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Effets de l’environnement géologique et de la corrosion des boulons de


soutènement sur la stabilité des ouvrages miniers : Cas du gisement
polymétallique Draa Sfar (Jebilets Centra...

Research · October 2015


DOI: 10.13140/RG.2.1.3198.5362

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1 author:

Jarni Abdelmajid
Cadi Ayyad University
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NOTES ET MEMOIRES DU SERVICE GEOLOGIQUE N° 579 - 2015 (H. IBOUH éd.)

Effets de l’environnement géologique et de la corrosion des boulons


de soutènement sur la stabilité des ouvrages miniers : Cas du gisement
polymétallique Draa Sfar (Jebilets Centrales, Maroc)

JARNI A.1, MOUGUINA M.1, OUTZOURITH A.2, KHADIRI M. 2, RZIKI S.4. & IMZILEN B.3

Résumé : le cycle de production. La cause majeure de ces


instabilités, sont la corrosivité du massif rocheux
Le gisement polymétallique de Draa Sfar
et la corrosion qui diminue la capacité portante
(DS) de type Volcanogenic Massive Sulphide
des boulons de soutènement causée par la corro-
(VMS), possède des ressources de l’ordre de
sivité des terrains géologiques. L’étude de cette
10 MT @ 5,39 % Zn, 1,94 % Pb, 0,34 % Cu,
problématique a nécessité une approche pluridis-
avec une minéralogie à pyrrhotite, sphalérite,
ciplinaire basée sur la géologie, l’électrochimie,
galène, arsénopyrite et chalcopyrite. Les corps
la microbiologie et la géotechnique. L’ensemble
minéralisés sont allongés NS avec une exten-
des outils a permis la qualification et la quantifi-
sion de 1,5 km, une profondeur moyenne de
cation de ce phénomène au niveau du gisement
1150 m et une puissance qui varie de 0,5 m à 40
de Draa Sfar.
m. La minéralisation est encaissée dans la série
volcanosédimentaire de Sarhlef d’âge Viséen Mots clés : Corrosivité, corrosion, instabilité
Supérieur-Namurien. Au niveau de cette mine, des terrains, sécurité, gigapile, Draa Sfar, Jebi-
l’instabilité locale du massif rocheux perturbe lets Centrales.

Abstract : the production cycle. The major cause of these instabilities is


the corrosivity of geological terrains and corrosion of bolts
Polymetallic deposit Draa Sfar (DS) Volcanogenic Mas-
reducing their carrying capacity in support of the operation
sive Sulphide type (VMS), has resources of about 10 MT
of the mine galleries. The study of this problem required a
@ 5.39% Zn, 1.94% Pb, 0.34% Cu, with a mineralogy to
multidisciplinary approach based on geology, electrochem-
pyrrhotite, sphalerite, galena, arsenopyrite and chalcopyrite.
istry, microbiology and geotechnics. This tools allowed us
Orebodies are elongated NS with an extension of 1.5 km,
the qualification and quantification of this phenomenon at
an average depth of 1,150 meters and power which varies
the Draa Sfar deposit
from 0.5 m to 40 m. Mineralization is hosted in the volcano-
sedimentary series Sarhlef age Visean-Namurian Superior. Keywords : corrosivity, corrosion, ground instability, secu-
At this mine, the local instability of the rock massif disrupts rity, gigapile, Draa Sfar, Jebilets Central.

1
Laboratoire dynamique de la Lithosphère et Genèse de Ressources Minérales et énergétiques,
(DLGR, Unité associée au CNRST). Département de géologie.
Université Cadi Ayyad, Faculté des Sciences Semlalia, Marrakech, Maroc. abdelmajid.jarni@ced.uca.ma
2
Laboratoire de Physique du Solide et des Couches Minces. Département de physique. Université Cadi Ayyad, Faculté des Sciences Semlalia, Marrakech, Maroc.
3
Laboratoire de Biologie et de Biotechnologie Microbienne. Département de Biologie. Université Cadi Ayyad, Faculté des Sciences Semlalia, Marrakech, Maroc.
4
Responsable Département Géotechnique de Reminex Mines et Carrières, Groupe Managem
10 JARNI A. , MOUGUINA M. , OUTZOURITH A. , KHADIRI M. , RZIKI S. & IMZILEN B.

