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8.0 Introduction
1. Plusieurs types d'ouvrages peuvent servir à transporter l'eau dans une ferme piscicole. Le
canal à découvert est le plus couramment employé; une étude détaillée figure aux sections 8.1
à 8.6. Nous étudierons ensuite d'autres types d'ouvrages communément utilisés, notamment
les suivants:
aqueducs simples pour transporter l'eau au-dessus du sol (voir section 8.8);
canalisations courtes pour acheminer l'eau par-dessus ou par dessous un autre ouvrage, tel qu'un
canal ou une voie de desserte (voir section 8.9);
siphons simples pour franchir un obstacle, par exemple la digue d'un étang (voir section 8.9).
1. Les fermes aquicoles sont équipées de divers types de canaux à découvert pour le transport
de l'eau, généralement par gravité*; on distingue quatre principaux types d'utilisation:
canaux d'alimentation pour amener l'eau depuis la prise d'eau principale jusqu'aux étangs;
une ferme importante qui possède plusieurs groupes d'étangs en dérivation a habituellement
un canal d'alimentation principal, qui se divise en canaux secondaires et même tertiaires;
canaux de drainage pour évacuer l'eau des étangs, par exemple vers une vallée;
canaux de dérivation pour détourner des étangs de barrage les débits d'eau excédentaires;
canaux de protection pour détourner des étangs d'élevage les eaux de ruissellement.
2. Le présent chapitre vous fournira des indications concernant les canaux d'alimentation, de
drainage et de dérivation. Des indications complémentaires concernant les canaux ou fossés
de protection vous seront données à la section 11.5.
Canaux ouverts pour une petite ferme piscicole
1. Tous les canaux doivent être soigneusement conçus de façon à avoir la capacité de débit
requise. Or, la conception d'un canal repose sur l'application de formules mettant en rapport
sa capacité de débit, son profil, sa pente ou perte de charge effective et la rugosité de ses
parois. La relation de Manning est la formule le plus couramment employée:
v = (1 ÷ n) (R2/3) (S1/2)
avec
v = vitesse de l'eau dans le canal;
n = coefficient de rugosité des parois du canal;
R = rayon hydraulique du canal;
S = pente réelle du fond du canal.
2. Ces termes vous seront précisés par la suite, mais considérons tout d'abord quelques-uns
des facteurs fondamentaux pour la conception d'un canal.
4. Dans les fermes piscicoles, les canaux sans revêtement d'étanchéité ont la plupart du temps
une section transversale de forme trapézoïdale, définie par les éléments suivants:
7. La valeur qu'il convient de choisir pour la pente des parois latérales d'un canal de terre de
section trapézoïdale dépend du type de de sol dans lequel les parois sont creusées (voir
tableau 34).La pente des parois peut être d'autant plus forte que le matériau du sol est plus
stable. S'il s'agit d'un canal à revêtement d'étanchéité, la pente des parois est également
fonction du type de revêtement employé.
TABLEAU 34
Pente des parois latérales de canaux trapézoidaux creusés dans divers types de sols
Choix de la pente du fond d'un canal
en terrains très plats, la pente du fond peut être réduite à zéro (canal horizontal) ou tout au
plus maintenue à une valeur minimale de 0,05 pour cent, soit 5 cm pour 100 m;
en terrains plus accidentés, la pente du fond devrait être limitée à une valeur comprise entre
0,1 et 0,2 pour cent, soit 10 à 20 cm pour 100 m, afin d'éviter un écoulement trop rapide de
l'eau dans les canaux et l'érosion de leurs parois.
9. Si nécessaire, le niveau du fond du canal peut être diminué par la construction de seuils
dans le canal (voir section 8.7).
10. Dans le cas de canaux à revêtement d'étanchéité de briques ou de béton par exemple, la
pente du fond peut être plus forte, compte tenu du risque d'érosion moins important.
11. La vitesse d'écoulement de l'eau dans les canaux à découvert varie selon la profondeur et
la distance par rapport aux parois. A proximité du fond et au voisinage des bords, l'eau s'écoule
moins rapidement. Lors de la conception d'un canal, l'attention porte d'ordinaire sur la vitesse
moyenne de l'eau calculée sur toute la section transversale du canal.
12. La vitesse moyenne maximale admissible dans un canal pour éviter l'érosion dépend du
type de sol (voir aussi le manuel nº 6, le sol, section 12.3), ou du matériau de revêtement. Les
valeurs maximales admissibles des vitesses d'écoulement dans les canaux ordinaires et dans
les canaux surélevés, pour divers types de sols et de revêtements, sont indiquées au tableau
35.
TABLEAU 35
Vitesses moyennes maximales admissibles de l'eau dans les canaux ordinaires et les canaux
surélevés
14. Les caractéristiques géométriques de la section transversale mouillée des canaux sont
récapitulées au tableau 36 pour les trois types de profils les plus courants: rectangulaire,
trapézoïdal et triangulaire.
Note: Plus le rayon R est Important, plus le débit du canal est élevé.
TABLEAU 36
Géométrie de la section transversale immergée d'un canal
Abréviations:
b = largeur du fond du canal (m)
h = profondeur maximale de l'eau dans l'axe du canai (m)
z = facteur de pente des parois latérales: variation de distance horizontale par unité de
distance verticale
15. Le coefficient de rugosité (n) exprime la résistance à l'écoulement créée par les parois
latérales et le fond d'un canal. Plus n est grand, plus la rugosité des parois est importante et
plus l'écoulement de l'eau dans le canai est difficile.
16. Le tableau 37 indique les valeurs du coefficient de rugosité observé dans différentes
conditions; il indique également les valeurs inverses (1 ÷ n) qu'il convient d'utiliser dans les
calculs.
