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Impact des pesticides sur les organismes

Introduction

La population terrestre est, depuis une cinquantaine d’années, en forte progression. Nourrir toute
l’Humanité devient alors un problème majeur. L’Homme veut être nourri bien, vite et en quantité
suffisante. C’est pour cela qu’à partir des années 1950, les intrants, et notamment les pesticides, entrent
en jeu. Ces produits sont à vrai dire présents depuis bien plus longtemps que cela. En effet, dès
l’Antiquité, les Grecs recommandent l’arsenic As contre les insectes. Durant le Moyen-Age, on utilise les
aconits pour empoisonner les rongeurs car ces plantes sont très toxiques et entraînent une mort
certaine. Au XIXe siècle, la chimie minérale se développe, de nombreux pesticides voient donc le jour. La
bouillie bordelaise, par exemple, fait partie de ces produits, elle est à base de sulfate de cuivre et lutte
contre les champignons porteurs de maladies. Tous ces produits doivent pouvoir lutter contre différents
facteurs entraînant la mort des plantations agricoles. Aujourd’hui, la quasi totalité des produits agricoles
est aspergée au moins une fois de pesticides. Les scientifiques constatent que les pesticides peuvent
avoir des effets néfastes sur le consommateur, l’agriculteur mais aussi l’environnement. Les pesticides
ont donc un impact chimique sur notre corps et sur l’environnement. L’emploi des pesticides est il
indispensable à une forte productivité malgré les dangers qu’ils impliquent? Pour répondre à cette
question, nous verrons ce qu’est un pesticide et son mode de fonctionnement, puis les dangers qu’il
peut entraîner et enfin les solutions possibles en vue d’abandonner l’utilisation de ces produits.

Definition du pesticides

Le mot « pesticide » vient de l'anglais, sur le modèle de nombreux mots se terminant par le suffixe -cide
(latin -cida, du verbe latin caedo, caedes, caedere, caedi, caedum : « tuer »), et sur la base du mot
anglais pest (animal, insecte ou plante nuisible).

Un pesticide est une substance utilisée pour lutter contre des organismes considérés comme nuisibles.
C'est un terme générique qui rassemble les insecticides, les fongicides, les herbicides, les parasiticides.
Ils s'attaquent respectivement aux insectes ravageurs, aux champignons, aux « adventices » et aux vers
parasites.

Ils sont également appelés produits phytosanitaires, produits phytopharmaceutiques,


agropharmaceutiques ou produits de traitement.

Les facteurs influençant la toxicité des pesticides

Ø La dose.

Ø Les modalités de l'exposition.


Ø Le temps pendant lequel la personne est exposée.

Ø Le degré d'absorption.

Ø La nature des effets de la matière active et de ses métabolites.

Ø L'accumulation et la persistance du produit dans l'organisme.

Ø La "sensibilité" personnelle (antécédents, patrimoine génétique, etc.)

Les voies d'exposition aux pesticides

Les pesticides peuvent être absorbés par les voies orales cutanées, et respiratoires, les cas d'intoxication
les plus graves se produisent lorsque le produit est ingérer accidentellement, les enfants sont les plus
souvent victimes de ce type d'intoxication car ils ont tendance à porter les objets et leurs doigts a la
bouche. Mais les adultes qui fument et qui mangent sans s'être lavés les mains, après avoir manipulé les
pesticides, peuvent être également affecté, chez les utilisateurs des pesticides, la voie cutanée constitue
généralement la principale voie d'entrée des pesticides dans l'organisme.

On peut être exposés aux pesticides :

Ø Par la consommation d'eau ou d'aliments contenant des résidus de pesticides.

Ø Par l'inhalation d'un air contaminé, en particulier à proximité (voire à distance, si la circulation
atmosphérique pousse le nuage) d'un épandage aérien où l'exposition peut être très importante.

Ø En manipulant des pesticides pour le traitement des végétaux, au jardin ou à la maison.


Ø Les foetus et les nouveau-nés peuvent être exposés à la plupart des pesticides à travers le placenta ou
par le biais du lait maternel.

Les personnes exposées aux pesticides

Les enfants :

Plusieurs études concluent que les enfants sont plus vulnérables aux pesticides que les adultes, en effet
les enfants sont susceptibles d'être exposer de façons plus importante aux pesticides en raison des
caractéristiques propres de leur physiologie, ce qui fait en sorte que par rapport aux adultes, et
absorbent d'avantages de pesticides par kilogramme de poids corporelle, de plus leur comportement
exploratoire les porte a voir, toucher sentir et parfois même de gouter tout ce qui leur tombe des mains.

