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Mardi 12

mai 2020

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Géographie physique de l'Afrique


L'Hydrographie de l'Afrique
Aperçu Les côtes et les îles Géologie Orographie Hydrographie Climat, flore, faune

Le trait saillant de l'hydrographie de l'Afrique, écrivait E. Reclus , c'est «-


l'indépendance relative de ses cours d'eau et leur pauvreté en affluents ». Nous
vérifierons constamment cette règle, à laquelle le Congo et le Nil supérieur
échappent. On peut distinguer, en Afrique, au moins neuf régions hydrographiques :
les bassins de drainage de quatre grands fleuves, le Nil, le Niger, le Congo et le
Zambèze; deux bassins fermés, ceux du lac Tchad et du lac Ngami (ou de
l'Okavango); les bassins côtiers de la Méditerranée, de l'océan Atlantique et de
l'océan Indien.

Les fleuves africains présentent deux caractères principaux qui se reproduisent avec
une monotone uniformité; presque tous ont des cataractes et des inondations
périodiques. Les cataractes, chutes ou rapides en rendent l'accès difficile, qu'il
s'agisse du Nil, du Niger, du Sénégal, de la Gambie, de l'Ogôoué, du Congo, du
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dangereuse En périls
: on sait les savoircourus
plus par Stanley. Les navires ne peuvent pas
remonter bien haut quand ils viennent de la mer; cette particularité empêcha
longtemps l'exploration du Niger et du Congo.

Les crues et inondations régulières qui se produisent après le commencement de la


saison des pluies, sont au contraire un élément de prospérité et un bienfait
inappréciable lorsque les alluvions viennent fertiliser les plaines momentanément
inondées (Nil, Gambie). Un manque d'eau absolu dans la zone située entre les 20°
et 30° degrés de latitude Nord et Sud, une abondance extrême dans la zone
intertropicale et surtout autour de l'équateur, ce contraste domine toute
l'hydrographie africaine.

Les régions les plus intéressantes et les plus importantes sont, sans nul doute, les
quatre grands bassins : Congo, Niger, Nil et Zambèze. De ces quatre grands
fleuves, trois prennent leur source sur le grand plateau de l'Afrique australe, dans un
espace compris entre 4° et 12° de latitude Sud; tous trois viennent de lacs plus ou
moins marécageux et traversent ou écoulent les Grands Lacs de l'Afrique sud-
équatoriale. Ils sont alimentés par les pluies diluviennes de la saison estivale. C'est
également le cas pour le Niger, vient des monts du Fouta-Djalon mais est aussi bien
que le autres un fleuve de la zone tropicale.

Bassin du Nil.
Le bassin du Nil comprend quatre parties bien distinctes, correspondant aux quatre
régions orographiques, arrosées par le grand fleuve africain. Ce sont : la région des
Grands Lacs; la plaine du Nil moyen; le bassin du Nil Bleu; la vallée inférieure.

La région des Grands Lacs, située sur le haut plateau équatorial, est celle où se
réunissent, dans de vastes réservoirs, les eaux fournies par les pluies estivales. Là
se forme le Nil Blanc, le Bahr-el-Abiad, la rivière principale du bassin, celle qui
impose son nom aux autres et qui marque la direction principale des eaux. On fait
généralement commencer le Nil à sa sortie du lac Victoria; on peut toutefois, comme
l'avait déjà proposé Stanley , étendre ce nom au principal des 200 tributaires du
lac. Il a sa source la plus éloignée à cinq degrés au Sud de l'équateur, au Burundi.
Celle-ci alimente un ruisseau nommé le Ruvyironza, qui est un affluent du Ruvubu,
lui-même affluent de la Kagera, rivière importante, qui aboutit dans le lac Victoria. Le
lac recueille les eaux de la haute région équatoriale, du mont Roubého au Kénya et
au mont Oufoumbiro.
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Le Nil au sortir du lac Victoria (rapides de Bujagali, près de Jinga, en Ouganda).

L'émissaire du lac Victoria est déjà un grand fleuve. En quelques centaines de


kilomètres, parcourus en Ouganda, il descend plus de 400 m, près de la moitié de
sa pente, jusqu'au lac Kyoga, second lac où il s'épure et qui lui sert de régulateur.
Aussi faut-il signaler, dans cette partie de son cours, des rapides et des chutes; les
plus connues sont les chutes Owen. A Juba (Soudan du Sud), le fleuve n'est plus
qu'à, 465 m d'altitude; il va entrer en plaine, serré de près par les montagnes il n'a
pas reçu d'affluent notable.

