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C omprendre L es E njeux S tratégiques HS


Les entretiens géopolitiques bimestriels n°1
du directeur Hors série n°1 - octobre 2010

Pour une géopolitique des affaires


Jean-François Fiorina s’entretient avec Alain Juillet

Ne pas être dogmatique, faire preuve


d'humilité, penser sur le long terme
et ouvrir les yeux sur le monde
qui nous entoure… Sur une planète
en perpétuel mouvement, adaptons-nous
pour accompagner les changements
en cours et relever les nouveaux défis !
Les étudiants comme les entrepreneurs
doivent se montrer à la fois visionnaires
et pragmatiques, donc pratiquer
au quotidien la géopolitique,
pour décrypter avec finesse les arcanes
de la scène internationale. Tel est le
constat dressé par Alain Juillet, ancien
Haut responsable à l'intelligence
économique auprès du Premier ministre,
et Jean-François Fiorina, directeur
Alain Juillet, ancien Haut responsable à l’intelligence économique auprès du Premier mi-
nistre, a rencontré Jean-François Fiorina, directeur de l’ESC Grenoble. Ils sont notam- de l'ESC Grenoble. Un entretien nourri
ment tombés d’accord sur la nécessité de développer une géopolitique pragmatique, et profond, dont nous reproduisons
accessible aux entreprises et aux étudiants.
ici les meilleurs extraits.

JFF. Quel regard portez-vous, en tant qu'ancien Haut responsable à l'intelligence


économique,sur l'initiative prise par l'ESC Grenoble de faire de la géopolitique une
discipline obligatoire dans son cursus d'enseignement ? Vous semble-t-il utile de
la vulgariser pour la rendre plus accessible, tant aux étudiants qu'aux entrepre-
neurs ?
“ On ne peut pas aujourd'hui, AJ. C'est une excellente initiative ! On évolue là dans une sphère qui est tou-
dans un monde globalisé jours celle de l'intelligence économique. Par rapport aux Américains qui consi-
dèrent que tout se pense et se résout en termes de rapports de force et de
comme le nôtre, en pleine moyens techniques, nous estimons que l'environnement a une très grande in-
mutation, occulter ou refuser fluence sur les décisions que l'on doit prendre. On ne peut pas aujourd'hui, dans
de prendre en compte un monde globalisé comme le nôtre, en pleine mutation, occulter ou refuser de
les questions géopolitiques.” prendre en compte les questions géopolitiques. Car elles constituent des en-
jeux clés du monde contemporain. Parler de politique internationale, de déve-
loppement global, de réussite des entreprises sans prendre en compte le
paramètre géopolitique équivaudrait à prétendre conduire une voiture sans met-
tre de l'essence dans le moteur ! Cette initiative est non seulement souhaitable,

