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Intégrale de Lebesgue
1
1) a ± ∞ = ±∞ pour tout a ∈ R ;
2) a . (±∞) = ±∞ pour tout a > 0 ;
3) 0 . (±∞) est égal à 0 (nous verrons que l’intégrale d’une fonction infinie
sur un ensemble de mesure nulle est nulle et l’intégrale d’une fonction nulle
sur un ensemble de mesure infinie est nulle) ;
4) Les opérations (+∞) + (−∞) et (−∞) + (+∞) ne sont pas définies.
Definition 8. Soit (X, A) un espace mesurable. Une mesure positive sur (X, A)
est une application µ : A −→ R+ = R+ ∪ {+∞} telle que
1. µ(∅) = 0 ;
2. Pour toute famille finie ou dénombrable (Ai )i∈I⊂N d’ensembles mesurables
de X, deux à deux disjoints, on a
!
[ X
µ Ai = µ(Ai ).
i∈I i∈I
µ(A) ≤ µ(B).
+∞
! +∞
[ X
µ An ≤ µ (An ) .
n=1 n=1
+∞
!
[
µ An = lim µ (An ) .
n→+∞
n=1
2
5) Si (Bn )n≥1 est une suite décroissante d’éléments de A telle que µ (B1 ) < +∞
alors !
+∞
\
µ Bn = lim µ (Bn ) .
n→+∞
n=1
Definition 12. On dira qu’une propriété P est vraie µ-presque partout (µ−pp)
si l’ensemble sur lequel P est fausse est contenu dans un ensemble µ-négligeable.
Definition 13. Soit (X, A, µ) un espace mesuré. La mesure µ est dite complète
si tout sous-ensemble d’un ensemble négligeable est mesurable.
Theorem 14. Il existe une tribu L sur Rn et une mesure λ sur (Rn , L) uniques
telles que :
n
! n
Y Y
• λ ]ai , bi [ = (bi − ai ) .
i=1 i=1
• L ⊃ B (Rn ) avec inclusion stricte.
• λ complète.
L est appelée la tribu de Lebesgue sur Rn et λ est dite mesure de Lebesgue sur
Rn .
Remarque Soit l’espace mesuré (Rn , L, λ). 1) Tout point de Rn est négli-
geable. 2) Toute partie finie ou dénombrable de Rn est négligeable. Par exemple,
dans (R, L, λ), l’ensemble Q est négligeable (bien qu’il soit dense dans R).
2 Fonctions mesurables
3. Fonctions mesurables Soit (X, A) un espace mesurable.
Definition 15. Une fonction f : X −→ R est dite A-mesurable si pour tout
α∈R
f −1 (]α, +∞[) = {x ∈ X : f (x) > α} ∈ A.
Dans la suite, nous utiliserons la notation [f > α] pour désigner l’ensemble
{x ∈ X : f (x) > α} .
3
• [f ≤ α] = {x ∈ X : f (x) ≤ α} ;
• [f < α] = {x ∈ X : f (x) < α} ;
• [f = α] = {x ∈ X : f (x) = α}.
Le lemme suivant donne quatre définitions équivalentes de la mesurabilité.
Démonstration : En exercice
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Corollary 23. Soient (X, A) un espace mesurable et (fn )n≥0 une suite de fonc-
tions mesurables définies sur X et à valeurs dans R. Si la suite (fn )n converge
simplement vers f sur X alors f est une fonction mesurable.
Démonstration : En exercice
Definition 24. Soit (X, A) un espace mesurable. Une fonction e définie sur
X est dite étagée (ou simple) s’il existe un nombre fini d’ensembles mesurables
A1 , A2 , . . . , An et n réels α1 , α2 , . . . , αn tels que
n
αi χAi .
X
e= (1)
i=1
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L’intégrale d’une fonction étagée positive possède les propriétés suivantes :
Proposition 30. Soient e1 et e2 deux fonctions étagées positives et α un réel
positif. On a
Z Z Z
1. (e1 + e2 ) dµ = e1 dµ + e2 dµ ;
X X X
Z Z
2. αe1 dµ = α e1 dµ ;
X X
Z Z
3. Si 0 ≤ e1 ≤ e2 , alors e1 dµ ≤ e2 dµ.
X X
(La borne supérieure est prise sur toutes les fonctions étagées positives qui mi-
norent la fonction f )
Si E ∈ A, on pose Z Z
f dµ = f χE dµ.
