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Les manifestations et causes de malfaçons ou désordres

• désordres liés à la conception ;

les désordres qui peuvent apparaître de ce fait sont en général les conséquences d’une
mauvaise évaluation des contextes géotechniques et hydrogéologiques (reconnaissance
insuffisante et interprétation incomplète) Cela peut se traduire par une sous-évaluation des
efforts transmis à la paroi et à certains éléments constitutifs du fait d'une surestimation des
caractéristiques mécaniques du sol ; la présence de l'eau aggrave cette sous-évaluation
(relation nappes-marée), un mauvais choix des matériaux constitutifs vis-à-vis des eaux de la
nappe,

• lors de l'exécution ;

les causes de malfaçons les plus souvent rencontrées à ce stade sont :

-une mauvaise prise en compte des phasages en construction,

-la non-conformité aux plans

-une implantation incorrecte et une mauvaise exécution des joints entre panneaux

-une mauvaise mise en œuvre du béton,

-une protection insuffisante des armatures

• pendant la vie de l'ouvrage :

-les conditions d'exploitation peuvent conduire à des modifications au niveau des charges
transmises à l'ouvrage, en particulier sur les terre-pleins,

-les tassements des remblais de terre-plein sur des sols compressibles, entraînant une
déformation des tirants d'ancrage non compatibles avec leur fonctionnement normal,

-les attaques et altération par le milieu environnant,

-les défauts d’entretien des défenses pourront conduire à des avaries lors de l’accostage des
navires,

-enfin de mauvaises conditions d'entretien, telles que la remontée progressive d'une nappe
d'eau arrière qui doit être rabattue en permanence
http://www.kennisbank-waterbouw.nl/DesignCodes/rockmanual/Chapitre10.pdf

Surveillance de l’ouvrage :

La surveillance de l'ouvrage fait partie intégrante de la gestion du cycle de vie. Un


programme de surveillance régulière de l’ouvrage et de son environnement permet
d’évaluer la sécurité, l’état et la fonctionnalité de l'ouvrage. Il donne également la possibilité
de planifier en temps voulu les activités de réparation et de remplacement et permet
d’acquérir une bonne compréhension des mécanismes de rupture et de l’évolution des
dommages. La performance d’un ouvrage est analysée en comparant les mesures de son
état physique et de ses performances à différents moments. Idéalement, ce programme de
surveillance devrait être élaboré lors de la conception de l’ouvrage.

Inspections visuelles

Symptômes de la détérioration et de la quantification des changements qui se sont produits


depuis la dernière inspection. Les blocs d’enrochement cassés ou déplacés sont des signes
évidents de problème potentiel.
l est nécessaire de disposer d’un ensemble d’informations de base sur l’ouvrage et son
environnement pendant la construction et pendant toute la période de garantie.

Méthodes photographiques

La technique photographique la plus utilisée (et la plus basique) est la photographie


comparative. La même vue est photographiée de manière répétée à chaque inspection et les
images sont comparées afin de détecter des différences. La valeur et la précision de ce type
de méthodes sont contrôlées par l’emplacement depuis lequel le cliché est pris, par le
champ de vision et par la précision avec laquelle les images sont comparées lors de chacune
des inspections ultérieures. Il faut donc noter l’endroit depuis lequel la photographie est
prise, la distance et l’orientation de l’objet depuis ce point, ainsi que la focale de l’objectif
utilisé.

Photogrammétrie

À ce jour, les méthodes précises exposées ci-dessus ont été principalement appliquées à des
digues (de grande taille) dont la carapace était constituée d'enrochement artificiel. Elles sont
toutefois également applicables à l’enrochement naturel. Les photographies stéréo de
l’ouvrage, de grande qualité et prises à basse altitude, sont utilisées avec les informations de
levés topographiques afin d’établir un modèle stéréo informatique, qui est une fidèle
représentation en 3D de la zone inspectée. Des survols répétés de l’ouvrage en utilisant les
mêmes points de référence de contrôle facilitent les comparaisons à partir desquelles il est
possible d’extraire des informations telles que les mouvements de l’enrochement ou les
variations du profil au-dessus du niveau de l’eau

Des données sur l’état initial, pour l’évaluation de l’évolution des pathologies !!