TABLEAU 37
Coefficient de rugosité des canaux ordinaires et des canaux surélevés
17. Dans les cas simples, vous pouvez supposer que la pente du fond du canai est dirigée
vers l'aval. En fait, l'eau circulera dans un canal dans la mesure où le niveau d'eau à l'extrémité
amont est plus élevé que le niveau d'eau à l'extrémité aval. Si le fond d'un canal est horizontal,
le gradient peut être considéré comme étant égal à la différence de charge entre l'amont et
l'aval. La pente S du fond du canal est exprimée en mètres de charge par mètre de longueur,
par exemple S = 0,01 ou 1 pour cent. Le débit est d'autant plus Important que la valeur de S est
élevée.
20. Si vous envisagez de construire un canal de section trapézoïdale standard comportant une
largeur de fond b = 1 m, des pentes des parois latérales z:1 = 1,5:1 et une pente longitudinale
très faible S = 0,0001- 0,0002 (0,01-0,02 pour cent), il est possible d'estimer la capacité de
débit approximative Q (en mètres cubes par seconde) d'un tel canal, en supposant que la
vitesse moyenne de l'eau sera de v = 0,3-0,5 m/s, comme suit:
Exemple
Si l'on choisit une valeur v = 0,3 m/s en raison de la rugosité relative des parois, la capacité de débit
d'un tel canal est alors évaluée comme suit:
21. Une autre méthode simple consiste à utiliser un tableau indiquant des estimations de la
capacité de débit d'eau pour un certain nombre de dimensions, de profondeurs d'eau et de
pentes longitudinales de canaux. Le tableau 38 fournit des données de ce genre pour un canal
de section trapézoïdale creusé dans un sol ordinaire, avec des pentes de parois latérales de
1,5:1.
TABLEAU 38
Capacité de transport des canaux de terre de section trapézoïdale (l/s)
(pente des parois latérales 1,5:1; coefficient de rugosité 0,020-0,025)
* Le premier chiffre se rapporte aux canaux dont les parois sont rugueuses, le second à
ceux dont les parois sont lisses.
Exemples de canaux rectangulaires revêtus
le graphique 7, qui indique la capacité de transport des canaux de terre de section trapézoïdale
à parois lisses, inclinées suivant une pente de 1:1 et une pente longitudinale du fond S = 0,1
pour cent;
le graphique 8, qui indique la capacité de transport de canaux similaires mais à parois
rugueuses.
Exemple
Exemple
Si le canal doit avoir une capacité de transport Q = 425 m3/h et s'il doit être creusé dans un terrain
pierreux (n = 0,035), avec une pente des parois latérales de 1:1 et une pente longitudinale S = 0,1 pour
cent utilisez alors le graphique 8. En suivant la ligne Q = 400 m3/h, choisissez une valeur de la largeur
du fond relativement importante (par exemple, 1,5 m) et déterminez le point A correspondant à Q = 425
m3/h. A partir de ce point repérez la profondeur de l'eau h = 0,30 m sur l'échelle de gauche.
GRAPHIQUE 7
Capacité de transport d'un canal trapézoïdal de terre avec parois lisses (pente des parois 1:1;
coefficient de rugosité n = 0,020; pente longitudinale S = 0,1 pour cent)
GRAPHIQUE 8
Capacité de transport d'un canal trapézoïdal de terre avec parois rugueuses
(pente des parois 1:1; coefficient de rugosité n = 0,035; pente longitudinale S = 0,1 pour cent)
25. Il est relativement simple de calculer directement la capacité de transport (en mètres cubes
par seconde) d'un canal à découvert quelconque, dont le débit est régulier et uniforme en
appliquant la formule de Manning sous la forme suivante:
Q = A (1 ÷ n) R2/3 S1/2
A = aire de la section transversale mouillée (en mètres carrés) (voir tableau 36);
R = rayon hydraulique (en mètres) (voir tableau 36);
S= pente longitudinale du fond du canal;
n= coefficient de rugosité (voir tableau 37).
Exemple
27. Il existe plusieurs méthodes de calcul de la vitesse moyenne de l'eau dans un canal à
découvert. Vous pouvez par exemple utiliser l'une des trois méthodes simples suivantes:
a) Connaissant le débit d'eau Q (en mètres cubes par seconde) transporté par un canal dont
l'aire de la section transversale mouillée est de A (en mètres carrés), déterminez la vitesse
moyenne de l'eau v (en mètres par seconde) par la relation: v = Q ÷ A
Exemple
b) La vitesse moyenne de l'eau v (en mètres par seconde) peut aussi être calculée
directement par la formule classique de Manning, avec l'aide des tableaux 37, 40 et 41:
v = (1 ÷ n) R2/3 S1/2
Exemple TABLEAU 39
Valeurs courantes de (1 + z2)
Supposons que, pour le canal ci-dessus, n= z 1 1.5 2 2.5 3
0,030, R = 0,227 m et S = 0,003, alors v = (33,33)
(0,372 m) (0,055) = 0,68 m/s. 1+z2 1.41 1.80 2.24 2.69 3.16
TABLEAU 40
Valeurs courantes de S1/2
Attention: S = pente longitudinale du fond du canal exprimée en unités de dénivellation (m)
par unité de distance horizontale (m). Notez que S1/2 = (S)
TABLEAU 41
Valeurs courantes de R2/3
R = rayon hydraulique (m)*
v = C (RS)
Exemple
28. Une fois connue la vitesse moyenne v de l'eau (en mètres par seconde), il est possible de
comparer cette valeur à la vitesse moyenne maximale admissible dans le canal considéré (voir
tableau 35). La vitesse v calculée lors de la conception du canai doit être inférieure à la valeur
maximale admissible, pour éviter l'érosion du canal.
