Vous êtes sur la page 1sur 38

Archives générales

d'hydrologie, de climatologie
et de balnéothérapie :
paraissant une fois par mois

Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France


. Archives générales d'hydrologie, de climatologie et de
balnéothérapie : paraissant une fois par mois. 1891-10.

1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart


des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le
domaine public provenant des collections de la BnF. Leur
réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n°78-753 du 17 juillet
1978 :
- La réutilisation non commerciale de ces contenus ou dans le
cadre d’une publication académique ou scientifique est libre et
gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment
du maintien de la mention de source des contenus telle que
précisée ci-après : « Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale
de France » ou « Source gallica.bnf.fr / BnF ».
- La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait
l'objet d'une licence. Est entendue par réutilisation commerciale la
revente de contenus sous forme de produits élaborés ou de
fourniture de service ou toute autre réutilisation des contenus
générant directement des revenus : publication vendue (à
l’exception des ouvrages académiques ou scientifiques), une
exposition, une production audiovisuelle, un service ou un produit
payant, un support à vocation promotionnelle etc.

CLIQUER ICI POUR ACCÉDER AUX TARIFS ET À LA LICENCE

2/ Les contenus de Gallica sont la propriété de la BnF au sens de


l'article L.2112-1 du code général de la propriété des personnes
publiques.

3/ Quelques contenus sont soumis à un régime de réutilisation


particulier. Il s'agit :

- des reproductions de documents protégés par un droit d'auteur


appartenant à un tiers. Ces documents ne peuvent être réutilisés,
sauf dans le cadre de la copie privée, sans l'autorisation préalable
du titulaire des droits.
- des reproductions de documents conservés dans les
bibliothèques ou autres institutions partenaires. Ceux-ci sont
signalés par la mention Source gallica.BnF.fr / Bibliothèque
municipale de ... (ou autre partenaire). L'utilisateur est invité à
s'informer auprès de ces bibliothèques de leurs conditions de
réutilisation.

4/ Gallica constitue une base de données, dont la BnF est le


producteur, protégée au sens des articles L341-1 et suivants du
code de la propriété intellectuelle.

5/ Les présentes conditions d'utilisation des contenus de Gallica


sont régies par la loi française. En cas de réutilisation prévue dans
un autre pays, il appartient à chaque utilisateur de vérifier la
conformité de son projet avec le droit de ce pays.

6/ L'utilisateur s'engage à respecter les présentes conditions


d'utilisation ainsi que la législation en vigueur, notamment en
matière de propriété intellectuelle. En cas de non respect de ces
dispositions, il est notamment passible d'une amende prévue par
la loi du 17 juillet 1978.

7/ Pour obtenir un document de Gallica en haute définition,


contacter
utilisation.commerciale@bnf.fr.
MIES GEIËEiLES IOEPGIE
' DB
- .

CLIMATOLOGIE & DE BÂLNÉOTHÊRAPIE

OCTOBRE 1891
SOMMAIRE.: Travaux originaux :.Les avantages et les dangers
..des interventions thermales chez les cardiaques, par M, LAUSSEDAT.
— Les sources thermales de la chaîne du littoral du Venezuela,- par
M. BOUSSINOAULT.— Elude sur les eaux de Baltatesci, par le Dr CANTI-'
MIR. — RÇVIEC française et étrangère : La respiration sur les
altitudes, par le Dr RIVA KACCI. — Influence des hautes altitudes sur
les cardiopathies organiques. — De l'action des douches rectales
ascendantes, par le Dr YORONINE. — De l'action des bains salins:â 35°
sur la nutrition, par le D NECHA-TER. — "Variétés : Examen d'eaux
1'
minérales de Java, par M. STANISLAS MEUNIER,— Iteviac bibliogra-
.
phique : Considérations sur l'hydrothérapie à l'eau de mer. et parti-
culièrement sur la douche écossaise, parle Dr LEMARCHAND.

TRAVAUX ORIGINAUX

LES AVANTAGESET LES DANGERS DES INTERVEN-


TIONS THERMALES CHEZ LES CARDIAQUES,
Par M. LAUSSEDAT (1),

Dans le premier numéro des Archives généralesd'Hy-


drologie de 1890 la première place est occupée par un arti-
cle de M. Constantin Paul sur les ressources que la thé-
rapeutique thermale offre dans le traitement des maladies
du coeur et des vaisseaux.
Cet article, très court, contient d'excellentes indications
générales'sur le choix des stations à l'usage des différen-
tes espèces de cardiaques, mais, à mon sens, j'aurais
désiré que les praticiens y trouvent en même temps plus
développées les conditions qui tantôt nous permettent
d'agir, et tantôt nous obligent à l'abstention aux eaux
(1) Communiqué à la Société d'Hydrologie.
ARCH. GÉN. DHYDR. 28
326 ARCHIVES, GENERALES D'HYDROLOGIE
minérales dans les maladies des vaisseaux, aussi bien que
dans les maladies du coeur. Comme il s'agit là d'une très
grosse question, et que tous, nous traitons beaucoup de
cardiaques à des points de vue différents, j'ai pensé qu'il
serait peut-être utile d'étudier de plus .près ce sujet dont
je me suis occupé depuis que j'exerce et qui mérite toute
notre attention, toute nôtre sollicitude, en raison des con-
,
séquences, quelquefois terribles, qui peuvent résulter
d'une erreur ou d'un moment d'inattenti'ôn, de notre part.
Permettez-moi de vous citer un fait. '
En visitant, la première année de mon installation,
l'établissement de douches de Royat, je fus appelé à la
hâte auprès d'une femme d'environ vingt-cinq à trente
ans qui venait de recevoir une douche froide pour la
seconde fois et que je trouvai en syncope. En examinant
cette femme, l'idée qu'elle avait une lésion cardiaque me
vînt immédiatement à l'esprit, je ne tardai pas à en être
convaincu, car l'examen des jambes me fit constater la
présence d'un oedème énorme remontant au-dessus des
genoux ; l'auscultation du coeur, qui d'ailleurs battait à
peine, devenait inutile ; la dame mourait dans la nuit
même à l'hôtel. Or, elle avait été douchée par ordre d'un
médecin. Depuis cette aventure, je n'ai jamais négligé
d'examiner le coeur chez mes malades et je ne pense pas
vous étonner en vous disant que j'ai ausculté beaucoup
de cardiaques d'origines bien variées et que si je les ai
soignés presque tous pour autre chose que pour leur coeur,
je ne m'ensuis pas moins préoccupé constamment de ce
que j'allais produire sur l'organe central de la circula-
tion.
Comme le dit M. C. Paul, le coeur ne subit pas seule-
ment l'influence de la thermalité. J'ajouterai volontiers,
alors même qu'on ne s'en tient qu'au seul traitement exter-
ne.
Il est certain, par exemple, que l'impression ressentie
sur le coeur par l'intermédiaire du système nerveux doit
varier beaucoup suivant les stations. Qu'il s'agisse d'une
INTERVENTIONS THERMALES CHEZ LES CARDIAQUES 327
•question dé composition chimique, de minéralisation,
d'électricité aussi, je l'ignore, mais assurément les bains
de Nëris, de Royat, de Bourbon-l'Archambault, d'Aix,
pris à la même température et delà même durée, dans
des conditions identiques, ne donnent pas chez le même
•individu la même oppression rétro-sternale, la même
petite angoisse précordiale, la même gêné respiratoire.
Les uns la donnent à certains malades, qui ne la ressen-
tent pas dans lés "autres ; ou si la même personne res-
sent une oppression dans chacun de ces bains, elle la
ressent avancée ou retardée, poignante ou à peine .
sensi-
ble, suivant les endroits où elle se baigné. Cette différente
contraction du coeur, car ce n'est pas autre chose, se
produit donc plus ou moins vite, et avec une intensité
variable, aussi bien suivant les malades que suivant les
stations ; elle cède aussi tantôt au quatrième, au . cin-
quième bain, tantôt au dixième, etc. Il serait assurément

curieux et utile de faire le tour de quelques stations
thermales avec le même malade, et de prendre avec soin
son tracé sphygmographique ; on suivrait ainsi lesvaria-
tions d'excitabilité du muscle cardiaque par les premiers
.
bains, 1 en se mettant partout dans les mêmes conditions:
ce pèlerinage vaudrait la peine d'être fait. Mais en atten-
dant que nous soyons plus éclairés sur ces nuances, je
crois que dans bien des stations, le médecin doit se con-
duire à peu de chose près de la même manière, quand il
•se troiive en face de telle ou telle lésion cardiaque, tel
•état déterminé des vaisseaux, et qu'il a de l'eau chaude à
manier, c'est-à-dire une excitation a produire. Aussi les
conditions de résistance cardiaque qui permettent l'inter-
ventioninterne et externe restant à peu près les mêmes
partout, je vais essayer de vous décrire les limites que je
me suis fixées sur le terrain clinique et thérapeutique
dans le cadre de Royat, cadre assez étendu pour m'avoir
permis d'y rencontrer des anémiques, des neurasthéni-
• ques,
des rhumatisants, des goutteux, des gastrectasi-
ques dilatés ou non, des albuminuriques, des emphysé-
328 ARCHIVES GENERALES D HYDROLOGIE
mateux atteints de ' troubles ou d'affections cardiaques.
J'ajoute que je n'ai pas la prétention de régler la conduite
à tenir dans chaque station en face des cardiaques, les
pratiques locales variant nécessairement avec les therma-
lités, les minéralisations, les traditions et les habitudes
qui constituent l'originalité propre à chacune de nos sta-
tions thermales/
D'ordinaire, dès lé premier'" examen,, nous cherchons
par l'auscultation du coeur à nous renseigner sur l'état de
cet organe.:Même si nous savons d'avance par les rensei-
gnements écrits qu'on nous présente qu'il n'existe rien
d'anormal de ce côté, nous tenons à nous en assurer nous-
mêmes, et nous cherchons à nous mettre dans ' l'oreille
la manière propre à chaque coeur de vivre, de se contrac-
ter, surtout si nous avons affaire-à un malade nerveux,
impressionnable, émotif ; et presque toujours, nous nous
guidons sur le résultat de l'examen du coeur pour conseil-
ler tel ou tel traitement externe, plus ou moins énergi-
que dès le début ; car l'expériencenous à appris qu'il n'est
pas nécessaire d'avoir une lésion du coeur 1 caractérisée,
pour être incapable de supporter un traitement thermal
un peu excitant. Nous avons tousi rencontré des gens dont
le coeur était absolument sain, et qui ne pouvaient pas
même supporter un bain minéral, sans être pris d'oppres-
sion à tel point qu'ils étaient obligés d'en sortir, et que
des troubles nerveux assez sérieux persistaient quelquefois
' 24 heures après cette tentative.

