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Il n'y a pas de changement impactant sans résistance. Le changement, surtout s'il est non désiré
s'apparente à un deuil. On quitte, on perd un état - que ce soit un déménagement, un changement
de chef, un changement d'outil ou d'organisation- avant d'en retrouver un autre.
La psychiatre allemande Elisabeth Kübler Ross a observé et formalisé les différentes étapes dans la
traversée du deuil.
Il y a deux axes : un axe temps et un axe efficacité, preuve qu'il faut du temps pour un changement et
que l'efficacité peut s'en trouver altérée. Le changement consiste à passer d'un point A à un point B.
On note sur la courbe que le point B est plus haut que A car l'objectif de changement est de parvenir
à une situation meilleure . Souvent, dans la tête de l'auteur ou du porteur de changement, on doit
aller en ligne droite direct de A vers B, A étant aujourd'hui, B demain.
Dans la pratique c'est rarement comme cela. Quand on annonce un changement les gens sont
propulsés sur une des étapes de changement qui est dans la courbe. Il est rare que le changement
soit accueilli favorablement sans crainte ni peur. A l'annonce du changement il y a un sentiment
d'inconfort. C'est tout à fait normal. En tant que manager ne vous sentez pas coupable d'être
inconfortable ou de voir vos collaborateurs inconfortables.
Etape 1 : le déni. Le changement est annoncé. C'est un choc. On enclenche un mécanisme de rejet,
on minimise. "Ca ne se fera pas" ou "dans tellement longtemps que je ne veux pas le savoir" ou "je
ne suis pas concerné" ou "ça changera rien pour moi". A ce stade de dénis les collaborateurs ne
voient même pas B.
Etape 2 : la colère. L'information étant enregistrée que A ne sera plus, on continue de se défendre
mais par la colère, souvent accompagnée voire précédée de la peur: C'est une bonne nouvelle d'être
dans cette seconde phase. C'est signe qu'il y a une avancée. La colère peut se manifester sous forme
d'argumentation : "c'est n'importe quoi cela ne va pas marcher" "je vous préviens, si on fait cela,
voilà ce qui va se passer" : les menaces. La colère peut être froide et se manifester par l'inertie "je
verrai la note quand j'aurais le temps" ou "Ah oui, il faudrait que je le fasse". La personne serre les
dents il ne se passe rien. La colère peut aussi prendre la forme de la révolte : appel à la grève,
directeur en otage. Ou du sabotage en allant à l'encontre de l'intérêt de l'entreprise, ou parfois sous
forme du zèle de l'expert qui vous annonce : "bah tu vois j'ai fait ce que tu m'as dit mais ça marche
pas!"
Etape 3 : le marchandage. A mesure que l'information du changement fait son chemin nous
commençons à marchander, souvent intérieurement avec nous-même. " Si je garde mon emploi je
me jure que je m'investirai davantage", "si notre service déménage, alors je démissionne".
"Si la direction ne nous fait pas changer d'outil je promets de..." ou "si on m'augmente de 10%, alors
j'accepterais de..." ou "si vous ne procédez à aucun licenciement alors nous signerons l'accord." Le
marchandage avec soi ou l'autre, n'obtient pas toujours gain de cause.
Etape 4 : la tristesse ou décompensation. Après avoir résisté par le déni, la colère, le marchandage et
obtenu ce qui pouvait l'être, vient la décompensation. Il n'y a plus d'énergie pour résister. Elle a été
brûlée dans les phases précédentes. La nouvelle du changement est là, inéluctable. Il faut l'accepter.
La perte de A, de l'ancien -que ce soit un poste, une organisation, une équipe, des habitudes- est
irrémédiable. Rien ne sert plus de se battre. Cette phase est caractérisée par une énergie basse, un
désengagement, un retrait comme celui d'un animal blessé qui a besoin de recouvrer ses forces
avant de continuer. Dans cette phase arrive parfois les larmes et puis aussi les congés maladie, voire
les dépressions. Les équipes se sentent abandonnées, incomprises par la direction.
L'efficacité du travail est en baisse, pas nécessairement par manque de conscience professionnelle,
mais surtout par manque d'élan.
Etape 5 : la résignation. Le choix. On a compris qu'il faut aller vers B même si cette perspective ne
plaît pas et qu'on ne sait pas comment y aller. Au terme de cette phase se fait le
choix.
de se faire virer.
colère ou la tristesse.
remonter la courbe.
choses.
nouvelle organisation.
Il s'agit de prendre
jusqu'à la réussite.
En conclusion de cette courbe de changement, passer par toutes les étapes est normal. Ces étapes
sont plus ou moins longues pour chacun. Parfois on revient une étape précédente.
Entrer dans la phase suivante est une bonne nouvelle. Si un collaborateur entre
en décompensation, l'entretien
naturelle.
résistances au changement.
Accompagnez les personnes dans le