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ANALYSE III
STPI-CP2
0.5
−0.5
2
1 2
0 1
0
−1 −1
−2 −2
2 APPLICATIONS DE Rp DANS Rq 35
2.1 Généralités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
2.2 Limites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
2.2.1 Définitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
2.2.2 Unicité de la limite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
2.2.3 Opérations sur les limites . . . . . . . . . . . . . . . . 37
2.2.4 Relation entre limites de suites et limites de fonctions . 42
2.3 Continuité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
2.3.1 Définitions et propriétés . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
1
2.3.2 Caractéristique des fonctions continues . . . . . . . . . 45
2.3.3 Prolongement par continuité . . . . . . . . . . . . . . . 46
2.3.4 Propriétés des fonctions continues sur un compact . . . 47
3 FONCTIONS DIFFERENTIABLES 50
3.1 Applications linéaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50
3.2 Applications différentiables . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51
3.3 Opérations algébriques (somme, produit, quotient, inverse) . . 54
3.3.1 Différentielle d’une combinaison linéaire . . . . . . . . 54
3.3.2 Différentielle du produit . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
3.3.3 Différentielle du quotient . . . . . . . . . . . . . . . . . 56
3.3.4 Différentielle d’une application composée . . . . . . . . 57
3.3.5 Différentielle d’une application réciproque . . . . . . . 58
3.4 Dérivées partielles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60
3.4.1 Définition et propriétés . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60
3.4.2 Matrice jacobienne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65
3.5 Dérivée suivant un vecteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68
3.6 Dérivées partielles d’ordre supérieure . . . . . . . . . . . . . . 69
3.7 Formule des accroissements finis et formule de Taylor . . . . . 73
3.7.1 Formule des accroissements finis . . . . . . . . . . . . . 73
3.7.2 Formule de Taylor . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75
3.7.3 Extremum d’une fonction . . . . . . . . . . . . . . . . 76
3.7.4 Fonctions vectorielles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78
3.8 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78
2
Chapitre 1
L’ESPACE Rp :PROPRIETES
METRIQUES ET
TOPOLOGIQUES de Rn
x = (x1 , x2 , . . . , xp ) ,
où x1 , x2 , . . . , xp sont des éléments de R. L’espace Rp peut être muni d’une
structure d’espace vectoriel sur R. Il suffit de poser pour tout couple
x = (x1 , x2 , . . . , xp ) , y = (y1 , y2 , . . . , yp ) et pour tout λ ∈ R,
x + y = (x1 + y1 , x2 + y2 , . . . , xp + yp ) ,
3
cation d définie de E × E à valeurs dans R+ , vérifiant les trois conditions
suivantes :
D1 ∀ (x, y) ∈ E × E, d (x, y) = d (y, x) (symétrie),
D2 ∀ (x, y) ∈ E × E, d (x, y) = 0 ⇐⇒ x = y (séparation),
D3 ∀ (x, y, z) ∈ E×E×E, d (x, z) ≤ d (x, y)+d(y, z) (inégalité triangulaire).
∑
p
d1 (x, y) = |yk − xk | ,
k=1
[ p ]1
∑ 2
d2 (x, y) = (yk − xk )2 , distance euclidienne,
k=1
d∞ (x, y) = sup |yk − xk | , distance sup.
k=1,...,p
∑
p
d2 (x, y) = 0 ⇐⇒ (yk − xk )2
k=1
⇐⇒ yk − xk = 0, ∀k = 1, . . . , p,
⇐⇒ x = y.
∑
p
∑
p
[d2 (x, z)]2
= (zk − xk ) = 2
(zk − yk + yk − xk )2
k=1 k=1
∑p
∑p
∑
p
= (zk − yk ) + 2
(yk − xk ) + 2
2
(zk − yk ) (yk − xk )
k=1 k=1 k=1
∑
p
2
= [d2 (y, z)] + [d2 (x, y)] + 2 2
(zk − yk ) (yk − xk )
k=1p
∑
≤ [d2 (y, z)] + [d2 (x, y)] + 2
2 2
(zk − yk ) (yk − xk ) .
k=1
4
Par application de l’inégalité de Schwarz,
v [ p ]v
∑p u u ∑
u p
u ∑ ( )
a k bk ≤ t a2k t b2k cf : exercice 2 ; fiche TD n0 1 ,
k=1 k=1 k=1
à ak = zk − yk et bk = yk − xk , on obtient
v v
u p u p
u∑ u∑
[d2 (x, z)]2 ≤ [d2 (y, z)] + [d2 (x, y)] + 2t
2 2
(zk − yk ) t
2
(yk − xk )2
k=1 k=1
2 2
= [d2 (y, z)] + [d2 (x, y)] + 2 [d2 (y, z)] [d2 (x, y)]
D’où,
d2 (x, z) ≤ d2 (x, y) + d2 (y, z) .
∑
n−1
d (x1 , xn ) ≤ d (xk , xk+1 ) (inégalité polygonale) .
k=1
Définition 1.2.2 :
Soit E un ensemble, d1 , d2 deux distances sur E. On dit que d1 et d2 sont
deux distances équivalentes s’ils existent deux nombres réels strictement
positifs α et β tels que :
Notation : d1 v d2 .
La notion d’équivalence ainsi définie est une relation d’équivalence sur l’en-
semble des distances définies sur E.
Exemple 1.2 :
Les trois distances d1 , d2 et d∞ définies sur Rp sont équivalentes. D’une façon
précise, pour tout couple (x, y) de Rp × Rp , on a
√
d∞ (x, y) ≤ d1 (x, y) ≤ pd2 (x, y) ≤ pd∞ (x, y) .
5
Pour tout couple (x, y) de Rp × Rp , nous avons
∑
p
sup |yk − xk | ≤ |yk − xk | .
k=1,...,p
k=1
Donc,
d∞ (x, y) ≤ d1 (x, y) . (1.1)
Par application de l’inégalité de Schwarz (ak = 1, bk = |yk − xk |), on déduit
que
v v
u p u p
∑ p
u∑ u∑
|yk − xk | ≤ t 12 t (yk − xk )2
k=1 k=1 k=1
v
u p
√ u∑
= pt (yk − xk )2 .
k=1
Par suite,
√
d1 (x, y) ≤ pd2 (x, y) . (1.2)
D’autre part,
∑
p
[d2 (x, y)] 2
= (yk − xk )2
k=1
∑[
p ]2 [ ]2
≤ sup |yk − xk | = p sup |yk − xk | .
k=1,...,p k=1,...,p
k=1
Par conséquent,
√
d2 (x, y) ≤ pd∞ (x, y) ,
ou encore
√
pd2 (x, y) ≤ pd∞ (x, y) . (1.3)
D’où le résultat à partir des inégalités (1) , (2) et (3) .
Exemples 1.1 :
6
1. (Rp , d1 ) , (Rp , d2 ) et (Rp , d∞ ) sont des espaces métriques.
2. C est un espace métrique. On prend pour distance de deux complexes
(z1 , z2 ) , d (z1 , z2 ) = |z1 − z2 | .
Définition 1.2.4 :
Soit (E, d) un espace métrique et A une partie de E. On définit sur A une
distance dA (distance induite par celle de E) par :
dA (x, y) = d (x, y) , ∀ (x, y) ∈ A × A.
7
Définition 1.2.7 :
Deux normes N1 et N2 définies sur un même e.v.n. sont dites équivalentes
s’ils existent deux nombres α et β strictement positifs lels que
αN1 (x) ≤ N2 (x) ≤ βN1 (x) , ∀x ∈ E.
Exercice 1.2.1 :
Montrer que les trois normes N1 , N2 et N∞ définies sur Rp sont équivalentes
et on a
√
∀x ∈ Rp , N∞ (x) ≤ N1 (x) ≤ pN2 (x) ≤ pN∞ (x) .
Définition 1.2.8 :
Soit (E, N) un e.v.n. et F un sous espace-vectoriel de E (s.e.v.). On définit
une norme sur F, notée NF (norme induite par celle de E) par :
NF (x) = N (x) , ∀x ∈ F.
8
Théorème 1.1 :
Soit E un espace vectoriel de dimension finie. Alors, toutes les normes défi-
nies sur E sont équivalentes. En particulier, dans Rp , toutes les normes sont
équivalentes.
Remarques 1.6 :
1. B ′ (a, r) = B (a, r) ∪ S (a, r) .
2. Dans R muni de la distance usuelle d (x, y) = |x − y| ,
B (a, r) = ]a − r, a + r[ , B ′ (a, r) = [a − r, a + r] ,
S (a, r) = {a − r, a + r} .
4. Si 0 ≤ r ≤ r′ , alors
9
5. Une boule n’a pas toujours un seul centre et un seul rayon. Nous allons
justifier cette remarque à l’aide d’un exemple. Posons E = [0, 1] et pour
tout (x, y) ∈ E 2 , d (x, y) = |x − y| . Nous avons
Donc, ( )
′ ′ 1 1
B (0, 1) = B , .
2 2
10
Exemple 1.4 : De la définition 1.3.3, on déduit que les ensembles E et ∅
sont à la fois ouverts et fermés dans E.
Proposition 1.1 :
Dans un espace métrique (E, d) , toute boule ouverte (resp. fermée) est un
ensemble ouvert (resp. fermé) dans E.
Preuve. Soit B (a, r) une boule ouverte de E. Montrons que c’est un en-
semble ouvert dans E.
Soit x ∈ B (a, r) et posons r′ = r − d (a, x) .
Montrons que B (x, r′ ) ⊂ B (a, r) .
Soit y ∈ B (x, r′ ) . Nous avons
d (x, y) < r′ = r − d (a, x) . D’où,
d (a, x) + d (x, y) < r et en vertu de l’inégalité triangulaire, on obtient
d (a, y) < r. Donc, y ∈ B (a, r) et par suite
B (x, r′ ) ⊂ B (a, r) . Par conséquent, B (a, r) est un ouvert.
Soit B ′ (a, r) une boule fermée de E. Montrons que c’est une partie fermée
de E. Pour cela, il suffit de démontrer que {E B ′ (a,r) est un ouvert de E. On
′
suppose que {B ′ (a,r) ̸= ∅. Sinon, B (a, r) = E est fermé. Soit x ∈ {E
E
B ′ (a,r) et
posons r = d (a, x) − r. Montrons que B (x, r ) ⊂ {B ′ (a,r) . Soit y ∈ B (x, r′ ) .
′ ′ E
Nous avons,
d (x, y) < r′ = d (a, x) − r. D’après l’inégalité triangulaire, r < d (a, x) −
d (x, y) ≤ d (a, y) .
′
D’où, y ∈ {E B ′ (a,r) . Donc, B (x, r ) ⊂ {B ′ (a,r) .
E
′
Par suite, {E B ′ (a,r) est ouvert et par conséquent B (a, r) est fermé.
Proposition 1.2 :
(i) Toute réunion d’ensembles ouverts est un ensemble ouvert.
(ii) Toute intersection finie d’ensembles ouverts est un ensemble ouvert.
Preuve. (i) Soit (Oi )i∈I une famille d’ouverts (I fini ou infini). Posons
∪
O= Oi .
i∈I
Soit x ∈ O. Il existe donc i0 ∈ I tel que x ∈ Oi0 . Comme Oi0 est ouvert, il va
exister r > 0 tel que B (x, r) ⊂ Oi0 ⊂ O. Par suite, O est ouvert. D’où (i) .
(ii) Supposons I fini et posons
∩
O= Oi .
i∈I
11
Posons rx = inf ri .
i∈I
Puisque I est fini, alors rx > 0 et pour tout i, B (x, rx ) ⊂ Oi . Donc,
∩
B (x, rx ) ⊂ Oi .
i∈I
∩
Par conséquent, O = Oi est ouvert. D’où (ii) .
i∈I
] [
1
Exemple 1.5 Soit la famille infinie On = −1, (n ∈ N∗ ) d’intervalles
n
ouverts dans R (boules ouvertes dans R).