Aussi, si nous devons surveiller soigneusement le


début de chaque traitement, devons-nous redoubler de
vigilance quand il s'agit d'un cardiaque, ou simplement
d'un malade qui présente de simples troubles fonctionnels
sans lésions proprement dites. Je vous parlerai ' d'abord
des troubles fonctionnels.
Vous savez que Royat réclame les anémiques, les chlo-
rotiques, et que ces malades trouvent dans le bain de
César prudemment administré une amélioration très rapi-
de, et-qu'ils s'y guérissent le plus souvent. J'ai'constaté
INTERVENTIONS THERMALES CHEZ LES .CARDIAQUES 329,
chez.ces malades, et en particulier chez,les jeunes filles
ou les jeunes femmes qui présentent parallèlement àleur
anémie'des irrégularités delà menstruation, des troubles
cardiaques assez fréquents. J'ai rencontré très souvent les -
souffles anémiques, et anémo-spasmodiques delà base au
premier temps, depuis.le souffle doux le plus faible jus-
qu'au souffle carotidien double le plus intense, et je dois
dire que huit fois sur dix j'avais le. plaisir de constater
l'atténuation très rapide de ces bruits, et peu à peu leur dis-
parition complète, en même temps que les forces et les
couleurs revenaient.
Plus les anémiques sont jeunes et plus vite leurs souf-
fles disparaissent sous l'influence du traitement externe
combiné au traitement interne. Il m'est arrivé de consta-
ter après 3 bains seulement, tant l'usage de l'eau de
César est énergique, des modifications complètes dans là
manière dont se contracte le coeur. Je trouvais une sys-
tole énergique, égale, là où 3 jours auparavantje ne con-
statais qu'une systole à peine dessinée, irrégulière, et une
atonie complète de l'organe. Et quelquefois, en, 8.jours,
les souffles anémiques les plus marqués avaient disparu ;
je dirais presque que le bain de César guérit tous les souf-
fles d'anémie au-dessous de 30 ans, quand ils ne sont pas
liés à un état névrosthénique, dont la cause ne peut pas
être atteinte (chagrins, habitudesmauvaises, fatigues obli-
gées, etc.).
Mais il ne s'agitpas là d'affections du coeur, pas plus
que lorsque nous avons affaire à des palpitations nerveu-
ses qui guérissent par la simple douche froide ;. et si je
me suis permis de vous exposer les résultats fournis, par
le bain de César dans les souffles anémiques, c'est pour
vous signaler l'action tonique exercée sur le coeur, en
dehors de toute lésion, par un. bain, frais.
A côté de. ces exemples, je puis vous présenter l'ob-
servation d'un jeune homme de 22 ans à peine, convales-
cent d'une fièvre typhoïde assez grave, qui présentait un
amaigrissementgénéral considérable ; son coeur, en, même
330 ARCHIVES GENERALES D'HYDROLOGIE
temps que de l'arythmie^, avait des tendances à la syn-
cope ; la systole, tantôt violente, tantôt à.peine frappée,
presque toujours irrégulière dans son rythme comme
dans son intensité, permettait d'affirmer 'que l'infection
typhiqùe, si elle n'avait pas porté sur les valvules, avait
altéré profondément le myocarde. En raison de la jeu-
nesse du malade, je n'hésitai pas àconseiller d'abord un
traitement très doux à ce jeune homme ; je commençai
par des douches tièdes pendant les -8 ''premiers jours ;
puis, à mesure que les forces revenaient par le séjour
peu à peu augmenté au grand air, le plexus cardia-
que fonctionnant mieux, j'arrivai au bain de César, et
le malade partit après avoir pris 15 bains. Son coeur était
absolumenttransformé. Faites intervenir la cure d'air et
l'exercice très modéré, augmenté prudemment, si vous
voulez ; ce qu'il y a de certain, c'est qu'en 3 semaines
le coeur était devenu celui d'un jeune homme bien por-
tant. Je suivais pas à pas, tous les 2 jours, les progrès
que j'avais lé plaisir de constater, et avec une systole plus
égale, mieux frappée, presque plus de syncopes, j'assis-
tai à la réparation rapide du myocarde. J'ai la conviction
que le repos seul n'aurait pas stimulé suffisamment le
pneumogastrique pour donner un résultat .aussi rapide et
surtoutaussi complet. Lamyocardite était réparable, dans
ce cas-là; nous verrons plus loin que s'il est permis d'a-
gir sur les myocardesjeunes,il faut être plus prudentavec
les myocardes des vieillards.
Avec les maladies.infectieuses du coeur, je vous parle-
rai de l'endo-péricardite rhumatismale. Vous savez que.
M. de Ranse a lu à Biarritz une observation des plus inté-
ressantes ayant trait à une malade qui venait à peine de
finir une atteinte de rhumatisme articulaire aigu, au cours
de laquelle elle fit de l'endocardite avec lésions valvulai-
res. M. de Ranse n'a pas cru devoir s'abstenir devant cet-
te lésion, et il a bien fait ; car il a constaté une disparition
très rapide des bruits de souffle, en même temps qù'ilsoi-
gnait sa malade pour son état général rhumatismal. Il
INTERVENTIONS THERMALES CHEZ.LES CARDIAQUES 331
est probable qu'en agissant ainsi, il a empêché la lésion
de s'installer définitivement, de s'accentuer. Depuis cette
époque, parmi les rhumatisants que j'ai reçus à Royat, j'ai
cherché et j'ai trouvé d'assez nombreux cardiaques; mais

j'en ai trouvé 3 seulement avec une lésion récente dès
orifices, et 11; avec des lésions remontant à plus d'un an.
Cette proportion s'explique par ce fait'que Royat convient
mieux au rhumatisme chronique et à ses manifestations
lentes qu'à la forme brusque du rjiumatisme articulaire
aigu qui, bien que portant le même nom, a toutes les
allures d'une affection spéciale d'origine microbienne.
Quoi qu'il en soit, j'ai soigné 3 malades, deux jeunes,
gens de 21 et 26 ans et une jeune fille de 14 ans, qui pré-
sentaient des lésions mitrales, très caractérisées par Un
souffle du lor temps à la pointe dans les dèuxpremiers cas,
et une lésion double d'insuffisance, avec rétrécissement,
dans le troisième cas. Ces trois malades avaient eu, au
•printemps qui précédait leur arrivée à Royat, des attaques
de rhumatisme articulaire aigu pour la première fois ; je
ne trouvai rien de spécial, pas de chorée, pas d'affection
nerveuse dans les antécédents, qui m'interdise d'agir éner-
giquement quoique avec prudence- J'ai conseillé et fait
suivre le même traitement dans les 3 cas. Voici en quoi
il a consisté: Après avoir gardé mes malades en. observa-
tion et au repos pendant les trois premiers jours de leur
séjour, de façon à être assuré que l'intensité des bruits que
j'entendais au premier examen n'étaient pas accrus par la
fatigue du voyage (et chez un malade, je dois dire que j'ai
trouvé par le seul fait du repos une grande diminution
dans l'intensité du souffle mitral), j'ai conseillé le bain
court de 20 minutes, élevé de 33 à 35°, pris deux jours de
suite avec un arrêt le troisième jour, de façon à modérer
l'excitation. Au bout de 15 jours, c'est-à-dire après 10
bains, pris avec 1 jour de repos sur 3, j'ai fait alterner 10
jours de suite le bain avec une douche tiède d'abord à
38°, puis élevée à 40°,• et ne dépassant jamais 4 à 5minu-
tes. • •
332 ARCHIVES GENERALES D'HYDROLOGIE
Peut-être me suis-je conduit avec timidité, mais j'ai
préféré la prudence, et j'ai vu, par le simple traitement
externe que je viens de vous exposer,les souffles s'atténuer
considérablement dans les 3 cas ; il est vrai que j'avais à
soigner des malades jeunes, dont le myocarde étaitintact,
dont la systole donnait à l'oreille la même égalité decon-,
.
traction et lé même, intervalle rythmique ; en outre je;
n'avais pas affaire àTdes individus très nerveux ni très
impressionnables. '
Quant aux II rhumatisants chroniques chez lesquels
,

