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Collection Technique ..........................................................................

Cahier technique n° 18

Analyse des réseaux triphasés


en régime perturbé à l’aide des
composantes symétriques

B. de Metz-Noblat
Les Cahiers Techniques constituent une collection d’une centaine de titres
édités à l’intention des ingénieurs et techniciens qui recherchent une
information plus approfondie, complémentaire à celle des guides, catalogues
et notices techniques.
Les Cahiers Techniques apportent des connaissances sur les nouvelles
techniques et technologies électrotechniques et électroniques. Ils permettent
également de mieux comprendre les phénomènes rencontrés dans les
installations, les systèmes et les équipements.
Chaque Cahier Technique traite en profondeur un thème précis dans les
domaines des réseaux électriques, protections, contrôle-commande et des
automatismes industriels.
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« Extrait du Cahier Technique Schneider Electric n° (à préciser) ».
n° 18
Analyse des réseaux triphasés
en régime perturbé à l’aide des
composantes symétriques

Benoît de METZ-NOBLAT

Ingénieur ESE, il a travaillé dans le Groupe Saint-Gobain puis est


entré chez Merlin Gerin en 1986. Il a la responsabilité du Service
Electrotechnique et Réseaux, dans lequel sont étudiés les
phénomènes électriques concernant le fonctionnement des réseaux
et leur interaction avec les matériels et équipements.

CT 18(e) édition décembre 2002


Cahier Technique Schneider Electric n° 18 / p.2
Analyse des réseaux triphasés
en régime perturbé à l’aide des
composantes symétriques

Le dimensionnement d’une installation et des matériels à mettre en œuvre,


le réglage des protections, comme l’analyse de phénomènes électriques,
nécessitent souvent des calculs de courants et de tensions dans des
réseaux.

Le développement de ce Cahier Technique a pour but de présenter ou


rappeler une méthode simple de calcul - à l’aide des composantes
symétriques - de tous ces paramètres dans des réseaux triphasés en
régime perturbé.

Sommaire
1 Présentation p. 4
2 Rappel mathématique sur les vecteurs 2.1 Représentation vectorielle d’un phénomène physique p. 5
2.2 Définition de base p. 5
2.3 Représentation vectorielle p. 6
2.4 Composantes symétriques p. 7
2.5 Décomposition d’un système triphasé en ses composantes p. 8
symétriques
2.6 Calcul mathématique des composantes symétriques p. 9
2.7 Conclusion : application à l’électrotechnique p. 10
3 Applications élémentaires 3.1 Méthode de calcul des régimes déséquilibrés p. 11
3.2 Défaut phase – terre (dit défaut homopolaire) p. 12
3.3 Défaut biphasé p. 14
3.4 Défaut triphasé p. 15
3.5 Réseau à charge déséquilibrée p. 16
3.6 lmpédances associées aux composantes symétriques p. 17
3.7 Formulaire récapitulatif p. 18
4 Exemples chiffrés 4.1 Exemple 1 p. 19
4.2 Exemple 2 p. 20
4.3 Exemple 3 p. 24
4.4 Exemple 4 p. 25
Annexe p. 27

Cahier Technique Schneider Electric n° 18 / p.3


1 Présentation

En fonctionnement normal équilibré symétrique, La méthode générale faisant appel aux lois
l’étude des réseaux triphasés peut se ramener à d’Ohm et de Kirchhoff est possible mais
l’étude d’un réseau monophasé équivalent de complexe et lourde.
tensions égales aux tensions simples du réseau, La méthode, dite des composantes symétriques,
de courants égaux à ceux du réseau et décrite dans ce document simplifie les calculs et
d’impédances égales à celles du réseau permet une résolution beaucoup plus facile en
appelées impédances cycliques. se ramenant à la superposition de trois réseaux
Dès qu’apparaît une dissymétrie significative monophasés indépendants. Après un rappel de
dans la configuration du réseau, la simplification notions vectorielles, cette méthode est
n’est plus possible, car on ne peut établir les développée à partir d’applications élémentaires
relations dans les différents conducteurs à l’aide sur différents types de court-circuit, suivis
d’une impédance cyclique par élément de réseau. d’exemples chiffrés de cas réels.

Cahier Technique Schneider Electric n° 18 / p.4


2 Rappel mathématique sur les vecteurs

2.1 Représentation vectorielle d’un phénomène physique


Un phénomène physique vibratoire est La valeur algébrique de sa projection est, à
sinusoïdal quand l’élongation d’un point vibrant l’instant t : x = a cos(ωt + ϕ). Ainsi :
est une fonction sinusoïdale du temps : v le mouvement de la projection de l’extrémité
x = a cos(ωt + ϕ). du vecteur tournant sur l’axe Ox est un
L’application à l’électrotechnique, dans laquelle mouvement sinusoïdal d’amplitude a égale au
tensions et courants sont des phénomènes module de ce vecteur,
sinusoïdaux, est bien connue. v la pulsation ω du mouvement sinusoïdal est
c Considérons un vecteur OM de module a, égale à la vitesse angulaire du vecteur tournant,
tournant dans le plan (Ox, Oy) autour de son v la phase initiale ϕ est égale à l’angle que fait le
origine O avec une vitesse angulaire constante vecteur tournant avec l’axe Ox à l’instant initial
ω (cf. fig. 1 ). t = 0.
Si à l’instant initial t = 0, l’angle (Ox, OM) a la c Réciproquement on peut faire correspondre un
valeur ϕ, à l’instant t il aura la valeur (ωt + ϕ). vecteur tournant à toute fonction sinusoïdale
Projetons le vecteur courant OM sur l’axe Ox . x = a cos(ωt + ϕ).
Par convention on représente la fonction x par le
vecteur OM dans la position qu’il occupe à
l’instant initial t = 0 ; le module du vecteur
représente l’amplitude a de la fonction sinusoïdale
et l’angle (Ox, OM) représente sa phase initiale.
c Donc l’étude d’un phénomène physique
sinusoïdal peut se ramener à l’étude du vecteur
qui lui correspond. Ceci est intéressant car la
manipulation mathématique sur les vecteurs est
assez aisée.
Cela s’applique en particulier au domaine des
phénomènes électriques triphasés dans lesquels
Fig. 1 tensions et courants sont représentés par des
vecteurs tournants.

