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Protocole de recherche

Titre du projet de recherche : Étude et impact de l’état actuel de


l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle sur le
développement au Bénin
Contexte général :
L’accès à l’enseignement dans le système éducatif béninois est devenu de
plus en plus facile depuis les dernières réformes menées par les politiques de
l’éducation et de la formation du pays. La scolarisation des jeunes et surtout celle
des filles a été un grand succès sur l’ensemble du territoire. Du primaire au
supérieur en passant par le secondaire, le Bénin a observé au cours de ces
dernières décennies une hausse significative du taux de scolarisation dans les
différents secteurs de l’enseignement. Bien que cela soit un résultat tout à fait
encourageant, force est de constater que tous les sous-secteurs de l’enseignement
ne bénéficient pas de la même attention, tant au niveau des structures d’accueil,
qu’au niveau qualitatif.
L’intérêt des étudiants traitant ce sujet de recherche a été particulièrement
motivé par l’enseignement technique et la formation professionnelle, qui
récemment, ont été mis sous le feu des projecteurs par le Programme d’action du
Gouvernement actuel. Ce constat les a amenés à vouloir mieux comprendre cet
intérêt pour l’enseignement technique. D’où le présent sujet de leur recherche.
Il n’est pas sans savoir que toute bonne économie se doit d’investir
abondamment dans l’éducation et la formation de la jeune population pour en
faire une future main d’œuvre potentielle sur le marché du travail. Dans le cas de
nombreux pays, et plus précisément celui du Bénin, une formation diversifiée en
fonction des besoins du pays est nécessaire. L’expérience a prouvé qu’au Bénin,
depuis la réforme du système éducatif en 1990, des progrès importants ont été
réalisés dans le secteur de l'enseignement, en particulier dans les domaines de
l'accès à l’éducation et aux conditions d'enseignement et, ou apprentissage. Le
taux brut de scolarisation ayant augmenté de 49,7 % en 1990 à 96 % en 2004 a
connu une chute pour 49,46% en 2019, et le taux de scolarisation des filles de 36
% en 1990 à 84 % en 2004 1 puis à 46,41% en 2019 , l'équilibre entre les sexes et
l'équité géographique se sont améliorés. Beaucoup de filles et des enfants issus de
milieux défavorisés sont inscrits à l'école primaire. Le thème s’articulera donc
principalement autour de ce constat.
L’enseignement et la formation diversifiée offrent plus de potentialités en
qualité de main d’œuvre pour le développement d’un pays ainsi qu’à l’évolution
de sa croissance économique. La question est de savoir pourquoi ce secteur, qui
1
https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89ducation_au_B%C3%A9nin#Taux_de_scolarisation,
consulté le 20 Avril 2020 à 11H05’
auparavant n’attiraient pas vraiment l’attention des apprenants, devient le
nouveau centre d’attention de réformes visant à le promouvoir.
Problématique :
Au cours d’un stage effectué au Ministère des Enseignements Secondaire
Technique et de la Formation Professionnelle, dans le service de la gestion du
système d’information de la Direction de la Programmation et de la Prospective,
nous avons eu à effectuer diverses tâches, dont notamment la saisie de données
statistiques sur le logiciel « StatEduc 2 ».
Pendant ce stage, nous avons eu à confronter munis de plusieurs
documents dont les annuaires statistiques du Ministère de l’Enseignement
Secondaire et de Formation Technique et Professionnelle, en particulier ceux
retraçant les résultats de la collecte des données dans les différents
établissements territoire national pour les années scolaires 2016-2017 et 2018-
2019, les différents sous-secteur de l’éducation ; nous avons alors eu à faire
plusieurs constat, qui sont les suivantes :
 Un très faible taux des élèves enregistré dans l’enseignement technique et
de la formation professionnelle qui est de 3,5 % par rapport au 96,7 %
observé dans l’enseignement secondaire général.
 La proportion en pourcentage des enseignants qualifiés en 2020 est de
31,57% pour l’enseignement technique contre 51,59 pour l’enseignement
secondaire général.
 Les infrastructures et autres matériels d’enseignement sont vieux,
défectueux ou en mauvais état.
Ces constats ont donné lieux à des questionnements tels que connaître
l’impact de ces chiffres en milieux technique et professionnelle sur le système
éducatif, et surtout, quel est l’état actuel de l’enseignement technique et de la
formation professionnelle, ou encore quels sont les différentes dispositions mise
en place en vue d’améliorer son état et quel apport pourront nous faire qui
n’aurait pas encore été pensé.
Dans l’optique de comprendre les différents problèmes auxquels font face
l’enseignement technique et la formation professionnelle et d’y apporter un essai
de solutions, nous avons eu à rechercher les différentes démarches déjà
entreprises dans l’optique de résoudre ces problèmes. Ainsi, il nous a été donné
de remarquer que le gouvernement béninois avait pris plusieurs dispositions
visant à régler tant l’aspect qualitatif que structurel des problèmes de ce sous-
secteur. Cependant, force est de constater que malgré ces réformes, on ne
remarque pas de réelles améliorations. En effet, d’après l’annuaire statistique de
2018-2019, la part des élèves dans l’enseignement technique et la formation
professionnelle est maintenant de 3,75 pour cent, soit d’une augmentation de
0.25% par rapport à l’année 2016-2017.
Ainsi, en vue de comprendre les raisons qui poussent le système éducatif à
s’investir de plus en plus dans l’amélioration de l’enseignement technique et de la
formation professionnelle, il s’agira d’analyser l’état actuel de l’Enseignement
Technique et de la Formation Professionnelle tant au niveau qualitatif qu’au
niveau structurel, puis de déterminer quels sont les impacts qu’il a sur l’économie
béninoise.