Bilan des désordres des équipements de la poste 6/7 :

 Pour la digue :

La digue est en bonne état : pas de mouvement des enrochements et pas de tassement

 Pour les caissons :

Caisson1 2 3 : réhabilité dernièrement en bonne état :

Caisson 4 :

On a des parties du béton éclaté, pertes d’enrobage et corrosion des armatures


En plus des fissurations, et apparition d’organismes vivants dans les parties humides de
l’ouvrage

Caissons qui supportent le quai : 6 7 8 9

Eclatements du béton et fissurations dans le plan du ferraillage


Corrosion des armatures
Caissons 10 et 11

On a des parties du béton éclaté, pertes d’enrobage et corrosion des armatures

En plus des fissurations du béton dans la surface latérale du caisson et des raidisseurs, et
apparition d’organismes vivants dans les parties humides de l’ouvrage et apparition des
taches blanches dans le parement du béton
Caisson 12 :

On a des parties du béton éclaté, pertes d’enrobage et corrosion des armatures

En plus des fissurations du béton dans la surface latérale du caisson et des raidisseurs, et
apparition d’organismes vivants dans les parties humides de l’ouvrage et apparition des
taches blanches dans le parement du béton
Caisson 13 :
Dégradation des raidisseurs :
Mouvement du caisson :

Ouverture de 6x6m
 Pour le quai :

Dégradation des massifs supportant les RACK : éclatement du béton en plus la corrosion des
armatures

Plateforme attaquée par les acides :


Autres pathologies :

Défauts géométriques

Décoloration du béton autour des fissures

Exsudats de gel

Evaluation des désordres (les causes possibles) :

Pathologies du béton en milieu marin

Les dégradations d’origine mécaniques :

Les ouvrages en site maritime sont fortement exposés aux agressions mécaniques. Selon leur
utilisation, ils doivent pouvoir reprendre des efforts d'amarrage, d'accostage, mais également les
efforts générés par la houle.
Les ouvrages de chargement et de déchargement des marchandises, notamment les postes à quai,
sont soumis à des charges d'exploitation variées telles que les grues, les engins de levage et de
manutention. Ces sollicitations peuvent être de très courte durée et de grande intensité. Les
désordres engendrés par ces agressions sont le plus souvent la fissuration et l’éclatement du béton.
En plus de ces sollicitations décrites ci-dessus, les ouvrages sont soumis à l'endommagement dû aux
chocs et au frottement des navires, aux corps ou matériaux flottants, à l’érosion due aux effets des
vagues et des marées, et également à l'abrasion des sables transportés par l'eau de mer.

Les dégradations d’origine chimique :

Le béton en milieu marin peut être soumis à plusieurs réactions chimiques. La dégradation peut être
causée par les ions contenus dans l’eau de mer, ce qui se traduit par une attaque chimique d’origine
externe au béton, et par les ions présents dans les constituants du béton eux-mêmes.

Attaque sulfatique d'origine externe


Les sels de sulfate présents naturellement dans l'eau de mer, notamment les sulfates de magnésium
MgSO4et les sulfates de calcium CaSO4sont agressifs envers le béton. Le sulfate de magnésium
MgSO4réagit avec la portlandite Ca(OH)2et provoque la dissolution ou la lixiviation du liant. Le
sulfate de calcium CaSO4réagit avec l’aluminate tricalcique C3A (provenant du clinker) et conduit à la
formation d’ettringite, gels expansifs, qui peuvent générer des gonflements entraînant des
fissurations et des éclatements du béton. Contrairement aux autres attaques, l’agressivité des
sulfates est accrue dans les climats froids.
Attaque par la réaction d’alcali-réaction
La réaction d’alcali-réaction est une attaque d’origine interne qui se produit entre la solution alcaline
interstitielle du béton et certains granulats, produisant un gel expansif, qui provoque des
gonflements, des fissurations et des éclatements du béton (Figure I-5). Les phénomènes d'attaque
interne ne sont pas spécifiques aux environnements marins mais nécessitent la présence d'eau pour
se produire. Trois conditions doivent être réunies pour que l’alcali-réaction se développe dans un
béton :

- la présence d’un granulat potentiellement réactif ;


- une concentration en alcalins élevée dans la solution interstitielle ;

- des conditions d’humidité suffisamment élevées.

