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Mercedes FO110E, 1997. V10 à 75°, 89 x 48,2 mm, 2999 cm³, 760 ch à 15800 tr/min (PME 14,2 bars, VMP 25,4 m/s), 355
Nm à 13000 tr/min (PME 14,9 bars), ε 12,8 :1.
Les développements récents accomplis dans la technique des moteurs de Formule 1 sont décrits
et illustrés ci-après — comme dans les volets précédents — par les meilleures vues en coupe,
photos, graphiques et œuvres d’art disponibles.
Les similitudes et le transfert de technologies entre les moteurs de course d’il y a quelques
dizaines d’années et ceux à allumage commandé produits en masse actuellement apparaissent
nettement. Il semble donc probable que les systèmes de propulsion des voitures de série du futur
partageront un certain nombre de caractéristiques communes avec ceux en développement dans
les « unités de puissance » de F1 actuelles, dont par exemple la préchambre de combustion.
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de Grand Prix et de Formule 1 entre 1908 et 1965 » puis en juin avec « Dans les entrailles
des moteurs de Formule 1 de 1965 à 1988 ».
Note : afin de garder une continuité temporelle des unités et rester conforme aux usages établis
dans le domaine, nous continuons ici à indiquer les puissances en ch même si nous chiffrons les
couples en Nm, l’usage des mkg étant devenu obsolète alors que celui des ch perdure.
Lamborghini LE3512, conçu par Mauro Forghieri. V12 à 80°, 85 x 51.3 mm, 3493 cm³, 750 ch à 14000 tr/min (PME 13.5
bars, VMP 23,9 m/s) en fin 1993.
Contenu :
◾ Page 1 : Sommaire
◾ Page 2 : 3,5 litres : V8, V10 et V12 1989-1994
◾ Page 3 : 3 litres : V10 Ferrari tipo 049 2000
◾ Page 4 : 3 litres : BMW E41/4, P80 à P85 1995–2005 - 1/2
◾ Page 5 : 3 litres : BMW E41/4, P80 à P85 1995–2005 - 2/2
◾ Page 6 : 3 litres : Cosworth LK et TJ (Ford CR)
◾ Page 7 : 2,4 litres V8 2006-2013 - 1/2
◾ Page 8 : 2,4 litres V8 2006-2013 - 2/2
◾ Page 9 : Développement des composants d’admission
◾ Page 10 : Développement des composants d’échappement
◾ Page 11 : Développement des composants structurels et internes
◾ Page 12 : Développement des composants structurels et internes - Lubrification
◾ Page 13 : Développement des composants alternatifs - 1/2
◾ Page 14 : Développement des composants alternatifs - 2/2
◾ Page 15 : Conclusion
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Ferrari tipo 036, 1990. V12 à 65°, 84 x 52,6 mm, 3498 cm³, 690 ch à 13000 tr/min (PME 13,4 bars), ε 12,5 :1.
Particularité : 5 soupapes par cylindre.
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Honda RA 122E, 1992. V12 à 75°, 88 x 47,9 mm, 3496 Ford-Cosworth HBA4 destiné à la Jordan 191 pilotée par
cm³, régime maxi 15000 tr/min, 775 ch à 14400tr/min Michael Schumacher au GP de Belgique 1991. V8 à 75°, 96 x
(PME 13,6 bars), 404 Nm à 11500 tr/min (PME 14,5 60,4 mm - 3498 cm³ (?), ~ 670 ch à 12500 tr/min (PME 13,5
bars), ε 12,9 :1, 154 kg. Particularités : rappel bars, VMP 25,2 m/s).
pneumatique des soupapes, conduits d’admission
télescopiques, papillons d’admission motorisés, doubles
injecteurs, carter dépressurisé à 0,3 bar
Une des exceptions au « black out » tombé sur les moteurs de F1 depuis les années 90 concerne le V10 tipo
049 avec lequel Ferrari et Schumacher ont remporté respectivement le Championnat des Constructeurs et celui
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des Conducteurs en 2000. Ferrari a en effet dévoilé à Peter Wright les caractéristiques et détails techniques de
ce moteur en l’autorisant à les publier à partir de 2003, ce qu’il a fait dans le livre « Ferrari Formula 1 -
Under the skin of the championship winning F1-2000 ».
