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Mini-revue

Sang Thrombose Vaisseaux 2007 ;


19, n° 6 : 295-303

La thérapie cellulaire pro-angiogénique


dans les pathologies ischémiques
Philippe Foubert, Gérard Tobelem

Institut des Vaisseaux et du Sang, Centre de Recherche cardiovasculaire Inserm Lariboisière, Inserm U689, AP-HP Hôpital
Lariboisière, 8, rue Guy Patin, 75010 Paris
<gerard.tobelem@lrb.aphp.fr>

Les stratégies de thérapie cellulaire visant à stimuler la régéné-


ration des vaisseaux sont considérées comme des alternatives
thérapeutiques crédibles dans le traitement des maladies car-
diovasculaires ischémiques chroniques. De nombreuses équi-
pes, dont la nôtre, ont apporté la preuve du concept chez
l’animal. Des essais de faisabilité et de tolérance ont même été
réalisés chez des malades avec des premiers résultats encoura-
geants dans les coronaropathies ischémiques et dans l’ischémie
critique des membres. Cependant, le développement de ces
nouvelles approches thérapeutiques est actuellement limité,
notamment en raison de la faible quantité de cellules disponi-
bles (faible concentration endogène, difficulté d’expansion,
risque de sénescence cellulaire) et de leur faible taux d’incorpo-
ration dans le territoire ischémique. Par conséquent, il est
indispensable d’optimiser les protocoles de thérapie cellulaire
afin d’augmenter le recrutement et les fonctions biologiques des
cellules injectées.
Mots clés : cellule progénitrice, ischémie, thérapie cellulaire

L
es maladies cardiovasculaires ischémiques représentent un problème
majeur de santé publique dans les pays développés. Malgré les
progrès réalisés dans la prévention des facteurs de risque (tabac,
hypercholestérolémie, hypertension artérielle, diabète...) et la prise
en charge des complications thrombotiques, ces pathologies restent au premier
plan de la morbidité et de la mortalité (140 000 décès/an en France). Les lésions
vasculaires athéromateuses sont parfois si avancées que les traitements médi-
caux ne parviennent pas à prévenir l’accident ischémique aigu. Malgré une large
panoplie de traitements (chirurgie cardiaque et vasculaire, pontage, pose de
stent), de nombreux malades ayant fait un infarctus du myocarde vont dévelop-
doi: 10.1684/stv.2007.0165

per une insuffisance cardiaque congestive. Seule une thérapeutique améliorant


la perfusion et le remodelage myocardique post-ischémique réduirait l’inci-
dence et la sévérité de l’insuffisance cardiaque. De même, dans les stades
critiques de l’artérite des membres inférieurs, l’amputation reste la seule alter-
Tirés à part : native thérapeutique dans de nombreux cas (25 % à 50 % des cas). De ce fait, de
G. Tobelem