∪ ] [
La réunion
∪ 1
O= On = −1, = ]−1, 1[ ,
n∈N∗ n∈N∗
n
est un ouvert.
∩ ] [
L’intersection
∩ 1
O= On = −1, = ]−1, 0] ,
n∈N∗ n∈N∗
n
n’est pas un ouvert.
Par passage aux complémentaires dans la proposition 1.2, nous déduisons
facilement le résultat suivant (cf : exercice 3 fiche n0 2).
Proposition 1.3 :
(i) Toute intersection de fermés est un fermé.
(ii) Toute réunion finie de fermés est un fermé.
Exercice 1.3.1 :
Montrer que la sphère S (a, r) est un fermé dans Rn . On peut écrire
{RS(a,r) = B (a, r) ∪ C,
n
1.3.3.2. Voisinages
1.3.3.2.1. Définition et exemples
12
Définition 1.3.4 :
Soient (E, d) un espace métrique et x0 ∈ E. On dit qu’une partie V de E est
un voisinage de x0 si V contient une boule ouverte de centre x0 .
Autrement dit :
Exemple 1.6 :
1
1. Dans R muni de la distance naturelle, V = ]0, 1[ est un voisinage de
2
car ( ) ] [
1 1 1 3
B , = , ⊂ ]0, 1[ .
2 4 4 4
( r)
2. V = B (x0 , r) , r > 0, est un voisinage de x0 car B x0 , ⊂ B (x0 , r) .
2
3. Dans R muni de la distance naturelle, V = [0, 1] n’est pas un voisinage
de 0 car on ne peut pas trouver r > 0 tel que B (0, r) = ]−r, r[ soit
incluse dans [0, 1] .
Proposition 1.4 :
Soit (E, d) un espace métrique et x0 ∈ E.
(i) Tout voisinage de x0 contient x0 .
(ii) Toute intersection finie de voisinages de x0 est un voisinage de x0 .
(iii) Si V ∈ V (x0 ) et V ⊂ W, alors W ∈ V (x0 ) .
Preuve. :
(i) Soit V ∈ V (x0 ) . Il existe r > 0 tel que B (x0 , r) ⊂ V. Donc, x0 ∈ V.
D’où (i) .
(ii) Soit (Vi )i∈I une famille finie de voisinages de x0 . Pour tout i ∈ I, il existe
ri tel que B (x0 , ri ) ⊂ Vi . Posons r = inf ri . Comme I est fini, r > 0 et pour
i∈I
tout i, B (x0 , r) ⊂ B (x0 , ri ) . Donc,
∩ ∩
B (x0 , r) ⊂ B (x0 , ri ) ⊂ Vi = V.
i∈I i∈I
∩
Par conséquent, V = i∈I Vi ∈ V (x0 ) . D’où (ii) .
(iii) Soit V ∈ V (x0 ) et V ⊂ W. Comme V ∈ V (x0 ) , il existe r > 0 tel que
B (x0 , r) ⊂ V. Donc, B (x0 , r) ⊂ W et par suite W ∈ V (x0 ) .
13
Exercice 1.3.2 : Montrer que si V ∈ V (x0 ) , il existe W ∈ V (x0 ) tel que
pour tout y ∈ W , V ∈ V (y) (cf : exercice 7 fiche TD n0 2).
Proposition 1.5 :
Soient (E, d) un espace métrique, x0 et y0 deux éléments distincts de E.
Alors, il existe V ∈ V (x0 ) et W ∈ V (y0 ) tel que V ∩ W = ∅. On dit que E
est un espace métrique séparé.
1
Preuve. Soit r tel que 0 < r < d (x0 , y0 ) . Posons
2
V = B (x0 , r) = {z ∈ E/d (x0 , z) < r} ∈ V (x0 ) ,
est ouvert.
1.3.3.2.3 Topologie induite
Soit (E, d) un espace métrique et F une partie de E.
Définition 1.3.5 :
L’ensemble F muni de la distance induite dF sera appelé sous espace mé-
trique (s.e.m.).
Pour tout x0 ∈ F, la boule ouverte BF (x0 , rx0 ) de centre x0 et de rayon r
dans F est donnée par :
14
où B (x0 , rx0 ) est la boule ouverte de centre x0 et de rayon r dans E.
En effet, nous avons,
BF (x0 , rx0 ) = {z ∈ F/d (x0 , z) < rx0 }
= {z ∈ E/d (x0 , z) < rx0 } ∩ F
= B (x0 , rx0 ) ∩ F.
Nous avons la proposition suivante.
Proposition 1.7 :
Pour que B ⊂ F soit ouvert (resp. fermé) dans F , il faut et il suffit , qu’il
existe un ouvert (resp. fermé) A de E tel que
B = A ∩ F.
Preuve. (cf. devoir n0 1)
Les ouverts, fermés et voisinages de F sont les traces sur F des ouverts,
fermés et voisinages de E.
Proposition 1.8 :
Soit x ∈ F. Pour qu’une partie VF ⊂ F soit un voisinage de x dans F, il faut
et il suffit , qu’il existe un voisinage VE de x dans E tel que
VF = VE ∩ F.
Preuve. (cf. devoir n0 1)
Remarque 1.7 Les ouverts (resp. fermés) de F ne sont pas nécessairement
des ouverts (resp. fermés) de E.
Nous allons justifier cette remarque à l’aide d’un exemple.
Exemple 1.7 :
On prend E = (R, d1 ) où d1 (x, y) = |x − y|, F = ]0, 2] . L’intervalle ]1, 2] est
un ouvert de F car
]1, 2] = ]1, 3[ ∩ ]0, 2] = ]1, 3[ ∩ F.
Cependant, ]1, 2] n’est pas un ouvert de R. De même l’intervalle ]0, 1] est un
fermé de F car
]0, 1] = ]0, 2] ∩ [0, 1] ,
mais ]0, 1] n’est pas un fermé de R.
15
1.3.4.1 Intérieur
Définition 1.3.6 :
On dit qu’un point x0 de E est un point intérieur à A si A est un voisinage
de x0 .
En d’autres termes, un point x0 ∈ E est intérieur à A s’il existe r > 0 tel
que B (x0 , r) ⊂A.
◦
L’ensemble des points intérieurs à A s’appelle intérieur de A et se note A.
Remarque 1.8 : Nous avons
◦ ◦ ◦
A ⊂ A, et A ⊂ B =⇒ A ⊂ B.
◦
En effet, si x0 ∈ A, alors A∈ V (x0 ), donc B qui contient A est aussi un
◦
voisinage de x0 et par suite x0 ∈ B.
Proposition 1.9 :
◦
L’intérieur A est un ouvert et c’est le plus grand ouvert contenu dans A.
◦
Preuve. Soit x0 ∈ A, il existe donc r > 0 tel que B (x0 , r) ⊂A.
◦
Chaque point de B (x0 , r) est intérieur à A ceci entraine que B (x0 , r) ⊂ A.
◦
Donc, A est un voisinage de chacun de ses points et en vertu de la proposition
◦
1.6, A est ouvert.
◦
Montrons maintenant que A est le plus grand ouvert contenu dans A. Soit O
un ouvert contenu dans A.
D’après la proposition 1.6, O est un voisinage de chacun de ses points.
Donc, chaque point de O est intérieur à A.
◦ ◦
Par conséquent, O ⊂ A. D’où A est le plus grand ouvert contenu dans A.
Exemples 1.3 :
1. E = R, muni de la distance naturelle et (a, b) ∈ R2 tel que a < b,
0 0 0 0
db[ = [a,
]a, db[ = ]a,
db] = [a,
db] = ]a, b[ ,
0 0
Q=∅; {RQ = ∅.
2. E = (R , di ) , i = 1, 2, ∞,
p
0
B\
′ (x , r) = B (x , r) .
0 0
16
1.3.4.2 Adhérence
Soit (E, d) un espace métrique, A une partie de E et x0 ∈ A.
Définition 1.3.7 :
On dit que x0 est adhérent à A si tout voisinage de x0 contient un point de
A.
Autrement dit :
Remarque 1.9 :
1. A ⊂ A.
2. A ⊂ B =⇒ A ⊂ B.
Proposition 1.10 :
L’adhérence A d’un ensemble A est un fermé et c’est le plus petit fermé qui
contient A.
Preuve. Posons B = {E
A . On a
x0 ∈
/ A ⇐⇒ x0 ∈ {A ⇐⇒ ∃V ∈ V (x0 ) tel que V ∩ A = ∅.
◦
⇐⇒ ∃V ∈ V (x0 ) tel que V ⊂ {E
A = B ⇐⇒ x0 ∈ B.
Exemple 1.8 :
1. E = R, muni de la distance usuelle a < b,
Q = R; {RQ = R.
2. E = (Rp , di ) , i = 1, 2, ∞, p ≥ 1,
B (x0 , r) = B ′ (x0 , r) .
17
De la définition et la proposition 1.10, nous déduisons le corollaire suivant.
Corollaire 1.2 :
(i) ∀x0 ∈ A, x0 ∈ A.
(ii) A est fermé ⇐⇒ A = A.
Exemple 1.9 Des exemples 1.8, nous déduisons que Q et R sont des parties
partout denses dans R.
Définition 1.3.9 :
On dit que x0 est un point isolé de A s’il existe un voisinage V de x0 tel que
V ∩ A = {x0 } .
En d’autres termes, le point x0 ∈ A est isolé s’il n’est pas adhérent à A\ {x0 } .
Exemples 1.4 :
1. L’ensemble Z ne contient que des points isolés car
] [
1 1
∀n ∈ Z, Vn = n − , n + ∈ V (n) et Vn ∩ Z = {n} .
2 2
∀x ∈ Q et ∀ε > 0, ]x − ε, x + ε[ ∩ Q\ {x} ̸= ∅.
Définition 1.3.10 :
On dit qu’un point a ∈ E est un point d’accumulation de A si tout voisi-
nage de x0 contient un point de A autre que x0 .
En d’autres termes,
Remarques 1.11 :
18
1. Si a ∈ E est un point d’accumulation de A, alors a n’est pas un pont
isolé.
2. Si a ∈ E est un point d’accumulation de A, alors a ∈ A.
3. Un point d’accumulation de A n’appartient pas nécessairement à A.
Proposition 1.11 :
Soit a ∈ E. Pour que a soit un point d’accumulation de A, il faut et il suffit
que tout voisinage V de a contient une infinité de points de A.
1.3.4.5 Frontière
Définition 1.3.11 :
Soient (E, d) un espace métrique, A une partie de E et x0 ∈ E.
On dit que x0 est un point frontière de A si tout voisinage de x0 rencontre
à la fois A et {E
A.
La frontière de A est l’ensemble de ses points frontières et se note ∂ (A) ou
F r (A) .
x0 ∈ ∂ (A) ⇔ ∀V ∈ V (x0 ) , V ∩ A ̸= ∅ et V ∩ {E
A ̸= ∅.
En effet,
x ∈ ∂A ⇔ ∀V ∈ V (x0 ) , V ∩ A ̸= ∅ et V ∩ {E
A ̸= ∅
⇔ x ∈ A et x ∈ {AE
⇔ x ∈ A ∩ {E
A.
Exemple 1.10 :
1. ∂ ]a, b[ = ∂ [a, b] = ∂ [a, b[ = ∂ ]a, b] = {a, b} .
2. ∂B (a, r) = ∂B ′ (a, r) = S (a, r) .
19
1.4 Limites de suites, suites de Cauchy
1.4.1 Suites et limites
Définition 1.4.1 :
On appelle suite d’éléments de Rp , p ≥ 1, une application
u:N −→ Rp ( )
(1) (2) (p)
n 7→ un = un , un , . . . , un ,
(i)
où un ∈ R, i = 1, 2, · · · , p. Une telle suite sera notée (un )n∈N ou simplement
(un ) . un est le nième terme de la suite ou le terme de rang n.