La variation de longueur des pipes d’admission télescopiques a élargi la plage d’utilisation possible depuis
environ 8000 tr/min jusqu’à 18000 tr/min avec 535 ch à 12000 tr/min déjà — bien que le couple augmente
encore un peu jusque vers 15500 tr/min. Selon le circuit, la consommation variait entre 63 et 72 l/100 km.
Comme l’ont expliqué Mario Theissen et al. dans une présentation au Vienna Motor Symposium
2010, durant cette période, la conception et le déploiement des moteurs ont été définis par une
réglementation qui a subi des changements presque chaque année, la réduction des coûts étant l'objectif
principal de ces révisions. Les restrictions techniques imposées et finalement le gel du développement ont
réduit progressivement ces coûts alors que les frais de construction des moteurs ont été limités par une
augmentation de leur kilométrage requis. En 2000, la durée de vie d’un moteur ne dépassait pas 400 km et
chaque voiture en consommait un par jour (!) alors qu’en 2009 une équipe n’eut droit qu’à 8 moteurs par pilote
pour toute la saison, soit une durée de vie requise d’au moins 2000 km par moteur (ce nombre de 8 moteurs à
ensuite été réduit à 4 en 2015, puis à 2 en 2017).
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Theissen et al. détaillent l’intense transfert de technologies ayant lieu chez BMW entre la F1 et la production en
série, transfert qui a largement bénéficié à cette dernière.
Dès la première course de l'E41/4, il était clairement ressorti qu'un nouveau concept serait essentiel pour
vaincre. La première chose à déterminer était le nombre de cylindres : plus court et plus léger, un V8 serait
avantageux sur des circuits sinueux tels que Monaco alors qu’un V12 serait plus puissant grâce à un régime
supérieur et aurait donc un avantage sur les circuits rapides. Mais à ce moment, la FIA a imposé l'utilisation
exclusive de V10 à partir de 2001, si bien qu’il n’y avait plus le choix. D’ailleurs depuis 1998 les constructeurs
concurrents utilisaient déjà exclusivement des V10 – tous à 72° excepté ceux de Ferrari à 90° et de Honda à
80°.
Les ingénieurs de BMW avaient eux aussi initialement choisi cet angle de 72°, avec une course de 43,2 pour un
alésage de 94, un entraxe de cylindres de 107 donnant de larges chambres d’eau entre les cylindres pour
assurer un bon refroidissement. Si la solution standard de 72° dans un V10 donne des intervalles d’allumage
égaux et un moteur assez étroit, donc favorable à l'aérodynamique, elle n'est pas idéale en termes d’équilibrage
et vibrations et elle résulte en un moteur au centre de gravité relativement haut.
Peut-être influencée par l’exemple du Ferrari 049, l’équipe de Mario Theissen a considéré que le meilleur
compromis global serait obtenu avec un angle de 90° entre les rangs de cylindres. Il en résulta le P80 de
conception entièrement nouvelle pour la saison 2001. En raison des difficultés d’assemblage et de maintenance
qu’il causait, le carter semelle avec ses pompes et filtres à huile plus pompe à eau intégrés fut abandonné au
profit d’un bloc à jupe profonde dont la rigidité était suffisante pour supporter les contraintes dues à sa fonction
de structure portante. Les auxiliaires montés à l’extérieur procurèrent une flexibilité d’intervention
considérablement accrue et un taux d'erreurs de montage réduit.
Des obturateurs rotatifs cylindriques remplacèrent les papillons d’admission conventionnels. L'alésage agrandi
de 94 à 95 permit une course raccourcie de 43,2 à 42,3 et un régime maximum porté à 18000 tr/min au lieu de
17500 tr/min. Simultanément, l’entraxe de cylindres était réduit de 107 à 103,5, le décalage des deux rangées
étant lui aussi diminué de 20,5 à 19 mm pour un moteur raccourci de 620 à 598 mm, sa largeur augmentant de
524 à 556 mm et sa hauteur diminuant de 395 à 340,5 mm.
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Equipage mobile du V10 BMW E41/4. Le diamètre réduit des embrayages multidisques carbone-carbone a permis un
abaissement du moteur et de son centre de gravité.
