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Urmare a cursului La Nominalisation (pag.

7- 14 DIN CURSUL TRIMIS)


La nominalisation à partir d’une base adjectivale
Les MLB à partir desquels sont formés les dérivés nominaux sont: (a) des
adjectifs  simples désignant les couleurs (blanc→blancheur, rouge→rougeur), les
formes (long→longueur, haut→hauteur), les dimensions (grand→grandeur,
mince→minceur), l’âge (vieux→vieillesse) ; (b) des adjectifs dérivés
(musical→musicalité, national→nationalité, familial→familiarité) ; (c) des
adjectifs composés (monochrome→monochromie) ; ou des adjectifs à double
statut – nom / adjectif – (liquide→liquidité, solide→solidité).
La structure sous-jacente de nominalisation est : avoir+SN [N /+abstrait/+Adj.], où
le non /+abstrait/ = « qualité » : «  La jeune fille a la qualité « mince »→La
minceur de la jeune fille… »
Les opérateurs suffixaux sont nombreux mais, pour la plupart, peu productifs, de
nos jours.
-eur : frais-fraîcheur, lourd→lourdeur, profond→profondeur, pâle→pâleur, etc.
Pour former des dérivés, l’adjectif passe par la forme du féminin et reçoit ensuite le
suffixe. Parfois, à coté d’un dérivé en –eur il y a un autre formé à l’aide d’un
suffixe différent, par exemple –itude, ce qui donne un dérivé avec des aires
d’emploi différentes, d’habitude un dérivé savant: longueur / longitude, large
/latitude, haut / altitude, ample / amplitude.
-esse (suffixe lui-aussi non productifaujourd’hui): riche→richesse, juste→justesse,
petit→petitesse, faible→faiblesse, triste→tristesse, poli→politesse.

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-ise : franc, franche→franchise, bête→ bêtise, sot, sotte→sottise, gourmand,
e→gourmandise. Dans cette lignée, un dérivé plus récent, attesté en 1937 1, est
débrouillardise (dérivé de l’adjectif débrouillard,e).
-ie2 ( dérivé d’origine grecque) :jaloux,se→jalousie, courtois, e,→courtoisie.
-erie : plaisant,e→plaisanterie, pédant,e→ pédanterie, mesquin,e →mesquinnerie
fumiste3→fumisterie. C’est un suffixe proche du précédent qui peut se combiner
avec d’autres bases (N, V), les dérivés ont acquis dans tous les cas une nuance
péjorative, fait qui contribue à leur disparition. Beaucoup d’entre eux sont
remplacés par des formations en –ité ou –isme. (fumisterie, syn. amateurisme).
-ence / -ance/ -escence : important,e→importance, imprudent,e →imprudence,
opulent, e→opulence, adhérent,e→adhérence. Ce suffixe, sous sa forme –escence,
devient, de nos jours, productif à la suite de son emploi fréquent dans le lexique
scientifique et technique : fluorescence, déficience, dégénérescence, brillance,
incandescence.
-té / -ité : sont des suffixes qui servent à former des « noms de qualité » :
sonore→sonorité, fertile→fertilité, habile→habileté, ferme→fermeté,
musical→musicalité, disponible→disponibilité, audible→audibilité,
credible→credibilité, sensible→sensibilité. Certains adjectifs subissent au cours
de la dérivation avec le suffixe -(i)té des modifications phonétiques: curieux,
euse→curiosité, natif, ve→natalité, poreux,euse→porosité, familier,

1
Cf.Dictionnaire Trésor, en ligne. Prononc. : [debʀujaʀdi:z]. Étymol. et Hist. 1937, 25 févr.
(La Croix, p. 4). Dér. de débrouillard*; suff. -ise*. Fréq. abs. littér. : 2. Bbg. Breslin (M. S.).
The Old French abstract suffix -ise. Rom. Philol. 1969, t. 22, no4, p. 419. − Quem. 2es. t. 3, 1972.
URL: https://www.cnrtl.fr/definition/debrouillardise, (consulté le 20.fév. 2019).
2
Ce dérivé figure dans des termes savants, certains utilisés couramment: décennie, allergie,
tyrannie, orthodoxie.
3
Cf.Dictionnaire Trésor, en ligne « Farceur, personnage qui manque de sérieux et sur lequel on ne peut
compter. − Emploi adj. [En parlant d'une pers. ou d'une réalisation] Un air fumiste. Quant à l'article de « Thome »
(...) il est plutôt fumiste qu'autre chose (Verlaine, Corresp.,t. 3, 1869-96, p. 175). URL:
https://www.cnrtl.fr/definition/debrouillardise, (consulté le 20.fév. 2019).
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ère→familiarité. Les dérivés avec ce suffixe se retrouvent tant dans le vocabulaire
usuel que dans le vocabulaire de spécialité : étanchéité, capillarité, obliquité
(caractère ou position de ce qui est oblique, par ex. « l’obliquité des rayons du
Soleil), difformité, liquidité, (des liquidités, c’est un terme utilisé dans les
finances). C’est un suffixe productif en linguistique : acceptable→acceptabilité,
(a)grammatical→(a)grammaticalité, sémantique→sémanticité.
-isme est un suffixe très productif qui entre dans la composition de mots désignant
des courants de pensée philosophiques ou politiques. Beaucoup de ces mots ont été
créés aux dix-neuvième et vingtième siècles pour designer les vastes mouvements
d’idées apparus et développés pendant cette période. Le radical de ces dérivés peut
être un adjectif mais surtout un non (il s’agit, dans ce cas, d’une dérivation de type
syntagmatique).
Les adjectifs qui entrent dans le radical de ces noms dérivés sont des adjectifs
simples:(terrible→terribilisme, pur→purrisme, chauvinisme, colonialisme),
dérivés (totalitaire→totalitarisme, puritain→puritanisme, intellectualisme) ou
composés ( héliocentrisme).
La formation des noms par dérivation de type syntagmatique
Cette dérivation consiste dans la contraction d’une séquence phrastique en un
morphème lexical. Elle s’effectue, le plus souvent, à l’intérieur d’une même classe
syntaxique. La séquence phrastique qui se contracte est de type Dé+Dt (N+Adj. ;
N+ Compl. du N.) Le Dt. A le plus souvent la structure: Prép. (à /de) +N et le
dérivé qui en résulte garde dans sa structure les éléments de la structure sous-
jacente + certaines modifications.
Du point de vue sémantique, les dérivés expriment les catégories suivantes :
- noms de métiers, noms de lieux (où se déroule une activité de fabrication, de
commerce, politique); noms de fonctions, de doctrines : chapelier, gantier,