Définition 1.4.2 : ( )
On appelle sous-suite (ou suite extraite) de (un ) une suite de la forme uφ(n)
où φ : N −→ N est une application strictement croissante.
Exemple 1.11 Les suites (u2n ) et (u2n+1 ) sont deux suites extraites de la
suite (un ) .
Par la suite, Rp , p ≥ 1, sera muni d’une norme notée ∥ ∥ .
Définition 1.4.3 :
Soit (un )n∈N une suite d’éléments de Rp . On dit que la suite (un )n∈N converge
(ou tend) vers une limite l = (l1 , l2 , · · · , lp ) ∈ Rp si
20
Montrons que (un )n∈N converge vers l = (1, 0) . Pour la norme ∥ ∥∞ , nous
avons, ( )
1 −n
∥un − l∥∞ = sup ,e .
n+1
1
Comme lim = lim e−n = 0, alors, pour tout ε > 0,
n−→+∞. n + 1 n−→+∞.
1
∃n1 ∈ N, n ≥ n1 =⇒ < ε,
n+1
∃n2 ∈ N, n ≥ n2 =⇒ e−n < ε.
Unicité de la limite
Proposition 1.12 :
Soit (un )n∈N une suite d’éléments de Rp . Si la suite (un )n∈N converge, alors
la limite est unique.
Preuve. Supposons que la suite (un )n∈N converge vers deux limites distinctes
l et l′ . Donc,
ε ε
∀ε > 0, ∃nε ∈ N, n ≥ nε =⇒ ∥un − l∥ < et ∥un − l′ ∥ < .
2 2
En vertu de l’inégalité triangulaire, on obtient
Définition 1.4.4 :
Soit (un )n∈N une suite d’éléments de Rp . On dit qu’un élément a de E est
une valeur d’adhérence de la suite (un )n∈N si pour tout r > 0,
21
Remarque 1.16 : Toute valeur d’adhérence d’une suite (un )n∈N de points
d’un ensemble A appartient à A.
En effet, soit a une valeur d’adhérence de la suite (un )n∈N ⊂ A.
Par définition d’une valeur d’adhérence,
∀r > 0, {n ∈ N/ ∥un − a∥ < r} est infini.
Donc, pour tout r > 0, B (a, r) ∩ A ̸= ∅ et par suite a ∈ A.
Remarque 1.17 : Si lim un = l, alors l est une valeur d’adhérence.
n−→+∞
La réciproque est, en général, fausse.
En effet,
lim un = l ⇔ ∀ε > 0, ∃nε ∈ N, n ≥ nε =⇒ ∥un − l∥ < ε.
n−→+∞
=⇒ ∀ε > 0, {n ∈ N/ ∥un − l∥ < ε} est infini.
D’où la première assertion.
Montrons à l’aide d’un contre-exemple que la réciproque est fausse.
Pour cela, considérons la suite (un )n∈N définie sur R par :
xn = (−1)n , n ∈ N.
On a
u2n = 1 et u2n+1 = −1.
1 et −1 sont des valeurs d’adhérence de la suite (un )n∈N .
Cependant, la suite (un )n∈N diverge.
Proposition 1.13 :
Soit (un ) une suite d’éléments de Rp convergente vers l. Alors l est l’unique
valeur d’adhérence de la suite.
Preuve. Supposons que la suite (un ) admet une valeur d’adhérence l′ ̸= l.
∥l − l′ ∥
Soit ε tel que 0 < ε < . Comme (un ) tend vers l et l′ est une valeur
2
d’adhérence de (un ) , alors on a
ε
∃n0 ∈ N, n ≥ n0 =⇒ ∥un − l∥ < et
{ } 2
ε
A = n/ ∥un − l′ ∥ < est infini.
2
Comme A est infini, il existe N ≥ n0 tel que N ∈ A. Donc, en vertu de
l’inégalité triangulaire, on a
ε ε ∥l − l′ ∥
∥l − l′ ∥ ≤ ∥l − uN ∥ + ∥uN − l′ ∥ < + =ε= .
2 2 2
Ce qui est absurde. Donc, l = l′ .
22
Remarque 1.18 : Une suite qui admet une seule valeur d’adhérence ne
converge pas nécessairement vers cette valeur.
Considérons la suite (un ) définie sur R par :
1
u2n = n, un = , n ∈ N∗ .
n
La suite (un ) n’admet pas d’autre valeur d’adhérence que l’origine.
Cependant, la suite (un ) ne converge pas vers 0.
La proposition suivante va nous
( permettre de )se ramener au cas de suites
(1) (2) (p) (k)
d’éléments de R. Soit (un ) = un , un , . . . , un une suite de Rp ; un est la
k ème composante de un , 1 ≤ k ≤ p.
Proposition (1.14 : )
(1) (2) (p)
Soit (un ) = un , un , . . . , un une suite de Rp . Alors la suite (un )n∈N
converge(vers)l = (l1 , l2 , . . . , lp ) ∈ Rp si et seulement si pour tout k = 1, . . . , p,
(k)
la suite un converge vers lk ∈ R.
∀ (x, y) ∈ Rp , ∥x − y∥∞ ≤ β ∥x − y∥ .
Nous avons
ε
lim un = l ⇔ ∀ε > 0, ∃nε ∈ N, n ≥ nε =⇒ ∥un − l∥ <
n−→+∞ β
⇔ ∀ε > 0, ∃nε ∈ N, n ≥ nε =⇒ ∥un − l∥∞ <ε
(k)
⇔ ∀ε > 0, ∃nε ∈ N, n ≥ nε =⇒ sup un − lk < ε
k=1,...,p
(k)
⇔ ∀ε > 0, ∃nε ∈ N, n ≥ nε =⇒ un − lk < ε ∀k = 1, . . . , p
(k)
⇔ lim un = lk , k = 1, . . . , p.
n−→+∞
D’où la proposition.
Exemple 1.13 : Soit (un )n∈N la suite de R3 définie pour tout n ∈ N∗ par
( ) 1
1 1 −
un = sin , , e n . La suite (un )n∈N converge vers l = (0, 0, 1)
n n+1
( ) 1
1 1 −
car lim sin = lim = 0 et lim e n = 1.
n−→+∞ n n−→+∞ n + 1 n−→+∞
23
1.4.2 Caractérisation des points d’accumulation et des
points d’adhérence
Proposition 1.15 :
Soit A une partie de Rp et x ∈ Rp . Pour que x ∈ A, il faut et il suffit qu’il
existe une suite (un )n∈N telle que :
(i) ∀n ∈ N, un ∈ A.
(ii) (un ) converge vers x dans Rp .
Preuve. S’il existe une suite (un )n∈N vérifiant (i) et (ii) alors x ∈ A.
Réciproquement, supposons que x ∈ A. Nous avons
( )
1
∀n ∈ N, B x, ∩ A ̸= ∅.
n+1
D’où, ( )
1
∀n ∈ N, ∃un ∈ B x, ∩ A.
n+1
La suite (un )n∈N vérifie
1
∀n ∈ N, un ∈ A et d (x, un ) = ∥un − x∥ < .
n+1
Donc, ∀n ∈ N, un ∈ A et lim un = x.
n−→∞
Proposition 1.16 :
Soit A une partie de Rp et x ∈ Rp . Pour que x soit un point d’accumulation
de A il faut et il suffit qu’il existe une suite (un )n∈N telle que
(i) ∀n ∈ N, un ∈ A.
(ii) (un ) converge vers x.
(iii) n ∈ N, m ∈ N et n ̸= m =⇒ un ̸= um .
Preuve. L’existance d’une suite (un ) vérifiant (i) , (ii) et (iii) entraîne que
x est un point d’accumulation de A.
Réciproquement, supposons que x est un point d’accumulation de A et construi-
sons une suite (un ) vérifiant les conditions (i) , (ii) et (iii) de la manière
suivante.
Pour r0 = 1, B((x, r0 ) ∩ A ̸=)∅. Donc, ∃u0 ∈ B (x, r0 ) ∩ A.
1
Pour r1 = min , ∥u0 − x∥ > 0, B (x, r1 )∩A ̸= ∅. Donc, ∃u1 ∈ B (x, r1 )∩
2
A.
Ainsi, par récurrence, on construit
( )
1
rn+1 = min n+1 , ∥un − x∥ > 0.
2
Nous avons B (x, rn+1 ) ∩ A ̸= ∅. Donc, il existe un+1 ∈ B (x, rn+1 ) ∩ A. La
suite ainsi construite vérifie les conditions (i) , (ii) et (iii) .
24
1.4.3 Suites de Cauchy
Définition 1.4.5 :
On dit que la suite (un ) est de Cauchy si
∀ε > 0, ∃nε ∈ N, n ≥ nε et m ≥ nε =⇒ ∥un − um ∥ < ε.
Remarque 1.19 :
1. La définition exprime le fait qu’aussi petit que soit ε, les termes de la
suite (un ) ont à partir d’un certain rang nε des distances mutuelles plus
petites que ε.
2. La notion de suite de Cauchy reste invariante si la norme est rem-
placée par une une autre norme (car dans Rp , toutes les normes sont
équivalentes).
Proposition 1.17 :
Toute suite convergente est de Cauchy.
Preuve. Soit (un ) une suite qui converge vers l. On a
ε
∀ε > 0, ∃nε ∈ N, n ≥ nε =⇒ ∥un − l∥ < .
2
En vertu de l’inégalité triangulaire, on déduit
∀ε > 0, ∃nε ∈ N, n ≥ nε et m ≥ nε =⇒ ∥un − um ∥ < ε.
Proposition 1.18 :
Toute suite de Cauchy est bornée. En particulier, toute suite convergente est
bornée.
Preuve. Soit (un ) une suite de Cauchy. Pour ε = 1,
∃n1 ∈ N, n ≥ n1 et m ≥ n1 =⇒ ∥un − um ∥ < 1
Posons
A = {un , n ∈ N} .
Soient un et um deux éléments de A. On a
∥un − um ∥ ≤ ∥un − un1 ∥ + ∥un1 − um ∥
≤ 2 + 2sup ∥uj − un1 ∥ = r < ∞.
j<n1
D’où,
δ (A) = sup d (un , um ) = sup ∥un − um ∥ ≤ r < ∞.
un ∈A,um ∈A un ∈A,um ∈A
25
Proposition ( 1.19 : )
(1) (2) (p)
Soit (un ) = un , un , . . . , un une suite de Rp . Pour que (un ) soit une suite
de
( Cauchy
) dans Rp , il faut et il suffit, que pour tout k = 1, 2, . . . , p, la suite
(k)
un soit de Cauchy dans R.
D’où,
∀ε > 0, ∃nε ∈ N, n ≥ nε et m ≥ nε =⇒ sup u(k)
n − u(k)
m < ε.
k=1,...,p
Donc,
∀ε > 0, ∃nε ∈ N, n ≥ nε et m ≥ nε =⇒ u(k) (k)
n − um < ε, ∀k = 1, . . . , p.
( )
(k)
D’où ∀k = 1, . . . , p, un est de Cauchy dans R.
Montrons que ( la ) condition est suffisante. Supposons que pour tout k =
(k)
1, 2, . . . , p, un est de Cauchy dans R. Donc,
∀ε > 0, ∀k = 1, 2, . . . , p, ∃nε,k ∈ N, n ≥ nε,k et m ≥ nε,k =⇒ u(k) (k)
n − um < ε.
Posons
nε = sup nε,k .
k=1,...,p
On a donc
∀n ≥ nε et ∀m ≥ nε , sup u(k)
n − u (k)
m < ε.
k=1,...,p
Exemple 1.14 :
1. L’intervalle [a, b] est un ensemble compact de R.
2. La boule fermée B ′ (a, r) = {x ∈ Rp / ∥x − a∥ ≤ r} est un compact de
Rp .