1. Introduction le taux de corrosion. Ils ont défini entre autre deux types
de corrosion qui peuvent attaquer les boulons de soutène-
La démarche contrôle de terrain instauré dans la mine de Draa
ment ; la corrosion atmosphérique et la corrosion aqueuse.
Sfar depuis le démarrage de production, exige au contrôleur
Ces deux types de corrosion sont dus à l’oxygène dissout,
de terrain de contrôler l’environnement géologique des ou-
à la température et à l’humidité. Ces remarques concordent
vrages miniers. Ceci concerne surtout les niveaux les plus
parfaitement avec les résultats obtenus par Monnier, (2008)
profonds où l’effet de l’augmentation des contraintes induites
et Chandra et al., (2009).
et les circulations descendantes de fluides sont plus impor-
tantes. Ces facteurs pourront générer la corrosion des boulons Dans cet article, nous présentons les résultats d’étude de ce
de soutènement des ouvrages miniers. Ce problème a été en- problème dans le gisement de Draa Sfar (DS), par l’analyse
registré partout dans le monde au niveau de plusieurs mines d’échantillons (eaux, roches, et boulons de soutènement) ré-
souterraines. Les études ont montré que la corrosion est le coltés dans cette mine à -1000 m de profondeur. L’objectif
facteur principal qui détruit le système de boulonnage et, par principal de ce travail est de comprendre l’effet de la géolo-
suite, il engendre des instabilités au niveau des excavations gie sur l’instabilité des ouvrages miniers profonds enregistrée
souterraines. A notre état de connaissance actuelle, aucune dans la mine et d’identifier les paramètres physicochimiques
étude sur l’effet de la géologie sur la corrosion des boulons qui induisent la corrosion des boulons de soutènement, ainsi
de soutènement et la stabilité des ouvrages miniers n’a été que ceux qui amplifient l’altération des faciès géologiques.
réalisée au niveau des mines souterraines marocaines.
2. Cadre géologique et Gîtologique
Higginson, (1983) a travaillé sur la corrosivité des eaux
minières souterraines dans les gisements aurifères de Le gisement polymétallique à Pb, Zn, Cu de Draa Sfar (GPS:
l’Afrique du Sud. Il a déduit que l’agressivité de ces eaux N31°42’32.03», W8°08’15.47» ; alt. 365 m) est situé sur la
est en fonction de la concentration en oxygène dissout, du marge sud des Jebilets Centrales dans la méseta occidentale
pH, de la concentration en sulfates et chlorures et de la tem- marocaine (Fig. 1). Il se situe à 13 km au Nord-ouest de la ville
pérature. Hadjigeorgiou et al., (2002) ont dressé une clas- de Marrakech dans le massif des Jebilets. Ce dernier est con-
sification des types de corrosions qui peuvent attaquer les stitué essentiellement de schistes et de micaschistes. Ce mas-