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“Il me semble que nous elle est indispensable. Il faut aider nos contemporains et tout particulièrement
devrions faire preuve les jeunes générations à ouvrir les yeux sur les réalités de notre monde, sortir
de la langue de bois et des discours convenus. La géopolitique peut et doit
d'un peu plus de modestie
contribuer à faire évoluer les comportements. Elle conduit à reconnaître qu'il
et de beaucoup plus existe un certain nombre de facteurs, de pressions qui font que nous n'avons pas
de pragmatisme. Cela une liberté totale, que nous devons intégrer de multiples facteurs qui pèsent et
commence par un regard conditionnent notre développement. D'ailleurs, avant de se lancer dans telle ou
telle aventure, on serait bien avisé de prendre en compte les facteurs géopoli-
neuf posé sur le monde,
tiques, car il s'agit là d'une base majeure. La géopolitique permet de mettre en
dénué de filtres idéologiques évidence les vrais problèmes de fond. Prenons un exemple : le jour où l'on aura
surannés. Dans chaque résolu l'équation de l'eau en Cisjordanie et en Jordanie, on aura éliminé une
endroit du monde où nous grande partie des scories qui empoisonnent les relations israélo-palestiniennes,
israélo-syriennes, israélo-jordaniennes… car la question centrale est l'eau. L'eau
voulons agir, il est primordial
conditionne l'agriculture, donc l'alimentation des populations de ces régions. Ré-
de se livrer à une analyse glez cette équation et vous aurez résolu la majeure partie de ce problème épi-
de fond du cadre dans neux.
lequel on va évoluer.” De quelle manière enseigner cela aux étudiants ? Même s'ils ont la tête bien faite,
comment les amener à comprendre la complexité du monde qui nous entoure, à
engager une démarche critique, positive, réaliste ?
Il est effectivement malheureux que l'on ne
sensibilise pas les jeunes élites, comme d'ail-
leurs l'ensemble de nos contemporains, à ces
questions géopolitiques. Notre système édu-
catif a malheureusement une lourde respon-
sabilité dans ce constat. On forme trop
souvent des prétentieux et des arrogants qui
s'imaginent tout comprendre, alors qu'ils sont
en réalité totalement déconnectés des réali-
tés du monde. On le voit chaque jour avec les
échecs retentissants que nous connaissons
sur des marchés que l'on croyait acquis. Il me
semble au contraire que nous devrions faire
preuve d'un peu plus de modestie et de beau-
coup plus de pragmatisme. Cela commence
par un regard neuf posé sur le monde, dénué
de filtres idéologiques surannés. Dans chaque
endroit du monde où nous voulons agir, il est
primordial de se livrer à une analyse de fond
du cadre dans lequel on va évoluer. Car les
choses sont différentes en Moldavie et en Bolivie, en Equateur ou à Singapour.
Une quantité de données changent en permanence, tant dans le temps que dans
l'espace. Si ces facteurs historiques, culturels, démographiques, économiques, so-
ciétaux… ne sont pas pris en compte, il y a peu de chance que vous parveniez
à comprendre la nature de la trame au sein de laquelle on vous demande de
vous insérer !
“Quand on parle
d'informations, il ne suffit pas
Comment la géopolitique s'intègre-t-elle dans le dispositif d'intelligence écono-

de regarder les concurrents,


mique ?
Dans un premier temps, on définit un cap. Ensuite, il faut collecter un maximum
les clients, les fournisseurs, d'informations, que l'on va traiter pour en faire des renseignements. Quand on parle
bref de reprendre le modèle d'informations, il ne suffit pas de regarder les concurrents, les clients, les fournisseurs,
des cinq forces de Porter. bref de reprendre le modèle des cinq forces de Porter. Non, il faut aller bien plus
loin. Par exemple analyser en finesse le contexte social, différent dans chaque région
Non, il faut aller bien plus loin.
du monde. Le modèle français n'est pas universel, loin s'en faut ! Comment com-
Par exemple analyser prendre en Afrique les problèmes de la région des grands lacs si vous n'intégrez pas
en finesse le contexte social, la dimension géopolitique ? La géopolitique est fondamentale, elle permet de faire
différent dans chaque perdre avec intelligence leur naïveté aux gens. C'est là un paramètre capital à pren-
dre en compte pour des étudiants, qui sont parfois crédules, voyant le monde en noir
région du monde.”
et blanc, bien et mal, avec des césures nettes. C'est facile, ça évite de se poser des
questions. Mais on est là dans le rêve, hors du réel. Non, les choses sont beaucoup
plus complexes à déchiffrer et il faut se garder des jugements à l'emporte-pièce