26
3. B(a, r) = {x ∈ Rp / ∥x − a∥ < r} et B ⋆ (a, r) = {x ∈ Rp /0 < ∥x − a∥ <
r} ne sont pas des parties compactes de Rp car elles ne sont pas fermées,
Définition 1.5.2 :
Soit A une partie de Rp et R = (Ri )i∈I une famille de parties de Rp . On dit
que la famille R recouvre A (ou constitue un recouvrement de A) si
∪
A⊂ Ri .
i∈I
Exemple 1.15 :
1. La famille R = (]−n, n[)n∈N est un recouvrement ouvert de R car
∪
R= ]−n, n[ .
n∈N
([ ])
1
2. La famille R = 0, est un recouvrement de [0, 1] car
n n∈N∗
∪ [ 1
]
[0, 1] ⊂ 0, .
n∈N∗
n
Proposition 1.20 :
Soit A une partie de Rp . Les propositions suivantes sont équivalentes.
(i) A est compacte.
(ii) A possède la propriété de Bolzano-Weierstrass : Toute suite d’élé-
ments de A admet une sous-suite qui converge vers un élément appartenant
à A.
(iii) Tout sous-ensemble infini d’éléments de A possède un point d’accumu-
lation appartenant à A.
(iv) A possède la propriété de Borel-Lebesgue : de tout recouvrement ouvert
de A, on peut extraire un recouvrement fini.
27
Exemples 1.5 :
1. ∅ est compact.
2. ∀a ∈ Rp , {a} est compact, et tout ensemble fini A = {a1 , a2 , . . . , ak }
est compact.
3. R n’est pas compact.
4. Le sous-ensemble de R
{ }
1 1 1
A= 1, , , . . . , , . . . ,
2 3 n
28
1.6 Exercices
Exercice 1 : Les fonctions suivantes sont-elles des distances sur R?
√
d1 (x, y) = (x − y)2 ; d2 (x, y) = |y − x|; d3 (x, y) = |y 3 − x3 | ;
d4 (x, y) = |y 2 − x2 | ; d5 (x, y) = |y − 2x| .
|a|p |b|q
|ab| ≤ + .
p q
2) On désigne par a1 , . . . , an ; b1 , . . . , bn , 2n nombres réels ou complexes ;
et on pose
( n )1 ( n )1
∑ p ∑ q
α= |ak |p , β= |bk |q .
k=1 k=1
( )1 ( n )1
∑n ∑
n ∑
p q
ak bk ≤ |ak |p |bk |q .
k=1 k=1 k=1
( n )1 ( n )1 ( n )1
∑ p p
∑ p ∑ p
|ak + bk | ≤ |ak |p + |bk |p .
k=1 k=1 k=1
29
4) On définit l’application ∥ . ∥p de Rn dans R+ par :
( )1
∑
n
p
∥x∥p = ∥(x1 , x2 , . . . , xn )∥p = |xk |p , p ≥ 1.
k=1
Φ (x + y) ≤ Φ (x) + Φ (y) .
d
d1 = ; d2 = ln (1 + d) ,
1+d
sont des distances sur E.
30
√
On rappelle que la norme N2 est définie sur R2 par : N2 (x, y) = x2 + y 2 .
1) Prouver que N est une norme sur R2 . Que peut-on dire des normes N
et N2 ?
2) Déterminer et dessiner la boule fermée de centre 0 et de rayon 1 pour
les deux normes N et N2 .
3) Déterminer p et q tel que
|∥x∥ − ∥y∥| ≤ ∥x − y∥ .
2) Si x ̸= 0 et y ̸= 0, montrer que
x y
∥x∥
−
∥x∥ ∥y∥
≤ 2 ∥x − y∥ ,
1
x y
∥x − y∥ ≥ sup [∥x∥ , ∥y∥] ·
−
∥x∥ ∥y∥
.
2
Exercice 10 : Soit a ∈ E.
31
Exercice 11 : Montrer que tout sous-ensemble fini de E est fermé dans
E.
1) A est fermée ⇐⇒ A = A.
0
2) A est ouverte ⇐⇒ A = A.
Prouver que
1) d(x, A) = 0 ⇔ x ∈ A.
4) A ∪ B = A ∪ B.
5) A ∩ B ⊂ A ∩ B.
32
Exercice 16 : Soit d la distance usuelle sur R et d1 l’application de R2
dans R définie par : d1 (x, y) = |ey − ex | .
1) Montrer que d1 est une distance sur R.
2) R est-il borné pour la distance d1 ?
3) Décrire et représenter la boule ouverte B(0, 1) relativement à d1 .
4) Les distances d et d1 sont-elles équivalentes ?
5) Soit (un )n∈N la suite telle que, pour tout n ∈ N, un = −n. La suite
(un )n∈N est-elle de Cauchy relativement à d1 ? Est-elle convergente ?
Exercice 17 :
0
1) Montrer que pour tout A ⊂ Rp , ∂(A) = F r(A) = A\A.
2) On munit R de sa norme usuelle ∥x∥ = |x| .
0
a) Déterminer Q, Q et ∂(Q) = F r(Q). En déduire que Q n’est ni ouvert
ni fermé. Est ce que Q a des points isolés ?
{ π √ } { 1
}
∗
b) Considérons la partie X = ]−∞, −1[ ∪ 0, , 3 ∪ 3 − , n ∈ N .
4 n
0
Déterminer X, X, ∂(X) = F r(X) et les points isolés de X.
33
Exercice 18 : Soit A une partie de Rp et x ∈ Rp . Montrer l’équivalence
des deux assertions suivantes.
1) x ∈ A.
2) Il existe une suite (un )n∈N telle que
(i) ∀n ∈ N, un ∈ A.
(ii) (un ) converge vers x dans Rp .
34
Chapitre 2
APPLICATIONS DE Rp DANS
Rq
2.1 Généralités
Dans ce chapitre, pour tout entier q ̸= 0, Rq est considéré comme un
espace métrique. La distance dq étant la disance associée à la norme ∥ . ∥q
ie.,
∀ (x, y) ∈ Rq × Rq , d (x, y) = ∥y − x∥q .
Soient n et p deux entiers naturels strictements positifs.
Définition 2.1.1 :
Soient A une partie de Rn et f une une fonction définie sur A à valeurs dans
Rp . A est appelé le domaine de f.
Le sous-ensemble de Rp défini par :
est l’image de f.
Notation : f : A ⊂ Rn −→ Rp .
f se nomme aussi fonction de n variables.
Si p = 1, f est dite fonction numérique, càd, f : Rn −→ R.
pi : Rn −→ R
x = (x1 , . . . xn ) 7 → pi (x) = xi .
35
Définition 2.1.3 :
Soient A ⊂ Rn , f : A −→ Rp et j ∈ {1, 2, . . . , p} . On appelle j ème compo-
sante de f, la fonction,
fj : A −→ R
x 7→ fj (x) = pj of (x) .
Pour tout x ∈ A, on a
2.2 Limites
2.2.1 Définitions
. Soient A ⊂ Rn , f : A −→ Rp , x0 ∈ A et l = (l1 , l2 , . . . , lp ) ∈ Rp . On dit
que f a pour limite l au point x0 si
Remarque 2.1 :
1. Si x0 ∈ A, on n’exige pas que l = f (x0 ) .
2. Si x0 ∈
/ A, la définition n’aurait pas de sens, car il existerait U ∈ V (x0 )
tel que U ∩ A = ∅.
36
Pour tout ε > 0, on peut trouver η1 > 0 et η2 > 0 tel que
ε
(x ∈ A et ∥x − x0 ∥n < η1 ) =⇒ ∥f (x) − l∥p < ,
2
′ ε
(x ∈ A et ∥x − x0 ∥n < η2 ) =⇒ ∥f (x) − l ∥p < .
2
Posons η = inf (η1 , η2 ) . Pour tout x ∈ A et ∥x − x0 ∥n < η, nous avons
ε ε
∥f (x) − l∥p < et ∥f (x) − l′ ∥p < .
2 2
En vertu de l’inégalité triangulaire, on obtient
∀ε > 0, ∥l − l′ ∥p < ε.
D’où l = l′ .
Remarque 2.2 La proposition 2.1 est souvent utile pour montrer que la
limite n’existe pas.
Alors, on a
(i) lim [f (x) + g (x)] = l + l′ .
x−→x0
(ii) lim h (x) f (x) = ll′′ .
x−→x0
37
Prouvons (ii) . On peut écrire,
D’où,
∥h (x) f (x) − ll′′ ∥p ≤ |h (x)| ∥f (x) − l∥p + |h (x) − l′′ | ∥l∥p . (2.4)
Remarque 2.3 :
1. Si f : A −→ Rp et g : B −→ Rp , la fonction f + g peut être étudiée sur
A ∩ B.
2. Si h (x) = λ ∈ R et si lim f (x) = l, alors lim h (x) f (x) = λl.
x−→x0 x−→x0
Proposition 2.3 :
Soit f : A ⊂ Rn −→ R. Si f ne s’annule pas sur une partie B ⊂ A, on peut
1
définir : B −→ R par :
f
1 1
(x) = , x ∈ B.
f f (x)
1 1
Soit x0 ∈ B tel que lim f (x) = l ̸= 0. Alors lim = .
x−→x0 x−→x0 f (x) l
38
Preuve. Soit x ∈ B. Nous avons
1 1 |f (x) − l|
f (x) − l
=
|lf (x)|
. (2.8)
|l|
(x ∈ B et ∥x − x0 ∥n < η1 ) =⇒ |f (x) − l| < .
2
Donc,
|l|
(x ∈ B et ∥x − x0 ∥n < η1 ) =⇒ |f (x)| > . (2.9)
2
Soit ε > 0. Il existe η2 > 0 tel que
εl2
(x ∈ B et ∥x − x0 ∥n < η2 ) =⇒ |f (x) − l| < . (2.10)
2
Posons η = inf (η1 , η2 ) . De (11) , (12) et (13) , nous déduisons
1 1
(x ∈ B et ∥x − x0 ∥n < η) =⇒ − < ε.
f (x) l
Remarque 2.4 :
1. Soit f : A ⊂ Rn , x0 ∈ A et f : A −→ R.
a) On dit que lim f (x) = +∞ si
x−→x0
2. Soit f : R −→ Rp .
a) On dit que lim f (x) = l si
x−→+∞
39
On dit que lim f (x) = l si
x−→−∞
Proposition 2.4 :
Soient A ⊂ Rn , B ⊂ A, f : A −→ Rp et x0 ∈ B.
Si f admet une limite l au point x0 , la restriction de f à B a une limite au
point x0 et on a
Preuve. On a
Donc,
D’où la proposition.
Remarque 2.5 :
La proposition 2.4 est souvent utile pour montrer qu’une fonction n’admet
pas de limite en un point.
f : R2 / {(0, 0)} −→ R
x2 − y 2
(x, y) 7→ f (x, y) = .
x2 + y 2
Posons
B1 = {0} × R∗ ; B2 = R∗ × {0} .
Nous avons (0, 0) ∈ B1 ∩ B2 et
D’où
lim f (x) = −1 ̸= lim f (x) = 1.
x∈B1 ,x−→x0 x∈B2 ,x−→x0
40
Proposition 2.5 :
Soit A ⊂ Rn , f : A −→ Rp , x0 ∈ A et l = (l1 , l2 , . . . , lp ) ∈ Rp . Pour que f ait
la limite l au point x0 , il faut et il suffit, que pour tout i ∈ {1, 2, . . . , p} , la
ième composante fi de f (càd pi of ) ait pour limite li au point x0 .
Preuve. On choisit sur Rp la distance sup définie par :
D’où,
Proposition 2.6 :
Soient : f : A ⊂ Rn −→ Rp , g : B ⊂ Rp −→ Rq , x0 ∈ A.
On suppose que f (A) ⊂ B, lim f (x) = b et lim g (y) = c.
x−→x0 y−→b
Alors, lim gof (x) = c.
x−→x0
41
Pour ce voisinage V,
∃U ∈ V (x0 ) tel que f (U ∩ A) ⊂ V.