Pour les structures maritimes immergées ou en zone de marnage et les parties d'ouvrage en
environnement humide, le phénomène est aggravé par l'apport d'eau extérieure. En milieu marin, les
alcalins contenus dans l'eau de mer peuvent favoriser une alcali-réaction en surface des structures.

Les dégradations d’origine physiques – gel/dégel :

Lorsque la température extérieure descend en dessous de -3°C, l'eau contenue dans les pores du
béton gèle en commençant par les plus gros pores proches du parement. En gelant, l'eau occasionne
une augmentation de volume de l’ordre de 9% et provoque une pression hydraulique dans le réseau
poreux qui, si elle dépasse la résistance à la traction du béton, provoque la fissuration de celui-ci. Le
béton qui est constamment submergé ne fait généralement pas l’objet de cycles gel/dégel.
Cependant, dans la zone de marnage, le béton y est soumis dans les climats froids. Le phénomène de
gel se produit lorsque la marée est basse, exposant le béton à l’humidité. L'eau gèle dans les pores
du béton, se dilate et tend à créer de fortes contraintes. Lorsque la marée est haute, la glace fond, et
le cycle recommence. Ce cycle entraîne une détérioration progressive du béton à moins qu'il n’y ait
suffisamment d'air entraîné. L'endommagement du béton dépend de la vitesse de refroidissement,
du nombre de cycles, de la température minimale atteinte et de la durée du gel. La dégradation qui
résulte des cycles gel/dégel est beaucoup moins grave que celles causées par la réaction alcali-
réaction et d’attaque sulfatique. La différence réside dans le fait qu’il existe des techniques de
maintenance permettant de réduire ou d’éliminer les dégradations causées par gel/dégel tandis
qu’aucune technique n’existe pour réduire les dommages dus à l’alcali-réaction et à l’attaque
sulfatique.

Les dégradations d’origine biologiques :

Plusieurs organismes vivants différents peuvent apparaître sur les parties humides ou immergées des
structures. Ces organismes peuvent être classés en deux catégories , ceux qui créent une incrustation
biologique durcie tels que les moules, les huitres, les balanus perforatus et les holothuries, et ceux
qui créent une incrustation biologique molle tels que les gorgones rouges, les spongiaires, et les
algues .La croissance de ces organismes est influencée par l'intensité de la lumière, la température
de l'eau, la concentration en oxygène dissous, la profondeur, l'âge de l'installation structurelle dans
la mer, l'emplacement géographique, la saison, la vitesse du courant et les caractéristiques de
surface des structures. Le développement de tous ces organismes vivants à la surface du béton a une
influence sur celui-ci, il pourrait être soit bénéfique, soit dangereux. Certains organismes comme les
algues forment une couche très dense qui enrobe le béton et s’oppose à la pénétration des gaz et de
l’oxygène, ce qui diminue la carbonatation et la corrosion des armatures.
Cependant, certains types d’organismes vivants tels que les mollusques s’enracinent dans le béton et
peuvent le détruire soit par une action d’éclatement physique soit par une décomposition chimique.
Des bactéries produisant des acides attaquent le ciment portland du béton et dissolvent la surface.
Ces acides peuvent également diminuer le pH du béton à un niveau où des armatures ne sont plus
passives entraînant donc une corrosion. En plus, un excès des organismes vivants augmente le poids,
le volume et la surface de certains éléments de structure élancés comme les pieux, et peut
provoquer des surcharges statiques non négligeables.

Corrosion des armatures :

Le béton offre une protection naturelle à l’acier enrobé contre un environnement corrosif grâce à la
solution alcaline (pH environ 12) maintenue dans les pores de béton qui offre une passivation aux
armatures contre la corrosion. L’enrobage du béton agit comme une barrière de bloquant agents
agressifs tels que les ions chlorures, les sulfates et l’oxygène qui ont tendance à diffuser de
l’extérieur vers l’intérieur du béton.
La corrosion des armatures est plutôt un symptôme qu’une cause de la dégradation du béton, ce qui
signifie que certains processus affaiblissent le béton entraînant la corrosion. La pénétration des
chlorures et la carbonatation constituent les deux processus qui peuvent altérer la protection
assurée par le béton.
Pénétration des chlorures
Dans l’environnement marin, la pénétration des chlorures est le phénomène principal de corrosion
des armatures. En milieu saturé, cas des structures immergées, les chlorures pénètrent dans la
porosité du béton par un phénomène de diffusion. Lorsque la concentration des ions Cl- , au
voisinage de l’acier dépasse une valeur critique estimée, il y a dépassivation puis corrosion des
armatures.
Le taux de corrosion dû à la pénétration du chlorure dans l'eau de mer dépend de la disponibilité de
l'oxygène. Par conséquence, l’armature du béton en zone continuellement immergée ne montre
qu’un faible taux de corrosion malgré une quantité importante des chlorures contenus dans l’eau de
mer.
Il est également reconnu que la température augmente la vitesse de corrosion de manière
significative.

