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SUPPORT DE COURS FISCALITE DES ENTREPRISES

COURS DE ADAMA GUEYE

CHAPITRE II : L’IMPOT SUR LES SOCIETES


L’impôt sur les sociétés est un impôt général, il concerne le revenu fiscal global de la
personne morale concernée. C’est un impôt annuel calculé à taux proportionnel sur les
bénéfices fiscal selon les règles d’assiette à observer.

L’assujettissement à l’impôt sur les sociétés résulte de la qualité de la personne qui réalise
des bénéfices quelle que soit la nature de ces derniers. Il convient dés lors de faire la
distinction entre les sociétés opaques et les sociétés transparentes pour déterminer le
régime fiscal applicable.

Les sociétés dites opaques sont celles auxquelles le droit fiscal reconnait une personnalité
juridique propre c’est-à-dire qui ont la qualité de contribuable ; ces sociétés sont alors
assujetties à l’IS. Par contre les sociétés transparentes n’ont pas cette qualité. Ce qui expose
les associés recevant la part qui leur revient dans le bénéfice au paiement de l’IR.

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SECTION I : PRINCIPES GENERAUX ET CHAMP D’APPLICATION DE L’IS
I/ PRINCIPES GENERAUX

I.1-Définition du bénéfice imposable

Le bénéfice imposable est une notion fiscale, il est déterminé à partir du bénéfice net qui
est de nature comptable. Dans la pratique, le résultat imposable à l’IS est déterminé à
partir du résultat comptable auquel il faut réintégrer les charges non déductibles
fiscalement et déduire les produits non imposables.

I.2- Période dont les résultats servent de base à la détermination de l’impôt

Le bénéfice imposable a un caractère annuel. Aux termes de l’article 7 du CGI nouveau,


l’impôt est établi chaque année sur les bénéfices réalisés pendant l’exercice précédent
ou dans la période de douze mois dont les résultats ont servi à l’établissement du
dernier bilan, lorsque cette période ne coïncide pas avec l’année civile ».

Par exception, la période d’imposition peut s’étendre sur plus de 12 mois sans préjudice
au principe d’annuité. C’est le cas par exemple d’une entreprise nouvelle qui commence
son premier exercice comptable au second semestre de l’année civile. Dans ce cas de
figure, un bilan provisoire arrêté au 31 décembre de la première année d’activité (N)
doit être établi. Mais l’exercice pourrait s’allonger jusqu’au 31 décembre N+1, période
supérieur à l’année civile.

La période d’imposition peut être inferieur à l’année civile, lorsque l’activité a démarré
au courant du premier semestre de l’année civile. Dans ce cas le bilan est établi sur une
période inferieure à 12 mois.

I.3- Le bénéfice imposable et son mode de formation : art 7-1

Selon l’alinéa 1er de l’article 7 du CGI nouveau, le bénéfice imposable est « le bénéfice
net déterminé d’après le résultat d’ensemble des opérations de toute nature effectuées par
les sociétés et personnes morales, y compris notamment les cessions d’éléments
quelconques de l’actif, soit en fin d’exploitation dans les conditions prévues à l’article 9, soit
en cours d’exploitation ».

Le bénéfice est ainsi défini par son mode de formation. Il indique que toutes les
opérations génératrices d’un résultat doivent être considérées, peu importe qu’elles
aient ou non un lien direct avec l’activité, peu importe qu’elles soient réalisées à titre
principal ou accessoire.

Le bénéfice tire donc son origine de toutes les opérations de la société.

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Il apparait que le bénéfice résulte de la comparaison de deux situations : la richesse de la
société au début de l’exercice de celle à la fin de l’exercice.

II/CHAMP D’APPLICATION DE L’IS

II.1- Les personnes imposables à l’IS

L’article 4 du CGI définit les personnes assujetties à l’IS en précisant d’abord que
sociétés de capitaux, quelque soit leur objet (SA, SARL) entre dans le champ
d’application.

Les sociétés de fait, les groupements d’intérêt économique (GIE), les sociétés en nom
collectif (SNC), les sociétés en participation, les sociétés en commandite simple (SCS), les
sociétés à responsabilité limitée ou l’associé unique est une personne physique et les
sociétés civiles professionnelles peuvent opter pour leur assujettissement à l’IS. Cette
option est définitive et irrévocable.

Parmi les sociétés de capitaux assujetties à l’IS, on y associe les sociétés à responsabilité
limité ou l’associé unique est une personne morale.

L’assujettissement à l’IS porte aussi sur la part de bénéfice correspond aux droits des
commanditaires sauf option à l’IS pour les SCS. Il y a aussi la part des bénéfices
correspondant aux droits des associés des associations en participation, y compris les
syndicats financiers et les sociétés de copropriétaires de navires, dont les noms et
adresse n’ont pas été indiqués à l’administration fiscale.

Sont également soumises à l’IS :

- les sociétés civiles quand elles se livrent à des opérations de nature industrielle,
commerciale, agricole, artisanale, forestière et minière. Toutefois, les sociétés
civiles se livrant à des opérations de nature agricole ou artisanale peuvent opter
pour leur imposition selon le régime des sociétés de personnes ;
- les sociétés coopératives de consommation lorsqu’elles possèdent des
établissements, boutiques ou magasins pour la vente ou la livraison de denrées,
produits ou marchandises ;
- les sociétés coopératives et unions de coopératives d’industriels, de commerçants
et d’artisans ;
- les sociétés coopératives de production ;
- les sociétés de crédit foncier ;
- les établissements publics, les organismes de l’Etat ou des collectivités locales à la
double condition de jouir de l’autonomie financière et de se livrer à une activité à
caractère industriel ou commercial, ou à des opérations à caractère lucratif ;
- les sociétés d’assurance et de réassurance y compris celles à forme mutuelle ;
- toutes autres personnes morales qui se livrent à une exploitation ou à des
opérations à caractère lucratif ;

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Les personnes morales domiciliées à l’étranger lorsqu’elles sont bénéficiaires de
revenus fonciers au Sénégal ou réalisent des plus-values à la suite de cessions de

II.2- La territorialité de l’IS

L’article 3 du CGI stipule : « l’impôt est du à raison des bénéfices réalisés au Sénégal
sous réserve des dispositions des conventions internationales relatives aux doubles
impositions ». Cette notion de bénéfice réalisé au Sénégal traduit la notion de bénéfice
provenant d’entreprises exploitées au Sénégal. Autrement dit une société établie au
Sénégal et qui dispose à l’étranger d’établissements n’est pas imposée à l’IS que sur les
bénéfices qui proviennent des entreprises sises au Sénégal.