j'ai trouvé des lésions relativement anciennes, entre 1 an


et" 16 ans, je lésai baignés et douchés avec d'autant plus,
d'hésitation et de prudence que leurs lésions étaientplus
âgées. Parmi ceux-ci, je me suis abstenu de tout traite-
ment chez deux malades, l'un âgé de 46 ans et l'autre de
60, qui tous deux présentaient, en même temps qu'une
hypertrophie considérable,* des souffles énormes d'insuf-
fisance aortique. Malgré une compensation parfaite, je
n'interviendrai jamais dans l'insuffisance aortique au delà
de 40 ans, et cependant, j'ai parmi mes amis un homme
de 39 ans,, dont l'insuffisance remonte à 1870, dont le
coeur est énorme, et qui se baigne et nage chaque été
.
sans en être incommodé. Je doute qu'il puisse continuer
longtemps, mais ce fait indique bien qu'il ne faut, pas
s'effrayer quand on rencontre une grosse lésion, et alors
même qu'on ne peut pas avoir la prétention de la guérir,
ni même de la modifier, si le malade est jeune, si salésion
n'est pas en période d'accroissement, si elle est calme, si
d'autre part le malade a un eczéma, une articulation, une
névralgie^ etc., qui nécessite un traitement, je ne vois aucu-
ne raison qui empêche le malade d'être soigné comme
un autre par un traitement thermal. J'ai dit si le malade
est jeune ; c'est-à-dire s'il a des vaisseaux encore jeunes :
toute la question est. là.
Je reviens à mes cardiaques, rhumatisants chroniques.
Sur les 9 qui restent, 2 d'entre eux avaient eu dans leur
jeunesse une ou plusieurs attaques de rhumatisme arti-.
INTERVENTIONS THERMALES. CHEZ LES CARDIAQUES 333 ;

eulaire aigu, et 7 n'en avaient jamais eu. Chez aucun dé-


cès malades je n'ai constaté d'amélioration marquée, au
•point de vue cardiaque ;; et cela s'explique parce que
leurs lésions d'orifice avaient acquis leur développement
définitif, et des degrés d'hypertrophie compensatrice pro-„
portionnés, sur lesquels nul no peut avoir la prétention:,
d'agir, sans danger, puisque l'hypertrophie est la sauve-,
garde des cardiaques, quand elle n'acquiert pas un déve-
loppement exagéré.
Les malades, chez lesquels j'ai rencontré le plus dé.
troubles fonctionnels du coeur, sont assurément lès dys-;
peptiques et.les goutteux. Vous savez en effet eombieii
sont fréquentes les dilatations du coeur droit chez les dys-
peptiques,, chez les dilatés de l'estomac, ou pour se servir
de la dernière dénomination chez lès gastreçtàsiques,
comme dit Mathieu dans son article si intéressant du. Dic-
tionnaire de Dechambre. Chez ces sortes de malades, il
estbiendifficile de dire où s'arrêtent les troubles fonc-,
tionnels et où commence la lésion définitive., C'est habi-
tuellement une question d'ancienneté de l'état dyspepti-,
que, et de résistance cardiaque..Sur 80 dilatés j'ai cons-.
taté 15 hypertrophies cardiaques avec dilatation des cavi-.
tés, sur lesquels je n'ai eu aucune action, tant en'raison
de l'intolérance gastrique et de l'impossibilité d'agir sur
l'estomac que parce que les lésions cardiâqué^étaient
trop anciennes pour être modifiées. Peut-être l'ingénieuse,
idée de notre collègue Frémont de. donner l'eau par l'in-
testin aurait-elle donné de meilleurs résultats. Chez.32
dilatés de tout âge et de tout sexe, dont la dilatation ne
remontait pas à plus de 3 années, j'ai vu disparaître, à.la
fin du traitement, l'un des phénomènes les plus fréquents,
l'arythmie, et en même temps la distension auriculo-
vèntriculaire. droite s'atténue sensiblement, surtout chez ..
les malades qui digéraient bien l'eau de la Grande Source,
et.chez lesquels je pouvais obtenir une décongestion nota-,
blé du foie. Enfin chez 33 dilatés de l'estomac de. date
récente, un an environ, je n'ai -rien, trouvé d'anormal du
334 ' ARCHIVES GENERALES D'HYDR0L0GIE:

côté du coeur ; il est vrai qu'il s'agissait plutôt de disten-


sion, intermittente de l'estomac chez des neurasthéniques,
Sans augmentation- du volume du foie. '
J'ai presque toujours trouvé de l'arythmie chez les
goutteux dyspeptiques, dont la première attaque de goutte
remontait à plus de 5 ans ; je parle dé la goutte subaiguë
qui n'immobilise pas le malade ; car vous savez que c'est '
surtout la goutte erratique que nous voyons à Royat. L'a-
rythmie légère des goutteux guérit très vite par le simple
bain, si lé malade digère bien en même temps l'eau de
Saint-Mart ou d'Eugénie ; s'il ne digère'pas l'eau de Royat,
le goutteux dyspeptique est alors justiciable de Vichy, de
Vittel, de Gontrexeviile ;mais la seule pratique balnéaire
suffit les trois quarts du temps pour faire disparaître le
phénomène. Je ne baigne que très rarement les gout-
teux au delà de 50 ans, comme le conseillait Martineau ; '
et cependant je puis vous citer l'exemple d'une vieille
demoiselle anglaise de 72 ans, qui présentait réunies sur
"elle toutes les formes que peut affecter cette diathèse,quand
elle a mis 40 ans à 'évoluer* depuis les déformations des
petites articulations, la plus vieille dyspepsie, les. hémor-
rhagies rétiniennes, jusqu'à la myocardite avec arythmie
permanente* et l'athéromele plus généralisé,vieille demoi-
selle, dis-je,; qui malgré moi a pris 25 bains de Royat con-
sécutifs, 3 années de suite, et s'en est très bien trouvée
chaque fois ; elle passait, disait-elle, des mois excellents,
l'arythmie disparaissant régulièrement pour 2 ou 3 mois.
La malade vit encore à l'heure quïlest.
' A côté dececas assez curieux et que je considère comme

une exception, je puis vous citer, à l'inverse de celui-ci,


l'observation d'un homme de 55 ans, qui est venu de la
Gironde à Royat en 1888, envoyé par un de nos médecins
des hôpitaux les plus remarquables. Ce malade, extrême-
ment vigoureux dans sa jeunesse, présentait une hyper-
trophie cardiaque énorme portant sur toutes les cavités:
un véritable cor bovinum ; il venait soigner une dyspepsie
ancienne. En même temps il était légèrement albuminu-
INTERVENTIONS THERMALES CHEZ LES CARDIAQUES 335
rique et très emphysémateux : il était très délicat à con-
duire. .--"
,
Malgré mon opposition, le malade ne se contenta pas
de soigner son estomac et ses reins par l'eau en bois-.
s„on, il voulut prendre des.bains. Au douzième bain tout
allait très,bien,.l'emphysème était très atténué par l'as-
piration, le malade fit une promenade,en voiture décou-
verte, prit un refroidissement, une. bronchite légère se
déclara,: et 3 jours après.son début.des efforts de toux -
assez violents provoquèrent une paralysie de la langue du
côté droit et,une paralysie faciale"du même côté ; il s'é-
tait produit une petite hémorrhagie cérébrale très localisée,
dans le voisinage des noyaux d'origine des nerfs lésés. A
la base du cerveau le malade était athéromateux ; heu-
reusement la réparation se fit assez vite, et je pus ren-
voyer le malade chez lui; J'ai tenu à vous faire cette
confidence, parce que ce. fait indique combien il est
dangereux de provoquer trop d'activité de la circulation
chez les athéromateux; car je ne crois pas que de simples
efforts de toux aient suffi pour faire.rompre une arté-
riole dans le cas présent.
Il me reste à vous parler des albuminuriques. J'en ai
vu quatre seulement avec lésions cardiaques', dont 3
néphrites interstitielles avec hypertrophié du ventricule
gauche commençante.- Je n'ai rien osé entreprendre en
fait de traitement externe, dans la crainte d'augmenter
l'hypertrophie, chez une jeune femme albuminûrique,
suite de couches, qui présentait un peu d'hypertrophie
totale et un bruit de souffle anémique de la base. Je me
suis très bien trouvé du bain de César, et même de la
douche froide, comme le conseille. M. le professeur Jac-
coud chez les albuminuriques à coeur gros de date récen-
te. C'est ainsi que j'ai vu disparaître presque complète-
ment les 40 centigrammes d'albumine par litre que con-
tenait l'urine, et j'ai attribué ce fait beaucoup plus au
traitement externe qu'au lavage du rein par l'eau que je
faisais boire.
336 ARCHIVES GENERALES D'HYDROLOGIE
.

La stimulation cardiaque, parles, bains.et parles dou-


ches chaudes ou tièdes, me paraît donc être permise dans.
les conditions suivantes, que je vous proposé comme
conclusions.
1° Sile malade est jeune, peu nerveux, que les trou-
bles fonctionnels où les lésions (même, en voie d'évolu-
tion) soient d'intensité moyenne et de date récente, on a.
tout avantage à intervenir, chez les anémiques, les rhu-
matisants, les dyspeptiques, les goutteux, les albuminu-
riques, avecl'espoir de guérir le coeur, ou tout au moins
d'exercer une action modificatrice heureuse sur cet or-
;gane. ''...-''. .

2°. Quand une affection cardiaque a terminé son évolu-


tion, si elle a déterminé par son ancienneté une hyper-
trophie compensatrice, aucune intervention thermale n'a-
gira sur elle. Toutefois, si elle est calme, on peut, pru-
demment, soigner par les traitements thermaux des car-
diaques pour d'autres affections, les dyspepsies par exem-
_
ple. On aura soin d'éliminer de tout traitement les lésions

plus dangereuses à soigner. //,.


aortiques, bien différentes des lésions mitrales et bien

3° L'intégrité du myocarde, l'intégrité du système


artériel doivent être recherchées avec soin à partir de 50
ans, chez tous les malades et en particulier chez les car-
diaques : le degré d'athérome guidera la mesure des
interventions.
4° Enfin, il est indispensable'd'avoir présent à l'esprit
que la syncope, l'angine de poitrine, les ruptures, vaseux
laires, cérébrales ou autres peuvent être les conséquen-
ces d'un traitement externe intempestif, qui sera toujours
cpntre-indiqué dans les périodes des stases, à l'approche
des premiers symptômes d'asystolie.
LES SOURCES THERMALES DU VENEZUELA 337

LES SOURCES THERMALES DE LA CHAINE DU


LITTORAL DU VENEZUELA,
Par M. BOUSSINGAULT. ."'''.-'

La chaîne du littoral du Venezuela s'étend, à-l'ouest,


depuis, le cerro de Avila jusqu'à Nueva Valencia où elle
se confond avec une ramification de la Cordillère orien- :
taie des Andes. Parallèlement, une ligne dé montagnes
peu élevées limite au sud les plaines de l'Apure et de
l'Orénoque. C'est à partir du groupe de collines de Higuè-
rote que commencent les vallées d'Aragua, dont les
eaux,, n'ayant pas d'issue vers la-mer, forment le grand
lac de Tacarigua.
Le massif du littoral est constitué par le granit et le
gneiss ; on y connaît plusieurs sources thermales dont
les plus importantes, par leur abondance, et leur tempéra-
ture sont celles d'Onoto ; dé Mariara, près de la ville de

.-•'
Maracay, ; et de los Trincheras, située à peu de distance
de Valencia.