boulons de soutènement. Les formes de corrosions rencon- sif présente une grande monotonie de faciès pétrographiques
trées sont la corrosion généralisée, localisée, bimétallique, avec des intercalations de niveaux quartzitiques et carbona-
par piquration et la corrosion érosion. Villaescusa et al., tés. Au niveau des Jebilets Centrales affleurent des roches
(2004), ont défini un autre type de corrosion dit Corrosion acides, basiques et ultrabasiques sous forme de sills, dykes
Sous Contrainte (Stress Corrosion Cracking). Ce type de ou filons (Huvelin, 1977 ; Bordonaro, 1983 ; Aarab, 1995 ;
corrosion réduit énormément la capacité portante des câbles Essaifi, 1995). Des coulées de laves et des tuffites acides et
de soutènement sur lesquels ils ont travaillé, et par suite leur basiques sont également présentes (Huvelin, 1977 ; Bordon-
cassure et leur cisaillement. Ils ont déduit aussi que le taux aro, 1983). Cette zone est caractérisée par un continuum du
de corrosion augmente d’une façon linéaire en fonction du cycle hercynien (Bordonaro, 1983) et hydrothermal (Essaifi,
taux d’oxygène dissout. Hebblewhite et al., (2004), ont fait 1995 ; Ben Aissi, 2008). Ce dernier a donnée naissance à de
une description pratique de la corrosion sous contrainte. nombreux chapeaux de fer dont certains coiffent des amas
Parmi les facteurs qui contribuent à la défaillance prématu- sulfurés de grande importance économique (Kettara, Draa
rée de la roche et du système de soutènement, ils ont noté la Sfar, etc.) (Huvelin, 1977).
présence d’eau, d’argiles, de failles et de fracturations. Les L’amas sulfuré de Draa Sfar est situé sur la marge sud du
mêmes auteurs ont avancé que la présence de bactéries ac- massif des Jebilets Centrales (Fig. 1). La minéralisation y’est
célère le processus de la corrosion localisée. Gurdeep et al., encaissée dans la série volcanosédimentaire de Sarhlef qui
(2006), ont ajouté un autre facteur lié à l’eau de la mine char- date du Viséen supérieur-Namurien (Huvelin, 1977). Cette
gée d’ions Fe3+, Cu2+, Cl- et SO42-. Ils ont conclu que le série a été déformée lors des phases tectoniques hercyni-
taux de corrosion augmente d’une façon significative avec ennes et post hercyniennes contemporaines d’un métamor-
l’augmentation de la réduction du Fe3+ en Fe2+ et Cu2+ à phisme type schiste vert auquel s’est superposé un métamor-
son état métallique. Dorion et al., (2009), qui ont effectué phisme de contact légèrement plus tardif (Huvelin, 1977).
une enquête dans six mines canadiennes, ont pu quantifier Cette histoire tectonométamorphique complexe est à la base
NOTES ET MEMOIRES DU SERVICE GEOLOGIQUE N° 579 - 2015 (H. IBOUH éd.) 11

