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cette zone. Au Nord, on trouve les Etats non arabisés : Turquie (qui occupe une partie
de Chypre), Iran et Afghanistan, pays de hauts plateaux et de montagnes ayant servi
de refuges depuis l’Antiquité. Une position stratégique donc, du fait de sa situation
géographique qui s’accroît encore avec la construction du canal de Suez (Ferdinand
de Lesseps, 1859-1869).
2. Les hydrocarbures, « l’or noir »
Les hydrocarbures constituent la
principale richesse du Moyen-Orient
qui possède les 2/3 des réserves
mondiales de pétrole
(essentiellement en Arabie
saoudite, Iran et Irak, Koweït et
Emirats arabes unis), et 40% des
réserves mondiales de gaz naturel
(essentiellement en Iran et au
Qatar). Avant même la Première
Guerre mondiale, «l’or noir » a attiré
la convoitise des Européens (les
Allemands construisent le chemin
de fer Berlin-Bagdad pour
s’approprier les terrains pétroliers
de l’Empire Ottoman). Entre les
deux guerres mondiales, les grandes
compagnies pétrolières (anglo-
saxonnes et françaises) obtiennent
en concession le sous-sol des pays
pétroliers et versent aux souverains
locaux des indemnités minimes,
tout en établissant un accord de
cartel pour maintenir les prix bas sur
le marché mondial (accord de 1928
signé par les 7 Majors : Exxon ,
Mobil, Chevron, Texaco, Gulf, Royal
L’Or noir du Moyen-Orient Dutch Shell, BP).
Le pétrole est aussi un facteur de déséquilibres régionaux entre les pays qui en sont
dépourvus (Yemen) et les pays producteurs regroupés au sein de l'OPEP, dont
certains, comme la plupart des monarchies de la péninsule arabique, ont fondé tout
leur développement sur cette richesse.
C'est enfin un facteur de conflits, lorsqu'il s'agit de fixer les prix de vente du baril ou
lorsque plusieurs États se disputent la propriété des gisements : le pétrole du Koweït,
convoité par l'Irak, est le 1° enjeu de la guerre du Golfe en 1990-1991.
Si on ne peut pas véritablement parler de guerre pour le pétrole, celui-ci a lourdement
pesé dans tous les conflits qui ont affecté le Moyen-Orient.
3. L'eau, une richesse rare
Le milieu naturel est globalement contraignant : déserts chauds ou froids, hauts
plateaux et montagnes qui sont longtemps apparus comme un refuge aux peuples
persécutés (au Liban, en Irak, en Turquie). Dans un milieu naturel globalement aride,
l'eau est une ressource rare, inégalement répartie et disputée.
L'accroissement démographique très rapide des pays de la région, le développement
de l'urbanisation et des cultures irriguées rendent les besoins toujours plus
importants :
o Les nappes souterraines sont polluées et surexploitées.
o Les grands
fleuves, qui font
l'objet
d'aménagements
hydrauliques,
voient leur débit
se raréfier. Les
eaux du Tigre et
de l'Euphrate
sont ainsi l'objet
de tensions
permanentes
entre la Syrie,
l'Irak et la
Turquie. La
Turquie en
contrôle les
sources et a
multiplié les
barrages à ses
frontières (projet
du GAP :
« programme de
développement
Les rivalités autour du Tigre et de l’Euphrate de l’Anatolie du
Sud-Est »). Les
ressources du bassin du Jourdain sont disputées par la Syrie, la Jordanie et
Israël.
THEME 2 : PROCHE ET MOYEN-ORIENT : UN
FOYER DE CONFLITS DEPUIS 1945
o Les terres fertiles, où se rassemblent les populations sont rares et d'autant plus
convoitées : vallées du Nil et du Jourdain, du Tigre et de l'Euphrate, littoral
méditerranéen.
B. Des enjeux culturels
1. Un carrefour de peuples et de cultures :
Le Moyen-Orient a connu de très nombreuses migrations. Conséquences : la diversité
des peuples et des cultures caractérise logiquement cet espace.
Trois grands peuples composent l'essentiel du Moyen-Orient :
o les Perses (ou Iraniens) 65 millions
o les Arabes, les plus nombreux, 190 millions
o les Turcs, 60 millions
Les arabes : Les populations arabes parlent des dialectes issus d’une même langue l’arabe, née dans la péninsule
arabique. La langue arabe s’est répandue au fur et à mesure de l’expansion de l’empire arabo-musulman à partir
du VIIe s.
