Constitution. L’article 103 et 104 de la Constitution
organise un régime spécifique de responsabilité pénale des ministres, applicable aux
secrétaires d’Etat fédéraux. Il s’agit d’une forme de privilège de juridiction qui a le souci
de sauvegarder le bon exercice ou l’indépendance de la fonction ministérielle.

Seul le ministère public près la cour d’appel peut intenter et diriger les poursuites à
l’encontre d’un ministre fédéral. La Cour d’appel de Bruxelles est exclusivement
compétente pour juger le ministre pour les infractions qu’il aurait commises dans
l’exercice de ses fonctions. Il en va de même pour les infractions commises par un
ministre en-dehors de ses fonctions et pour lesquelles il est jugé pendant l’exercice de
ces fonctions.
Avant c’était la Chambre des Représentants qui jouait l’accusateur publique.

Seul un cas de jugement a été fait pour un ministre ayant fait une infractions dans ses
fonctions : c’est le général Chazal qui s’est battu en duel.

Donc le système actuel est déterminé par l’article 103 de la Constitution et par la loi
ordinaire de 1998.
L’article 103 nous dit qui intente les poursuites envers le ministre. C’est le procureur de
la Cours d’appel de Bruxelles (cela implique le parquet fédéral dans l’affaire) qui dit le
ministres a fait des infractions dans le cas de ses fonctions. Ce ne sera pas le cas si le
ministre a commis des infractions en-dehors de ses fonctions.

Seul le ministère public peut poursuivre le ministres et le parties qui se sentent lésées
ne peuvent porter plainte. Le jour du jugement, la victime pourra se porter partie civile.
Le ministre sera jugé pour des infractions ministériels (donc toujours dans l’exercice de
ses fonctions) et les infractions qui ne sont pas liées à l’exercice de sa fonction.
Si il n’est plus ministre et qu’il commet des fautes, la personne n’a plus l’article 103 qui
s’applique mais bien le droit commun.

La Chambre des Représentants joue toujours un rôle : Sauf le cas du flagrant délit,
l’arrestation, la mise en détention préventive et le renvoi du Ministre devant la cour
d’appel requièrent l’autorisation de la Chambre des représentants.
La loi de 1998 estime que la Chambre peut refuser son autorisation à des poursuites si
les éléments fournis sont vexatoires, insignifiants ou irrégulier. Donc à ce moment-là,
elle évite le renvoi devant la cour.

Les arrêts de la Cour d’appel sont susceptible d’un pourvoi devant la cour de cassation.
Donc l’accusé aura toujours un degré de juridiction pour faire appel de la décision.

 Le fonctionnement du gouvernement fédéral


A. Les attributions des membres du gouvernement fédéral
1. Les attributions des ministres fédéraux

Chaque ministre dirige un service public fédéral d’administration fédérale (SPF). Il a des
collaborateurs qui forment son cabinet et il a aussi une administration.
Il participe à la décision du Conseil des Ministres et participe à la discussion en son sein.
Il peut prendre des règlements ou arrêté pourvu qu’il ait été habilité par la loi ou par un
arrêté royal.
Il donne son contreseing aux arrêtés royaux dont son cabinet ou son administration a
établi les projets.
Il prépare des projets de lois qu’il contresignera au moment venu.

2. Les attributions des secrétaires d’Etats fédéraux

Comme adjoint à un ministre et ne faisant pas partie du gouvernement, les secrétaires


d’Etats n’ont pas les mêmes compétences que les ministres.
Leurs attributions sont fixées par un arrêté royal de 1972 qui énonce les principes pour
un secrétaire d’Etat mais ils ont 3limitations par rapport à un ministre :
1. Ils peuvent prendre un arrêté ministériel mais avec l’accord du ministre auquel il
est adjoint
2. Le contreseing qu’il met sur l’acte royal doit être doublé de la signature de son
ministre
3. Il n’est jamais exclusivement compétent. A tout moment, le ministre peut décider
à sa place.

B. Le mode d’exercice de l’action gouvernementale fédérale

Les Ministres et les secrétaires d’Etats fédéraux sont collégialement l’élément moteur
de l’Etat. Ils sont entre eux solidaires (on ne désavoue pas la décision gouvernementale
prise). Cette prise de décision se fait toujours par consensus sous le Premier Ministre.

1. Les rôle du Premier Ministre

Il est réellement supérieur. Il a une autorité qui s’impose à ses collègues. Si il


démissionne, son équipe doit suivre son autorité.
Il constitue son équipe et il dirige l’élaboration du programme gouvernemental.
Il préside le conseil des ministres. Il coordonne l’action gouvernementale, fait les
arbitrages nécessaires avec ses vices premiers ministres (qui représentent les
formations politiques qui soutiennent le gouvernement) et il est l’artisan du consensus au
sein du Conseil des Ministres.

C’est donc celui qui tire, qui fait fonctionner le gouvernement. Le Premier Ministre est le
moteur du gouvernement.

2. Le Conseil des Ministres

Il reflète la majorité parlementaire et pour sa composition, il faut se référer aux règles


ci-dessus.
Il est soumis au 3règles :
- la collégialité : Toutes les questions, quelque soit leur importance
(mondiales ou locales), doivent être délibérées en conseil des Ministres. Une
décision individuel d’un ministre ne peut être acceptée. Il faut toujours la
collégialité pour assurer la responsabilité du gouvernement.
La délibération du Conseil des Ministres peut être imposé par la Constitution (ex :
déchéance d’un prince ou interrègne), par lois spéciales ou par la loi ordinaires (ex :
les lois de pouvoirs spéciaux)

- le consensus : LE consensus est une décision négociée. Il y a une


discussion entre les différents membres du gouvernement et de cette discussion
doit ressortir un compromis qui est trouvé par le Premier Ministre. Il est adopté
en conseil des Ministres.
Ce consensus ne doit pas avoir le ralliement de tout le monde mais chacun doit y
trouver son compte.

- la solidarité : une fois qu’il y a consensus et que la décision est prise, les
ministres sont solidairement responsables. Les membres du Conseil des Ministres
doivent se soumettre ou se démettre. Ceux qui ne sont pas d’accord avec la
décision prise ou ne sont plus d’accord avec le point de vue de la majorité de leurs
collègues doivent démissionner ou s’ils refusent de démissionner, ils peuvent être
révoqués par le Roi. On fait démissionner le ministre récalcitrant.
Le Premier Ministre doit alors en proposer un parlementaire pour prendre la place
du Ministre démissionnaire.

Ces 3 règles ne sont pas inscrites dans les texte. Ce sont des coutumes
constitutionnelles.

3. Les comités ministériels

Ce sont des groupe restreint de ministres et de secrétaire d’état fédéraux. Ils


préparent et exécutent les délibérations du Conseil des Ministres à propos de problèmes
communs à des ministères différents.

Jusqu’en 1992, il y avait différents comités ministériels mais ils ont été supprimé quand
il fut décidé de limiter le nombre de membres du gouvernement.

Mais le gouvernement peut toujours se réunir de façon restreinte. Il existe ainsi un


cabinet de politique général qui regroupe les leader des principales formations politiques
représentées au gouvernement. Cela s’appelle le Kern.

Il ne faut pas confondre ce comité avec les conférences interministérielles qui


réunissent des ministres fédéraux et fédérés.

4. Les commissaires du Roi ou du gouvernement

Les commissaires du Roi sont des spécialistes nommés par sa majesté et investi d’une
tâche technique : ils doivent assister au gouvernement dont ils ne font pas partie. Donc
c‘est une aide qu’il apporte.