III/- LES EXEMPTIONS A L’IS : art 5 CGI nouveau

Etre exempté, c’est être mis hors du champ d’application de l’impôt. Sont exemptés d’I.S :

- les groupements d’achat de consommation qui se bornent à réunir les


commandes de leurs adhérents et à distribuer dans les magasins de dépôt, des
denrées, produits et marchandises qui ont fait l’objet de commandes ;
- les caisses de crédit agricole mutuel ;
- les organismes coopératifs agricoles et leurs unions, visés par la loi n° 83/07 du
28/01/1983 portant statut général des coopératives ;
- les sociétés d’assurances ou de réassurances mutuelles agricoles fonctionnant
conformément à leur objet, ainsi que les sociétés de statut analogue ;
- les sociétés de secours mutuels ;
- les sociétés de développement et d’encadrement rural, à condition que les
ressources de celles-ci soient constituées pour 80% au moins de subventions
publiques ;
- les associations ou organismes sans but lucratif ;
- les établissements publics à caractère administratif ou professionnel ;
- les sociétés coopératives d’habitat et les groupements dits « castors » qui
procèdent, sans but lucratif, au lotissement et à la construction de logements au
profit exclusif de leurs membres ;
- les sociétés d’investissements, pour la partie des bénéfices provenant des
produits nets de leur portefeuille ou des plus-values qu’elles réalisent sur la
vente des titres ou des parts sociales faisant partie de ce portefeuille.

Les paragraphes qui précèdent ont servi à identifier des personnes soumises à l’impôt
sur les sociétés. Encore faudrait-il qu’elles soient dans les limites territoriales de
l’imposition.

SECTION II : L’IMPOSITION DES PRODUITS


En principe, tous les produits comptabilisés par une société soumis à l’IS sont
imposables sauf lorsqu’ils ne sont pas exonérés. Il convient alors d’étudier ci après les
principales particularités.
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Les produits d’exploitation sont constitués des ventes, de la variation des stocks, des
dettes et créances d’exploitation. Par vente, il faut entendre l’ensemble des sommes
encaissées plus les créances acquises et les remboursements des frais de vente.

Nombreux et variés, ils peuvent être classés en trois groupes : les produits d’exploitation
(I), les produits financiers (II), et les plus-values (III).

I/ LES PRODUITS D’EXPLOITATION

Ils sont nombreux et variés. Certains méritent des développements particuliers

A- ) Les produits des ventes

Les produits de vente désignent les sommes encaissées ou les créances acquises en
contrepartie des biens vendus, des travaux effectués ou des services rendus ; le fait
générateur est constitué par la livraison des biens(en cas de vente), l’achèvement des
travaux(en cas de travaux à effectuer) ou la réalisation du service (en cas de service
rendu).

Pour les deux derniers cas, il convient de porter les précisions suivantes ;

S’agissant :

 des prestations continues : si leur exécution se prolonge dans le temps, les


produits afférents à une année sont compris dans les bénéfices de celle-ci ;
 des prestations discontinues à échéances successives : les produits sont compris
dans le bénéfice de l’exercice au cours duquel des échéances ont eu lieu ;
 des travaux d’entreprise donnant lieu à la réception : les produits sont considérés
et comptabiliser à la date de réception de l’ouvrage, même si elle est seulement
provisoire ou faite avec réserve.

Pour les biens vendus, il faut préciser que les stocks sont évalués au prix de revient ou
au cours du jour de la clôture de l’exercice si ce cours est inférieur au prix de revient.

Il faut aussi noter que l’évaluation des stocks est importante dans la mesure où la
variation de stocks agit négativement ou positivement sur le bénéfice (VOIR METHODE
D’EVALUATION DES STROCKS)

B- ) Les produits fonciers

Le loyer des immeubles figurant à l’actif du bilan d’une entreprise entre dans son
bénéfice imposable. Aussi, les charges relatives à ces immeubles sont-elles déductibles
dudit bénéfice.

C- Les dégrèvements d’impôts

Un dégrèvement est une annulation totale ou partielle d’une imposition. Il est considéré
comme un produit de l’année au cours de laquelle l’entreprise est avisée de la décision

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qui le lui accorde. Mais, il n’est imposable que s’il porte sur un impôt déductible du
bénéfice.

D- Les subventions

Les subventions reçues, quel qu’en soit l’auteur ou l’objet sont en principe imposable.

E- Les indemnités

Les indemnités perçues en réparation d’un préjudice subi (vol, inondation ou autre
sinistre, rupture de contrat) sont normalement comprises dans les produits imposables.

Les indemnités perçues suite à la disparition d’une immobilisation suivent toutefois le


régime des plus-values. Le montant de l’indemnité représentant le prix de cession.

Aux produits d’exploitation s’ajoutent les produits financiers et revenus assimilés.

II/ LES PRODUITS FINANCIERS ET REVENUS ASSIMILES

Ils sont principalement constitués des revenus des valeurs mobilières (A) et des revenus
des créances, dépôt et cautionnements (B).

A- ) Les revenus de valeurs mobilières

Ce sont les dividendes et les intérêts des obligations

1) Les produits de participation (les dividendes)

Au moment du paiement des dividendes, la société versante doit opérer une retenue de
10%.

