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Melon Alfred. Le roman de l'exil ; entre le témoignage et la sublimation. In: América : Cahiers du CRICCAL, n°7, 1990. L'exil et
le roman hispano-américain actuel. pp. 57-69;
doi : https://doi.org/10.3406/ameri.1990.1014
https://www.persee.fr/doc/ameri_0982-9237_1990_num_7_1_1014
Les problèmes de l'exil ne sont évidemment pas les mêmes selon que le
déracinement qu'il signifie soit le résultat d'une contrainte ou d'un choix. En
particulier depuis la Guerre d'Espagne, puis la guerre froide et la multiplication,
à notre époque, des régimes autoritaires en Amérique latine, les intellectuels et
les artistes le plus souvent ont dû, pour échapper à l'emprisonnement, à la torture
ou à la mort, chercher refuge dans des pays plus accueillants où leur est ménagé
généralement un statut de réfugiés politiques, comme à ceux du reste que
frappent des mesures de bannissement ou d'ostracisme. Mais cette tradition, si
l'on ose dire, de l'exil politique remonte à bien plus loin. Tout le XIXe siècle
latino-américain est jalonné d'épisodes dramatiques où la foule des proscrits fuit
en Europe ou dans d'autres pays du continent américain la persécution politique,
sous les nombreuses dictatures qu'installent le développement du caudillisme,
les désordres politiques ou les guerres intestines d'après l'indépendance. Les
mouvements d'indépendance à Cuba et à Porto-Rico donnent lieu, dans le
dernier quart du siècle passé, à l'émigration massive vers les Etats Unis ou
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l'Europe des séparatistes (ou même des réformistes) que le colonialisme persécutait
(Martf pour Cuba, Betances pour Porto-Rico, par exemple). La poésie du XIXe
siècle développe abondamment les thèmes du déracinement (el destierro ), de
l'adieu à la terre natale(l), de la cruauté du bannissement, de la sépulture en terre
étrangère, etc. Autant dire que la littérature de l'exil ne date pas d'aujourd'hui.
Mais les problèmes de l'exil peuvent naître, hors de tout drame collectif, de
la manifestation continuée d'une tradition de cosmopolitisme qui conduit à
résoudre sous des cieux que l'on estime plus prospères les soifs individuelles
d'évasion, à se construire souvent une notoriété sur des marchés éditoriaux que
l'on espère ou que l'on sait prometteurs. Ainsi, l'installation en France de
Ventura Garcfa Calderôn, de Huidobro, de Cortâzar, de Manuel Scorza ou de
Bryce Echenique, celle pendant un certain temps de Donoso en Espagne ou aux
Etats Unis, ne sont pas liées directement à des causes politiques, mais posent
assurément la question du rapport de l'exil à la littérature.
Les trois ouvrages que réunit, dans une intention en principe non aléatoire, un
programme de concours, appellent naturellement, malgré leurs disparités, leurs
différences de structure et d'écriture, malgré la diversité de statut de leurs
auteurs, une tentative d'analyse conjointe orientée vers une problématique
générale que l'on incline à considérer comme spécifique, que la critique
européenne et latino-américaine tend à présenter aujourd'hui, avec la dissidence,
comme un fait littéraire majeur de notre temps.
Les romans ElJardin de al lado, du Chilien José Donoso (1981), Primavera con
una esquina rota, de l'Uruguayen Mario Benedetti (1982) et Libro de Navios y
borrascas, de l'Argentin Daniel Moyano (1983), publiés à peu d'intervalle, se
réfèrent, du moins comme point de départ, aux événements tragiques que des
dictatures militaires ont imposés aux pays dits du cône sud (Cf les "conosurefios"
de Moyano) à peu près à la même époque, à partir de 1973. La distance
chronologique entre les dates de publication et cette histoire récente est faible.
Par ailleurs, le roman de José Donoso a été écrit et publié alors que perdurait, et
se modifiait du reste, le régime du général Pinochet et que le romancier pouvait
revenir s 'installer au Chili. Celui de Benedetti est publié trois ans avant l'éviction
des militaires. Les événements qui constituent cette actualité proche sont dans
(1 ) Le plus souvent l'adieu à la terre natale se fait de la proue d 'un navire et développe la représentation
symbolique de la mer et le thème de l'obsession du retour. Voir, parmi d'autres exemples, "El bimno del
desterrado"(l 825) du Cubain Heredia ou "Despedida de la Patria" du Colombien José Eusebio Caro (1817-
1853) ou l'adieu "A Buenos Aires" de José Mârmol. Ces différents poèmes, que l'on peut consulter
commodément dans la Antologia de la poesia hispanoamericana de Julio Caillel-Bois, Madrid : Aguilar,
1958, peuvent inspirer des parallèles symboliques avec le roman de D. Moyano ou une réflexion sur
d 'éventuelles filiations.