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nouvelles stratégies thérapeutiques comme la thérapie cel- les se dirigent alors vers le territoire ischémique (« ho-
lulaire pro-angiogénique, sont en cours d’évaluation dans ming »), adhérent à l’endothélium, s’incorporent dans les
ces pathologies. néovaisseaux puis se différencient en cellules endothélia-
les. Par ailleurs, les cellules progénitrices sécrètent des
facteurs capables de stimuler le processus angiogénique et
Les bases conceptuelles le remodelage vasculaire (figure 1). Cependant, les méca-
de la thérapie cellulaire nismes moléculaires et cellulaires de ces différentes étapes
sont encore peu connus. En effet, différentes questions
La thérapie cellulaire est un ensemble de nouvelles techno-
telles que, les mécanismes de ciblage (« homing ») vers les
logies s’appuyant sur le remplacement et la régénération
sites de néovascularisation, la nature des signaux, l’impli-
des cellules d’un tissu malade par l’administration de cellu-
cation des facteurs de croissance, le rôle des molécules
les saines et fonctionnelles qui ont été sélectionnées, ampli-
d’adhésion sont en cours d’étude par de nombreuses équi-
fiées et/ou modifiées ex vivo.
pes de recherche.
La thérapie cellulaire est basée sur l’utilisation des cellules
souches adultes. Les cellules souches adultes sont définies
par deux critères nécessaires et suffisants : l’autorenouvel-
Potentiel thérapeutique des EPC
lement qui assure le maintien à long terme de cette sous-
population et la capacité à générer une descendance diffé-
dans les pathologies ischémiques :
renciée et fonctionnelle dans une voie déterminée. la preuve du concept
La mise en évidence, chez l’adulte, de différentes popula-
La découverte des EPC d’origine médullaire dans le sang
tions cellulaires susceptibles de participer au processus de
périphérique adulte a permis le développement des straté-
néovascularisation a permis le développement de la théra-
gies de thérapie cellulaire pro-angiogénique dans les patho-
pie cellulaire à visée pro-angiogénique, dans deux situa-
logies ischémiques. L’administration des EPC ou des cellu-
tions physiopathologiques caractérisées par un défaut de
les médullaires, par voie intraveineuse ou directement dans
vascularisation artérielle : l’ischémie des membres infé-
le territoire ischémique, permet de stimuler le processus de
rieurs et l’ischémie coronaire. Dans ces deux pathologies,
néovascularisation dans différents modèles animaux [3].
la majorité des études précliniques et cliniques utilisent des
Ainsi, la transplantation d’EPC à des souris Nude immuno-
cellules souches adultes issues de la moelle osseuse. La
déprimées présentant une ischémie du membre inférieur
moelle osseuse contient non seulement les cellules souches
améliore la revascularisation [4]. De même, l’injection de
hématopoïétiques CD34+, précurseurs des cellules sangui-
cellules CD34+ améliore de façon significative l’angioge-
nes et endothéliales, mais aussi les cellules souches mésen-
nèse post-ischémique dans un modèle d’ischémie cardia-
chymateuses CD34-, précurseurs des cellules stromales.
que et des membres inférieurs [1, 5].
Les thérapies cellulaires peuvent être également basées sur
Rôle des cellules progénitrices l’administration des cellules mononucléés provenant de la
dans le processus de néovascularisation moelle osseuse. La transplantation autologue de cellules
mononucléés dérivées de la moelle osseuse augmente ainsi
En 1997, T. Asahara a mis en évidence dans la circulation la néovascularisation dans le membre inférieur ou dans le
périphérique des progéniteurs endothéliaux (EPC), qui, cœur infarci de différentes espèces [6].
après isolement et amplification ex vivo sont capables de Par ailleurs, le sang de cordon ombilical constitue une
stimuler l’angiogenèse post-ischémique [1]. Ces EPC d’ori- source importante de progéniteurs hématopoïétiques. Les
gine médullaire et exprimant l’antigène CD34, jouent un cellules CD34+ isolées à partir du sang de cordon peuvent
rôle majeur au cours de la vasculogenèse postnatale dans être cultivées ex vivo. Elles sont capables de se différencier
des conditions physiologiques et pathologiques. en cellules endothéliales dans des conditions de culture
Les cellules souches hématopoïétiques et les EPC, issues de bien établies et de participer à la néovascularisation post-
la moelle osseuse ou du sang périphérique, contribuent au ischémique [7].
processus de néovascularisation post-ischémique chez Enfin, l’administration de cellules souches mésenchyma-
l’adulte [2]. En effet, l’ischémie tissulaire provoque une teuses favorise le processus de néovascularisation post-
augmentation systémique de facteurs de croissance pro- ischémique. Ces cellules participent à l’augmentation de la
angiogéniques (VEGF-A, PlGF-1, SDF-1, EPO) capables vascularisation en sécrétant de nombreux facteurs pro-
d’induire la mobilisation des cellules progénitrices de la angiogéniques (VEGF, bFGF, PlGF-1 et MCP-1) [8]. Tou-
moelle osseuse vers la circulation périphérique. Ces cellu- tes les études précliniques démontrent une augmentation de

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Sélection/amplification/modification
des cellules progénitrices

Aspiration
de la moelle
Administration
de la thérapie cellulaire

1 Homing/Migration
(CXCR4/SDF-1) 2 Adhésion
(sélectines, intégrines)

Mobilisation
des cellules
progénitrices
(VEGF, SDF-1)
4 Sécrétion de
3 Incorporation/Invasion
Moelle osseuse facteurs paracrines
et différenciation
(VEGF, SDF-1, HGF…)

Territoire ischémique
Signaux d’activation
(hypoxie, inflammation)