Les commissaires du gouvernement sont des personnes (hommes politiques) nommées


comme adjoint à un ministre pour traiter un dossier déterminé, sans faire partie du
gouvernement.
La différence entre les deux fonctions est que celle pour le gouvernement est pour des
hommes politiques alors que la première (celle du Roi) est pour des techniciens, des
spécialistes.

Les institutions régionales et communautaires


Dans l’ensemble des régions et des communautés, il y a un statut général et un statut
particulier qui est dans le cas belge Bruxelles et la communauté germanophone.
Notre fédéralisation s’est faite sur une longue période et il y a eu des vagues de
réformes institutionnelles pour transformer l’Etat, l’affiner.
L’organisation, le fonctionnement et certaines compétences de ces collectivités ont été
déterminées par la Constitution et y sont fixées mais il y a aussi la loi spéciale de
réformes institutionnelles du 8août 1980, la loi spéciale sur le institutions bruxelloises
du 12janvier 1989 et une loi ordinaire pour les réformes institutionnelles de la
communauté germanophone le 31décembre 1983. Le financement des communautés et
des Régions remontent à janvier 1989.

Les régions et les communautés ont été créée en 1970 par le Constituant. La
Communauté germanophone va avoir un statut mineur pendant 10Ans (1973 à 1983). Les
régions wallonnes et flamandes ont été organisées en 1980. Les institutions régionales
bruxelloise ont été mises en place en 1989. En 1993, il y a eut une réorganisation
fondamentale grâce à laquelle le Conseil de la Communauté française a pu transférer des
compétences de la Communauté française à la Région et à la COCOF.
En 2001, une nouvelle vague de réforme institutionnelle fait que de nouvelles
compétences soient transférées au Régions et que les Communautés soient refinancées.

1. Les Grandes Régions et les Grandes Communautés


 les sphères de compétences
Les collectivités fédérées de la Belgique que sont les Régions et les Communautés
exercent leurs compétences dans des limites géographiques et territoriales précises.

- Matières
Les textes qui organisent les collectivités fédérées sont la Constitution et les lois
spéciales de réformes institutionnelles. Donc il n’y a pas de Constitution flamande ou
wallonne distincte de la Constitution fédérale. Les règles ne sont pas fixées par les
régions mais sont communes pour tous. Les parlementaires wallons et flamands
s’accordent toujours sur les règles. Ils trouvent toujours un consensus.
Les Régions et les communautés possèdent un pouvoir d’autonomie constitutive dont la loi
spéciale détermine l’étendue et qui est appliqué par décret.

Selon la Constitution, c’est a loi spéciale qui attribue aux organes des Régions la
compétence de régler les matières qu’elle détermine sauf celles des articles 30, 127 à
129.
Les compétences de la Communauté sont reconnues par la Constitution et qui peuvent
être complétées par des lois.
Comme la Constitution établit que les lois spéciales fixent les compétences, c’est dans
tous le reste que le législateur peut aller chercher les compétences. La Constitution dit
ce qui n’est pas donné et pour le reste, il y a l’établissement d’une liste avec un contenu.

A. Matières touchant à l’autonomie constitutive

Les articles 118 et 123 (tous les 2§2) de la Constitution habilitent le législateur spécial à
désigner les matières relatives à l’élection, composition et au fonctionnement des
gouvernements et Parlements communautaires et régionaux qui pourront faire l’objet de
décrets spéciaux adoptés à la majorité des présences et à la majorité des 2/3 des
suffrages exprimés.
Donc sur base de ces deux articles, une loi spéciale est équivalent à un article modifié.
L4article 35 §3indique les matières réglées par la lois spéciales et qui sont modifiées par
décrets organiques par les communautés et les régions (par le principe vu ci-dessus) :
- fixer un nombre maximum de membres des gouvernements fédérés
- déterminer les circonscriptions électorales
- établir des incompatibilités supplémentaires.
- Modifier certaines règles de fonctionnement des assemblées et des
gouvernement (ex : la méfiance constructive)

L’autonomie constitutive est utilisée de la même façon tant au Nord qu’au Sud. Cela
implique de retrouver les mêmes règles de chaque côté du pays.

B. Matières communautaires

La sphère de compétence des Communautés française et flamande s’axe sur :


- les matières culturelles (énumérée à l’article 4 de la loi spéciale des
réformes institutionnelles)
- l’enseignement sauf pour déterminer les conditions minimales pour
obtenir un diplôme et fixer le début et la fin de l’obligation scolaire et du
régime des pensions de professeurs. Ces dernières sont accomplies par
l’autorité fédérale comme matières résiduelles.
- les matières personnalisables : C’est les domaines liés au personnes et
donc il y a un traitement différent de communautés à communautés.
L’article 5 de la loi spéciale de réforme institutionnelle précise les
matières et deux axes s’y dégagent : l’aide aux personnes et la politique
de santé
- l’emploi des langues pour les matières administratives (entre
l’administration et l’administré), l’enseignement et les relations sociales
entre les employeurs et leur personnel (ex : dans quelle langue le contrat
de préavis doit être inscrit)
- la coopération intercommunautaire pour les matières précitées (art 127
et 128)
- la coopération internationale dans les matières précitées, y compris,
conclusion, exécution et approbation des traités
- la recherche scientifique dans les matières précitées sans porter
préjudice de la compétence de l’autorité fédérale

C. Matières régionales
Il faut se référer à la loi spéciale de réforme institutionnelle du 8août 1980 qui sépare
11blocs de matières :
1. l’urbanisme et l’aménagement du territoire, compris la protection des monuments
et des sites
2. l’environnement et la politique de l’eau
3. la rénovation rurale et la conversation de la nature
4. le logement
5. la politique agricole et la pêche maritime
6. en partie l’économie
7. la politique de l’énergie sauf le nucléaire
8. les collectivités décentralisées et les organismes publics locauxles pouvoirs
subordonnés
- Les collectivités fédérées peut régler les institutions provinciales et
communales à tout niveau sauf pour les règles de pacification
communautaire (ex : les Fourons ou la frontière linguistique), la
compétence en matière d’état civil, police et service d’incendie et le
régime des pensions qui reviennent à l’Etat fédéral.
- Les agglomérations et les fédérations de communes sauf pour les
communes périphériques
- Le financement des collectivités décentralisées
- Les conditions de créations des organismes territoriaux intracommunaux
- Le régime électoral (condition d’élection et scrutin) sont mis en place par
un décret régional sauf pour les compétences du Conseil d’Etat et la loi
de pacification communautaire
- L’organisation et l’exercice de la tutelle administrative sur les
collectivités décentralisées sauf pour les règles de pacification
communautaire
- Le régime disciplinaire des bourgmestres
- Le changement des limites provinciales et communales sauf pour les
communes périphériques
- Les fabriques d’église et organismes chargés de la gestion du culte
- Les associations de provinces et communes dans un but d’utilité publique
- Les funérailles et sépultures

9. la politique de l’emploi
10. les travaux publics et le transport
11. la recherche scientifique dans les matières précitées sans porter préjudice de la
compétence de l’autorité fédérale

Il faut ajouter la coopération internationale dans les matières précitées, y compris le


droit de conclure des traités, de les approuver et de les exécuter.

Tous ces blocs de compétences sont affectés d’exceptions au profit de l’Autorité


fédérale.