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Le cas de Julio Méndez est au demeurant celui d'un très grand nombre
d'universitaires réels, parmi lesquels la répression a effectivement frappé avec
un particulier acharnement. Les évolutions à Sitges ou à Madrid d'une diaspora
de Chiliens, d'Argentins et d'Uruguayens assez peu intégrés, discutant de l 'exil,
de leur déracinement, ou à l'inverse, de l'obsession des racines, leurs débats sur
l 'identité culturelle, l 'évocation récurrente de "latinoamericanos en exilio forzado
o « voluntario », de parents "viejos y desplazados", des "artistas e intelectuales
chilenos en el exilio", la nostalgie de "las cosas de alla", etc.(3) L'analyse
sporadique des problèmes des enfants de réfugiés ayant grandi, comme Pato-
Patrick ou Bijou, hors d'un pays qu'ils connaissent moins que leur pays
d'accueil. Tout cela renvoie à des referents explicites.
(2) El jardin de al lado, Barcelone : Seix Barrai, 1988 (2e édition), p. 44. C'est toujours à cette édition
que nous renverrons dans cette étude.
(3) /Wd.,p.51-53.
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(4) Primavera con una esquina rota, Madrid : Alfaguara, 1989 (8e réimpression). Nos références
renverront toujours à cette édition.
(5)
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lieux connus ("El Balneario Soifs", une plage du Rio de la Plata, à une
cinquantaine de kilomètres de Montevideo ; "la colombes", la tribune la plus
populaire du stade "Centenario" qui tire son nom de la victoire de l'Uruguay, en
1924, à Colombes, au championnat olympique de football, etc.) ; il reproduit le
parler populaire uruguayen et truffe son langage de références aux paroles de
tangos, etc.
Ajoutons à cela les allusions au plébiscite de novembre 1980 et à la victoire
du non, par laquelle s'amorce, à la grande joie de la diaspora uruguayenne, le
retour à la démocratie ou bien le témoignage que constituent les chapitres
"Intramuros" concernant l'exil carcéral de Santiago — témoignage de la rupture
du dedans d'avec le pays, de la désagrégation familiale, de la misère sexuelle —
ou les réflexions de D. Rafael ou de Graciela sur la condition d'exilé.
Les sympathies etrengagementdel'auteursontentoutcas partout transparents
et il n'est pas étonnant que de nombreux lecteurs uruguayens aient pu reconnaître
leur propre expérience dans les anecdotes ou les événements évoqués, aussi bien
que dans les représentations de leur identité nationale. Il n'est pas étonnant non
plus dans ces conditions que, entre 1982 et 1989, ce roman ait fait l'objet de neuf
éditions et réimpressions.
Pourtant, il y a fort à parier, sans forcément tomber dans la critique-fiction,
que, des trois romans qui nous intéressent, c'est surtout celui de Benedctti qui
suscitera les réserves habituelles des contempteurs de la littérature dite de
circonstance, au motif qu'on y croira trouver une disposition pamphlétaire ou
sous le prétexte que certains développements, trop tributaires des contingences,
sembleront plus proches de la chronique journalistique que de la création
romanesque.
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"El juego consiste ahora en mover un barco italiano real llamado Cristôforo
Colombo, a punto de zarpar del puerto de Buenos Aires con setecicnios no
deseables abordo, sobrevivientes de un nâufrago cuidadosamente buscado por eso
que 11 aman laHistoria. la aburrida suma de los acontecimientos menudos de lodos
los dîas, entre los que la gente vive y muere casi sin saberlo.>>(7)
Ainsi, les trois romans étudiés, par la somme des referents sur lesquels se
fondent les récits, répondent manifestement aune volonté initiale de témoignage.
Or, tous les trois s'annoncent également d 'emblée sous des angles qui tendent
à gommer ou à atténuer cette intention première. L'extrait de Donoso que nous
citions plus haut(8) indiquait parfaitement ce glissement immédiat du témoignage
à la littérature, le passage dans El Jardin de al lado du statut d'exilé à celui
(6) Libro de navlosy borrascas, Buenos Aires : Editorial Legasa, 1983, p. 57. C'est notre édition de
référence.
(7) Ibid. , p. 1 1 . C'est nous qui soulignons.
(8) Supra , p. 76 et n.2. D'une manière plus générale, sur les rapports des écrivains latino-américains
à l'exil et à la littérature, voir, dans Magazine littéraire, n°221, juillet-août 1985, n° spécial intitulé La
Littérature et texil, p.4 1 -52, "Loin de la grande patrie" par Albert Ben Soussan et les témoignages, "Paroles
d'exil" de Mario Goloboff, Luis Mizon, Ana et Cacho Vâsquez, Juan José Saer, Augusto Roa Bastos,
Guillermo Cabrera Infante, René Depestre.