de mégalentilles aplaties et boudinées selon des directions Sciences Semlalia-Marrakech. Le travail consistait en la con-
NS à N10° (Bordonaro, 1983 ; Ben Aissi, 2008). fection de sept plaquettes d’1cm² chacune récoltées à partir
de la plaque située en tête d’un boulon de type Swelex.
Au niveau du gisement de DS, les faciès géologiques ren-
contrés de la base au sommet sont (Fig. 2 A et B) : Ces échantillons ont été testés dans 6 solutions à concentra-
tions différentes, confectionnées à partir de NaCl (10 ; 15 ;
- Une unité inférieur qui commence à la base par des pélites
25g/l) et de Na2SO4 (1 ; 1,5 ; 2g/l) ainsi que de l’eau des in-
suivies par des coulées dacitiques et rhyodacitiques, et se
filtrations du niveau-1000 (13 g/l Na+, et 7,28 g/l Cl- et 1,235
termine par des tufs fin à composition rhyodacitique.
g/l de SO42-) pour simuler leur corrosion au laboratoire.
- Une unité médiane formée essentiellement par un niveau
de pyrrhotite (90-95%) associée à la sphalérite, la galène et 4. Résultats
la chalcopyrite. L’observation des faciès géologiques des parois des ouvrages
- Une unité supérieure qui débute par un niveau séricitisé, miniers, nous a permis la description et l’évaluation de l’état
chloritisé avec des carbonates et des sulfures disséminés. des lieux de la détérioration des terrains et de la corrosion des
Cette unité se termine par des pélites calcareuses et des boulons installés depuis une année. L’étude de lames minces
conglomérats argileux. des métapélites nous a permis l’identification des phases mi-
nérales présentes (Quartz, Feldspath, Chlorite, etc.) (Fig. 3).
3. Matériels et méthodes On note également l’existence d’oxydes de fer formés par
Pour atteindre les objectifs fixés, plusieurs méthodes oxydation de la pyrrhotite, libérés le long des plans de schis-
d’approches ont été empruntées sur le terrain et au labora- tosité ou dans les zones de fractures (Fig.3).
toire. L’étude de terrain nous a permis de connaître la nature La fluorescence X nous a permis une étude quantitative
pétrographique des faciès géologiques et d’appréhender l’état des échantillons prélevés selon leur proportion en éléments
de la corrosion des boulons. Plusieurs types d’échantillons chimiques simples et celle en oxydes.
ont été prélevés au niveau -1000m de la mine DS.
L’étude des produits de corrosion (Fig. 4) et des pélites (Fig.5)
Les phases minéralogiques et les compositions chimiques au microscope électronique à balayage a montré clairement
des boulons de soutènement et de leurs encaissants péliteux, la forme pseudo hexagonale de la kaolinite, la structure en
ont fait l’objet d’observations microscope optique et au mi- flac et en aiguille des Pyrophyllite, et la forme en aiguille de
croscope électronique à balayage. Les échantillons ont été la goethite.
analysés à la fluorescence X et à la diffraction des rayons X
L’étude des argiles couplée à la technique de bleu de méth-
de la Faculté des Sciences Semlalia.
ylène et complétée par le MEB (Fig. 6) a mis en évidence
Le matériel utilisé dans ce travail consiste en six échantil- Les types d’argiles néoformées (Halloysite hydratée, Kao-
lons de rouilles des boulons de type Swelex et Spilt Set, cinq linite, Montmorillonite) dans les deux échantillons pélitiques
échantillons de faciès pélitiques formant l’encaissant des (Tab, N°3).
boulons de soutènement, un échantillon d’eaux de forage
Les analyses microbiologiques ont mis en évidence
et un échantillon d’eau de ruissèlement au fond de la mine.
l’existence de la flore bactérienne et l’absence des thiosulfa-
Ces eaux ont subi des analyses chimiques (Na, Cl, K) et
toréductrices au fond de la mine.
des mesures de conductivité (Fig. 10); ainsi que des analyses
bactériologiques au laboratoire de biotechnologie microbi- L’étude électrochimique a précisé le type et le processus de
enne de la FSSM. Deux échantillons pélitiques ont subit une corrosion des boulons de soutènement. Cette corrosion se
étude des argiles au laboratoire d’analyse des argiles du dé- fait par dissolution. Elle a déterminé aussi le potentiel de cor-
partement de géologie de la FSSM. La fraction argileuse a rosion (Ec), la densité de courant de corrosion (Ic), la résis-
été traitée par le bleu de méthylène pour déterminer les types tance (R) de polarité ainsi que la perte de masse (dm/dt) des
d’argiles. plaques des boulons objets d’étude (Tab. N°2). En se basant
sur les paramètres physicochimiques calculés (pH, Eh), nous
Le processus de corrosion des boulons de soutènement a été
avons pu placer les conditions naturelles de corrosion des
simulé et déterminé par une expérimentation au laboratoire de
boulons dans le diagramme de Pourbaix, (1963) (Fig.7).
physique du solide et des couches minces de la Faculté des
12 JARNI A. , MOUGUINA M. , OUTZOURITH A. , KHADIRI M. , RZIKI S. & IMZILEN B.