Les agriculteurs :

Les agriculteurs utilisent parfois des doses largement supérieures à ce qui était autrefois nécessaire.
Certains produits sont normalement interdits, mais utilisés par dérogation.

La Mutualité Sociale Agricole (MSA) analyse les cas déclarés auprès de la médecine du travail. Un
manipulateur de produits phytosanitaires sur six est incommodé par leur utilisation, dans 2 cas sur 3, il
s'agit de salariés. Les produits en cause sont par ordre d'importance :

Ø Des fongicides (32 % des cas),

Ø Des insecticides (30 %),

Ø Des herbicides (19 % des cas).

13% des agriculteurs recensés dans une banque de données spécialisée indiquent avoir été hospitalisés
après une utilisation de pesticides et 27% d'entre eux ont dû avoir un arrêt de travail.

L'OMS estime à 1 000 000 le nombre d'empoisonnements dans le monde et à 20 000 les décès qui
s'ensuivent. Les paysans des pays en voie de développement sont proportionnellement les plus touchés
(Public Health Impact of Pesticides used in Agriculture - OMS 1989) des produits interdits d'usage dans
les pays industrialisés sont encore vendus dans ces pays. En septembre 2001, environ 500 paysans qui
travaillaient dans des champs de coton, en Inde, sont morts suite à une forte exposition aux pesticides
qu'ils répandaient. Pour se protéger, ils recouvraient seulement leur bouche et leur nez d'un bout de
tissu (AFP du 31 juillet 2002).

Les symptômes les plus fréquents concernent les muqueuses (40 % des cas), les voies digestives (24 %
des cas), et respiratoires (20 % des cas).Dans 60 % des cas, l'utilisateur n'était pas protégé.

Les intoxications les plus graves sont liées aux insecticides (organophosphorés, carbamates), aux
fongicides (dicarboximides) et herbicides (ammoniums quaternaires et amino-phosphates). Il s'agit
souvent de cas d'intoxication aiguë

Une étude canadienne menée auprès de 2000 agriculteurs a révélé une association significative entre le
diagnostic d'asthme et l'utilisation de pesticides.

Mais les pesticides peuvent aussi provoquer une bronchite chronique, un oedème pulmonaire et
participer à une perturbation endocrinienne, à la carcinogenèse.... [53].

1-6-3-Les citoyens :

Les personnes qui habitent à proximité de vergers traités ont un taux de pesticides dans leurs urines très
augmenté après les épandages, alors qu'ils ne sont pas allés sur zone et n'ont pas été en contact avec les
fruits traités. On peut donc en conclure que la contamination s'est effectuée par l'air, via les poumons,
et/ou la peau.

Sachant que les pesticides circulent dans l'atmosphère, quelle que soit notre zone de résidence, il est
impossible de s'y soustraire. Ainsi, par la respiration les pesticides en suspension dans l'air pénètrent
dans les poumons. Même si on ne sait pas encore évaluer la part des pesticides inhalés par chacun, la
présence chronique de faibles doses dans l'atmosphère concerne tous les Terriens.

Les personnes ayant une susceptibilité particulière :

Il apparait que de plus en plus de personnes souffrent d'hypersensibilité aux pesticides en raison d'une
exposition importante ou chronique dans le passé. Si on ne peut pas toujours identifier les causes de leur
problèmes, il n'en demeure pas moins que ces personnes ne peuvent souvent plus tolérer dans leur
environnement la présence de contaminent.

Des personnes hypersensibles risquent d'être fortement empoisonnées dans les milieux ou la présence
des pesticides est importante, et même pour les asthmatiques et les personnes âgées qui sont beaucoup
plis fragiles et sensibles aux pesticides [20].

Les femmes enceintes et leur foetus :

Certains études soulèvent la possibilité qu'il y est un lien entre l'exposition des femmes enceintes, et
parfois de leurs conjoins a certains pesticides d'usage courant et la survenue d'anomalies congénitales
ou l'augmentation de nombre des mort-nés.

Des récentes études ont montrés qu'on peut trouver du 2,4 D dans le sperme d'utilisateur professionnel,
ce qui pourrait augmenter de façon significative l'indice d'avortement spontanés chez leur conjointe.