Carbonatation
L’air contient du dioxyde de carbone qui réagit sur les hydrates, principalement sur la portlandite
(Ca(OH)2), pour former du carbonate de calcium : CO2 + Ca(OH)2 CaCO3 + H2O Ce phénomène est
appelé carbonatation. Il entraîne une diminution du pH de la solution interstitielle, et par
conséquence une dépassivation des aciers.

Le matériel et les moyens techniques doivent permettre à l’équipe d’inspection d’observer,


de caractériser et de relever sur support durable les observations, anomalies et défauts
constatés lors de l’inspection détaillée

Le but du diagnostic est de fournir des éléments techniques objectifs pour évaluer l’état
d’une structure, proposer les préconisations nécessaires à la remise à niveau et examiner la
faisabilité des projets de prolongation de durée de vie, d’aménagement ou de changement
de destination.

Les méthodes de contrôle non destructif


B- Méthodes d’ondes mécaniques

 1) Le rebond : l’essai au scléromètre


 2) Ultrasons
 3) Impact-écho

1) Le rebond :
Objectif
 Il s’agit de tester la dureté de surface d’un béton durci.
Principe

L’essai au scléromètre consiste à projeter une masse sur la surface du béton avec une énergie initiale
constante. Suite au choc, une partie de l’énergie est absorbée par le béton, l’autre partie provoque le
rebondissement de la masse. L’énergie d’impact est produite par un système de ressorts dont
l’amplitude du mouvement de recul est fonction de : L’énergie de recul et les Caractéristiques des
systèmes de ressorts. Alors Le principe de base de l’essai au scléromètre est que le rebond d’une
masse élastique dépend de la dureté de la surface sur la quelle frappe la masse. Il s’agit de tester la
dureté de surface d’un béton durci. Cette dureté étant d’autant plus élevée que le béton est plus
résistant, cela permet d’avoir un ordre de grandeur de la résistance atteinte par un béton à un âge
donné

L’appareil fournit une valeur sur l’écran qui est l’indice scléromètrique
A partir de l’indice sclérométrique Is de la zone testée et de l’abaque illustré ci-après on peut déduire
directement la résistance du béton

DOMAINE D’APPLICATION

Cette méthode est appliquée à tous types de béton durci et toutes structures dont au moins une face
est accessible. Il existe également des appareils pour les matériaux de caractéristiques plus faibles
(plâtre, béton jeune et pour les revêtements ou enduits)

Les limites d’utilisation

D’après la norme française (d’après la norme NF EN 12504-2) :

- L’épaisseur de la structure dans la zone de mesure doit être supérieure à 10 cm.

- Utilisation courante pour des bétons de résistance à la compression comprise entre 10 et 70


MPa.

- La carbonatation du béton influe sur la mesure de la dureté superficielle.


2) Ultrasons

Objectif
 Permet d'avoir une indication sur la résistance mécanique.
 Détection de la présence d’hétérogénéités et des discontinuités dans les structures en béton.
Principe

 Analyse de la propagation d’une onde longitudinale dans le matériau.

