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CU58882898
+44 Essai sur les tonnes
ESSAI
SUR
PARIS.
IMPRIMERIE IMPERIALE.
M DCCC LXVII.
THE LIBRARIES
Presented by
Mrs. Emma Oottheil In mcmory of her husband
RICHARD JAMES HORATIO GOTTHEIL
1862 — 1936
A.B., 1881, Columliia, Ph.D., 1886, Leipzig,
LItt.D., 1929, D.H.L., 1933
Professor of Semitic Languages and Rabbinical Llterature,
Columbia, 1887-1936
ESSAI
Jfsy
TdiuJl •\ ,. k - . » , •
DU JOURNAL ASIATIQUE.
SE VEND À PARIS,
\ LA LIBRAIRIE FRANCK, RUE RlCHELIEU , 67.
ESSAI
sun
PARIS.
IMPRIMERIE IMPÉRIALE.
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AVANT-PROPOS.
<
— 10 —
réfutée dans la suite de celte dissertation, et je me
contenterai d'admirer ici la sagacité et peut-être
l'excès d'ingéniosité dont l'auteur a fait preuve dans
ce petit livre, d'ailleurs très-instructif.
§ k. Avec la théorie que défendait Meyer, il n'é
prouvait nul besoin de retrouver en hébreu et en
araméeri des formes qu'il pût rapprocher particu
lièrement des pluriels internes arabes et éthiopiens:
les deux procédés pour exprimer le pluriel avaient
pour lui une valeur identique et reposaient sur une
même conception; employer uniquement l'un ou
les employer tous deux, était pour lui parfaitement
identique. C'est à un tout autre point de vue que
s'est placé le professeur Dielrich de Marbourg, qui
lit paraître, également en î 846, un volume de mé
langes, intitulé : Dissertations sur la Grammaire hé
braïque 1. L'auteur, qui est arrivé à toute la maturité
d'un talent affermi par l'étude et l'enseignement, ne
défendrait plus aujourd'hui toutes les idées qu'il a ex
primées dans un de sespremiers ouvrages. Tout ce qu'il
dit au sujet de l'arabe se ressent trop de la base peu
solide qu'il avait donnée jusque-là à sa connaissance,
alors très-imparfaite , de celte langue. Les quatre-
vingt-douze premières pages du livre sont consacrées
«au pluriel hébreu, examiné par rapport à son ac
ception et à sa forme2. » Pour lui, le pluriel sémi
tique exprime seulement une unité plus élevée que
.celle exprimée parle singulier, et lient, à l'égard de
1 Abhandlunijen zur hebrâischen Grammatik. Leipzig, in-8", Voge1.
J Der hebrâische Plural nach Begriff und Form.
— li
ce dernier, à peu près la même place que , dans les
adjectifs, le superlatif à l'égard du positif. L'exten
sion de la forme répond à l'extension de l'idée , et
on n'en est venu à exprimer par une terminaison
spéciale le pluriel, qu'après avoir employé d'abord
un moyen plus imparfait, dont l'application a sur
tout été poussée très loin dans l'arabe et l'éthiopien. -
L'hébreu, avant même sa période littéraire, doit
avoir eu aussi des dispositions à former ce pluriel
collectif et neutre; seulement peu à peu la forme la
plus parfaite s'est complètement substituée à l'autre,
qui n'a résisté que dans un certain nombre de mots.
Par exemple , *?D3n serait l'arabe J^U»- ; "?D"iy serait
Jjl^*; tfipbn serait (j***-*^- , etc. J'ai laissé presque
textuellement la parole à M. Dietrich; mais jo me
demande pourquoi il fait intervenir l'arabe pour
expliquer des mots clairs par eux-mêmes en hébreu.
Aucune langue ne se suffit, il est vrai, et la com
paraison éclaire bien des faits , mais à condition
qu'elle soit appliquée à propos *. L'assimilation
de îthn, qui n'est pas un collectif de n*t, mais qui
est employé parallèlement avec lui pour désigner le
lion, avec JlJcï, pluriel de J^Xi , ne parait non plus
reposer sur aucune analogie sérieuse. De même l'hy
pothèse expliquant a'ON « moisson » comme un pl. de
3K(Dan.iv, 9) me semble d'autant moins acceptable,
que la forme b^s (Jouo) est appliquée en hébreu
I.