1. Sources d'Onoto (altitude 696 m.).x


L'eau sort du gneiss de trois bassins, placés^au même
niveau et donné naissance au ruisseau de Aguas Calieri-
tes. J'ai constaté la température de 44°5, au thermo-
mètre à l'ombre marquant 30°.
L'eau n'avait pas d'odeur ; les réactifs n'y occasionnè-
rent aucun précipité ; 1 litre évaporé à sicci té laissa un
faible résidu siliceux, ayant une réaction alcaline.
Du fond des bassins s'élevaient, par intermittence,
des bulles d'azote. Le terrain environnant est couvert de
blocs de roches, évidemment détachés du sommet de la
Cordillère. Un de ces blocs granitiques, de forme hémis-
phérique, avait 9 mètres de circonférence ; des fragments
de gneiss, riches en grenat, sont épars-dans la Savane ;
338 ARCHIVES GENERALES D'HYDROLOGIE ; '
au sitio del cerro de la Frenada, cette roche, en place,
renferme des amas d'un calcaire blanc saccharoïde.
H. Sources de Mariara (altitude 553 m.).
Ces sources sont à quelques milles au nord-est de Ma-
"racaz, près du hameau de Mariara, dans une sorte d'am-
phithéâtre en granit*^renfermant de longs cristaux de
feldspath, mêlés à des lamelles de mica argentin ; la_ ro-
che est liée au gneiss et à un micaschiste abondant en
grenats.-Les pics dentelés de formé bizarre, qui termi-
nent le granit, donnent un aspect singulier, on pourrait
dire- lugubre, à la localité nommée le Coin du'Diable
(Rincon del Diablo).
C'est dans cette enceinte que de plusieurs cavités surgit
de l'eau à une température de 36 à 60° ; son régime est
-assez fort pour donner naissance à la rivière de Aguas
tibias. L'eaula plus chaude sort à la partie inférieure ;
"le thermomètre s'y maintient à 64° ; quand on vient de
la recueillir, elle possède une odeur d'acide suifhydri-
que, qui se dissipe parle refroidissement au contact de
.

l'air. Les réactifs y indiquent des traces de sulfates et dé


carbonates;; évaporée, elle laisse un résidu siliceux ra-
menant au bleu le tournesol rougi par un acide. Du fond
des posas d'air, les sources apparaissent ; on voyait sortir,
toutes les deux ou trois minutes, une série de bulles d'azote.
L'eau de Mariara diffère donc de celle d'Onoto par
une température notablement plus élevée, par la présence
d'acide sulfhydrique, et, je dois ajouter, par ce fait cu-
rieux qu'il s'y développe, malgré une chaleur de 50 à 60°,
deux plantes aquatiques signalées par de Humboldt, l'une
membraneuse, l'autre à fibres parallèles. La première
rappelle YUlva labyrinthiforma de Vandelli, qu'on ren-
contre dans les sources chaudes de l'Europe.
III. Sources de las Trincheras (altitude 539 m.).
Le lac de Tacarigua, dansla belle etpetite vallée d'Ara-
LES' SOURCES THERMALES DU VENEZUELA 339
gua, a dix lieues de longueur, sur une largeur moyenne
.de deux lieues ;.. sa profondeur varie de 18 m. h 24' m. En
février., la température prise à la surface était de 24?. On
y voit de nombreux îlots de gneiss, dont quelques-uns
sont habités et couverts d'une vigoureuse végétation. <
La ville de Nueva Valencia, peu éloignée "des thermes
de las Trineheras, est à 5 kil. à l'ouest du lac ; elle fut
fondée en 1536. Avant d'atteindre l'état prospère que lui
procure la culture du cotonnier et de l'indigotier, Valen>-
cia eut à subir dé rudes épreuves dont quelques-unes
appartiennent aux épisodes les plus dramatiques de la
conquête^ ^ -,
Les sources forment un ruisseau dé, 5 à 6 mètres de
largeur sur une profondeur de 0 m. .50 cV;-c'est-lé rio" de-.'
Aguas Calientes. L'eau chaude jaillit à une cinquantaine
de mètres au-dessus du ravin, de deux cavités ouvertes
dans le granit et, du fond desquelles, de temps en temps,
sortent des bulles d'azote.
Dans l'un des bassins, j'ai trouvé pour la température
92% dans l'autre 96°9.
Après les sources' d'Urijino, au Japon, qu'on assure
débiter de l'eau pure à 100°, celles de las Trineheras se-
raient les plus chaudes du monde.
L'eau est douée d'une odeur très prononcée d'acide suif-
hydrique, qu'elle, conserve quand elle est refroidie en
vase clos, mais qu'elle' perd en se refroidissant àl'air
.

libre ; ainsi refroidie, elle est sans saveur ; les réactifs y


accusent de faibles proportions de chlorures et de sulfa--
tes ; en l'évaporant, on en retire un résidu de silice à
réaction alcaline.
Avec les moyens dont je disposais, je dus me borner à
ces quelques essais, en regrettantde ne pouvoir faire l'ana-
lyse complète d'une source aussi remarquable, apportant
de l'intérieur de la terre, comme toutes les sources ther-
males, des substances utiles aux organismes qui vivent à
la surface du globe ; aussi ce fut avec une bien vive satis-
faction que je découvris à l'Exposition universelle, parmi
340 ..
\ -..-
- - ,•'..-.•'-''
:

,;'ARCHIVES GENERALES D'HYDROLOGIE


lés produits du Vehezuela,; un flacon contenant une 'di- ."'

zaine delitres de 1-éau de las Trineheras que lèi commis-


saire de la République américaine s'empressa de mettre à
madisposition; / '-....;. *
L*eâurétait hiën'conservée^a'eh juger par le gaz suif-
:-hydriqûe qu'elle'tenait- endissolutipn ; elle était limpide,
-reposant sur un faiblc^^diment floconneux^ d'une teinte
jaùnâtréV :'.: "'}:• "'"// v -' '".' V"' '•"'' >' -.'.
.
: ;
Voici le résultat de l'analyse: exécutée dans; mon lâbo-
• ratoire. ::. '"">-, >(':-:'
'V;_":"' Analyse de l'eàu:dë,las Trineherasï '.' '':
''.,'"'"..'-.• :;,^V:V;., '-;";-^::-; •!.-.' Par litre. ''-''.
:r_
Chlore..; ...•',.', -, .\ .^--Y,';^. ..-•.. -W :
,0v058 '•' :./]
.
..'., .Acide sùlfurique...,..;....... -.-.-. 0.034 ;
Soudé.;;,. ..;V;. ;,'.'. ;.'... .-„'.;.. 0.066 '

V ; Potasse..;.... ...\ ..
........,.....;..;.': 0,0.14:,
". '

1
...-
Chaux.;:...;..;...;..'...... ;....' 0,013 •".
.

,
^ Magnésie.............,.;....,..;.. 0.006;
Silice....,..;.....,....;,:........ 0.127 ''
Oxyde dé fer....... ...;...;,..,.' 0|bl2
Lithine.... ^...........;..; .''.'. ..... tij'aces
Acides sulfhydrique, carbonique... indéterminées.
'-
'

Total;.....,;,.......... 0,330
La silice soluble est: relativement en assez forte propor-
tion. Elle dépasse celle que l'on trouve dans les eaux de
Plombières, de Carlsbad et d'Aix-là-Çhapelle. C'est sous
le rapport de la teneur en acide silicique, avec l'eau des
.i geysers
d!Islahde que la source de las Trineheras-offre-le
plus d'analogie ; comme ces eaux, elle dépose desconcré-

tions siliceuses aux points d'émission.
L'absence du cuivre a été admise après-avoir employé
: 1

î pour le découvrir les procédés lès plus délicats de Télec-

-trolyse,- et M. L'hôte n'a pu également réussir à découvrir


-

aucune trace d'arsenic.


ETUDE SUR LES EAUX DE BALTATESCI 341
Les trois sources que nous venons d'étudier^sortcnt de
la mêïne roche, d'un même massifde montagnes et dans
un périmètre limité ; ce qu'elles présentent de curieux, :
c'est qu'enpartant de haut enbas, l'accroissementdeleufr
températuré - serait proportionnelâlà différence d'altitude :
î° d'augmentation de chaleur pour une différence de ni-
Veau de B m.:à 7'mëtres;

ETUDE SUR LES EA1JX DE BALTATESCI


{District de Neaniiu; KoUmaniejk
Parle D^ CANTIMIR.