La ligne d’arbre put être abaissée de 76 à 65 mm grâce à des contrepoids de vilebrequin en alliage de
tungstène (densité ~ 18) rapportés et vissés et un jeu réduit avec le carter. Les culasses, également nouvelles,
connectaient désormais directement le groupe motopropulseur au véhicule et non plus par les cache-soupapes,
remplacés par des plus légers. Ces modifications et d'autres mineures ont allégé le moteur à 105 kg contre les
117 kg précédents et abaissé son centre de gravité à 145 mm au lieu de 167 au-dessus du plan de référence.
Réputé le moteur le plus puissant de 2001 avec 850 ch en début de saison et 880 ch en fin, le P80 propulsa les
Williams-BMW FW23 à 4 victoires et à la 3ème place du Championnat des Constructeurs derrière Ferrari et
McLaren-Mercedes.
Le refroidissement des E41/4 et P80 précédents Evolution des moteurs BMW de Formule 1 entre 2000 et 2009 en
était effectué par deux circuits séparés, un par fonction des changements de contraintes réglementaires. Les
puissances sont en ch métriques et non en hp comme indiqué de
rangée de cylindres et ayant chacun leur pompe manière erronée. (1 hp = 1,014 ch)
d’un débit maximal de 250 l/min. Un circuit
unique novateur fut conçu pour le P82, une seule pompe refoulant jusqu’à 450 l/min dans un conduit en fibre
de carbone situé dans la vallée centrale et distribuant l’eau autour des fûts de cylindres ; le flux montait ensuite
dans les culasses par des trous calibrés. Le liquide sortant de la culasse gauche allait au radiateur alors que
celui provenant de la culasse de droite retournait directement à l’entrée de pompe par un conduit intégré dans
le couvercle de distribution en fibres de carbone. Les flux refroidis et non refroidis se mélangeaient là, réduisant
de moitié le débit à travers le radiateur et simplifiant le circuit. Un système analogue a été adopté par Honda
en 2003 — et probablement aussi par les autres concurrents.
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A ce propos, le liquide de refroidissement des moteurs de F1 est simplement de l’eau additionnée d’un agent
anti-corrosion. Sa température en sortie de culasses est de ~120°C afin de limiter la taille des radiateurs, ce qui
cause une perte de puissance (limitée à 2-3 % par une conception adaptée du moteur) mais diminue le Cx de
la voiture.
Un procédé amélioré de moulage à la fonderie BMW Landshut avec des noyaux de sable frittés a permis des
épaisseurs de parois aussi minces que 2 mm. Toutes ces mesures, plus diverses améliorations de détail et
l'utilisation intensive de composants en fibre de carbone ont encore soustrait 19 kg au moteur pour arriver aux
86 kg mentionnés. La course raccourcie, les améliorations apportées au train de soupapes et aux pistons ont
donné un régime maximum de 19000 tr/min, puis l’adoption de l'injection haute pression en milieu de saison a
augmenté la puissance maximale à 895 ch.
Le P83 de 2003 dérivait étroitement de ce P82 mais sa courbe de puissance était plus favorable, ses pertes par
frottement réduites grâce de nombreuses modifications mineures et il était encore allégé de 2 kg. Pour obtenir
le poids minimal réglementaire et sa répartition optimale, un panneau de fond de carter et des chapeaux de
paliers en bronze ont été introduits comme ballast. En fin de saison, le P83 développait 940 ch à 19000 tr/min,
la température d’échappement atteignant alors 950° C et la VMP de 26,3 m/sec soumettant les pistons à des
accélérations de 10000 g !
La réglementation de 2004 doublait les exigences de durée de vie du moteur et cela a demandé pour le P84 un
gros travail de développement en vue d’assurer la fiabilité des composants les plus stressés et les plus critiques
comme les soupapes, les pistons, les coussinets de bielles et de paliers. La puissance maximale dût initialement
être réduite d'environ 10 ch, mais ils ont rapidement été retrouvés. Bien qu'il ait à durer deux week-ends de
course, le P84/5 produisait jusqu'à 950 ch en 2005.
Un révolutionnaire P85 fut développé sans joints de culasses, grâce à des chemises coulées d’une pièce avec
les culasses et permettant un alésage de 98 pour un entraxe de cylindres de 102. Son bloc-moteur était usiné
dans la masse. Un système de double injection, directe et indirecte fut prévu mais il a été abandonné dès
l’annonce que le nouveau règlement limiterait la pression d’injection à 100 bars. Finalement, c’est tout le projet
qui fut abandonné en raison de la prescription réglementaire d’une durée de vie du moteur doublée à deux
weekends de course, soit quelque 1600 km alors qu’il avait été prévu et mis au point pour durer 800 km en
délivrant plus de 950 ch avec un régime maxi de 19800 tr/min à la VMP de 26,24 m/s.