Le bassin moyen du Nil est compris entre le plateau éthiopien et les montagnes qui
le continuent vers le Sud, d'une part, et, d'autre part, le plateau du Darfour et les
hautes terres où naissent l'Ouellé, les affluents de droite du Congo et les affluents
de gauche du Nil. C'est, une plaine très marécageuse au Sud; on sait combien
Baker, eut de peine à se frayer une route à travers ces marais, le Sudd ou
Soudoud, , qui s'étendent sur une grande étendue (environ 57.000 km²) près
de l'embouchure du Bahr-el-Ghazal dans le Nil.

Le Nil et ses principaux affluents (longueurs en km)

• Nil blanc (Bahr al-Abiad) 3155 Nil blanc (suite)


Lac Albert -
Nil Victoria (et lac Kyoga) 500 Système du Sobat 896
Lac Victoria 337 Akobo > Pibor > Sobat
Nzoia 324
Mara 395 • Nil bleu (Bahr al-Azrak) 1600
Kagera (jusqu'à la 785 Dinder Wenz (Nahr ad-Dindar) 480
source la plus éloignée) Ar-Rahad 480
Système du lac Edouard 434
Semiliki, lac Edouard, canal de
Kazinga, lac Georges, Katonga • Atbara 805
Bahr el-Ghazal 716 Takasé 608
Jur 485
Bahr al-Arab 800 • Nil (depuis Khartoum) 3800

Au Soudan, le Nil reçoit à gauche et au Sud, le Bahr-el-Ghazal, tronc commun d'un


réseau hydrographique des plus compliqués; un peu après, à gauche, le Sobat;
enfin, les deux rivières venues de l'Ethiopie, le Nil Bleu ou Bahr-el-Azrak et l'Atbara.
Le Nil Bleu, dont le confluent est à Khartoum , apporte les eaux du lac Tana ou
Dembéa et traverse la plaine de Sennaar. Il est plus inégal, plus sujet à des crues
subites que le Nil Blanc, mais en somme beaucoup moins important. Après sa sortie
des montagnes, il reçoit deux longs torrents, le Dender et le Rahad. L'Atbara, dont le
confluent est à la ville du même nom, apporte les eaux du Nord de l'Ethiopie. Ce
sont deux rivières de montagne, qui ont un caractère à part dans le système
hydrographique du Nil.

A partir de l'Atbara, le grand fleuve ne reçoit plus un affluent notable. Tout au plus,
peut-on signaler comme affluent théorique, pour ainsi dire, l'oued Melk (Wadi al-
Malik) « fleuve sans eau » venu du Darfour. Il y en a quelques autres qui ont pu
autrefois amener de l'eau au fleuve. Aussi, pendant plus de 2000 km, ne peut que
perdre de l'eau, par suite des infiltrations et de l'évaporation. Aussi ne roule-t-il à la
mer guère plus d'eau que le Rhône. Le bassin est réduit à la vallée. Le lit même du
fleuve est obstrué par cinq rapides ou cataractes (la 6e est un peu au-dessous de
Khartoum), auxquelles il convient d'ajouter le haut barrage d'Assouan, qui forme un
vaste lac au Sud de l'Egypte.

Le Nil a été de longue date la cause d'inondations périodiques (aujourd'hui régulées


en Egypte par le barrage d'Assouan). Dues aux pluies d'été de la zone tropicale,
elles commencent en mars au Soudan, en juin en Égypte, arrivent à leur apogée à
la fin de septembre. Soutenues ensuite par la crue du Nil Bleu (pluies sur les hautes
terres d'Ethiopie) les eaux décroissent du 20 octobre au 20 février, où elles sont
rentrées dans leur lit.

Envisagé dans son ensemble, le bassin du Nil a 4500 km de long; sa largeur est très
variable; réduite à quelques kilomètres en Egypte; elle est de 1500 km vers 10° de
latitude Nord (bassin du Bahr-el-Ghazal) et même un peu plus grande entre les
monts du Darfour et les crêtes orientales de l'Ethiopie. Quant au Nil, s'il roule peu
d'eau, il est par sa longueur (6500 à 7000 km) le premier ou le second fleuve de la
Terre.