Figure 1. Les mécanismes impliqués dans le recrutement des cellules progénitrices sur le site ischémique. L’ischémie tissulaire
permet la sécrétion de facteurs chimio-attractants (SDF-1, VEGF...) nécessaires au recrutement des cellules progénitrices. L’arrêt des
cellules au niveau de l’endothélium ischémique est régulé par de nombreuses molécules d’adhésion (sélectines, intégrines). Après leur
recrutement, les cellules progénitrices pourront exercer leur action pro-angiogénique en s’incorporant dans les néovaisseaux (vasculo-
genèse post-natale) ou en sécrétant des facteurs capables de stimuler l’angiogenèse et/ou le remodelage vasculaire. Dans le cas d’une
thérapie cellulaire utilisant les cellules souches de la moelle, les cellules sont sélectionnées puis administrées chez le patient.

la néovascularisation locale, avec un effet fonctionnel parti- marrow mononuclear cells) ont été isolées puis injectées
culier sous forme d’augmentation du flux vasculaire. Notre par voie intramusculaire (40 injections) au niveau du mus-
équipe a contribué à cette validation de la preuve du concept cle jumeau ischémié. Cette procédure a été réalisée sur
chez l’animal [9-11]. De plus, la majorité des études rap- deux groupes de patients :
portent l’incorporation des cellules préalablement mar- – le groupe A (25 patients) dans lequel les patients présen-
quées au site de néovascularisation, suggérant la participa- tent une ischémie unilatérale : les patients ont reçu une
tion directe des cellules administrées au niveau des injection de BM-MNC dans le membre ischémique alors
structures vasculaires préexistantes. que du sérum physiologique a été injecté dans le membre
controlatéral.
– le groupe B (22 patients) dans lequel les patients présen-
La thérapie cellulaire de l’ischémie
tent une ischémie bilatérale : une randomisation a attribué
des membres inférieurs l’injection de BM-MNC dans un membre et de cellules
À partir des résultats très prometteurs de la thérapie cellu- mononucléées du sang périphérique (PB-MNC, peripheral
laire pro-angiogénique obtenus sur des modèles animaux blood mononuclear cells, utilisées comme contrôle) dans
d’ischémie de la patte, une équipe japonaise a réalisé une l’autre.
étude pilote de phase I/II chez des patients présentant une Dans les deux groupes, après 4 et 24 semaines suivant
ischémie des membres inférieurs [12]. Sous anesthésie l’injection des cellules, une amélioration significative de
générale, 500 mL de moelle osseuse ont été prélevés. Les tous les critères cliniques (augmentation de l’index de
cellules mononucléées de la moelle (BM-MNC, bone pression distale à la cheville, de la pression transcutanée en