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(9) On consultera utilement, par exemple, pour une approche sommaire, de Jean Chevalier et Alain
Gheerbrant, le Dictionnaire des symboles Mythes, Rêves, Coutumes, Gestes, Formes, Figures, Couleurs,
Nombres, Paris : Laffont et Ed. Jupiter, 1982 (1ère éd., 1969).
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La symbolique des titres n'est pas, bien entendu, le seul signe d'une
subordination volontaire ou involontaire à la primauté du littéraire sur le littéral.
Dans les trois cas, les auteurs se montrent surtout soucieux de structurer une
diégèse romanesque, non forcément spécifique de l'exil. Benedetti développe
une histoire d'amour classique et banale entre la femme et l'ami d'un prisonnier
et le lecteur n'échappe semble-t-il au mélodrame que parce que le romancier
élude le dénouement. Donoso traite, outre les fantasmes qui transportent Julio
Méndez d'un jardin àl ' autre, de la dégradation d'un couple qui d 'irresponsabilités
en lâchetés, se défait, s'avilit, frise la folie et l'indignité. Cette situation qu 'on ne
saurait imputer seulement à l'exil se complique de l'histoire d'un écrivain
confronté aux puissances éditoriales, au pouvoir expéditif de l'agent littéraire
Nûria Monclûs (dontle correspondant réel est du reste connu)(11) , à l'échec et aux
conséquences de l'amertume qui en découle.
De la même manière Moyano tisse, à partir des fantasmes de Rolando, une
histoire d'amour imaginaire inspirée par un "papelito" portant l'adresse d'une
dénommée Nieves que lui donne le chef cuisinier, un exilé espagnol. Une histoire
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d'amour irréelle comme un conte de fée avec "[una] mujer de papel", prétexte
à "un juego cortezariano con sombrillas" (p. 65). Il reconstitue ludiquement des
souvenirs d'enfance à partir, par exemple du lieu symbolique que constitue la
"lfnea marron fâber".
Daniel Moyano construit son roman sur un fond de culture musicale et de
métaphores obsessionnelles liées à son professionalisme de violoniste : le violon,
les cordes, les gammes, les "correspondances acoustiques", les harmoniques, les
signes de liaison qui servent du reste, à l'occasion, d'illustration au livre, toute
une page où la notation musicale sert àimaginerdes prénoms non conventionnels,
les allusions à des chanteurs ou à des paroles de tangos ou de milongas, le
souvenir de son Gryga, la recherche des sons, les références à des techniques
d'interprétation, le vocabulaire, familier aux musiciens, des tempos ou des
nuances, tout le chapitre "Rasguidos" et mille autre séquences semblables,
occupent une place considérable dans l'écriture même du roman et dans ses
stratégies narratives. Symboliquement, le roman commence sur les images d'un
violon qu'inonderont et que détruiront les pluies de l'automne et se termine sur
celle de cette guitare qui tombe à l'eau et fait mine de rebrousser à son tour le
périple. Ce qui est une manière de mettre en valeur la superposition de cette
histoire d'un exil et de l'histoire personnelle des rapports du narrateur musicien
à son instrument en particulier et à la musique en général. Ce qui inscrit le roman
dans une métaphore de la circularité du temps, du ritornello musical encore. Sur
l'une et l'autre histoire se greffent et prolifèrent autant de récits adventices, de
spectacles interpolés, de développements délirants ou fantasques. Ils ponctuent,
avec la plus grande fantaisie, le transfert d' un ^wi" infernal bxmallâ théoriquement
inconnu mais déjà projeté dans la prévision de l'exil effectif, un rapport aquil
alla qui du reste s'inverse forcément au fil du voyage.
Mais, autour de l'exil, ces histoires sont en définitive tout autre chose que
l'exil.
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l'art européen en particulier, constitue une modalité propre aux trois écrivains.
Silvio Rodriguez, Chico Buarque, D. Viglietti ou Nacha Guevara, ambassadeurs
connus à travers le monde de la culture latino-américaine ou chantres reconnus
du désespoir des exilés, sont certes mentionnés (Benedetti, p. 25). Certes, les
romans font une place parmi leurs personnages à des artistes réfugiés parvenus
à conquérir la notoriété ou espérant y parvenir, par des voies au demeurant
antagoniques et à partir de conceptions opposées du rôle de l'artiste. Mais
Adriazola, Salvatierra ou Contardi sont des personnages, à la rigueur des
archétypes. Proust, Joyce, Marx, George Orwell, Baudelaire, Goya, Cézanne,
Picasso, Magritte, Klimt, Brancusi, Schubert, Vivaldi, Beethoven, Albinoni,
etc., dont les noms jalonnent copieusement, parmi d'autres, l'écriture des trois
romanciers, sont des autorités ou des modèles : des modèles qui ne fondent trop
souvent qu'une culture d'échantillonnaire, de "Trivial poursuite", de livres ou de
disques de vulgarisation ; l'illustration en tout cas, avant même tout contact avec
l'Europe, d'une allégeance de bon aloi à la culture classique.