L’imposition des dividendes au niveau de la société bénéficiaire dépend du statut de


filiale ou du statut de non filial de la société versante.

a) L’exonération des dividendes bruts reçus par une société mère de sa


filiale

Suivant l’article 21 du CGI nouveau, les produits bruts des participations d’une société
mère dans le capital d’une filiale sont exonérés d’impôt sur les sociétés. Et la quote-part
représentative des frais et charges de gestion des participations est déductible. Cette
quote-part est fixée forfaitairement à 5% du produit total des participations sans
pouvoir excéder, pour chaque période , le montant total des frais et charges de toute
nature exposés par la société participante au cours de ladite période.

L’éligibilité au régime des sociétés mère et filiale est soumise aux conditions
suivantes (art. 22 nouveau):

- la société mère et la société filiale doivent être soumises au paiement de l’IS


quelle que soit leur forme juridique ;

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- la société mère doit avoir son siège social au Sénégal ;
- les actions et parts possédées par la première société doivent représenter au
moins 10% du capital de la deuxième société
- les actions ou parts doivent être souscrites ou attribuées à l’émission et être
inscrites au nom de la société ou que celle-ci s’engage à les conserver pendant
deux années consécutives au moins sous forme nominative lorsqu’elles sont
acquises en cours de vie ;( la lettre portant cet engagement doit être à la
déclaration des résultats)
b) L’imposition partielle des dividendes reçus d’une société non filiale

Lorsque les dividendes reçus ne sont pas éligibles au régime des sociétés mère et
filiale, les produits de participation ne sont soumis à l’I.S que sur une quote-part de
40% de leur montant brut. (art.25 nouveau)

Le régime exposé ci-dessus ne vaut que pour les participations dans les sociétés
soumises à l’IS ; lorsqu’une société détient des part ou actions dans une société non
assujettie à l’I.S, elle doit comprendre dans ses produits imposables sa part du
bénéfice fiscal reçue de la société dans laquelle elle détient des parts ou actions. Et
quand celle-ci subit une perte, elle peut retrancher la perte de son bénéfice
imposable.

2) Les revenus d’obligations

Le régime d’imposition des revenus d’obligation dépend de l’échéance de


remboursement. Lorsque l’échéance est à cinq ans au moins, les intérêts subissent une
retenue à la source de 6% qui est libératoire du paiement de tout autre impôt direct sur
lesdits intérêts.

Et lorsque l’échéance est au moins de cinq ans, les intérêts subissent une retenue à la
source de 13% qui constitue un crédit d’impôt imputable sur le montant de l’IS dû.

B- Les revenus de créance, dépôt, cautionnements et comptes courants

Certains sont imposables et d’autres non.

1- ) Les revenus imposables

Les revenus de créances, dépôts, cautionnements et comptes courants sont en principe


soumis à une retenue à la source au taux de 16%. Toutefois, pour les intérêts, arrérages
et autres produits de compte de dépôts et des comptes courants ouverts dans les
écritures d’une banque, d’un agent de change d’un courtier en valeurs mobilières et des
comptables du Trésor, quelle que soit la date de l’ouverture des comptes, le taux de la
retenue est fixé à 8%. A titre exceptionnel, les revenus de bons de caisse sont soumis à
une retenue aux taux de 20%. Cette retenue étant libératoire, le bénéficiaire est dispensé
de comprendre les revenus de bons de caisse dans ses bénéfices imposables.

2- ) Les revenus exonérés

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Sont exonérés d’impôt sur les sociétés les revenus de créances suivants :

- les intérêts, arrérages et tous autres produits des emprunts contractés par l’Etat,
les communes et les collectivités locales,
- les intérêts, arrérages et tous autres produits de comptes de dépôts ouverts dans
les écritures de la Banque de l’Habitat du Sénégal, ainsi que des prêts et avances,
quelle que soit leur forme, consentis à cet établissement
- les intérêts des sommes inscrites sur les livrets d’épargne des personnes
physiques, servis par une banque, un établissement financier ou une caisse
d’épargne situés au Sénégal,
- les intérêts des prêts consentis aux coopératives ou unions des coopératives
créées ou des prêts qu’elles consentent ;
- les intérêts des prêts consentis par la BCAO,
- les intérêts des prêts consentis par la Caisse Centrale de Coopération
Economique,
- les intérêts des prêts consentis par la Caisse Nationale de Crédit Agricole du
Sénégal,
- les intérêts arrérages et tous autres produits des emprunts contractés par la
S.N.H.L.M., et par les sociétés qui se consacrent, avec l’agrément et sous le
contrôle de l’Etat, au développement de l’Habitat,
- les intérêts de valeurs d’état,
- les lots ainsi que les primes de remboursement rattachés aux bons et obligations
lorsqu’ils sont expressément exonérés.

Montant valeur nette

Valeur Brute =

1 - Taux de la RAS

III/ LES PLUS –VALUES REALISEES (article 19 CGI nouveau)

En principe, le respect des critères de neutralités conduit à imposer tous les produits et
profits. Alors il convient d’apporter des exceptions sur certains produits d’exploitation.

III-1 –Position des plus values

La plus value est l’excédent de la valeur réelle d’un élément d’actif sur sa valeur
comptable. L’élément d’actif doit être entendu comme tout élément de l’actif immobilisé.
La valeur comptable étant la valeur nette figurant au bilan (valeur d’acquisition soustrait
du cumul des amortissements) permet de déterminer arithmétiquement la plus value.

Considérons par :

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PVL, la plus value

VNC, la valeur nette comptable

PC, le prix de cession ou prix de réalisation

On a PC – VNC = PVL si le résultat est positif. Ainsi le fait générateur est sa réalisation

Par ailleurs lorsque le prix de cession est inferieur à la valeur comptable, il s’agit de
moins value et non une perte sèche.

III-2-Critères d’exonération des plus values d’exploitation

En principe, les plus values réalisées sur les éléments d’actif en cours d’exploitation sont
imposables selon le droit commun. Toutefois elles peuvent échapper à l’impôt sur les
sociétés lorsque les conditions suivantes sont réunies :

- La plus value doit provenir d’une cession volontaire ou forcée.