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“La grille de décryptage Effectivement, les jeunes générations semblent éprouver parfois de la difficulté à
qu'offre la géopolitique avoir leur propre jugement et sortir du "prêt-à-penser"…
oblige à intégrer Oui, c'est évident. Et pas seulement en France, c'est là un modèle international.
Cette naïveté – qui peut conduire à de grands désastres – est imputable, à mon
les réalités humaines sens, à trois raisons majeures.
et matérielles. En prenant La première est que pour nous autres occidentaux, l'aisance matérielle et mo-
de la hauteur de vue, elle rale dans laquelle nous évoluons fait que nous avons perdu notre sens du com-
développe une perception bat pour la vie. Quand on naît au Baloutchistan ou sur les bords de l'Amazone,
synoptique des situations, il faut très vite apprendre à identifier les vrais problèmes, à les résoudre et à se
faire respecter, c'est une question de vie ou de mort. Cela change considéra-
elle conduit à intégrer blement la donne ! Aujourd'hui, nous vivons à l'instar des Carthaginois qui se lais-
une multitude facteurs sèrent prendre au piège des délices de Capoue…
dans le raisonnement, La seconde raison majeure à cette dangereuse naïveté vient de l'impression de
contribuant à faire en sorte puissance que ressentent les jeunes avec les nouvelles technologies qui étendent
que celui-ci ne soit plus leur emprise à travers la planète. Bien sûr, ces outils sont formidables, ils sont d'une
utilité sans précédent pour l'humanité. Mais comme tout outil, ils ont leur face
monolithique ou manichéen” noire, qu'il faut connaître pour mieux la maîtriser. Le monde est comme un jeu
dont ils ne mesurent absolument pas les risques. Prenez l'exemple de Facebook.
Il n'y a pas de droit à l'oubli sur Internet. Les données que vous confiez sont uti-
lisées sans que vous en soyez conscients. Dans 50 ans, certains éléments festifs ou
anodins pourront ressortir dans un contexte que l'on ne contrôlera pas et pour
des buts que l'on n'aura pas choisis. Là encore, la naïveté conduit à des désastres.
La troisième raison réside bien sûr dans la formidable hypocrisie que recèle le
discours convenu du politiquement/culturellement correct. À force de nier les
faits qui nous dérangent au nom d'une certaine "bien-pensance", on en arrive à
une occultation totale de la réalité. On n'emploie pas les bons mots, on efface
de son esprit ce qui peut déranger notre
bonne conscience, bref on fait la politique de
l'autruche au nom d'idéaux que l'on voudrait
généreux. On évolue alors dans un monde
virtuel, jusqu'à ce que la réalité reprenne le
dessus. Car, on le sait, les faits sont têtus. Et ils
ressurgissent toujours, avec toujours plus de
force, nous laissant désemparés, impuissants,
voire victimes.
Il est de notre devoir de contribuer à ouvrir
les yeux des futures élites sur la réalité du
monde, donc sur ses potentialités et aussi ses
dangers. C'est là où la grille de décryptage
qu'offre la géopolitique s'avère être remar-
quablement pertinente. Car elle oblige à in-
tégrer les réalités humaines et matérielles. En
prenant de la hauteur de vue, elle développe
une perception synoptique des situations, elle
conduit à intégrer une multitude facteurs
dans le raisonnement, contribuant à faire en sorte que celui-ci ne soit plus mo-
nolithique ou manichéen.
Comment dès lors amener les jeunes à prendre en compte le réel ?
Les familles ont abdiqué et n'ont pas cette volonté d'accompagner leurs enfants
en leur ouvrant les yeux. En outre, bon nombre d'enseignants de l'éducation na-
tionale – sans mettre aucunement en cause leurs qualités pédagogiques – évo-
luent dans une bulle qui n'a pas grand-chose à voir avec la réalité. C'est donc une
question d'état d'esprit. Il y a là un verrou mental à faire sauter. Et c'est faisable.
Pour preuve, les grandes écoles ou certaines universités font preuve d'un état
d'esprit différent, d'abord parce qu'elles sont confrontées à une rude compéti-
tion. Il faut du résultat. Donc faire preuve de pragmatisme. Mais cela concerne
finalement peu de monde au regard de l'ensemble de la population
Notre préoccupation est d'ouvrir les yeux de nos étudiants, puis de leur appren-
dre des réflexes face à des situations qu'ils rencontreront dans 5, 10 ou 20 ans. Ils