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cordonnier, caissier, mercier, épicerie, verrerie, commissariat, rectorat,
consulat, évolutionnisme, fixisme etc.
- noms scientifiques, classificateurs de corps chimiques, de plantes,
d’animaux, de maladies : appendicite, équidés, rosacés, glucose, glycérine ;
- des dérivés à valeur quantitative / aspective exprimant le contenant / le
contenu, la collectivité (quantitatifs), les diminutifs.
Structure sous-jacente : opération de relativisation N1 + Prép.(de) + N2 (suffixé).
N1 = activité de fabrication / vente /lieu de fabrication / fonction / local / doctrine /
système / attitude → N1 qui est de N2 (ex. personne qui fait l’activité de vente
d’épices → épicière).
Pour les noms de métiers il y a les opérateurs suivants :
-ier, -ière : < du lat. ar(ib)us: ferme→fermier,boutique→boutiquier,
charpente→charpentier, lait→laitier, pâtes→pâtissier, saison→saisonnier etc.
Dans cette catégorie, il y a un grand nombre de noms dérivés formés à partir d’un
MLB substantif. Ces dérivés sont beaucoup plus nombreux que ceux formés par
dérivation paradigmatique (à partir d’une base verbale: héritier, légataire).
Observation : on préfère à l’heure actuelle le suffixe –ien / -icien pour former des
noms de métier : historien, généticien, mécanicien, technicien, électricien,
praticien, musicien.
-aire est la variante populaire du suffixe –ier et forme un nombre de derivés
beaucoup plus réduit que son doublet savant : disque→disquaire (vendeur de
disques), libraire, bibliothécaire, milliard→milliardaire.
-on / -eron : est un suffixe non productif qui est encore rencontré dans quelques
dérivés exprimant des métiers déjà révolus: vigneron (remplacé par viticulteur),
bȗcheron, forgeron.
-isme : reste l’opérateur le plus productif et sa productivité date déjà depuis longue
date. Il se combine avec: des noms propres ou communs : marxisme, bergsonisme,
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déviationnisme, évolutionnisme, vedettarisme etc. ; avec des adjectifs :
(primitivisme, négativisme) ; avec des bases verbales (transformisme, dirigisme,
absentéisme). Les dérivés en –isme se retrouvent dans le vocabulaire usuel et
scientifique, avec le sens de système : fractionnisme, déviationnisme, bovarysme,
romantisme, fauvisme etc.
L’opérateur –iste a rencontré l’élément savant de composition –logue donnant une
forme hybride : logiste qui l’emporte aujourd’hui sur les noms de métier. Les deux
formes coexistent : radiologue radiologiste ; biologue – biologiste ;
météorologue– météorologiste.
Le lieu où s’exerce un métier est exprimé surtout par des dérivés en –erie qui
expriment des notions d’une industrie manufacturière : verrerie, ébénisterie,
miroiterie, robinetterie ; le lieu où s’exerce le petit commerce : charcuterie,
boulangerie, boucherie, sandwicherie, viennoiserie, solderie.
-at : combiné avec un MLB – N – exprime « la condition d’une personne », la
fonction qu’elle remplit, la période de temps pendant laquelle elle exerce un
métier : consulat, commissariat. C’est un opérateur qui assure le passage de
l’animé à l’inanimé : artisan→artisanat ; directeur→directorat ;
secrétaire→secrétariat.
Suffixes à fonction classificatrice 
Ce sont des suffixes savants d’origine latine et surtout grecque ayant un contenu
sémantique précis et qui se combinent avec des noms savants dans un rapport
syntagmatique de détermination : arthrose = inflammation chronique des
articulations ; arthrite : inflammation aiguë des articulations ; appendicite =
inflammation aiguë de l’appendice. Il en résulte que l’alternance –ose / -ite
(névrose /névrite) désigne en médecine l’opposition maladie chronique / maladie
aiguë.
- ome a le sens de « tumeur » : papillome, ostéosarcome, adénome ;
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- ite, dans le sens de « pierre, minéral » est utilisé pour former des dérivés
dans le domaine de la minéralogie : bauxite, ferrite, sélénite ;
- ium, suffixe d’origine latine a le sens de « métal » et entre dans la formation
de beaucoup de dérivés : aluminium, polonium, radium ;
- ine est un suffixe utilisé en pharmacologie / médecine : adrénaline,
sérotonine, caféine, cocaïne, théine, morphine etc.
- la chimie emploie les suffixes –ol, -ure : alcool, phénol, glycol, sulfure,
cyanure etc.
- la linguistique se sert du suffixe –ème pour désigner l’unité minimale
d’étude dans ses différentes branches de recherche: morphème, sème,
lexème, subjectivème, monème etc.
- le suffixe –on est repérable en physique : photon, neutron.
Les suffixes quantitatifs et aspectifs 
La structure de départ pour la création de ces dérivés est : N1 + Prép.(de) + N2 ;
pour les diminutifs « le petit N de SN1 » .
Opérateurs suffixaux :
-ier /-ière : sucrier, cafetier, tabatière ; ces dérivés désignent « le contenant »
huile→huilier ; « le récipient » vinaigre→vinaigrier, beurre→beurrier ; « un
bateau » le pétrolier, le minéralier, le céréalier ; «  une machine » bétonnière ; le
lieu, la pluralité : houblonnière, rizière, sapinière.
- ée : les dérivés construits avec ce suffixe indiquent le contenu temporel
(matin→matinée, soir→soirée, jour→journée, an→année) ou spatial
(poing→poignée, gorge→gorgée, bouche→bouchée, table→tablée).