D. Matières communautaires dont l’exercice est transféré à la Région wallonne (et à la


COCOF de Bruxelles-Capitale)
Depuis 1994, la Région Wallonne exerce les compétences de la communauté française
pour :
1. Parmi les matières culturelles :
2. Parmi les matières personnalisables :

Cette exercice provient d’un transfert effectué suite à la pression de régionaliste. Il


fonctionne par décret qui donnent à la Région wallonne, à la COCOF les mêmes pouvoirs
que ceux détenus par la Communauté française dans ces matières. C’est l’article 138 de la
Constitution qui dicte la procédure de transfert : des décrets parallèles, adoptés de
commun accord par la Communauté française (le décret doit être adopté à la majorité
des 2/3 des suffrages exprimés comme les décrets organiques), la Région wallonne et le
groupe linguistique du Parlement de la Région de Bruxelles-Capitale (donc la COCOF)
(décret ordinaires adoptés) peuvent décider que les organes de la Région wallonne et les
organes de la COCOF exercent des compétences de la Communauté française.
LA réception et le don se fait par des décrets.

A la suite de ces transfert à la Région wallonne et à la COCOF, la Communauté française


reste compétente pour la culture au sens strict, la radio et la télévision ,l’enseignement
et l’emploi des langues.

E. Compétences incluses et pouvoirs implicites


1. Compétences incluses dans les matières communautaires ou régionales
Les Régions et les Communautés ont reçu la plénitude de compétence pour édicter les
règles propres aux matières qui leur ont été transférées : ils convient donc d’interpréter
largement les dispositions attribuant des compétences aux collectivités fédérées en y
incluant tous les aspects qui peuvent raisonnablement leur être reconnus.
Ex : Si on veut prendre une mesure concernant les règles d’incendie dans les maisons de
repos, on est dans une matière communautaire mais au niveau de l’incendie, on est dans
du fédéral. Cela va quand même à la Communauté. On n’est pas obligé de passer pas la
cour d’arbitrage même si les incendies concernent le fédéral. C’est une compétence
incluse pour la communauté.

2. Pouvoirs implicites des Communautés ou des Régions

Dans un certain nombre de cas, il est possible de faire un empiètement fédéral (art 10
de la loi spéciale du 08août 1980). Il est permis de faire des décrets dans des matières
non compétentes si besoin en est. Pouvoir implicite

Une collectivité fédérée ne peut exercer des compétences incluses qui porteraient
atteintes aux compétences exclusives des autres législateurs. L’article 10 de la loi
spéciale des réformes institutionnelles du 8août 1980 admet que les pouvoirs implicites
(prendre une dispositions dans laquelle on est pas compétent mais qui rend efficace
l’exercice d’une compétence communautaire ou régionale) permettent aux Régions et aux
communautés de régler des matières pour lesquelles l’Etat fédéral est en principe seul
compétent.
L’exercice de ces pouvoirs est nécessaire à l’exercice des compétences régionales ou
communautaires.
La cours d’arbitragre par sa jurisprudence pose 3conditions pour ce recours au pouvoirs
implicites :
1. La règle adoptée est nécessaire à l’exercice des compétences de la Région ou de la
Communauté
2. la matière se prête à un régime différencié : établir des normes pour la
Communautés ou la Région déjà existantes au fédéral.
3. L’incidence des dispositions en cause sur cette matière n’est que marginale.

Le problème se complique plus si l’utilisation des pouvoirs implicites se fait dans des
matières constitutionnelles fédérales. Alors il est admis que l’article 10 permet un
empiètement sur les matières de la loi fédérale.
Donc la Constitution réserve formellement à la loi fédérale le soin de régler certaines
matières (matières réservées) Mais il est possible via les pouvoirs implicites d’empiéter
sur ces compétences.

Les pouvoirs implicites sont parfois explicité. La loi spéciale autorise ainsi les décrets et
les ordonnances à accorder la qualité d’agent ou d’officier de police judiciaire aux agents
assermentés désignés par les gouvernements régionaux ou communautaires ou à fixer les
cas impliquant des perquisitions (cfr art 11 de la loi spéciale)

F. Compétences complémentaires
CE sont des compétences qui sont comme comprises dans les matières de la région et de
la communauté. Ce sont des instruments d’exercice dans leur domaine matériel de
compétence. Donc elle peut créer par cela des organismes décentralisés dans les
matières qui lui sont compétentes.

2. Portée territoriale des compétences


A. Communautés
Les règles édictées par les Communautés s’appliquent dans les limites de la Région
linguistique correspondante (région linguistique néerlandaise pour la Communauté
flamande et la région linguistique française pour la Communauté française) ainsi qu’à
l’égard des institutions établies dans la région de Bruxelles-Capitale qui doivent être
considérées comme leur appartenant.
Ex : la VRT et la RTBF sont des institutions culturelles et leurs statuts est établi par un
décret communautaire.
Les cliniques Saint-Luc sont aussi un exemple.

Si l’institution ou la compétence est bi communautaire, cela ne fonctionne pas. Pour que le


système fonctionne, le décret doit s’appliquer aux institutions proprement dite. La règle
adoptée doit être nécessaire à l’exercice des compétences de la Région ou de la
communauté.
Mais pour ce qui est de l’emploi des langues, il est impossible que les Communautés
appliquent leurs décret. Les communes à facilités et certaines institutions bi-
communautaires sont alors sous la législation fédérale (Matières résiduelles qui sont
appliquées par lois spéciale nécessitant 1quorum de présence et un de vote)

Bruxelles et la communauté germanophone sont compétentes sur leur territoire


respectif

B. Régions
Les règles édictées par les Régions s’appliquent dans les limites de leurs ressorts
territoriaux :
- la Région flamande
- la Région wallonne (région linguistique française et région linguistique
germanophone)
Les règles édictées par la Région dans les matières transférées par la Communauté
française ne sont applicable qu’en région linguistique française.

 Les organes
Les Communautés et les Régions sont des collectivités fédérées publiques dotées
chacune d’une personnalité juridique propre. Chacune dispose d’organes de mandataires
élus : un gouvernement ou un exécutif et une assemblée ou un parlement.

Cependant, on a privilégié un côté plus pragmatique des choses : pour éviter d’avoir deux
budgets, deux administrations, la Flandre possède un parlement flamand et un
gouvernement flamand agissant soit dans les matières communautaires soit dans les
matières régionales. LA Constitution et la loi spéciale u 8août 1980 autorise aux organes
de la Communauté flamande d’exercer les compétences régionales. Il faut une dérogation
quand on veut toucher à Bruxelles.

En Wallonie, on joue sur la ^prédominance de la Région sur la Communauté. La volonté est


d’affirmer qu’il y a une région au Sud et que la Communauté sert de lien entre le Sud et
Bruxelles.

Les règles pour le fonctionnement des assemblées et des gouvernements sont multiples.
Il y a la constitution, les lois spéciales, des décrets organiques, l’autonomie constitutive.
De nombreuses règles se retrouvent au niveau du fédéral.

- Les Parlements
A. Statut des PArlements
1. Composition

Autrefois, le Parlement des Communautés ou des Régions étaient composés des élus
directs de la Chambre et du Sénat, répartis en fonction de leur groupe linguistique et de
l’arrondissement électoral où ils avaient été élus. Donc il y avait une union intime avec le
fédéral.
Aujourd’hui, on compose distinctement fédéral, communautaire et région. Ainsi le
parlement régional ou communautaire est composée de membres élus directement comme
représentant au Parlement ou comme membre d’un Parlement de l’autre catégorie de
collectivités fédérées (càd soit Région soit Communautaire).