2.2 Définition de base


c soit un phénomène électrique vibratoire
sinusoïdal représenté par un vecteur tournant V
(cf. fig. 2 ).
On se donne a priori dans le plan :
c Un axe de référence Ox de vecteur unitaire x :
x = 1.
c Un sens de rotation conventionnellement défini Fig. 2
comme positif dans le sens anti-horaire + .
c Le vecteur V dont on ramène l’origine en O est
essentiellement caractérisé par : On l’exprime très fréquemment en tours par
v une amplitude V : à un instant donné, la secondes, il s’agit alors de la fréquence du
longueur du vecteur est égale numériquement phénomène donnée en Hz (1 Hz = 2π rd/s).
au module de la grandeur du phénomène, c Un système triphasé est un ensemble de 3
v une phase ϕ : c’est à un instant donné, l’angle vecteurs V1, V2 , V3 , de même origine, de même
(Ox, V) , que fait V avec l’axe de référence Ox , pulsation et ayant chacun une amplitude
compte tenu du sens de rotation adopté, constante.
v une pulsation : c’est la vitesse constante de c Un système électrique est linéaire quand il y a
rotation du vecteur en radians par seconde. proportionnalité des relations de causes à effets.

Cahier Technique Schneider Electric n° 18 / p.5


2.3 Représentation vectorielle
Le vecteur V est représenté classiquement dans
un système d’axes de coordonnées
rectangulaires (cf. fig.3 ).
V = OM = OX + OY = OX x + OY y
c Opérateur « j »
Pour faciliter les opérations sur les vecteurs,
V peut être représenté de façon équivalente par
un nombre complexe en utilisant l’opérateur « j ».
« j » est un opérateur vectoriel qui consiste à
faire tourner de + π/2 le vecteur auquel
l’opération est appliquée, donc j x = y .
On voit alors que :
π
j2 = -1 (rotation de 2 = π)
2
Fig. 3
π 3π
j3 = -1 (rotation de 3 = )
2 2
π
j = +1 (rotation de 4
4
= 2 π)
2
d’où : V = OX x + OY j x = x OX + j OY( )
c Opérateur « a »
« a » est un opérateur vectoriel qui consiste à
faire tourner de + 2π/3 le vecteur auquel
l’opération est appliquée (cf. fig. 4 ).
On voit alors que :
v a2 fait tourner un vecteur de :
2π 4π 2π
2 = (équivalent à - )
3 3 3
v a3 fait tourner un vecteur de :

3 = 2π (équivalent à 0)
3 Fig. 4
3
a = - 0,5 + j
2 Cette dernière relation se vérifie graphiquement
3 en constatant sur la figure que la somme des
a = - 0,5 - j
2
2 vecteurs représentés est nulle :
V + aV + a 2 V = 0
d’où
d’où V (1 + a + a2) = 0
a0 = a3 = a6… = 1
donc 1 + a + a2 = 0
a = a4 = a7… a2 = a-2 = a-5…
a - a2 = je et 1 + a + a2 =0

Cahier Technique Schneider Electric n° 18 / p.6


2.4 Composantes symétriques
Soit un ensemble de trois vecteurs triphasés v sont disposés de telle façon qu’un observateur
sinusoïdaux tournant à la même vitesse. au repos voit défiler les vecteurs dans l’ordre
Ils sont donc fixes les uns par rapport aux V1, V3 , V2 ;
autres.
V1
Il existe trois dispositions particulières
présentant une symétrie des vecteurs entre V2 = a V1
eux et pour cela qualifiées de « composantes V3 = a 2 V1 = a V2
symétriques » :
c le « système direct » encore appelé par c le « système homopolaire » encore appelé par
les anglo-saxons « séquence positive » les anglo-saxons « séquence nulle » (cf. fig. 7 ),
(cf. fig. 5 ), dans lequel V1, V2 , V3 dans lequel V1, V2 , V3
v ont même amplitude, v ont même amplitude,
v sont décalés de 120°, v sont en phase et donc colinéaires, ainsi un
observateur au repos peut les voir passer en
v sont disposés de telle façon qu’un observateur
même temps.
au repos voit défiler les vecteurs dans l’ordre
V1, V2 , V3 ;
V1
V2 = a 2 V1 = a V3
V3 = a V1
c le « système inverse » encore appelé par les
anglo-saxons « séquence négative » (cf. fig. 6 ),
dans lequel V1, V2 , V3
v ont même amplitude,
v sont décalés de 120°,

Fig. 6

Fig. 5 Fig. 7

Cahier Technique Schneider Electric n° 18 / p.7


2.5 Décomposition d’un système triphasé en ses composantes symétriques
Soit un système triphasé quelconque formé de suivantes :
trois vecteurs V1, V2 , V3 (cf. définitions de base) ; V1 = Vd + Vi + Vo
on montre que ce système est la somme de
3 systèmes triphasés équilibrés : direct, inverse V2 = a 2 Vd + a Vi + Vo
et homopolaire.
V3 = a Vd + a 2 Vi + Vo
c système direct : Vd1 , Vd2 , Vd3
c système inverse : Vi1 , Vi2 , Vi3 On peut calculer les composantes symétriques :
c système homopolaire : Vo1 , Vo2 , Vo3
On aura :
Vd =
1
3
(
V1 + a V2 + a 2 V3 )
V1 = Vd1 + Vi1 + Vo1 1
(
Vi = V1 + a 2 V2 + a V3
3
)
V2 = Vd2 + Vi2 + Vo2
V3 = Vd3 + Vi3 + Vo3
1
(
Vo = V1 + V2 + V3
3
)
Si on choisit les vecteurs indicés 1 comme Leur construction géométrique est aisée en
vecteurs d’origine, et que l’on fait intervenir tenant compte de la signification de l’opérateur
l’opérateur « a » on trouve les équations « a » (rotation de 2π/3) (cf. fig. 8 ).

Système donné
Vd =
1
3
(V1 + a V2 + a 2 V3 )

Vi =
1
(V1 + a 2 V2 + a V3 ) Vo =
1
3
(V1 + V2 + V3 )
3

Fig. 8 : construction géométrique des composantes symétriques avec l’opérateur « a ».

Cahier Technique Schneider Electric n° 18 / p.8


De façon plus pratique on peut construire les équilatéraux BDC et BCE, et avec O’
composantes symétriques directement sur la le barycentre du triangle ABC ; un simple
figure sans avoir à faire des reports de vecteurs calcul (§ suivant) montre que :
(cf. fig. 9 ).
En effet, soient les points D et E tels que BDCE EA DA
Vd = Vi = Vo = OO'
soit un losange composé de deux triangles 3 3

Système donné

Fig. 9 : construction géométrique des composantes symétriques sur le système triphasé.