Les Kurdes : Population dont la langue est proche de l’iranien. A majorité musulmane, ils sont répartis entre
plusieurs Etats : Iran, Irak, Turquie, Syrie.
Les Perses : Population de langue perse (ou farsi), apparue en Iran au cours du 1er millénaire av. JC.
Les Turcs : Populations de langue turque, originaires d’Asie centrale. Les turcs s’imposent dans l’empire
musulman puis dans l’empire byzantin à partir du XIIIe s. En 1453, Ils prennent Constantinople et l’Empire Byzantin
et créent l’Empire Ottoman dont les élites sont turcophones et musulmanes mais dont les populations sont de
langues et de religions variées.
Ces peuples ont, au cours des siècles, successivement imposé leur domination sur
la région, ce qui continue de nourrir des visions de l'histoire antagonistes où
chacun met en avant sa gloire passée.
Mais les trois espaces ne sont pas homogènes. Chacun d’entre eux abrite des
minorités ethniques et linguistiques dont les présences sont souvent anciennes :
o Les Kurdes (25 à 30 millions)
forment une minorité présente
dans 4 pays (Turquie, Iran, Irak et
Syrie), mais ils sont sans État,
régulièrement victimes de
discriminations et de
persécutions. Les aspirations
indépendantistes kurdes
génèrent d’importantes tensions.
o Quant aux Juifs (6 millions), leur
nombre actuel résulte pour
l'essentiel d'une immigration
récente en Palestine qui a Le Kurdistan à cheval sur 4 pays.
commencé fin XIXe-début du XX°s
et s'est heurtée très vite aux populations arabes de la région. La terre est
ainsi le principal enjeu des guerres israélo-arabes comme du conflit israélo-
palestinien.
2. Une mosaïque religieuse
La forte diversité religieuse : Le Moyen-Orient est le berceau des 3 religions
monothéistes, qualifiées de « religions du Livre » : judaïsme, christianisme et islam.
THEME 2 : PROCHE ET MOYEN-ORIENT : UN
FOYER DE CONFLITS DEPUIS 1945
Sunnisme : courant majoritaire de l’islam (90 % environ des croyants) qui s’appuie sur la sunna (tradition =
ensemble des paroles, des actions et des jugements du Prophète, tels qu'ils sont fixés dans le hadith (recueil
des communications du prophète) et par les successeurs de Mahomet).
Chiisme : courant de l'islam (9 % environ des croyants) né du schisme des partisans d'Ali à propos de la
désignation du successeur du Prophète ; ce courant est lui-même divisé en plusieurs branches (Druzes,
Alawites, etc.). Le chiisme est religion d’Etat en Iran.
THEME 2 : PROCHE ET MOYEN-ORIENT : UN
FOYER DE CONFLITS DEPUIS 1945
Le sionisme est un mouvement politique qui s’affirme à la fin du XIXe siècle, visant à la création
d’un Etat rassemblant l’ensemble du peuple juif en Palestine. Le mouvement sioniste s’appuie sur
l’attachement du peuple juif à la Terre Sainte et à Jérusalem qui est au cœur du judaïsme. Le mot
sionisme vient de Sion, une colline de Jérusalem. Le rêve d’un retour à Sion, et donc à Jérusalem,
après la dispersion du peuple juif chassé par Rome en 135 après J.-C. est sans cesse rappelé dans
la religion juive. Chaque fête rappelle la nostalgie de Sion et le rêve d’un retour en Terre Sainte, en
Palestine. La formule « l’an prochain à Jérusalem » est répétée par exemple lors des fêtes de
Pâques et du Nouvel An. Les Juifs pratiquants attendent alors la venue d’un messie libérateur qui
est décrit dans les Ecritures et qui ramènera le peuple juif en Terre Promise. C’est véritablement
sous l’impulsion du journaliste et écrivain juif d’origine hongroise Théodor Herzl (1860-1904) que
le sionisme national se constitue et se développe. Alors qu’il vit à Paris comme correspondant de
presse, Herzl prend pleinement conscience avec l’Affaire Dreyfus (en 1894) de l’ampleur de
l’antisémitisme en Europe et de l’impossibilité de l’assimilation. Il devient alors clair pour lui que la
seule perspective d’avenir pour le peuple juif réside dans la création d’un Etat juif indépendant. Il
expose ses théories dans son ouvrage « L’Etat des juifs » paru en 1896. Il y reprend les thèses
sionistes et affirme que la formation d’un Etat juif est le seul moyen de permettre aux Juifs de vivre
en sécurité. https://www.lesclesdumoyenorient.com/Sionisme-et-creation-de-l-Etat-d.html
«Si je t’oublie, Jérusalem, que ma main droite s’oublie [disparaisse]» (Psaume 137,
5). Cette affirmation constitue de fait un serment, celui de ne jamais oublier
Jérusalem. Les exilés juifs déportés à Babylone vivant sur les rives des fleuves de
Babel après la destruction par Nabuchodonosor du Premier Temple et l’exil qui
s’ensuit prêtent probablement ce serment en signe d’espoir, de nostalgie et de
fidélité à l’égard de la Cité de David si convoitée par les Empires du monde.