T. Le climat
Peu de stations balnéaires en Europe jouissent du pri-
''.
vilège de posséder dés eaux dont les qualités curatiyes
égalent celles de Baltatesci, et d'être en même .temps do-
tées parla nature d'un climat aussi doux, aussi sec et
tempéré ; Baltatesci étant entouré de montagnes, est à
l'abri des vents, et les courants passent dessus sans
qu'on les ressente. ',; .'..-i\.
'

Les cours d'eau qui traversent le village lbntunflit ré-


gulier et un courant puissant, de sorte qu'ils ne "forment
pas de rnarécages.
Les pluies y sont rares et de courte durée ; le printemps
commence de bonne heure, l'été n'est jamais excessive-
ment chaud et se prolonge jusqu'au 15 septembre; le
brouillard ne tombe que fort tard en automne..L'hiver,
par contre, est rigoureux et sec, et la neige abondante :
Voici la température ' moyenne pendant la saison des
bains.:
Juin, 6 heures du matin, moyenne 16.9
midi;.....: *..' » 18
6 heures du so.h\.-..-.. "'-')> 17. 8 7
342 ARCHIVES GÉNÉRALES D'HYDROLOGIE
Juillet, 6 heures du matin. » 17.9
-
midi...;;..,,...,;,....-. .
» ' 20 ^
:
6 heures du soir.... » 18
Août, 6 heures du malin. » 13.4
.mi'dit'."-". .-.*...'....-..-...',........-.. :'-.-'• ». 17
6 heures du soir.... - » 15
,

On voit donc que les journées ne sontj pas excessive-,


"mént chaudes, et que lès soirées sont très^agréables.
Je n'ai pu relever jusqu'à ce jour la température
moyenne de "chaque mois ; j'ai entrepris à cet effet une
série d'observations permanentes sur la température, sur
le nombre de jours pluvieux et nuageux, sur les vents,
etc., que je publierai à une autre occasion; il est cepen-
dant parfaitement établi que sous l'influence bienfaisante
du climat de Baltatesci, l'appétit augmente et la vivacité
remplace l'indisposition etla faiblesse.cachectique. Lé
bien-être général s'établit déjà au. bout d'un séjour de
deux semaines.
Pour atteindre ce but, la première recommandation
qui est faite aux malades cachectiques souffrant de scro-
fules, ainsi qu'aux femmes anémiques ou chlorotiqu.es
souffrant de la matrice, est de se tenir toute la journée
dans le parc, au-grand air, de respirer l'odeur des sa-
pins, et de faire des promenades à pied dans les monta-
gnes ; l'action bienfaisante de l'air de Baltatesci est en
effet aussi utile et aussi ' nécessaire que celle des eaux
minérales, si elle est accompagnée en même temps d'une
nourriture saine et fortifiante.
Notons que la mortalité dans la commune de Baltates-
ci est inférieure à celle des autres communes de notre
district.
Les fièvres y sont très rares, les affections des organes
respiratoires y sont inconnues, et l'on n'a pas constaté
d'épidémie dans cette commune depuis sept ans, c'est-à-
dire depuis le commencement de l'exploitation de ces
eaux minérales. -Parmi tous ceux qui ont fréquenté ces
ETUDE SUR LES EAUX DE BALTACESCI 343
bains, une seule personne a succombé aune attaque d'à-
poplexie cérébrale avant d'avoir même commencé la cure

de Baltatesci. -
'. ;

Tous les visiteurs de ces bains sont surpris des chan-


gements et delà réaction bienfaisante qu'ils ressentent
dèsles premières journées de leur séjour, de manière que
beaucoup de malades accordent la préférence aux eaux
de Baltatesci, lors même que des prescriptions spéciales

lés obligent à.faire usage d'autres eaux minérales.

H. —Effets physiologiques.
Trois des sources minérales de Baltatesci possédant un
degré de concentration supérieure aux autres eaux simi-
laires du Continent, sont réservées pour l'usage externe,
c'est-à-dire pour lés bains et les douches.
La source N° 4 «Cuza Voda » qui ne contient que 14
pour mille de chlorure de sodium et de sulfate de ma-
gnésie, ainsi qu'une proportion suffisante d'acide carbo-r
nique libre, est réservée à l'usage externe. Je commencé .

donc par la description des effets de cette dernière eau.


Ainsi qu'il résulte des analyses quantitatives et quali-s
tatives, la source « Guzà Voda » possède des propriétés
purgatives dissolvantes et diurétiques. ^L'expérience de
tous les jours confirme pleinement ce qui a_é_té. dit plus,
haut. L'usage de deux verres d'eau, d'un goût rafraîchis-
sant, légèrement salé et un peu amer, sans aucune odeur
désagréable, pris à un quart d'heure d'intervalle, provo-
que deux ou trois selles sans aucune douleur d'entrailles.
Cette èau ne soulève .jamais le dégoût, et il est très rare
que nous ayons besoin de recommander un troisième
verre, ou bien du café au lait pour accélérer l'effet pur-
gatif. Les selles sont généralement abondantes, à peu
près limpides, et sont suivies d'un bien-être général res-
senti par les personnes bien portantes ainsi que parcelles
qui souffrent de constipation habituelle, de lourdeur dans
la tète et de faiblesse dans le corps. Les résultats que
344 ARCHIVES GÉNÉRALES D'HYDROLOGIE

nous venons d'énumérer sont constants; j'ai souvent eu


l'occasion de voir des malades souffrant d'obésité et de
congestions abdominales dues à des constipations des,
plus rebelles, obtenir des résultats merveilleux par l'u-
sage de deux verres, tandis que dans d'autres stations
balnéaires, ces mêmes malades n'ont pu arriver à une
amélioration de leur état, même par l'addition de sels
purgatifs, par exemple à Slanic, par le N° 3, à Karls-
bad, ou à Marienbàd parla source de Kreuzbrunnen. Ni
même les eaux de Pnllna et de Sedlitz, de Bohême,
n'ont pu produire un semblable effet, attendu que les
malades devaient prendre trois, quatre et mênie cinq
verres pour provoquer une selle abondante.
La sécrétion urinairè et les dépôts de graisse sont éga-
lement influencés par l'usage ininterrompu et rationnel <
de l'eau purgative de Baltatesci, c'est-à-dire que la sé-
crétion de l'urine est augmentée sans provoquer une ir-
ritation des organes urinaires. Lès dépôts de graisse et
les congestions abdominales sont modifiées et éliminées
sans réaction ou crise sensible, c'est-à-dire que l'appétit
est maintenu, que les forces physiques se développent et
deviennent plus vives. En un mot, un bien-être général
remplace la faiblesse ressentie par toute personne qui
mène une vie sédentaire tout en accomplissant un travail
cérébral : on sait que ces personnes sont naturellement
prédisposées à l'obésité et aux congestions viscérales.
Les résultats obtenus jusqu'à ce jour m'autorisent à
espérer que l'eau purgative de Baltatesci « Cusa Voda »
est appelée à occuper une placé d'honneur parmi les eaux
purgatives et dissolvantes du continent, si l'avenir lui
réserve l'occasion d'être exploitée et exportée comme
les eaux similaires.
Les sources Nos 1, 2, et 3 sont employées pour des
bains chauds généraux et locaux, ainsi que pour des in-
jections et des douches. Les bains chauds se composent
ordinairement de moitié d'eau minérale froide, et moitié
ÉTUDE SUR LES EAUX DE BALTACESCI 345
d'eau chaude avec feuilles de noyer; ils sont pris à la.
température de 22 à 32 degrés. -
"^
Un bain de 28 degrés a un aspect noir à cause des
feuilles de noyer qu'il contient; une écume épaisse flotte
à la surface, et le liquide a une consistance presque siru-
peuse. • -,
'

La première impression qu'on éprouve, à l'entrée au


bain est celle d'un froid peu prononcé, et d'un serrement
des organes de la poitrine et du ventre. Ces impressions
sont bientôt suivies d'un état agréable, et d'une poussée
vers la'surface de l'eau, de façon que tout baigneur a
grand'peine à se maintenir dans sa "baignoire. Il est
donc forcé de s'appuyer avec ses pieds et de se soutenir
avec les mains afin de pouvoir résister à la poussée qui
menace de le porter à fleur d'eau. En même temps, on
sent un picotement et une démangeaison sur tout, le'
corps, surtout aux parties où la peau est très fine, et aux
orifices garnis de membranes muqueuses où la déman-
geaison est très vive au premier bain. Les, parties dé-
pourvues d'épiderme et les plaies sont beaucoup plus sen-
sibles à ces impressions, de manière que les premiers
bains des enfants atteints de scrofules, ulcères et fistules
sont accompagnés de pleurs et de cris\ ces sensations
disparaissent toutefois petit à petit, et on ne pense plus
qu'à se maintenir par .les pieds afin de ne pa§ surnager ;
la démangeaison et le picotement disparaissent et il ne >
reste qu'une sensation agréable de tranquillité générale ;
les malades cherchent au contraire à prolonger la durée
du bain au delà du temps fixé.
Les personnes qui prennent un bain minéral chaud ou
une douche froide à Baltatesci, sentent, surtout au com-
mencement, le besoin de repos sans sommeil; cette né-
cessité de repos, ainsi qu'une certaine fatigue qui se ma-
nifeste dans les muscles des bras et des jambes est res-
sentie pendant les premiers 8 à 10 bains; tous ces symp-
tômes disparaissent plus tard, et la vigueur physique re-
naît, de manière qu'après le bain et le déjeuner, les ma-
346 v
ARCHIVES GENERALES D'HYDROLOGIE
lades peuvent entreprendre des courses prolongées dans
les montagnes sans aucune fatigue.
Après un bain chaud, on constate pendant toute la
journée, sur la tète, sur la figure, sur le corps, et princi-
palement dans les plis formés par la peau, des couches
épaisses de sel pulvérulent qui résiste même à un lavage
à l'eau douce.
Par suite de la consistance et de la densité de l'eau
minérale ainsi que par sa température constante de 7 à 8
degrés, les douches sont un stimulant puissantpour l'or-
ganisme; leur durée doit toutefois être courte et suivie
de frictions-sèches afin de hâter la réaction. Le baigneur
doit ensuite faire, à pied, une promenade d'au moins un
quart d'heure. Après la douche, le corps devient léger,
lavue est plus claire, les facultés mentales sont plus dé-
veloppées, et l'appétit est double et même triple qu'à l'or-
dinaire.
Nombre de personnes qui viennent à Baltatesci soufr
frant de dyspepsie, de catarrhe d'estomac et d'hépatite
.chronique, sont émerveillées de l'appétit qu'elles acquiè-
rent, après une cure très facile d'eau purgative le matin,
suivie de douches froides à 4 heures de l'après-midi.
Presque toutes ont regagné, au bout d'un traitement de
21 jours, la vigueur et l'appétit perdus depuis dès an-
nées, car la digestion s'accomplitfacilement, tandis qu'au-
paravant elle provoquait toujours des gonflements, des
douleurs, des coliques flatulentes et même des vomisse-
ments.
Les injections sont employées dans des cas spéciaux,
le plus souvent en même temps que les bains minéraux,
et particulièrement dans les maladies de la matrice et de
ses annexes.
Des bains d'eau minérale pure ne peuvent être pris à
cause du haut degré de concentration des eaux, lesquelles
dépassent en force même les saumures préparées par
.voie artificielle dans les autres bains.' Une seule fois,
vers le commencement de l'exploitation des bains, un
ETUDE SUR LES EAUX DE-BALTÂCESCI -347.
commerçant de Galatz a essayé de prendre un-bain d'eau
minérale pure ; au bout de quelques minutes son corps
devint tout rouge, et la forte démangeaison; provoqua un
érythème intolérable accompagné d'un état fébrile; ce
n'est qu'au bout' de quelqiies jours, à la suite d'un traite-
ment purgatif et des boissons rafraîchissantes, ainsi qu'en
;