Bassin du Niger.
Le bassin du Nigerou Dhioliba est à peu près entièrement une région de plaine.
Comprise entre le plateau du Sahara central et la région des collines qui vont de la
Guinée au Cameroun, c'est-à-dire entre le massif du Fouta-Djalon et les montagnes
de l'Adamaoua. Il mesure près de 3000 km de l'Est à l'Ouest, et 2500 km du Nord au
Sud. Sa superficie avoisine les 2,1 millions de kilomètres carrés. Le Niger, qui se
forme sur les hautes terres de Guinée, aux confins de la Sierra leone et du Libéria, a
un cours de 4200 km, obstrué, dans la partie inférieure, par les bas-fonds qui
encombrent son delta, au Nigéria, et, au-dessus, par les rapides qui se succèdent à
partir de Rabba.
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Le Niger à Ségou Koro, au Mali. Photo : Guillaume Colin et Pauline Penot (licence : Creative Commons).

Il a une crue périodique très importante, qui ressemble beaucoup à celle du Nil. Elle
commence à la fin de juillet dans la région de Bambara, s'accentue à la fin d'août
quand arrivent les eaux du Ouangara. Elle atteint son maximum à Tombouctou ,
dans les trois derniers mois de l'année, remplissant les bras et les sinus latéraux qui
s'enfoncent assez loin dans le désert, formant une région inondée, la Macina, un
delta intérieur, qui s'étend en gros entre Ségou et Tombouctou, qui peut atteindre la
superficie de 40 000 km², et qui n'est pas sans parentés avec le Sudd. Ces
réserves soutiennent ensuite le niveau pendant trois mois encore. Puis le fleuve
baisse jusqu'en juillet.

Le Niger et ses principaux affluents (longueurs en km)

• Niger 4200 • Sirba 350

• Milo 430 • Gorouol 465

• Sankarani 400 • Mékrou 410

• Système Bani-Baoulé 1050 • Kadouna 550


Bagoé 350
Baoulé 600 • Bénoué 1400
Katsina Ala 320
• Goroubi 300 Gongola 530

Ce qui frappe tout d'abord, c'est le coude qu'il décrit vers le Nord. Il en résulte que,
dans toute la moitié supérieure de son cours, il est à la limite du Sahara et ne reçoit
d'eau que du côté droit. Les lignes fluviales qui venaient du Nord sont aujourd'hui
desséchées, même la plus grande, le Taderret, qui drainait le massif du Hoggar et le
plateau du Tassili et n'avait pas moins de 2000 km.

Le seul grand affluent du Niger est la Bénoué (1400 km), née au Cameroun, dans
l'Adamoua, facilement navigable, avec une vallée profonde et très encaissée. Elle a
des crues de 18 m, qui commencent en mai, atteignent leur apogée en septembre et
s'écoulent ensuite pendant l'hiver. Au printemps, le niveau est très bas, au point que
la navigation est impossible.

Bassin du Congo.
Le Congo ou Zaïre verse à l'Atlantique 50,000 mètres cubes d'eau par seconde; il a,
à 1000 km de son embouchure, une largeur de 10 et 20 km; enfin, il refoule et
dessale les eaux marines presque aussi avant que l'Amazone, le seul qui le
dépasse à ces points de vue. La longueur de son cours est de 4400 km; il reçoit
beaucoup d'affluents plus longs et plus abondants que la Loire ou le Rhin. Formé
par les deux Lualabas (dont l'une s'appelle aussi Luapoula), il recueille les eaux
d'une foule de lacs souvent marécageux (Bangouélo, Moëro, Lohemba, Kassali,
Landchi, Sankuru, etc.), et, d'une façon générale, toutes les eaux du versant Nord
du plateau austral. Il reçoit la Lukuga, déversoir intermittent du lac Tanganyika
(28,000 km² et 750 km de long), lui-même alimenté par plusieurs cours d'eau, dont le
Moyowosi, qui ont leur source en Tanzanie.
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Le fleuve Congo près de Kinsangani (RDC). Photo : MONUSCO / Myriam Asmani (licence Creative Commons).

Des affluents du Congo, plusieurs sont très grands : au Sud la Kassaï, qui recueille
les eaux d'une série d'autres rivières (Loubiranzi, lac Maï-Ndombe, Coango), au
Nord le Liboko et l'Oukéré, qu'il faut probablement identifier avec l'Ouellé. La partie
Sud du bassin appartient tout entière aux Loualabas et à la Kassaï; le centre est une
plaine basse et très fertile; enfin la partie Ouest étranglée. On peut évaluer le bassin
du Congo à 2000 km du Nord au Sud, et à près de 3000 de l'Est à l'Ouest (en y
comprenant le bassin du lac Tanganyika). Sa superficie est de près de 4 millions de
km².