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O2, et de la perfusion cutanée) ainsi que la formation de Il est intéressant de constater que les modalités expérimen-
vaisseaux collatéraux ont été observées au niveau des mem- tales (préparations cellulaires, mode et délai d’administra-
bres ayant reçu les BM-MNC par rapport au membre tion après ischémie) varient d’une étude à l’autre. Cepen-
contrôle. De plus, les auteurs ont observé une régression dant, toutes ces études précliniques rapportent une
des ulcères et des gangrènes ischémiques. L’étude histolo- augmentation de la densité capillaire et/ou une incorpora-
gique a démontré une nette augmentation de la densité tion des cellules injectées. De plus, une élévation de la
capillaire au niveau des muscles traités avec des BM-MNC perfusion est observée avec, dans certains cas, une amélio-
par rapport au membre controlatéral. De manière intéres- ration de la fonction cardiaque. Ces effets sont attribués soit
sante, les PB-MNC n’exercent aucune activité pro- à un rôle direct des cellules injectées par différenciation en
angiogénique. Cette étude montre donc pour la première cellules endothéliales ou en cardiomyocytes, soit à un effet
fois l’efficacité et l’innocuité de l’implantation de cellules indirect par la sécrétion locale de facteurs pro-
mononucléées médullaires dans l’ischémie des membres angiogéniques.
inférieurs. D’autres études similaires, portant sur de plus La thérapie cellulaire apparaît donc comme une thérapeuti-
faibles effectifs confirment la faisabilité de la thérapie que prometteuse, susceptible d’améliorer le pronostic des
cellulaire au moyen des BM-MNC [13, 14]. Cependant, ces malades atteints d’une pathologie ischémique aiguë ou
essais utilisant les BM-MNC ont été remis en cause. En chronique.
effet, d’autres équipes ont rapporté des effets similaires
après l’administration autologue de PB-MNC mobilisés
Les essais cliniques pratiqués
par le G-CSF [15, 16]. Par ailleurs, une étude récente dans la phase aiguë de l’infarctus (tableau I)
souligne l’apparition d’effets secondaires (mortalité, déve- Dans une première étude publiée par Strauer et al, 10
loppement de shunt artérioveineux, cicatrisation incom- patients ont reçu par voie intracoronaire des BM-MNC de
plète des ulcères) un an après l’administration de BM- la moelle, 4 à 9 jours après l’infarctus. Contrairement aux
MNC, chez des patients atteints de la maladie de Buerger patients contrôles, les sujets traités avec les BM-MNC
(artériopathie oblitérante des membres inférieurs liée au présentent une amélioration à 3 mois de la perfusion de la
tabac) [17]. zone infarcie ainsi que de la fonction cardiaque [23]. De
même, dans l’étude pilote TOPCARE-AMI, 20 patients ont
La thérapie cellulaire été randomisés pour l’administration de BM-MNC ou de
des pathologies coronariennes progéniteurs issus du sang périphérique. L’injection des
BM-MNC ou des progéniteurs du sang périphérique quatre
La thérapie cellulaire dans les pathologies coronariennes a jours après l’infarctus améliore de façon significative la
été développée depuis une dizaine d’années par de nom- fraction globale d’éjection après 4 mois [24] et jusqu’à un
breuses équipes de recherche. Les objectifs de la thérapie an [25]. La première étude randomisée et contrôlée a été
cellulaire dans les pathologies coronariennes sont doubles : présentée en 2004 (étude BOOST). Dans cette étude de 60
l’administration de cellules autologues de manière directe patients, 30 sujets ont subi une intervention de revasculari-
ou indirecte devrait favoriser la réparation du muscle car- sation après l’infarctus et ont reçu 4 jours plus tard, des
diaque et/ou l’induction du processus de néovascularisation cellules de la moelle par voie intracoronaire. Trente autres
[18]. patients n’ont pas subi cette phase de thérapie cellulaire.
En 2001, l’équipe de P. Anversa démontre pour la première Une amélioration significative à 6 mois de la fonction ven-
fois un effet bénéfique de l’injection intramyocardique de triculaire gauche a été observée, sans effet secondaire [26].
cellules souches médullaires cKit+/Lin- chez des souris En revanche, 18 mois après l’injection des cellules, l’effet
ayant une ischémie cardiaque. Ces cellules induisent non bénéfique n’est plus observé bien que les patients ayant
seulement une régénération de novo du muscle cardiaque reçu la thérapie cellulaire présentent une vitesse de la
mais aussi la formation de structures vasculaires [19]. De fraction d’éjection plus élevée que les patients contrôles
même, les BM-MNC directement injectés dans le muscle [27]. Plus récemment, dans un essai de phase I/II randomisé
cardiaque participent au processus de néovascularisation en (étude ASTAMI), 100 patients présentant un infarctus aigu
favorisant la formation de vaisseaux collatéraux et s’incor- du myocarde (avec élévation du segment ST) ont reçu soit
porant au sein des néovaisseaux [20, 21]. Par ailleurs, un placebo, soit des cellules mononucléées de la moelle par
l’injection par voie intraveineuse d’EPC CD34+ dérivés de injection intracoronaire 3 à 5 jours après une angioplastie
la moelle ou amplifiés ex vivo favorise le processus de coronaire. Six mois après l’administration de la thérapie
néovascularisation et préserve la fonction du ventricule cellulaire, les auteurs n’ont pu observer un bénéfice poten-
gauche [5, 22]. tiel sur la fonction globale du ventriculaire gauche [28]. A

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Tableau I. Les principaux essais cliniques de thérapie cellulaire
réalisés dans la phase aiguë de l'infarctus du myocarde

Essais cliniques Nb de patients Cellules injectées Résultats


(voie d’injection)
Strauer et al [23] 10 BMC versus placebo À 3 mois : augmentation de la perfusion
(intracoronaire) et de la contractilité myocardique
TOPCARE-AMI 20 BMC versus CPC versus placebo À 4 mois : augmentation de la LVEF (+ 7 %)
[24, 25] (intracoronaire) dans le groupe BMC par rapport au groupe
placebo
À 1 an : augmentation de la LVEF (7 %)
dans le groupe BMC et CPC par rapport au groupe
placebo
BOOST [26] 30 BMC non fractionnées versus À 4 mois : augmentation de la LVEF (+ 6 %)
(Randomisé) placebo (intracoronaire) dans le groupe BMC par rapport au groupe
placebo
ASTAMI [28] 47 BMC versus placebo À 6 mois : pas de différence significative
(Randomisé) (intracoronaire) entre les deux groupes
REPAIR-AMI [29] 101 BMC versus placebo À 4 mois : augmentation de la LVEF dans le groupe
(Randomisé) (intracoronaire) BMC par rapport au groupe placebo
(5,5 % versus 3,3 %)
À 1 an : réduction des risques de récidive
d’infarctus dans le groupe BMC