Exemple
Si le canal est creusé dans un limon sableux, la vitesse moyenne maximale admissible est égale à 0,8
m/s, et la valeur prévue v = 0,68 m/s est acceptable.
GRAPHIQUE 9
Valeurs du coefficient C
GRAPHIQUE 10
Valeurs du coefficient (RS)
29. Si la capacité de transport Q (en mètres cube par seconde) d'un canal de terre trapézoïdal
est connue (par exemple, une fois établi le projet d'aménagement de la ferme piscicole), il est
facile de déterminer les caractéristiques du canal optimal. Procédez de la façon suivante:
c) Calculez l'aire optimale de la section transversale mouillée (en mètres carrés) par la
relation
A = Q ÷ v max.
e) D'après le tableau 42, calculez les caractéristiques du canal optimal en multipliant cette
valeur A par les chiffres indiqués sur la ligne correspondant à la valeur choisie pour la pente
des parois latérales z:1.
Exemple
Procédez comme indiqué ci-dessous pour déterminer les caractéristiques d'un canal trapézoïdal à
creuser dans un sol limoneux ferme, de façon à obtenir une capacité de transport de 1,5 m 3/s:
b) D'après le tableau 34, supposons une pente des parois latérales de 1,5:1.
f) Consultez le tableau 42 pour une pente des parois latérales de 1,5:1 et calculez comme suit les
caractéristiques du canal optimal:
TABLEAU 42
Coefficients servant à la détermination des caractéristiques du canal trapézoïdal optimal
(Multipliez A par le coefficient indiqué pour obtenir la caractéristique à définir)
30. Pour un canal donné, la pente longitudinale S peut être calculée par la formule:
S = (nv ÷ R2/3)2
avec
Exemple
Un canal de terre creusé dans un sol de limon sableux a un périmètre mouillé P = 3,559 m. Si sa
longueur totale est de 78 m, la surface de sol mouillée est de 3,559 m x 78 m = 277,6 m 2 . Les pertes
totales par infiltration atteindront donc en moyenne 277,6 x 0,50 m 3/jour = 138,8 m3/jour.
32. Lors de la conception des canaux d'alimentation, il est indiqué d'inclure un pourcentage de
pertes d'eau de 10 à 20 pour cent en moyenne, suivant le type de sol en présence.
33. Si le canai est très long, il est également possible d'adopter une règle simple consistant à
prévoir une perte de 10 pour cent des quantités d'eau transportées par kilomètre de canal.
Exemple
Si vous disposez au niveau de la prise d'eau principale d'un débit de 100 l/s, vous aurez seulement 90
l/s au bout de 1 km et 81 l/s au bout de 2 km.
34. Il a surtout été question jusqu'à maintenant de la notion de section transversale mouillée
des canaux. Or, comme nous l'avons déjà mentionné brièvement au début, la hauteur des
berges du canal doit être légèrement supérieure à la hauteur requise pour assurer une certaine
capacité de transport, de façon à éviter les débordements. Cette hauteur supplémentaire des
parois par rapport au niveau normal de l'eau est appelée la revanche.
35. La revanche est plus ou moins importante suivant le type de canal considéré:
36. Les sections qui suivent vous donneront des indications complémentaires sur la notion de
revanche.
37. Sur certains emplacements, il est parfois nécessaire d'incurver le tracé du canal, par
exemple pour éviter un objet topographique particulier ou pour mettre à profit tel élément de
la topographie du lieu. Le tableau 43 indique la valeur minimale des rayons de courbure (Rm)
praticables. En règle générale:
dans des sols fermes, Rm = 20 x largeur du lit
(en mètres);
dans des sols meubles, Rm = 30 à 50 x largeur
du lit (en mètres).
TABLEAU 43
Courbure admissible du tracé des canaux
39. Dans nombre de cas, vous pouvez avoir le choix entre plusieurs valeurs de la largeur du
canal, de sa profondeur, de sa pente longitudinale, de la pente de ses parois, etc. Les quelques
critères pratiques énoncés ci-dessous sont susceptibles de vous aider à fixer votre choix:
a) Si l'eau est chargée de vase, une vitesse trop faible facilitera le dépôt de la vase. Vous
souhaitez probablement prévoir une zone spécifiquement réservée à cet effet.
b) Si vous devez traverser le canal, il est sans doute préférable de le rétrécir à cet endroit,
éventuellement en garnissant les parois d'un revêtement.
e) Pensez à prévoir une capacité de transport suffisante pour les eaux de crue susceptibles
d'atteindre le canal.
8.3 Canaux d'alimentation
1. Les canaux d'alimentation relient la prise d'eau principale aux diverses installations
d'élevage de la ferme piscicole et, en particulier, aux étangs en dérivation. Ils peuvent être
classés en canaux d'alimentation primaires (principaux), secondaires ou tertiaires suivant leur
fonction à l'intérieur de la ferme.
2. Les règles suivantes doivent demeurer présentes à l'esprit lors du tracé et de la conception
des canaux d'alimentation:
a) Le canal d'alimentation principal doit acheminer l' eau à la ferme par gravité* et jusqu'au
point le plus élevé possible.
b) A l'intérieur des fermes piscicoles, les canaux doivent acheminer l'eau par gravité jusqu'à
chaque installation.
c) Le niveau d'eau de chaque installation doit être suffisamment élevé pour permettre son
drainage par gravité en toutes circonstances.
d) S'il faut utiliser le pompage, il est généralement plus simple de pomper l'eau dans un canal
d'alimentation fonctionnant ensuite par gravité que de pomper l'eau de chaque étang. Evitez de
devoir faire l'un et l'autre.
f) La longueur du canal d'alimentation principal doit être aussi courte que possible. Si, par
exemple, la pente longitudinale du cours d'eau est inférieure à 2 pour cent, il est préférable d'en
surélever le niveau d'eau par un ouvrage de dérivation pour éviter de creuser un canal
d'alimentation trop long (voir sections 8.2 à 8.9).
g) La pente longitudinale du fond doit être aussi faible que possible. Pour abaisser le niveau
du canal (voir section 8.7), il est préférable d'utiliser des seuils.
h) Le canal principal doit être conçu de façon à permettre de remplir tous les étangs de la
ferme dans un délai de cinq jours (surface totale des plans d'eau: 5 ha) à 30 jours (surface
totale des plans d'eau: 25 ha).