Le Congo et ses principaux affluents (longueurs en km)

• Système du Congo (depuis sa 4700 • Système Ruki-Tshuapa 1025


source la plus éloignée) Luilaka-Momboyo 535
• Congo-Lualaba 4380 Tschuapa 925
Lowela 560
• Luvua 350 Salonga-Yenge
Lac Moëro (Mweru) 131
Luapula 560 Système Oubangui-Uélé 2270
Lac Bangwelo 120 • Oubangui 1120
Chambeshi 480 Uélé 1130
Dungu-Garamba, Nzoro,
• Lukuga 350 Kibali, Bomokandi
Lac Tanganyika 350 Bomou (Mbomou) 966
Ruzizi 117 Kotto 820
Lac Kivu 89 Ouaka 550
Malagarasi 475 Lobaye 520

• Elila 400 • Ngoko (Dja) 720

• Ulindi 450 • Sangha 790


Lugulu 560 Mambéré
Kadéi 510
• Lowa 390
• Likouala aux Herbes 475
• Lindi 515
• Likouala 480
• Lomani 1500
• Alima 500
• Système Aruwimi-Ituri 465
• Kasaï 2153
• Itimbiri + Ribi 535 Tshikapa 870
Lulua 900
Sankuru 1230
• Système Mongala-Ebola 500
Loangé 1150
Kwilu 965
• Système Lulonga-Maringa 705 Cuango (Kwango) 1100
Lopori 470
Maringa 510

Bassin du Zambèze.
Le bassin de drainage du Zambèze appartient tout entier à ce plateau austral, où le
fleuve ne creuse même pas un sillon bien profond. Ce bassin est du reste très
inférieur aux trois autres, à tous les points de vue, malgré son étendue importante
(1,4 millions de km²). Venu du lac Dilolo, en Angola, et formé essentiellement par la
Liambaï; le Zambèze n'a pas encore descendu la moitié de sa pente aux célèbres
chutes Victoria. Ses affluents viennent du Nord, lui apportant les eaux abondantes
du versant Sud du plateau austral proprement dit. Il déverse aussi le lacs Nyassa
par le Chiré.

Un peu plus loin, le lac Chirva est le centre d'un petit bassin fermé, sans écoulement
vers l'Océan.

Le Zambèze et ses principaux affluents (longueurs en km)

• Zambèze 2693 • Munyati-Sanyati 500

• Luena 350 • Kafue 960

• Luanginga 500 • Luangwa 790

• Kabompo 440 • Mazowe-Luenha 400

• Lungwebungu 645 • Ruhuhu - Lac Malawi - Shiré 1200

• Cuando 1500

Le Zambèze et ses affluents descendent en chutes brusques les gradins du plateau


qu'ils arrosent. Sur le seul Zambèze on en compte jusqu'à 72 avant les chutes
Victoria.

Le Zambèze a des crues très importantes et très régulières. comme celles des
autres grands fleuves de l'Afrique tropicale. Dans son cours supérieur (la Liba), au
moment des hautes eaux (février-avril), le pays est changé en lac; les villages,
construits à dessein sur des buttes, émergent seuls. Au contraire, en juillet il n'a
presque plus d'eau; aux environs de Tété, au Mozambique, il est même guéable.
Après un cours de 2580 km, qui un temps sert de frontière entre la Zambie et le
Zimbabwe, il finit par un vaste delta dans le canal de Mozambique.

Bassins fermés.
Plusieurs bassins fermés, ou endoréiques, existent en Afrique. Les deux principaux
sont celui du lac Tchad et celui de l'Okavango. Ni l'un ni l'autre ne sont comparables
pour l'étendue avec ceux des quatre grands fleuves.
Bassin du Lac Tchad.
Le lac Tchad, partagé entre le Tchad; le Niger, le Nigéria et le Cameroun, est pour
l'essentiel un vaste marécage où se perdent le Ouambé, venu de l'Ouest, et surtout
le Chari, venu du Sud-Sud-Est. Ce dernier, qui est de loin le plus abondant, forme,
avec ses affluents et ses divers bras, un réseau très compliqué. Le Tchad, dont
l'étendue varie d'une année à l'autre, mais qui ne cesse au final de rétrécir
inéluctablement, se déversait autrefois par le Bahr-el-Ghazal, dans la dépression
lacustre du Bodélé; fleuve et lac sont aujourd'hui desséchés.