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tant qu’élément portant. Des paliers d’arbres à cames disposés de chaque côté plutôt qu’au-dessus de la
structure des culasses permettaient d’accroitre la hauteur de ces dernières et par là la section portante du
moteur.
Ces V10 n’ont strictement rien de commun avec les V10 Cosworth Zetec-R de 89 x 48,1 mm précédents,
excepté l’angle de 72° entre les rangs de cylindres des LK, mais porté à 90° sur le TJ. Quelques détails internes
du LK / CR-3L de 2004 sont dévoilés dans les photos ci-après. On y voit la forme et la finition remarquables des
canaux et des sièges de soupapes destinés à générer un fort « tumble » joint à un excellent remplissage à haut
régime.
Cosworth LK / CR3L
Cosworth LK / CR3L, 2004. 95 x 42,3 mm, 2998 cm³, Comparaison avec une culasse du V8 CA en bas à gauche. Les
régime maxi 18000 t/min. cames sont creuses pour les alléger.
Essai d’une Jaguar R1 (Cosworth CR-2) par Csaba Csere, alors rédacteur en chef de « Car and Driver » : A Fly
on an 830-hp Bottle Rocket
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Honda RA806E
Les ingénieurs de BMW ont indiqué que sans le minimum de 95 kg, ils auraient pu réaliser de tels V8 ne pesant
que 69 kg. Chez eux et Cosworth notamment, quelques monocylindres de recherche et des V10 avaient déjà
été construits avec un alésage de 98 pour une course de 39,75, ce qui avait démontré qu’il était possible
d’obtenir une combustion satisfaisante avec un C/A aussi supercarré que 0,405, notamment grâce à des
soupapes inclinées sur deux plans. Dès lors, la plupart des motoristes adoptèrent cet alésage maximum
autorisé de 98. Toutefois, l’équipe de Honda dirigée par Kazuo Sakurahara préféra conserver pour le V8
RA806E l’alésage de 97 et la course de 40,52 des V10 utilisés de 2002 à 2005, ceci malgré l’augmentation
obligatoire d’entraxe de cylindres de 103 à 106,35.
Durant la période 2006 – 2013, ces V8 développaient entre 730 et 770 ch. Leur régime maximum atteignit
20000 tr/min (Cosworth CA) avant d’être limité par le règlement à 19000 tr/min en 2007 puis à 18000 tr/min
en 2009. A 20000 tr/min, les pistons du CA étaient soumis à une accélération de 10620 g générant une force
de traction de 6 tonnes sur les manetons, les bielles en titane s’allongeant alors de 0,6 mm autour du PMH !
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Les jupes de ses pistons recevaient pour la première fois un revêtement de carbone adamantin (DLC) limitant
les pertes par frottement.
Un autre challenge fut de parvenir à positionner le centre de gravité du moteur à l’endroit défini par le
règlement, non seulement à 165 mm minimum au-dessus du plan de référence, mais aussi au centre
géométrique longitudinal et latéral du moteur ± 50 mm. L’interdiction des conduits d’admission télescopiques
causa également des difficultés pour obtenir une courbe de puissance satisfaisante.
