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ENCADRÉ PAR:

M.BENCHEKROUN.
RÉALISÉE PAR:
IZEGBI CHAYMA.

ECOLE NATIONALE
D'ARCHITECTURE

DÉVELOPPEMENT
URBAIN DE
BANGKUK

MODULE
D'URBAISME
4EME SEMESTRE
INTRODUCTION

La Thaïlande (appelée officiellement


« royaume de Thaïlande ») est
indépendante depuis 1238, elle est le
seul pays d’Asie du Sud Est à n’avoir
jamais été colonisé. Son régime
politique est une monarchie
constitutionnelle (depuis 1932),
actuellement le roi au pouvoir est
Rama IX, de la lignée des Chakkri.
Aujourd’hui

Bangkok compte 7 millions


d’habitants (pour 62 millions
d’habitants dans tout le royaume de
Thaïlande).
Plus d’un tiers des thaïlandais vivent
en zone urbaine . Bangkok vient du
thaï Bang Makok, qui signifie « lieu
des olives », elle est aussi appelée
Krung Thep par les thaïlandais et
signifie « La ville des anges ».
FORMATION HISTORIQUE
DE LA VILLE : QUELLES
TRACES ? QUELLES
INFLUENCES ?

1.Fondation de
Bangkok au 18eme
siècle.
2. Bangkok, pôle
commercial .
3. Bangkok, naissance
et structuration de la
ville moderne .
1. FONDATION DE
BANGKOK AU 18EME
SIÈCLE.

Bangkok est fondée en 1782 par la dynastie


des Chakkri, après la destruction de
l’ancienne capitale Ayuthaya en 1767.
Capitale de l’ancien royaume des Siam, elle
est aujourd’hui la capitale de la Thaïlande.
Bangkok est choisie pour son emplacement
stratégique d’un point de vue militaire et
économique. La ville deviendra rapidement
un port commercial de grande importance.
Au 18ème siècle, le roi Rama 1er, roi de
Thaïlande, créé une île artificielle, entre
canaux (klongs) et fleuve, sur laquelle il
fait construire le Grand Palais, ainsi que
plusieurs temples. Cette île entourée d’une
muraille devient alors le centre politique et
culturel de la capitale. Les marchands
chinois qui occupaient auparavant le site
sont déplacés de l’autre côté du mur
d’enceinte où ils constituent le noyau d’une
communauté commerçante particulièrement
importante .La ville connaît alors un essor
économique important, des canaux sont
creusés pour faciliter le commerce et de
nombreuses maisons flottantes et
boutiques sont construites.ces canaux
seront déterminantes concernant les futurs
tracés urbains.
2. BANGKOK, PÔLE
COMMERCIAL :

Au 19ème siècle, le rôle de Bangkok


change, et prend une place centrale
dans l’économie et la gestion du pays.
La première cause de ce changement
se situe dans l’adoption du traité de
Bowring4 avec les anglais, visant à
faciliter les échanges commerciaux
entre Thaïlande et l’Angleterre.
Bangkok devient alors le centre du
commerce vers l’étranger, le centre de
gestion administrative du pays, et le
centre vers lequel convergent les
productions agricoles venant de toute
la Thaïlande. Malgré une croissance
économique forte, la croissance
démographique de Bangkok reste
modeste jusqu’à la moitié du 20ème
siècle5 . Le phénomène d’exode rural
n’apparaîtra qu’après la seconde
guerre mondiale. Au milieu du 19ème
siècle, la ville compte 400 000
habitants.
3. BANGKOK,
NAISSANCE ET
STRUCTURATION DE
LA VILLE MODERNE :

A partir de la moitié du 19ème siècle jusqu’en 1945, la ville moderne se développe


autour de la ville ancienne.A cette époque, la ville connaît donc une extension extra-
muros, Bangkok passe d’un modèle urbain concentrique (la ville ancienne séparée de la
campagne par une muraille) à un modèle radioconcentrique. La population se répartit
alors selon des cercles concentriques de densités décroissantes en allant vers la
périphérie. Le centre historique reste dense et la ville conserve ses trois murailles
concentriques (héritées certainement du tracé d’anciens canaux) jusqu’en
1945. provinciales
Les plans de ville ancienne et nouvelle
présentent les mêmes caractéristiques de
tissu urbain :
- la ville ancienne s’organise autour de
trois klongs principaux (datant du 19ème
siècle) qui ceinturent la ville ancienne. A
l’intérieur, deux directions se confrontent,
les rues sont soit parallèles, soit
orthogonales aux klongs. Le plan est donc
à la fois radio concentrique (convergence
des rues vers la ville historique) et
quadrillé.
- La ville de l’extension présente
également les deux types de plans : au
Nord, un quadrillage, au Sud et à l’Est,
une formation radio concentrique.
En 1932 on assiste au changement de régime politique d’une monarchie absolue à une
monarchie constitutionnelle . Parallèlement, se développent les grandes routes reliant
Bangkok aux grandes villes provinciales.
DEVELOPPEMENT URBAIN :
TENSION ENTRE FACTEURS
POLITIQUES ET FACTEURS
ECONOMIQUES.