Exemple
Les étangs d'une ferme piscicole de 4 ha contiennent 40 000 m 3 d'eau. Ils doivent être remplis dans un
délai de cinq jours, et le débit d'eau nécessaire à cet effet est par conséquent de Q = 40 000 m3 ÷ 5
jours = 8000 m 3/j = 0,093 m 3/s, Soit 93 l/s. Le dimensionnement du canal d'alimentation principal doit
donc autoriser une capacité de transport de 93 l/s + 12 l/s (pertes d'eau) = 105 l/s.
i) Chaque étang doit être rempli dans un temps minimal en fonction de sa taille, allant de
quelques heures pour les petits étangs à plusieurs jours pour les grands étangs. Son canal
d'alimentation doit être dimensionné en conséquence.
k) Vous devez, dans la mesure du possible, normaliser les dimensions des canaux
d'alimentation.
l) Les canaux d'alimentation doivent être creusés au-delà du dernier étang approvisionné vers
un point de drainage, pour faire office de trop-plein et évacuer automatiquement de la ferme
piscicole toute eau excédentaire.
3. Pour des raisons de coût, les dimensions des canaux d'alimentation doivent être réduites au
minimum. Lors du dimensionnement d'un canal d'alimentation, tenez compte des principes
suivants:
b) S'il s'avère nécessaire d'accroître la capacité de transport d'un canal, il vaut mieux l'élargir
que l'approfondir.
c) Un canal peu profond est plus facile à entretenir qu'un canal profond.
d) Par contre, les pertes par infiltrations sont habituellement plus importantes dans la couche
de terre superficielle. Si les ressources en eau sont limitées, il pourrait alors être préférable
d'utiliser un canal plus profond.
Exemple
4. Il peut être nécessaire de devoir utiliser des canaux d'alimentation munis de revêtements
d'étanchéité dans les cas suivants:
les ressources en eau sont limitées et les infiltrations dans le sol sont importantes;
le matériau de revêtement envisagé est disponible sur place à un coût raisonnable;
les canaux d'alimentation doivent être construits sur la crête des digues d'étang;
les canaux d'alimentation doivent être creusés dans des sols particulièrement vulnérables à
l'érosion.
les pertes d'eau sont très réduites, puisqu'elles ne dépassent pas en moyenne 30 l/m 2 de
périmètre mouillé par jour;
les dimensions des canaux peuvent être relativement réduites, par exemple lorsqu'on choisit
une section rectangulaire ou semi-circulaire;
la pente longitudinale du fond peut être augmentée, puisque la vitesse maximale admissible est
plus élevée (voir tableau 35), ce qui peut contribuer à réduire les dimensions de la section;
les canaux peuvent être construits au-dessus du sol ou être enterrés en partie, ce qui peut
permettre de diminuer considérablement les travaux de terrassement;
leur entretien est plus facile et moins coûteux;
ils ne sont pas endommagés par les animaux fouisseurs;
ils ne se détériorent pas lorsqu'ils sont maintenus à sec.
7. Parmi les principaux problèmes que peuvent poser les revêtements d'étanchéité des
canaux, citons les suivants:
la détérioration des joints, en particulier pour les revêtements de béton;
la fissuration du revêtement due au tassement des remblais, à l'érosion des matériaux, au
gonflement des sois argileux ou à la très mauvaise qualité du béton;
la présence de fissures dans les joints et la propagation de mauvaises herbes dans ces
fissures, qui provoquent souvent la détérioration progressive des revêtements;
des investissements initiaux plus importants;
les revêtements souples risquent de se déchirer, de durcir au soleil ou de sortir de leurs
tranchées d'ancrage.
8. Les dimensions habituellement choisies pour les canaux à revêtement d'étanchéité varient
suivant le type de section utilisé:
1. Vous avez déjà appris dans le manuel 16, La topographie (sections 8.2 et 8.3), comment
procéder dans un premier temps au levé du tracé éventuel du canal reliant la prise d'eau
principale aux étangs, en implantant les courbes de niveau et en étudiant une série de profils
(profil longitudinal et profils en travers).
2. Vous avez également appris à piqueter l'axe du canal, une fois que son tracé a été défini,
compte tenu de la présence éventuelle de sols rocheux déterminée par des sondages à la
tarière (voir manuel 6, Le sol). Si nécessaire, déterminez l'emplacement des seuils à construire
pour éviter des pentes de fond trop fortes (voir section 8.7).
5. Si le canal a deux berges artificielles, sa section transversale étant réalisée à la fois par
déblai* et remblai*:
de part et d'autre des piquets axiaux, placez des piquets de fond et des piquets de talus
comme ci-dessus, de façon à indiquer les limites de la section transversale en déblai;
de part et d'autre des piquets axiaux, placez des piquets axiaux de berge, séparés par une
distance demeurant constante, dans la mesure où la section du canal reste inchangée;
à l'extérieur des piquets axiaux de berge, placez les piquets de talus de berge indiquant les
limites de la section transversale en remblai.