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Rob
Données Renault RS27
White,
- 8 ans de compétition deputy
- 59 victoires, soit 40% des victoires de l’ère V8 Renault RS27
- 65 pole positions
- 55 records du tour managing director (technical) de Renault Sport F1, octobre
- 3665,5 points 2013 : « Vous n'êtes pas autorisé à faire un changement
- 5 titres des constructeurs simplement parce que le moteur fonctionne mieux, ou parce
- 5 titres des conducteurs
que vous avez découvert un nouveau revêtement magique ou
- 750 ch (version 2013, installation typique dans la
voiture, condition atmosphériques typiques) quoi que ce soit, mais ce n'est pas une situation
- 18 000 tr/min maxi (version 2013) particulièrement frustrante car il n'y a pas des masses de
- 1000° C à l’échappement
- > 500 l/min d’air aspiré
solutions miracles auxquelles personne n’avait pensé avant
- 60 l/min débités par les pompes à huile l'arrivée du processus d'homologation. Au fil des années, nous
- 240 l/min débités par la pompe à eau avons acquis une fantastique compréhension du contrôle de
- 95 kg – minimum FIA
fonctionnement de nos moteurs. Il y a une dispersion
- 1,271 moteurs construits, 683 pour la piste, 588 pour
les essais au banc considérablement réduite entre les moteurs que nous
- >2 000 000 km parcourus au total produisons actuellement et nous avons une détérioration
- >5 000 composants par moteur
- >7 600 000 pièces utilisées
beaucoup plus restreinte de leurs performances pendant leur
- 21 800 pistons utilisés durée de vie que nous l'avions auparavant. La perte de
- 43 200 soupapes d’admission utilisées puissance durant la vie d’un moteur est comprise entre 1 et 3
- 45 900 soupapes d’échappement utilisées
- 43 800 vis de bielles montées
%, et c'est tout au plus environ 20 ch en fin de vie. (...) La
- 22 000 bougies utilisées somme de tous les petits changements est cependant un
- 10 600 filtres à huile utilisés grand programme de développement. Il ne faut pas sous-
estimer à quel point ces moteurs sont finement optimisés, ou à
quel point ils sont près de la limite. Il s'agit de la façon
d'extraire le plus petit élément de performance possible, même si nous ne sommes pas en mesure de modifier
mécaniquement. Nous cherchons à utiliser au mieux la façon dont nous exploitons le moteur, le carburant et les
températures. Même l’huile est spécialement développée par Total pour nos moteurs."
Les ingénieurs de BMW ont indiqué que les améliorations des huiles durant la période 2000 à 2010 ont procuré
des performances accrues de 4,5 %. Pour le Cosworth CA, ces améliorations du lubrifiant jointes à celles du
carburant auraient donné un gain de 8 ch entre 2006 et 2013.
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Alors qu’auparavant les moteurs de course aspiraient directement par leurs pipes d’admission individuelles, sans
boîte à air ni filtre, il s’est avéré qu’un filtre à air devenait tout de même indispensable afin de prévenir
l’aspiration des poussières ou de sable, particulièrement lors des Grand Prix ayant lieu dans le désert comme
celui de Bahrein qui a lieu depuis 2004. Dans ce cas particulier, les filtres de type éponge se montrèrent
incapables de retenir les fines poussières de sable et les ingénieurs de Honda relatent avoir été initialement
contraints d’utiliser un élément monté sur les véhicules de série destinés aux régions poussiéreuses, au prix
d’une perte de puissance de 4 kW. Par la suite, un filtre humide non-tissé fut spécialement développé pour
réduire la perte de pression.
Les V8s utilisés de 2006 à 2013 avaient une propension aux retours de flamme causant des incendies dans
l’admission et faisant fondre le filtre plus la boîte à air en CFRP, avec pour résultat que les résidus brulés ou
fondus étaient aspirés dans le moteur et le mettaient hors d’usage. Honda modifia les lois de contrôle moteur
en conséquence et adopta des filtres résistant au feu.
Selon un ingénieur de Renault Sport, leurs V10s reçurent une plaque transversale dans la boîte à air isolant les
admissions de 4 cylindres de celles des 6 autres. Il nous a par ailleurs indiqué qu’en raison de la très haute
vitesse de rotation, les injections séquentielles intermittentes d’un cycle ont lieu lors du cycle précédent.
Un important travail de perfectionnement des conduits d’admission fut accompli durant la période des V10 et
V8 afin d’obtenir un remplissage maximal tout en prévenant l’adhérence du carburant aux parois. Honda
indique un gain de 2 kW dû au contrôle de ce phénomène. L’élargissement des conduits n’avait pas apporté un
gain de puissance malgré une réduction de la résistance au débit massique et il s’est avéré que cela provenait
du fait que l’essence adhérait alors plus aux parois. Au milieu de la saison 2004, une investigation fut initiée
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pour trouver une forme qui rétrécirait les conduits d’admission juste dans la limite où la résistance au flux
aspiré ne serait pas affectée ; cela apporta encore un gain de 3 – 6 kW dont bénéficièrent tout d’abord les
moteurs utilisés au Grand Prix du Japon 2004. Depuis 2008, les modèles Honda de série ont reçu des conduits
dont la section est optimisée en fonction de ce développement.