- La plus value doit être relative à la cession d’un élément d’actif immobilisé.
- L’entreprise doit prendre l’engagement de procéder à un réinvestissement dans
un délai de trois(3) ans à compter de la clôture de l’exercice. Cet engagement doit
être annexé à la déclaration fiscale.
- Le montant réinvestit doit être égale au moins aux disponibilités c’est-à-dire le
prix de revient (il s’agit du prix d’acquisition initial, on le note PR) augmenté des
plus values ou le prix de cession auquel on ajoute le cumul des amortissements

Disponibilités = Prix de revient + Plus values

Disponibilités = Prix de cession + cumul des amortissements

- Le fonds d’investissement doivent provenir de ressources propres de l’entreprise


c’est-à-dire des bénéfices antérieurs mis en réserve ou des bénéfices réalisés au
cours du délai de réinvestissement.

III-3- Le sort de la plus-value au cas de respect des modalités de


réinvestissement

Lorsque la plus-value est réinvestie suivant les modalités précisées ci-dessus,


l’exonération, jusque-là provisoire, devient définitive.

III-4- Le sort de la plus-value en cas de violation des modalités de


réinvestissement

Dans ce cas, le sort de la plus-value dépend du niveau de violation des modalités.

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Lorsque les modalités autres que celle liée au montant ne sont pas suivies, la plus-value
est totalement réintégrée au bénéfice de l’exercice au cours duquel a expiré le délai
susvisé.

Lorsque la violation ne concerne que le montant à réinvestir, seule la partie non


réinvestie de la plus-value est réintégrée au bénéfice. Pour déterminer cette partie, il
faut imputer le montant réinvesti, d’abord sur le prix de revient de l’élément cédé,
ensuite sur la plus-value. Deux situations peuvent se présenter.

- quand le montant réinvesti est inférieur ou égal au prix de revient de l’élément


cédé, la plus-value est considérée comme n’étant jamais réinvestie ;
- quand le montant réinvesti est strictement supérieur au prix de revient de
l’élément cédé, la partie de la plus-value réinvestie correspond au montant
excédentaire.

APPLICATION :

La société anonyme N’DIAYE au capital de 40 0000 0000F entièrement libéré est


implantée dans la banlieue ville Dakarois. N’DIAYE SA possède une solide expérience
dans le domaine de l’emballage des produits maritimes.

Pour l’exercice 2009, elle présente un résultat comptable avant impôt de


12 000 000F et un chiffre d’affaires hors taxe de 240 000 000F.

L’extrait des opérations sur les produits fournit les informations suivantes :

1. N’DIAYE SA a encaissé des dividendes de sa filiale Mbouroise dont elle détient 9% des
actions sous forme nominative pour un montant net de 1 620 000F.
2. La filiale Kaolackoise verse des dividendes d’un montant net de 2 160 000F.

N’DIAYE SA détient depuis cinq ans 15% des actions de cette filiale. La valeur nominale
de ses actions figure au bilan de la SA N’DIAYE pour un montant de 4 000 000F.

3. N’DIAYE SA a reçu au courant de l’année 2009 un montant de 1 653 000F d’intérêts


nets d’obligations remboursables sur trois ans.
4. Les intérêts des obligations remboursables sur sept ans reçus par la SA pour la même
période s’élèvent à 1 316 000F.
5. Intérêts nets servis par la BICIS : 1 104 000F
6. Produits nets bon de caisse : 720 000F
7. Intérêts nets reçus sur bons du trésor non négociables 800 000F
8. Un bien d’équipement Beta dont le prix d’acquisition est de 10 000 000F HT est cédé
en 2007 pour un montant de 5 000 000F et la SA avait pris l’engagement de réinvestir
un montant égal aux disponibilités dans les délais. Le cumul des amortissements en
cette période s’élevait à 7 000 000F.

A la clôture de l’exercice 2009 on a constaté que l’entreprise n’a fait qu’un


investissement de 10 000 000F.
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Travail à faire :

1/ Procéder à la régularisation des écritures passées aux comptes de produits

2/ Déterminer le montant de l’impôt au titre de l’exercice 2009

SECTION III : LA DEDUCTION DES CHARGES (article 8 –II du CGI


nouveau)

Nous allons analyser successivement les conditions de déductibilité des charges

(I) et les différents types de charges déductibles (II)

I / LES CONDITIONS DE DEDUCTIBILITE DES CHARGES

Pour être déductibles, les charges sont subordonnées aux conditions générales
suivantes :

- les charges doivent être exposées dans l’intérêt direct de l’entreprise ou se


rattacher à la gestion normale de la société

Cette première condition exclut à la déductibilité la dépense ayant un caractère


somptuaire, les dépenses personnelles des dirigeants, les libéralités…

- les charges doivent être effectives et être appuyées de justifications suffisantes

L’efficacité de la charge se traduit par son inscription en comptabilité et sa réalité. Les


justifications sont constituées des factures, des livres de paie…

- les charges doivent se traduire par une diminution de l’actif net de la société.

Cette condition permet d’exclure de la déductibilité les dépenses ayant pour effet
l’entrée d’un nouvel élément dans l’actif immobilisé, l’augmentation de sa valeur, le
prolongement notable de sa durée probable d’utilisation, ou la disparition d’une dette du
passif ;

- les charges doivent être rattachées à l’exercice au cours duquel elles ont été
engagées

Les charges ne sont déductibles que des résultats de l’exercice au cours duquel elles
présentent le caractère de dettes certaines dans leur principe et déterminées dans leur
montant. La déductibilité des charges n’est pas liée à leur paiement.

- les charges doivent concourir à la formation d’un produit non exonéré d’impôt
assis sur le bénéfice.

Cette condition traduit la corrélation entre produits imposables et charges déductibles.


Aux conditions générales de déductibilité, s’ajoutent des conditions particulières à
certaines charges précisées par les articles 8 et 9 du CGI. Lesquelles charges peuvent

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être classées en frais généraux (A), en charges financières (B) et en charges constatées
(C).

II /LES DIFFERENTS TYPES DE CHARGES DEDUCTIBLES

II s’agit des frais généraux (A), des charges financières (B) et les charges constatées (C)

A) Les frais généraux

Les frais généraux sont des dépenses faites pour la marche générale de l’exploitation.