§ 8. Toutes les langues sémitiques ont la faculté
d'exprimer le pluriel par des terminaisons ajoutées
à la fin des mots, et qui, en les prolongeant, sont
comme une expression symbolique de l'extension
donnée au sens1. Cet appendice varie selon que le
mot est masculin ou féminin; mais l'accroissement
de l'idée se reflète toujours dans un accroissement
matériel , exprimé par l'addition d'une syllabe. Dans
des idiomes où il y a aussi peu de variété dans la
1 Cf. le principe de la grammaire arabe : s .>L; j.c »LaJI ï^Mj
i^jtll «toute augmentation de la forme exprime une augmentation
du sens. »( Comm. de Beidhâwi sur le Coran, éd. Fleischer, p. 6,1. 12.)
'
— 16 —
forme des mots, une telle addition montre, pour
ainsi dire, d'une façon sensible, que l'unité a été
multipliée et a été remplacée par une somme com
posée d'éléments tous identiques, mais considérés
dans leur ensemble. «Le nombre singulier est fini,
le pluriel est infini l. »
Rien de plus vrai dans sa concision que cette façon
de concevoir et d'exprimer l'opposition qui existe
entre les deux nombres; seulement cette définition
a besoin d'être complétée. Le pluriel n'exprime pas
seulement une masse , mais chacune des unités dont
il se compose conserve, pour ainsi dire, sa vie
propre, et s'unit aux autres sans se confondre avec
elles. Il en est tout autrement des collectifs, ou bien
encore de ces «noms généraux,» si fréquents en
arabe, et qui s'appliquent à une espèce, sans avoir
égard aux êtres ou aux objets qui en font partie2.
Ces mots, qui par leur forme sont des singuliers,
ont pour le sens avec les pluriels assez d'analogie
pour qu'on ait pu souvent ne tenir aucun compte
des nuances qui les distinguent. La grammaire, qui
les sépare, se trouve comme débordée par l'usage, qui
les rapproche. Lesscholiastes arabes ont souvent lieu
de constater de telles confusions. C'est ainsi qu'Abou
cAli, dans le commentaire de Tebrîzî sur la Hamâsa ,
r
— 20 —
les autres langues sémitiques; le pluriel féminin
consiste toujours, excepté en araméen, dans la pro
longation de la voyelle qui se trouve au singulier
avant la consonne finale, et se reconnaît par la ter
minaison uniforme ât. Plus tard , après que la branche
éthiopico-arabe fut séparée des autres1, à côté de
cette forme on vit s'en développer une nouvelle , dans
laquelle la terminaison fut remplacée par un chan
gement intérieur du mol2. Cette nouvelle richesse
reposait précisément sur la parenté qui unit le plu
riel à l'abstrait, et avait seulement besoin , pour être
incorporée définitivement dans la langue, d'être
soumise à des règles fixes déterminant les rapports
réguliers des pluriels et des singuliers.
§ 10. C'est évidemment à cette idée qu'il faut
rattacher la coïncidence, au premier abord singu
lière , qui existe entre un grand nombre de formes
communes à l'infinitif3 et au pluriel interne. Si dans
le verbe il est un mode dans lequel la notion conte
1 On lit dans Ibn Ya'îch , Comm. sur le Moufassal, manuscrit, cit. ib.
(->j^il J-Js liuii. tXswhyl 0k"lbU 8t>^.tj i->.a^ J.C «?- JUàjI
t>-=>.[yl Jaj tilj tyy*£:â «ia.^Uf aj'ls^i.. A*?- <->}>=- ô^
— 25 —
Les consonnes restèrent intactes; la différence se
résuma dans une plus grande richesse de vocalisa
tion.
L'effet de ce principe général a été souvent contre
balancé par d'autres principes; mais il n'en a pas
moins laissé sa trace dans un grand nombre de
formes, et il a été reconnu par lbn Ya'îch comme
le plus important et le plus ancien de tous. Après
avoir montré par quelques exemples que ce mode
de formation entraîne après lui un bouleverse
ment (_?,***->) du mot entier, il ajoute : «et ce bou
leversement a lieu tantôt par allongement, tantôt
par suppression, tantôt par un autre changement
sans allongement ni suppression dans les lettres.