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En 2004, Honda réduisit encore la distance entre les alésages à 6 mm contre 9 précédemment en jumelant les
cylindres. Un circuit de refroidissement à flux inversé, longitudinal au lieu de transversal précédemment, alla de
pair vu l'absence de chambres d’eau entre les fûts de cylindres — bien que des trous de 3 mm de diamètre
aient été percés entre le haut de ces fûts. (voir Evolution des systèmes de refroidissement, pages
5 et 6.) Le flux inversé réduisit l’écart de température entre les culasses et le bloc, abaissant celle des ponts
entre les soupapes d’environ 70° C et augmentant d’autant celle à mi-hauteur des ponts entre les cylindres.
L’eau refoulée par la pompe circula dorénavant depuis l’avant des culasses vers leur arrière avant de descendre
dans le bloc pour revenir vers l’avant. Ce circuit accéléra la vitesse de circulation, améliorant l’échange
thermique et permettant de réduire le volume d’eau dans le moteur de 3,2 l à 2,1 l — donc un allègement de
1,1 kg. Comme déjà mentionné, depuis 2003 Honda avait déjà adopté le même principe que BMW, principe
consistant à mélanger à l’entrée de pompe le flux venant du rang de gauche et refroidi par le radiateur à celui
non refroidi provenant directement du rang de droite.
Dès 2004, toujours chez Honda, le seul constructeur qui donne un compte-rendu détaillé des développements
récemment accomplis en F1, les sièges de soupapes ont été insérés par plaquage laser. Cette technique,
désormais appliquée en série sur le nouveau Toyota 4 cylindres 2,5 litres consiste à déposer un
matériau à la surface d'un autre, sélectivement et uniquement là où c’est nécessaire. Un jet de poudre introduit
par un gaz inerte est pulvérisé dans une buse contre un faisceau laser focalisé en balayage sur la surface cible,
laissant derrière lui un revêtement du matériau choisi. Ce matériau devient complètement fusionné au substrat,
pratiquement sans porosité. Un apport de chaleur minimal restreint la zone affectée, ne causant qu’une
distorsion thermique de la pièce limitée qui réduit le travail d’usinage.
Les sièges conventionnels insérés à la presse laissent des micropoches d’air emprisonnées qui agissent comme
isolation thermique entre les surfaces de contact avec la culasse, gênant le transfert de chaleur. Le diamètre
des soupapes est aussi limité par la résistance de la paroi d’aluminium entre les sièges – ou entre eux et la
bougie. Le plaquage au laser d’un alliage à base de cuivre dans lequel des particules dures riches en fer ou en
molybdène sont dispersées permet des sièges non cylindriques et d’épaisseur moindre qui acceptent des
soupapes de diamètre supérieur et donnent une grande liberté de forme des conduits. De par la bonne
conductivité thermique du cuivre et l’absence de porosité entre les surfaces de contact, les soupapes et leurs
sièges sont plus durables et moins chauds. En l’occurrence, les diamètres des soupapes a pu être augmenté de
40,6 à 41,6 pour celles d’admission et de 31,8 à 32,6 pour celles d’échappement ; le moteur à en outre été
allégé de 400 g.
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Ces pompes seraient incapables d’aspirer l’huile dans un vacuum ; pour éviter cette situation une quantité
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adéquate de gaz de soufflage est transférée aux culasses et au carter de distribution depuis la partie supérieure
du réservoir d’huile. Le gaz mélangé à l’huile est extrait dans un séparateur centrifuge placé juste en aval des
pompes de vidange, puis il est envoyé dans un système de décantation supplémentaire en haut du réservoir
d’huile.
Dans le système Honda initial de vidange du carter, l’huile était projetée par la rotation de l’embiellage dans la
bouche d’aspiration des pompes, mais lors des virages où la force centrifuge s’exerçait vers le côté opposé,
l’huile n’était plus récupérée. A partir de 2004, un piège à huile à l’entrée des pompes améliora cette
récupération — voir schéma ci-dessous. En outre, le poids des rotors à été réduit de moitié grâce au
remplacement de l’aluminium par du magnésium pour l’interne et par du plastique pour l’externe.