Principaux pesticides

On peut classer les pesticides selon leur mode d'action : herbicides, insecticides, fongicides...

Ou selon leur composition chimique : carbamates (amides), organochlorés, triazines...

Ils peuvent être dommageables pour la santé et l'environnement à cause de leur toxicité, notamment
chronique en cas de persistance et d'accumulation dans les tissus organiques.

9 substances sont listées comme dangereuses prioritaires selon la DCE 2006, 47 substances sont inscrites
au Plan Interministériel de Réduction des Risques liés aux Pesticides (PIRRP).

On détermine les principales classes suivantes de pesticides : les insecticides, les herbicides, les
fongicides, les rodenticides, les molluscicides et les fumigants [1].

Catégories de pesticide
Les pesticides incluent[9] :

les produits dits phytosanitaires ou phytopharmaceutiques (qui étymologiquement « soignent » les


plantes : ce sont comme des médicaments pour les plantes en culture).

les biocides, c'est-à-dire les pesticides utilisés dans d'autres applications. Ils incluent des produits qui
soignent les animaux ou l'homme (antiparasitaires externes ou internes par exemple). Ils peuvent
désigner des molécules actives seules, ou des formulations associant plusieurs molécules ou des
molécules actives et additifs (surfactants par exemple).

En France, le ministère de l'Agriculture et de la Pêche et le ministère de l'Environnement (de l’Écologie,


de l’Énergie, du Développement Durable et de l'Aménagement du Territoire) ont conjointement produit
un document visant à mieux différentier les phytosanitaires des biocides[10].

Chaque groupe chimique produit des métabolites au sein des organismes vivants ou des résidus en se
dégradant spontanément. Ces résidus ou métabolites sont plus ou moins dégradables et susceptibles
d'être retrouvé comme polluants de l'environnement ou contaminants de la nourriture ou de la boisson.

Les pesticides peuvent être regroupés selon différents axes : par type d'usage, par origine, par type
d'activité, par groupe chimique, par mode d'action, etc.[11],[12].

Catégorie par origine

On distingue les pesticides organiques (contenant du carbone) et inorganiques (sans carbone autre que
sous forme autre que carbonate ou cyanure). Parmi les pesticides organiques, une distinction est faite
entre pesticides de synthèse (molécules n'existant pas dans la nature, développées en laboratoire et
produites en usine), pesticides naturels (d'origine animale, végétale ou microbienne, qui peuvent être
extraits de ces organismes vivants ou produits en usine) et micro-organismes. Les pesticides
inorganiques sont des dérivés d'éléments minéraux (exemple : sulfate de cuivre)[12].

Catégorie par niveaux de risque

Depuis 1975, l'Organisation mondiale de la santé propose une classification des pesticides par niveaux
de risques[13].
Catégorie par usage

Ce regroupement s'intéresse à la cible que le pesticide est destiné à combattre. On recense ainsi :

les algicides, utilisés contre les algues dans les lacs, canaux, piscines, réservoirs d'eau, etc. ;

les acaricides, utilisés contre les acariens ;

les antimicrobiens et les bactéricides, utilisés contre les bactéries ;

les corvicides ou corvifuges, utilisés contre les corbeaux ;

les fongicides pour tuer les champignons ou inhiber leur croissance (exemple, les QoI) ;

les herbicides, désherbants, phytocides ou débroussaillants utilisés pour détruire les adventices («
mauvaises herbes ») ;

les insecticides, utilisés contre insectes et autres arthropodes ;

les molluscicides, qui tuent les limaces et les escargots (ou les éloignent dans le cas de répulsifs) ; dont
les hélicides qui sont spécifiques des escargots ;

les nématicides, utilisés contre les nématodes ;

les ovicides, qui tuent les œufs d'insectes et d'acariens ;

les parasiticides, utilisés contre les parasites ;

les piscicides, utilisés contre les poissons ;

les rodenticides, utilisés contre les rongeurs ;

les taupicides, utilisés contre les taupes[11],[12] ;

les virucides, terme commercial désignant des produits, solutions ou traitements censés « tuer » les
virus ; ce terme est incorrect, puisqu'un virus, ne possédant pas de métabolisme interne, n'est pas
considéré comme vivant au sens strict. Il peut cependant en effet être détruit ou neutralisé ;

les biopesticides, divers types de pesticides dérivés de produits naturels.