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-aille : opérateur suffixal qui forme des noms désignant la pluralité [- humain]
(pierre→pierraille, trouvaille) ou [+ humain] (valet→valetaille,
marmite→marmaille4)
Ces petits lords n'étaient pas moins de douze (...) ce qui faisait une marmaille de
huit comtes, de deux vicomtes et de deux barons (Hugo, Homme qui rit, t.3, 1869,
p.146)5.
-ade : ces dérivés signifient:
- «  un ensemble d’objets de la même espèce » : colonnade, balustrade ;
- « le résultat d’un mélange » : citronnade, orangeade, poivrade (sauce au poivre) ;
Observation : si le MLB est un verbe, le dérivé exprime une réunion d’actions:
fusillade, bastonnade, roulade ;
si le MLB désigne un animé personne, le dérivé indique la collectivité : peuplade.
-age : est un opérateur peu productif qui forme des dérivés désignant l’ensemble,
la pluralité ; feuillage, branchage, plumage, paysage.
-aie / - eraie est un opérateur qui, ajouté à des substantifs noms d’arbres, forme des
dérivés « noms de plantation d’arbres de la même espèce »: cerisaie, oliveraie,
hêtraie, sapinaie. Ce suffixe est en concurrence avec la suffixe –ière (sapinaie –
sapinière). Il existe une différence sémantique entre ces deux suffixes : -aie-
indique une pluralité / -ière indique un ensemble régulier, soigné par l’homme.
-ain / -aine : le suffixe – ain désigne de groupes de vers d’un poème : sizain,
dizain, huitain = « petite poésie formée de six, dix, huit vers ».
-aine se combine avec des numéraux collectifs, indiquant la quantité
approximative (certains dérivés sont devenus de vrais noms): quinzaine, une
douzaine, la quarantaine.
Les suffixes diminutivaux sont bien nombreux :
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Dictionnaire français, Trésor, en ligne, « Groupe de jeunes enfants bruyants et agités. P. ext.
Les enfants (en grand nombre) »
5
Idem.

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-et /-ette / -elet/-elette : garcon→garconnet ; poche→pochette, bras→bracelet,
côte→côtelette, maison→maisonnette, fille→fillette;
-elle : rue→ruelle, tour→tourelle ;
-eau : lapin→lapereau (jeune lapin), perdreau (jeune perdrix)
-on /-eron/-ille/-illon/-aillon : âne→ânon, mouche→moucheron, ours→ourson,
chaînon, nappe→napperon, brin→brindille ;
- ot /-otte : frérot, îlot, Jeannot ;
-iche / -ichon : barbe→barbiche/barbichon ;
-in /-ine : tableautin, figurine.
La plupart de ces suffixes sont devenus inproductifs. Le suffixe –et avec ses
variantes reste encore productif : lapin –lapinette. Dans la sphère de l’humain, la
valeur diminutivale se double d’une nuance méliorative (« -Mon petit poussin ! »
avec sa valeur affective dans les appellatifs) ou péjorative (bonniche/boniche =
employée de maison, terme péjoratif).

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