2.6 Calcul mathématique des composantes symétriques


Soit les points D et E tels que (BDCE) soit un DA = OA + a 2 OB + a OC
losange composé de deux triangles équilatéraux
(BDC) et (BCE). = V1 + a 2 V2 + a V3 = 3Vi
EA = EB + BA , or EB = a 2 BC d'où DA
Vi =
EA = a BC + BA
2 3

= a 2 BO + a 2 OC + BO + OA Soit O’ le barycentre du triangle ABC, alors

( )
= OA + OB -a 2 -1 + a 2 OC
O' A + O' B + O' C = 0
V1 + V2 + V3 = 3Vo
= OA + a OB + a 2 OC
= OA + OB + OC
= V1 + aV2 + a 2 V3 = 3Vd
= OO' + O' A + OO' + O' B + OO' + O' C
EA
Vd = = 3 OO' + O' A + O' B + O' C
3
= 3 OO'
DA = DB + BA , or DB = a BC d'où
Vo = OO'
DA = a BC + BA
= a BO + a OC + BO + OA
= OA + OB(-a -1) + a OC

Cahier Technique Schneider Electric n° 18 / p.9


2.7 Conclusion : application à l’électrotechnique
L’intérêt de la méthode exposée au paragraphe des phénomènes : les impédances symétriques
précédent est immédiat en électricité dans le cas des matériels électriques peuvent se mesurer
de réseaux triphasés linéaires et à fréquence (cf. chapitre 3) ainsi que les composantes
unique. symétriques d’un système de tensions ou
En effet, les systèmes triphasés appliqués aux courants (cf. chapitre 4, exemple n° 4).
réseaux électriques peuvent être déséquilibrés
Remarques
par des dissymétries de charges ou de défauts.
Aussi, la simplicité offerte par des calculs se c dans la suite du texte, les vecteurs tension et
ramenant à la superposition de trois systèmes courant seront notés, par simplification, sans
indépendants, qui se traitent séparément en les flèche.
ramenant chacun au cas simple monophasé, est c les composantes symétriques des tensions et
évidente. courants choisies pour représenter simplement
Notons que ces manipulations mathématiques le système sont celles de la phase 1 :
correspondent bien en fait à une réalité physique Vi = Vd + Vi + Vo

Cahier Technique Schneider Electric n° 18 / p.10


3 Applications élémentaires

3.1 Méthode de calcul des régimes déséquilibrés


Principe de superposition
Nous allons examiner le comportement d’un
réseau triphasé linéaire et symétrique, c’est-à-
dire composé d’impédances constantes et
identiques pour les 3 phases (c’est le cas en
pratique) ne comportant que des forces
électromotrices équilibrées mais dont les
courants et tensions peuvent se trouver
déséquilibrés du fait de la connexion à une zone
dissymétrique D.
Les forces électromotrices (f.e.m.) constituent
par nature des systèmes directs, les f.e.m. des
systèmes inverses et homopolaires étant nulles.
Le fonctionnement du réseau est interprété en
considérant la superposition de trois régimes Fig. 10
correspondant chacun à l’un des systèmes
direct, inverse et homopolaire.
Méthode de résolution pratique
En effet dans ce réseau linéaire et symétrique,
les courants de chaque système sont liés La méthode résumée ci-dessous sera
uniquement aux tensions du même système, et développée en détail sur l’exemple du
réciproquement, par l’intermédiaire des paragraphe suivant (défaut monophasé terre).
impédances du système considéré. Notons que c Le réseau est divisé en 2 zones :
ces impédances Zd, Zi, Zo sont fonction des v une zone dissymétrique D (réseau
impédances réelles, notamment des inductances déséquilibré),
mutuelles. v une zone symétrique S (réseau équilibré).
Pour un réseau comportant une seule f.e.m., les c On écrit les équations liant courants et
composantes symétriques de tension et de tensions :
courant étant respectivement, à l’endroit D de la
v dans la zone D (composantes réelles),
dissymétrie Vd, Vi, Vo, Id, Ii, Io, les relations
définissant les 3 régimes sont : v dans la zone S (composantes symétriques),
v continuité à la frontière D-S,
E = Vd + Zd × Id
v fonctionnement dans la zone S.
0 = Vi + Zi × Ii
c La résolution mathématique des équations
0 = Vo + Zo × Io permet de calculer les valeurs des composantes
schématisées par la figure 10 . symétriques et des composantes réelles des
Pour les réseaux comportant plusieurs sources, courants et tensions des zones D et S.
ces équations restent valables à condition de Il est à noter que les schémas représentatifs des
considérer E et Zd, Zi, Zo, respectivement systèmes symétriques offrent la possibilité de
comme la f.e.m. et comme les impédances calculer directement les valeurs des
internes du générateur équivalent de Thévenin. composantes symétriques.

Cahier Technique Schneider Electric n° 18 / p.11


3.2 Défaut phase-terre (dit défaut homopolaire)
Le circuit est supposé non chargé.

Ecriture des équations


c Isolement de la zone dissymétrique (cf. fig. 11 )
c Equations des composantes réelles dans (D)
I 2 = I 3 = 0
V = Z × I
 1 1
Ces équations décrivent le cas examiné. Ce sont
les seules qui soient propres à ce cas de figure.
c Equations des composantes symétriques
dans (S)
I1 = I d + I i + I o

I 2 = a I d + a I i + I o
2

I 3 = a I d + a 2 I i + I o

V1 = Vd + Vi + Vo
V2 = a 2Vd + aVi + Vo

V1 = aVd + a 2Vi + Vo
Fig. 11
Ces équations lient respectivement les courants
réels et les tensions réelles à leurs composantes
symétriques. On les retrouvera à l’identique dans Résolution des équations
tous les calculs de régimes déséquilibrés. Elles
résultent des définitions précédentes (cf. chap. 2). c Valeurs des composantes symétriques des
courants et des tensions
c Continuité à la frontière D-S
E + 0 + 0 = Vd + Vi + Vo + Zd × Id + Zi × Ii + Zo × Io
En combinant entre elles les équations des
= 3Z × Io + (Zd + Zi + Zo) Io
composantes réelles dans (D) et les équations
des composantes symétriques dans (S) on soit :
obtient : E
I o = I d = Ii =
a I d + a I i + I o = 0
2 Zd + Zi + Zo + 3Z

a I d + a I i + I o = 0
2

Vd + Vi + Vo = Z × I Vd = E - Zd × I d = E - Zd
E
 1
Zd + Zi + Zo + 3Z
 I1 Zi + Zo + 3Z