Les catégories de produits suivants, sont plus spécifiquement et commercialement désignés comme «
produits phytosanitaires », sont utilisées pour soigner ou prévenir les maladies des végétaux. Ce ne sont
donc pas tous des pesticides au sens strict (régulateurs hormonaux de croissance par exemple) :
les anti-russetings luttent contre la rugosité des pommes ;

les dessicants et les défoliants qui détruisent les feuillages des plantes ;

les répulsifs luttent contre les insectes (moustiques), le gibier et les oiseaux ;

les régulateurs de croissance sont utilisés pour la prévention de la croissance excessive d'une plante
(lutte contre la verse chez le blé), les anti-germinants, les produits favorisant la résistance des plantes, le
bouturage, la mise en fruit ;

les phéromones, substances biochimiques qui attirent les insectes et perturbent leur comportement.

Autres produits :

les fumigants, produisant des gaz ou vapeurs pour traiter bâtiments et sols contre divers bioagresseurs ;

les désinfectants, pour traiter objets et matériel contre les microorganismes pathogènes ;

les agents antifouling, utilisés contre les organismes qui s'attachent aux surfaces immergées, comme la
coque des bateaux.

Les modes d'action et d'utilisation diffèrent selon les produits et les cibles. Les produits dits systémiques
sont destinés à pénétrer à l’intérieur d'un organisme afin de le détruire (herbicide par exemple) ou de le
protéger contre certains bioagresseurs.

Effets sur la santé humaine

L'OMS met en garde contre les dangers directs et indirects liés d'une
part à l'utilisation de pesticides, d'autre part à l'exposition aux
pesticides[64]. En 1990, un rapport de l'OMS identifiait 220 000 décès
dus aux pesticides, dont 91 % par suicide[65]. À l'échelle mondiale, 30
% des suicides ont lieu par empoisonnement aux pesticides,
notamment dans les zones rurales des pays en développement[66].
Selon une revue de littérature de l'université de Lund (Suède) de 2013,
qui s'appuie notamment sur la source précédente, environ 200 000
personnes meurent chaque année d'intoxication aigüe par des
pesticides[67]. En 2004, un rapport de l'Organisation mondiale de la
santé, de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et
l'agriculture et du Programme des Nations unies pour l'environnement
cite un chiffre de 1990 qui estimait la mortalité des agriculteurs à 20
000, dont 99 % dans les pays en développement, alors que pourtant
ceux-ci n'utilisaient que 25 % des pesticides vendus dans le monde[68].
En 2017, un rapport d'experts auprès du Conseil des droits de l'homme
des Nations unies reprend le chiffre de 200 000 décès dus aux
pesticides et plaide pour un nouveau traité global sur l'utilisation des
pesticides, présentés comme non indispensables[69]. Selon les auteurs,
l'utilisation excessive des pesticides contamine les sols et la ressource
en eau et représente une menace pour l'environnement, la santé et la
production agricole elle-même.

Les intoxications aigües

Elles surviennent souvent après un contact direct (agriculteurs,


entourage) et le délai relativement court (quelques heures à quelques
jours) entre l'exposition au produit et l'apparition des troubles permet
le plus souvent de relier les effets à la cause.

Dans certains pays pauvres, au début du xxie siècle, l'empoisonnement


par les pesticide tue maintenant plus que les maladies infectieuses[70].

En France, la Mutualité sociale agricole (MSA) et le laboratoire GRECAN,


d'après de premières études MSA, ont conclu qu'en France environ 100
à 200 intoxications aiguës (irritations cutanées, troubles digestifs, maux
de têtes) par an sont imputées aux pesticides.

Les dérivés organochlorés[71] induisent tout d'abord des troubles


digestifs (vomissement, diarrhée) suivis par des troubles neurologiques
(maux de tête, vertige) accompagnés d'une grande fatigue. À ceux-ci
succèdent des convulsions et parfois une perte de conscience. Si le sujet
est traité à temps, l'évolution vers une guérison sans séquelles survient
généralement. L'intoxication aiguë avec ce type de produit est
relativement rare, à moins d'ingestion volontaire (suicide) ou
accidentelle (absorption par méprise, dérive de nuage, jet de
pulvérisateur…).

