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Un sujet de progrès à réaliser…

• La performance à atteindre est au cœur de l’éco-construction.


Construire « pour atteindre des objectifs », et non pas simplement
« comme d’habitude ».
• Les acteurs mettent en œuvre des opérations successives (l’architecte
sur la base du programme, le constructeur sur la base de la
conception, les exploitants sur la base du bâti, etc.)
• … Mais l’éco-construction ne se résume pas à l’assemblage
d’opérations de conception, de construction, d’exploitation, et de
financement : elle appelle une approche globale de la performance.
• De l’exigence de moyens à l’exigence de résultats.
• Prendre en compte les objectifs de la performance du début de la
conception à l’exploitation impacte tous les métiers et nécessite des
outils et un processus transverses.

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Définition de la performance en
construction
• Au sens des contrats globaux : disponibilité d’un local ou d’une
fonction, à long terme (durée du contrat). Ex : cette salle de classe
• Une révolution au cœur de l’écoconstruction. Eco-performances
attachées à une construction mesurables sur le long terme :
– Performance des systèmes techniques
– Gestion technique intelligente : pilotage de l’immeuble, propositions d’usages
vertueux
– Consommations réelles d’énergie (primaire et après compensation), … et des
autres fluides
– Bilans carbone en exploitation, qualité d’air, Etc.

• Une démarche complémentaire des labels et souvent + contraignante


qu’eux
car 1) engageante sur des résultats réels 2) inclut la dimension temps/usure-
dégradation des performances
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Pourquoi une « révolution » ?
• Les métiers de la construction ou de la planification urbaine sont très
traditionnalistes. On fait toujours de la même manière.
• En BTP, la plupart des acteurs sont court-termistes. La dimension
temps/usure/dégradation des performances, et les externalités de l’ouvrage,
sont nouvelles.
• Il y a une fierté (légitime) : on « construit bien ». C’est vrai, mais dans une
pensée qui évite les sinistres. Pas dans une logique de performance à long
terme, encore moins en objectifs environnementaux.
• On ne pense pas en « systèmes ». On est dans une pensée technique basique
(ajouter des briques), on ne pense pas en système (le bâti dans son
environnement, les flux dans la ville, les usages…).
• Les métiers sont pensés en rapports de force (MOA, concepteurs,
constructeurs, voire exploitants). Alors que pour l’éco-performance il faut des
solutions communes définies au départ et donc de l’intelligence collective.

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Le conflit constructeur/exploitant
• Expression du conflit court terme/long terme.
• Le petit jeu du constructeur : construire comme d’habitude et piéger
l’exploitant
– envoyer aux exploitants, le plus tard possible, des dossiers de conception incomplets
– Aucune traçabilité des modifications faites étape après étape
– Exiger un retour exhaustif dans un délai très court.

• Le petit jeu du mainteneur : ne pas s’engager


– le mainteneur n’y voit pas très clair sur la bonne manière de construire,
– Il renvoie des listes génériques de préconisations peu applicables,
– assorties de réserves juridiques générales.

• Résultat : la conception n’intègre pas correctement la dimension


performance, le mainteneur fera beaucoup d’observations en cours
d’exécution, avec des coûts de reprise de plus en plus élevés pour le
constructeur, qui ne tardera pas à refuser de les prendre en compte.
• Le rapport de force s’installe mais ne peut rétablir un optimum. Inefficacité au
regard du but poursuivi et surcoûts pour tous les acteurs.
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L’exemple de l’industrie
• Pourtant la démarche de la performance est employée tout le temps
dans l’industrie.
• Est-ce qu’on prend le risque qu’une panne moteur fasse chuter un
avion en vol ? La performance est intégrée à la conception.
• C’est l’analyse de criticité, ou encore « analyse des modes de
défaillance et de leurs causes » (AMDEC)
• On regarde qu’elles sont les cause possibles d’une sous-performance
(scénarios de panne par exemple) et on adopte la meilleure stratégie
préventive, voire corrective, pour chaque cause : meilleurs matériaux
et/ou redondance du système technique et/ou programme de
changement de pièces régulier et/ou vérifications préventives etc. Et
on priorise les actions (analyse de criticité).

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Bien s’y prendre pour l’éco-
performance
• Réunir au départ concepteurs généraux et spécialisés,
exploitants, constructeurs, pour mener une analyse commune
facilite la méthodologie mais beaucoup de maîtres d’ouvrage
préfèrent mise en concurrence forte donc + tardive
• Une méthodologie et des outils à mettre en place dès le départ
• Outils d’analyse et de suivi de la performance/des risques
• Processus/méthodologie de suivi-validation + communication
documentée.
• Le commissionnement

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Outils d’analyse et de suivi de la
performance en conception-réalisation
• L’analyse de criticité
– Analyse des causes possibles d’une non-performance, et priorisation
– Solution : conception/construction/exploitation/usage
– Plus facile à mener ensemble concepteurs (notamment BET),
constructeur, exploitant/usagers

• Les analyses fonctionnelles (initiales puis détaillées)


Synoptiques des systèmes, ainsi que les principes de collecte et de report
des défauts : décrivent les principes de fonctionnement en modes normal et
dégradé retenus pour atteindre la performance + la chaîne de contrôle-
commande.