BMC : cellules de la moelle osseuse ; CPC : progéniteurs circulants du sang périphérique ; LVEF : Fraction d’éjection ventriculaire gauche.

l’inverse, dans un essai plus large publié par V. Shächinger bolique ainsi qu’une amélioration de la fraction d’éjection
(étude REPAIR-AMI), 204 patients atteints d’un infarctus globale [31]. Par ailleurs, de petits foyers de cellules mus-
aigu ont reçu soit un placebo, soit des cellules de la moelle culaires squelettiques ont été identifiés sur une pièce histo-
par injection intracoronaire 3 à 7 jours après une thérapie de logique d’un patient décédé 17 mois après l’injection de
reperfusion. Quatre mois après l’injection, le groupe ayant myoblastes [32]. Ces résultats encourageants et promet-
reçu la thérapie cellulaire présente une fraction d’éjection teurs ont justifié la mise en place d’un essai clinique de
ventriculaire plus élevée que le groupe placebo (augmenta- phase II (essai MAGIC), en aveugle, randomisé, multicen-
tion 2,5 %). De plus, un an après, l’administration des trique international regroupant environ 300 patients.
cellules de moelle est associée à une réduction du taux de Utilisation des cellules souches médullaires. De nom-
mortalité liée à la récidive d’un infarctus [29]. breux essais cliniques de phase I sont en cours et visent à
évaluer la faisabilité et la tolérance d’injection de types
Les essais pratiqués dans la phase chronique cellulaires issus de la moelle osseuse. Chez des patients
de l’infarctus (tableau II) ayant fait un infarctus du myocarde, l’injection locale (par
Concernant la phase chronique de l’infarctus, seules les voie transépicardique) des cellules CD133+ de la moelle
myoblastes et les cellules souches hématopoïétiques sont osseuse permet une amélioration de la reperfusion cardia-
cliniquement disponibles. A ce jour, une dizaine d’essais de que dans la zone infarcie [33]. Par ailleurs, chez 8 patients
phase I/II sont publiés. ayant présenté un ou plusieurs infarctus, l’administration
Utilisation des myoblastes. En janvier 2001, l’équipe de intramyocardique de cellules mononucléées de la moelle
P. Ménasché révèle une première mondiale. Un patient permet une réduction des épisodes angineux, ainsi qu’une
atteint d’une insuffisance cardiaque grave consécutive à un amélioration des paramètres cinétiques myocardiques, trois
infarctus du myocarde a reçu, au cours d’un pontage coro- mois après la thérapie cellulaire [34]. De plus, S. Fuchs a
naire, l’injection de myoblastes (cellules souches adultes décrit l’injection de cellules médullaires filtrées chez dix
prélevées dans le muscle squelettique qui ont la capacité de patients présentant une ischémie myocardique chronique
se diviser et de se différencier en fibres musculaires) dans la sans indication chirurgicale. Trois mois après l’administra-
partie nécrosée du muscle cardiaque. Cinq mois après la tion des cellules, une amélioration de la symptomatologie
greffe, la fonction ventriculaire est significativement amé- fonctionnelle a été observée chez huit d’entre eux [35].
liorée [30]. Par la suite, 10 patients ont reçu une injection Récemment, dans l’étude TOPCARE-CHD, 75 patients
autologue de myoblastes directement dans la zone nécro- présentant un infarctus d’au moins trois mois ont reçu par
sée. Les résultats démontrent une reprise de l’activité méta- voie intracoronaire, soit des cellules mononucléées de la

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Tableau II. Les principaux essais cliniques de thérapie cellulaire
réalisés dans la phase chronique de l'infarctus du myocarde