L’essai aux ultrasons permet, grâce aux ondes sonores voyageant dans le béton à l’aide d’un appareil
spécial, de déterminer s’il y a des fissurations dans le béton, s’il y a des creux et à quels endroits ils se
trouvent, de mesurer la régularité d’un béton et d’avoir une indication sur la résistance mécanique.
En effet la vitesse de propagation de l’onde sonore augmente avec le module d’élasticité du béton.
Or, ce module d’élasticité augmente avec la résistance. En conséquence, plus un béton aura une
grande résistance, plus la donnée affichée sur l’appareil de mesure sera élevée, en comparaison à un
béton de plus faible résistance. Le principe de cet essai est d’installer un émetteur d’ondes sonores
sur une paroi de béton et de mettre le récepteur de l’autre côté de la paroi de béton. De plus, il faut
un appareil de mesure (permettant de transformer les données et du coup de donner un résultat
concret) en circuit avec l’émetteur et le récepteur comme vu sur la figure sur la diapositive

Domaine d’application

Tous types de structures en béton dont au moins 1 face est accessible (à noter que cette méthode
est également applicable sur de la pierre). Contrôle qualité (résistance à la compression selon la
formulation et l’âge des bétons, après étalonnage conformément à la norme NF EN 13791/CN,
module de déformation). Expertise (recherche de désordres dans les structures : hétérogénéités
telles que discontinuités, vides, et micro-fissuration) en respect de la norme NF EN 12504-4.
Détermination des plans et profondeurs de dégradation lors de chocs thermiques (incendies, gel) ou
d’attaque chimique.

Inconvénients :

Certains matériaux métalliques sont difficilement contrôlables (matériaux à gros grains)

Contrôle plus lent pour les faibles épaisseurs


3) Impact-écho

Objectif
 Recherche des vides, de fissures internes au béton.

Principe
 Le principe de cette technique repose sur une analyse fréquentielle
d’ondes mécaniques de vibration d’une structure en béton suite à
un choc.

La technique consiste à générer une onde dans le milieu (exemple : dans une dalle de béton) à l’aide
d’un impact mécanique de courte durée. L’onde se propage dans le milieu et subit des réflexions
multiples entre la face supérieure et la face inférieure du milieu. Un capteur fixé à côté du point
d’impact détecte les arrivées successives des réflexions. On détermine la fréquence f d’arrivée des
réflexions. Cette fréquence permet de déterminer la position du réflecteur si la vitesse de
prop0agation VL dans le milieu est connue: p = VL / 2f

Domaine d’application

 Toute structure en béton, béton armé ou béton précontraint se présentant sous forme de plaque plane ou à
faible courbure.

Les limites d’utilisation

 La présence des armatures perturbe l’analyse et la précision de l’évaluation, alors il est préférable de réaliser la
mesure au centre d’une maille localisée au préalable ( par radar par exemple).
B- Méthodes électriques

 1) La résistivité électrique
 2) Le potentiel de corrosion

1) La résistivité électrique :

a) Mesure de la résistivité du béton de surface : technique de Wenner

Objectif

 Evaluation du risque de corrosion des armatures du béton.


 Décrire les gradients d’humidité ou de pollution ioniques.
Principe

La mesure de la résistivité est effectuée à l’aide d’un résistivimètre, Utilisant le principe de la sonde Wenner

La résistivité électrique : Grandeur électrique qui exprime la tendance d'un matériau à résister au
passage du courant électrique.

Pour le béton : La conduction de l’électricité dans le béton est essentiellement ionique (le principal
mode de transport du courant, conduction essentiellement de type électrolytique) :

La résistivité du béton dépend essentiellement de :

- La structure des pores (composition du béton : E/C, type et quantité de ciment, type et quantité des
granulats, compaction) : plus le volume de granulats est important, plus la résistivité apparente est
élevée)

- La teneur en eau du béton et La composition chimique de la solution contenue dans les pores (les
ions) : Humidité (teneur en eau) et concentration ionique élevées sont deux paramètres qui font
diminuer la résistivité du béton.

la mesure de la résistivité est effectuée à l’aide d’un résistivimètre, Utilisant le principe de la sonde
Wenner : quatre électrodes sont mis en contact avec la surface du matériau via un agent de
couplage. Les deux électrodes externes permettent l’injection d’un courant électrique d’intensité I
dans le milieu, et les deux électrodes internes permettent la mesure de la différence de potentiel V.
La résistivité électrique est donnée par la relation :
𝑽
Méthode à quatre électrodes : ρ = 2π⋅a⋅R = 2π⋅a⋅ 𝑰

R : résistance électrique

a : espacement entre les électrodes

elle donne la résistivité électrique d’une zone située entre les électrodes intérieures

Domaine d’application

 Structures en béton armé (ouvrages d’art, bâtiments…).