E X
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Démonstration :Rappelons que si (An )n≥0 est une suite croissante d’ensembles
mesurables alors
[
µ An = lim µ (An ) .
n→+∞
n≥0
m Z m
αi χAi , donc
X X
Démonstration :On a e = e dµ = αi µ (Ai ∩ Bn ).
i=1 Bn i=1
[
La suite (Ai ∩ Bn )n est croissante et Ai = (Ai ∩ Bn ) d’où
n
Par conséquent
Z m
X Z
lim edµ = αi µ (Ai ) = edµ.
n→+∞ Bn X
i=1
D’autre part, soit e une fonction étagée positive telle que 0 ≤ e ≤ f et soit
ε ∈]0, 1[. On pose
Bn = {x ∈ X/ fn (x) ≥ (1 − ε)e(x)} .
L’ensemble
[ Bn est mesurable et la suite (Bn )n est croissante. De plus on a
X= Bn . En effet pour x ∈ X, la suite (fn (x))n converge vers f (x) :
n
• Si f (x) = 0 alors e(x) = 0 et donc x ∈ Bn ;
• Si 0 < f (x) < +∞ alors il existe n0 ∈ N tel que
donc x ∈ Bn0 ;
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• Si f (x) = +∞, alors il existe n0 ∈ N tel que
d’où x ∈ Bn0 .
On constate que fn ≥ (1 − ε)e χBn , donc
Z Z
fn dµ ≥ (1 − ε) edµ.
X Bn
Il vient Z Z
lim fn dµ ≥ (1 − ε) lim edµ
n→+∞ X n→+∞ Bn
Z
≥ (1 − ε) edµ.
X
Ceci étant vrai pour tout ε ∈]0, 1[, on en déduit que :
Z Z
lim fn dµ ≥ e dµ,
n→+∞ X X
et par suite Z Z
lim fn dµ ≥ f dµ.
n→+∞ X X
2. αf dµ = α f dµ.
X X
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ce qui prouve que µ(En ) = 0. On a
+∞
[
{x ∈ X/ f (x) > 0} = En .
n=1
Cet ensemble mesurable est donc négligeable comme réunion dénombrable d’en-
sembles négligeables.
=⇒ Posons E = {x ∈ X/ f (x) > 0} ; comme E ∈ A,on a µ(E) = 0. Consi-
dérons la suite de fonctions de terme général fn = nχE . Nous avons
Z
fn dµ = nµ(E) = 0.
X
Z
≤ lim inf fn dµ = 0.
n X
Par conséquent Z
f dµ = 0.
X
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Remark 41. L’application f est mesurable si et seulement si f + et f − sont
mesurables.
Definition 42. Soit f : X −→ R mesurable. On dit que f est intégrable sur
X par rapport à µ, si f + et f − le sont. L’intégrale de f est alors définie par
Z Z Z
f dµ = f + dµ − f − dµ.
X X X
Si E ∈ A et f intégrable, on définit :
Z Z Z Z
f dµ = f χE dµ = f + dµ − f − dµ.
E X E E
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\
Démonstration :Posons E = {x ∈ X : |f (x)| = +∞}. Nous avons E = En
n∈N∗
où
En = {x ∈ X : |f (x)| ≥ n} .
L’ensemble En est mesurable car |f | l’est. On en déduit que E est mesurable.On
a n χEn ≤ |f |, donc
Z
1
µ(E) ≤ µ (En ) ≤ |f |dµ, ∀n ≥ 1.
n X
Z
Comme |f |dµ < +∞ on en déduit que
X
µ(E) = 0.
Ainsi, lorsqu’on fait du calcul intégral, on peut se limiter aux fonctions à valeurs
dans R ou dans C. Dans toute la suite, nous désignerons par L1R (X, A, µ), L1 (X)
ou tout simplement L1 l’ensemble des fonctions f : X −→ R intégrables sur X
par rapport à la mesure µ. Notons que pour toute fonction f ∈ L1
Z Z
f dµ ≤ |f |dµ.