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“Nous observons comprennent bien les risques de manipulation et de corruption, et savent qu'ils
un basculement du monde, peuvent, un jour ou l'autre, probablement tomber dans la "vraie vie", sur ce qui
le surgissement de nouvelles
n'était jusqu'alors qu'un cas d'école
Soyons lucides ! On emploie le mot d'éthique à tout bout de champ, mais il y a
lignes de fracture […]. Nul très peu d'éthique dans les faits au sein de notre société française. Des faits qui,
ne peut plus se cantonner il y a cinquante ans, auraient semblé totalement scandaleux n'émeuvent per-
à vivre tranquillement sonne aujourd'hui. Regardez l'exemple de la crise financière.Trafic d'influence, dé-
dans sa bulle. Le monde lits d'initiés, "arrangements de conscience", montages invraisemblables,
mensonges, corruption, cynisme brut… Froidement, il faut reconnaître qu'il n'y
est un, et les opportunités a jamais eu, dans l'histoire du monde, tant de gens qui ont pu mettre autant d'ar-
comme les menaces gent dans leurs poches en si peu de temps, sans que ça ne choque personne. Et
sont polymorphes.” beaucoup d'observateurs se disent : tiens, finalement, demain ce sera peut-être
mon tour de pouvoir réitérer le coup à mon profit ! C'est la porte ouverte au
n'importe quoi ! Notre système éthique a explosé en vol. D'abord parce que
nous n'avons plus de repères. Et la conséquence en est qu'il n'y a plus de société
au sens classique du terme, seulement une juxtaposition de communautés qui
s'agrègent et se défont au gré des événements. C'est là que la géopolitique peut
se révéler une fois de plus utile. En regardant les réalités du monde, on peut ap-
préhender lucidement les vrais problèmes,
donc provoquer un sursaut salvateur. La géo-
politique enseigne aux étudiants comme aux
managers le principe de réalité.
Oui, nous observons un basculement du
monde, le surgissement de nouvelles lignes
de fracture, l'irruption de nouvelles méthodes
et nouveaux moyens technologiques qui im-
pactent nos façons de vivre dans ce monde
et de le penser. Nul ne peut plus se canton-
ner à vivre tranquillement dans sa bulle. Le
monde est un, et les opportunités comme les
menaces sont polymorphes. Cessons de nous
gargariser de notre prétendue supériorité, de
notre arrogance ! Il n'y a pas que les qualifi-
cations techniques qui font que l'on emporte
de grands contrats à l'international. Si nous
mettions en application les règles de la géo-
politique, avec son jeu subtil d'analyse et d'in-
fluence, bref si, dans l'écheveau de situations complexes, nous apportions une
once d'intelligence dans notre culture, nous connaîtrions sans doute moins de
déboires et davantage de succès !
“La géopolitique nous invite En conclusion ?
à sortir des illusions. […] La géopolitique permet tout à la fois d'être visionnaire et pragmatique. C'est-à-
Elle permet au principe dire qu'elle fait prendre conscience des réalités du cadre dans lequel on évolue
ou l'on veut agir. Et simultanément, elle oblige à inscrire son action sur le long
de réalité de ressurgir. terme, en prenant de la hauteur. Dans géopolitique, il y a le mot politique, dans
Elle mérite d'être enseignée, l'acception noble du terme, qui vise à orienter et assumer la destinée de la Cité.
car sa pratique offre Elle exige à la fois une vision, reposant sur le socle d'une certaine idée de
l’opportunité aux élites l'homme et du monde, et une capacité à appréhender les réalités sans fard. En
nous permettant de décrypter le monde avec lucidité, la géopolitique nous in-
présentes et à venir vite à sortir des illusions, à reprendre confiance en nous, à travailler sur du
de déployer leurs talents concret et non sur des chimères. Elle permet au principe de réalité de ressur-
au profit de tous.” gir. Pour toutes ces raisons, elle mérite d'être enseignée, car sa pratique offre
l’opportunité aux élites présentes et à venir de déployer tous leurs talents pour
le plus grand profit de tous. I