Les limites d’utilisation

 Les mesures de résistivité se font de préférence au droit de zones sans armatures, car elles
peuvent perturber les mesures.

b) Mesure de la résistivité du béton d’enrobage : polarisation d’armature :

Objectif
 Evaluation du risque de corrosion des armatures du béton.
 Décrire les gradients d’humidité ou de pollution ioniques.
Principe

 Mesure de la résistivité d’un béton d’enrobage Par Polarisation de l’armature.

Mesure de la résistivité d’un béton d’enrobage : c'est à-dire entre la surface du béton et la barre
d’armature métallique

Par Polarisation de l’armature : Non-destructif (forage ponctuel pour se connecter à une armature
dans le béton nécessaire pour la méthode par polarisation d’une armature).

Une électrode placée à la surface du béton est raccordée à une armature. L’appareil calcule la
résistivité du béton à partir de la résistance.
La résistivité est calculée par la formule :

ρ = 2⋅R⋅d

Structures en béton armé (ouvrages d’art, bâtiments…).

Les limites d’utilisation

 Les mesures ne sont pas réalisables dans les cas suivants :


- Surfaces dégradées.

- Béton trop sec.

 Expression des résultats

La résistivité électrique du béton dépend de son humidité et de sa salinité. Ainsi, dans une structure, une zone
toujours humide et polluée par des sels, le béton a une faible résistivité électrique et les armatures sont dans des
conditions qui favorisent leur corrosion.

Les valeurs de résistivités mesurées sur ouvrage sont comparées aux valeurs citées dans la
recommandation RILEM TC 154-EMC :
Les zones de faible résistivité présentent une forte humidité et/ou une forte teneur en sels
(chlorures) (Les chlorures libres qui se trouvent sous forme ionique dans la solution interstitielle. Ils
sont extractibles à l’eau et sont de ce fait appelés également « chlorures solubles dans l’eau »); et
sont donc des zones où le risque de corrosion des armatures est important

2) Le potentiel de corrosion

Objectif
Evaluation de l’état d’enrouillement des armatures dans le béton armé.

Principe de l’essai :
L’état de corrosion des armatures dans le béton peut être appréhendé de manière qualitative en
effectuant des mesures de potentiels de corrosion.

Expression des résultats :


Les valeurs obtenues sont comparées aux valeurs citées dans la norme ASTM C 876-09.

Domaine d’application :
Structure en béton armé et éventuellement en béton précontraint par pré-tension(ouvrages d’art,
bâtiments…).

Limites d’utilisation

 Les mesures ne sont pas réalisables dans les cas suivants :

- Revêtement sur le béton électriquement isolant.

- Béton trop sec.


C- Méthodes électromagnétiques

1-Radar :

Objectif
Localisation en plan et en profondeur des armatures, des défauts (vides, fissures) dans le béton. Il
permet d’estimer l’épaisseur du béton d’enrobage, la dimension d’éléments.

Principe de l’essai
Le principe des techniques radars repose sur la transmission d’une impulsion électromagnétique
dans la structure auscultée par l’intermédiaire d’une antenne.
L’onde se propage, en s’atténuant, et se trouve partiellement réfléchie à chaque interface
rencontrée. L’antenne réceptrice enregistre les différents échos réfléchis jusqu’à la surface.

Du fait du déplacement de l’antenne composée d’un émetteur (T) et d’un récepteur (R), lorsque les
ondes rencontrent une armature métallique, la signature a la forme d’une hyperbole, le sommet
indiquant la position de la barre. Dans l’exemple, les gaines positionnées sous le premier lit
d’armatures peu dense sont facilement détectées. La difficulté augmente quand le réseau
d’armatures se densifie

DOMAINE D’APPLICATION

Appliqués sur des Structures en béton armé (ouvrages d’art, bâtiments, etc.) et des Structures en
béton précontraint

L’application de systèmes radars en génie civil vise essentiellement :

À détecter, des cavités,

La localisation de canalisations

À mesurer la profondeur d’armatures

À détecter l’épaisseur des dalles et des éléments en béton,

LIMITES D’UTILISATION

Les matériaux doivent être considérés comme homogènes. Structures à trop fortes densités d’aciers
(une nappe d’acier trop dense en surface peut gêner l’auscultation des nappes plus profondes – les
armatures en paquets ne peuvent être individualisées).