Pour plus de détails, voir Technical Description of Formula One Engine Structural Design
L’ingénierie assistée par ordinateur (IAO) a considérablement accéléré le développement en ce qui concerne
l’optimisation de la résistance structurelle, de la vitesse des flux, de la répartition des températures et des
charges thermiques, des résonances, etc., simultanément à la la mise au point au point de nouveaux
matériaux, de nouvelles techniques de fabrication et de méthodes de mesure.
Pistons
Les pistons sont soumis à des températures de combustion dépassant 2000°C et à des forces atteignant 7 t.
Leur fabrication en MMC de 2004 à 2005 (avant le bannissement de ce composite en 2006) avait accru leur
tenue aux hautes températures de 30 % tout en réduisant leur poids de 255 g à 210 g pour un alésage de 97.
Voir à ce sujet : Development of Metal Matrix Composite Piston, Honda R&D Technical
Review 2009
La résistance au glissement de la jupe dépend plus de sa finition de surface que du coefficient de friction du
matériel employé. Ainsi, des stries profondes et rugueuses améliorent la rétention d’huile mais elles
augmentent les frottements ; si elles sont insuffisamment profondes, des égratignures critiques se forment. Le
plaquage d’une couche plastique contenant des pigments métalliques et la modification de la forme de jupe
permirent d’éviter un compromis. Des analyses de déformation thermique et de rigidité de la jupe par IAO
permirent d’optimiser cette forme, uniquement par simulation.
Le retour aux pistons en aluminium en 2006, première année des V8, causa de fréquentes apparitions de
fissures aux régimes désormais pratiqués, fissures qui ne purent être expliquées par IAO. Cependant, l’analyse
thermique montra des contraintes thermiques en traction dépassant 50 MPa et s’ajoutant à celles déjà
étudiées. Initialement, une avance à l’allumage diminuée de 6,5° solutionna le problème, au prix d’une baisse
de puissance de 7 kW et d’une consommation accrue.
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Les pistons de F1 n’ont que 2 segments, un de feu et un racleur d’huile. En 2002, des segments de feu ultra
minces ayant 0,9 mm en hauteur axiale et 1,4 en largeur radiale, plaqués contre le cylindre par un « expandeur
» (ressort annulaire), ont été développés pour diminuer leur flottement et par là la friction, la consommation
d’huile et les fuites de gaz de soufflage. Des pistons avec un seul segment ont alors aussi été testés, procurant
un gain de 10 kW au prix d’une consommation d’huile de l’ordre de 3 l/100 km qui ne permit leur utilisation que
dans les moteurs spécifiques de qualification, d’ailleurs bannis dès l’année suivante. Des segments racleurs
d’huile incorporant eux aussi un « expandeur » furent utilisés à partir de 2003, repoussant de plus de 1000
tr/min le régime auquel un flottement apparaît et diminuant la consommation d’huile à environ 1 l/100 km.
En 2006, les segments en acier furent remplacés par d’autres en titane pour une réduction de poids et une
résistance au flottement accrue. Le titane est agressif, montrant une propension à endommager leur gorges et
« l’expandeur » : ce problème fut solutionné par des revêtements au carbure de tungstène sur le segment lui-
même et de DLC sur « l’expandeur ». L’allègement obtenu avec le titane réduisit drastiquement la mise en
pression du carter par les gaz de soufflage et la consommation d’huile descendit autour de 0,67 l/100 km.
Dans les moteurs de production, les segments transfèrent la chaleur du piston aux parois du cylindre, mais en
F1 les pistons sont refroidis par de puissants gicleurs d’huile et les deux segments ultra-minces ne contribuent
que fort peu au transfert thermique. Dès lors le recours au titane, peu conducteur de chaleur, ne posa pas de
problème.
Les bielles sont supposées n’être soumises qu’à des forces de traction et de compression, mais en pratique une
force latérale est générée par la déflexion du vilebrequin et l’inclinaison du piston. Usuellement cette force est
absorbée par les flancs usinés de la tête de bielle frottant contre les côtés du maneton, mais si elle est
suffisamment faible, le déplacement latéral de la bielle peut être limité par les flancs de son pied contre les
bossages du piston. Les frottements sont ainsi réduits car la vitesse et la surface de glissement sont moindres,
d’où un gain mesuré à 3 kW. Pour éviter l’usure des surfaces frottantes, les bossages reçoivent un revêtement
latéral en résine fluorée et les flancs de l’œil de bielle sont traités au DLC.