Objectifs de la recherche :
 Objectif général de l’étude :
Analyser les différents facteurs qui influent sur l’amélioration et la
promotion de l’enseignement technique et professionnel dans le système éducatif
béninois.
 Objectifs spécifiques de l’étude :
Les différents objectifs spécifiques qui permettront de préciser les
domaines d’études de l’objectif général évoqué ci-dessus sont les suivants :
 Expliquer la place actuelle qu’occupe le sous-secteur de
l’enseignement technique et de la formation professionnel dans le
secteur éducatif ;
 Analyser l’impact du sous-secteur de l’enseignement technique et
de la formation professionnel sur le système éducatif et sur
l’économie béninoise

 Hypothèse :
Dans le cadre de l’objectif spécifique lié à la place actuelle du sous-secteur
de l’enseignement technique et professionnel dans le système éducatif, on peut
formuler les hypothèses selon lesquelles :
 Le sous-secteur de l’enseignement technique et de la formation
professionnelle à un niveau général d’efficacité interne assez stable
et une faible déperdition due aux redoublements et aux abandons.
La vérification de cette hypothèse passera par l’étude du coefficient
d’efficacité interne, qui est un indicateur synthétique du rendement
interne d’un système éducatif. Il résume les répercussions des
redoublements et des abandons sur l’efficacité du processus
éducatif, c’est-à-dire sur sa capacité à former des diplômés ;
 Le taux de promotion des apprenants dans le sous-secteur de
l’enseignement technique et la formation professionnelle est assez
constant tandis que le taux d’abandon est assez faible. Pour valider
ou non cette hypothèse, il faudra calculer le taux de promotion et le
taux d’abandon par année d’études sur une durée de cinq à dix ans.
Dans le cadre de l’objectif spécifique visant à analyser l’impact du sous-
secteur de l’enseignement technique et de la formation professionnelle sur le
système éducatif et sur l’économie béninoise, seront formulées les hypothèses
selon lesquelles :
 Les formations dispensées dans le secteur de l’enseignement
technique et de la formation professionnelle sont des formations
qui répondent aux besoins immédiats du marché de l’emploi
surtout en matière des emplois manuels ou techniques ;
 Le secteur de l’enseignement technique et de la formation
professionnelle propose des formations souvent très courte, soit de
deux ans ou moins, peut-être voire plus, et qui ne coûte presque
rien lorsqu’on la compare aux études de l’enseignement secondaire
général. Et, la grande majorité de ses programmes conduisent à des
emplois immédiats et souvent bien rémunérés.
Etudes préalables :
Il s’agira ici d’analyser la viabilité et les implications économiques et
organisationnelles de ce projet de recherche. Avant toute chose, il faudra évaluer
les besoins du projet. Ici, il s’agit clairement de disposer des données pouvant
permettre d’analyser l’état actuel de l’enseignement technique et de la formation
professionnelle et de son implication dans la croissance économique.
Pour la réalisation de ce projet de recherche, il sera mis à la disposition des
auteurs de ce travail des données statistiques des Enseignements Secondaire,
Technique et de la Formation Professionnelle sur une période de 18 années
scolaires, allant de l’année académique 2002-2003 à l’année académique 2019-
2020. Pour une analyse optimale, on peut donc analyser les données statistiques
sur une période de quinze ans, permettant de tirer des conclusions relativement
stables.
L’unité statistique étudié est tout établissement de l’enseignement
secondaire, de la formation technique et professionnelle sur l’étendue du
territoire national béninois.
Les indicateurs utilisés dans l’étude :
 Coefficient d’efficacité (CE) :

 Définition : Nombre idéal (optimal) d’années-élèves nécessaires


(c’est-à-dire en l’absence de redoublements et d’abandons) pour qu’un
certain nombre d’élèves faisant partie d’une cohorte donnée qui
achèvent leur scolarité à un cycle ou niveau d’éducation donné,
exprimé en pourcentage du nombre effectif d’années-élèves consacrées
à la formation desdits élèves. Le coefficient d’efficacité est l’inverse du
ratio intrants/extrants, qui est souvent utilisé aussi comme indicateur
de l’efficacité interne. Une année scolaire passée dans une classe par un
élève est comptée comme une année-élève.