1. BANGKOK 1957-
1971 .
2. BANGKOK 1971-
1981 .
3. BANGKOK 1982-
1991 .
4. BANGKOK 1991-
aujourd’hui .
L
1. BANGKOK 1957-
1971 :

1960 : « Le grand plan de Bangkok 2533 »


Ci-contre, le plan d’occupation des sols de
1958 nous permet de comprendre dans quel
contexte urbain le plan de 1960 s’implante.
Ce plan directeur de Bangkok, se situe dans
une logique de développement national mené
par le gouvernement de Sarit(une politique
économique de "porte ouverte" aux capitaux
étranger),en créant un système bureaucratique
basé sur deux institutions: le Bureau national
de développement économique (NEDB) et le
Bureau des investissements (BOI). Le grand
plan de Bangkok est alors confié à une équipe
de consultants américains "Litchfield and
associate". Ce groupe de consultants établit un
plan de zoning des activités commerciales,
industrielles et résidentielles de la ville.
1969:le « grand projet de Bangkok BE 2543 »
Aucun des ces trois plans ne sera exécuté,
Ce plan est projeté par le secteur de la
ils resteront au niveau du débat
planification de la ville de la municipalité de
administratif.Ces trois échecs successifs
Bangkok.
montrent comment les tensions entre
1971:le plan directeur de bangkok
pouvoir politique urbain et pouvoir de
ce plan est produit par le département de la
l’intérêt privé entraînent l'incapacité des
planification de ville et de campagne, il prend
bureaux d'Etat à coopérer entre eux. Il
en compte l'inquiétante augmentation de la
montre également que l'intérêt privé
population, qui n'avait pas été évaluée ainsi
empêche la mise en place d’un projet de
dans les précédents projets.
planification globale.
2. BANGKOK 1971-
1981 :
CONTEXTE POLITIQUE ET ECONOMIQUE :
En 1970 le territoire de Bangkok s'étend de 184
km², Bangkok compte alors près de trois
millions d’habitants.
En 1972, le Conseil gouvernemental abolit à
Bangkok toute forme d'auto-gouvernement local
et créé une entité unique sur le plan juridique
et administratif : la Bangkok Metropolitan
Administration (BMA).Cette autorité
nouvellement créée couvre un territoire
d'environ 1565 km² (de part et d'autre du fleuve
Chao Phraya), dans un rayon de 20 à 30 km
autour du centre-ville.
l’administration de Bangkok était divisée en
douze instances locales,pour mission de : la
planification de la ville, la gestion du trafic,
favoriser les investissement de capitaux locaux
et internationaux, développer le programme de
développement local.
LES PLANS DIRECTEURS DE 1977-1981.
Dans les années 1971-81, le développement urbain continue malgré la crise pétrolière.
Le 4ème plan d'urbanisme de 1977-81, pour la première fois, évoque la question du
déséquilibre qui existe entre le développement accéléré de Bangkok et la pauvreté des
autres régions. Les urbanistes recommandent alors une politique de décentralisation,
ainsi que l'adoption d'un modèle urbain polycentrique. Cependant les forces du marché
et les enjeux démographiques ont continué d'influencer le développement urbain de
Bangkok.
3. BANGKOK 1982-
1991 :