Comme f (U ∩ A) ⊂ V ∩ B, on déduit que
∀W ∈ V (c) , ∃U ∈ V (x0 ) tel que gof (U ∩ A) ⊂ W.
42
2.3 Continuité
2.3.1 Définitions et propriétés
Définition 2.3.1 :
Soient : A ⊂ Rn , x0 ∈ A et f : A −→ Rp . On dit que f est continue au
point x0 si lim f (x) = f (x0 ) . Autrement dit : f est continue en x0 si
x−→x0
43
Définition 2.3.2 :
On appelle fonction polynôme, une fonction P : Rn −→ R définie pour tout
x = (x1 , x2 , . . . , xn ) par :
∑ ∏
n
P (x) = λm1 ,m2 ,...,mn xm
k ,
k
P (x, y, z) = x2 yz 4 + x2 + x3 y 5 z + xyz,
Proposition 2.13 :
Toute fonction polynôme est continue sur Rn .
Définition 2.3.3 :
Soient : A ⊂ Rn , f : A −→ Rp et a = (a1 , a2 , . . . , an ) ∈ A.
Pour tout i ∈ {1, 2, . . . , n} , on pose
Définissons la fonction
φi : A i −→ Rp
xi 7 → φi (x) = f (a1 , a2 , . . . ai−1 , xi , ai+1 , . . . , an ) .
On dit que f est continue par rapport à sa ième variable (ou par rapport à xi )
au point a = (a1 , a2 , . . . , an ) si et seulement si φi est continue au point ai .
Remarque 2.6 :
Soit f : A ⊂ Rn −→ Rp . Si f est continue au point a = (a1 , a2 , . . . , an ) .
Alors f est continue par rapport à chacune des variables en ce point (ie,
les fonctions d’une variable φ1 , φ2 , . . . , φn sont continues respectivement aux
points a1 , a2 , . . . , an ).
Remarque 2.7 :
La réciproque de la remarque 2.6 est fausse (ie, la continuité des fonctions
d’une variable φ1 , φ2 , . . . , φn n’entraîne pas la continuité de f ).
44
Nous allons justifier cette remarque à l’aide d’un exemple. Soit f la fonction
numérique définie sur R2 par :
xy
x2 + y 2 si (x, y) ̸= 0,
f (x, y) =
0 si (x, y) = 0.
φ1 (x) = φ2 (y) = 0.
on a
λ
si (x, y) ̸= 0,
g (x, y) = 1 + λ2
0 si (x, y) = 0.
D’où,
λ
lim g (x, y) = ̸= g (0, 0) = 0.
(x,y)−→(0,0) 1 + λ2
Donc, la fonction g n’est pas continue en (0, 0) . Par conséquent, la fonction
f n’est pas continue en (0, 0) .
Exemple 2.1 :
45
1. L’ensemble { }
B = (x, y) ∈ R2 /x2 + y 2 > 10
est ouvert dans R2 car la fonction
f : R2 −→ R
(x, y) 7 → f (x, y) = x2 + y 2 ,
est continue sur R2 et B = f −1 (]10, +∞[) est ouvert car c’est l’image
réciproque de l’ouvert ]10, +∞[ par la fonction continue f.
2. D = {(x, y) ∈ R2 /x2 + y 2 = 2x − y} est fermé car c’est l’image réci-
proque du fermé {0} par la fonction continue g (x, y) = x2 +y 2 −2x+y;
D = g −1 ({0}) .
Remarques 2.8 :
Par exemple,
L’image de l’ouvert ]−1, 1[ par l’application x 7→ x2 est l’intervalle [0, 1[ qui
n’est pas ouvert. ] π π[
L’image du fermé R par l’application x 7→ arctgx est l’ouvert − , qui
2 2
n’est pas un fermé de R.
46
Exemple 2.2 :
Soit f la fonction numérique définie sur R2 / {(0, 0)} par :
x3 y
f (x, y) = si (x, y) ̸= (0, 0) .
x2 + y 2
On a
x2
0 ≤ |f (x, y)| ≤ |xy| ≤ |xy| .
x2 + y 2
D’où
lim f (x, y) = 0.
(x,y)−→(0,0)
Soit (Oi )i∈I une famille d’ouverts de Rp qui recouvre f (B) càd
Preuve. ∪
f (B) ⊂ Oi . Comme f est continue, d’après la proposition 2.14, ∀i ∈ I,
i∈I
f −1 (Oi ) est ouvert dans Rn . Or, la famille [f −1 (Oi )]i∈I est un recouvrement
ouvert de B. Comme B est compact, il existe une partie finie J ⊂ I tel que
[ ]
B ⊂ ∪j∈J f −1 (Oj ) .
Donc, ∪
f (B) ⊂ Oj .
j∈J
47
Preuve. Puisque A est compact et f est continue sur A, d’après la proposi-
tion 2.15, f (A) est compact dans R. Donc, f (A) est fermé et borné dans R.
Par conséquent, supf (x) ∈ f (A) et inf f (x) ∈ f (A) . D’où la proposition.
x∈A x∈A
Remarque 2.9 :
Une fonction uniformément continue est évidemment continue. La réciproque
est fausse comme le montre l’exemple suivant.
La fonction
f : R+ −→ R+
x 7 → f (x) = x2 ,
est continue sur R+ mais non uniformément continue sur R+ . Choisissons sur
R+ la distance naturelle. On a
d [f (x) , f (y)] = |f (y) − f (x)| = y 2 − x2 = (y + x) |y − x| .
ε η
Soit ε > 0 et η > 0. Les réels x = et y = x + vérifient
η 2
η
|y − x| = < η et (y + x) |y − x| > 2x |y − x| = ε.
2
Donc, f n’est pas uniformément continue sur R+ .
48
La famille [B (x, ηx )]x∈A constitue un recouvrement ouvet de A. Comme A est
compact, on peut extraire un recouvrement fini. Il existe donc x1 , x2 , . . . , xm
tel que
∪m
A⊂ B (xk , ηxk ) .
k=1
Donc, on a
ε ε
dp [f (xk ) , f (y)] < et dp [f (xk ) , f (z)] < .
2 2
Par conséquent,
D’où le résultat.
49
Chapitre 3
FONCTIONS
DIFFERENTIABLES
Remarques 3.1 :
1. On peut munir L (E, F ) d’une structure d’espace vectoriel par les ap-
plications :
f : L (E, F ) × L (E, F ) −→ L (E, F )
(L, L′ ) 7→ L + L′
g : R × L (E, F ) −→ L (E, F )
et
(λ, L′ ) 7 → λL′
2. Lorsque E et F sont des espaces vectoriels de dimensions finies (par
exemple, E = Rn et F = Rp ), le choix d’une base sur chaque espace
permet de représenter les applications linéaires par des matrices.
3. Lorsque E et F sont des espaces vectoriels normés, on peut définir une
norme sur L (E, F ) , en posant
∥L (x)∥F
∥L∥ = sup ,
x∈E/{0} ∥x∥E
50
ce qui entraîne
∥L (x)∥F ≤ ∥L∥ ∥x∥E , ∀x ∈ E.
(voir devoir n0 2).
Par la suite, Rq , q ∈ N∗ sera muni d’une norme, notée, ∥ ∥q .
Proposition 3.1 :
Soit L ∈ L (Rn , Rp ) . Alors, il existe M > 0 tel que
∥L (x)∥p ≤ M ∥x∥n
Remarques 3.2 :
51
1. La différentielle dfx0 est une application linéaire de Rn dans Rp uniformément continue
(voir : corollaire 3.1).
2. Les notions de fonctions différentiables restent inchangées si on rem-
place la norme ∥ ∥n par une norme équivalente.
3. Si f : U ⊂ Rn −→ Rp est différentiable au point x0 ∈ U, alors sa
différentielle dfx0 est représentée par une matrice A à p lignes et n
colonnes.
A = (aij ) , 1 ≤ i ≤ p et 1 ≤ j ≤ n
Choisissons une base B =(e1 , e2 , ..., en ) de Rn et une base B ′ = (e′1 , e′2 , ..., e′n )
de Rp . La matrice de dfx0 dans les bases B et B ′ est la matrice ,
′
A ∈ Mp,n (R) notée MBB (dfx0 ) (ou parfois M (dfx0 , B, B′ )), dont la
j ème colonne est constituée par les coordonnées du vecteur f (ej ) dans
la base B′ , 1 ≤ j ≤ n.
Exemples 3.1 :
dfx0 : R −→ R
h 7→ dfx0 (h) = f ′ (x0 ) h
En effet,
f (x0 + h) − f (x0 )
f est dérivable en x0 ⇐⇒ lim = f ′ (x0 )
h−→0 h
f (x0 + h) − f (x0 ) − hf ′ (x0 )
⇐⇒ lim =0
h−→0 h
⇔ f est différentiable en x0 et dfx0 (h) = hf ′ (x0 ) .
52
2. La fonction f de R2 dans R définie par : f (x, y) = xy est différentiable
en (x0 , y0 ) ∈ R2 et sa différentielle en ce point est l’application
dfx0 : R2 −→ R
(h, k) 7→ hy0 + kx0 .
En effet, on a
Donc,
|α| ≤ |h| −→ 0 quand (h, k) −→ (0, 0) .
3. Toute application linéaire L ∈ L (Rn , Rp ) est différentiable sur Rn et sa
différentielle est elle même, càd, ∀x ∈ Rn , dfx = L.
En effet, ∀ (x, u) ∈ Rn × Rn ,
L (x + u) − L (x) − L (u) = 0.
p(i) : Rn −→ R
x = (x1 , x2 , . . . , xn ) 7 → xi .
∀x ∈ Rn , ∀i ∈ {1, 2, . . . , n} , dp(i)
x = pi .
Unicité de la différentielle
Proposition 3.2 :
Avec les mêmes notations de la définition 3.2.1, il existe au plus une appli-
cation linéaire L : Rn −→Rp vérifiant (3.1).
Donc,
∀ε > 0, ∃η > 0, ∥h∥n ≤ η =⇒ ∥L (h)∥p < ε ∥h∥n .
53
x
Pour tout x ∈ Rn / {0} , le point h = η vérifie ∥h∥n = η. D’où,
∥x∥n
D’autre part,
( )
∥x∥n
∥x∥n ∥x∥n
∥L (x)∥p =
L h
= ∥L (h)∥p ≤ εη = ε ∥x∥n .
η
η η
p
Par suite,
∥L (x)∥p
∥L∥ = sup ≤ ε.
x∈Rn /{0} ∥x∥n
Proposition 3.3 :
0
Soit f : A⊂ Rn −→Rp et x0 ∈ A. Si f est différentiable en x0 , alors f est
continue en x0 .
54
Preuve. Soit h assez petit tel que (x0 + h) ∈ U. Nous avons
(λf + µg) (x0 + h) − (λf + µg) (x0 ) − (λdfx0 + µdgx0 ) (h)
lim
h−→0 ∥h∥n
f (x0 + h) − f (x0 ) − dfx0 (h) g (x0 + h) − g (x0 ) − dgx0 (h)
= λ lim + µ lim = 0.
h−→0 ∥h∥n h−→0 ∥h∥n
D’où le résultat.
Donc,
τ = f (x0 + h) g (x0 + h) − f (x0 ) g (x0 ) − f (x0 ) dgx0 (h) − g (x0 ) dfx0 (h)
= f (x0 ) δ (x0 , h) ∥h∥n + dfx0 (h) dgx0 (h) + dfx0 (h) δ (x0 , h) ∥h∥n +
+ [g (x0 ) + dgx0 (h) + δ (x0 , h) ∥h∥n ] ε (x0 , h) ∥h∥n
= ζ (x0 , h) ∥h∥n , (3.2)
où
dfx0 (h) dgx0 (h)
ζ (x0 , h) = f (x0 ) δ (x0 , h) + + dfx0 (h) δ (x0 , h)
∥h∥n
+ [g (x0 ) + dgx0 (h) + δ (x0 , h) ∥h∥n ] . (3.3)
On a
lim f (x0 ) δ (x0 , h) = lim dfx0 (h) δ (x0 , h) = lim [g (x0 ) + dgx0 (h) + δ (x0 , h) ∥h∥n ] = 0.
h−→0 h−→0 h−→0
(3.4)
D’autre part, on a de la proposition 3.1,
|dfx0 (h) dgx0 (h)|
≤ M 2 ∥h∥n −→ quand h −→ 0.