Les Parlements régionaux et communautaires doivent être renouvelés intégralement tous


les 5ans.
- Le Parlement wallon comprend 75membres élus directement (ce sont des
parlementaires régionaux) par le corps électoral de la Région.
- Le Parlement de la Communauté française comprend les membres du Parlement régional
wallon et les 19membres du groupe linguistique du Parlement régional bruxellois
- LE Parlement flamand comprend lui des députés flamands au nombre de 118 élus
directement par le corps électoral de la Région flamande auquel il faut ajouter
6membres bruxellois qui sont élus séparément lors des élections (par les électeurs des
listes unilingues néerlandaises lors des élections régionales bruxelloises)

2. Fonctionnement

Le fonctionnement des parlements fédérés est très semblable à celui des Chambres
fédérales. Il y a des sessions ordinaires ou extraordinaires et une session annuelle d’au
moins 40jours. Les séances sont publiques.
La législature dure 5ans sans possibilité de dissoudre les Parlements.
B. Statut des parlementaires régionaux ou communautaires
1. Eligibilité

Pour être éligible, il faut être belge, avoir 18ans accomplis, avoir son domicile dans une
commune faisant partie du territoire de la Région et être enregistrée 6mois avant
l’élection au registre de la population de cette commune, jouir de ses droits civils et
politiques (et donc ne pas être dans un cas d’exclusion prévu par le Code Civil)

Pour les candidats aux 6mandats de membres bruxellois du Parlement flamand, ils
doivent être domiciliés sur le territoire de la Région de Bruxelles-Capitale.

2. Indemnités parlementaires fédérées

LE montant de l’indemnité alloué par chaque parlement régional ou communautaire à ses


membres ne doit pas dépasser celui de l’indemnité des membres de la Chambre des
représentants.

L’indemnité ne peut être cumulée avec l’indemnité de sénateur (ex : les sénateurs
communautaires) mais elle peut-être avec celle allouée par un autre Parlement (cas des
membres du Parlement de la Communauté française) pour autant que le montant cumulé
ne dépasse pas celui de l’indemnité attribuée aux membres de la Chambre des
Représentants.

3. Incompatibilités parlementaires fédérées


- Entre fonction parlementaires :

Il y a une incompatibilité entre la fonction de parlementaires fédérés et celle de


parlementaire fédérale sauf pour le mandat de sénateur de communauté.
Seuls les mandats de conseillers communautaires sont incompatibles entre eux. Il est
impossible d’habiter deux communes à la fois sur des territoires communautaires
différents.
En revanche, il y a incompatibilité entre les mandats de député flamand et de membre du
Parlement de la Région de Bruxelles-Capitale depuis 2004.

- Avec les fonctions ministérielles :

Avec la fonction ministérielle fédérale : le membre du Parlement nommé par le Roi


comme ministre ou secrétaire fédérale et l’acceptant cesse immédiatement de siéger et
reprend son mandat lorsqu’il a été mis fin par le Roi à ses fonctions de ministre ou de
secrétaire d’Etat.
C’est une application de l’autonomie constitutive.
Avec la fonction de membre du gouvernement de la Communauté ou de la Région
correspondante : les Parlements régionaux ou communautaires (sauf communauté
germanophone et Région de Bruxelles-Capitale) pouvaient en effet décider par décret
organiques qu’un membre du Parlement élu comme membre de leur gouvernement cesse
immédiatement de siéger, est remplacé au Parlement et ne reprend l’exercice de son
mandat qu’après avoir quitté sa fonction ministérielle. Des décrets spéciaux (au nombre
de 3) ont adopté cette solution pour les membres du gouvernement flamand, du
gouvernement wallon et du gouvernement de la communauté française
Incompatibilité entre le mandat de député flamand et la fonction de ministre ou
secrétaire d’Etat bruxellois car les membres du Parlement son bruxellois et il n’y a pas
assez de bruxellois. Si on autorise cela, alors un même homme politique serait ministre,
député flamand et député bruxellois. Impossible pour un seul homme.

4. Immunités parlementaires fédérées

Les conseillers communautaires ou régionaux sont soumis au même régime d’immunités


que les parlementaires fédéraux (art 120 de la Constitution)

C. Principales attributions des PArlements

Le Parlement légifère, assure le contrôle politique sur le gouvernement et approuve les


compte.
Le Parlement légifère par décrets qui ont force de loi (article 134 de la Constitution : ce
sont les règles adoptées par les organes régionaux. En Région wallonne et en région
flamande, ce sont des décrets ayant force de loi et à Bruxelles, ce n’est qu’une simple
ordonnance). L’élaboration des décrets est analogue à l’élaboration des lois fédérales
mais ils n’ont pas de seconde lecture qui peut remplacer la navette législative puisque le
Parlement communautaires ou régionales est monocaméral.

Les exigences de majorités des présences et des suffrages sont identiques à celles
requises pour l’adoption d’une loi. Mais pour les décrets organiques dits spéciaux, il faut
une majorité de 2/3 des suffrages exprimés.
Ces décrets sont supérieurs aux décrets ordinaires et contribuent à former l’ébauche de
ce que l’on pourrait appeler des statuts régionaux ou communautaires différenciés.

Chaque Parlement assure le contrôle politique du gouvernement régional ou


communautaire et peut donc renverser un gouvernement. Il dispose du droit d’enquêtes
et peut examiner les pétitions qui lui sont adressées. De même que chacun de ses
membres, ce gouvernement est responsable devant le Parlement.
Tout contrôle aboutit à un vote d’une motion de méfiance ou un vote d’une motion de
confiance constructive. Au niveau fédéral, c’était une responsabilité mise en cause lors
d’un vote de méfiance ou de confiance et cela pouvait faire renverser le gouvernement si
il n’y avait la proposition d’un nouveau premier Ministre.
Au niveau régional et communautaire, c’est non seulement une responsabilité collective
mais aussi la responsabilité politique individuel d’un ministre (art 70 et 71 de la loi
spéciale de réforme institutionnelle du 8août 1980).

- Les Gouvernements
C’est un exemple d’utilisation de l’autonomie constitutive (ex : les Ecolo au gouvernement
en 1995 qui ont provoqué un élargissement des sièges. Il a donc fallu adopter une loi
spéciale avec un décret organique).

Le gouvernement flamand compte 11ministres moins un bruxellois. Le gouvernement


wallon a aujourd’hui 9membres, y compris le Président (Elio Di Rupo). Le gouvernement de
la Communauté française est passé à 8membres (dont un bruxellois), y compris avec le
Président.

Il est aussi prévu que les gouvernements de Communauté ou de Région doivent compter
des personnes de sexe différent.

A. Statut des ministres régionaux ou communautaires

La Constitution ne parle que de ministres pour le fédéral. Seul membre est retenu pour
qualifier les membres des gouvernements. Dans les lois spéciales, il est précisé que les
membres des gouvernements et des régions sont appelés ministres.
Ils sont élus par les Parlements. C’est un véritable vote d’investiture à la différence du
vote de confiance demandé à la Chambre des Représentants dont les membres du
gouvernement fédéral font l’objet après leur prestation de serment.

1. Eligibilité

Les ministres régionaux ou communautaires ne doivent plus nécessairement être


membres du Parlement qui les élit. Pour être éligible, il faut : être belge ; être âgé de
18ans accomplis ; avoir son domicile dans une commune du territoire de la Région
correspondante et en conséquence être inscrit au registre de la population de cette
commune ; jouir des droits politiques et civils et donc ne pas être dans un cas d’exclusion
prévu par le Code Civil.

