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GENETIQUE 1ere ANNEE 2017-2018

Faculté de médecine UMMTO Mme CHAIBI M.


Hérédité liée au sexe
Chez la femme, les deux chromosomes X sont semblables, et peuvent s’apparier lors de la méiose.
Les chromosomes X et Y sont de taille et de formes inégales. Ils ne s’apparient qu’au niveau des parties homologues à la méiose.
Ces parties sont appelées régions pseudoautosomiques PAR. Les gènes retrouvés ici ont une origine ancestrale autosomale.
Les crossing-over sont possibles entre ces régions. Hormis cette région il n'y a pas de crossing-over, à moins d'erreurs. Les
régions non-homologues de ces chromosomes sont appelés régions différentielles. La plupart des gênes portés par les
hétérosomes, surtout par X, ne sont pas impliques dans la différentiation sexuelle, mais codent pour une grande variété de fonction
métaboliques (2 158 gènes chez l’Homme, dont 350 qui peuvent entrainer des pathologies génétiques).
Chez les mammifères, en générale, le chromosome Y est composé de l’ADN non-codant (l'hétérochromatine). La partie codante
(l'euchromatine) porte des gènes impliqués dans la différenciation du sexe, la spermatogenèse, la croissance.
On connait 577 gènes chez l’homme dont le gène SRY (Sex-determining Region of Y chromosome). SRY (35 Kb) se trouve vers
l’extrémité du bras court (Yq) du chromosome Y humain, dans la partie différentielle

On l’appelle les gênes liés au sexe ceux qui se situent sur le chromosome X et n’ont pas leurs paires sur le Y .Les caractères liés
au sexe présentent une hérédité mendélienne. Les chromosomes sexuels subissent la même ségrégation allélique que des
autosomes.
Structure du chromosome Y Carte génétique du chromosome X
PAR 1 et PAR 2 – les régions pseudoautosomiques ou se produit un appariement des chromosomes
lors de la méiose. Les crossing-over sont possibles entre ces régions.
SRY – Sex Determining Region on the chromosome Y (35 kb).
SRY est responsable de l'établissement du sexe gonadique et constitue le facteur de détermination
testiculaire (TDF Testis Determining Factor) ;
2-6 Gènes responsable du : - déterminisme du sexe mâle
- spermatogénèse
- contrôle de la taille
AZF (AZoospermia Factor)- les sites constituants du facteur de fertilité, responsable de spermatogenèse
Hétérochromatine - région de l’ADN non-codant

Déterminisme du sexe chez les humains

Le sexe génétique est déterminé à la fécondation, selon le chromosome sexuel apporté par le spermatozoïde. Y semble
indispensable au bon fonctionnement de la spermatogenèse. Sans les gène AZF, il n’y a pas de spermatogenèse. On parle
d’anosmie. L’établissement du sexe gonadique est sous contrôle génétique et dépend de la présence du gène SRY (Sex-
determining Region of Y chromosome) découvert en 1990. C’est un fragment d'ADN de 35 Kb, qui code une protéine nommée le
facteur de détermination testiculaire (TDF Testis Determining Factor). SRY se trouve vers l’extrémité du bras court (Yp) du
chromosome Y humain, dans la partie différentielle de Y. Il est bien conservé au cours de l'évolution. TDF est responsable de la
différenciation de la gonade indifférenciée en testicules ce qui permet l’acquisition du sexe gonadique masculin.
En effet, la différenciation du sexe est conditionnée par la présence ou l'absence des testicules. Chez l’homme ou la femme les
gonades : les testicules ou les ovaires, proviennent des mêmes structures embryonnaires. Leur développement est lui-même
conditionné par la présence du chromosome Y. Cette période de différenciation gonadique se réalise chez l'homme entre la 5ème
et 8ème semaine de gestation.
En absence de SRY et en présence de deux chromosomes X ces gonades deviendront des ovaires. Suite à l'action du gène SRY,
une cascade d’autres gènes est activée dans le testicule : La protéine TDF composée de 204 a.a. est un facteur de transcription. Il
possède un domaine permettant sa liaison à l'ADN autosomique dans les gonades indifférenciées. Elle provoque la transcription
les gènes responsable de la transformation ces gonades indifférenciées en testicules.
Les testicules commencent à secréter la testostérone qui se fixe sur son récepteur dont le gène AR (Androgène Récepteur) porté
par le X. Ce complexe activera d’autres gènes situés sur des autosomes, qui sont responsable des caractères secondaires
masculins. En absence du gène AR, la testostérone ne peut agir, il n’y aura aucun caractère masculin (ce qu’on appelle
« syndrome d’insensibilité aux androgènes »).
L'établissement du sexe phénotypique se réalise, quant à lui, sous l'effet des hormones sécrétées par la gonade différenciée, à
deux périodes de la vie: le tractus génital se différencie pendant la vie fœtale et les caractères sexuels secondaires, à la puberté.