∥h∥n
En combinant (3.2) , (3.3) et (3.4) nous obtenons
f (x0 + h) g (x0 + h) = f (x0 ) g (x0 )−[f (x0 ) dgx0 (h) + g (x0 ) dfx0 (h)]+ζ (x0 , h) ∥h∥n ,
avec lim ζ (x0 , h) = 0. D’où le résultat.
h−→0
55
3.3.3 Différentielle du quotient
Proposition 3.6 :
Soit U un ouvert non vide de Rn , x0 ∈ U, f une fonction de U dans R
différentiable en x0 et telle que f (x0 ) ̸= 0. Alors, il existe un voisinage V de
1
x0 tel que f ne soit non nulle sur U ∩ V. La fonction définie de U ∩ V dans
f
R est différentiable en x0 et sa différentielle est
( )
1 1
d =− dfx0 .
f x0 [f (x0 )]2
D’où le résultat.
56
Remarque 3.3 :
En combinant les résultats des propositions 3.5 et 3.6, nous déduisons que si
f
f et g sont différentiables en x0 et si g (x0 ) ̸= 0, alors est différentiable en
g
x0 et on a ( )
f f (x0 ) dgx0 − g (x0 ) dfx0
d =− .
g x0 [f (x0 )]2
Donc,
gof (x0 + h) = gof (x0 ) + dgy0 (dfx0 (h)) + dgy0 [ε (x0 , h)] ∥h∥n + θ (y0 , k) ∥k∥p .
Or,
gof (x0 + h) − gof (x0 ) − dgf (x0 ) [dfx0 (h)] θ (y0 , k) ∥k∥p
= dgy0 [ε (x0 , h)]+ −→ 0
∥h∥n ∥h∥n
quand h −→ 0.
57
Proposition 3.8 :
Soit U un ouvert non vide de Rn et f : U −→ Rp .
Pour que f soit différentiable au point x0 (resp. sur U ), il faut et il suffit,
que les p composantes f1 , f2 , . . . , fp de f soit différentiables au point x0 (resp.
sur U ) et pour tout h = (h1 , h2 , . . . , hn ) de Rn , on a
( )
dfx0 = d (f1 )x0 .h, . . . , d (fp )x0 .h .
avec dxi = pi , i = 1, 2, . . . , n.
⇐) Supposons que pour tout i = 1, 2, . . . , n, fi = pi of est différentiable
( en x0 . )
Pour tout h ∈ R , notons Af .h le vecteur R de composantes d (f1 )x0 .h, . . . , d (fp )x0 .h .
n p
Le vecteur
f (x0 + h) − f (x0 ) − Af .h
∥h∥n
a pour composantes
dfx0 = Af .h.
Proposition 3.9 :
Soit f est un homéomorphisme d’un ouvert U de Rn contenenant x0 sur
un ouvert V de Rn contenenant f (x0 ) . Si f est différentiable en x0 et si sa
58
différentielle dfx0 est une bijection de Rn sur Rn , alors l’application réciproque
g = f −1 est différentiable en y0 = f (x0 ) et sa différentielle est donnée par :
( )
dgy0 = d f −1 f (x0 ) = (dfx0 )−1 .
f0 : Rn −→ Rn
u 7 → f (x0 + u) − f (x0 )
g0 : R n −→ Rn
et .
v 7 → g (y0 + v) − g (y0 ) = g (y0 + v) − x0
On a f0 (0) = g0 (0) = 0. Puisque f est un homéomorphisme d’un voisinage
ouvert U de x0 sur un voisinage ouvert V de y0 = f (x0 ) , alors f est un
homéomorphisme d’un voisinage ouvert U0 de 0 sur un voisinage ouvert V0
de 0. Pour tout u ∈ U0 , on a
Posons
A = (dfx0 )−1 et α = ∥A∥ > 0.
Soit v ∈ V0 et u = g0 (v) = g [f (x0 ) + v] − x0 ; on a
Donc,
∥g [f (x0 ) + v] − g (x0 ) − A.v∥n ∥u∥n
= ∥A.ε (x0 , u)∥n (3.5)
∥v∥n ∥v∥n
1
f différentiable en x0 =⇒ ∃λ > 0, ∥u∥n < λ =⇒ ∥ε (x0 , u)∥n < .
2α
g0 continue en 0 =⇒ ∃µ > 0, ∥v∥n < µ =⇒ ∥g0 (v)∥n = ∥u∥n < α.
Donc, pour ∥v∥n < µ, on a
∥A.v∥n = ∥A. [f (x0 + u) − f (x0 )]∥n = ∥A. [dfx0 .u + ∥u∥n ε (x0 , u)]∥n
1
= ∥u + ∥u∥n A.ε (x0 , u)∥n ≥ |∥u∥n − ∥u∥n ∥A.ε (x0 , u)∥n | > ∥u∥n
2
car
1
∥A.ε (x0 , u)∥n ≤ ∥A∥ ∥ε (x0 , u)∥n < .
2
59
Par suite, si ∥v∥n < µ, on a
1
∥u∥ ≤ ∥A.v∥n ≤ ∥A∥ ∥v∥n .
2
Donc,
∥u∥
≤ 2 ∥A∥ (3.6)
∥v∥n
En combinant (3.5) et (3.6), nous obtenons
∥g [f (x0 ) + v] − g [f (x0 )] − A.v∥n
≤ 2α2 ∥ε (x0 , u)∥n .
∥v∥n
Et puisque
lim ε (x0 , u) = lim ε (x0 , u) = 0,
v−→0 u−→0
on déduit que
g [f (x0 ) + v] − g [f (x0 )] − A.v
lim = 0.
v−→0 ∥v∥n
Par conséquent,
dgy0 = dgf (x0 ) = A = (dfx0 )−1 .
60
2. Si on désigne par (e1 , e2 , . . . , en ) la base canonique de Rn , la dérivée
partielle première de f par rapport à la ième variable xi au point a peut
s’écrire
∂f f (a + tei ) − f (a)
(a) = Di f (a) = lim
∂xi t−→0 t
3. Lorsque n = 1, la notion de dérivée partielle première coincide avec la
notion de dérivée classique.
En utilisant des résultats sur les limites, on déduit facilement les résultats
suivants.
Proposition 3.10 :
Soient : U un ouvert de Rn , a = (a1 , a2 , . . . , an ) ∈ U et f : U −→ Rp .
Pour que f ait une dérivée partielle par rapport à xi au point a, il faut et il
suffit, que les p composantes f1 , . . . , fp de f aient une dérivée partielle par
rapport à xi au point a et on a
( )
∂f ∂f1 ∂f2 ∂fp
(a) = (a) , (a) , . . . , (a) .
∂xi ∂xi ∂xi ∂xi
Proposition 3.11 :
Soient : U un ouvert de Rn , a = (a1 , a2 , . . . , an ) ∈ U et f : U −→ Rp
différentiable au point a = (a1 , a2 , . . . , an ) .
∂f
Alors, la fonction f admet au point a des dérivées partielles (a) ,
∂xi
i = 1, . . . , n, et on a pour tout u = (u1 , . . . , un )
∑
n
∂f
dfa .u = ui (a) .
i=1
∂xi
f (a + tei ) − f (a) = dfa .tei + |t| ε (a, tei ) avec lim ε (a, tei ) = 0.
t−→0
Donc,
f (a + tei ) − f (a)
lim = dfa .ei ∈ Rp .
t−→0 t
Par conséquent,
∂f
(a) = dfa .ei , i = 1, 2, . . . , n,
∂xi
61
et
( )
∑
n
dfa .u = dfa . (u1 , u2 , . . . , un ) = dfa . ui ei
i=1
∑
n ∑
n
∂f
= ui dfa .ei = ui (a)
∂xi
(
i=1 i=1
)
∑ n
∂f1 ∑ ∂f2
n ∑ ∂fn n
= ui (a) , ui (a) , . . . , ui (a) ∈ Rp
i=1
∂xi i=1
∂x i i=1
∂x i
Remarques 3.5 :
où
dxi : Rn −→ R
u = (u1 , u2 , . . . , un ) 7→ dxi (u) = ui .
D’où,
∑n
∂f
dfa = (a) dxi .
i=1
∂xi
Donc, dfa est une combinaison linéaire dans Lc (Rn , R) des applications
∂f
linéaires dxi , i = 1, 2, . . . , n. Les coefficients sont les réels (a) ,
∂xi
i = 1, 2, . . . , n.
2. La réciproque de la proposition 3.11 est fausse càd, l’existance des n
∂f
dérivées partielles (a) , i = 1, . . . , n, ne suffit pas pour assurer la
∂xi
différentiabilité de f au point a.
Par exemple, la fonction f définie de R2 dans R par :
2
√ xy si (x, y) ̸= (0, 0) ,
f (x, y) = x 2 + y2
0 si (x, y) = (0, 0) .
Pour tout x ̸= 0 et y ̸= 0, on a
f (x, 0) = f (0, y) = 0.
62
Donc,
∂f ∂f
(0, 0) = (0, 0) = 0.
∂x ∂y
Si f est différentiable en (0, 0) , sa différentielle en ce point serait nulle et
donc (en choisissant la norme euclidienne), on obtient
f (x, y) − f (0, 0) xy
lim = 2 = 0,
(x,y)−→(0,0) ∥(x, y)∥ x + y2
ce qui ne l’ait pas. Donc, f n’est pas différentiable en (0, 0) .
La proposition suivante donne une condition suffisante pour qu’une fonction
soit différentiable en un point.
Proposition 3.12 :
Soient : U un ouvert non vide de Rn , a = (a1 , a2 , . . . , an ) ∈ U et f : U −→ Rp .
Si f admet sur U des dérivée partielles par rapport à chacune de ses variables
et que ses dérivées sont continues au point a, alors f est différentiable au
point a et on a
∑
n
∂f
dfa .u = dfa . (u1 , u2 , . . . , un ) = ui (a) .
i=1
∂xi
où
∆ (i, u) = f (a1 , a2 , . . . , ai−1 , ai + ui , ai+1 + ui+1 , . . . , an + un )
−f (a1 , a2 , . . . , ai−1 , ai , ai+1 + ui+1 , . . . , an + un )
( ) ( )
∑ ∑
= f a+ uk ek − f a + uk ek .
k≥i k>i
63
est dérivable sur l’intervalle d’extrémités ai et ai + ui . Donc, en vertu du
T.A.F., il existe θi ∈ ]0, 1[ tel que
( ) ( )
∑ ∑
∆ (i, u) = f a + uk ek − f a + uk ek
k≥i k>i
∂f
= ui (a1 , a2 , . . . , ai−1 , ai + θi ui , ai+1 + ui+1 , . . . , an + un ) .
∂xi
∂f
Puisque les fonctions sont continues au point a, on peut écrire
∂xi
∂f
∆ (i, u) = ui (a) + ui εi (u) avec lim εi (u) = 0.
∂xi u−→0
Donc,
∑
n ∑
n
∂f ∑ n
f (a + u) − f (a) = ∆ (i, u) = ui (a) + ui εi (u) .
i=1 i=1
∂xi i=1
D’où
∑
n ∂f
∑n
f (a + u) − f (a) − ui (a)
ui εi (u)
∂xi
i=1 p i=1 p
=
∥u∥n ∥u∥n
∑n
εi (u)
∑n
i=1 p
≤ |ui |
i=1
∥u∥n
∑
n
|ui |
i=1
≤ sup ∥εi (u)∥p
i=1,2,...,n∥u∥n
≤ const sup ∥εi (u)∥p −→ 0 quand u −→ 0.
i=1,2,...,n
64
On a
∂f ∂f
(0, 0) = (0, 0) = 0.