⇒ I d = I i = I o = 3 Vd = E
Zd + Zi + Zo + 3Z
Vd + Vi + Vo = 3Z × I o
c Equations de fonctionnement de S Vi = -Zi × I i
E = Vd + Zd × I d E
 Vi = -Zi
0 = Vi + Zi × I i Zd + Zi + Zo + 3Z
0 = Vo + Zo × I o
Ces trois équations se retrouveront Vo = -Zo × I o
systématiquement dans tous les calculs de
E
régimes déséquilibrés ne comportant qu’une Vo = -Zo
seule source de tension. Zd + Zi + Zo + 3Z

Cahier Technique Schneider Electric n° 18 / p.12


c Schéma du réseau selon les composantes
symétriques (cf. fig. 12 )
c Valeurs des tensions et des courants réels
I1 = Id + Ii + Io
3E
I1 =
Zd + Zi + Zo + 3Z

I2 = 0

I3 = 0

V1 = Z x I1
E
V1 = 3Z
Zd + Zi + Zo + 3Z
Fig. 12
V2 = a Vd + aVi + Vo
2

Zi + Zo + 3Z Zi Zo
= a 2E - aE -E
Zd + Zi + Zo + 3Z Zd + Zi + Zo + 3Z Zd + Zi + Zo + 3Z
Zi (a 2 - a) + Zo (a 2 - 1) + 3a 2Z
=E
Zd + Zi + Zo + 3Z

 Zd + a 2Zi + aZo 
V2 = a 2E 1- 
 Zd + Zi + Zo + 3Z 

V3 = aVd + a 2Vi + Vo
Zi + Zo + 3Z Zi Zo
= aE - a 2E -E
Zd + Zi + Zo + 3Z Zd + Zi + Zo + 3Z Zd + Zi + Zo + 3Z
Zi (a - a 2 ) + Zo (a -1) + 3aZ
=E
Zd + Zi + Zo + 3Z

 Zd + aZi+ a 2Zo 
V3 = aE 1- 
 Zd + Zi + Zo + 3Z 

Nota :
Zd + aZi+ a 2Zo
Le terme 1- est appelé facteur de « défaut à la terre », sa valeur varie entre 1 et 1,8.
Zd + Zi + Zo + 3Z

Cas particuliers
c Défaut franc
3E
Soit Z = 0, le courant de défaut phase-terre prend la valeur : I1 =
Zd + Zi + Zo
c Défaut de terre impédant
E
Soit 3Z >> Zd + Zi + Zo, le courant de défaut phase-terre est défini par l’impédance de défaut : I1 =
Z

Cahier Technique Schneider Electric n° 18 / p.13


3.3 Défaut biphasé terre (cf. fig. 13 )
Ecriture des équations
c Dans la zone (D)
I1 = 0
V = V = Z (I + I )
 2 3 2 3
c Dans la zone (S)
I1 = I d + I i + I o

I 2 = a I d + a I i + I o
2

I 3 = a I d + a 2 I i + I o

V1 = Vd + Vi + Vo
V2 = a 2Vd + aVi + Vo

V3 = aVd + a 2Vi + Vo

c Continuité à la frontière (D) - (S)


I d + I i + I o = 0

Vd = Vi
Vo = Vd + 3Z × I o Fig. 13
c Fonctionnement de (S)
E = Vd + Zd × I d I1 = 0

0 = Vi + Zi × I i
0 = Vo + Zo × I o Zo + 3Z - aZi
I2 = -j 3 E
Zd × Zi + (Zd + Zi)(Zo + 3Z)
Résolution des équations
E Zo + 3Z - a 2Zi
Id = I3 = j 3 E
Zi (Zo + 3Z) Zd × Zi + (Zd + Zi)(Zo + 3Z)
Zd +
Zi + Zo + 3Z
3Zi (Zo + 2Z)
V1 = E
Zi + Zo + 3Z Zd × Zi + (Zd + Zi)(Zo + 3Z)
Id = E
Zd × Zi + (Zo + 3Z)(Zd + Zi)
- 3Z × Zi
V2 = V3 = E
Zd × Zi + (Zd + Zi)(Zo + 3Z)
-E Zo + 3Z
Ii = ×
Zi (Zo + 3Z) Zi + Zo + 3Z c Schéma du réseau selon les composantes
Zd +
Zi + Zo + 3Z symétriques (cf. fig. 14 )
-E (Zo + 3Z)
Ii =
Zd × Zi + (Zd + Zi)(Zo + 3Z)

-E Zi
Io = ×
Zi (Zo + 3Z) Zi + Zo + 3Z
Zd +
Zi + Zo + 3Z
-E × Zi
Io =
Zd × Zi + (Zd + Zi)(Zo + 3Z)

E Zi (Zo + 3Z)
Vd = Vi = ×
Zi (Zo + 3Z) Zi + Zo + 3Z
Zd +
Zi + Zo + 3Z

E Zo x Zi
Vo = ×
Zi (Zo + 3Z) Zi + Zo + 3Z
Zd + Fig. 14
Zi + Zo + 3Z

Cahier Technique Schneider Electric n° 18 / p.14


Cas particuliers c Défaut biphasé
c Défaut franc Soit Z = ∞, le courant de défaut phase vaut
Soit Z = 0, le courant de défaut phase-terre alors :
3E × Zi (a 2 - a) 3
prend la valeur : I 2 + I 3 = - I2 = - I3 = E = -jE
Zd × Zi + Zi × Zo + Zd × Zo Zd + Zi Zd + Zi

3.4 Défaut triphasé (cf. fig. 15 )


Ecriture des équations
c Dans la zone (D)
V1 = V2 = V3 = Z (I1+ I 2 + I 3 )
c Dans la zone (S)
I1 = I d + I i + I o

I 2 = a I d + a I i + I o
2

I 3 = a I d + a 2 I i + I o

V1 = Vd + Vi + Vo
V2 = a 2Vd + aVi + Vo

V3 = aVd + a Vi + Vo
2

c Continuité à la frontière (D) - (S)


 Vo
I1+ I 2 + I 3 = 3 I o = Z

Vd = Vi = 0
 Fig. 15
V1 = V2 = V3 = Vo


c Fonctionnement de (S)
E = Vd + Zd × I d

0 = Vi + Zi × I i
0 = Vo + Zo × I o

Résolution des équations

E
Id = et I i = I o = 0
Zd
Vd = Vi = Vo = 0
E
I1 =
Zd
E
I2 = a2 Fig. 16
Zd
E
I3 = a
Zd
V1 = V2 = V3 = 0

Les résultats sont indépendants des valeurs Z,


Zi et Zo.
c Schéma du réseau selon les composantes
symétriques (cf. fig. 16 ).