Autour du grand lac, d'autres plus petits sont comme lui sans issue, tels le lac Fittri,
alimenté par le Salamat venu du Ouadaï, est certainement indépendant. Il semble
qu'autrefois, des montagnes du Tibesti comme de celles d'Aïr, des rivières soient
descendues qui allaient jusqu'au lac Tchad. La partie méridionale du Sahara central
s'y rattache, au point de vue hydrographique comme aux autres.
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Le lac Tchad. Le delta de l'Okavango

Bassin de l'Okavango.
L'Okavango, aussi appelé Couhango ou Touké, est un cours d'eau long de plus de
1500 km, venu du Bié et des terrasses centrales de l'Angola, qui se déverse dans un
vaste marais de 18 000 km², situé au Nord-Ouest du Botswana, en bordure du
Kalahari, et où vient aussi se perdre l'Epukiro, qui descend du pays des Damaras
(Namibie).

Par une branche, le Taoghe, il vient alimenter le petit lac Ngami, découvert en 1849
par Livingstone, et qui est si peu profond qu'on le traverse en faisant avancer les
barques avec l'aide de perches; il n'a pas plus de 150 km de circonférence; son
niveau est haut en été (juin-août), bas en hiver.

Le bassin de l'Okavango est disposé en éventail, comme un delta, et non en


entonnoir, comme celui du lac Tchad. Il est d'ailleurs moins considérable.

Les principaux cours d'eau endoréiques (longueurs en km)

Bassin du lac Tchad Autres


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• Système Chari - Sara - Uham 1740 • Okavango (delta de 1600
• Chari 1400 l'Okavango, lac Ngami)
Kameur-Ulu 525
Aouk 650 • Shebellé (désert de Somalie) 2562
Sara (+ Uham) 676
Logoné 950 • Omo (lac Turkana) 760
Salamat (+ Bahr Azum) 1200
• Awash (lac Abbe) 1200
• Système Komadugu Yobe - 1200
Hadejia - Kano
Jama'are, Hadejia • Mareb (désert du Soudan) 680

Bassin côtier de la Méditerranée.


Le bassin de la mer Méditerranée ne reçoit, après le Nil, de fleuves côtiers que dans
la région de l'Atlas. Ce n'est pas que les lits de torrents manquent en Libye, mais
aucun n'arrive à la mer. Il n'y a d'eau que dans les oasis. Nous nous bornerons à
énumérer les principales : le long du Nil à l'Ouest : oasis Sélimeh, Khardjèh ou
Grande Oasis, à la hauteur d'Assouan; Dakhel, Baharieh; puis, dans la dépression
que nous avons décrite, l'oasis de Siouah; un peu au Nord, celle de Farafra; au Sud,
celle de Koufra, montagneuse et assez étendue; celle du Fezzan possède un petit
système hydrographique, mais ni l'oued el-Gharbi, ni l'oued el-Chat n'ont d'eau
apparente. Nous en dirons autant des oasis de Ghat et de Ghadamès . La sebkha
d'Amadghor est aussi desséchée.

Le grand fleuve de cette région (versant Nord du plateau saharien) était I'lgharghar
(Irharhar) qui, du plateau du Hoggar, coulait au Nord pendant 1800 km jusqu'aux
dépressions du Sud de l'Atlas, où venait aussi aboutir l'oued Mia (Mya), venu du
plateau du Tademaït. Tous deux sont encore de véritables torrents, quand un violent
orage y jette de l'eau; mais en quelques heures ils sont épuisés. L'oued Djédi, qui
longe l'Atlas au Sud, et l'oued Zaoura (Saoura) qui en descend et va de Figuig au
Touât , sont, avec l'oued Draa, les plus importants de ces fleuves desséchés. En
creusant dans leur lit, on y trouve encore souvent de l'eau, et les oasis, les points
habités du désert, sont en général alignées le long de ces anciens cours d'eau,
surtout depuis que l'on a foré des puits artésiens, Il serait inutile d'en donner une
liste plus détaillée. L'Igharghar, le Mia et le Djédi (480 km) aboutissent au chott
Melrhir, prolongé par les chotts Gharsa et Djérid. Ce sont ces chotts, dont les deux
premiers sont à un niveau inférieur à celui de la Méditerranée, que le colonel
Roudaire proposait jadis de réunir au golfe de Gabès, de manière à former une
mer intérieure au Sud de l'Atlas. La grande lagune de Gourara, au Nord du Touât,
est la plus importante qu'il nous reste à signaler.