∂x ∂y
Si (x, y) ̸= (0, 0) ,
( ) ( )
∂f 1 x 1
(x, y) = 2x sin √ −√ cos √ ,
∂x x2 + y2 x + y2
2 x + y2
2
( ) ( )
∂f 1 y 1
(x, y) = 2y sin √ −√ cos √ .
∂y x + y2
2 x2 + y2 x2 + y2
∂f ∂f
Les fonctions (x, y) et (x, y) ne sont pas continues en (0, 0) car sur la
∂x ∂y
direction y = x > 0, on a
( ) ( )
∂f ∂f 1 1 1
(x, x) = (x, x) = 2x sin √ − √ cos √
∂x ∂y x 2 2 x 2
et cette quantité n’admet pas de limite au point (0, 0) . Cependant, f est
différentiable en (0, 0) et on a
( )
∥f (x, y) − f (0, 0)∥2 √
1
= x + y sin √
2 2
∥(x, y)∥2 x +y
2 2
√
≤ const x2 + y 2 quand (x, y) −→ (0, 0) .
65
est appelée matrice jacobienne de f au point a et on la note Jf (a) .
Lorsque n = p, le déterminant de cette matrice est appelé le jacobien de f au
D (f1 , . . . , fp ) ∂ (f1 , . . . , fp )
point a et on le note (a) ou (a) .
D (x1 , . . . , xp ) ∂ (x1 , . . . , xp )
Remarque 3.7 :
Exemples 3.2 :
66
Donc,
cos θ cos φ −r sin θ cos φ −r cos θ sin φ
J(r,θ,φ) (f ) = sin θ cos φ r cos θ cos φ −r sin θ sin φ
sin φ 0 r cos φ
Le jacobien de f est
∂ (f1 , f2 , f3 ) ∂ (x, y, z)
= =
∂ (r, θ, φ) ∂ (r, θ, φ)
2. Dérivées partielles d’une fonction composée.
Soit f : U ⊂ Rn −→ Rp une fonction différentiable en a ∈ U et
g : V ⊂ Rp −→ Rq tq f (U ) ⊂ V et différentiable en f (a) = b.
Posons h = gof. On a
Ja (h) = Ja (gof ) = Jf (a) (g) × Ja (f ) ,
avec
∂f1 ∂f1
(a) ... (a) ( )
∂x1 ∂xn ∂fi
Ja (f ) =
..
.
..
.
..
.
. = (aij ) 1≤i≤p = ∂xj (a) 1≤i≤p
∂fp ∂fp 1≤j≤n 1≤j≤n
(a) ... (a)
∂x1 ∂xn
∂g1 ∂g1
(b) ... (b)
∂y1 ∂yp ( )
∂g
Jf (a) (g) = .. .. .. = (bij ) i
. . . = (b)
1≤i≤q ∂yj 1≤i≤q
∂gq ∂gq 1≤j≤p 1≤j≤p
(b) ... (b)
∂y1 ∂yq
D’où,
∂h1 ∂h1
(a) . . . (a) ( )
∂x1 ∂xn ∂h
Ja (h) = .. .. .. = (cij ) i
. . . = (a) .
1≤i≤q ∂xj
∂hq ∂hq 1≤j≤n 1≤i≤q
(a) . . . (a) 1≤j≤n
∂x1 ∂xn
∂hi ∑ p
∑ ∂gi p
∂fk
cij = (a) = bik akj = (b) (a) .
∂xj k=1 k=1
∂yk ∂xj
Ainsi par exemple, si
R2 −→ R2 R2 −→ R
f : ; g:
(r, θ) 7−→ (r cos θ, r sin θ) (x, y) 7−→ x2 + y 2
R2 −→ R
h = gof. :
(r, θ) 7−→ h (r, θ) = g [f (θ)] = r2
67
∂h ∂g ∂f1 ∂g ∂f2
(r, θ) = (r cos θ, r sin θ) (r, θ) + (r cos θ, r sin θ) (r, θ)
∂r ∂x ∂r ∂y ∂r
∂g ∂g
= cos θ (r cos θ, r sin θ) + sin θ (r cos θ, r sin θ)
∂x ∂y
2 2
= 2r cos θ + 2r sin θ = 2r
∂h ∂g ∂f1 ∂g ∂f2
(r, θ) = (r cos θ, r sin θ) (r, θ) + (r cos θ, r sin θ) (r, θ)
∂θ ∂x ∂θ ∂y ∂θ
∂g ∂g
= −r sin θ (r cos θ, r sin θ) + r cos θ (r cos θ, r sin θ)
∂x ∂y
= −2r sin θ cos θ + 2r sin θ cos θ = 0.
2 2
Remarque 3.8 :
f (a + tx) − f (u) = dfa .tX + |t| ∥X∥n ε (a, tX) avec lim ε (a, tX) = 0.
t−→0
68
Donc,
f (a + tX) − f (a)
lim = dfa .X
t−→0 t
4. Une fonction peut admettre des dérivées suivant tout vecteur en un
point sans qu’elle soit différentiable en ce point.
Considérons la fonction définie sur R2 par :
x2 y
si (x, y) ̸= (0, 0) ,
f (x, y) = x4 + y 2
0 si (x, y) = (0, 0) .
D’où,
0 si β = 0,
DX f (0, 0) = α2
si β ̸= 0.
β
Donc, f admet une dérivée suivant tout vecteur X = (α, β) ∈ R2 .
Cependant, f n’est pas différentiable en (0, 0) car elle n’est même pas
continue en (0, 0) . On a
{ 1
si x ̸= 0,
f (x, x) = 2
0 si x ̸= 0.
69
∂f
La fonction peut avoir une dérivée seconde par rapport à xj en un point
∂xi
∂ 2f
a ∈ U ou sur U. On note (a) ou Dji f (a) ou fx′′i xj (a) la dérivée
∂xj ∂xi
∂f
partielle par rapport à xj au point a de la fonction .
∂xi
∂2f
Les fonctions sont appelées dérivées partielles d’ordre 2 de f.
∂xj ∂xi
∂2f ∂2f
Les fonctions seront notées .
∂xi ∂xi ∂x2i
Par récurrence, on définit les dérivées partielles d’ordre p de f par :
( )
∂ pf ∂ ∂ pf
(x) =
∂xi1 . . . ∂xip ∂xi1 ∂xi2 . . . ∂xip
(p)
qu’on note aussi Di1 i2 ...ip f (x) ou fxip xip−1 ...xi1 (x) .
∂f
Remarque 3.9 Une fonction peut avoir n dérivées partielles ,
∂xi
∂ 2f
n2 dérivées partielles d’ordre 2 .
∂xj ∂xi
En général, une fonction peut avoir np dérivées partielles d’ordre p en un
∂pf
point a (a) obtenues en donnant aux indices i1 , i2 , . . . , iip toutes
∂xi1 . . . ∂xip
les valeurs possibles de 1 à n.
Définition 3.6.2 :
Une fonction définie sur un ouvert U de Rn est dite de classe C k sur U si
f admet toutes les dérivées partielles d’ordre k sur U et que celles-ci sont
continues sur U. f est dite de classe C ∞ sur U si f admet des dérivées
partielles continues de n’importe quel ordre.
Application
1. Tout polynôme P (x1 , x2 , . . . xn ) à n indétyerminées est classe C ∞ sur
Rn .
P (x1 , x2 , . . . xn )
2. f = une fraction rationnelle à n indéterminées.
Q (x1 , x2 , . . . xn )
Soit D ⊂ Rn son domaine de définition.
Alors la fonction
fe : D −→ R
P (x1 , x2 , . . . xn )
x = (x1 , x2 , . . . xn ) 7−→ f (x) =
Q (x1 , x2 , . . . xn )
est de classe C ∞ sur D.
70
Théorème 3.1 (Théorème de Schwartz) . :
∂ 2f ∂2f
Soit f : U ⊂ Rn −→ Rp admettant des dérivées partielles et
∂xi ∂xj ∂xj ∂xi
continues au point a. Alors, on a
∂2f ∂ 2f
(a) = (a) .
∂xj ∂xi ∂xi ∂xj
Preuve. Il suffit de démontrer le résultat pour n = 2.
Soit V ∈ V (0, 0) et (h, k) ∈ V tel que (a + h, b + k) ∈ U.
Considérons la fonction ∆ définie sur V par :
Nous avons
∆ (h, k) = φ (a + h) − φ (a) .
La fonction φ est dérivable entre a et a + h et
∂f ∂f
φ′ (x) = (x, b + k) − (x, b) .
∂x ∂x
D’autre part, en vertu du théorème des accroissements finis,
il existe θ1 ∈ ]0, 1[ tel que
φ (a + h) − φ (a) = hφ′ (a + θ1 h) ,
càd, [ ]
∂f ∂f
∆ (h, k) = h (a + θ1 h, b + k) − (a + θ1 h, b) .
∂x ∂x
La fonction ψ définie sur une partie de R par :
∂f
ψ (y) = (a + θ1 h, y)
∂x
est dérivable entre b et b + k.
En appliquant encore le théorème des accroissements finis entre b et b + k,
nous déduisons l’existances de θ2 ∈ ]0, 1[ tel que
ψ (b + k) − ψ (b) = hψ ′ (b + θ2 k) ,
càd, [ ]
∂2f
∆ (h, k) = hk (a + θ1 h, b + θ2 k) .
∂y∂x
71
Donc,
∆ (h, k) ∂2f
lim = (a, b) . (3.7)
(h,k)−→(0,0) hk ∂y∂x
Pour h fixé, considérons la fonction φ1 définie sur une partie de R par :
φ1 (x) = f (a + h, y) − f (a, y)
Nous avons
∆ (h, k) = φ1 (b + k) − φ1 (b) .
En procédant de la même manière que précedemment, nous obtenons
∆ (h, k) ∂2f
lim = (a, b) . (3.8)
(h,k)−→(0,0) hk ∂x∂y
∂2f ∂ 2f
(a, b) = (a, b) .
∂x∂y ∂y∂x
Remarque 3.10 :
∂ 2f ∂ 2f
1. Si les fonctions et existent au point (a, b) et ne sont pas
∂x∂y ∂y∂x
∂ 2f ∂2f
continues, on peut avoir (a, b) ̸= (a, b) .
∂x∂y ∂y∂x
Considérons la fonction f définie sur R2 par :
{ xy
si (x, y) ̸= (0, 0) ,
f (x, y) = x2 + y 2
0 si (x, y) = (0, 0) .
On a
∂ 2f ∂ 2f
(0, 0) = 1 ̸= (0, 0) = −1.
∂x∂y ∂y∂x
2. Si f est de classe C k , on peut changer l’ordre de dérivation relativement
aux différentes variables.
En particulier, on peut regrouper les dérivations relatives à une même
variable et on utilisera les notations
∂ k f (x1 , . . . , xn )
α1 α
ou Dα1 . . . Dαn avec α1 + . . . + αn = k.
∂x1 . . . ∂ xn n
72
3.7 Formule des accroissements finis et formule
de Taylor
3.7.1 Formule des accroissements finis
Définition 3.7.1 :
Soit x et y deux éléments de Rn . On appelle segment d’extrémités x et y,
l’ensemble
[x, y] = {z ∈ Rn /z = tx + (1 − t) y, t ∈ [0, 1]} .
Alors,
∥f (β) − f (α)∥p ≤ g (β) − g (α) .
α ∈ I (ε) entraîne que I (ε) ̸= ∅. I (ε) ⊂ I, donc, I (ε) est borné. D’où
sup I (ε) existe. Posons M = sup I (ε) et montrons que M ∈ I (ε) . Soit (tn )
une suite de I (ε) qui converge vers vers M. Pour tout n ∈ N, on a
∥f (M ) − f (α)∥p ≤ g (M ) − g (α) + ε (M − α) .