1) – Les dépenses relatives au personnel de la société

Les rémunérations sont déductibles des résultats dans la mesure où elles correspondent
à un travail effectif et ne sont pas exagérées eu égard à l’importance du service rendu.

Aussi les jetons de présence (indemnités de fonction) attribués à tous les


administrateurs en tant que membres du Conseil d’Administration sont déductibles.

Concernant les indemnités forfaitaires versées aux dirigeants et cadres de l’entreprise et


censées couvrir les frais professionnels habituels (représentation, déplacement sur le
lieu de travail), leur déduction ne peut être cumulée avec celle des frais réels justifiés et
remboursés. Alors, les dirigeants ou cadre intéressés doivent faire une option entre
l’indemnité forfaitaire et le remboursement des frais. L’opinion est valable jusqu’à
dénonciation. Précisons que l’interdiction du cumul n’est valable que pour les dépenses
de même nature.

Les charges sociales assises sur les salaires versées sont aussi déductibles du bénéfice.

2) – Les sommes versées aux tiers non-salariés de la société

Elles sont en principe déductibles entièrement.

3) – Les dépenses relatives aux locaux professionnels, au mobilier et au


matériel

Les loyers des locaux, du matériel, et de l’outillage utilisés par la société sont déductibles
du bénéfice imposable.

Lorsque les locaux loués servent au logement du personnel, la déduction des loyers est
plafonnée à 100 000f par mois et par pièce principale sans pouvoir excéder quatre
pièces principales. L’excédent de loyer dépassant le plafond est réintégré au bénéfice
comptable.

Les dépenses de réparation et d’entretien des immeubles, du matériel et du mobilier


sont déductibles du bénéfice. Bien entendu, elles doivent avoir pour effet d’augmenter
la valeur du bien ou de prolonger sa durée probable d’utilisation.

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Suivant la lettre n°04493 DGID/MEFP du 29 avril 1994, la société peut déduire les
achats du petit matériel et outillage d’une valeur unitaire n’excédant pas 100 000f hors
taxe et de menus équipements de bureau d’une valeur unitaire n’excédant pas 40 000f
hors taxe.

4) – Les impôts et taxes

Aux termes de l’article 8-7 du CGI nouveau, les impôts à la charge de l’entreprise et
mis en recouvrement au cours de l’exercice sont déductibles du bénéfice à l’exception
de :

- l’impôt sur les sociétés ainsi que de l’impôt minimum forfaitaire sur les sociétés,
- de l’impôt sur le revenu prévu aux articles 47 et 258 du CGI
- et de la taxe spéciale sur les voitures particulières des personnes morale.

Pour la taxe sur la valeur ajoutée supportée, elle ne constitue pas une charge quand elle
est récupérable de la TVA collectée. Quand elle n’est pas récupérable, elle devient une
charge pour l’entreprise et est déductible du bénéfice. Et quand la TVA supportée non
récupérable grève l’achat d’une immobilisation qui doit faire l’objet d’un
amortissement, elle n’est pas immédiatement déductible du bénéfice. Elle doit être
comprise dans le prix de revient de ladite immobilisation.

Aussi, l’article 9-9 du CGI nouveau exclut des charges déductibles les transactions,
amendes, confiscations et pénalités de toute nature.

Il faut enfin préciser que les rappels d’impôts sur exercices antérieurs sont déductibles
des résultats de l’exercice du rappel s’ils portent sur des impôts déductibles.

5) – Les primes d’assurance

Leur déductibilité dépend de celui qui profite de l’assurance ; il peut s’agir de


l’entreprise ou bien d’un tiers.

a) Assurances contractées au profit de l’entreprise

Les primes des assurances au profit de l’entreprise sont déductibles de la réalisation du


risque couvert entraîne directement une diminution de l’actif net. C’est le cas de
l’assurance contre les risques professionnels (incendie des locaux professionnels,
accident du travail, responsabilité civile…).

Ainsi, ne sont déductibles les primes d’assurance sur la vie contractée sur la tête d’un
dirigeant de la société pour compenser le préjudice résultant de son décès ou pour
garantir le remboursement d’un emprunt par l’entreprise.

b) Assurances contractées au profit d’un tiers (article 9- 6 du CGI nouveau)

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Les primes d’assurances contractées au profit d’un tiers ne sont déductibles que si celui-
ci est salarié de l’entreprise. Alors, les primes doivent constituer un élément normal de
la rémunération de l’intéressé.

Sont déductibles, les primes d’assurance versées à des compagnies d’assurance agrées et
établies au Sénégal ou à la caisse de Retraite par Répartition avec Epargne de l’Union
Monétaire Ouest Africain (CRRAE-UMOA) en vue de couvrir :

- Des indemnités légales de fin de carrière, de décès ou de départ à la retraite


acquise au cours de l’exercice. Toutefois, les primes d’assurances dues pour
couvrir les droits acquises antérieurement sont déductibles par fraction de 20%,
à compter du 1ER janvier 2013 ;
- Des cotisations relatives aux pensions de retraite complémentaire supportées au
cours de l’exercice sous forme de rente et de cotisations relatives à la retraite
complémentaire supportées au cours de l’exercice sous forme de capital, dans la
mesure où elle n’excède pas 10% du salaire du bénéficiaire.
Pour être déductibles, toutes les cotisations ou primes visées par l’article 9-6 CGI
doivent bénéficier à l’ensemble ou à une ou plusieurs catégories de personnel ;
cependant, en cas de cumul, elles ne peuvent dépasser, pour un même employé, 10% du
salaire brut imposable.

Est assimilée à une libéralité et n’est pas admise en déduction du bénéfice.

6) Les libéralités (article 9 du CGI nouveau)

En principe, les dons ne sont pas déductibles parce qu’ils ne sont pas conformes à la
gestion normale d’une société.