6. Si le canal est creusé sur le flanc d'une colline et s'il comporte une berge artificielle édifiée
du côté aval, le fond du canal doit toujours être creusé (déblai) sur toute sa longueur:
de part et d'autre des piquets axiaux, placez des piquets de fond et des piquets de talus
comme indiqué ci-dessus, de façon à délimiter la partie en déblai de la section transversale;
en contrebas des piquets axiaux du canal, placez les piquets axiaux de la berge artificielle,
et ce à une distance constante de l'axe du canal, dans la mesure où la section de ce dernier ne
change pas;
en contrebas de ces piquets axiaux de berge, placez les piquets de talus de berge, en
indiquant les limites avales de la section transversale en remblai.
7. Dans la mesure du possible, faites en sorte que le volume des déblais équilibre celui des
remblais. La meilleure façon de parvenir à ce résultat consiste à utiliser des représentations à
l'échelle des profils en travers (voir manuel 16, La topographie, section 9.6).
8. Les distances auxquelles il faut placer les piquets de talus par rapport à une ligne axiale
varient en fonction de la pente du terrain. Pour déterminer correctement leur emplacement, il
faut procéder étape par étape, par approximations successives, comme indiqué dans
l'exemple qui suit.
9. La méthode à appliquer est basée sur le fait que la distance d (en mètres) séparant un piquet
axial d'un piquet de talus doit être égale à:
d = (b ÷ 2) + (xz)
avec
b = largeur du fond du canal (en mètres);
x = profondeur ou hauteur de déblai ou de remblai au niveau du piquet de talus (en mètres);
z = pente des parois latérales ou rapport de la variation de distance horizontale à la différence
de niveau correspondante.
Exemple
Un canal doit être creusé à flanc de coteau avec les caractéristiques suivantes: b = 0,80 m et z = 1,5.
Le piquet de talus doit être placé à gauche du piquet axial du canal.
10. Si l'on considère les données de cet exemple, il y a lieu de procéder sur le terrain comme
suit:
a) A partir d'une station de nivellement fixe située en Q, définissez la ligne de visée horizontale
WY à l'aide d'un niveau à visée (voir manuel nº 16/1, Pisciculture continentale: la topographie,
sections 5.4 à 5.9).
c) D'après le plan du projet, vous connaissez le niveau du point C, sur l'axe du fond du canal,
égal à E(C)=102,33 m.
d) Le profil longitudinal de l'axe du canal vous permet de déterminer le niveau du point B, soit
E(B) = 102,73 m.
i) Déterminez par la formule (voir paragraphe 9 ci-dessus) la valeur calculée d(D) = (0,80 m ÷
2) + (0,28 m x 1,5) = 0,82 m.
t) Répétez les opérations ci-dessus pour repérer, si nécessaire, les emplacements des piquets
de talus de berge avec:
a) Repérez le tracé du canal par des piquets axiaux, de talus et de fond, en procédant comme
ci-dessus. Tendez une corde résistante le long des piquets de fond pour repérer la première
fouille. Creusez une tranchée aux parois verticales aussi large que le fond du canal:
creusez jusqu'à 0,10 m au-dessus du niveau final du fond en utilisant les piquets axiaux comme
points de référence;
laissez suffisamment de terre autour des piquets pour qu'ils puissent rester en place jusqu'à ce
que vous ayez fini de creuser la tranchée axiale;
évacuez la terre creusée pour construire les berges ou jetez-la en contrebas pour éviter qu'elle
soit plus tard rapportée dans le canal sous l'effet de l'érosion par ruissellement.
Note: Si vous utilisez cette terre pour construire les berges, veillez à ce qu'elle soit bien
compactée (voir section 6.2).
b) Déplacez les cordes vers les piquets de talus
pour repérer l'emplacement de la fouille
suivante. Enlevez les piquets axiaux et les
piquets de fond ainsi que la terre laissée
précédemment pour les maintenir en place.
d) Creusez les parois latérales en biais, depuis les piquets de talus jusqu'aux bords du fond
du canal:
vérifiez la section transversale du canal à l'aide d'un gabarit en bois au fur et à mesure que vous
creusez;
évacuez la terre, comme indiqué ci-dessus.
f) Construisez les ouvrages de régulation avant de faire passer un débit d'eau quelconque dans
le canal (voir section 8.7).
g) Enfin, vérifiez que le canal fonctionne comme prévu en faisant couler une certaine quantité
d'eau avant de commencer à construire les étangs en dérivation.
16. Il est possible de réaliser des revêtements de briques ou de parpaings dans de petits
canaux de section rectangulaire ou trapézoïdale. Le fond est soit bétonné, soit revêtu de
briques. Pour une élimination plus complète des infiltrations, un voile d'étanchéité en matière
plastique peut être posé derrière les parois et sous le fond.
17. Dans le cas de canaux de plus grandes dimensions, on choisit d'ordinaire une section de
forme trapézoïdale; les parois latérales reposent sur la berge creusée ou sur un remblai latéral,
lequel doit être ferme et soigneusement compacté pour éviter tout risque de tassement et de
fissuration des briques.
18. Les canaux de pisciculture standard ou à parois verticales sont constitués habituellement
d'une seule épaisseur de briques ou de parpaings, mais des piliers ou des renforts peuvent y
être intégrés lorsqu'un renforcement latéral s'avère indispensable. L'emploi de parpaings creux
ou crantés facilite l'adjonction de renforts simples.
Note: Les briques de revêtement sont posées horizontalement, sur la tranche ou sur la face,
ou en diagonale en appareil chevronné, sur une couche de 10 à 15 mm de mortier de ciment
dosé à 1:5, et jointoyées au mortier dosé à 1:3.
