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L'ÉVOLUTION DE LA BIODIVERSITÉ
Depuis l'apparition de la vie sur la Terre et depuis leur hypothétique ancêtre commun LUCA (last universal common
ancestor), les êtres vivants se sont diversifiés. La biodiversité, qui se définit à différentes échelles, correspond
notamment à la diversité des espèces, mais aussi à la diversité au sein de celles-ci. Au cours de l'histoire de la Terre,
la biodiversité a explosé à certaines périodes et a chuté lors de crises biologiques, en lien avec des modifications des
milieux de vie. Ainsi, la biodiversité évolue constamment selon divers mécanismes, les innovations se maintenant ou
non dans les populations sous l'effet de la dérive génétique et de la sélection naturelle.
Dans un milieu donné, selon les allèles dont ils sont porteurs, certains individus vont mieux survivre (ils se
nourrissent plus facilement ou échappent aux prédateurs) ou davantage se reproduire (ils attirent davantage les
partenaires). Ces individus engendrent plus de descendants que les autres et transmettent ainsi davantage leurs
allèles aux générations suivantes. La conséquence dans la population est une augmentation de la fréquence des
allèles dont ces individus sont porteurs. C'est la sélection naturelle.
« Une espèce est un ensemble d'êtres vivants partageant des critères anatomiques et physiologiques » Cuvier
(1769-1832). Or deux animaux se ressemblant fortement peuvent ne pas appartenir à la même espèce, car ils ne
répondent pas à la définition biologique de l'espèce.
Définition biologique adoptée par Buffon (1707-1788) : « Une espèce est une communauté d'êtres vivants pouvant
produire des descendants eux-mêmes féconds » (critère d'interfécondité).
Définition écologique : une espèce est une population adaptée à une niche écologique particulière.
Définition génétique : « Deux individus doivent avoir le même nombre de chromosomes et sur chaque
chromosome le même nombre de nucléotides pour appartenir à la même espèce » Dawkins (1941-).
Actuellement, on considère que « les espèces sont des populations d'individus suffisamment isolés génétiquement
des autres populations. »
Dans tous les cas, une espèce n'est définie que durant un certain laps de temps, délimité par son apparition
(spéciation) et son extinction ou son évolution vers une autre espèce.
Les félins lion ( Panthera leo ) et tigre ( Panthera tigris) ne sont pas de la même espèce, car même si, dans un zoo, ils
Les félins lion ( Panthera leo ) et tigre ( Panthera tigris) ne sont pas de la même espèce, car même si, dans un zoo, ils
peuvent avoir des descendants (tigrons, ligres), ces petits ne seront pas viables du fait d'une grande fragilité
immunitaire ou seront stériles.
L'individualisation d'une nouvelle espèce peut prendre une durée variable, de quelques années à des millions, selon
la population de départ, l'espèce considérée, le milieu et les possibilités d'échanges génétiques entre les individus.
Dans l'archipel de Madère, six espèces apparentées aux souris domestiques européennes présentent entre 22 et
30 chromosomes au lieu de 40, suite à la fusion de certains chromosomes. Ces populations non interfécondes
proviennent de l'évolution de souris apportées par les bateaux des découvreurs de cette île au relief escarpé (les
Vikings au ixe siècle, les Portugais au xve siècle).
Dans les sous-sols de Londres, des moustiques Culex pipiens molestus sont génétiquement différenciés selon les
lignes de métro. Ils ont évolué depuis une centaine d'années à partir d'une espèce de surface, avec laquelle ils ne
sont plus interféconds. La profusion de leurs proies (les mammifères, humains comme rongeurs) transitant par ce
moyen de transport, la chaleur des lieux et la présence de flaques d'eau ont accéléré le rythme de reproduction
(plusieurs cycles par an), ce qui a permis une spéciation rapide.
Mécanismes de spéciation
Une population d'individus issus d'une espèce A colonise une île. Au bout d'un certain temps, elle peut devenir une espèce B, dont
certains individus colonisent une autre île et forment une espèce C. Cette dernière colonise les îles alentours, dont celle qui est déjà
occupée par B. Elles ne sont pas interfécondes. Leur possibilité de cohabitation dépend du fait qu'elles occupent ou non la même
niche écologique. Si c'est le cas, les deux espèces entrent en compétition ce qui peut entraîner la disparition de l'une d'elles.
niche écologique. Si c'est le cas, les deux espèces entrent en compétition ce qui peut entraîner la disparition de l'une d'elles.
Savoir analyser, à partir de documents, des exemples de spéciation dans des contextes et selon des mécanismes
variés.
Savoir analyser des informations relatives à la définition des limites d'une espèce vivante et des exemples