Voici des exemples du premier cas : J-=-j et JU-j,
s s' *
ij.jà et u~S^»l; voici des exemples du second : jlji et
1 Ibn Ya'îch , Comm. ms. cité, ibid. Voici le texte : y~i/J t Icj^j
O-* <*^ly' *^-° vy^v *5~j iytXÀi *y*S* t'^uyj ïslj' o*£j
II.
§ 22. L'étude des caractères qui distinguent les
variétés si diverses des pluriels internes conduit
naturellement à une classification scientifique de ces
formes; mais, avant de les disposer par groupes
d'après leur origine et leur forme, il importe de
prouver qu'elles n'appartiennent pas au développe
ment primitif des langues sémitiques et de montrer
comment nous pouvons encore saisir quelques
— 37 —
unes des transitions par lesquelles la langue a passé
comme pour s'essayer avant de s'approprier cette
nouvelle richesse. Il a déjà été dit que l'emploi des
terminaisons, pour exprimer le pluriel, semble
porter la marque d'une haute antiquité. Exami
nons d'abord le pluriel masculin : virtuellement
contenu dans le singulier, il ne s'en distingue tout
d'abord que par la voyelle longue, le seul signe
d'ailleurs qu'il conserve à l'état construit, et aussi
lorsqu'il reçoit l'appoint des suffixes pronominaux.
La nasale qui suit, et qui au singulier se confond
dans l'écriture et la prononciation avec la voyelle
brève, se détache au pluriel de cette voyelle devenue
longue, et est représentée par une lettre1. C'est une
différence d'orthographe et pas autre chose. Si l'hé
breu, le syriaque et souvent aussi l'éthiopien ont
au singulier perdu leur voyelle finale, si la longue
seule du pluriel a pu se maintenir régulièrement
avec la nasale qui la suit2, l'arabe, ici comme ail
1 Moaf. 4F, 8; Sîb. éd. citée, p. r , i. i5;p. Y>,\. 3, i5; 1,9, etc.
Les singuliers rares ne forment en général que le pluriel de paucité.
Cf. Sîb. I", 1. 17 et suiv. 1, 1. 11. Dans le fait, le pluriel de pau
cité est souvent employé pour le pluriel d'abondance, tandis que le
contraire est plus rare. Cf. cependant Sîb. p. ô, 1. 8; p. 4, t. 1;
p. A, 1. 1. Selon Ibn Ya'îch [loc. cil.), ce serait pourtant plus ré
gulier, «parce que, dit-il, le petit nombre fait partie intégrante du
grand nombre : » qV JOsUI^/o ïJïS.J\ *j,-£ \Juôiw~> yl <ju£*N
1 C'est ainsi que Sîb. (éd. citée, p. PI, 1. i5 et 19) les appelle
JLcliu et JucuLo; Ibn 'Alîl, dans son Comm. surl'Alfiya,V\uv (éd.
Diet.), les nomme *^磫 JJL*^ ; l'auteur du commentaire intitulé
Doa'oan sur le Mishàh, dans VAnlhol. Gramm. ar. de M. de Sacy,
p. 283 : *^a.£j JttLif. Motarrezi, dans VÂnthot. p. <M, 1. 3, les
appelle (^wVI m-4-I , ce que M. de Sacy traduit : « pluriels qui oc
cupent les dernières places , » par rapport au rang que leur assignent
les grammairiens arabes dans leur exposition. Cf. aussi Moufassal,
p. va, 1. 8.
s Cf. Mouf, p I e , 2 , ou on les appelle « des pluriels dont la forme
ne se retrouve dans aucun singulier» (j—^U *-^3 (J,c , t*yJ *<-,
De même, dans Motarrezi, /. cit. Pour ce qui regarde ,L«Î~«, «les
os intérieurs du fémur,» que quelques grammairiens considèrent
comme un singulier, voir le commentaire de Wahadi sur Motancbbi ,
p. v4P\1. i (éd. Dieterici).
3 Le Commentaire ■. ,.>. sur le Misbâh dit que la nounnation
manque à cette forme **S ïaa*s! JJuil «pour y renforcer le plu
riel. » L'auteurveut évidemment faire allusion à l'emploi de la nomi
nation dans presque toutes les formes de singulier; de telle sorte
que sa disparition indique déjà l'absence du singulier, c'est-à-dire
le plurie1.
4.