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Processus de suivi et
communication documentée
• Revues de conception formalisées
Une conception qui associe les parties.
Des étapes formelles de revue de la conception (y compris études d’EXE).

• Traçabilité : les mêmes outils du début de la conception à la


mise en service
– Tableau de suivi des engagements de performance : l’analyse de criticité
et des solutions retenues est mise à jour et détaillée au fil de la
conception, devient une pièce contractuelle des entreprises (y cis sous-
traitantes), est mise à jour et détaillée jusqu’à la mise en service.
– Tableau de suivi des justificatifs à produire en phase exécution.
– Système de communication formalisé : fiches question-réponse, fiches
d’observations, etc. Recensées dans un tableau.

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Le commissionnement (testing-
commissionning)
• Ensemble des tests et essais permettant de vérifier l’aptitude et les performances

• On commence à le préparer 6 mois à 1 an avant mise en service.


Liste des essais et tests à établir au vu des analyses fonctionnelles + planification et moyens. En présence des
BET, entreprises chargées des lots, bureau de contrôle, etc.

• Essais, tests et mesures de performance à la mise en service


Successivement : tests en usine, conformité physique de la liste d’équipements installés, mise en route de
l’équipement, performance individuelle de l’équipement, performance du système, superposition des
systèmes.

• Marche à blanc (quelques mois après achèvement)


Marche à blanc avec l’utilisateur, souvent en charge partielle. Ex : hôpital.

• Commissionnement saisonnier (pendant l’exploitation)


– Vérification sur une année du bon fonctionnement des installations (exemple : énergie).
– Puis, démarche périodique et systématique.
– Mesure des consommations et analyse des écarts (par rapport à la STD).

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Commissionnement saisonnier
• Exemple Cofely Axima – Aéroports de Paris – Satellite 4
– Par ensemble fonctionnel (ou système)
– Définition des critères de bon fonctionnement et indicateurs associés
(exemples)
– Temps de non respect des consignes (T° réseaux, ambiantes, taux
de CO2, …)
– Stabilité des régulations, respect des logiques fonctionnelles
– Nombre d’alarmes, d’intervention correctives, plaintes des
usagers
– Nombre d’heures de fonctionnement en mode manuel
– Définition de la périodicité d’analyse
– Un à deux mois suivant les cas
– Rapport de synthèse bimestriel
Source : École des – Plan d’actions correctives
Ponts ParisTech –
Mastère Spécialisé
– Réunion avec le Maître d’Ouvrage
Immobilier
Bâtiment Énergie
La Performance en Génie
Climatique
• Performance =
Service

Efforts
• Service
– Confort thermique et qualité d’air
– Intensité des sollicitations (charges internes, rigueur climatique, durée d’occupation)

• Efforts
– Coûts directs
– Réalisation
– Consommations énergies et fluides
– Maintenance
– Coûts indirects
– contraintes d’intégration, énergie grise, émission de gaz à effet de serre, contraintes
acoustiques….
Points clés de la maîtrise du confort thermique
Stade Action Procédures
Spécifications •Définition des critères de confort Sous responsabilité Maître
•Charges process d’Ouvrage et MOE

Etudes de •Calculs de Déperditions •Norme NF EN 12831


dimensionnement •Calculs d’apports •Méthode RTS – Ashrae
•Etude des dérives de •Guide de rédaction
températures d’une simulation
thermique dynamique
Certivéa
Etudes •Sélection des émetteurs Documentations
d’exécution •Sélection des diffuseurs fournisseurs
•Etudes CFD (rare)
Essais de mise en Equilibrage aéraulique et Guides AICVF - Costic
service hydraulique

Parfait Commissionnement saisonnier Evoqué plus loin


achèvement
Points clés de la maîtrise de la performance d’un réseau
aéraulique
Stade Action Procédures
Conception Définition:
•Débits d’air
•Puissance spécifique
(Wh/m3) •NF EN 1507 (conduits rectangulaires) NF
•Classe d’étanchéité EN 12237 (conduits circulaires)

•Classe d’isolation
Etude des •Calculs de pertes de •Memento des pertes de charges
réseaux charge Idel’cik
•Normes Ashrae
•Sélection moto- •Sélection fournisseur
ventilateur
•Calcul des pertes
thermiques
Montage •Contrôle qualité de •Auto contrôles – contrôles
montage •FD E 51-767 – Mesure d’étanchéité à
•Essais d’étanchéité l’air des réseaux
Essais Mise au point •Guide Costic – AICVF N°8 – Mise au
Contrôle - Régulation
• La clé de la performance
– Une définition fonctionnelle explicite et justifiée
– Explicite
– Schéma fonctionnel avec boucles de régulation et
automatismes précisément définis et structurés en blocs
fonctionnels
– Texte complémentaire si besoin
– Voir exemples fournis
– Justifiée
– Le modèle de Simulation Energétique Dynamique, support
des calculs de consommations d’énergie, devrait
représenter fidèlement la définition fonctionnelle
– > problème de la diversité des usages de la STD

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