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ASSOCIATION DES PROFESSINNELS

DE L’ADMINISTRATION NATIONALE
DU TOURISME BURKINABE
(Pro-Tour/BF)
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BUREAU EXECUTIF
Tel : 70 56 70 66/78 06 77 66

Riposte au covid 19 et relance du secteur du


tourisme burkinabè

Contribution de (Pro_tour/BF)

Avril 2020
L’actualité nationale et internationale est marquée au cours de ces derniers
mois par la crise sanitaire liée au covid 19. Cette pandémie qui est apparue
en décembre 2019 à Wuhan, en Chine touche de nos jours la quasi-totalité
des pays du monde. Affectant tous les pans de l’économie mondiale, cette
maladie touche particulièrement le secteur du tourisme qui souffrait déjà de
la crise sécuritaire.

Selon l’Organisation Mondiale du Tourisme (OMT), les arrivées internationales


de touristes connaitront en 2020, une baisse de 20 à 30% comparativement à
2019. Quant aux recettes elles chuteront de 1/3 par rapport à 2019.

Au Burkina Faso, les conséquences de la pandémie, déclenchée le 09 Mars


2020 sont déjà perceptibles sur tous les secteurs socio-économiques. Pour le
cas particulier du tourisme, un secteur transversal, les conséquences se
traduisent entre autres par l’annulation de réservations (hôtels, billets
d’avions, restaurants etc.), la suspension des grands événements tels que la
semaine nationale de la culture (SNC) et des spectacles, la fermeture des
espaces de loisirs (salles de cinéma, maquis, bars, boites de nuits…).

En vue de limiter la propagation de la pandémie et d’atténuer les


conséquences de celle-ci, le Chef de l’Etat à travers un message adressé à la
nation, prononcé le 02 Avril 2020, a pris un certain nombre de mesures.
Certaines de ces mesures concernent directement ou indirectement le secteur
du tourisme. Il s’agit de :

✓ la suspension de la taxe patronale d’apprentissage (TPA) sur les salaires


au profit des entreprises du secteur du transport des personnes et de
l’hôtellerie ;
✓ la suspension des poursuites en matière de recouvrement de créances
fiscales et de la perception du minimum forfaitaire pour les
Etablissements relevant du secteur du transport des personnes, de
l’hôtellerie, de la restauration et du tourisme ;
✓ la réduction de 25% de la patente au profit des entreprises du secteur
du transport des personnes, de l’hôtellerie et du tourisme. Les
entreprises ayant déjà payé la patente pourront opter pour une
compensation avec les autres impôts locaux ;
✓ l’application d’un taux réduit de TVA de 10% au secteur de l’hôtellerie
et de la restauration.

En outre, dans le cadre des mesures de soutien à la relance économique


des entreprises en difficulté, il est prévu la mise en place d’un fonds d’un
montant de cent milliards(100.000.000.000 ) de francs CFA. Le secteur
du tourisme pourrait bénéficier de ce soutien.

Après avoir pris connaissance de ces mesures, Pro-tour/BF donne sa


lecture de la situation en vue d’aboutir à des solutions durables au profit
du tourisme.

En ce qui concerne les mesures prises par le Président du Faso,


l’association salue les efforts consentis par le gouvernement dans un
contexte socio- économique difficile. Celles-ci apporteront une bouffée
d’oxygène au secteur du tourisme.

Cependant, il faut noter que certaines de ces mesures n’auront pas


d’impacts directs sur le secteur au regard d’une part de l’échéance (03
mois) et d’autre part par le manque de clients et de consommation. A titre
illustratif, le payement de la TVA est lié à la commercialisation d’un
produit ou d’un service. Or en cette saisonnalité morte, cette mesure
n’aura pas d’impacts significatifs sur les entreprises touristiques.

Également, certains acteurs tels que les guides de tourisme et les


gestionnaires de sites qui ne sont pas des entreprises mais des personnes
physiques ne seront pas directement impactés par ces mesures.