saupoudrant le corps avec,dé l'amidon et du camphre!;.


qù!il a pu revenir à la santé. Afin dé confirmer mes as-
sertions, je reproduis les conclusions de l'acte d'analyse
de M. le Dr Ronya. ':,.,>. ;;: ;';'---
Le tableau suivant indique les résultats dés analyses ;
complètes dès eaux; minérales de Baltaçesci: :

"'-' NOM- DES SOURCES


.

PAR MILLE GRAMMES D'EAU- '^-—^*^_^s__——-^ :'


.

'.'•;•' .Carpl I Elisabetlia Çuza-voda :

Chlorure de sodium............... 237.1435 211.936ï 14.4060 ,


Bromure de magnésium -.'. 0.0761 0.0749 OvOlOSj,
Sulfate rie potasse .-...' 0.2913 0.3153 . 0.2318,
Sulfate de chaux,...;..'. .
1.2789 0.84iy 1,1902
» magnésie.....:....,.... 23.3911 22.6036 1.0023
» soude......... ........ 10.7111 \8.0814 1.2125 ;
Carbonate de fer....... ... 0.0130 0.0072 ,0.0024
» magnésie. 0.0638 !Ô. 11-32- 0.5199
Phosphate d'alumine.............. 0.0039 -0;.025&^. —

Acide silicique ............ 0.0064 0.0075 0.0319 :


Substances organiques.....'.., '.... 0.0166 0.0194 0.0362
Acide carbonique combiné.. 0.0383 0.0620 0,2132
.Acide carbonique libre 0.3561 0.3031 0.0053
Total des parties pondérables 273.3901 244.4414 18.9225
Iode ...traces traces —
Lithium,.. ......... ». » traces
Strontium.............
. ,
— — ».
Poids spécifique 1.2206 -, 1.2033 1.0148
Température : 7.o.e. 6.5 «. 7.P c.

Il ressort de ces analyses que les eaux de Baltatesci


appartiennent à l'espèce connue sous la dénomination
« d'eaux chlorurées, » c'est-à-dire des eaux chargées
de
sels, et principalement le Chlorure de Sodium.
348 ARCHIVES GENERALES D HYDROLOGIE
On trouve de pareilles eaux dans des terrains dont les ;
couches sont composées, à une faible profondeur, de sel
ordinaire qui; étant "lavé' par l'eau, se dissout et dégage
sous une formé liquide du chlorure de sodium simple.
Si cette solution contient, encore d'autres sels, en dehors
du Chlorure >de Sodium, comme c'est le cas à Baltatesci,
alors on est en présence de sources minérales d'une grande
valeur thérapeutique et très efficaces contre un grand
nombre de maux. f

Une exploitation minière du sel des eaux salées de


Baltatesci serait par trop difficile et coûteuse en même
temps, par suite de la grande proportion de sel purgatif,
qu'elles contiennent;
En éliminant de l'eau salée le chlorure de sodium à
l'aide de l'évaporation et de la cristallisation, on obtient
un sel composé en grande-partie de sulfate de soude et de
magnésie, qu'on employait anciennement à haute dose
comme un excellent purgatif.
Le chlorure de sodium, se trouve dans la source « Carol
I» par rapport aux autres sels, dans la proportion de23.7 :
3.6; dans la source « Guza- Voda » dans la proportion de
1.4: 0.4 par ICO grammes d'eau.
Dans 100 grammes de sel fixe, on trouve dans les
sources
Ctirol I chlorure de Sodium 86.74, autres sels 13.24
Elisabeta » » 87.72',' » 13.29
Cma-Voda » » 76.19 » 23.80
IL ressort de ces proportions que :
1). Près du quart du volume d'eau est composé de chlorure de
sodium.
2). Ce qui caractérise les eaux de Baltatesci, c'est leur grande
richesse en sulfates; cette circonstance contribue beaucoup à
leur valeur thérapeutique.
3). L'emploi médical pratique des eaux de Baltatesci peut ser-
vir : .
a) pour des inhalations et des pulvérisations ;
b) pour des bains, chauds ou froids à des degrés différents.
ETUDE SUR LES EAUX DE BALTATESCI 349
c) la source Guza-¥odâ'peut seule servir à 1 usage ihterne.^
4) Les sources Garol I et Elisabeta ne peuvent être employées-
puresjiour les bains, vu leur degré élevé de concentration ; il
faut toujours additionner plus ou moins d'éair douce: suivant
la maladie qu'on traite. •'•,-. : -
. .
5). Si nous admettons pour un bain 200 litres de saumure, cette
quantité représente 47.42 kik de: chlorure dé sodiuin (sel de çui- ' :
sine) et 7 kilogr;'de sulfate pour la source Garol I, et 42,2 kil. de
chloruré de sodium et 6 kil. de sulfate pour la source Ëlisàbeta.
En mélangeantl'eau des deux sources en parties égales, on ob-
tient sur une quantité de 200 litres d'eau, 44.81 Ml, dé: chlorure '-'

de sodiumiet 6.5 kilog.de sulfate..:


6). Un bain ordinaire ;de 200 .litres d'eau douce contiendrait:
donc, en y additionnant
.

5 litres de saumure. " 1.12 kil. chlorure et 15 gram; de suif.


.10 :•-'. » : : 2;24:-'.'' »; 30 V
15 » 3.36 .'•-•--» '.. : 45 '»'
20 »
.
4.4& » 6i). »
25. » '-'. 5.60 »' 75- '
»
30 »' ^3r\% » 90 -'"».-.
35 » 7.84 »:; 105
40 .' .,'.»'• 8.96 ; '' » .';"- 120
»
»
45 » --, 10.08 »
-

135 .'; .
.•»
50 » " 11.20 » 150 »
-

Des bains plus forts que ceux indiqués dans cette échelle ne;
sont pris dans aucune station balnéaire du genre jde celle de Bal-
tatesci. ' '. • ' ^-^"'
Ainsi qu'on peut s'en convaincre, il est constaté que les sources
. .

de Baltatesci sont plus riches en sels que toutes les eaux minérales
du continent, et que pas une des sources, connues de l'étranger
ne contient, en dehors de la quantité de chlorure dé sodium,
une proportion aussi élevée de sulfates que Baltatesci ; il est à ob-
server que cette dernière source renferme aussi des quantités
considérables de Bromure de Magnésium.
.La source Carol I peut, à juste titre, être mise à la tête de toute
les sources chlorurées de l'Europe.
350 \ ARCHIVES GENERALES D'HYDROLOGIE
.

REVUE. FRANÇAISE ET .ÉTRANGÈRE.

La respiration sur les altitudes, par le Dr RIVA-


Rocci.-— De tout temps, on a admis l'heureuse influence
d'un air pur sur certaines affections. Aussi, le séjour dans
la montagne ou au bord de la mer. est-il constamment re-
commandé aux malades. Seulement, si l'on est d'accord
au fond, il n'en est plus de même sur le mécanisme, sur la
manière d'expliquer le mode d'action. Les uns attendent
tout du « bain d'air », les autres veulent plus : ils veu-
lent, à l'exemple du D'p Forlanini, de Turin, que leurs
malades vivent de la vie même des montagnards. Et :
l'observation semble leur donner raison. Dans un travail
marqué au coin d'une consciencieuse observation, le
Dr Riva-Rocci reprend la question de la fonction respira-
toire dans la montagne et arrive aux conclusions sui-
vantes :
« Des faits contenus dans ce mémoire, il ressort clai-
rement que, contrairement à l'opinion généralement
admise, la plus'grande facilité à respirer que l'on éprouve
.dans le séjour à la montagne, ne reconnaîtras pour cause
la différence de la pression barométrique.
Il est vrai que nous avons trouvé, d'accord avec les
expériences dé Mosso, que sur les montagnes, pendant
le. repos, la fonction respiratoire paraît moins active que
dans la plaine, tant au point de vue mécanique qu'au
point de vue chimique. Mais ce fait, selon moi, serait dû
à une sorte de compensation s'expliquant par le repos qui
succède à une grande fatigue, dans laquelle l'activité
respiratoire exagérée s'abaisse au-dessous de la nor-
male.
Ce fait est l'analogue de celui observé par Ranke, qui,
déterminantla quantité de CO 2 éliminée par les reins après
un accès de tétanos, trouve que ce gaz diminue d'une quan-
tité correspondante à celle dont il avait été augmenté
: REVUE FRANÇAISE ET ETRANGERE 351
pendant les convulsions tétaniques, fait analogue aussi
àcelui trouvé parGrandis chez les chiens, ^c'est-à-dire
que, si en raison dutravail il y a une période de temps
dans laquelle la destruction des 'matières destinées à pro-
duire l'acide carbonique; soit plus grande, il suit immé-
diatement une autre période dans laquelle la destruction
est relativement moindre. Pour ce qui regarde le méca-
nisme respiratoire, déjà Lagrange avait remarqué sur lui-
même, et sur les guides qui l'accompagnaient, des pério^
des de véritable apnée momentanée qui succédaient aux
périodes d'activité respiratoire exagérée pendant l'ascen*
sion dans la montagne. •".-
'