Les candidats sont élus par la majorité absolue des membres du Parlement. Une fois élus,
les ministres communautaires ou régionaux désignent leur président par voir de
consensus ou par vote secret.
Mais le chemin est déjà tracé à l’avance dans le sens où on connaît déjà les ministres qui
seront élus.

2. Incompatibilités ministérielles fédérées


- Avec des fonctions ministérielles fédérales : Un ministre régional ou
communautaire ne peut
pas exercer de charge ministérielle au fédéral.
- Entre fonction ministérielles fédérées : la fonction ministérielle au sein de la
Région
wallonne et la fonction de membre du gouvernement bruxellois ou de secrétaire
d’Etat régional bruxellois sont incompatibles

Il n’y a par contre aucune incompatibilité entre le fait d’exercer une charge de
ministre à la Région et le fait d’exercer cette même tâche de ministre à la
Communauté.
- sur l’incompatibilité avec les
Autres incompatibilités ministérielles fédérées :
fonctions parlementaires fédérale (Chambre, Sénat) et fédérées (Conseils), cfr
les incompatibilités fédérales

3. Privilèges et immunités fédérés


- Irresponsabilité ministérielle : comme tous les autres ministres des autres
niveaux, les membres des gouvernements régionaux ou communautaires
bénéficient du freedom of speech (art 124 de la Constitution)
- Privilège ministériel de juridiction : l’article 125 de la Constitution organise à
l’égard des membres des gouvernements régionaux ou communautaires le même
régime spécifique de responsabilité pénale que celui pour les ministres et
secrétaires
- d’Etat fédéraux. : la Cour d’appel, siégeant en assemblée générale, est
exclusivement compétente pour juger les ministre.
Seul le ministère public près de la cour d’appel peut intenter et diriger les
poursuites à l’encontre d’un ministre. Toutefois la citation directe devant la cour
d’appel et l’arrestation et la mise en détention préventive du ministre requièrent
l’autorisation de l’assemblée devant laquelle le ministre est ou était responsable.

B. Fonctionnement des gouvernements régionaux ou communautaires

Le gouvernement communautaire ou régional fonctionne par le principe de la délibération


collégiale selon la règle du consensus.
Les ministres peuvent prendre des décisions seules. Donc il y a délégation de pouvoir.
La responsabilité politique de ces gouvernements et de chacun de leurs membres devant
l’assemblée dont ils émanent ainsi que les précautions prises pour éviter qu’un vote de
méfiance ou de refus de confiance ne débouche sur un vide politique.

Une motion de méfiance n’est recevable que si elle présente un successeur au


gouvernement ou au ministre mis en cause. Motion de méfiance constructive
Comme au fédéral, la motion doit être adoptée à la majorité des membres du Parlement,
après un délai de 48h suivant le dépôt. Si tel est le cas, le gouvernement ou le ministre
est démissionnaire de plein droit et leurs remplaçant est automatiquement installé par
l’effet du vote.

Le gouvernement régional ou communautaire peut également poser au Parlement la


question de confiance sous la forme d’une motion à adopter après un délai de 48heures
et à la majorité des membres du Parlement.
Si le Parlement refuse d’accorder sa confiance (pas assez dans la majorité), le
gouvernement est alors démissionnaire de plein. Il expédie les affaires courantes jusqu’à
ce que le Parlement pourvoie à son remplacement.

C. Attributions des gouvernements régionaux ou communautaires

Comme pour le niveau fédéral où la Constitution attribue les compétences, le


gouvernement régional ou communautaire n’a d’autres pouvoirs que ceux que lui
attribuent formellement la Constitution et les lois et décrets. C’est l’article 78 de la Loi
spéciale de réforme institutionnelle du 8août 1980.

1. Attributions internes
Le gouvernement régional ou communautaire élabore et coordonne la politique de la
Région ou de la Communauté. Il fait des arrêtés et règlements nécessaires pour
l’exécution des décrets. Les délégations permettent l’adoption d’arrêtés ministériels par
les membres du gouvernement qui en sont bénéficiaires. (ex : les problèmes sur les GP de
Spa Francorchamps où il faut voir qui a déléguer le pouvoir, qui l’a reçu et l’utilisation de
cette délégation de pouvoir)

Le gouvernement peut se voir attribuer des pouvoirs dépassant la simple exécution des
décrets dans les mêmes conditions que le Roi sur le plan fédéral (art 78 de la loi spéciale
et art 105 de la Constitution pour le fédéral)

2. Attributions internationales

Dans les matières de compétence régional ou communautaire, les gouvernements de ces


collectivités concluent avec des Etat ou des organisations internationales reconnus par la
Belgique, des traités qui sont approuvés par les Parlements devant lesquels ils sont
responsables.
Donc la Constitution par son article 167 habilite les collectivités fédérées à conclure des
traités mais il y a des limites :
- les partenaires : les pays en rupture de relations diplomatiques avec la
Belgique sont interdit de conclure des traités avec les collectivités
fédérées
- les matières doivent être exclusivement régionales ou communautaires
- ces traités ne peuvent pas porter atteinte aux obligations internationales
ou supranationale (droit communautaire européen) de la Belgique

Donc comme il y a des limites fixée, il faut qu’un mécanisme de surveillance soit présent
et ainsi on retrouve par l’article 81 de la loi spéciale de réforme institutionnelle un
mécanisme de surveillance. Ce mécanisme prévoit que le fédérale peut suspendre un
traité négocié ou appliqué par une région ou une communauté.
En premier lieu, il faut une phase d’information au Roi (gouvernement+Roi), puis une phase
de concertation entre l’Etat fédéral et ses collectivités fédérées au sein d’une
conférence interministérielle de la politique étrangère (la CIPE) : on regarde si il y a une
objection. Si oui alors, on passé à la phase 3, et enfin une possibilité de suspension de la
négociation ou de l’exécution du traité par arrêté royal délibéré en Conseil des ministres.

Pour qu’un traité ratifié par un gouvernement fédéré et entré en vigueur sur le plan
international (par échange ou dépôt des instruments de ratification) puisse être appliqué
dans cette collectivité, il doit avoir été introduit dans l’ordre juridique interne, puis
publié au Moniteur belge.

Pour l’introduction et l’application en droit interne, un traité suit les mêmes règles qu’au
niveau du fédéral. C’est l’assentiment donné par les Parlements qui réalise l’introduction
du traité dans l’ordre juridique de la collectivité intéressée. Tous les traités doivent
recevoir cette assentiment.
Si le traité est directement applicable, le traité non publié ne peut être appliqué aux
particuliers. La force obligatoire d’un traité est toujours garante de la publication et de
l’assentiment.

S’il n’est pas directement applicable en droit interne, le législateur compétent prendra
des mesures d’exécution requises. Le gouvernement fédéré ne possède ce pouvoir que si
le décret le lui a attribué expressément.
Si on ne prend pas ces mesures et qu’on viole ces mesures, il y a problème. Alors pour
garantir le respect des obligations internationales ou supranationales, les pouvoirs
fédéraux peuvent se substituer temporairement aux autorités régionales ou
communautaires défaillantes afin d’adopter les mesures d’exécution requises (art 169).
Donc il y a un mécanisme de substitution qui se met en place. Ce mécanisme n’a jamais
fonctionné. Il fait peur, il est préventif. C’est comme une sonnette d’alarme qui fait qu’on
applique correctement les traités.
Cette substitution n’est que temporaire et le garant substitut doit prendre des mesures
précises. Une fois que la Communauté ou la Région a pris ses responsabilités, le fédéral
se substitue, s’enlève. Les conditions d’applications de ce mécanisme sont précisé à
l’article 16 de la loi spéciale de réforme institutionnelle du 8août 1980.