— 52 —
d'ajouter à la désinence de ces pluriels l'appoint de la
nounnation , qui leur fournit une longue au lieu d'une
brève. On trouve ainsi yiU^ « les mines, »dansHam.
p. vôc, v. 1 , et J^jùbi , dans un vers cité par Moubar-
rad , Kâmil, p. Ie*, i. 1 6, éd. Wright, et dans i'Ichtikâk
d'Ibn Doreid, p. ("4, i. y. L'élifàe prolongation, qui
coupe le mot en deux parties à peu près égales , est
appelé^wioJl o«Jl «élifdii pluriel brisé1,» ou o«Jl
g+. «étifdu pluriel2. » Remarquons de plus que le
kesra de cetle forme JJ\*» est prolongé toutes les fois
que dans le singulier la lettre correspondante est
suivie d'une voyelle longue. A côté de cette forme
J.jJlii, on trouve souvent comme équivalent *wl*» ,
où la terminaison féminine remplace la voyelle
longue qui précédait la dernière syllabe3. Ces deux
formes peuvent se rencontrer parallèlement d?ns les
mêmes mots, à moins que l'usage n'ait consacré,
dans certains cas spéciaux, l'une au détriment de
l'autre4. Nous avons vu (§ 1 6), d'ailleurs, le même fait
dans les pluriels équivalents Jl**l et *X*»I ; dans le
verbe, l'infinitif de la seconde forme est Ju*àj (ou
J P s, y%
3 itx. 25. y
S y J • i, y,
à i5. 26. y
5 y
.6. j**u; 27.
io 2 1 . 32.
y
)
î î 22. Cjvjli» 33. 3u»
iiââsàiSk
— 54 —
§ 32. 2° Parmi les formes issues de trilitères qui
nous restent à examiner, nous pouvons distinguer
tout d'abord celles où la voyelle de la seconde
consonne a été prolongée au pluriei. La encore il
n'est peut-être pas hors de propos d'établir une di
vision entre les formes qui sont précédées d'un élif
hamza et celles qui se sont produites par un chan
gement intérieur ne dépassant pas les limites de la
racine. Nous avons déjà montré dans un paragraphe
précédent (16) les motifs qui nous font considérer
JUii, JuoI et *Xjtil comme des formes de valeur à peu
près identique. A côté de J**l , l'arabe a conservé
des traces d'une forme où le dhamma était long, et
il reste dans quelques mots des traces du pluriel
Jy«iLEn éthiopien, la même forme subsiste égale
ment, mais avec la voyelle a sur la première syllabe
dans des exemples assez nombreux. Le dhamma de
la première syllabe, en arabe, n'est qu'une répéti
tion anticipée de celui qui est sur la seconde, et
l'arabe applique en général à tous les mots analogues
sa tendance à faire précéder un dhamma ou un kesra
long, qui se trouvent au milieu du mot, d'un autre
dhamma ou d'un autre kesra brefdans la première syl
labe, quand celle-ci est une syllabe fermée l. Quant
à la forme *2AjoI, que nous citons également ici,
"
— 56 —
dernière forme comme un véritable pluriei. Toutes
les trois, d'ailleurs, ont conservé leurs voyelles lon
gues, parce qu'elles ne sont pas renforcées par l'élif,
qui, placé en tête du mot, contribue à son exten
sion. A cette classe de pluriels se rattachent aussi
des formes comme JUi, souvent abrégé en Joti1,
plus rarement en JUi2. De plus, non-seulement on
i i *
peut ajouter àJUi el JUi la terminaison du fémi-
nin3,mais, dans d'autres casaussi,la mettre àla place
de la longue qui précède la dernière syllabe. Ces der
nières formes deviennent, par une opposition déjà
signalée, l'apanage de mots qui, au singulier, ne
peuvent s'appliquer qu'à des êtres animés et raison
nables. C'est ce qu'Ibn 'Akïl, dans son commentaire
sur l'i4//îja4, a particulièrement fait remarquer pour
les formes *5*Jti et *X*i s. Quant aux formes *K«*
5
1 Cf. Sîb. édit. citée, p. i3, où il est dit que Aaj peut aussi
bien former le pluriel jdxS , que Jlai et J^aj • Cf. aussi, p. F,
1. 1 1, où il faut lire (jL>), au lieu de JU..J •
* Ibn Ya'îch , ms. cité , p. 3 1 5.