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GENETIQUE 1ere ANNEE 2017-2018
Faculté de médecine UMMTO Mme CHAIBI M.
Déterminisme du sexe

Systèmes de chromosomes sexuels:


Type de système Sexe homogamétique Sexe hétérogamétique Représentants
Tous les mammifères, insectes, dont la drosophile,
XX/XY XX ♀ XY ♂
poissons, anoures
Insectes : (criquet, sauterelle, grillon, libellule,
XX/XO XX ♀ XO ♂ punaise, cigale) ; d'araignées et de nématodes
Oiseaux, papillons, crustacés, poissons, amphibiens
ZZ/ZW ZZ ♂ ZW ♀ (Urodelles) et reptiles.

Chromosomes Nombre de
Sexe Anomalie Conséquences phénotypiques Fréquence
sexuelles chromosomes
OY 45 ♂ létale l'absence de X est incompatible avec le
développement du zygote
XO 45 ♀ syndrome de Turner femme stérile (régression des ovaires 1/2700 femmes
après leur différenciation), petite taille, alors que la
ainsi que problèmes de pigmentation, probabilité est de
anomalie cardio-vasculaires, rénaux, 1/500
auto-immuns, squelettique variables (avortement
selon les individus) spontané dans
99% des cas)
XXX 47 ♀ triple X (les deux X femme fertile, gonades et phénotypes 1/500 femmes
supplémentaires sont normaux dans la majorité des cas
inactivés)
XXXXX 49 ♀
XYY 47 ♂ sujet normal mâle fertile, différenciation des 1/500 hommes
gonades et phénotype normaux
XXY 47 ♂ syndrome de Klinefelter mâle stérile (testicules différenciés 1/700 hommes
(+ corpuscule mais sans cellules germinales, grande
de Barr) taille, absence de spermatogonies,
gynécomastie, virilisation incomplète)
XXXY 48
XXYY 48
mâle stérile, syndrome apparenté au
XXXXY 49 ♂ pseudo-Klinefelter rare
Klinefelter
Mosaïque 47/46
XXX/XY
XX (SRY) 46 ♂ intersexués (présentent mâle stérile (testicules sans 1/20 000
une inversion sexuelle) spermatogonies) naissances
XY (sans SRY) 46 ♀ mâle stérile (testicules sans 1/10 000
spermatogonies) naissances
XX et XY 46 hermaphrodite vrai stérile (tissu testiculaire et ovarien 1/30 000
(XX/XY) dans les gonades) naissances

Inactivation du chromosome X

Il y a un déséquilibre dans le dosage des gènes entre les deux sexes. Pour compenser le dosage génique, chez la femme un seul
des deux chromosomes X est réellement actif dans les cellules somatiques .L'inactivation touche au hasard l'X maternel ou
paternel; elle est transmise de manière stable et irréversible. Ceci constitue une mosaïque de clones cellulaires, qui expriment
tantôt l'X maternel, tantôt l'X paternel. Le X inactivé est observable sous forme d’un corpuscule de Barr.
Quel que soit le nombre de chromosomes X, un seul X est actif. La cellule est capable de "compter" le nombre d'X pour savoir
combien doivent être inactivés. Les femmes ne sont hétérozygotes pour un allèle hétérozygote que très peu de temps. Ceci
explique qu'elles puissent manifester certains signes de la maladie qu'elles portent. C'est par exemple le cas des porteuses
d'hémophilie.
Pour un X désactivé, tous les gènes ne sont pas inactifs !. Les régions pseudoautosomiques échappent à l'inactivation, mais aussi certains gènes
portés par le bras court du X. Juste en dessous du centromère, en position q 1.3, se trouve le centre d'inactivation de l'X (XIC). On y trouve le gène
XIST(X inactivation specific transcrit), qui est actif uniquement sur le chromosome X. L'ARN qu'il produit n'est pas traduit en protéine; il s'associe à
la chromatine du chromosome X pour l'inactiver. Le phénomène commence vers XIC et se dirige vers les télomères.

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