Au regard des limites de ces différentes mesures, les professionnels de


l’administration nationale du tourisme plaident auprès du gouvernement
et en particulier auprès des autorités en charge du tourisme pour un
soutien au profit des acteurs qui n’ont pas été suffisamment pris en
compte. Pour ce qui est des mesures fiscales, il est nécessaire que ces
mesures soient prolongées à la reprise des activités.
Afin de briser la chaine de transmission de la maladie du covid 19 et de
mieux prendre en charge les malades et les cas suspects, le gouvernement
envisage mettre à la disposition du comité de riposte des sites
d’hébergement.

Sur ce point, les professionnels du tourisme estiment que les


établissements touristiques d’hébergement (ETH) pourraient servir de
cadre d’accueil. En effet, ces établissements offrent des commodités en
matière de services, d’hygiène et de sécurité.

En termes de capacité, le pays dispose de 12 903 chambres toute catégorie


confondue, 25 395 place lits dont 4 296 chambres et 8 321 place lits,
pour la seule ville de Ouagadougou.

En ce qui concerne le coût de location des hôtels, il est important pour les
acteurs de l’hôtellerie de proposer des prix acceptables qui puissent
prendre en compte les différentes charges, témoignant leur contribution à
la lutte contre la pandémie.

Il faut souligner que le recours aux ETH pour l’hébergement constitue une
forme d’accompagnement des acteurs du domaine. Toute chose qui
permettra de sauvegarder les emplois.

Après cette pandémie dont les répercussions se feront ressentir sur le


secteur économique, les pays devront mettre en œuvre des mécanismes
pour la relance de leur économie.

Au titre des actions à entreprendre pour la relance du secteur, Pro-


tour/BF recommande aux acteurs du tourisme d’unifier les efforts afin de
mieux œuvrer au repositionnement du secteur comme moteur de
développement socio-économique de notre pays. Préalablement, des
engagements et décisions fortes au plus haut niveau permettront au secteur
de prendre son envol.

Ainsi nous suggérons de:


- reverser un montant conséquent au secteur du tourisme dans le
cadre du programme de relance économique des entreprises en
difficultés. En effet, les entreprises touristiques sont les plus
touchées par la pandémie et l’insécurité.
- élaborer un document cadre qui définit les modalités de soutien aux
entreprises touristiques en difficultés.

Nonobstant ces mesures, le développement du tourisme burkinabè est


tributaire de l’amélioration de la gouvernance du secteur. Plusieurs actions
devront être menées pour son essor. Il s’agira de :

- mettre en place des outils efficaces de mesure des impacts


socioéconomiques du tourisme à savoir le compte satellite du tourisme
burkinabè (CST-B) ;
- assainir le secteur sans complaisance à travers l’adoption et
l’application rigoureuse des textes règlementaires ;
- élaborer un code d’investissements touristiques afin d’attirer des
investisseurs dans le secteur ;
- élaborer une stratégie de communication et d’un plan marketing de
relance après covid 19 ;
- investir dans le capital humain pour un personnel qualifié ;
- instaurer un taux de TVA de 10% au profit des entreprises touristiques,
conformément aux directives de l’UEMOA, relatives à la restauration,
au regard des difficultés que traverse le secteur ;
- prendre en compte les entreprises touristiques dans la catégorie
industrie en matière de tarification d’eau et d’électricité ;
- élaborer une stratégie de relance de la consommation touristique ;
- élargir l’assiette de la Taxe de développement touristique (TDT) et la
rétrocéder au ministère en charge du tourisme.

Les professionnels de l’administration nationale du tourisme, encouragent les


acteurs économiques du Burkina Faso et en particulier ceux du tourisme qui
traversent des moments difficiles. Aux populations, elle les invite à observer
les gestes barrières en respectant les mesures préconisées par le ministère de
la santé.

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