Cahier Technique Schneider Electric n° 18 / p.15


3.5 Réseau à charge déséquilibrée (cf. fig. 17 )
Ecriture des équations
c Dans la zone (D)
I 1 = 0

V3 - V2 = I 3 Zc = − I 2 Zc
c Dans la zone (S)
I1 = I d + I i + I o

I 2 = a I d + a I i + I o
2

I 3 = a I d + a 2 I i + I o

V1 = Vd + Vi + Vo
V2 = a 2Vd + aVi + Vo

V3 = aVd + a Vi + Vo
2

c Continuité à la frontière (D) - (S) Fig. 17


I o = 0

I d = − I i c Schéma du réseau selon les composantes
Vd − Vi = Zc × I d symétriques (cf. fig. 18 ).
c Fonctionnement de (S)
E = Vd + Zd × I d

0 = Vi + Zi × I i
0 = Vo + Zo × I o

Résolution des équations


E
Id =
Zd + Zi + Zc
E
Ii = -
Zd + Zi + Zc
Io = 0
E (Zi + Zc)
Vd =
Zd + Zi + Zc
E × Zi Fig. 18
Vi =
Zd + Zi + Zc
Vo = 0 Cas particuliers
I1 = 0 c Charge de puissance faible
Soit : Zc → ∞ d’où I1 et I3 → 0
E 3 et V1, V2, V3 tendent vers les valeurs du réseau
I2 = -j
Zd + Zi + Zc symétrique, c’est-à-dire vers E, a2E, aE.

E 3 c Court-circuit biphasé isolé


I3 = j
Zd + Zi + Zc Soit : Zc = 0.
E (2 Zi + Zc) Le courant de défaut égale alors
V1 =
Zd + Zi + Zc E 3
I3 = - I3 = j
Zd + Zi
E (a 2Zc - Zi)
V2 =
Zd + Zi + Zc
E (a Zc - Zi)
V3 =
Zd + Zi + Zc

Cahier Technique Schneider Electric n° 18 / p.16


3.6 Impédances associées aux composantes symétriques
Dans ce paragraphe, sont passés en revue les Sa valeur est de l’ordre de la moitié de la
principaux éléments pouvant intervenir dans un réactance subtransitoire.
réseau électrique. Pour les machines tournantes
et les transformateurs, les ordres de grandeurs Machines asynchrones
des impédances sont indiquées en pourcentage : La composante directe engendre dans les
 Sn  moteurs des champs tournants dans le sens
 z % = 100Z U2  direct (couple utile).
 n La composante inverse engendre des champs
Machines synchrones tournants générateurs de couples de freinage.
Les génératrices donnent naissance à la c Usuellement on peut considérer la réactance
composante directe de la puissance. Les défauts directe comme une impédance passive :
sont créateurs des composantes inverse et U2 / (P- jQ)
homopolaire qui se dirigent du lieu du défaut c La réactance inverse varie entre 15 % et 30 %.
vers les éléments équilibrés en s’atténuant Elle est approximativement égale à la réactance
progressivement. de démarrage.
c Lors d’une perturbation, la réactance directe
c La réactance homopolaire est très faible.
d’une machine varie de sa valeur subtransitoire
à sa valeur synchrone. Dans un calcul de défaut Transformateurs
on peut retenir les valeurs suivantes en % :
La circulation d’un courant homopolaire dans les
enroulements d’un transformateur nécessite un
couplage ayant un point neutre relié à la terre ou
Réactance % Pôles saillants Entrefer constant à un conducteur de neutre.
Subtransitoire 30 20
c Ils présentent aux courants des systèmes
Transitoire 40 25
direct et inverse une impédance égale à leur
Synchrone 120 200
impédance de court-circuit, soit 4 % à 15 %.
c La réactance homopolaire -Rh- dépend du
mode de couplage des enroulements et de la
c La réactance inverse est inférieure à la nature du circuit magnétique.
réactance directe transitoire. Le tableau de la figure 19 indique des ordres de
c La réactance homopolaire n’est prise en grandeur de cette réactance et présente
compte que lorsque le neutre de l’alternateur est différents couplages possibles. En annexe, un
réuni à la terre directement ou à travers une tableau précise la grandeur ou le mode de calcul
bobine/résistance. de Rh pour chaque mode de couplage.

Transformateur Réactance Un couplage est désigné par un groupe de deux


(vu du secondaire) homopolaire symboles :
Pas de neutre ∞ c le premier (en majuscule) est affecté à la tension
Yyn ou Zyn Flux libre ∞ la plus haute,
Flux forcé 10 à 15 Xd c le second (en minuscule) est affecté à la tension
la plus basse.
Dyn ou YNyn Xd Cette désignation est complétée par la valeur de
Primaire zn 0,1 à 0,2 Xd déphasage angulaire (indice horaire). Pour des
raisons économiques et pour une tolérance
A A suffisante au déséquilibrage de charge entre phases,
Montage en étoile les couplages usuels en distribution HT/BT sont :
(symbole )
c Yzn 11 pour 50 kVA,
c Dyn 11 de 100 à 3150 kVA. Avec :
C B C B D : couplage triangle en HT
Montage en triangle d : couplage triangle en BT
A (symbole ∆) Y : couplage étoile en HT
y : couplage étoile en BT
Z : couplage zig-zag en HT
z : couplage zig-zag en BT
C B Montage en zig-zag (symbole Z) N : neutre sorti en HT
n : neutre sorti en BT
Le montage zig-zag n’est utilisé que du côté 11 : indice horaire qui définit le déphasage entre la
secondaire des transformateurs de distribution. HT et la BT.
Fig. 19

Cahier Technique Schneider Electric n° 18 / p.17


Lignes aériennes c L’impédance homopolaire vaut environ trois
Considérons des lignes transposées. fois l’impédance directe. La capacité homopolaire
vaut environ six fois la capacité directe.
c L’impédance et la capacité directes ou
inverses dépendent de la géométrie de la ligne. Câbles
v Lignes à 1 conducteur par phase (63, 90, 150,
c La réactance et la capacité directes et inverses
225 kV)
sont fonction de la géométrie des câbles.
Rd = Ri ≈ 0,16 Ω/km
Rd = Ri
Xd = Xi ≈ 0,4 Ω/km
Xd = Xi ≈ 0,1 à 0,15 Ω/km
Cd = Ci ≈ 9 nF/km
Cd = Ci ≈ 120 à 320 nF/km
v Lignes à 2 conducteurs par phase (400 kV) c Les caractéristiques homopolaires d’un câble ne
Rd = Ri ≈ 0,04 Ω/km se déduisent pas facilement de celles directe et
Xd = Xi ≈ 0,32 Ω/km inverse. Elles sont en général négligeables
Cd = Ci ≈ 12 nF/km devant celles des transformateurs qu’il alimente.