Structures à trop fortes épaisseurs

Un béton trop jeune ou trop humide peut fortement limiter la profondeur d’auscultation

Mesures perturbées par les défauts des matériaux (nids de cailloux, ségrégations, défauts
géométriques, etc.)
2-Pachomètre :

Objectif

Un pachomètre est un appareil qui permet d’évaluer l’épaisseur d’une structure de béton armé et
qui permet aussi d’évaluer la position des armatures d’acier en mesurant la perturbation d’un champ
magnétique généré en surface du béton. En effet, un pachomètre peut précisément indiquer la
profondeur de l’armature, son emplacement, son orientation et son diamètre. Des indicateurs visuels
et sonores facilitent la localisation des armatures.

Principe de l’essai :

Cet appareil est un système de détection portable pour un examen d'armatures non destructif. Il
permet de déterminer la position exacte des barres d'armatures, de mesurer l'enrobage et de donner
une indication du diamètre de l'armature.
Le principe de fonctionnement repose sur l'émission d'un flux magnétique par l'appareil.
Le pachomètre détecte la diffusion de ce champ magnétique ainsi que les modifications de la
résonance magnétique induite par la présence d'aciers. Ainsi, l'appareil mesure la variation
électromagnétique due à la présence d'éléments ferromagnétiques, les armatures.
La détermination du diamètre et de l'enrobage repose sur le fait que plus une armature a un
diamètre important, plus le signal reçu par l'appareil sera important. A contrario, plus l'épaisseur
d'enrobage sera importante, plus le signal sera faible

Comment le pachomètre fonctionne c’est qu’il détecte la diffusion d’un champ magnétique ainsi que
les modifications de la résonance magnétique induite par la présence d’aciers. Ainsi, l’appareil
mesure la variation électromagnétique due à la présence d’éléments ferromagnétiques, autrement
dit, les armatures. Par contre, il faut faire attention car cet appareil de localisation peut être affecté
par des granulats ferreux.

Domaine d’application

Structures en béton armé (ouvrages d’art et bâtiments…).


Structures en béton précontraint.

Limites d’utilisations

Les surfaces auscultées doivent être relativement planes et sans relief prononcé (difficultés sur
certains parement).

Profondeur limite de détection variable suivant les appareils et le diamètre des armatures

C- Méthodes thermique

La Thermographie
Objectif

Détection des discontinuités (vides ou fissures).

Principe de l’essai :

Afin de tester les anomalies internes du matériau béton, des caméras infrarouges sont utilisées pour
ausculter les zones importantes de manière rapide et efficace en traduisant les données résultantes
comme des images présentant la variation thermique à la surface de béton.

La présence de discontinuités (ex. vides) dans la masse d'un matériau affecte la propagation de la
chaleur au sein de ce matériau. Lorsque ces discontinuités sont situées près de la surface, cela se
traduit par une distribution non uniforme de la température de surface. Le rayonnement infrarouge
émis par la surface du matériau sera donc plus ou moins intense selon la température de la surface

Le rayonnement est détecté par des caméras spéciales dites caméras thermiques. Ces caméras sont
dotées de senseurs qui délivrent une valeur de température proportionnelle à la quantité d'énergie
rayonnée par le matériau contrôlé.

Essai à la radiographie

Objectif :

La visualisation de la géométrie et des défauts internes d’une structure.

Principe de l’essai :

La surface à ausculter est exposée à un rayonnement (γ ou X selon la méthode) pour impressionner


un film photographique lorsqu’il traverse le matériau testé. Un faisceau de radiation est émis vers le
matériau au moyen d’une source. Suivant la nature et la géométrie de la pièce, une portion de
l’énergie du faisceau est absorbée par le matériau contrôlé au cours de sa propagation Un film
radiographique (sensible aux rayonnements électromagnétiques) fixé sur l’autre face du matériau
permet la détection des variations de l’intensité du rayonnement qui traverse le matériau. Ces
variations correspondent aux discontinuités contenues dans le matériau

Domaine d’application

Tous les types de structure, et les différents matériaux de construction tels que le béton, le
béton armé, le béton précontraint, la pierre, les métaux.

Les limites d’utilisation

Nécessité d’avoir accès à deux faces de la structure puisque les mesures se font en transmission.

Aucune information sur la profondeur des aciers.

Investigation par opérateur qualifié et formé à l’utilisation de la technique radiographique

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