Les dérivés organophosphorés ainsi que les carbamates, en inhibant la


cholinestérase, induisent une accumulation d'acétylcholine dans
l'organisme débouchant sur une hyperactivité du système nerveux et à
une crise cholinergique. Les signes cliniques sont des troubles digestifs
avec hypersécrétion salivaire, nausée, vomissement, crampes
abdominales, diarrhée profuse. Il y a de plus des troubles respiratoires
avec hypersécrétion bronchique, toux et essoufflement. Les troubles
cardiaques sont une tachycardie avec hypertension puis hypotension.
Les troubles neuromusculaires se traduisent par des contractions
fréquentes et rapides de tous les muscles, des mouvements
involontaires, des crampes puis une paralysie musculaire générale. La
mort survient rapidement par asphyxie ou arrêt cardiaque. Un antidote
spécifique existe pour cette catégorie de produit : le sulfate d'atropine
qui neutralise rapidement les effets toxiques.
Les rodenticides à base d'anticoagulants agissent en abaissant le taux
de prothrombine dans le sang, nécessaire à la formation du caillot
sanguin, entraînant des hémorragies internes. Ils ne causent
généralement pas — sauf absorption massive à but suicidaire — de
troubles de la coagulation, ni d'hémorragie chez l'adulte mais des
hémorragies graves peuvent survenir chez l'enfant. Les symptômes,
après quelques jours (pour une dose élevée) ou après quelques
semaines (pour des prises répétées) sont : sang dans les urines,
saignement de nez, hémorragie gingivale, sang dans les selles, anémie,
faiblesse. La mort peut survenir dans les 5 à 7 jours qui suivent.

Les intoxications chroniques

Ce risque est débattus pour l'adulte et peu mesurable faute de


symptômes spécifiques[72] et de données sur le degré d'exposition[73]
sauf pour les lymphomes. Chez l'enfant, des cancers (tumeurs
cérébrales, leucémies et néphroblatomes...) sont plus fréquemment
associés à une exposition chronique aux pesticides ou à celle des
parents lors de la grossesse[73]. Les impacts suspectés de l'exposition in
utéro du fœtus sont « infertilité, mort fœtale, prématurité, hypotrophie,
retard de croissance intra-utérin (RCIU), malformations congénitales,
notamment orofaciales »[73], encore à confirmer en raison de possibles
biais[73]. « Les pesticides peuvent interférer avec les hormones
(perturbateur endocrinien), les facteurs de croissance ou les
neurotransmetteurs »[73] et les manifestations neurologiques sont « de
mieux en mieux documentée »[73].

Atteintes dermatologiques : rougeurs, démangeaisons avec possibilité


d'ulcération ou de fissuration, urticaire sont très fréquents, surtout sur
les parties découvertes du corps (bras, visage) ; les roténones causent
des lésions sévères des régions génitales.

Atteintes neurologiques : les organochlorés induisent une fatigabilité


musculaire et une baisse de la sensibilité tactile. Les organophosphorés
entraînent à long terme des céphalées, de l'anxiété, de l'irritabilité, la
dépression et l'insomnie, voire des troubles hallucinatoires. Certains
paralysent (comme les dérivés mercuriels ou arsenicaux).

En 2012, selon une trentaine d’études épidémiologiques, les pesticides


pourraient induire des troubles dépressifs et psychiatriques (sans lien
proportionnellement clair établi avec le taux de suicide plus élevé chez
les agriculteurs que dans la plupart des autres professions)[74].

Troubles du système hématopoïétique : les organochlorés peuvent


diminuer le nombre de globules rouges et blancs, avec risque de
leucémie.

Atteintes du système cardiovasculaire : les organochlorés peuvent


causer des palpitations et perturber le rythme cardiaque.
Atteintes du système respiratoire : elles sont souvent liées aux
phénomène d'irritation engendrés par bon nombre de pesticides,
favorisant des surinfections et les bronchites, rhinites et pharyngites.

Atteintes des fonctions sexuelles : un nématicide (DBCP) a provoqué


chez les employés de l'usine où il est synthétisé un nombre important
de cas d'infertilité. D'autres substances semblent impliquées dans la
délétion croissante de la spermatogenèse, soit directement comme
reprotoxiques soit à faible doses ou via des cocktails de produits comme
perturbateur endocrinien. Dans ce cas, l'embryon peut être touché,
même par une exposition à de faibles doses (anomalies génitales, et
peut-être risque augmenté de certains cancers et de délétion de la
spermatogenèse chez le futur adulte).