3. Les statuts particuliers

Au niveau démographique, Bruxelles jouit d’une plus grande importance que la


Communauté germanophone. Cette dernière a été mise sur le même pied que les autres
communautés en 1983, alors que la région de Bruxelles capitale a dû attendre 1989 pour
être doté d’un statut pratiquement identique à celui des autres Régions.

Le territoire de Bruxelles est figée définitivement en 1989 car si Bruxelles, ancrée


fortement en Flandre, voulait s’étendre, ce serait au profit des flamands.

Ni la Région de Bruxelles Capitale ni la Communauté germanophone n’ont l’autonomie


constitutive. Pour Bruxelles, cela s’explique par la situation géographique et
démographique. Bruxelles est un lieu de rencontre entre les deux communautés du pays.
Donc Bruxelles ne peut prendre des mesures qui pourrait abaisser le rôle des flamands
minoritaire à Bruxelles. Cette restriction tient compte aussi du statut de capitale et de
capitale internationale (surtout au niveau européen).

Pour la communauté germanophone, c’est à cause de sa taille démographique qu’elle ne


possède pas l’autonomie constitutive.

- La Région de Bruxelles-Capitale

Les responsabilités particulières qu’impose à la Région centrale du pays son rôle de lieu
de rencontre et de capitale des deux grandes communautés expliquent les restrictions
apportées à son autonomie constitutive apportée par la loi spéciale de 1989.

Les sphère de compétence


A. Portée territoriale des compétences

On a limité depuis la loi spéciale sur les institutions bruxelloises de 1989 le territoire
bruxellois à 19provinces.
B. Matières réglées

Sur le territoire bruxellois, on a plusieurs entités politique qui forme le territoire. On a


la forme de la région linguistique, la forme d’agglomération (collectivité décentralisée).

Les compétences de la Région de Bruxelles capitale sont les mêmes que les deux autres
régions du pays. Mais en plus, elle exerce les compétences de l’agglomération par voie
d’arrêtés et de règlements selon le mode de fonctionnement propre au région.
La Région de Bruxelles Capitale a comme compétences : les matières régionales et les
matières d’agglomérations moins l’autonomie constitutive.

Les organes
A. Le Parlement
1. Statut du Parlement

Sous la législature précédente, le Parlement avait 75membres (11NDLS et


64francophones). Mais la dernière réforme de l’Etat a augmenté le quota de flamands au
Parlement. A la base, en 1989, on a dit que le Parlement bruxellois devait être élu de
façon proportionnel et qu’il y avait moins d’élus flamand que de francophone.
Mais avec la cinquième réforme de l’Etat, on a surreprésenté la communauté flamande au
sein du parlement bruxellois : sur 89 membres actuels, on a 17flamands. Ce qui fait que
les flamands sont représentés à hauteur de 19% au sein du parlement bruxellois
(auparavant 14%).

Le Parlement comprend 89membres (17sièges pour les flamands et 72sièges pour les
wallons) élus directement pour 5ans à la représentation proportionnelle sur des listes
unilingues.
Il est composé d’un groupe linguistique français et d’un groupe linguistique néerlandais.

Le fonctionnement du Parlement est semblable à celui de la Chambre des représentants.


La sonnette d’alarme présente au sein de chaque chambre législative est intégralement
transposée à l’échelon du Parlement de la Région de Bruxelles-Capitale.

2. Attributions du Parlement

Le Parlement vote des ordonnances qui peuvent abroger, compléter, modifier ou


remplacer les dispositions législatives en vigueur dans les matières régionales à Bruxelles
Capitale. Certaines ordonnances doivent être adoptées à des majorités qualifiées faisant
parfois appel aux groupes linguistiques.

Il existe non seulement un contrôle juridictionnel sur ces ordonnances mais également
une haute tutelle des autorités fédérales sur certaines d’entre elles. En effet, le Roi,
par arrêté délibéré en Conseil des Ministres, suspendre les ordonnances et arrêtés
bruxellois concernant l’aménagement du territoire, les travaux publics ou le transport
dans les 60jours de la publication si ils contiennent des mesures qui portent atteinte
aux yeux du ministres réunis en Conseil, au rôle international ou à la fonction de Capitale
de Bruxelles. Donc on s’assure que le Parlement bruxellois prend des arrêtés dans
l’intérêt de Bruxelles.
Donc on est ici dans un mécanisme préventif.
Un comité de coopération Etat/Région peut alors demander, par soumission de l’arrêté
royal de suspension, à la section de législation du Conseil d’Etat si cette arrêté est
correctement motivé càd voir si le gouvernement est contraire à cette arrêté. Si la
SLCE estiment que l’avis ne porte pas atteinte, la procédure est clôturée et l’ordonnance
est applicable.
Si au contraire, la SLCE considère qu’il porte atteinte, alors on essaie de trouvé un
compromis pour ne pas qu’il y ait atteinte à Bruxelles comme capitale et à son rôle
internationale. Il est possible de prolonger de 60jours. Si aucun accord n’est trouvé
après 120 jours, la Chambre des représentants peut annuler l’ordonnance ou l’arrêté par
une résolution adoptée à la majorité dans les deux groupes linguistiques.

En plus d’adopter des ordonnances, le Parlement bruxellois vote des règlement sur les
attributions de l’agglomération.

B. Le gouvernement et les secrétaires d’Etat régionaux

Le gouvernement régional compte 5membres. Il y a une sorte de parité entre les


membres de ce gouvernement comme au gouvernement fédéral. Donc même avec 14%, les
flamands ont du poids. On compte deux membres du groupe linguistique français et deux
membres du groupe linguistique français. Ces membres sont élus par le Parlement ou
individuellement par l’un des groupes linguistiques de celui-ci. Le président du
gouvernement est élu à la majorité absolue des membres du Parlement.

A côté du gouvernement, on compte 3secrétaires d’Etat régionaux. Ils sont associés au


gouvernement. Il est ici prévu que parmi les trois, il y en ait au moins un qui soit flamand.
Ils assistent aux réunions du gouvernement et sont attachés à un ministre
correspondant.

LE gouvernement de la Région et les secrétaires d’Etat doivent compter des personnes


de sexe différent.

1. Statut des ministres et des secrétaires d’Etat régionaux

Ce sont les mêmes conditions d’éligibilité pour les ministres et les secrétaires d’Etat que
pour les candidats à l’élection comme membre du Parlement. Il faut avoir 18ans accomplis
et être inscrit au registre de la population de sa commune 6mois avant l’élection.

Chaque secrétaire d’Etat est adjoint à un membre du gouvernement faisant partie du


même groupe linguistique.

Il y a incompatibilité entre la fonction de ministre du gouvernement bruxellois ou


secrétaire d’Etat à Bruxelles et la qualité de membre d’un autre gouvernement régional
(donc wallon).
Il y a aussi incompatibilité entre la fonction la fonction de ministre ou secrétaire d’état
à Bruxelles et être député flamand.
2. Attributions du gouvernement

Ce sont les mêmes attributions que les autres gouvernements régionaux.


Le gouvernement exerce par voie d’arrêtés les compétences de l’agglomération.