 Objet : Le Coefficient d’efficacité (CE) est un indicateur synthétique du


rendement interne d’un système éducatif. Il résume les répercussions
des redoublements et des abandons sur l’efficacité du processus
éducatif, c’est-à-dire sur sa capacité à former des diplômés.

 Méthode de calcul : Diviser le nombre idéal d’années-élèves


nécessaires à l’achèvement de la scolarité d’un niveau d’enseignement
donné pour un certain nombre d’élèves faisant partie d’une cohorte
donnée par le nombre effectif d’années-élèves consacrées à la
formation desdits élèves, et multiplier le résultat par 100. Le calcul du
coefficient d’efficacité est basé sur la méthode de cohorte reconstituée
qui utilise les effectifs scolarisés et les redoublants pour deux années
scolaires consécutives.

 Formule :
n+ k

∑ D g , j∗n
j=n
CE g = n+k n +k
∗100

{∑
j=n
D g , j∗j +} {∑
j=1
A g , j∗j }
Où,

CE g = Coefficient d’efficacité pour une cohorte d’élèves g


D g ,n = Nombre d’élèves faisant partie de la cohorte g qui achèvent leur scolarité
en dernière année n après n années d’études (sans redoublement)
D g , j = Nombre d’élèves faisant partie de la cohorte g qui achèvent leur scolarité
en dernière année n après j années d’études
A g , j = Nombre des élèves (de la cohorte g) abandonnant après j années d’études
n= Durée normale prescrite des études pour un cycle ou niveau d’enseignement
k= Nombre de redoublements permis
g= Cohorte des élèves
j= Nombre des années d’études

 Données requises : Effectifs des diplômés et des abandons par durée


d’étude. Ces données peuvent être dérivées en utilisant le modèle de
cohorte reconstituée qui requiert les effectifs scolarisés par année
d’études durant deux années scolaires consécutives (années t et t + 1) ;
le nombre de redoublants par année d’études durant l’année scolaire t
+ 1 et le nombre de diplômés au terme de l’année scolaire t.
 Normes de qualité : Comme le calcul de cet indicateur se fonde sur
les taux de flux des élèves, sa fiabilité dépend de la fiabilité et de la
cohérence des données relatives aux inscriptions et aux redoublements
pour une période de temps donnée et pour l’ensemble des années
d’études. Lorsqu’on fait des comparaisons entre pays, il convient de
tenir compte du fait que les règles relatives aux redoublements varient
d’un pays à l’autre.

 Limitations : Étant donné que cet indicateur a un caractère


hautement synthétique et qu’il est habituellement obtenu à partir de
modèles d’analyse de cohorte qui se fondent sur un certain nombre
d’hypothèses, il convient de faire preuve de prudence lors de la
comparaison des systèmes éducatifs. D’un point de vue conceptuel,
l’efficacité économique et l’utilisation des ressources sont optimales
lorsque la plupart des élèves achèvent leur scolarité après avoir
accompli le nombre d’années prescrit pour le cycle, mais cela ne
signifie pas nécessairement qu’ils aient obtenu les résultats escomptés
en matière d’apprentissage. En outre, selon cette méthode de calcul, les
abandons précoces (c’est-à-dire des premières années d’études)
réduisent moins l’efficacité interne que les abandons tardifs (c’est-à-
dire des dernières années d’études); cela signifie que l’efficacité du
point de vue économique peut être en contradiction avec les objectifs
éducatifs qui sont de retenir les élèves à l’école le plus longtemps
possible ou, du moins, jusqu’à ce qu’ils atteignent les plus grandes
classes du cycle primaire où ils acquièrent les connaissances et
compétences de base prescrites.

 Taux de promotion :

 Définition : Total des effectifs moins les redoublants d'une année


d'études n exprimé en pourcentage du total des effectifs de l'année
d'études n-1 l'année précédente.

 Objet : Mesurer l’efficacité des systèmes d’éducation à amener les


individus d’une cohorte d’âge à passer d’une année d’études à l’autre et
son impact sur leur efficience interne. Cet indicateur est également très
probant pour analyser le parcours des effectifs durant un cycle
d’enseignement et de faire des projections en la matière.