D'autre part, il y a autour de Kairouan une série de lagunes, où l'on a cru retrouver
l'ancien lac Triton , et qui sont le centre du réseau hydrographique de la Tunisie
centrale. Enfin, en Algérie, entre les deux chaînes de l'Atlas, il y a encore des
bassins fermés, aboutissant à des chotts ou sebkhas. Mais ces lagunes ont à peu
près toujours de l'eau et reçoivent de vraies rivières. Nous citerons l'oued Mélah,
l'oued et Hamma, etc., qui aboutissent au chott el-Hodna; la lagune de Zahrez et les
grands chotts et Chergui, et Gharbi et el-Tigri. Reste à nommer les fleuves côtiers :

Principaux cours d'eau du versant méditerranéen (sauf Nil)

• Medjerda 450 • Chélif 725

• Oued el-Kébir (Rhumel) > 200 • Mélouïa 600

Le volume de tous ces petits fleuves varie beaucoup, selon les saisons, sans être
jamais bien important.

Bassin côtier de l'Atlantique.


Au Maroc, les premiers fleuves côtiers du bassin de l'Atlantique descendent
également de l'Atlas. Nous citerons l'oued Sébou, l'oued Omm-er-Rébia, l'oued
Tensift, au Nord de la chaîne; au Sud, l'oued Soûs, qui n'arrive à la mer qu'en temps
de pluies, et l'oued Draa, qui est dans le même cas, quoique beaucoup plus long. Il
recueille toutes les eaux du versant Sud de l'Atlas occidental. Sa source est dans les
hautes montagnes de l'Atlas; il coule au Sud, puis à l'Ouest, et tombe dans la mer, à
60 km au Nord du cap Noun. Dans son cours inférieur, il a jusqu'à 150 m de large,
mais sa largeur moyenne est de 30 m et sa profondeur ne dépasse pas 70 cm.
Grossi par la fonte des neiges, il atteint la mer; mais dans la saison sèche il tarit
avant d'y arriver. Il forme un lac peu profond à la lisière du désert. On a voulu
retrouver dans l'oued Draa le Niger de Ptolémée.

Le long de la côte saharienne (Sahara Occidental) on trouve encore l'oued


intermittent Seggia (Saguia el-Hamra) et le Rio de Oro, tout aussi fantomatique et
qui débouche en Mauritanie.

Le Sénégal (entre la Mauritanie et le Sénégal), qui marque la fin du désert, est, lui,
un vrai fleuve. Il prend sa source dans le massif montagneux du Fouta-Djalon, du
côté oriental. Il est long de 1700 km, très abondant pendant la saison des pluies; sa
crue commence en juin et est très considérable (16 m à Bakel); comme le Niger et
plus encore, il forme, dans ses débordements, des cours d'eau temporaires, les
marigots. Il est alors navigable à 1000 km de son embouchure. Il a plusieurs rapides
et chutes. Son bassin, montagneux à l'Est, puis très boisé, est marécageux et
sablonneux dans la partie inférieure.
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Le Sénégal à Saint-Louis, près de son embouchure.


Photo : Evgeni Zotov (licence : Creative Commons).

La Gambie, longue de 1130 km, a bien des caractères communs avec le Sénégal;
née dans le Fouta-Djalon, elle est, dans son cours inférieur (en Gambie), semée
d'îles et terminée par un delta. Pendant la saison des pluies, elle monte de 13 m,
inonde les plaines voisines, jusqu'à une distance de 450 km de la mer, et les
recouvre d'un limon fertilisant.

Viennent ensuite : la Casamance, navigable pendant 300 km; le rio Cacheu; le rio
Mansoa; le rio Corubal, le Rio Grande de Buba; le Kogon,la grande et la petite
Scarcies; la rivière de Sierra-Leone; la Mano (Maho), les rivières Saint-Paul et
Saint-John, le Cestos; le Cavally, le Sassandra, la Bandama; la Volta, le Komoé;
l'Ouémé et l'Addo, qui parcourent le Bénin et la plaine de Lagos, au Nigéria. La
plupart de ces fleuves côtiers vont des monts de la région soudanienne, suivant une
ligne presque droite. Ils sont larges et profonds. Ils croissent périodiquement en été.

Entre le Niger et le Cameroun, signalons la Cross River. Sortie des monts


Cameroun, elle a un cours de 550 à 600 km. Grossi par de nombreux affluents, ce
fleuve atteint près de la mer une largeur de 15 km. Il contourne les montagnes au
Nord. Mais plusieurs petits cours d'eau en descendent directement à la mer, le
Moundo, le Cameroun, le Loungasi, l'Edéa; etc. Plus au Sud le Sanaga, le Nyong, le
Bongola, le Benito, une série de rivières qui se rejoignent pour former l'estuaire du
Rio Muni, puis le Como qui débouche dans l'estuaire du Gabon. Quoique, de peu
de longueur, ces rivières sont larges à leur embouchure et ont encore à plus de 50
km de la mer une largeur d'environ un km. L'Ogôoué , qui débouche près de Port-
Gentil, parcourt 850 kilomètres. Il offre les caractères communs aux fleuves de cette
région.