Par conséquent,
f (t) − f (M )
≤ ∥fd′ (M )∥ + ε ≤ gd′ (M ) + ε
t−m
p
2 2
p
ε ε g (t) − g (M )
≤ + + ,
2 2 t−m
73
càd
∥f (t) − f (M )∥p ≤ ε (t − M ) + g (t) − g (M ) . (3.9)
Puisque, M ∈ I (ε) , on a
∥f (M ) − f (α)∥p ≤ g (M ) − g (α) + ε (M − α) . (3.10)
Par conséquent, de (3.9) et (3.10), on déduit que pour tout t ∈ ]M, M + h[ ,
∥f (t) − f (α)∥p ≤ ∥f (t) − f (M )∥p + ∥f (M ) − f (α)∥p
≤ g (t) − g (α) + ε (t − α)
h
Donc, M + ∈ I. Ce qui contrdit la définition de M.
2
Proposition 3.13 (Théorème de la moyenne) :
Soit U un ouvert non vide de Rn , f : U −→ Rp différentiable sur U et tel que
sup ∥dfu ∥ ≤ k.
u∈U
Alors, quels que soient les points x et y de U tel que le segment [x, y] soit
contenu dans U, on a
∥f (x) − f (y)∥p ≤ k ∥x − y∥n .
Preuve. Soit g la fonction de I = [0, 1] dans Rn définie par :
g (t) = x + t (y − x) .
On a g (I) ⊂ U. Donc, on peut considérer la fonction F = f og définie de I
dans Rp . Comme f et g sont dérivables sur I, la fonction F est dérivable sur
I et on a
F ′ (t) = f ′ (t) .g ′ (t) = dfg(t) .g ′ (t) = dfx+t(y−x) . (y − x) .
Donc,
∥F ′ (t)∥p =
dfx+t(y−x) . (y − x)
p ≤
dfx+t(y−x)
∥(y − x)∥n ≤ k ∥(y − x)∥n .
74
Corollaire 3.2 :
Soit U un ouvert connexe de Rn et f : U −→ Rp différentiable sur U et tel
que dfx = 0 ∀x ∈ U. Alors, f est constante sur U.
càd,
d ∑ ∂f
n
dgi
f (x + h) − f (x) = (f og)′ (θ) = (f og) (θ) = (xi + θhi ) .
dt i=1
∂xi dt
∑
n
∂f
= hi (xi + θhi ) .
i=1
∂xi
75
jusqu’à l’ordre l continues sur U. Soit x et x + h deux points de U tels que le
segment [x, x + h] ⊂ U.
Alors, il existe θ ∈ ]0, 1[ tel que
[ n ](2)
∑n
∂f 1 ∑ ∂f
f (x + h) = f (x) + hi (x) + hi (x) + ... +
i=1
∂xi 2! i=1 ∂xi
[ n ](l−1) [ n ](l)
1 ∑ ∂f 1 ∑ ∂f
+ hi (x) + hi (x + θh) .
(l − 1)! i=1 ∂xi l! i=1 ∂xi
76
Proposition 3.16 :
Soit U un ouvert de Rn , f : U −→ R et a ∈ U .
On suppose que f admet des dérivées partielles par rapport à toutes les va-
riables au point a et que f admet un extremum strict au point a.
Alors, pour tout i = 1, 2, . . . , n,
∂f
(a) = 0.
∂xi
Preuve. Considérons pour tout i = 1, 2, . . . , n, la fonction Fi définie de R
dans R par :
Fi = f (a1 , a2 , . . . , ai−1 , xi , ai+1 , . . . , an ) .
Fi admet un extremum strict au point ai .
∂f
Donc, Fi′ (ai ) = 0 càd (a) = 0.
∂xi
Remarque 3.11 :
∂f
1. On peut avoir (a) = 0 pour tout i = 1, 2, . . . , n, sans que f admette
∂xi
un extremum strict au point a. Ainsi par exemple, la fonction f définie
de R dans R par : f (x) = x3 vérifie f ′ (0) = 0. Cependant, f n’admet
pas d’extremum strict au point 0.
2. Soit U un ouvert de R2 , f : U −→ R de classe C 3 sur U.
∂f ∂f
Soit a = (x0 , y0 ) ∈ U tekl que (a) = (a) = 0. Pour h et k assez
∂x ∂xy
petits, il existe θ ∈ ]0, 1[ tel que
[ ](2)
∂f ∂f
f (x0 + h, y0 + k) − f (x0 , y0 ) = h +k (x0 , y0 )
∂x ∂xy
[ ](3)
∂f ∂f
+ h +k (x0 + θh, y0 + θk) .
∂x ∂xy
Posons
∂2f ∂ 2f ∂ 2f
A= (x0 , y 0 ) , B = (x0 , y 0 ) , C = (x0 , y0 ) .
∂x2 ∂x∂y ∂y 2
Si B 2 − 4AC < 0, pour h et k assez petits
f (x0 + h, y0 + k) − f (x0 , y0 )
a le même signe que Ah2 2Bhk + Ck 2 càd que la fonction f admet au
point (x0 , y0 ) un maximum strict ou un minimum strict suivant que
A < 0 ou A > 0.
Exemple 3.1 :
1) Extremum de la fonction f (x, y) = (x − y)2 (1 − x2 − y 2 ) .
77
3.7.4 Fonctions vectorielles
La formule des accroissements finis et celle de Taylor ne s’appliquent pas
au cas d’une fonction de Rn dans Rp avec p > 1 car le choix de θ n’étant pas
nécessairement le même pour toutes les composantes. Tout de même, nous
avons le résultat suivant que nous déduisons de la formule de Taylor-Young.
Proposition 3.17 :
Soit I un ouvert de R, I −→ Rp , a et b deux réels tels que [a, b] ⊂ I.
On suppose que f est continue sur [a, b] admettant des dérivées jusqu’à l’ordre
(l − 1) sur [a, b] et une dérivée à l’ordre l en a.
Alors, pour tout x ∈ [a, b] , on a
1 ′ (x − a)l−1 (l−1) (x − a)l [ (l) ]
f (x) = f (x)+ (x − a) f (a)+. . .+ f (a)+ f (a) + ε (x) ,
1! (l − 1)! l!
( )
(k) (k) (k)
où lim ε (x) = 0 et f (k) (a) = f1 (a) , f2 (a) , . . . , fp (a) .
x−→a
Preuve. Il suffit d’appliquer à chacune des composantes la formule de Taylor
classique.
3.8 Exercices
Exercice 1 : Etudier la différentiabilité à l’origine de l’application f :
|xy|
R2 −→ R qui est définie par f (0; 0) = 0 et par f (x; y) = √ si
x2 + 3y 2
(x; y) ̸= (0; 0).
Exercice 2 : Etudier la différentiablilité des fonctions suivantes :
2 2 2
√ 1) f (x, y) = x + y ; 2) g (x, y, z) = sin (x + y) + cos yz; 3) h (x, y) =
x2 + y 2 ;
x
4) t(x; y) = y 2 sin si y ̸= 0 et t(x; 0) = 0 si y = 0.
y
x3 − y 3
Exercice 3 : Soit f la fonction définie sur R2 par : f (x; y) = 2 si
x + y2
(x; y) ̸= (0; 0) et f (0; 0) = 0.
1) Montrer que f admet des dérivées partielles en tout point (x, y) de R2 .
2) Montrer que f est différentiable sur R2 \ {(0, 0)} mais ne l’est pas en
(0, 0) .
Exercice 4 : Montrer que la fonction f définie sur R2 par : f (x, y) =
x2 − y 2
xy 2 si (x; y) ̸= (0; 0) et f (0; 0) = 0 admet des dérivées partielles
x + y2
∂ 2f ∂ 2f
d’ordre 2 en tout point mais que (0, 0) ̸= (0, 0) .
∂x∂y ∂y∂x
78
Exercice 5 : Soit g : R −→ R une application de classe C 2 et f : R2 −→
R définie par :
g(x) − g(y)
f (x, y) = si x ̸= y; f (x; x) = g ′ (x).
x−y
Montrer que f est de classe C 1 en tout point de R2 et calculer sa différentielle.
Exercice 6 : Soit f la(fonction définie ) sur R2 par :
1
f (x; y) = (x2 + y 2 ) sin √ si (x; y) ̸= (0; 0) et f (0; 0) = 0.
x2 + y 2
∂f ∂f
1) Déterminer les fonctions et .
∂x ∂y
2) Montrer que f est de classe C 1 sur R2 \ {(0, 0)} et calculer la différen-
tielle de f au point (x, y) ̸= (0, 0) .
∂f ∂f
3) Montrer que les fonctions et ne sont pas continues en (0, 0)
∂x ∂y
mais f est différentiable en (0; 0).
Exercice 7 : 1) Soit f : R2 −→ R la fonction définie par :
f (x; y) = (cos x + sin y, − sin x + cos y, 2 sin x cos y) .
1) Déterminer la matrice Jacobienne J(x,y) (f ) de f au point (x, y) .
2) Soit g : R3 −→ R la fonction définie par : g (u, v, w) = u2 + v 2 + w.
Déterminer la matrice Jacobienne J(u,v,w) (g) de g au point (u, v, w) .
3) Calculer la matrice Jacobienne J(x,y) (gof ) de gof au point (x, y)
a) En explicitant gof. b) Au moyen d’un produit de matrices.
79
1) Rappeler la définition d’une fonction de classe C k sur un ouvert U de
R .
n
2) Soit (x, y) ∈ R2 .
a) Déterminer les matrices jacobiennes Jf (x, y) et Jg (x, y) respectives de
f et g.
b) Calculer de deux manières différentes la matrice jacobienne J(f og) (x, y)
de f og.
c) Donner d (f og)(x,y) (h, k) , (h, k) ∈ R2 .
1) Montrer qu’il existe K > 0 tel que ∀x ∈ V (0, 0) , |f (x, y)| ≤ K ∥(x, y)∥ .
En déduire le domaine de continuité de f.
2) Montrer que les dérivées partielles de f sont définies sur R2 .
3) f est-elle différentiable au point (0, 0)? Est-elle de classe C 1 sur R2 ?
4) Donner l’expression de df(1,1) (h, k) et dg(1,1) (h, k) .
5) Ecrire les matrices jacobiennes de f , g, et f og.
Exercice 12 : Soit f etg les foncions définies sur O = {(x, y, z) ∈ R3 /x > 0, x + y > 0}
par :
( y z) ( )
f (x, y) = x + y, , ; g (x, y, z) = x + y + z, xy − z 2 .
x x
1) L’ensemble O est-il ouvert, et pourquoi ?
2) Ecrire les matrices jacobiennes de f , g, et f og.
3) df(x,y,z) désigne la différentielle de f au point (x, y, z) . Donner l’expres-
sion de df(x,y,z) (h, k, l) .
80
Exercice 13 : On considère le sous -ensemble X = {(x, y) /x3 + y 3 − 3xy = 1} .
1) Montrer que X est au voisinage de (0, 1) le graphe d’une fonction
x ←- Φ (x) de classe C 2 telle que Φ (0) = 1.
2) Donner un développement limité de Φ à l’ordre 2 en 0.
Exercice 14 : 1) Montrer que le système d’équations
3
x + y 3 + z 3 + t2 = 0,
x2 + y 2 + z 2 + t = 2,
x+y+z+t = 0.
admet une solution (x, y, z) = f (t) proche de (0, −1, 1) pour t donné assez
petit.
2) Déterminer la dérivée de f en 0.
Exercice 15 : Montrer que l’´equation z 3 + 2z + ez−x−y = cos(x − y + z)
2
81
admet une unique solution.
1) En utilisant le théorème
( des accroissements finis, trouver
) une norme sur
1 2
R2 telle que f (x, y) = sin (x + y) , 1 + arctg (x − y) soit contractante.
4 3
2) Conclure.
82