Entre 1985 et 1995, grâce à l’apport


massif de capitaux étrangers et l’aide
financière de la Banque mondiale,
l’économie de la Thaïlande progresse de
10% par an. Avec la plus grande
progression économique enregistrée
dans le monde, la Thaïlande incarne
alors le miracle économique de la
Banque Mondiale. Le phénomène de
développement linéaire du commerce le
long des grands axes se poursuit dans
les années 80, en s’éloignant de plus en
plus du centre. Pendant trois décennies
(soit jusqu'en 1992, date du premier
plan d'urbanisme qui sera mis en place),
les bureaux urbanistiques de la ville ne
feront que projeter sur un territoire
sans pouvoir agir véritablement sur
celui-ci.
4. BANGKOK 1991-
AUJOURD’HUI :
CONTEXTE POLITIQUE ET ECONOMIQUE:
Au début des années 1990’s, le gouvernement thaïlandais
est conduit a créer un environnement propice à
l’investissement de capitaux étrangers.Par conséquent, la
ville de Bangkok se développe rapidement et la densité de
la ville croît de manière exponentielle. Toutefois, il est
important de noter que de manière générale, les capitaux
étrangers sont avant tout utilisés pour financer la
construction de logements de luxe,d’hôtels et de bureaux,
destinés respectivement aux expatriés occidentaux, au
tourisme de luxe, et aux grandes sociétés
multinationales.Ce boom de construction donne l’image
d’une prospérité économique.Cependant, le développement
réel du pays, n’est alors pas basé sur l’essor réel des
richesses, mais plutôt sur une économie spéculative.
La Thaïlande base alors son économie sur un équilibre fragile qui ne résistera pas à la
crise asiatique de 1997.Cette crise touchera trois millions de travailleurs thaïs qui
perdront leur travail durant cette période.Cette crise marque la fin d’une grande période
de développement de la ville et du pays.
LE PLAN DIRECTEUR DE 1998 :
En 1992, la ville de Bangkok établit un nouveau plan directeur, il sera révisé puis adopté
en 1998. Le plan directeur de 1992, ne prenait pas en compte un certain nombre de
données concernant les besoins et les contraintes de la ville actuelle(l’existence des
nouveaux systèmes de communication,l’aménagement des zones périphériques ayant
besoin d’être davantage exploitées pour le commerce).Selon l’architecte Davisi
Boontharm, le facteur ayant empêché l’application de ce plan est le manque de
concertation entre les différents acteurs : le gouvernement, la ville de Bangkok, et les
collectivités locales.
La première révision du plan directeur de 1992,
se donne pour objectif les cinq points suivants:
-« Bangkok, capitale patrimoniale, garde son
caractère de principale ville culturelle
thaïlandaise ».
-« Bangkok, ville qui respecte l’environnement
et les ressources naturelles pour une meilleure
qualité de vie de ses habitants ».
-« Bangkok, centre national administratif, des
transports et des communications, des activités
tertiaires et des technologies modernes ».
-« Bangkok, ville où le transport est fluide,
confortable et efficace ».
-« Bangkok, ville d’avenir, planifiée en fonction
du futur développement urbain ».
Le schéma directeur révisé en 1998, s’organise
en trois parties :
- Le plan d’occupation des sols qui conditionne
les usages fonciers dans le territoire
administratif de BMA (soit 50 districts, environ
1500 km²).
- Les plans des espaces non bâtis. L’objectif étant, d’une part, de dénombrer les espaces
éventuellement libres pour la construction d’espaces de loisirs, d’autre part, de prévoir
des couloirs d’évacuation d’eau en cas de fortes inondations.
Le schéma directeur de Bangkok vise donc, d’une part à limiter l’expansion des activités
commerciales : limitée à 10 % dans les zones non commerciales et interdite dans les
zones agricoles. D’autre part, à contrôler la densité et la hauteur du bâti. De manière à
induire une silhouette pyramidale générale, et de plus petites pyramides aux nœuds
périphériques.
PROBLÉMATIQUE:

De nombreux schémas directeurs


d’urbanisme se sont donc succédés,
depuis le premier plan directeur de
1960 jusqu’à l’adoption du plan de
1998. Cependant, il apparaît que les
structures administratives de la ville
rencontrent des difficultés non
négligeables à mettre en application
et à débloquer les fonds et les
moyens nécessaires à leur mise en
place. Il apparaît donc que ces
structures ne disposent pas des
moyens indispensables à l’exécution
d’une réelle ambition de
planification urbaine, et que, par
conséquent, le développement de la
ville, loin d’être contrôlé, anticipé et
dirigé, se voit contraint et dépendant
des forces du marché et
particulièrement des investissements
étrangers.
CONCLUSION :
L’arrivée de Sarit au pouvoir, marquera le début d’une ouverture économique de la
Thaïlande aux capitaux étrangers. Cette ouverture sera déterminante dans la
construction de la ville comme le moyen d’y trouver là la possibilité d’un essor
économique accéléré. Les structures de gestions urbains, comme la Bangkok
Metropolitan Administration, auront pour mission d’aller chercher les capitaux
étrangers afin d’y trouver le levier d’un développement économique. La ville devient le
support d’une ambition économique nationale, et non pas l’objet d’une gestion sociale
ou politique qui lui est propre et adaptée. La ville de Bangkok sera utilisée par le
gouvernement Thaï comme une vitrine pour les investisseurs étrangers. Les structures
misent en place, tel que la BMA n’ont aucun pouvoir réel sur le dessin et le contrôle du
développement urbain à proprement dit, le premier plan directeur ne sera adopté 73
qu’en 1998, (au lendemain de la crise de 1997), après des années de tâtonnements
sans effets. Le boom de construction des années 1990’ marquera l’apogée de cette
ambition économique et d’un développement urbain plus déterminé par les lois de la
spéculation foncière que par les structures de gestion urbaine.

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