CLES - Les entretiens géopolitiques bimestriels du directeur - HS n°1 - octobre 2010 - www.grenoble-em.com - 4 -
tion), du Stanford Executive Pro- Suchard, puis président du co-
gramm 88 (Université de Stan- mité de coordination de Jacobs-
ford / Californie), du Centre de Suchard France. En 1989, il
Perfectionnement aux Affaires rejoint l'Union Laitière Nor-
(1981). Il a aussi été conseiller du mande comme directeur géné-
Commerce extérieur de la ral adjoint en charge du
France de 1978 à 2002, profes- développement international,
seur affilié en stratégie et gestion avant de prendre la direction du
de crises au CPA/Groupe HEC groupe. Ensuite, il est adminis-
de 1986 à 2002, et président du trateur directeur général de la
Syndicat des produits laitiers Générale Ultra Frais à Rouen,
frais (Syndifrais) de 1994 à 1998. puis directeur général de
Après cinq ans de service France Champignon à Saumur.
comme officier dans les unités En 2001, il prend la présidence
parachutistes puis au Service de Marks and Spencer France.
Action du SDECE, il quitte l'ar- Le 1er octobre 2002, il est
nommé Directeur du rensei-
Alain Juillet mée pour entrer dans la vie ci-
vile. De 1967 à 1982, il travaille gnement à la DGSE, puis, le 31
Conseiller chez Orrick Ram- au développement du groupe décembre 2003, Haut responsa-
baud Martel, Alain Juillet a été Pernod-Ricard à l'international ble chargé de l'intelligence éco-
Haut responsable chargé de l'in- comme responsable de zone nomique au Secrétariat Général
telligence économique (HRIE) export, directeur de filiales à de la Défense Nationale
auprès du Premier ministre. Co- l'étranger, puis directeur du dé- (SGDN) par le président de la
lonel de réserve parachutiste, di- veloppement international du République.
plômé d'Etat-major (Esorsem), groupe. Après avoir réorganisé Alain Juillet est Commandeur
breveté parachutiste français et comme directeur général com- de la Légion d'Honneur et che-
anglais, il a été auditeur de l'Ins- mercial la société Ricard France, valier de l'Ordre National du
titut des Hautes Etudes de la il se spécialise dans le redresse- Mérite à titre militaire. A titre
Défense Nationale. Sur le plan ment d'entreprises en difficulté, civil, il est Officier du Mérite
civil, Alain Juillet est diplômé de le développement international agricole; chevalier des Palmes
l'Institut des Hautes Etudes de et la gestion de crises. En 1985, académiques et chevalier des
Sécurité Intérieure (1re promo- il devient directeur général de Arts et des Lettres. I

Raison d'être des “Entretiens du Directeur”

En rencontrant tous les deux mois des contemporain, mais aussi de nouveaux ou- comprendre l'intérêt de la géopolitique,
personnalités de haut niveau qui prati- tils d'aide à la décision. Pour les entre- non pas comme référent universitaire abs-
quent la géopolitique, Jean-François prises, il s'agit d'être capables de réagir le trait, mais comme méthode permettant
Fiorina aime à rappeler que l'intérêt de mieux et le plus rapidement possible. Pour d'approcher et cerner le monde dans sa
l'ESC Grenoble pour cette discipline nos étudiants, il s'agit moins d'évoluer sur complexité, afin d'être au plus près des
répond à des objectifs bien précis : le court terme que de se préparer à une enjeux réels. La géopolitique doit servir à
course de fond. gagner des marchés, ou du moins à ne
“Notre volonté est d'inciter nos parte- D'où une formation qui vise davantage à pas en perdre. Autrement dit, elle constitue
naires et nos étudiants à faire preuve d'un former les esprits qu'à apprendre de sim- une clé précieuse pour évoluer dans le
nouvel état d'esprit. Il s'agit de leur pro- ples techniques, qui, de toute façon, évo- monde d'aujourd'hui, et surtout de de-
poser non seulement une grille de lecture lueront. Pour les uns comme pour les main”. (Communication & Influence
du réel adaptée aux enjeux du monde autres, il est cependant impératif de bien n°19, mai 2010) I

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