5 Cf. la règle posée à ce sujet et les exemples nombreux cités,
S*f ...
MouJ'assal, p. av, 1. i4 et suiv. en y joignant «^àt, diminutif de
54. J>*»
55. jSi
56. jSi
h-
58.
¥,
Jjo
s ,
59. 6i . jJ»
6o. ^ 62. Juo
arabe : \^r Âjli J*Jl 3\ cal^i ïl~ £^- «£, ÉU^f^ lj^J
noùn, dans les mois un peu longs, tombe facilement, et l'on est
porté à le considérer comme une lettre ajoutée à la racine. On peut
comparer dans tous les grammairiens arabes le paragraphe sur le
.. »\ i, .
— 70 —
§ 48 : 7. — J^Ui
Manque complètement dans M. de Sacy et est
très-peu fréquent. Voici pourtant quelques exemples :
JbUè «corpulent,» pluriel jJaLx» , Ibn Dor. lcht.
m , 1 7 ; é ^vw « un pion aux échecs , » pluriel ^Uj .
Joarn. as. 1 853, 1. 1, 174 ; Har. p. «R, Comm. (SyJô
«rusé,» pluriel cijlye, 4//". wv, 6.
§ 49 : 8. — J,Ui.
' s ., s
e. De J>-*j : v^Ç «chameau de selle, » pluriel
<-*jMj , Ham. oi<% i. 17.
Les singuliers appartenant à des racines terminées
par un j ou un^, qui devraient régulièrement for
mer leurs pluriels en J-.jL*j, intervertissent leurs
deux dernières lettres et arrivent à la forme Jl*i.
Ainsi, iuda-i. «péché,» pluriel lAki^, Cor. 11, 55;
iy^»- « intestin , » pluriel Ul_y=»-, Cor. vi, 1^7; &*»-*
« présent, » pluriel 1>U*, Ham. H«, 1 4 ; *Â^- « ruche, »
pluriel fô*^., Tar. Mo'al. v. 3, etc.
1 Cf. aussi la note sur ce même mot, qui se trouve dans Ibn
Hichâm, Sir. (édit. Wûstenfeid), Anmerhungen , p. 6fl.
— 78 —
iis>*l».l «les traditions,» Cor. xu, 6, où Zamakh-
châri dit dans son Comm. [Anthol. Gramm. p. ici) :
« e*jàL»-l est un nom de pluriel ; ce n'est pas le plu-
riel de *3j»X»-i.» Beidhâwi dit, à propos du même
passage : «C'est un nom de pluriel de e*—j<\-»- 1,
comme AaIsUl est un nom de pluriel de JJaL» « fu-
tilité. » Il en est de même de Jjjbl donné comme
i y s
pluriel à Jy» « parole , » clans Cor. lxix , h h , où Beid.
compare J-*j*-Ls,l «des choses ridicules.» .
§56: i5. — <i**lA3(Sacy, §878).
§ 69 : 18. — J**W»
Ne se trouve que dans quelques mots, comme
yUaA.<£ «Satan,» pluriel yvLlxw, Cor. vi, 7; Oj-f^o
«rusé,» pluriel oijjU-c, Mouf, iap, 8.
-, •
§ 60 : îg. — JjjI*»
N'a été mentionné que par analogie , sans que j'en
aie jusqu'ici trouvé d'exemple; mais l'existence des
formes JjU» et SjjUi rend très-probable aussi l'exis-
tence de cette forme.
§ 61 : 20. — isftUi (Sacy, §878)
Jf
— 82 —
*. « *< '
Sir. p. irv; «kjjjfc « mage , » pluriel »«>ol^&, Tebr. ad
Ham. vfô, 2 4; jU>4v< «agent d'affaires, » pl. »\-wUw,
Sacy, Chrest. III, p. 329; jl^j^ «fauconnier,» pl.
»jiiyj, Makrîzi dans Sacy, Chrest. I, p. vr; .411 *Xa* ,
ou plus brièvement J<Xa* «Abdallah,» nom pr. pl.
XtaUft1, Moaf. v, 17; c'est ici également qu'il faut
rapporter iuJUjJl « les Amalécites , » Beid. II , iav , 3 ;
Noldeke , Die Amalekiter, dans Orient u. Occident,
I, p. 6/i3, suiv.