Il était connu que la rotation du vilebrequin génère une résonance torsionnelle dans les bielles car si les
embrèvements de soupapes ne sont pas elliptiques, les pistons et les soupapes entrent en collision. Des
mesures précises ont établi que l’amplitude de cette torsion peut atteindre 5°. La réduction de section du corps
des bielles en vue de les alléger est en fait limitée par la nécessité de garder une rigidité torsionnelle suffisante
plutôt que pour leur résistance à la compression et à la traction. A masse égale, une résistance à la torsion
supérieure est obtenue par une structure tubulaire de section ronde, carrée ou rectangulaire plutôt qu’en I ou
en H. Honda a donc entrepris de produire des bielles creuses formées de deux parties soudées par
diffusion. Leur poids fut réduit de 30 g par rapport aux bielles en I précédentes et elles ont permis de
diminuer l’ovalité des embrèvements de soupapes, donnant plus de liberté dans le choix du taux de
compression. Pour limiter les coûts, le règlement a interdit leur usage à partir de 2005, si bien qu’elles ne
furent utilisées qu’en 2003 et 2004.
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Coussinets
En F1, la vitesse de glissement sur les coussinets de bielle est ~ 2,6 fois plus rapide que dans un moteur de
série et le dégagement de chaleur jusqu’à 15 fois plus important. En outre, les forces d’inertie considérables
induisent des attaques par cavitation. Pour toutes ces raisons et du fait de fréquents grippages, assurer la
durabilité des coussinets de bielles est resté un souci majeur, d’autant plus lorsque le règlement a allongé la
durée de vie demandée aux moteurs. En 2005, pour qu’ils durent au moins 1500 km, le matériau des
coussinets fut modifié, leur épaisseur et leur jeu ajustés et une huile à haute viscosité employée. Cela
n'empêcha pas de fréquents grippages lors des tests d’endurance au banc d’essai.
Finalement, ces tests montrèrent qu’un alliage bronze-silicium procurerait la longévité désirée sous une
pression de contact doublée, ceci même avec une huile à basse viscosité. Cet alliage couteux est plus résistant
que l’acier tout en présentant une conductibilité thermique et des propriétés de glissement proches de celles du
cuivre. En outre, son module d’élasticité est moindre que celui des coussinets conventionnels et il s’écrase plus
sous une pression équivalente, ce qui lui permet de mieux se conformer aux déformations de la tête de bielle et
représente aussi un avantage en dissipation de chaleur. Un tel alliage de cuivre additionné de silicium et de
nickel (Corson) fut donc employé dorénavant en réponse aux sollicitations en régime et durée de vie accrues.
Vilebrequin
Distribution
Pour accroître la levée des soupapes avec des poussoirs
cuvettes, il est nécessaire d’augmenter leur diamètre, ce
qui les alourdit. Ferrari les avait remplacés par des
linguets avec revêtement DLC et Honda suivit en 2002,
les cames recevant elles aussi un traitement de surface
DLC. Le positionnement des arbres à cames sur l’axe des
soupapes donne un rapport de levier proche de 1 qui
limite la pression de surface. La minimisation du moment
de flexion sur la queue de soupape fut obtenue par le
positionnement adéquat de l’axe du linguet et par la
forme incurvée de sa surface de contact avec la
soupape.
De 2002 à 2005, Honda a employé des soupapes en titane-aluminium (TiAl), alliage qui a permis de réduire le
diamètre de leurs queues de 6,6 à 4,5 et de les alléger de 5 g par rapport au titane conventionnel. Les
matériaux intermétalliques furent exclus par le règlement en 2006, si bien que des soupapes creuses en titane
remplies au sodium - potassium furent développées pour parvenir finalement au même poids et à une
résistance suffisante, après des recherches et essais laborieux.
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Conclusion
Nous terminons provisoirement ici notre série de dossiers sur l’évolution des moteurs de Formule 1. Un autre
suivra ultérieurement lorsque plus d’informations techniques seront disponibles concernant les « unités de
puissance » hybrides – turbocompound actuelles.
La question fondamentale que beaucoup se posent — et à laquelle nous ne répondrons pas ! — est : les
milliards dépensés en Formule 1 pour la recherche, le développement et la participation par les constructeurs
ne pourraient-ils pas être investis plus judicieusement et de façon plus bénéfique pour l’automobile en
général ?
Autres sources :
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novembre 2017
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