Risques fœtaux : des pesticides franchissent la barrière placentaire et


ont une action tératogène sur l'embryon. C'est le cas du DDT, du
malathion, des phtalimides (fongicide proche de la thalidomide). Il peut
survenir des accouchements prématurés ou des avortements, ainsi que
des malformations de l'appareil génital du garçon. Il est conseillé à la
femme enceinte d'éviter tout contact avec des pesticides entre le 23e et
le 40e jour de la grossesse, mais certains produits ont une longue durée
de demi-vie dans l'organisme (lindane, DDT par exemple).
Craintes de perturbations hormonales : Certains pesticides se
comportent comme des « leurres hormonaux ». Chez 100 % des 308
femmes enceintes espagnoles, ayant ensuite donné naissance à des
enfants jugés en bonne santé entre 2000 et 2002, on a trouvé au moins
un type de pesticide dans le placenta (qui en contenait en moyenne 8,
et jusqu’à 15, parmi 17 pesticides recherchés, organochlorés, car étant
aussi des perturbateurs endocriniens). Les pesticides les plus fréquents
étaient dans cette étude le 1,1-dichloro-2,2 bis (p-chlorophényl)-
éthylène (DDE) à 92,7 %, le lindane à 74,8 % et l’endosulfan-diol à 62,1
%[75] (le lindane est interdit, mais très persistant).

Maladies neurodégénératives : une étude publiée en 2006 et


d'autres[73] ont conclu à une augmentation probable des risques de
maladie de Parkinson à la suite de l'exposition chronique à certains
pesticides, notamment…[76]. L'exposition aux pesticides augmenterait
le risque de maladie de Parkinson de près de 70 % : 5 % des personnes
exposées aux pesticides risqueraient de développer la maladie contre 3
% pour la population générale[77]. Cette maladie est d’ailleurs plus
fréquente en milieu rural qu’en milieu urbain. On ne dispose malgré
tout d’aucune étude épidémiologique incriminant un produit particulier
dans la maladie de Parkinson[78].

En France, cette maladie ne figure cependant dans aucun tableau de


Maladie Professionnelle mais un cas récent pourrait faire
jurisprudence[79]. En 2012, le ministre de l'Agriculture a officialisé la
reconnaissance du lien entre cette maladie neurodégénératrice
(Parkinson) et les pesticides chez les agriculteurs[80].
Cancers : Le GRECAN a mis en évidence un plus faible nombre de
cancers chez les agriculteurs que dans la population générale, mais avec
une occurrence plus élevée de certains cancers (prostate, testicules,
cerveau (gliomes)…). L'étude AGRICAN commencée en 2005 est en
cours jusqu'en 2020 : elle concerne le suivi de 180 000 personnes
affiliées à la Mutualité sociale agricole (MSA)[81]. Il existe dans le
monde une trentaine d'études qui montrent toutes une élévation du
risque de tumeurs cérébrales. Selon l'INSERM, il semble exister une
relation entre cancer du testicule et exposition aux pesticides[82].

L'étude d'Isabelle Baldi : Une étude a conclu mi-2007 que le risque de


tumeur cérébrale est plus que doublé chez les agriculteurs très exposés
aux pesticides (tous types de tumeurs confondues, le risque de gli

l'exposition professionnelle aux pesticides et l'acquisition d'une


anomalie chromosomique connue pour être l'une des étapes initiales
de certains cancers.

Une étude de l'Observatoire Régional de Santé de Poitou Charente


(septembre 2011) a montré une « surmortalité significative » des
adultes par lymphomes (19 %) dans certains territoires agricoles. Un
rapport[86] du Réseau national de vigilance et de prévention des
pathologies professionnelles (rnv3p) a confirmé un risque accru de
tumeurs chez les personnes travaillant dans les secteurs Agriculture,
pêche, sylviculture et aquaculture. L'exposition aux pesticides
correspondrait à 45 cas sur 578 signalés.
En 2007, dans une méta-analyse incluant 83 études, 73 d'entre elles ont
montré une association positive entre exposition aux pesticides et
cancer[87].

Le 28 juillet 2014, l'Institut national du cancer publie la version


actualisée d'une fiche repère portant sur un état des lieux des
connaissances sur les pesticides et les risques de cancers[88].

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