Les principaux cours d'eau du versant atlantique (longueurs en km)

• Sébou 615 • Komoé 1160

• Oum Errabiâ (Oum Er-Rbia) 550 • Tano 625

• Draa 1200 • Pra 445


• Système Sénégal-Bakoyé- 1790
Baulé • Système Volta-Volta Noire 1600
• Sénégal 1140 Otti-Pendjari 900
Bakoye (Bakhoy ou Semefé) 400 Volta Blanche 1140
Baoulé 500 Volta Noire 1352
Bafing 500
Falémé 650 • Mono 470
Gorgol 400
Ferlo 500
• Ouémé 510
• Gambie 1094
• Niger 4200
• Casamance 320
• Cross 490
• Géba 540
• Sanaga-Djerem 1060
Mbam 425
• Corubal (Koliba ou Tominé) 560
• Nyong 640
• Konkouré 365
• Ogôoué 1200
• Grande Scarcies (Kolenté) 240 Djoua (Ivindo) 500

• Petite Scarcies (Kaba) 280 • Nyanga 600

• Sewa (Bagbe et Bafi) 385 • Kouilou-Niari 700

• Rokel / Sierra Leone 385 • Congo 4700

• Moa 425 • Cuanza 1200

• Mano 320 • Bengo 300

• Lofa 3505 • Cuvo-Keve 500

• Saint-Paul 430 • Kunene (Counène) 1050

• Saint-John 370 • Orange 1860


Caledon 490
• Cestos 380 Vaal 1120
Nossob (Nosop) 750
• Cavally 700 Molopo 960
Vis 650
• Sassandra 650
• Olifants 265
• Bia / lagune d'Aby 300
• Great Berg (Bergrivier) 295
• Bandama (+ Bandama blanc) 1050
Nzi 725
Marahoué (Bandama rouge) 550

Au Sud du Congo les fleuves côtiers ont des bassins un peu plus vastes; signalons
la Lodzé ou Bamba (rio d'Ambriz), la Lounda, l'Ambrisette, la Zélangua, l'Onzo, le
Lifouné, le Dandé; le Bendo qui débouche près de Luanda dans la baie du même
nom; le Coanza (Cuanza) descendu de 2000 m d'altitude, renforcé par une série
d'affluents, est long de 800 à 1000 km, navigable pendant 450 km et large de 2 km à
l'embouchure; il a des cataractes fort belles à Cambambé, lorsqu'il tombe du plateau
en plaine.

Citons ensuite la Longa, le Couvo, long de 750 km environ, et un peu au Sud, le


Counène, long de 1750 km et qui vient des monts de Mossamba non loin des
tributaires du Zambèze et du lac Ngami. Son cours inférieur, qui marque la frontière
entre l'Angola et la Namibie, est rempli de rapides. Après le Counène, on rencontre
quelques fleuves intermittents, l'Ugab, l'Omaruru, et surtout le Souakop, qui
débouche près de la baie Whalfish (Walvis Bay) ou des Baleines.
--

Intermittent, mais écologiquement vital, l'Ugab (500 km), en Namibie, ne coule en surface que
pendant quelques jours chaque année, mais d'importantes masses d'eaux souterraines existent
en profondeur. Les longues structures rectilignes, perpendiculaires aux fleuve, sont constituée de
roches volcaniques sculptées par l'érosion. La région est le rendez-vous des éléphants du
désert et des rhinocéros noirs

L'Atlantique ne reçoit plus de véritable rivière avant le fleuve Orange ou Cariep (29°
S.). Il naît dans le Drakensberg et coule de l'Est à l'Ouest pendant 1900 km, toute la
partie inférieure de son cours, séparant la Namibie de l'Afrique du Sud, est en pays
desséché, aussi roule-t-il très peu d'eau. Il reçoit à droite le Vaal ou Kéi Gariep, venu
des hauts plateaux, et le Nosob, longue rivière de près de 1000 km, qui n'a d'eau
qu'après les pluies; elle longe la steppe du Kalahari; enfin, auprès de l'embouchure,
l'Aoub ou Groote Fish Rivier qui arrose tout le pays Namaqua au Sud du tropique du
Capricorne. A gauche, l'Ongaro et le Hartebeest, formé par le Zak et l'Olifant,
drainent le versant septentrional des monts Nieuweveld.