- Les commissions communautaires de Bruxelles-Capitale


LA Commission communautaire française (COCOF) et la commission communautaire
flamande

A côté de la Région de Bruxelles-Capitale, on a institué les commissions communautaire


bruxelloise. Les compétences pour les communautés s’exercent à Bruxelles seulement
pour les institutions appartenant à la communauté flamande ou à la communauté wallonne.
Mais un certain nombre de matière doivent être traité différemment. Ainsi les matières
personnalisables font partie de ce cas. Mais comment légifère-t-on ? Cela s’applique par
résidus et on crée des institutions au niveau du communautaire.
A. Les organes et leurs attributions

Selon l’article 60 de la loi spéciale sur Bruxelles, il existe dans la Région de Bruxelles-
Capitale, pour l’exercice de certaines compétences communautaires, deux institutions
créées par la Constitution (art 136 et art 178), ayant le pouvoir d’édicter des règlements
et arrêtés : la commission communautaire française dit la COCOF et la commission
communautaire néerlandaise dit la COCON.
Leurs organes sont :
le groupe linguistique correspondant du Parlement régional bruxellois qui forme une
assemblée délibérante investie d’un pouvoir réglementaire et d’autre part, le collège
réuni, composé des membres du gouvernement régional ainsi que des secrétaires d’Etats
régionaux appartenant au même groupe linguistique, qui exécute ces règlements par voie
d’arrêtés.

Ces commissions ne sont pas des organismes bruxellois mais sont composés de
morceaux de Bruxelles

La Commission flamande est un véritable organisme décentralisé au service de la


communauté flamande. Elle est soumise à la tutelle organisée et exercée par cette même
communauté flamande. Elle peut prendre des arrêtés ou des règlements pour les
communes et les provinces.
Pour la COCOF, coulée au départ dans le même moule que la commission flamande, elle
exerce les compétences de la communauté française transférées par un accord
tripartite (art 138). La Communauté transfère par décrets à la Région wallonne et à la
COCOF. La COCOF exerce donc les mêmes compétences que la Région wallonne. La
COCOF exerce ses compétences par voie de décret, arrêtés ou règlements suivant le
cas.

B. Les matières transférées à la COCOF et le champ d’application des règles édictées


Ce sont les mêmes matières que la Communauté française a transféré à la Région
wallonne.

Les règles édictées par la COCOF dans les matières qui lui ont été transférées par la
Communauté française sont applicable dans les limites de la région bilingue de Bruxelles-
Capitale (donc les 19communes de Bruxelles) aux institutions appartenant à la
Communauté française.

La Commission communautaire commune

Si on met ensemble la COCOF et la COCON, on obtient la COCOM, la commission


communautaire commune. Donc on recrée le Parlement Bruxellois.

A. Les matières bicommunautaires

La Région de Bruxelles-Capitale ne peut se voir attribuer la moindre compétence dans les


matières communautaires (art 39). Dans ces mêmes matières, les Communautés française
et flamande ne peuvent s’occuper, dans Bruxelles-Capitale, des matières
personnalisables.

Pour pallier à cela, la loi spéciale de 1989 a désigné des autorités particulières qui
exercent les compétences non données aux Communautés dans les matières
personnalisables pour la région bilingue de Bruxelles-Capitale. Ces matières sont dites
personnalisables bicommunautaires. Ce sont l’assemblée réunie et le collège réuni,
organes de la COCOM qui sont aptes pour faire cela. Donc c’est le Parlement et le
gouvernement bruxellois qui se mue en assemblée et collège réuni.
Il légifère par ordonnance.

B. Les organes et leurs attributions

La Commission dispose d’un organe délibérant et d’un organe d’exécution, composé des
mêmes personnes que celles qui composent les organes de la Région de Bruxelles-
Capitale.

1. L’Assemblée réunie

L’Assemblée réunie est composé de tous les membres du Parlement régional bruxellois,
répartis en deux groupes linguistiques. Elle règle les matières personnalisables
bicommunautaire par ordonnance ayant une nature semblable à celle des ordonnances
régionales.

La région de Bruxelles-Capitale et ses institutions prennent des ordonnances


régionales. La COCOM prend des ordonnances communautaires.

Ces décisions sont pris à la majorité absolue des suffrages dans chaque groupe
linguistique.
Si la majorité n’est pas atteinte, on procède à un second vote : il faut ici la majorité des
suffrages de l’assemblée réunie et par au moins 1/3 des suffrages dans chaque groupe
linguistique.
C’est pour éviter l’espèce de droit de veto que pourrait mettre le Vlaams Belang sur le
vote d’une ordonnance.

2. Le collège réuni

Le collège réuni groupe les membres du gouvernement régional bruxellois. Il est présidé
par le président du gouvernement régional.

Le collège participe à l’exercice de la fonction normative de l’Assemblée et dispose d’un


pouvoir réglementaire d’exécution. Il statue collégialement selon la procédure du
consensus et avec de possibles délégations de pouvoirs à ses membres.

- La communauté germanophone

C’est une collectivité publique régie par la loi ordinaire du 31décembre 1983 de réformes
institutionnelles.

Les sphère de compétence


A. Portée territoriale des compétences

Les compétences de la communauté germanophone s’exerce sur le territoire de la région


linguistique allemande. Ses décrets y ont force de loi.
Elles n’a pas de compétences en moins ou en plus par rapport aux autres communautés.
Ses compétences s’exercent sur le territoire de façon pleine et entière.

B. Matières réglées

La communauté germanophone a les mêmes matières de compétences que les autres


communautés sauf pour l’emploi des langues pour lequel sa compétence est limité à
l’enseignement dans les établissements créés, subventionnés ou reconnus par les pouvoirs
publics (art 130).

Elle a une particularité : la Communauté germanophone est une région communauté. Cela
signifie qu’elle peut aussi exercer des compétences régionales avec l’accord de la Région
wallonne. Il y a des transferts de compétences qui s’effectuent. Ce transfert requiert
l’adoption d’un décret par chaque Parlement concerné. Cette particularité est mise en
œuvre dans les matières des monuments et sites, les fouilles, l’emploi, fabriques
d’églises, funérailles et sépultures, de tutelle et de financement des communes.

Elle peut aussi conclure des accords de coopération ou d’association avec d’autres
communautés.
Elle peut aussi exercer par la voie de règlements ou d’ordonnances une compétence que la
loi ordinaire lui donne.

Les organes et leurs attributions


A. Le Parlement

Il y a 25membres élus pour 5ans, à la représentation proportionnelle.


Comme c’est une petite collectivité, ses membres politiques peuvent profiter d’autres
expériences politiques. De cette manière, les membres de la Chambre, les sénateurs élus
par le collège électoral français, les conseillers régionaux wallons ainsi que le membre du
Parlement européen élu dans la circonscription électorale germanophone et qui sont
domiciliés dans la région de langue allemande assistent aux séances avec voix
consultative.

Le fonctionnement du Parlement est semblable à celui des Chambres fédérales et des


Parlements communautaires. Il ne dispose pas de l’autonomie constitutive mais légifère
par décret, vote le budget et contrôle le gouvernement communautaire de la même façon
que les autres Parlements.

B. Le gouvernement

Il y a de minimum 3 à maximum 5membres. Ils sont élus individuellement ou


collectivement par le Parlement. Une fois élus, les ministres élisent le Président par
consensus ou au scrutin secret.
Il faut des membres de sexe différent.