3.7 Formulaire récapitulatif


Notation c courantde défaut terre en module = Iterre
c tension efficace composée du réseau c impédances symétriques = Zd, Zi, Zo,
triphasé = U c impédance de court-circuit = Zc,
c tension efficace simple du réseau triphasé c impédance de terre = Z.
V = U/e Le tableau ci-dessous récapitule les courants en
c courant de court-circuit en module = Icc module dans différentes dissymétries.

Type de dissymétrie Dissymétrie impédante Dissymétrie franche


(Z = 0 et/ou Zc = 0)
U 3 U 3
Court-circuit monophasé I cc = I cc =
Zd + Zi + Zo + 3Z Zd + Zi + Zo

Court-circuit biphasé terre U 3 Zi U 3 Zi


I terre = I terre =
(Zc = 0) Zd x Zi (Zd + Zi)(Zo + 3Z) Zd x Zi + Zi x Zo + Zd x Zo

Court-circuit biphasé isolé U U


I cc = I cc =
(Z = m) Zd + Zi + Zc Zd + Zi

Court-circuit triphasé U U
I cc = I cc =
(Z quelconque) Zd + Zc 3 Zd 3

Cahier Technique Schneider Electric n° 18 / p.18


4 Exemples chiffrés

4.1 Exemple 1 (cf. fig. 20 )


c Courants de court-circuit
v triphasé
U 36
I cc = 3 = 3 = 17 kA
Zd 1,22
v monophasé
U 3
I cc =
Zd + Zi + Zo
36 3
= = 18 kA
Fig. 20 1,22 + 1,17 + 1,0
v biphasé isolé
U 36
Problème I cc = = = 15 kA
Zd + Zi 1,22 + 1,17
Quel doit être le pouvoir de coupure du
disjoncteur ? v biphasé terre
U Zo - a Zi
Solution I cc =
Zd × Zi + Zi × Zo + Zo × Zd
Quand le disjoncteur intervient, la composante
apériodique est éteinte à l’intérieur du réseau mais 36 × 1,915
pas à l’intérieur des enroulements de l’alternateur. = = 17,6 kA
3,91
c Impédances c Le disjoncteur devra donc couper un courant
v de l’alternateur ramenées au secondaire de court-circuit de18 kA, soit une puissance de
transformateur : coupure de :
35 362 18 x 36 e = 1122 MVA
Za directe = × = j 0,18 Ω
100 2500
25 362
Za inverse = × = j 0,13 Ω
100 2500
Za homopolaire = négligée
v du transformateur ramenées au secondaire
transformateur :
8 362
Zt directe = × , 4Ω
= j 10
100 100
Zt inverse = j1,04 Ω
Zt homopolaire = j1,04 Ω
v totales :
Z directe = j1,22 Ω
Z inverse = j1,17 Ω
Zt homopolaire = jl,04 Ω

Cahier Technique Schneider Electric n° 18 / p.19


4.2 Exemple 2 (cf. fig. 21 )
Problème Pour une ligne de 60 kV, la réactance est de :
Dans un réseau 60 kV, déterminer le pouvoir de c 0,40 Ω/km en régime direct ou inverse,
coupure des disjoncteurs des postes C et E qui c 3 × 0,40 Ω/km en régime homopolaire.
alimentent la ligne de 15 km. Les groupes ont une réactance directe ou
La réactance de court-circuit des transformateurs inverse de 25 %.
de groupe et de réseau est de 10 % et celle des Les charges de puissance active P ont une
autres transformateurs de 8 %. réactance équivalente estimée de j × 0,6U2/P.

Fig. 21

Cahier Technique Schneider Electric n° 18 / p.20


Solution U2 602
c Schéma global direct ou inverse (réduction à i= j × 0,6 = × 0,6 = j 216 Ω
P 10
60 kV) (cf. fig. 22 )
U2 10 602
U2 25 602 25 j = j Ucc = × = j 18 Ω
a=j × = × = j 22,5 Ω Pcc 100 20
Pcc 100 40 100
U2 25 602 25
U2 10 602 k=j × = × = j 45 Ω
b = j Ucc × = = j9 Ω Pcc 100 20 100
Pcc 100 400
U2 8 602
C1 = j 0,40 × 60 = j 24 Ω l = j Ucc = × = j 7,2 Ω
Pcc 100 40
C2 = j 0,40 × 50 = j 20 Ω U2 602
C3 = j 0,40 × 40 = j 16 Ω m= j × 0,6 = × 0,6 = j 72 Ω
P 30
C4 = j 0,40 × 40 = j 16 Ω
U2 10 602
n = j Ucc = × = j 7,2 Ω
2 2 Pcc 100 50
U 8 60
d = j Ucc × = = j 19,2 Ω
Pcc 100 15 U2 602
o=j = = j 2,4 Ω
U2 602 Pcc 1500
e=j × 0,6 = × 0,6 = j 216 Ω
P 10
p = j 0,4 × 15 = j 2,4 Ω
U2 8 602
f = j Ucc = × = j 24 Ω
Pcc 100 12 U2 8 602
q = j Ucc = × = j 14,4 Ω
U2 602 Pcc 100 20
g= j × 0,6 = × 0,6 = j 270 Ω
P 8 U2 602
r=j × 0,6 = × 0,6 = j 154 Ω
U2 8 602 P 14
h = j Ucc = × = j 19,2 Ω
Pcc 100 15