Au Sud du fleuve Orange, le Buffels Rivier, le Groene, au Nord et au Sud des monts
Kamies, l'Olifant occidental dont une branche, le Doorn, recueille les eaux du grand
Karrou.

Bassin côtier de l'océan Indien.


Les montagnes de la province du Cap envoient à l'océan Indien une série de petits
fleuves pittoresques, assez abondants, mais non-navigables à cause de leurs
cascades : la Breede, la Gauritz, le Zondag, la rivière des Bochimans
(Bushmansriver), le Great Fish River, la Keïskamma, la Kéï, la rivière Saint-John,
l'Oum-Simkoulou, enfin la Tongéla.

Dans la baie de Sainte-Lucie se jettent l'Oum-Kolosi et l'Oum-Kousi. Dans la baie de


Lagoa, le Maputo, qui a donné son nom à la capitale du Mozambique, et est grossi
du Pongola; puis le Mamissa. Nous trouvons ensuite le Limpopo ou fleuve des
Crocodiles (1600 km). Il naît sur le versant occidental du Drakensberg, à 1600 m
d'altitude, et décrit un cercle presque complet jusqu'au Nord de la baie de Lagoa, où
il se perd dans l'océan Indien.

Cours d'eau du versant de l'Océan Indien (longueurs en km)

Embouchure en Afrique du Sud à Madagascar


- Onilahy 525
Breede (Breë River) 335 Mangoky 564
Gouritz 416 Manambolo 370
Gamtoos 650 Betsiboka 525
Sundays 250 Tsiribihina 465
Great Fish River 644 Sofia 350
Kei 520
Tugela 500 -en Tanzanie, Kenya, Somalie
-
au Mozambique Système Rufiji- Grand Ruaha 910
-
Maputo (Pongolo) 565 • Rufiji - Kilombero 745
Komati (Incomati) 714 Grand Ruaha 750
• Limpopo 1800 Kilombero 445
Olifant 790 Wami 500
Changane 510 Pangani 500
Sabi (Save) 715
Buzi 360 Galana-Athi 560
Pungwe 400 Tana 800
Lurio 595 Système Djouba-Ganale Dorya 1808
Messalo 530 • Djouba (Jubba) 1004
Ganale Dorya 858
- Gestro 450
• Zambèze 2693 Lagh Dera - Ewaso Ng'iro 700
-
à la frontière Mozambique - Tanzanie dans la Mer Rouge
-
-
• Rovuma 800 • Baraka 640
Lugenda 360 Anseba 346
- -

Du plateau austral descendent encore d'autres fleuves : Oori, Sabia, Bouzi,


Tendacoulo. Au Nord du Zambèze, il faut aller jusqu'à la Rovuma pour en trouver un
qui mérite d'être cité. Née à l'Est du lac Nyassa, elle se jette par un estuaire au Nord
du cap Delgado. La Lufidji ou Rufidji se termine au contraire par un delta très
insalubre. La Rufu, venue des monts Rufuta, et le Pandani, né au Kilimandjaro, se
jettent en face de l'île de Zanzibar.

On remarque ensuite la Sabaki, la Tana descendue du Kenya, enfin, la Djouba


(Juba) ou Fuégos, grand fleuve d'environ 2000 km, qui, à travers le Sud de la
Somalie, vient du pays de Kaffa et des plateaux situés au Sud de l'Ethiopie.

La rivière somali par excellence est le l'Ouebi Chibeli (Shebellé). Elle prend sa
source à l'extrémité Sud-Est du massif abyssin, parcourt le Sud de l'Ogaden et entre
en Somalie, atteint presque Mogadiscio (Muqdisho), puis longe la côte vers le Sud
pour aller se perdre, à deux pas de la mer, dans le désert la plupart du temps, et par
fortes eaux dans une petite lagune marécageuse qui partage ses eaux avec la
Djouba.
-

Chutes de l'Awash, en Ethiopie. Photo : Jean Rebiffé (licence: Creative Commons).

Le Nogal, cours d'eau intermittent, naît au Sud des monts Gab Liba et se jette par 8°
N environ. Le seul fleuve notable du versant Nord de ces montagnes est l'Awash :
descendu de l'Ethiopie méridionale (Choa), il se perd dans une dépression voisine
de la baie de Tadjourah, le lac Abbe, à Djibouti.

La seule rivière à se jeter dans la mer Rouge et digne d'être citée est la Baraka (ou
Barka). Née dans la région d'Asmara, en Erythrée, elle atteint la mer à Trikitat, près
de Suakin (Sawâkin) , au Soudan. (GE).

cosmovisions.com

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