.Laissant de côté cette action, on Voit qu'aux hauteurs


que l'on atteint en général, et à'plu's' forte raison aux
.

altitudes que l'on choisit dans un but thérapeutique, l'in-


fluence de la pression barométrique sur les fonctions res-
piratoires doit être excessivement faible, et, par suite,
n'avoir pas grand effet physiologiquement parlant, et
moins encore thérapeutiquement.
/ Il existe pourtant, dans le séjour de la montagne, une
action beaucoup plus énergique sur les fonctions respi-
ratoires, due à la configuration du sol, à la marche qui
a lieu en montant et en'descendant.
.
En plaine, et encore si nous le voulons bien,Vl nous
.
sommes réduits à exécuter des montées comme un vérita-
ble exercice de gymnastique, à persister dans des condi'-
tions peu encourageantes, tandis que, dans la montagne,
cet exercice s'impose, se présente à vous et vous y invite
avec tout l'attrait qui lui est propre.
Considérée à ce point de vue, la vie dans la montagne
aune action très sensible sur les fonctions respiratoires,
puisque :
1° La montée provoquant une exagération dans tout le
mécanisme respiratoire, il en résulte une augmentation
dans la fréquence et l'amplitude de l'acte par lequel les
poumons se développent davantage, augmentation qui
retentit jusque dans les alvéoles, qui à l'état normal par-
352 ARCHIVES GENERALES D'HYDROLOGIE
ticipent peu à ces mouvements, et qui .par suite présen-
tent une plus grande aptitude à l'occlusion des bronchio-
les, condition des plus favorables à la production de la
phtisie.
En outre, s'il se produit simultanément une augmen-
.

tation de la pression de: l'air ambiant du poumon pen--


dant l'expiration, augmentation qui s'accentue à chaque
pas de montée, condition très favorable àla dilatation des
parties les plus ténues de l'arbre aérien,, alvéoles et bron-,
-ehioles, ce sera une condition des. plus défavorables à la
naissance et à la marche de l'affection phtisique.
2° La montée provoque une exagération des fonctions
chimiques du poumon, d'où un échange plus-actif, un
renouvellement des tissus, ainsi que leprouve l'absorption
relativement considérable de l'oxygène pendant cet exer-
cice.

-.-'.-.
La descente produit lés mêmes effets, mais à un
degré moindre.
4° La diminution de la fonction destructive et élimi-
natrice de la période de repos, favorise la rénovation
organique et l'assimilation des matériaux, grâce à l'aug-
mentation de l'appétit et du pouvoir digestif.,.
Connaissant l'action de l'air des montagnes sur les.
fonctions respiratoires, il en ressort tout naturellement
l'indication formelle de la vie dans la montagne, pour
les individus qu'un état congénital, ou acquis, de l'appa-
reil respiratoire, prédispose àla phtisie. ,'
En ordonnant aux phtisiques la montagne, il n'est
point nécessaire de les envoyer à des altitudes élevées,
c'est-à-dire à ces limites où, prétend-on, la phtisie n'exis-
te pas, limites d'ailleurs excessivement variables ; il faut
plutôt s'attacher à trouver un endroit convenable dont,
la disposition les force sans cesse à monter et à descen-
dre ; il faudra proportionner, cet exercice à leurs forces,
et surtout a l'état de leur coeur.
Le séjour dans la montagne doit. être ; réglé minutieu- -
sèment, afin de pouvoir aller par gradation, sanssecous-^
REVUE FRANÇAISE ET ETRANGERE ' 353'

se, et atteindre finalement les lieux les plus'élevés, les


plus efficaces en réalité. ',--""''
Mais, je rie saurais trop dire qu'un climat de monta-
gne n'aura qu'une action très relative pour ne pas dire
nulle, si le malade se contente seulement, d'y vivre
comme en plaine, ou de voyager à dos de millet ainsi
que j'ai pu l'observer nombre de fois.
Pour obtenir des bénéfices réels du séjour dans la
montagne, il faut vivre de la vie des montagnards, et
ne pas attendre tranquillement les effets plus ou moins
problématiques d'un air raréfié et pur. ; -
Ce conseil, que j'ai maintes fois entendu donner, dans
ses leçons, par le Dr Forlanini, me semble avoir reçu
une confirmation expérimentale des faits que j'ai rap-
portés dans cette étude. »
(Archivio italiano di elinica medica et journal
d'Hygiène.)

Influence des hautes altitudes sur les cardiopa-


thies organiques. — De 1876 à 1886, on a compté en
Suisse 25,500 décès par maladies organiques du coeur.
Mlle Ivanof quia étudié cette question déclare que, entre
200 et 400 mètres d'altitude au-dessus du niveau de la
mer, la mortalité des cardiopathies estv de 102 pour
100,000. Entre 400 et 500 mètres elle est de"92, entre
' 700 et 1,200 mètres de 82, enfin aux très hautes altitudes
elle descend à 47 pour 100,000.
Cette diminution de la mortalité cardiaque en raison
des altitudes est plus apparente que réelle d'après M.Vogt
(de Berne). Elle tient à ce que la population est compo-
sée de montagnards et de cultivateurs, tandis que celle
des villes, toutes situées à des altitudes peu élevées, est
composée d'ouvriers de l'industrie. Il faut donc admettre,
ce qui est exact, l'influence réelle de la sédentarité dans
l'étiologie des cardiopathies et ne point tirer des conclu-
sions thérapeutiques des statistiques précédentes.
AUCH. GÉN. D'HYDR. 30
354 ARCHIVES GENERALES D'HYDROLOGIE
De l'action des douches rectales ascendantes. Le
Dr VORONINE a étudié l'action des douches rectales ascen-
dantes sur la sensibilité tactile, sur la force musculaire/
sur les réflexes cutanés vaso-moteurs,- sur les réflexes
tendineux, sur la pression sanguine, sur le pouls, sur la
température et sur la pression intra-abdominale.
Les douches étaient administrées dans la posture debout
ou assise, ,.'•-.
Latèmpérature^de l'eau variait de 15° à 17° ou.bien de
23° a 24°. •.' \ ".;): ."
La durée de la douche était d'une minute et demie à
.

trois minutes). '"-


Les effets observés ont été les suivants. :
a. La sensibilité tactile, examinée avec le compas de
Weber, augmentait, après une douche d'une température
de 23° à 24p (plus si la douche avait duré une minute et
demie, moins si la douche avait duré trois minutes) '.;.
elle diminuait après, une douche d'une temperature.de 15°
à 17° (ici la douche d'une minute et demie agissait
moins que celle de trois minutes.
6. La force musculaire, examinée au dynamomètre
était modifiée pour les douches d'une façon peu régu-
lière. Elle augmentait pourtant sous l'influence des dou-
chesà la température de 15° à 17° d'une durée de trois
minutes."
c. Le temps nécessaire. pour faire disparaître des
empreintes cutanées, examiné d'après le procédé de Fle-
mings, était augmenté après une douche de 23° à 24° et
diminué après une douche de 15° à 17°.
d. Les réflexes tendineux devenaient plus faibles. Seu1
lemeriHa douche de 15° à 17° augmentait le réflexe rotu-
lien.
e. La pression intra-abdominale, examinée d'après le
procédé de Wagner, ne subit pas de modifications,
/, La température du corps s'abaisse ;
g> La pression sanguine diminué \
h. Le tracé du pouls est modifié;
REVUE FRANÇAISE ET ÉTRANGÈRE. 355
D'après ces résultats l'auteur admet :
1° Que les douches rectales ascendantes produisent, dés
effets locaux antiphlogistiques, sédatifs, toniqueset exci-
tants.
2* Ces résultats> justifientl'iudioàtiondes douclj.es rec-
tales dans des cas de constipation habituelle, d^ns les
ç0liqUès^bdominai^s;QCcasiQnnées-par une constipation ;
c
chronique ; dans les cas d'héniQ^rboïdes et de spasme
du col vésieal. ' :
;
. .
3° D'après ces résultats, on pourrait essayer la douche
rectale -contré le variçoçèié, contre le vaginisnie., les pro-
lapsus du rectum et d§ l'utérus, ràtonie du vagin,
'
(Wratch 1889, n°41.):
^
" ^
-
De l'action des bains salins à 35° sur la nutrition.
=—
Le Dp NECHAYER a expérimenté sur cinq individus,
tout à fait bien portants, âgés de 20 à 34 ans, en les sour
mettant simplement à une alimentation uniforme (viande,
pain, bouillon, lait et beurre, eau et thé) en détermi-r
nant la quantité pour chacun selon ses besoins. Il divise
son expérience en trois périodes de quatre jours : pré-bal-
néaire, balnéaire et post-balnéaire, pendant, lesquelles on
détermina exactement en centimètres cubes la quantité
des substances ingérées et éliminées en dosant, l'azote
total et en tenant compte, en ce qui regardait l'urine, non-
seulement de l'urée mais aussi dès substances incomplè-
tement oxydées.
Les bains furent pris entre 5 et 6 heures (3 à 4 heures
après le repas) pendant une demi-heuiie, dans de l'eau
salée avec une solution de cblpi'ure de sodium à 1 pour
100 et chauffée à 35° sans que l'individu dans le bain fît
d'autres mouvements que de se mouiller de temps eu
temps la tête ay.ec l'eau du baiu,-
L'auteur détermine également le poids du corps et les
pertes cutanées et pulmonaires de ses cinq sujets. Il en a
tiré les conclusions suivantes :
356 ARCHIVES GÉNÉRALES D'HYDROLOGIE
Les *bains' salés à 1 pour 100 à la température de 35",
pris pendant une demi-heure.
1° Augmentent l'assimilation des substances azotées
ingérées avec les aliments et cette augmentation persiste
après la période balnéaire.
2° Les échanges azotés sont plus marqués pendant la
.
période post^balnéaire que dans celle des bains.^ •
3° Les exhalations cutanée et pulmonaire sont plus
grandes surtout dans là période post-balnéaire n'ayant
d'influence sur la quantité de l'urine que dans quelques
cas ou celle-ci était diminuée. : ,~
4° Le poids du corps diminue davantage.
Si Ton comparé ces résultats avec ceux obtenus par
Savàdski avec des bains d'eau douce, on voit que la dif-
férence consiste en ce que les bains salés augmentent
davantage rassimilation de l'azote, que cette augmenta-
tion continue dans la période post-balnéaire, tandis qu'elle
diminue avec l'eau douce ; qu'avec les bains d'eau douce
il y à toujours un rapport entré le volume de l'urine et
les exhalations cutanée et pulmonaire et que le poids du
corps augmente toujours,tandis qu'il diminue habituelle-
ment avec les bainssalés. (Vratch 1890, n" 38.)