Fig. 22

Cahier Technique Schneider Electric n° 18 / p.21


c Schéma global homopolaire (réduction à
60 kV) (cf. fig. 23 )
Schéma direct / inverse
j6 Ω j168,4 Ω
C E

b' j6,45 Ω

A
Schéma homopolaire
j18 Ω
d' C E

c'4 c'1 j6,09 Ω


l'

f' E
B C Fig. 24
p' q'

c Dimensionnement du disjoncteur de ligne côté C


n'
c'3 c'2 Cas 1 : défaut côté barres (cf, fig. 25 )
Zd = j 6 + j 168,4 = j 174,4 Ω
Zo = ∞
h' v Icc triphasé est égal à :
U 60
= = 0,195 kA
D Zd 3 174, 4 3
d’où Pcc = UI e = 20,7 MVA
j' v Icc monophasé est égal à :
U 3
=0
Zd + Zi + Zo
d’où Pcc = 0
Fig. 23

Les transformateurs du poste arrêtent les


Schéma direct
courants homopolaires dans les enroulements
en triangle. j6 Ω j168,4 Ω
C E
b’ = b = j 9 Ω
c’1 = 3c1 = j 72 Ω
c’2 = 3c2 = j 60 Ω Schéma homopolaire
c’3 = 3c3 = j 48 Ω j18 Ω
C E
c’4 = 3c4 = j 48 Ω ∞
d’ = ∞
f’ = ∞ Fig. 25
h’ = ∞
j’ = j = j 18 Ω
Cas 2 : défaut côté ligne (cf. fig. 26 page
l’ = ∞ suivante)
n’ = n = j 7,2 Ω Zd = j 6,45 Ω
p’ = 3p = j 18 Ω Zo = j 6,09 Ω
q’ = ∞ v Icc triphasé est égal à :
c Schémas réduits U 60
Pour l’étude qui nous intéresse on peut réduire = = 5,37 kA
les schémas à ce qui se passe en C et E Zd 3 6,45 3
(cf. fig. 24 ). d’où Pcc = UI e = 558,1 MVA

Cahier Technique Schneider Electric n° 18 / p.22


Schéma direct Schéma direct
j6 Ω
C C E
ligne ouverte

j6,45 Ω j6,45 Ω

Schéma homopolaire Schéma homopolaire


j18 Ω
C C E
ligne ouverte

j6,09 Ω j6,09 Ω

Fig. 26 Fig. 27

v Icc monophasé est égal à :


Schéma direct
U 3
=
60 3
= 5,47 kA j168,4 Ω
E
Zd + Zi + Zo 18,99
d’où Pcc = UI e = 568,7 MVA
Le disjoncteur de ligne au point C doit donc être
Schéma homopolaire
dimensionné à 570 MVA.
c Dimensionnement du disjoncteur de ligne E
côté E

Cas 1 : défaut côté barres (cf. fig. 27 ) Fig. 28
Zd = j 6 + j 6,45 = j12,45 Ω
Zo = j 18 + j 6,09 = j 24,09 Ω
v Icc triphasé est égal à : v Icc triphasé est égal à :
U 60
U
=
60
= 2,782 kA = = 0,206 kA
Zd 3 12,45 3 Zd 3 168,4 3
d’où Pcc = UI e = 289,2 MVA d’où Pcc = UI e = 21,4 MVA
v Icc monophasé est égal à : v Icc monophasé est égal à :
U 3
U 3
=
60 3
= 2,121 kA =0
Zd + Zi + Zo 48,99 Zd + Zi + Zo
d’où Pcc = UI e = 220,5 MVA d’où Pcc = 0
Cas 2 : défaut côté ligne (cf. fig. 28 ) Le disjoncteur de ligne au point E doit donc être
dimensionné à 290 MVA.
Zd = j 168,4 Ω
Zo = ∞

Cahier Technique Schneider Electric n° 18 / p.23


4.3 Exemple 3 :
réglage de protections homopolaires dans un réseau M.T. à neutre à la terre (cf. fig. 29 )
Problème
Quel doit être le réglage en intensité des relais
homopolaires des différents départs ?

Solution
On part des formules du paragraphe défaut
phase-terre ; de plus on notera que l’impédance
de terre Rn est équivalente à trois impédances
de valeur 3 Rn placées chacune sur une phase
du réseau mis à la terre directement. Le courant
homopolaire à l’endroit du défaut terre se
partage en deux voies parallèles :
c La première correspond à l’impédance de
neutre 3 Rn en série avec l’impédance
homopolaire du transformateur et du tronçon de
conducteur entre défaut et transformateur.
Soit : 3Rn + ZOT + ZOL.
c La seconde correspond à la mise en parallèle
des circuits capacitifs de conducteur :
-j
n
∑ Coi ω
1
En toute rigueur il faudrait prendre en compte les
impédances du transformateur et des lignes qui
sont de fait négligeables devant des impédances
capacitives.
Courant de défaut terre I1 (cf. § 3.2) :

3E
I1 = avec : Fig. 29
Zd + Zi + Zo + 3Z

-j 3Rn + ZOT + ZOL


Zo = (3Rn + ZOT + ZOL ) en parallèle avec d'où : Zo =
 n   n 
 ∑ oi 
C ω 1 + j ( 3Rn + ZOT + ZOL ) ∑ Coi  ω
 1   1 

  n  
3E 1+ j (3Rn + ZOT + ZOL ) ∑ Coi  ω 
  1  
Par substitution : I1 =
  n  
(Zd + Zi+ 3Z)1+ j (3Rn + ZOT + ZOL) ∑ Coi  ω  + 3(3Rn + ZOT + ZOL)
  1  

Si, ce qui est souvent le cas, Zd, Zi, ZOT, ZOL sont négligeables devant 3 Rn
et que le défaut est franc (Z = 0) alors :

E  n 
I1 ≈ + j 3 ∑ Coi  ω E
Rn  1 
La contribution de chaque départ sain au courant de terre est donc de : 3 Coi ω E (en module).
Le réglage du relais homopolaire de chacun de ces départs doit donc être supérieur à ce courant
capacitif pour éviter les déclenchements intempestifs. Ce courant dépend de la nature et de la
longueur des conducteurs.

Cahier Technique Schneider Electric n° 18 / p.24


Par exemple :
v pour une ligne 15 kV la capacité homopolaire
est d’environ 5 nF/km d’où un courant de :
3 x 5.10-9 x 314 x 15000/e = 0,04 A/km soit 4 A
pour 100 km,
v pour un câble tripolaire 15 kV la capacité
homopolaire est d’environ 200 nF/km d’où un
courant de :
3 x 200.10-9 x 314 x 15000/e =1,63 A/km
soit près de 2 A par kilomètre,
v ces valeurs de courant capacitif sont à
comparer à celles du courant traversant
l’impédance de neutre et qui atteignent
couramment plusieurs dizaines à quelques
centaines d’ampères.