Toutefois, l’article 9 du CGI admet la déductibilité des versements effectués au profit


d’œuvres sociales ou d’organismes d’intérêt général à caractère philanthropique,
éducatif, scientifique, social ou familial désignés par arrêté du Ministre chargé des
finances. A ce titre un nouvel arrêté n’ayant pas été pris, c’est l’arrêté
n°6286/MEF/DGID du 07 juin 1988 qui cite les organismes et œuvres dans l’ancien
code que l’on retient provisoirement ; il s’agit de :

- l’Association Sénégalaise pour les Nations Unies (A.S.N.U)


- la Fondation Nationale d’Action Sociale du Sénégal (FNASS)
- l’Association Sénégalaise d’Assistance aux lépreux (A.S.A.L)
- CARITAS Sénégal
- la Croix Rouge Sénégalaise
- l’Union Nationale des Aveugles du Sénégal (U.N.A.S).

Il en est de même des dons consentis à des organismes régis par la loi 95-11 du 7 avril
1995 instituant la fondation d’utilité publique au Sénégal.

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La déduction des dons faits à ces organismes et œuvres est limitée à 0,5 %du chiffre
d’affaires hors taxe de la société.

Quant aux aides consenties par les entreprises en cas de catastrophe déclarée par
l’autorité publique, elles sont déductibles sous deux conditions :

- les versements doivent être effectués dans des comptes ouverts par l’Etat

- les pièces justifiant la date et le montant de chaque versement doivent être jointes à la
déclaration de résultat.

7) – Les frais de siège hors du Sénégal (art. 9 – 5 du CGI)

Les frais du siège incombant aux entreprises exploitées au Sénégal et dont le siège social
se situe à l’étranger sont déductibles dans les limites :

- d’une quote-part calculée au prorata du chiffre d’affaires global de la société


étrangère ;
- et de 20% du bénéfice comptable réalisé au Sénégal avant la déduction de la
quote-part des frais de siège.

8) –Les dépenses d’étude et de prospection relatives à l’installation à


l’étranger d’un établissement de vente ou d’un bureau de renseignements

L’article 13 du CGI nouveau prévoit la déductibilité desdites dépenses aux conditions


suivantes :

- seules sont déductibles les dépenses d’étude et de prospection ainsi que les frais
généraux, notamment les dépenses de personnel, de main-d’œuvre et de location
- la déduction de ces dépenses est limitée aux trois premiers exercices
- les sommes déduites doivent faire l’objet d’un relevé spécial annexé à la
déclaration d’impôt sur les sociétés.

En outre, les sommes déduites devront être rapportées, par fractions égales, aux
bénéfices imposables des trois exercices consécutifs à partir du quatrième exercice
suivant celui de la création de l’établissement ou du bureau.

9) – les abondements ou versements complémentaires (article 9-1b CGI


nouveau)

L’abondement est une aide financière accordée par l’entreprise au salarié dans le cadre
d’un plan d’épargne d’entreprise pour lui permettre de se constituer un portefeuille de
valeurs mobilières, et à terme, une épargne conséquente lors de son départ à la retraite.

Le CGI admet la déductibilité des « abondements ou versements complémentaires


effectués à l’occasion de l’émission et l’achat de parts de fonds commun de placement
d’entreprise, à la condition que ledit fonds soit établi au Sénégal et dans la limite de
10% du salaire du bénéficiaire ».Cependant, dans le nouveau code , il est prévu qu’en

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cas de cumul avec le paiement de primes ou de cotisations visées dans l’article 9-6
nouveau CGI , le total des montants versés ne peut excéder 10% du revenu brut salarial
de l’employé.

B/ Les charges financières (art.9-2 CGI nouveau)

Les charges financières sont celles supportées sur les prêts, avances ou crédits à
l’entreprise. Leur déductibilité dépend de l’identité des prêteurs tiers (1) ou des
associés prêteurs(2).

1) – Les intérêts servis aux sommes prêtées par les tiers

Les intérêts sont entièrement déductibles dans la mesure où le capital est utilisé pour les
besoins de l’entreprise.

2) – les intérêts servis aux sommes apportées par les associés en sus du
capital (article 9 -2 CGI nouveau)

2.1-Les intérêts du capital

Les intérêts alloués aux associés en vertu de leurs apports au capital proprement dit
correspondant aux distributions de bénéfices ou réserves de société. Evidemment, ils ne
sont pas déductibles.

2.2-Les intérêts des comptes courants d’associés

Il s’agit des intérêts rémunérant les prêts accordés par les associés ou actionnaires à
la société. Ces prêts ou avances sont mis à la disposition de la société par les associés
sans qu’il ait modification du capital. Donc il faut entendre des sommes versées en sus
du capital.

Les intérêts versés par la société rémunérant les prêts des associés des sociétés des
SA et SARL sont déductibles dans la limite fixée par les dispositions légales.

- Les intérêts déductibles doivent être calculés en fonction du taux d’escompte de la


BCEAO augmenté de trois points. Toutes rémunérations de ces sommes, supérieures au
maximum déductible, sont réintégrées au résultat comptable.

- Le montant rémunéré ne doit pas excéder le capital social.

- Le capital doit être entièrement libéré.

Application :

Cosi lumineux est une SA spécialisé dans la vente et l’installation de lampes décoratives.
Son capital est de 30 000 000F entièrement libéré. Le solde du compte courant des
associés rémunérés au taux d’intérêt de 11,5% s’est élevé durant l’exercice clos en 2008,
à 35 000 000F pour la période du 1er janvier au 30/04/2008 et à 50 000 000F pour la
période de 1er mai au 31/12/2008.
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Le taux d’escompte de la BCEAO pour la première période est de 7,5% et celui de la
seconde période 6,5%.

TAF : Déterminer le montant limite des intérêts admis en déduction et le montant des
intérêts à réintégrer extracomptablement.

Les charges abordées dans les paragraphes précédents doivent, à un moment ou à un


autre, faire l’objet de décaissements. Ce qui n’est pas le cas des charges constatées.

C) Les charges constatées

II s’agit des pertes (1), des amortissements (2) et des provisions (3).