Les simulations du taux de corrosion par dissolution a donné 6. b. Les effets chimiques du terrain
une vitesse moyenne de pénétration de 0,2mm/ an. Donc un
Avant l’ouverture de la mine, le corps minéralisé et son en-
boulon Swelex supposé de 2mm d’épaisseur sera corrodé
caissant sont en équilibre chimique et thermodynamique
entièrement en 10 ans. Le taux de corrosion observée sur les
dans leur environnement géologique. Après le traçage de la
boulons est estimé à 0.7mm/an. Les essais d’arrachement ont
minéralisation, l’amas sulfuré et son encaissant sont mis en
montré une perte annuelle de 50% de la capacité portante
contact avec l’humidité et l’oxygène de l’air qui circule dans
des boulons. Ceci permet de conclure que les facteurs qui
toutes les excavations souterraines. Dans ce cas, sous l’effet
causent la corrosion au niveau de la mine sont multiples.
combiné de la roche encaissante et du minerai (Sato & Mooney,
6. Discussion 1960), des gaz (Hebblewhite et al., 2004) et/ou des bactéries
(Dupont-Morral, 2005), les réactions d’oxydoréduction qui
L’étude de la corrosion a été réalisée par des études se produisent sont responsables de l’acidité ou de l’alcalinité
géologiques, minéralogiques, géochimiques et électro- des eaux de circulation de la mine (Higginson, 1983 ; Las-
chimiques. Au niveau de cette mine, les terrains géologiques sin & Pauwels, 2000 ; Gurdeep, 2006). Les roches pélitiques
se caractérisent par des variations et des hétérogénéités étant imbibées d’eaux minéralisées, et chargées en sel (Ait
de faciès, auxquelles s’ajoutent des effets mécaniques, Lamkadem, 2010), elles constituent un milieu électrolytique
chimiques (pH, humidité, salinité, Eh, etc.) et physiques qui favorise la réalisation des réactions d’oxydoréduction et
(T°, P, conductivité, etc.). Ces terrains sont également affec- le passage de courants électrochimiques. Combinées à l’effet
tés par la diagenèse, le métamorphisme (Huvelin, 1977) et mécanique des terrains géologiques, ces réactions seraient à
l’hydrothermalisme (Essaifi, 1995). la base de l’effondrement des blocs de roches comme il est
Après avoir déterminé les facteurs et les paramètres qui in- indiqué dans la figure 9. Celle-ci montre un bloc de roches
fluent à la fois sur la détérioration du massif rocheux et la pélitiques chuté présentant un état d’oxydation et un degré
corrosion des boulons de soutènement, l’ensemble du corps d’altération très avancés.
minéralisé avec à la fois son encaissant et son environnement L’effet chimique (corrosivité) du terrain peut être déterminé
géologique, pourra être assimilé à une gigapile géologique de par différentes méthodes. Les méthodes électriques de la
corrosion durable dans le temps et dans l’espace, à laquelle géophysique telles que, la polarisation spontanée et la po-
le modèle de Sato & Mooney, (1960) pourrait être appliqué. larisation provoquée, peuvent aider à déterminer la nature
Cette pile serait à la base du déclanchement des réactions agressive des terrains géologiques. Ces méthodes permettent
d’oxydoréduction nécessaires à la corrosion des boulons de l’évaluation de leurs paramètres géoélectriques (résistivité,
soutènement. Cette situation est l’interférence et l’interaction conductivité, chargeabilité, etc.) et mettent en évidence les
de plusieurs effets d’ordre physico-chimiques que nous al- différents types de courants et de potentiels électriques qui
lons essayer de détailler. les traversent. L’étude de la résistivité renseigne sur sa pro-
6. a. Les effets mécaniques du terrain priété d’électrolyte (Chouteau, 2010). Cette propriété pourra
Le socle paléozoïque qui renferme la minéralisation sulfurée favoriser ou non le développement du mécanisme de cor-
de Draa Sfar est très faillé et fracturé. A cela s’ajoute la forte rosion. Vrignaud, (1998), a constaté que l’agressivité (effet
traction exercée sur les boulons par les contraintes induites du chimique) du terrain diminue avec l’augmentation de sa
aux alentours des excavations. De ce fait, les boulons seront résistivité. En effet, l’examen des levés des profils de polari-
étirés et fissurés ce qui facilité l’attaque des boulons par les sation provoquée qui ont été réalisés au niveau du gisement
solutions acides. Draa Sfar, ont permis la reconnaissance du corps minéralisé.
Ce dernier étant polarisable, conducteur et chargeable (Rzi-
L’étude des argiles établie sur les deux faciès pélitiques a ki, et al., 2011), l’amas sulfuré va amplifier l’effet chimique
prouvé l’existence en quantités abondantes d’argiles hy- de terrain.
dratées (Halloysite hydratée). Ceci explique le phénomène
d’adsorption d’eau sur les parements des galeries (Fig.8). Par ailleurs, la polarisation des terrains géologiques
Celui-ci a été mis en évidence pour la première fois au s’accompagne souvent de processus électrochimiques et
niveau de cette mine. Ainsi, des cycles de retrait-gonflement de la création de piles différentielles (Vrignaud, 1998). Ces
à la suite des fluctuations d’eau vont être installés conduisant derniers se produisent au contact de deux milieux de con-
aux instabilités locales du massif rocheux. ductivités différentes (Chouteau, 2010). La circulation du
NOTES ET MEMOIRES DU SERVICE GEOLOGIQUE N° 579 - 2015 (H. IBOUH éd.) 13