19. Des canaux rectangulaires peuvent être installés dans une excavation ou soutenus par des
remblais (dont la hauteur ne doit pas dépasser 30 cm de chaque côté) ou encore être enterrés
à faible profondeur ou posés à même le sol, auquel cas un renforcement latéral peut être
indispensable pour assurer leur protection contre les impacts.
20. En ce qui concerne les canaux en briques, la pente du remblai extérieur ne doit pas
dépasser 45º (rapport de pente 1:1); ainsi, un canal rectangulaire soutenu par un remblai sur
60 cm de haut doit comporter de chaque côté une largeur de remblai d'au moins 60 cm. Les
canaux trapézoïdaux sont soutenus par des remblais atteignant leur bord supérieur ou encore
plus hauts (formant une petite digue). La pente étant calculée en fonction de la largeur au
sommet du canal, la quantité de matériaux de remblai est donc beaucoup plus importante, et
la base est nettement plus large que celle des canaux à parois verticales.
21. Les problèmes majeurs posés par l'utilisation de briques tiennent au coùt relativement élevé
et à la lenteur des travaux effectués, ainsi qu'à la rigidité du revêtement qui risque de se
fissurer si le matériau d'assise n'est pas bien compacté ou si les sols latéraux (par exemple
des argiles) sont sujets à des phénomènes de gonflement ou de tassement. La mise en place
d'un voile de plastique peut limiter les dommages dus aux infiltrations, qui risquent sinon
d'accélérer la fissuration et la détérioration de l'ouvrage. Prenez bien soin de vérifier la solidité
des briques employées et la qualité du mortier qui doit résister à l'affouillement de l'eau.
Utilisation d'un revêtement de ciment ou de dalles de pierre
22. On peut aussi utiliser comme matériau de revêtement des dalles de pierre découpées ou
des plaques de ciment préfabriquées, posées sur un plancher de briques ou de béton. Il s'agit
habituellement de canaux trapézoïdaux, munis de renforts latéraux à la partie supérieure.
Comme dans le cas des revêtements en briques, la présence de matériaux d'assise de
mauvaise qualité peut provoquer la fissuration du mortier et des dalles proprement dites.
23. On utilise normalement des dalles simples pour les parois, ce qui limite la hauteur effective
des parois et donc la profondeur du canal. Une charge de mortier de 5 à 10 mm est appliquée
couramment, les dalles latérales devant être bien soutenues à la base pour éviter les risques
de rupture. Comme pour les parois en briques, l'installation d'un voile d'étanchéité externe en
plastique peut contribuer à limiter les dégâts consécutifs à la fissuration du revêtement.
24. Il existe toute une série d'éléments préfabriqués de revêtement en béton utilisés en
agriculture, ou pour des installations de drainage ou d'évacuation des eaux usées. Ce type de
matériau, si vous pouvez en trouver sur place, peut constituer un choix judicieux. Ces éléments
sont habituellement coulés d'une seule pièce - chacun d'eux comporte un fond et deux parois
- et sont utilisables en déblai, en remblai ou posés à même le sol. Ils peuvent être légèrement
armés ou pas du tout. Les revêtements non armés sont un peu moins solides et risquent d'être
légèrement perméables s'ils sont fabriqués à partir d'agrégats de qualité médiocre. Dans ce
cas, il est recommandé soit d'appliquer un enduit à l'intérieur, soit d'installer un voile
d'étanchéité extérieur en polyéthylène. Il existe aussi des éléments en plastique armé de fibres
de verre, matériau léger, résistant et lisse, mais relativement coûteux, ainsi qu'en ciment armé
de fibres de verre, matériau moins onéreux, mais plus lourd. Dans certaines régions, on peut
également se procurer des revêtements en fibrociment (asbeste par exemple).
25. Comme indiqué plus haut, différents types de matériaux souples, caoutchouc ou
polyéthylène par exemple, peuvent être employés. Ils offrent l'avantage de bien s'adapter à la
surface du sol et donc au tassement initial et au gonflement; normalement, leur pose peut
s'effectuer assez rapidement sur des longueurs continues importantes. Les longueurs voisines
peuvent être soit scellées à chaud, soit collées ou simplement juxtaposées de façon à former
des joints à recouvrement. Les côtés sont placés de manière à recouvrir les bords supérieurs
du canal et enterrés dans des fossés, généralement de 30 à 40 cm de profondeur, qui sont
remplis de terre ou d'agrégats.
1. Les canaux de drainage sont construits pour transporter l'eau drainée des étangs hors du
site de la ferme, habituellement jusqu'à un chenal naturel situé en contrebas.
2. Un canal de drainage particulier doit être conçu en fonction de l'étang ou du groupe d'étangs
qu'il devra desservir:
pour les petits étangs, tels que les étangs d'alevinage, le canal de drainage peut être conçu
pour vidanger simultanément plusieurs étangs dans un délai de quelques heures;
pour les étangs de superficie moyenne, le canal de drainage sert habituellement à vidanger
les étangs un par un dans un délai raisonnable, allant d'une demi-journée à une journée entière;
la conception du canal de drainage dépend aussi du type de dispositif d'évacuation employé et
de sa capacité de transport (voir chapitre 10);
dans le cas de grandes fermes piscicoles, la vidange de tous les étangs ne doit pas durer
plus d'un jour par hectare (soit cinq jours au plus pour une surface d'eau de 5 ha ou encore 25
jours au plus pour une surface de 25 ha); les ouvrages d'évacuation des étangs doivent être
dimensionnés en conséquence.
3. Les canaux de drainage sont habituellement sans revêtement et trapézoïdaux. Ils sont
conçus et réalisés suivant les indications fournies aux sections 8.3 et 8.5.