X X
|fn | ≤ g. (3)
Alors
• Pour tout n, fn ∈ L1 et f ∈ L1 ;
Z
• lim |fn − f | dµ = 0 ;
n→+∞ X
ϕn = 2g − |fn − f | .
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On a 2g = lim ϕn = lim inf ϕn . L’application du lemme ?? conduit à
n n
Z Z
2gdµ ≤ lim inf ϕn dµ
X Z n X Z
≤ 2gdµ + lim inf − |fn − f | dµ .
X n X
On en déduit que
Z Z
lim sup |fn − f | dµ ≤ 0 ou encore lim |fn − f | dµ = 0.
n X n X
x 7−→ f (t, x) ∈ L1 .
Soit (tn )n une suite d’éléments de I qui converge vers t0 . Posons hn (x) =
f (tn , x) et h(x) = f (t0 , x). Les fonctions hn et h sont mesurables, |hn | ≤ g
p.p. et (hn )n converge vers h presque partout. L’application du théorème de
convergence dominée implique que hn et h sont intégrables et
R R
limn F (tn ) = Rlimn X f (tn , x)dµ(x) = limn X hn (x)dµ(x)
= X h(x)dµ(x) = F (t0 )
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iii) il existe g ∈ L1 telle que pour tout t ∈ I on a
∂f
(t, x) ≤ g(x) pp
∂t
∂f
Alors, pour tout t ∈ I, la fonction x 7−→ (t, x) est intégrable, la fonction F
Z ∂t
définie par F (t) = f (t, x)dµ(x) est dérivable et on a
X
Z
∂f
F 0 (t) = (t, x)dµ(x).
X ∂t
6.2 Intégrale de Lebesgue et de Riemann Rappelons que la fonction f =
χQ∩[0,1] est Lebesgue-intégrable mais elle n’est pas Riemann-intégrable.
Theorem 51. Soient [a, b] un intervalle compact de R et f une fonction me-
surable définie de [a, b] à valeurs dans R. Si f est Riemann-intégrable sur [a, b]
alors f est Lebesgue-intégrable sur [a, b] pour la tribu et la mesure de Lebesgue ;
de plus, on a :
Z b Z
f (x)dx = f (x)dλ(x). (4)
a [a,b]
(= éventuellement à +∞) ;
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Z Z Z Z
(ii) f ∈ L1 (E × F ) ⇐⇒ dx |f (x, y)|dy ou dy |f (x, y)|dx est finie ;
E F F E
Remark 54. L’aspect pratique à retenir est que l’on peut calculer une intégrale
double en choisissant l’ordre d’intégrabilité que l’on veut, pourvu que l’une au
moins des intégrales itérées en module existe. L’existence des deux intégrales
Z Z Z Z
dx f (x, y)dy et dy f (x, y)dx
E F F E
Exercice R +∞ 2
Calculer de 0 e−x dx 7. Espaces Lp Soit (X, A, µ) un espace mesuré.
1 1
L’ensemble L = LR (X, A, µ) des applications Lebesgue intégrables sur X est
un espace vectoriel sur R Pour f ∈ L1 , on pose
Z
kf k1 = |f |dµ.
X
L’application f 7−→ kf k1 n’est pas une norme car kf k1 = 0 n’implique pas que
f est nulle.
On introduit alors dans L1 la relation R
f Rg ⇐⇒ f = g pp.
On vérifie que R est une relation d’équivalence et on pose
L1 = L1 (X, A, µ) = L1 /R.
C’est l’espace vectoriel quotient, des classes d’équivalence des fonctions de L1
modulo l’égalité pp
Proposition 56. L’application
k.k1 : L1 7−→ R+ Z
f −→ kf k1 = |f |dµ
X
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Nous avons les résultats suivants :
Proposition 57. L’application
k.kp : Lp −→ R+
Z p1
p
f 7−→ kf kp = |f | dµ
X
f g ∈ L1 et kf gk1 ≤ kf kp kgkq .
Theorem 59. Pour 1 ≤ p < +∞, Lp est un espace de Banach (espace vectoriel
normé complet).
Remark 60. Si X = R et µ est la mesure de Lebesgue, on définit l’ensemble des
(classes de) fonctions localement intégrables noté L1loc par
Z
L1loc = f mesurable/ ∀K compact, |f |dµ < +∞ .
K
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