Application numérique et représentation Fig. 30


graphique (cf. fig. 30 )
Soit un défaut franc sur un réseau 5500 V - 50 Hz
à neutre impédant, avec : 3175
I1 = + j 3 × 3175 × 10-6 × 314
Rn = 100 Ω, 100
Co = 1 µF, ≈ (32 + j 3) ampères

Z = Zd = Zi = ZOT = ZOL = 0 I2 = I3 = 0
V1 = 0
5500
E= = 3175 V  3
3 V2 = j a E 3 = -3175 1,5 + j  volts
 2 
3Rn 
Zo = 3
1+ j 3 Rn Co ω V3 = E (a -1) = -3175  -1,5 + j  volts
 2 

4.4 Exemple 4 :
mesure des composantes symétriques d’un système de tensions et de courants
Système de tensions
c La composante homopolaire se mesure à
l’aide de 3 transformateurs de tension (TT) dont
les primaires sont entre phase et neutre, et les
secondaires en série pour alimenter un
voltmètre. (cf. fig. 31 ).
V = 3 Vo k avec k = rapport de transformation.
c La composante directe se mesure à l’aide de
2 TT montés entre V1 et V2, et, entre V2 et V3
(cf. fig. 32 page suivante). Le premier TT est
chargé par une résistance pure R. Le second TT
est chargé par une inductance et par une
résistance telles que :
π
j
Z = -a 2R = R e 3

R
Z comprend en série une résistance et
2
3 Fig. 31
une réactance R ).
2

Cahier Technique Schneider Electric n° 18 / p.25


Fig. 32 Fig. 33

Les deux circuits sont en parallèle sur un


ampèremètre qui mesure un courant
proportionnel à :
(V1 - V2 ) + [-a2 (V2 - V3 )] = V1 - V2 (1+ a2 ) + a2V3
= V1 + aV2 + a 2V3 = 3Vd
c La composante inverse se mesure de la même
manière que la composante directe mais en
intervertissant les bornes 2 et 3.
(V1 - V3 ) + [-a2 (V3 - V2 )] = V1 + a2V2 - V3 (1+ a2 )
= V1 + a 2V2 + aV3 = 3Vi
Système de courants
c La composante directe se mesure à l’aide de 3
transformateurs de courant (TC) selon le
montage de la figure 33 . Fig. 34
Le transformateur auxiliaire T2 délivre un
courant proportionnel à (I3-I2) à travers R.
Le transformateur auxiliaire T1 délivre un courant 3 TC montés en parallèle permettent sa mesure
proportionnel à (I1-I3) à travers Z égale à -a2 R. dans l’ampèremètre A :
La tension aux bornes du voltmètre est I1 + I2 + I3 = Ih (cf. fig. 35 ).
proportionnelle à Un transformateur tore entourant la totalité des
(I3 - I2 ) + (I1- I3 )(-a2 ) = I3 - I2 - a2 I1+ a2 I3 conducteurs actifs permet aussi cette mesure
par la somme vectorielle des courants de phase.
( )
= -a 2 I1+ a I 2 + a 2 I 3 = 3a 2 I d
c La composante inverse se mesure aussi à
l’aide de 3 TC, mais selon le montage de la
figure 34 . Un raisonnement identique au cas
précédent montre que la tension aux bornes du
voltmètre est proportionnelle à
(I1- I3 ) + (I3 - I2 )(-a2 ) = I1+ a2 I2 - I3 (a2 + 1)
= I1+ a 2 I 2 + a I 3 = 3 Ii
c La composante homopolaire est égale au tiers
du courant de neutre qui circule directement dans Fig. 35
la connexion de mise à la terre (neutre distribué).

Cahier Technique Schneider Electric n° 18 / p.26


Annexe : réactance homopolaire des transformateurs

Groupement Schéma unifilaire équivalent Valeur de la réactance homopolaire


du transformateur, vue
Primaire Secondaire des bornes des bornes
primaires 1 secondaires 2

Infinie Infinie
1 2

2
1

Infinie Infinie
1 2

1 2

F. L. : infinie F. L. : infinie
1 x11 2
F. F. : F. F. : infinie
1 2 X11 = 10 à
1 2 15 fois Xcc

X12 = Xcc X12 = Xcc


1 2

1 2

Infinie Infinie
1 2

1 2

x12 X12 = Xcc Infinie


1 2

1 2

Infinie Infinie
1 2

2
1

x22 Infinie X22 = 1% de Sn


1 2

2
1

F. L. : infinie F. L. : infinie
1 x11 2
F. F. : F. F. : infinie
Nota : 1 2 X11 = 10 à
F.L. : flux libre 1 2 15 fois Xcc
F.F. : flux forcé

Cahier Technique Schneider Electric n° 18 / p.27


Groupement Schéma unifilaire équivalent Valeur de la réactance homopolaire
du transformateur, vue
Primaire Secondaire Tertiaire des bornes des bornes des bornes
primaires 1 secondaires 2 tertiaires 3
x22
Infinie X22 = 1% de Xn
1 2

1 2

x22
F. L. : infinie F. L. :
1 2 X22 = 1% de Xn
x11 x22 F. F. :
X11 = 10 à F. F. :
1 2 1 2
15 fois Xcc X22 = 1% de Xn

Infinie Infinie
1 2

1 2

x11 F. L. : infinie Infinie Infinie


2
1 F. F. :
3 X11 = 10 à
1 2 3 15 fois Xcc

2
x02 X1 +
(X2 + X02 )(X3 + X03 ) X3 +
(X1 + X01)(X2 + X02 )
x2
X 2 + X 02 + X 3 + X 03 X1 + X 01 + X 2 + X 02
x01 x1

(X1 + X01)(X3 + X03 )


1
1 2 3 x3 x03 X2 +
X1 + X 01 + X 3 + X 03
3

2 X 2X 3
X1 + Infinie Infinie
X2 + X3
x2
x1

1
x3
1 2 3

2 X 2 (X 3 + X 03 ) Infinie X 2 (X1 + X 01)


x2 X1 + X3 +
X 2 + X 3 + X 03 X1 + X 2 + X 01
x01 x1

1
1 2 3 x3 x03
3

2 X1 + X2 = X12 Infinie X33 = 1% de Xn


x2
x1

1
1 2 3 x33
3

Nota :
F.L. : flux libre
F.F. : flux forcé

Cahier Technique Schneider Electric n° 18 / p.28


© 2002 Schneider Electric

Schneider Electric Direction Scientifique et Technique, Réalisation : AXESS - Valence (26).


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