chasse l'O.L.P. de Jordanie. L'O.L.P. se replie alors pour une bonne partie sur le Liban
(nait alors l’organisation terroriste « septembre noir »).
Les actions terroristes se poursuivent (attentat aux JO de Munich en 1972 doc. 2 p.
145). Malgré le terrorisme, l’OLP obtient un succès diplomatique en se faisant
reconnaître par l’Assemblée générale de l’ONU. Yasser Arafat y prend la parole en
novembre 1974. (p. 162)
Une certaine radicalisation des extrémistes à partir des années 1980
Depuis la fin des années 1980, des mouvements plus radicaux sont apparus.
o Du côté palestinien, des mouvements islamistes radicaux comme le Hamas
tentent de faire de cette question nationale une question religieuse.
o Du côté israélien, des mouvements religieux orthodoxes et la droite radicale
lancent des entreprises de colonisation dans les territoires occupés.
Les tentatives de dialogue
Depuis les années 1980, souvent sur initiative américaine, un processus de paix a été
cependant engagé. En 1981, l'Égypte reconnaît l'existence d'Israël. En 1993 sont
signés les accords d'Oslo entre Israéliens et Palestiniens qui prévoient la création
d'une autorité
palestinienne (doc.
1 p. 156) : la
rencontre entre Y.
Rabin, 1er ministre
israélien, et Yasser
Arafat, président de
l’OLP, apparait
porteuse d’espoir.
Malgré cela, les
violences se
poursuivent (Rabin Accords de paix signés en 1993 entre Y. Arafat et Rabin sous
(p. 156) est l’autorité du président américain Clinton
assassiné par un
extrémiste juif en 1995).
THEME 2 : PROCHE ET MOYEN-ORIENT : UN
FOYER DE CONFLITS DEPUIS 1945
Islam et politique
Le premier mouvement islamiste naît en Egypte en 1928 avec les Frères musulmans. Ce
mouvement prône une politique sociale réformatrice. A partir des années 1960, il se fragmente
et se radicalise, en contestant le pouvoir nassérien en place et en organisant de nombreux
attentats, dont l’assassinat du président Sadate en 1981.
La Palestine aujourd’hui
Capitale : Jérusalem-Est (?) mais en fait Ramallah
Population : 5 millions
Langue officielle : arabe
Groupe majoritaire : arabe palestinien (81,5 %)
Groupes minoritaires : hébreu (16,1 %), arabe
égyptien (0,9 %), arabe levantin de l'Est (0,5 %),
Système politique : Territoire autonome sous
occupation israélienne (en attente d'être souverain)
Mahamoud Abbas est le Pt de l’autorité Palestinienne
Conclusion :
Proche et Moyen Orient constituent ainsi une des grandes régions conflictuelles du monde. Par sa position
stratégique (carrefour entre l’Europe, l’Afrique et l’Asie), par les flux qui la traversent (flux humains, flux
économiques), par sa diversité ethnique et religieuse, par l’attrait de ses ressources (pétrole), les facteurs
d’affrontement sont nombreux et rendent très difficile la pacification. C’est pourtant un enjeu clé des
prochaines années pour la communauté internationale et les acteurs régionaux. L’intégration de l’Iran dans
la communauté internationale, ces derniers temps (développement des relations avec les pays émergents
Chine et Brésil, rapprochement avec les Etats-Unis), montre l’importance de maintenir des relations
privilégiées dans une région primordiale pour ses richesses et pour l’équilibre de ce monde multipolaire.