Le gouvernement de la Communauté germanophone, qui est le reflet de la majorité


politique du Parlement, possède les mêmes attributions que les autres gouvernements
communautaires.

Le fédéralisme coopératif et la participation des collectivités fédérées à l’exercice


du pouvoir fédéral

La Belgique vit dans un fédéralisme coopératif : il y a des techniques de coopération qui


se sont instaurées au fur et à mesure entre les collectivités parce qu’on s’est rendu
compte que les parties de compétences divisées forment un tout.
La Belgique est aussi fédéral et il est possible de voir la participation de collectivités au
pouvoir central (la loi de participation)

1. Le fédéralisme coopératif

Il y a diverses structures qui permettent de varier les modes de coopération entre les
autorités fédérales et fédérées.
On a inséré dans la Constitution le principe de loyauté fédérale. Mais si une entité est
déloyale, on s’en fout.

- Les lieux de coopération


Il y a différents lieux où Etat, Régions et Communautés peuvent se concerter pour
tenter de résoudre les problèmes coordination générale que soulèvent leurs politiques
respective.

Structures à compétence générale


A. Le Comité de concertation

Il est institué par la loi ordinaire de réformes institutionnelles du 9août 1980. Il est
composé dans un souci de double parité linguistique : il y a d’abord la parité linguistique
entre flamand et wallon et ensuite, il y a la parité fédérale-fédéré : 6ministres fédéraux
(dont le Premier Ministre qui le préside) et 6ministres fédérés. Le gouvernement de la
Communauté germanophone y siège avec voix délibérative chaque fois que cette
communauté est impliquée dans une affaire soumise au Comité.

Imaginé pour régler des conflits d’intérêts, le Comité est aujourd’hui un lieu de
rencontre pour évoquer les problèmes coordination générale que soulèvent l’élaboration
et l’application des politiques en Belgique.
Appelé à délibérer au consensus, donc à l’unanimité, cela peut devenir un lieu où on ne
s’entend pas. Le comité peut être un lieu pour un dialogue de sourds, spécialement quand
ses membres émanent de majorités politiques différentes.

B. Structures communes à certaines collectivités fédérées


1. Entre l’Etat et la Région de Bruxelles-Capitale

Il y a un comité de coopération mixte Etat-Région de Bruxelles-Capitale qui comprend


deux parités (la linguistique et autant de ministres fédéraux que de ministres
bruxellois).
Il intervient dans la procédure de haute tutelle à laquelle sont sujettes certaines
décisions de la Région de Bruxelles-Capitale pour préserver son rôle international et son
rôle de capital.

Structures spécialisées

Pour promouvoir la concertation et la coopération entre l’Etat et ses collectivités


constitutives, des conférences interministérielles ont été mises en place. Ces
conférences sont composées de membres du gouvernement fédéral et des
gouvernements régionaux ou communautaires. Ils n’ont pas de pouvoir de décision mais
peuvent un lieu de concertation.
La CIPE, conférence interministérielle de la politique étrangère est le lieu où se réalise
la coordination générale des politiques extérieures de l’Etat et de ses collectivités
constitutives. Le gouvernement fédéral est tenu d’y informer de sa politique étrangère
les gouvernements régionaux et communautaires. Elle joue un rôle important dans la
conclusion des traités mixtes et dans la surveillance de l’activité internationale des
Régions et des communautés.

- Les modes de coopération


Les formes
A. Le régime général de coopération
Il s’agit de la conclusion d’accords de coopération.
1. Les accords de coopération

Ce sont des traités, des conventions de droit publique entre communauté et région ou
avec le fédéral pour régler des compétences communes

De tels accords sont négociés et conclu par l’autorité compétente càd par des ministres
fédéraux et des membres des gouvernements fédérés. Les accords qui portent sur les
matières réglées par décret ainsi que les accords qui pourraient alourdir la Communauté
ou la Région ou lier des Belges individuellement, n’ont d’effet qu’après avoir reçu
l’assentiment par décret.
Les accords qui portent sur les matières réglées par la loi ainsi que les accords qui
pourraient alourdir l’Etat fédéral ou lier des Belges individuellement, n’ont d’effet
qu’après avoir reçu l’assentiment par la loi. Cet assentiment les intègre dans le sous-
ordre juridique de la collectivité intéressée.

Dans certains matières, il faut la conclusion d’accords de coopération obligatoire comme


le culte, le transport,…
Les litiges nés de l(interprétation ou de l’exécution des accords obligatoires sont
tranchés par des juridiction ad hoc. Ce sont des juridictions créées par la loi.
Les parties à un accord de coopération facultatif peuvent soit convenir d’adopter le
système de règlement juridictionnel applicable aux accords obligatoires soit élaborer un
système propre.

B. Les autres formes de coopération obligatoire


1. Transmission obligatoire d’informations : les gouvernements régionaux ou
communautaires doivent informer le fédérale de leur intention de conclure les
négociations d’un traité internationale.
2. Avis des gouvernements régionaux ou communautaires : les gouvernements
donnent leur avis respectifs
3. Concertation : une autorité est investie du pouvoir de décision en prenant en
considération l’opinion d’une autre autorité
4. Propositions fédérales de collaboration : Les propositions fédérales de
collaboration pour la recherche scientifique dans les matières de la compétence
régionale ou communautaire peuvent être rejetées par toute région ou
communauté. En ce cas, l’Autorité fédérale peut prendre seule des initiatives,
créer des structures et prévoir des moyens financiers dans ces domaines

!!!!!ATTENTION !!!!!Les procédures et la sanction de leur inobservation

Les conséquences qui s’attachent au défaut de concertation, d’information ou à une


violation de ces formalités, se situent en premier sur le plan politique. L’inobservation
permet au président du gouvernement intéressé de saisir le Comité de concertation. La
décision litigieuse ou son exécution est alors suspendue jusqu’à ce que le Comité
constate, selon la procédure du consensus, que les règles de forme prescrites on été
respectées et cela dans les 120jours. Donc on suspend la décision tant que le problème
n’est pas réglé.
Sur le plan juridictionnel, le Conseil d’Etat et la Cour d’arbitrage assurent le respect de
ces procédures. Ils sont en droit d’annuler les actes législatifs ou administratifs et les
ordonnances qui ont été pris en méconnaissance des règles.
Donc si il y a violation de compétences, alors l’acte législatif peut être annulé.

2. L’association à l’exercice du pouvoir


La Participation au pouvoir fédéral

A. La participation des Communautés à l’adoption des lois fédérales

Seules les communautés française et flamande participent à l’adoption des lois spéciales
par la représentation des groupes linguistiques constitués au sein de la Chambre et du
Sénat
Il y a aussi une participation lors de l’adoption des lois bicamérales ordinaires au sein du
Sénat, par la représentation des sénateurs communautaires.

B. L’association des Régions et des Communautés à l’exercice de certaines compétences


de l’autorité fédérale

1. Elaboration de lois et règlements fédéraux

Les gouvernement régionaux sont associés aux fédérales dans l’élaboration de lois et de
règlements fédéraux.

2. Exercice de compétences internationales de l’Autorité fédérale

Les gouvernements régionaux et communautaires sont associés à l’exercice de


compétences internationales de l’Autorité fédérale dans la procédure de conclusion des
traités mixtes

C. L’avis conforme et l’accord préalable

L’avis conforme et l’accord préalable interdisent à l’Autorité fédérale de prendre des


décisions sur les communes à facilités(Fourons, Comines, leurs limites,…) sans la
participation consentante des collectivités fédérées intéressées.

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