courant peut se faire de deux façons. Par conductibilité élec- l’oxydation du fer en fer (II) accélère le processus en favori-
tronique pour laquelle il y a déplacement d’électrons libres sant la formation de Fe2+ et le cycle continue.
dans les particules métalliques (pyrite, chalcopyrite, etc.) ; 6. d. L’effet de l’altération hydrothermale et supergènes
ou par conductibilité ionique pour laquelle il y a déplace-
ment d’ions dans les solutions contenues dans les pores et les Les terrains altérés présentent une corrosivité naturelle très
fractures des roches (Chouteau, 2010). importante (Vrignaud, 1998). Au niveau de la mine Draa
Sfar, les formations géologiques sont fortement fracturées.
D’après Chouteau, (2010), les minéraux argileux sont une L’altération hydrothermale est marquée par la chloritisation,
source du potentiel de membrane. Ceux des minéraux sul- la séritisation et la silicification (Essaifi, 1995 ; Ben Aissi,
furés pour le potentiel métallique. Ces deux principaux 2008). Celle de l’altération supergène est marquée par deux
phénomènes permettent d’expliquer l’effet de la polarisa- grands chapeaux de fer l’un à Draa Sfar Sud et l’autre à Draa
tion provoquée générée au niveau des terrains géologiques. Sfar Nord (Huvelin, 1977). Ceci montre que la minéralisa-
Au niveau de la mine, le potentiel métallique est généré par tion et les roches encaissantes ont subit plusieurs réactions
l’amas sulfuré, le second est crée par la présence d’argiles chimiques à savoir l’hydrolyse, l’hydratation, la déshydrata-
contenues dans les roches pélitiques. Ce qui accentue l’effet tion, la décarbonatation, l’oxydoréduction. Ces réactions, en
des roches géologiques. présence de failles, d’eau et d’argiles, contribuent à la défail-
Enfin, la Polarisation Spontanée (PS) qui est un phénomène lance prématurée de la roche et du système de soutènement
naturel est crée par l’activité électrochimique ou mécanique (Hebblewhite et al., 2004). Par conséquent, ces terrains alté-
des roches (Chouteau, 2010). Les facteurs qui induisent rés renferment des zones de faiblesse (fente, fracture, vide
cette polarisation peuvent être dus à l’altération des sulfures de dissolution,..) qui vont faciliter les circulations de fluides
(oxydation ou réduction) ; la variation de la composition des responsable de la corrosion de n’importe quel matériau ou
roches aux contacts géologiques (failles, cisaillements, dis- métal destiné à être enfoui ou traversant ces derniers.
continuités, etc.) ; l’activité bioélectrique du matériel orga- 6. e. L’effet de l’amas sulfuré
nique ; les gradients thermiques et la pression dans les fluides
Les données géologiques, géophysiques et métallogéniques
souterrains ; et la corrosion métallique elle même.
montrent que le corps minéralisé de Draa Sfar est une mé-
6. c. L’effet de la nappe phréatique galentille à pyrrhotite minéralisée en Zn, Pb et Cu (Rziki
D’après Vrignaud, (1998), les caractéristiques hydro- et al., 2010). Cette dernière présente une conductivité élec-
géologiques du terrain sont des facteurs aggravant la corro- tronique et électrique importante capable de générer des
sivité de celui-ci. En effet, le taux d’humidité au fond de la potentiels électrochimiques responsables de l’oxydation de
mine est induit par les températures, les eaux d’infiltration et l’encaissant et de la corrosion des boulons de soutènement.
les eaux provenant de l’aquifère supérieur (Ait Lamkademe, D’ailleurs, Sato & Mooey, (1960) ont montré que les sulfures
2010). Ce taux joue un rôle important dans le processus de métalliques (pyrite, pyrrhotite, chalcopyrite, sphalérite, etc.),
dégradation des couronnes et des parements des galeries par et certains oxydes métalliques (magnétite) sont générateurs
son incidence sur l’aération du terrain et sur sa résistivité de potentiels de minéralisations. Ces derniers produisent
(Vrignaud, 1998). Ce constat existe au niveau du gisement souvent des anomalies de quelques mV (1V à 200 mV) au
de DS. En effet, les résultats d’analyses chimiques (Fig.10) dessus d’amas sulfurés. Ces auteurs les qualifient de bonnes
ont montré que les eaux d’infiltration profonde sont chargées anomalies capables de maintenir stables ces potentiels dans
de substances minérales solubles drainées des terrains voi- le temps. Ces potentiels étant toujours négatifs.
sins (chlorure de sodium, sulfate de calcium, etc.) ; ce qui Pour expliquer ce phénomène, Sato & Mooey, (1960) sup-
accélère les vitesses d’oxydoréduction. Le fer est d’abord posent qu’il s’agit de processus d’oxydoréduction (Fig.11).
oxydé en milieu acide. Ensuite l’oxygène dissout dans l’eau Ils ont mis en évidence deux réactions de signes opposés qui
oxyde le fer (II+) en fer (III+) car E0 (O2/H2O) = 1,23 V. se déroulent de part et d’autre de la nappe phréatique. Au
Les eaux de la mine étant minéralisées en Pb, Zn, en particu- dessus, la tête du corps minéralisé agit comme une cathode.
lier le Cu, la formation de la rouille se trouve accélérée. Une Il y’a une réduction avec un gain d’électrons. Au dessous,
pile est donc formée entre le fer et le cuivre qui se trouvent la base du gisement agit comme une anode. Il y’a réaction
en contact. Et comme la rouille formée est poreuse, l’attaque d’oxydation avec une perte d’électrons. La zone minéralisée
se poursuit. La capture par le cuivre des électrons libérés par
14 JARNI A. , MOUGUINA M. , OUTZOURITH A. , KHADIRI M. , RZIKI S. & IMZILEN B.