4. Il ne faut pas oublier qu'il est préférable de situer le niveau le plus bas d'un canal de drainage
à au moins 20 cm au-dessous du point le plus bas de l'étang , pour en assurer une vidange
efficace et totale.
Canaux de drainage
1. Il y a lieu de construire un canal de dérivation pour détourner les débits excédentaires qui
alimentent un étang de barrage, dès lors que l'emplacement de ce dernier risque de recevoir
des eaux de crue. Un canal de ce type doit être suffisamment profond et large pour évacuer
les plus fortes crues prévisibles. Le tracé d'un canal de dérivation part d'un ouvrage de
dérivation (voir sections 7.3 à 7.5).
2. Les méthodes de conception et de construction des canaux de dérivation sont semblables
à celles indiquées pour les canaux d'alimentation en terre (voir section 8.3). Il importe en
particulier de tenir compte des recommandations suivantes:
le niveau de départ du fond du canal doit être identique ou légèrement au-dessous du niveau
du fond du cours d'eau;
les dimensions du canal doivent être au moins égales à celles du lit du cours d'eau en pleine
crue;
le canal doit être éloigné d'au moins 5 m des digues des étangs;
lors du jalonnage de l'axe du canal, placez le sommet de tous les piquets exactement au
même niveau;
il est préférable de concevoir le fond du canal sans pente et de construire une série de seuils
régulièrement espacés (voir section 8.7). La hauteur totale de ces seuils doit être égale à la
différence de niveau existant entre le fond du canal au point de départ et le fond original du
cours d'eau au point de jonction E;
creusez le canal en commençant par l'extrémité aval.
Note: La construction d'un canal de dérivation ne doit être envisagée que si ses dimensions
sont raisonnables; dans le cas contraire, il vaut mieux construire l'étang de barrage à un autre
endroit ou étudier la possibilité de créer des étangs de dérivation.
1. Plusieurs types d'ouvrages de régulation sont utilisés sur les canaux d'alimentation pour y
assurer différentes fonctions, comme indiqué au tableau 44.
2. Ces ouvrages peuvent être construits avec différents matériaux (bois, briques, parpaings
ou béton), en fonction des disponibilités locales et suivant l'importance de la ferme piscicole.
Consultez les indications fournies au chapitre 3 du manuel pour choisir et utiliser correctement
le matériau de construction.
TABLEAU 44
Ouvrages de contrôle de l'eau installés sur les canaux
Ouvrages de régulation de l'eau pour une petite ferme piscicole
4. Les vannes de trop-plein latérales sont construites dans l'une des deux parois du canal
d'alimentation. Il s'agit généralement d'ouvrages en caisson, dont les parois latérales
comportent un jeu de deux rainures. Des planchettes sont placées dans ces rainures jusqu'à
un niveau légèrement au-dessus du niveau normal de l'eau dans le canal. De la terre argileuse
est soigneusement compactée dans l'espace compris entre les deux séries de planchettes
pour empêcher toute infiltration d'eau. La terre et les planchettes sont complètement enlevées
lorsqu'il faut vidanger intégralement le canal pour des interventions d'entretien ou de remise
en état.
5. Les vannes de trop-plein latérales peuvent être réalisées en bois, en briques, en parpaings
ou en béton armé.
Construction d'un trop-plein latéral
Placement des fers à béton pour le béton armé
6. L'installation d'un partiteur à trois voies (partiteur en X) sur un canal d'alimentation permet
de détourner son débit en totalité ou en partie:
8. Les partiteurs à trois voies sont installés sur le canal d'alimentation et sur la prise d'eau de
l'étang. Ces dispositifs en X comportent trois vannes et une série de rainures, lesquelles
peuvent être simples ou doubles. Les planchettes installées dans ces rainures permettent de
procéder indépendamment au réglage ou à l'interruption du débit traversant chaque vanne.
9. La largeur de chaque vanne latérale doit être choisie en fonction du débit susceptible d'y
passer. La largeur de la vanne frontale varie aussi en fonction du débit qui la traverse.
10. Les partiteurs à trois voies peuvent être construits en bois, en briques ou en béton
(parpaings ou béton armé) (voir chapitre 3).
Note: Les dimensions mentionnées ici et à la page suivante conviennent pour un groupe
d'étangs de taille moyenne. Les dimensions peuvent cependant varier selon l'importance du
groupe d'étangs consideré
11. L'installation d'un partiteur à deux voies (partiteur en T) sur un canal d'alimentation permet
de détourner son débit en totalité ou en partie:
12. Un tel ouvrage de dérivation est généralement installé perpendiculairement au débit d'eau.
Le partiteur permet aussi de régler la quantité d'eau introduite dans un étang ou un canal
particulier à un moment donné. On obtient le débit maximal d'alimentation de l'étang en
relevant le niveau de l'eau dans le canal, puis en ouvrant à fond le branchement de l'ouvrage
de prise de l'étang. La fermeture de ce branchement interdit toute arrivée d'eau dans l'étang.
13. Les partiteurs à deux voies sont installés sur le canal d'alimentation et sur la prise d'eau
de l'étang. Il s'agit de dispositifs en T comportant deux vannes et une série de rainures, qui
peuvent être simples ou doubles. Les planchettes installées dans ces rainures permettent de
procéder indépendamment au réglage ou à l'interruption du débit traversant chaque vanne.
14. La largeur de la vanne latérale doit être choisie en fonction du débit susceptible d'y passer.
La largeur de la vanne frontale ne diffère pas en général de celle de l'entrée du partiteur.
15. Les partiteurs à deux voies peuvent être construits en bois, en briques ou en béton
(parpaings ou béton armé) (voir chapitre 3).