1) – Les pertes

Les pertes ou moins-values sont déductibles aux conditions suivantes :

- les pertes doivent être réalisées à titre définitif au cours de l’exercice


- la perte doit se traduire par la diminution de l’actif net
- la perte doit bien être à la charge de l’entreprise

Le montant à déduire au titre de la perte correspond à la valeur comptable de l’élément


(ou partie d’élément) perdu. Ce qui exclut les éléments entièrement amortis ainsi que les
éléments acquis gratuitement. Pour les créances, c’est le montant hors taxe qui est
déductible.

2) – Les amortissements (article 10 du CGI nouveau)

a)Le principe fiscal d’amortissement linéaire

C’est le droit commun. Les amortissements des biens d’équipement sont déductibles
dans les limites admises généralement par les usages de chaque nature d’industrie,
de commerce ou d’exploitation.

Il s’agit en général de l’amortissement linéaire suivant les taux usuels en comptabilité.


(Taux linéaire = 100 sur la durée d’utilisation du bien)

Exemple : si la DU = 5 ANS, le TL = 20% ; si D.U = 10 ans, le TL = 10%

L’annuité linéaire = prix de revient x TL

Par ailleurs, le principe fiscal d’amortissement linéaire souffre d’exception.

3) Les provisions (article 11 CGI nouveau)

La déduction des provisions du bénéfice fiscale obéit à des principes déterminant les
conditions de déduction de la provision

3- 1- Les conditions de déduction des provisions

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La déduction des provisions est soumise à des conditions de fond (3-1-a) et à des
conditions de forme (3-1-b).

3-1-a- Les conditions de fond

Pour qu’une provision soit déductible, il faut d’abord que

- la perte ou la charge soit nettement précisée et individualisée. Par exemple, ne peut


être admise en déduction la provision pour créance douteuse calculée sur la base de
toutes les créances à recouvrer.

-la perte ou la charge couverte par la provision doit être probable et non purement
éventuelle.

-Enfin, la perte ou la charge doit être par nature déductible fiscalement. Ce qui, par
exemple, n’est pas le cas des provisions pour amende et pénalité, ou pour dons.

A ces conditions de fonds, s’ajoutent des conditions de forme.

3-1-b- Les conditions de forme

La déduction des provisions est aussi subordonnée aux conditions de forme suivantes :

- les provisions doivent être effectivement constatées dans les écritures


comptables
- les provisions doivent figurer sur le relevé des provisions à produire avec la
déclaration des résultats.

Précisons que l’article 11-2 du CGI prévoit que la provision constituée par les banques,
les SFD , et les établissements financiers effectuant des prêts à moyen ou à long terme ,
ainsi que les sociétés se livrant à des opérations de crédit foncier et destinée à faire face
aux risques particuliers afférents à ces prêts ou opérations est déductible du bénéfice
imposable

La dotation annuelle de la provision peut atteindre 5% du bénéfice comptable de chaque


exercice, sans que le montant de ladite provision ne puisse excéder 5% du total des
crédits à moyen ou long terme effectivement accordés.

SECTION IV : LE CALCUL DU BENEFICE NET IMPOSABLE


Il apparaît que le bénéfice net soumis à l’IS n’est pas toujours égal au bénéfice
comptable. Il arrive que ce dernier ait besoin de corrections extracomptables.

L’essentiel ayant déjà été vu, il reste à aborder le report déficitaire (I) et le crédit
d’impôt pour investissement (II).

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I/ Les reports déficitaires

Lorsque le résultat fiscal d’une société est déficitaire, ce déficit peut être imputé sur
les bénéfices ultérieurs jusqu’au troisième exercice suivant l’exercice au cours
duquel le déficit a été constaté. Mais, la limitation du délai ne s’applique pas aux
amortissements comptabilisés en période déficitaire. Il faut alors distinguer dans un
déficit :

- la part du déficit provenant des amortissements comptabilisé : les


amortissements réputés différés (ARD)
- et la part du déficit ne provenant pas des amortissements : le déficit ordinaire.

Contrairement au déficit ordinaire, les amortissements réputés différés sont reportables


de façon illimitée. Pour cette raison, il faut imputer en priorité le déficit ordinaire avant
les ARD. Et en présence de plusieurs déficits, il faut d’abord imputer les plus anciens.

II/ Le crédit d’impôt pour investissements Sénégal

Pour bénéficier de ce crédit d’impôt, les personnes morales doivent être éligibles au
code des investissements et disposer d’un programme d’investissement agréé.

Le crédit d’impôt se traduit par l’autorisation de déduire du bénéfice imposable un


montant qui varie suivant que l’entreprise est nouvelle ou procède à une extension.

A- ) Le crédit d’impôt pour les entreprises nouvelles

Les déductions autorisées sont égales à 40% du montant des investissements retenus.

Mais, pour chaque exercice, les déductions ne peuvent dépasser 50% du bénéfice
imposable. Les déductions qui n’ont pu être opérées peuvent être reportées sur les cinq
exercices suivants au terme desquels le reliquat du crédit non utilisé est définitivement
perdu.

B- ) Le crédit d’impôt pour les entreprises procédant à une extension

Les déductions autorisées sont égales à 40% du montant des investissements retenus.
Mais, pour chaque exercice, les déductions ne peuvent dépasser 25% du bénéfice
imposable. Les déductions qui n’ont pu être opérées peuvent être reportées sur les cinq
exercices suivants au terme desquels le reliquat du crédit non utilisé est définitivement
perdu.

Le bénéfice à soumettre à l’IS est déterminé pour être liquidé et recouvré.

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SECTION V : LA LIQUIDATION ET LE RECOUVREMENT DE L’IMPOT
Liquider l’IS dû, c’est soumettre le bénéfice net aux taux de 30%. Mais, l’impôt à payer
s’obtient en imputant sur l’IS dû les crédits d’impôt attachés aux revenus mobiliers.

L’Impôt sur les sociétés n’est dû que si la société réalise un bénéfice fiscal d’un certain
montant.

A défaut, la société devient redevable de l’impôt Minimum Forfaitaire (I).