VARIÉTÉS

EXAMEN D'EAUX MINÉRALES DE JAVA (1)


Par M. STANISLAS MEUNIER,
membre de l'Institut.

Au retour d'une récente exploration, M. Braude Saint-


Pol-Lias a bien voulu me remettre, pour les étudier, plu-
sieurs échantillons de calcaires fontigéniques et d'eaux
(1) Mémoire communiqué à l'Académie des Sciences.
VARIETES. 357
minérales provenant de Kapouran, domaine de Kouri-
pan, près Boghor (Java).
Des photographies montrent avec détails"la disposi-
:
tion «des lieux ; on y voit que lé calcaire constitué une'
:
protubérance considérable,; à là base de laquelle sourv
dent les trois : sources dites : Grande Source yerte^
:
-
Source chaude, Sourcede.la Hautey Plate iforme',, > >
Suivant les points, le calcaire a un aspect variable et
l'on y distinguétrois variétés industrielles que dés fours
convertissent en chaux pour les besoins dès construc-
tions. Là pierre de la première qualité est largement:1a-
mellairôi à éclat nacréj très: cohérente ; celle de la deu-
xième sorte, encore: très solide, est en plaques qui déli-
mitent des vacuoles ayant souvent plus d'un centimètre
"'. cube ; enfin; le calcaire de la troisième catégorie est po-
reux, composé de feuillets sinueux, parallèles entre eux,,
qui-lui donnent à première vue l'apparence de certains
polypiers. On assiste d'ailleurs, sur place, à la formation-
de ces feuillets par l'évaporation de la nappe aqueuse
1

dont ils reproduisent pour ainsi dire les '.ondulations.-.


:'-..-En: lame mince, au microscope, ce calcaire offre une
structure dendritique des plus remarquables, qu'on ne
peut mieux comparer qu'aux arborisations de givre sur
les vitres durant l'hiver.
Les eaux parfaitement limpides et de saveur salée se
signalent par la très grande quantité de matièEÈs solides
qu'elles tiennent en dissolution.
J'ai trouvé par, litre :

Sels
Dans là grande Source verte... 15 gr. 87
...
— ' Source chaude......... ..... 27 gr. 00
-<-.. Source de la Haute-Plateforme.. 28 gr. 78

Contrairement à ce que feraient légitimement suppo-


ser les masses de substances calcaires au milieu desquel-
les elles surgissent, ces sources ne sont point miméra-
lisées par le carbonate de. chaux et la quantité d'acide
358 ARCHIVES GÉNÉRALES' D'HYDROLOGIE
,

carbonique qu'on en dégage par les acides ou parla cha-


leur est presque insignifiante. '/"'-,
Elles sont avant tout chargées de chloruré de calcium
auquel se joignent les chlorures de sodium, de potas-
sium et de magnésium;. On n'y trouve pas de sulfates.
La proportion relative de ces constituants est sensible-
ment la mêhie'dans les trois sources. Une analyse m'a
donné : - ; ;

~— Chlorure de calcium ...'-.,


..........1, 54,203
de magnésium,...............^. 40.651
de sodium....,.....,,..,.,.,.;.. : 2.§60
— de potassium,-..,.. 1104
.
Résidu insoluble dans l'eau.............. 1,924

Ces chiffres méritent, je crois, une attention particu-


lière. Tout d'abord la proportion du chlorure de calcium
fait des eaux de Eouripan un des représentants les plus
caractérisés d'un groupe hydrologique où se rangent
déjà avec des salures très diverses les eaux de Cauque-
nés (Chili), si bien étudiées par Laurence Smith ; celles
de Tinguirrica (Pérou) ; celles de Savu-Savu (îles.Fidji) \
celles de Berg-Giefshubel (Saxe) ; celles de .Pitkeathly
(Ecosse).
En second lieu on peut se demander la signification du
résidu insoluble qui figure dans l'analyse pour près de 2
pour 100. J'ai toujours extrait les sels à analyser de por-
tions d'eau parfaitement limpides. Cependant, en repre^-
narit par l'eau distillée la masse cristallisée, j'ai toujours
constaté la formation d'un trouble très visible. Celui-ci
se dissout par l'addition d'une goutte d'acide azotique, et
le liquide après s'être éciairci subitement, se remplit de
myriades de petites bulles gazeuses. En séparant ce ré-
sidu, on constate au microscope qu'il est entièrement
formé de rhomboèdres incolores mesurant 0 m. m. 01 ;
il consiste en carbonate de chaux magnésifère.
Cette observation très imprévue est à rapprocher de la
cristallisation abondante de dolomie parfaitement carac-
REVUE BIBLIOGRAPHIQUE ;: 359
térisée qui s'est, spontanément développée dans les bou-
teilles renfermant l'eau de là Haute Plate fofrnesôUs la
.
forme de^rhombôèdrés mesurant0 m. m* 07 de dimen-
sion moyenne. Ces cristaux sont très actifs sur la lumière
polarisée et présentent souvent dos franges fines parallè-
les à leurs contours. On y distingue des inclusions nom- ;
bfèuses, les unes sphériquês, sans doute gazeuses,les au- .-
très àcidulaires noires et opaques. Avec eux sont des;
granulations ocrëuses;à structure singulière, qui parais-
sent avoir pour origine dés corps-organisés. '
.

REVUE BIBLIQ0MPHIOÎJ1

Considérations sur l'hydrothérapie à l'eau de


mer et particulièrement sur là douche écossaise,
par le Dr LEMARCHAND, Ce. travail nous paraît constituer
la réhabilitation légitime de la douche écossaise par trop
négligée dans les établissements modernes d'hydrothéra-
pie spar trop oubliée dans les plus récents traités.
« Deux procédés différents, écrit M. Lemarchand}: sont
employés par les hydropathes pour la. douche, écossaise :
» Le premier consisté' à administrer l'eau chaude d'une
manière graduée ; ils partent de 28° à 30° pour atteindre
40° à 50° avant de faire intervenir l'eau froide.
» Ce procédé a pour effet d'affaiblir singulièrementl'ac-
tion de l'eau chaude sur la peau, sur le système nerveux
et circulatoire qu'elle recouvre, et d'enlever à l'eau froide
une partie de sa puissance,
» Le second, plus simple et plus rationnel, consiste à
donner à l'eau chaude son degré d'élévation le "plus fort
relativement 60° ou 50° d'emblée. Comme l'eau chaude
n'a pas été troublée dans son action, elle agit avec toute
sa puissance sur les vaso-moteurs et sur la peau, et elle
360 \ ARCHIVES GÉNÉRALES D'HYDROLOGIE
augmente d'autant plus l'énergie de l'eau froide, qu'il y a
plus d'écart entre la température des deux eaux.
» Ce procédé est le mien, etsijel'ai adopté, c'est après
en avoir constaté la supériorité. »
Le Dr Gendrin l'approuvait en ces termes :
« Je ne suis pas surpris, mon cher confrère, des heu-
reux effets obtenus par des douches d'eau de mer chaude
selon votre procédé :• vous augmentez par la douche
chaude primitive, la puissance réactionnelle que le sujet
.
oppose à la brusque soustraction produitepar l'eau .froi-
de ; ces oscillations, imprimées tous les j durs à la circu-
lation périphérique, sont éminementpropres à donner de
l'énergie aux fonctions plastiques.» -

Ne pouvant décrire ici le dispositif de l'installation, très


:
bien conçu du reste, de l'établissementdu Dr Lemarchand,
nous transcrirons ici les derniers paragraphes dô la bro-
chure :
«Pour me résumer, de toutes les douches, la douche
chaude et froide est'celle qui est le mieux supportée des
malades sans exception ; tandis que l'eau froide, malgré
des qualités indéniables, ne réussit pas toujours.
» Tout le monde peut appliquer bien ou mal une dou-
che froide ; mais la chose n'est plus aussi facile avec la
douche écossaise dont tout doit être,calculé :"'là pression,
la température, la durée, la nature de l'eau, etc.
» L'eau froide est tonique et
excitante.
«L'eau chaude est excitante et tonique.
» Ma pression est hors ligne..
» Comment ces moyens d'action réunis ne serai ént-ils
pas puissants quand ils ont pour auxiliaire l'eau de mer » ?

Le Gérant : JOURDAIN.

Clermont (Oise).—Imprimerie Daix frères, placé Saint-Andrc, 3.


Maison spéciale pour journaux et revues.

Vous aimerez peut-être aussi