De même, la surabondance des referents intertextuels, surtout chez Donoso
— il en va d'ailleurs ainsi de toute sa production romanesque — ressortit à une
démarche qui me semble de nature similaire. Les citations, les mots ou
expressions en anglais surtout mais aussi en français, sont censés faire la démonstration
de l'éclectisme culturel du romancier et/ou des personnages qu'il crée. Mais ne
fondent-ils pas au bout du compte une théorie implicite de l'universalité et ne
fonctionnent-t-ils pas comme un rempart contre les risques éventuels, surtout
dans l'exil, d'une chilénité grégaire et ceux d'une spécificité ostentatoire ?
Chez Daniel Moyano l 'introduction de phrases en italien est moins factice, en
ce sens qu'elle se justifie par la place de l'immigration en Argentine et répond
presque toujours à une intention humoristique. De la même manière, l 'utilisation
ludique de la syntaxe accidentée de ce Hongrois dont il dit avoir hérité son violon
("Violino siempre antes conmigo y ahora esta sinmigo", p. 42) entraîne un
irrésistible effet de comique et joue, dans un dessein évidemment humoristique,
des incertitudes linguistiques et des étrangetés du comportement de cet
archétypique citoyen du monde. Ces jeux de l'écriture servent en tout cas à
dédramatiser le témoignage sur l'exil et la répression politique.
Sur un autre plan, la langue du narrateur est semée de toutes les spécificités
linguistiques du parler populaire argentin qui combinées avec les citations
intégrées de nombreux tangos rappellent la vocation d'un retour à l 'oralité d 'une
écriture destinée au récit (il est partout question û'historias et de cantar )(12).
(12) Par exemple : « Para llevar adelante la pequena historia de la sobrina del cocinero preferiria pasarme
aotravoz. como gilacontaseotro. Yvovaelegirla voz de Bidoglio, que me parece mâs adecuada que la mfa
para este asunto », p. 62. C'est moi qui le souligne. Une phrase qui heureusement nous prépare à ce brusque
changement de narrateur que ne marque nul signe typographique.
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Il serait intéressant, pour finir, d'étudier dans le roman de l'exil et des exilés,
la représentation de « l'autre », c'est-à-dire des habitants des pays d'accueil. Mais
force est de reconnaître que les images de la France, de l'Espagne ou de la Suède
relèvent de ces stéréotypes ou de ces lieux communs que l'on peut de toute
manière se transmettre sans bouger de son pays. L'Italie et sa faconde ou ses
spaghetti et ses ragazzi. La France et sa liberté sexuelle et les menaces de
déviance qu'elle peut faire peser sur les jeunes exilés de la seconde génération
(Patrick, Bijou). L'industrieuse Suède. Une culture de « France-culture », des
musées ou de livre de peinture. Une synthèse ramassée peut-être des impressions
du narrateur sur Barcelone, dans El jardin de al lado. Mais les images de Sitges
ou de Madrid sont bien maigres et bien conventionnelles : le Rastro, la calle de
Serrano, un quartier riche jamais à proprement parler décrit, deux ou trois
stations de métro. On trouve plus de détails précis sur Madrid dans la représentati on
théoriquement imaginaire ou dans les jeux de mots des exilés argentins du
Cristôforo Colombo, qui sont censés n'être jamais sortis auparavant de leur pays
et ne connaître de Madrid que ce qu'en disent les chansons ("y esta en una
canciôn de Agusnn Lara", p. 65) ou les stéréotypes littéraires (les balcons fleuris
par exemple)
Mais quelles raisons d'être plus prolixes sur ce témoignage-là que sur les
motifs que les diasporas ont de s'assembler ou sur la relation des situations d 'exil
et des referents politiques qui les engendrent ?
(1 3) On peut rattacher ces développements à l'affirmation de Juan José Saer, dans le dossier La littérature et
l'exil, loc.cit : « Narcissisme et nationalisme, grâce au décentreraient et àla distance sont sérieusement remis
en question. Dans ce sens, nous pouvons considérer l'exil comme un nouvel avatar du principe de réalité »,
p. 47.
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des musiciens : tous ceux qui ont vocation à la sublimation par l'art et à qui toutes
les Nûria Monclûs du monde rappellent les strictes exigences de la police
éditoriale. Peut-on alors à la fois sublimer et témoigner vraiment? Les trois
romans semblent bien vouloir, avant tout, résoudre ce débat par l'affirmative ...et
par l'exemple.
Le lecteur peut bien avoir sur ce débat qui reste ouvert un avis mitigé.
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