étant considérée comme transporteur d’électrons de l’anode Ces études ont été réalisées dans le but de dégager les re-
vers la cathode. lations qui existent entre le massif rocheux et la corrosion
des boulons de soutènement. L’électrochimie, l’étude la plus
Les milieux nécessaires au déclanchement et au déroulement
importante dans cette recherche, a apporté des éléments de
du phénomène de dégradation du faciès rocheux et de la cor-
réponses à la corrosion des boulons. Celle-ci a précisé exact-
rosion des boulons de soutènement se trouvent donc réunis
ement le type et le processus de leur corrosion. Elle a déter-
simultanément. Ce qui peut engendrer des instabilités du
miné aussi le potentiel et le courant de leur corrosion ainsi
massif rocheux soutenu.
que la valeur de perte de leur masse.
6. f. Source des courants électrochimiques
L’étude de cette problématique a montré les effets de
La source de ces courants est différente. Elle peut être liée l’environnement géologique sur la stabilité des ouvrages
à l’hétérogénéité des roches encaissantes, notamment les miniers profonds de la mine Draa Sfar. Elle a également
pélites noires, gréseuses et carbonatées et à la présence de cernée les facteurs simultanés de la détérioration du faciès
l’amas sulfuré. La mine Draa Sfar présente un corps mi- géologique et de la corrosion des boulons de soutènement.
néralisé dont le sommet est situé à environ 120 m. Ce corps En fin, la situation dans cette mine a été résumée à une gigap-
est subverticale, conducteur, chargeable et encaissé dans des ile de corrosion, durable dans le temps et dans l’espace.
pélites variées, hétérogènes et très altérées (Rziki, 2010).
Ces pélites sont imbibées d’eau de la nappe phréatique, et Pour remédier à ce problème, la métallisation Zinc, Titane,
sont chargées de différents types de sels (Ait Lamkademe, Al-Zn, des boulons, a été proposée pour couvrir les besoins
2010). Les milieux nécessaires au déclanchement des réac- en protection cathodique de ces derniers en mode sacrifi-
tions électrochimiques responsables simultanément de la cielle dans cette mine.
corrosion du boulon et la dégradation des pélites se trouvent Remerciements
donc réunis.
Les auteurs tiennent à remercier la Direction de la mine Draa
7. Conclusion Sfar et son service géologie et mine, d’avoir bien voulu
L’étude de la corrosion des boulons de soutènement au fond fournir le matériel et les données utilisées dans ce travail.
de la mine de Draa Sfar a nécessité une approche pluridis- Nos remerciements vont aussi au Professeur Ibnoussina
ciplinaire basée sur la géologie, l’électrochimie, la microbi- Monsif pour sa collaboration lors des traitements d’argile.
ologie et la géotechnique. Les résultats obtenus ont montré le
rôle important des variations mécaniques et chimiques affec- Références
tant les faciès géologiques environnants ainsi que celui de la
Aarab, E.M. (1995). Genèse et différentiation d’un magma tho-
corrosion des boulons sur la stabilité des ouvrages miniers.
léiitique en domaine extensif intracontinental : l’exemple
Tout d’abord, l’étude des affleurements du fond de la mine du magmatisme préorogénique des Jebilet (Maroc, Her-
a permis la description et l’évaluation de l’état des lieux de cynien). Thèse de docteur d’état. Université Cadi Ayyad
la corrosivité des terrains et la corrosion de l’outillage de Marrakech, 253 pp.
soutènement et d’exploitation. Par la suite, les résultats des
Ait Lamkademe, A. (2010). Origine de la salinité de l’eau dans les
analyses de la fluorescence X et de la diffraction des rayons
schistes profonds dans la région de Marrakech ; Thèse de
X ont été utilisés en conjonction avec le logiciel X’Pert High-
doctorat, de l’Université Paris Sud 11, 120 pp.
Score (Tab. 1 et Tab.3) pour la caractérisation minéralogique
et géochimique des boulons et leur environnement. Ainsi, Ben, Aissi, L. (2008). Contribution à l’étude gîtologique des amas
ont été identifiées la composition chimique et les phases sulfurés polymétalliques de Draa Sfar et de Koudiate Aï-
minérales présentes dans les produits de corrosion des bou- cha : comparaison avec les gisements de Benslimane et
lons et des roches encaissantes. Les tests bactériologiques de Kettara (Jebilets centrales, Maroc hercynien). Thèse de
ont confirmé l’absence de bactéries thiosulfatoréductrices doctorat, 353 pp.
qui catalysent les réactions d’oxydoréduction. L’étude des Bordonaro, M. (1983). Tectonique et pétrographie du district à
argiles couplée à la technique de bleu de méthylène a mis pyrrhotite de Kettara (paléozoïque des Jebilet, Maroc).
en évidence les types d’argiles néoformées dans deux roches Thèse 3éme cycle, Université Louis Pasteur, Strasbourg,
pélitiques au niveau -1000m. 132 pp.
NOTES ET MEMOIRES DU SERVICE GEOLOGIQUE N° 579 - 2015 (H. IBOUH éd.) 15