§ 65 : 2/1.— Â*\& (Sacy, § 879).
On peut comparer sur cette forme mentionnée
par M. de Sacy, sans exemples à l'appui, Moubar-
rad, Kâmil, p. Ie«, i. ult. et 1=1 , 1 , suiv. Aux exemples
S -e
qu'il cite ajoutons J^ « ange», pl. xSS'sL*, Cor. 11,
28 et ailleurs2; et JyÇ> «prince himyamarite, » pl.
aJjUU, Tebr. ad Ham. m, 10. Remarquons encore
que cette forme, assez rare en arabe, est une des
plus usitées en éthiopien.
§ 66 : 2 5. - &*lM (Sacy, §879)
N'appartient régulièrement qu'aux mots étrangers
1 Ce pluriel s'applique aux trois plus célèbres des 'Abd allah :
'Abd allah ben 'Omar, 'Abd allah ben'Abbas, et 'Abd allah ben
Mas'oûd.
2 Beid. ajoute ad Cor. u, 28 : ii=ajj5U est le pluriel régulier
de til^U, comme JuiLcw', de Jui» • et te ta est pour le féminin du
plurie1.
— 83 —
{Mouf. ac, 16). Ainsi y^i (âpxwv), pluriel *à5Î,I
« les démons, » Fihrist ap. Flùgel , Mâni, p. 58 ; mj]j\
«les hérétiques,» clans les manuscrits chi'étiens.
Cf. cependant aussi »;jU*l «les bracelets, » Cor. xlhi,
53 , où Beid. lui-même remarque que la terminai
son féminine remplace la voyelle longue, qui de
vrait précéder la dernière radicale.
§ 68 : 27. — «X*\.jb
§ 69 : 28. — «X*|y
Egalement particulier aux mots étrangers. Cf.
Mouf. aô, i5. On en trouve quelques exemples en
éthiopien: «#«flô s «mitre,» pluriel 'P'P'Qd't' * ;
Jl-h-fl « «étoile,» pluriel h«PlHrô*s.
§ 70 : 29. — «X*U»
Est aussi très-rare et se retrouve, en arabe, dans
S***° « polisseur, pluriel *toUX» , Har. Comm. ôaô , 5,
6.
— 84 —
et en éthiopien , dans ftj£fll*î : « Satan , » pluriel
§ 71 : 3o. — aJjU-».
§ 7 1 : 3 1 . — SXfiUi
Se trouve dans quelques mots seulement, comme
*+j « prince yamanite, » pluriel **jWj !, Har. Comm.
«4<l, 1 7'0^- «l'Orion,» pluriel »Jj\X»-.*Souheili
ap. Wûst. Notes à Ibn Hichâm, Sîrat, p. 187.
ii-jôjt y*=Oj Oy^l «S*» ûfl Ju>i cy^ CJv*Jl (D,-^'cj ^î*^
<j£ >►*! ^-*j (3^"^ (-J/*-' '^"cj^ >ïl Jl*i <J^ mjc I
§ 87 : k-]. — *JU»
J*a»Jl (_? Jljjj i->^Cj iù-vCj <>*&) «O^^ dS^J *A-L»« *~aj«
— 100 —
§ 90 : 5q. — J-**
^
— 104 —
i
et particulièrement de participes en J^\i, pris subs-
& i f
tantivemenl. Ainsi J^>-\j «fantassin,» pluriel d*=rj ,
Cor. x vu , 6 6 ; _>*U « chèvre , » plurieljjjt* , Cor. xvn ,
kk ; «f**-^*5 " compagnon , » pluriel «f^^/Amroûou'l-
keis, Mo'al.v. io; j^=-b «marchand, » pl , j'F , Beid.
ad Cor. i, nr i k ,. *KU u chamelle grosse, » pluriel
Jj^ï , Tarafa , Mo al. v. i 5 ; *j»xi « moyen , » pluriel
•* '/ • •
^•>.A, Cor. v, 2, où Beid. compare *j«>^?- «fine
u i
poussière,» pluriel (£^=- ; ciya* «vent violent,»
pluriel uuât, Motanebbi , i\ 8.
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1 -1HIIMA:
COLUMBIA UNIVERSITY LIBRARIES
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C28(l14l)M100
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£93.74- D44A-
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