Construction d'un partiteur à deux voies
Note: Les dimensions mentionnées ici et Placement des fers à béton pour le béton armé
à la page suivante conviennent pour un
groupe d'étangs de taille moyenne. Les
dimensions peuvent cependant varier
selon l'importance du groupe d'étangs
considéré.
16. Des ouvrages de chute (ou seuils) sont utilisés sur les canaux d'alimentation et les canaux
de dérivation chaque fois qu'il faut réduire la pente du fond, et ralentir ainsi la vitesse
d'écoulement pour qu'elle ne dépasse pas la vitesse maximale admissible (voir section 8.2).
Si le débit est relativement important, il est toujours préférable de construire le fond du canal
pratiquement horizontal et d'y aménager des seuils chaque fois qu'il s'avère nécessaire d'en
abaisser le niveau.
17. Les ouvrages de chute peuvent être construits de différentes façons, en bois ou en béton.
Ils doivent être calculés et construits en tenant compte des recommandations suivantes:
a) L'ouvrage doit être profondément et solidement encastré dans le sol, à sa base et sur les
côtés.
b) Le niveau supérieur doit se trouver légèrement au-dessus du niveau amont du fond du canal.
18. Pour construire un seuil en bois, il convient d'utiliser un bois résistant à l'eau (voir section
3.1). Vous pouvez employer à cet effet:
19. Vérifiez que l'ouvrage est bien encastré et le bois solidement fixé.
20. S'il s'agit d'un seuil en béton ou en briques, n'oubliez pas qu'il doit être construit d'autant
plus soigneusement qu'il est plus lourd. Vérifiez la stabilité de la fondation et assurez-vous qu'il
n'y a pas de risque d'érosion au niveau du rebord ou au-dessous.
Note: Il est également possible de construire des seuils plus petits, généralement en bois ou
en briques, pour des dénivellations de moins de 0,20 m. Ces ouvrages plus simples peuvent
être de construction plus légère, mais il en faut un plus grand nombre pour obtenir la même
dénivellation totale.
Vannes de trop-plein finales
21. Les vannes de trop-plein finales doivent être construites à l'extrémité de chaque canal
d'alimentation pour détourner des étangs toute quantité d'eau excédentaire et la déverser par
exemple dans un canal de drainage, une dépression naturelle ou un chenal existant.
22. Une vanne déversoir simple peut être constituée par un tuyau installé à un niveau situé
au-dessus des points d'arrivée d'eau alimentant les étangs.
23. On peut aussi la construire sur le canal d'alimentation, sur le modèle d'un ouvrage en
caisson de forme rectangulaire comportant deux paires de rainures. Elle est utilisée de la
même façon qu'une vanne de trop-plein latérale (voir paragraphes 3 à 5).
24. On construit ces vannes de trop-plein finales en bois, en briques ou en béton (parpaings
ou béton armé), selon des méthodes identiques.
8.8 Aqueducs simples
1. Dans les fermes piscicoles, les
aqueducs servent à transporter l'eau au-
dessus du sol, par exemple pour
permettre au canal d'alimentation
principal de franchir un petit canal de
drainage.
Canalisations courtes
1. Lorsque des canaux à découvert doivent passer sous des routes ou d'autres obstacles, il
est possible d'acheminer le débit d'eau par une courte canalisation. Celle-ci doit être
suffisamment résistante pour supporter le poids des véhicules qui passent dessus. Les tuyaux
de béton préfabriqués enterrés à au moins 60 cm sous la surface de la route sont fréquemment
employés à cet effet (voir manuel nº 20/1, Construction des étangs de terre, section 3.8). Il
convient toutefois de faire particulièrement attention à:
Exemple
Siphons
3. Si les étangs ne sont munis d'aucun dispositif d'arrivée et d'évacuation d'eau, l'eau peut être
siphonnée par-dessus la digue.
4. Un siphon est un dispositif à bon marché que l'on peut transporter en différents points de la
ferme piscicole en fonction des besoins. Il est facile de le fabriquer avec un morceau de tuyau
souple en caoutchouc ou en plastique. Si la longueur totale du siphon est relativement courte,
par exemple pour transférer l'eau d'un canal d'alimentation peu profond dans un petit étang, il
est aussi possible de fabriquer un siphon rigide plus durable:
5. Pour amorcer un siphon, rappelez-vous qu'il faut d'abord le remplir d'eau. Installez l'orifice
de sortie du siphon au moins 25 cm plus bas que l'orifice de prise. Maintenez celui-ci nettement
au-dessous du niveau de l'eau et, une fois le siphon rempli, laissez l'eau s'écouler à l'autre
extrémité. Il se peut qu'une certaine pratique soit nécessaire pour mener à bien cette
opération, en particulier si le diamètre du tuyau est important (voir également section 10.2).
Drainage par siphon
7. Ces deux données vous permettent d'estimer la capacité de débit du siphon (en litres par
seconde) en consultant les graphiques 10 et 11. Pour les siphons de petites dimensions et de
faibles charges, vous pouvez aussi utiliser le tableau 45.
Exemple
Soit un siphon de 5 cm de diamètre intérieur, utilisé sous une charge de 21 cm. D'après le graphique
11, on peut estimer que la capacité de débit est égale à 2,5 l/s.
Soit un siphon de 18 cm de diamètre intérieur, utilisé sous une charge de 27,5 cm. D'après le graphique
12, on peut estimer que la capacité de débit est égale à 35 l/s.
Capacité de débit
GRAPHIQUE 11
Débit des siphons avec un diamétre intérieur inférieur à 9 cm
GRAPHIQUE 12
Débit des siphons avec un diamétre intérieur supérieur à 9 cm
TABLEAU 45
Débit à travers des siphons de petites dimensions sous faible charge (l/s)