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Conference : NARMS-TAC 2002, pp. 881-887,
16 JARNI A. , MOUGUINA M. , OUTZOURITH A. , KHADIRI M. , RZIKI S. & IMZILEN B.

Fig. 1 : a- Carte de localisation géographique, b- carte des terrains paléozoïques au Maroc et c- cadre géologique simplifiée
des Jebilets (ESSAIFI, & HIBTI, 2008)

Fig. 2: A: Carte géologique simplifiée du gisement de Draa Sfar (document modifié de CMG/Draa Sfar et B: log syhnthètique
du domaine Draa Sfar sud (BEN AISSI, 2008)
NOTES ET MEMOIRES DU SERVICE GEOLOGIQUE N° 579 - 2015 (H. IBOUH éd.) 17

Fig. 3 : Photos de lame mince en lumière polarisée et analysée de pélites montrant les traces d’oxydation
de la pyrrhotite avec libération d’oxydes de fer au niveau de la chistosité et des fractures.

Fig. 2
Fig. 4 : Produits de corrosion du boulon Split Set corrodé agrandie (5000 et 2000 x) contenant des cubes
et des stalactites en sel, des argiles néoformées et de la goethite.
18 JARNI A. , MOUGUINA M. , OUTZOURITH A. , KHADIRI M. , RZIKI S. & IMZILEN B.

Fig. 5 : Pélite échantillonnée à -610 m vue au MEB (x 500) (AIT LAMKADEME, 2010).

Fig. 6 : Pélite échantillnée à -1000m vue au MEB (x 5000)


NOTES ET MEMOIRES DU SERVICE GEOLOGIQUE N° 579 - 2015 (H. IBOUH éd.) 19

Fig. 7 : Localisation du domaine de corrosion des boulons d’ancrages dans le digramme de POURBAIX
pour le Fer, (POURBAIX, 1963).

Fig. 8 : Pélites du niveau -1000 m montrant le phénomène d’adsorption d’eau par capillarisation
20 JARNI A. , MOUGUINA M. , OUTZOURITH A. , KHADIRI M. , RZIKI S. & IMZILEN B.

Fig. 9: Chute d’un bloc de métapélite oxydée

Fig. 10 : Evolution de la salinité (Cl-, Na+) et la conductivité en fonction de la profondeur (Source SGM – Draa Sfar)
NOTES ET MEMOIRES DU SERVICE GEOLOGIQUE N° 579 - 2015 (H. IBOUH éd.) 21

Fig. 11 : La polarisation spontanée dans la pyrite (SATO & MOONEY, 1960)

Tableau N°1 : Les phases minérales présentes dans la rouille des boulons
Phase Formule chimique
Goethite FeO (O H)
Oxy-Hydroxide de fer Fe O (O H)
Chlorure de Sodium Na Cl (des facies, eaux)
Sidérite Fe CO3 (des facies)
Pyrophyllite Al2 Si4 O10 (OH)2 (des facies))
Kaolinite Al2 Si4 O10 (OH)2 (des facies))
Tableau 2 : Valeurs des potentiels de corrosion (Ec), densité de courants de corrosion (Ic), de résistance de polarité
et de la perte de masse de la plaque du boulon
dm/dt
Solutions g/l Ec (mV) Ic (mA) R (Wm)
(g/s)
10 - 419,3 20,22 1074,00 5,9 10-6
Solution N°1
(NaCl) 15 - 447,5 37,94 572,40
11 10-6
25 - 415,8 28,86 752,40 8,4 10-6
1 - 431,1 26,64 815,00 7,7 10-6
Solution N°2
1,5 - 443,9 28,18 770,60 8,2 10-6
(Na2SO4)
2 - 444,7 44,02 493,30 12,8 10-6
Solution N°3 13 - 458,5 28,11 772,00 8,2 10-6

Tableau N°3 : Les phases argileuses présentes dans les pélites


Nom Formule chimique d (A°) Abondance
Halloysite hydraté Al2 Si2 O5 (OH)4 2H2O 10 +++++
Kaolinite Al2 Si2O5 (O H)4 7 +++
Nacrite Al2 (Si2O5) (O H)4 7 ++
Montmorillonite (Al(OH)2)0.33 Al2( Si3.67 Al0.33 O10) (OH)2 14 +

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