 Méthode de calcul : Diviser le nombre de nouveaux inscrits dans


une année d’études au début de l’année scolaire t+1 par le nombre
d’inscrits de la même cohorte dans l’année d’études inférieure au début
de l’année scolaire t.

 Formule :
¿ ti+1
+1
t
TP = t
i
Ei
Où,
TPti =Taux de promotion dans l’année d’études i au terme de l’année scolaire t
¿ti +1
+1 =Nombre de nouveaux inscrits dans l’année d’études i+1 durant l’année

scolaire t+1
Eti =Effectifs scolarisés dans l’année d’études i durant l’année scolaire t

 Données requises : Effectifs scolarisés par année d’études durant


l’année scolaire t et effectifs scolarisés et nombre de redoublants par
année d’études durant l’année scolaire t+1.

 Type de désagrégation : Par année d’études, par sexe, par situation


géographique (région, milieu rural ou urbain) et par type
d’établissement (public ou privé).

 Normes de qualité : Comme les autres indicateurs sur le parcours


scolaire (les taux de redoublement et d’abandon), le taux de promotion
est calculé sur la base de données concernant les effectifs et les
redoublants par année d’études durant deux années scolaires
consécutives. Il convient dès lors de vérifier la cohérence des données
au fil du temps et entre les années d’études. Ces données peuvent être
biaisées si : le nombre d’inscrits et de redoublants est surévalué
(surtout à la première année) ; la distinction entre les nouveaux inscrits
et les redoublants n’est pas correcte ; il y a transfert des élèves entre les
établissements durant leur parcours scolaire (au niveau sous-national).

 Limitations : Les autorités en charge de l’éducation peuvent instaurer


le passage de classe automatique à cause d’une capacité d’accueil
limitée et dans le but d’améliorer l’efficience interne de leur système
d’éducation et de favoriser le parcours scolaire des élèves (ou des
étudiants). La prudence est de rigueur lors de l’interprétation de cet
indicateur, en particulier lors des comparaisons entre systèmes
d’éducation.

 Taux d’abandon :

 Définition : Pourcentage des élèves d’une cohorte inscrit dans une


année d’étude donnée dans une année scolaire donnée qui
abandonnent l’année scolaire suivante.

 Objet : Évaluer le phénomène de l’abandon scolaire avant l’obtention


du diplôme de fin d’études dans une cohorte d’âge et son impact sur
l’efficience interne des systèmes d’éducation. De plus, c’est un
indicateur-clé pour analyser et prévoir le parcours scolaire des élèves
durant le cycle d’enseignement.

 Méthode de calcul : Additionner les taux de promotion et de


redoublement d’une année d’études donnée durant une année scolaire
donnée et soustraire cette somme de 100 pour obtenir le taux
d’abandon scolaire par année d’études. Il convient de soustraire le taux
de survie de 100 pour obtenir le taux cumulé d’abandon scolaire dans
le secteur de l’enseignement secondaire et de la formation technique et
professionnelle (voir le taux de survie).

 Formule :

TA ti =100−(TPti +TR ti )
Où,
TA ti =Taux d’abandon de l’année d’études i durant l’année scolaire t
TPti =Taux de promotion de l’année d’études i au terme de l’année scolaire t
TRti =Taux de redoublement de l’année d’études i durant l’année scolaire t

 Données requises : Effectifs scolarisés par année d’études durant


l’année scolaire t et effectifs scolarisés et nombre de redoublants par
année d’études durant l’année scolaire t+1.

 Type de désagrégation : Par année d’études, par sexe, par situation


géographique (région, milieu rural ou urbain) et par type
d’établissement (public ou privé).

 Normes de qualité : Comme les autres indicateurs sur le parcours


scolaire (les taux de promotion et de redoublement), le taux d’abandon
est calculé sur la base de données concernant les effectifs et les
redoublants par année d’études durant deux années scolaires
consécutives. Il convient dès lors de vérifier la cohérence des données
au fil du temps et entre les années d’études. Ces données peuvent être
biaisées si : le nombre d’inscrits et de redoublants est surévalué
(surtout à la première année) ; la distinction entre les nouveaux inscrits
et les redoublants n’est pas correcte ; il y a transfert des élèves entre les
établissements durant leur parcours scolaire (au niveau sous-national).

 Limitations : Les autorités en charge de l’éducation peuvent limiter


l’ampleur et le nombre de redoublement à cause d’une capacité
d’accueil limitée et dans le but d’améliorer l’efficience interne de leur
système d’éducation et de favoriser le parcours scolaire des élèves (ou
des étudiants). La prudence est de rigueur lors de l’interprétation de
cet indicateur, en particulier lors des comparaisons entre systèmes
d’éducation.

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