Le recouvrement de l’impôt passe par le versement d’acomptes provisionnels (II).

I /L’Impôt Minimum Forfaitaire sur les sociétés (IMF)

L’IMF n’étant pas dû par toutes les sociétés, il faut d’abord délimiter son champ
d’application (A) avant d’aborder sa liquidation et son paiement (B).

A) Le champ d’application de l’IMF

L’IMF est dû par les personnes morales passibles de l’impôt sur les sociétés et dont :

- les résultats sont déficitaires


- les résultats ne permettent de générer un impôt sur les sociétés supérieur au
tarif de l’IMF.

Toutefois, sont exonérés de l’IMF

- les sociétés ayant commencé leurs premières opérations dans le courant de


l’année précédant celle de l’imposition et les sociétés ayant clos leur premier
bilan au cours ou la fin de ladite année, à la condition, dans ce cas, que l’exercice
ne soit pas d’une durée supérieure à 12 mois ;

- les sociétés ayant pour objet exclusif l’édition, l’impression ou la vente de feuilles
périodiques ;

- les sociétés ayant cessé toute activité professionnelle antérieurement au 1er


janvier de l’année d’imposition et non assujetties à la contribution des patentes
dans les rôles de l’année en cours.

- les entreprises dont les actions appartiennent à l’Etat et sont cédées dans le cadre
de l’opération de privatisation, à la condition que les cessionnaires possèdent au
moins un tiers du capital social. La durée de cette exonération est fixée à cinq ans
à compter de la date de cession des actions.

B) La liquidation et le paiement de l’IMF

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Le montant annuel de l’IMF est fixé en considération du chiffre d’affaires hors taxes
réalisé l’année précédant celle de l’imposition.

Le montant de l’IMF est de 0,5% du chiffre d’affaires, compris entre 500 000F et
5 000 000F.

L’IMF doit être versé spontanément au plus tard le 15 février de chaque année, avant
même le terme du délai de déclaration du bénéfice imposable (30 avril). Les redevables
sont même tenus d’annexer à cette déclaration les justificatifs du paiement de l’IMF.

En effet, les relations entre le recouvrement de l’IMF et celui de l’IS se comprennent plus
aisément avec le régime des acomptes provisionnels.

II /Les acomptes provisionnels

En principe, l’impôt sur les sociétés est recouvré par voie de rôles. Toutefois, il donne
lieu chaque année au versement d’acomptes à imputer sur l’impôt dû au titre de cette
année.

Dates d’exigibilité des acomptes

Les acomptes sont au nombre de deux :

- le premier acompte est exigible dans les quinze premiers jours du mois de février
de chaque année,
- et le deuxième acompte est exigible au plus tard le 30 avril de chaque année.

Mode de calcul des acomptes

Chaque acompte est égal au tiers de l’impôt sur les résultats du dernier exercice imposé
au titre de l’année précédente.

Exemple :

A supposer que l’I.S dû en 2008 sur le résultat de 2007 est de 3 000 000 francs, alors les
acomptes provisionnels à payer sur l’IS de 2009 sont les suivants :

- au 15 février 2009 : 1 000 000 (3 000 000/3)


- au 30 avril 2009 : 1 000 000

Le solde à verser au 15 juin 2009, est égal à la différence entre l’IS effectivement dû sur
les résultats de 2008 et les 2 000 000 d’acomptes versés.

Il faut noter que, sauf pour les sociétés exonérées de cet impôt, le premier acompte ne
peut être inférieur au montant de l’IMF.

Alors, le deuxième acompte est, selon le cas, égal :

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- au tiers de l’impôt dû au titre de l’année précédente, si le premier acompte était
lui-même égal ou supérieur au montant de l’IMF ;
- ou au 2/3 de l’impôt dû au titre de l’année précédente, sous déduction de l’IMF
précédemment versé lorsque le premier tiers était lui-même inférieur au
montant de l’IMF ;

Le deuxième acompte n’est pas dû lorsque les deux tiers de l’impôt dû sur les résultats
de l’année précédente sont égaux ou inférieurs à l’IMF de l’année en cours.

Modalités de versement des acomptes

Les contribuables reçoivent des avis d’appel nominatif par échéance. A défaut, le
contribuable est tenu de calculer chaque acompte et de le verser spontanément.

Le contribuable qui estime que le montant de l’acompte déjà versé au titre d’un exercice,
peut se dispenser d’effectuer le versement du deuxième acompte, en remettant au
comptable public chargé du recouvrement, au plus tard le 30 avril, une lettre datée et
signée.

Régularisation à la réception de l’avertissement d’impôt

Si l’imposition mise en recouvrement est supérieure au montant des acomptes versés, le


contribuable ne verse que le solde.

Si l’imposition mise en recouvrement par voie de rôle est inférieure au total des
acomptes versés par le contribuable au titre de la même année, l’excédent versé est
imputé sur les exercices suivants ou remboursé si le redevable cesse son activité ou
quitte le Sénégal, ou si l’exploitation est restée déficitaire pendant deux exercices
consécutifs d’au moins 12 mois. Cet excédent peut également, à la demande du
contribuable, être utilisé pour le paiement de tout autre impôt direct ou taxes assimilées
dont il est par ailleurs redevable.

En ce qui concerne les redevables de l’IMF, la fraction du premier acompte


correspondant au montant de cet impôt demeure acquise de cet impôt demeure acquise
au trésor.

Application :

1)-Baol Décoration est une SA au capital de 10 000 000F, implantée dans la banlieue
dakaroise. Son activité principale est la fabrication de meubles décoratifs. Le résultat
fiscal de l’exercice clos en 2007 est 9 800 000F.

Déterminer les acomptes provisionnels sachant que l’exercice 2006 présente un résultat
fiscal de 10 200 000F et un chiffre d’affaires de 250 000 000F.

2)-Calculer le solde d’IS à payer.

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3)-On considère maintenant que le bénéfice fiscal de l’exercice est de 6 000 000F (les
autres données restent inchangées). Calculer le solde d’IS à libérer.

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