Essais cliniques Nb de patients Cellules injectées Résultats


(voie d’injection)
Menasche et al [31] 10 Myoblastes À 5 et 18 mois : amélioration de la fonction cardiaque
(injection directe)
Hagege et al [37] 9 Myoblastes À 52 mois : amélioration du statut clinique et de la LVEF
(injection directe)
Stamm et al [33] 6 BMC CD133+ À 3 mois : augmentation de la perfusion
(injection directe) et de la contractilité myocardique
Tse et al [34] 8 BMC À 3 mois : amélioration de la perfusion
(cathéter endoventriculaire) et de la fonction cardiaque
Fuchs et al [35] 10 BMC filtrées À 3 mois : amélioration de la symptomatologie
(cathéter endoventriculaire) fonctionnelle
Perin et al [38] 14 BMC versus placebo À 4 mois : augmentation de la LVEF ventriculaire et
(cathéter endoventriculaire) réduction du volume télésystolique dans le groupe BMC
TOPCARE-CHD [36] 25 BMC versus CPC À 3 mois : augmentation de la LVEF (+ 2,9 %)
(Randomisé, croisé) (intracoronaire) dans le groupe BMC par rapport au groupe CPC

BMC : cellules de la moelle osseuse ; CPC : progéniteurs circulants du sang périphérique ; LVEF : fraction d’éjection ventriculaire gauche.

moelle, soit des cellules progénitrices issues du sang péri- tions restent encore non résolues : Quel type cellulaire
phérique, soit un placebo. Trois mois après l’injection des utiliser ? Quelle est la meilleure voie d’administration ?
cellules, le groupe ayant reçu les cellules de la moelle Quand faut-il injecter les cellules ? Quel est le nombre
présente une fraction d’éjection globale supérieure au optimal de cellules à administrer ? Faut-il répéter les injec-
groupe traité avec les cellules du sang périphérique ou avec tions ? A quelle fréquence. Existe-t-il une toxicité à moyen
le placebo [36]. Cette amélioration de la fonction cardiaque et à long terme ?
est en relation avec une augmentation de la contractilité Pour tenter de répondre à ces questions, il est donc indis-
locale au niveau du point d’injection. pensable de procéder à une optimisation du protocole de
thérapie cellulaire au cours des phases d’isolement et/ou
d’expansion des progéniteurs.
La thérapie cellulaire
soulève de nombreuses questions
Les stratégies pour améliorer la thérapie
L’ensemble de ces études permet de conclure à un effet cellulaire dans les pathologies ischémiques
positif de la thérapie cellulaire. La plupart soulignent la
faisabilité et l’absence de toxicité majeure. Néanmoins, ces Le nombre réduit de cellules progénitrices disponibles (no-
études portent sur de petits effectifs et ne sont pas toujours tamment chez le sujet âgé) et le faible taux d’incorporation
randomisées. Par ailleurs, cette stratégie présente plusieurs des cellules constituent des éléments limitants de la théra-
avantages par rapport à la thérapie génique. Tout d’abord, pie cellulaire. Par conséquent, de nouvelles stratégies vi-
les cellules sont injectées de façon autologue, prévenant sant à améliorer l’efficacité de la thérapie cellulaire sont
ainsi tout risque de rejet. Elle élimine également le risque actuellement en cours d’évaluation (figure 2).
théorique de pathologies induites par la thérapie génique, La première consiste à prétraiter les cellules avec des peti-
liées soit directement à l’action du facteur de croissance tes molécules (inhibiteur de la p38, activateur de l’expres-
codé par le plasmide injecté, soit à une insertion du plas- sion de la NO synthase endothéliale, stimulation avec la
mide dans le génome. Cependant, la stimulation de l’angio- sphingosine-1-phosphate) avant leur injection afin d’amé-
genèse par l’administration de cellules médullaires ou liorer leurs fonctions biologiques (survie, capacité de recru-
d’EPC peut induire d’effets secondaires comme l’activa- tement, adhésion...) [39]. Notre équipe a mis au point une
tion du développement tumoral, l’accélération de l’athéros- procédure originale et innovante d’optimalisation d’acti-
clérose ou d’une rétinopathie (notamment chez le vité pro-angiogénique des EPC dérivés du sang de cordon
diabétique). humain. À cette fin, nous avons ciblé le système Eph
Cette stratégie constitue donc un espoir thérapeutique pour récepteurs/éphrine ligands, système connu pour jouer un
de nombreux patients. Cependant, de nombreuses ques- rôle dans le développement du système vasculaire. Nous

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Prétraitement des progéniteurs Abstract
Pro-angiogenic cell therapy in ischaemic
- Traitement pour augmenter l’expansion et la survie
des cellules
diseases
Strategies of cell therapy for vascular regeneration are
- Activation des cellules pour augmenter leur homing considered to be credible therapeutic alternatives in the
et/ou leurs fonctions biologiques (adhésion, migration)
treatment of chronic ischaemic cardiovascular di-
seases. Many groups, including our own, have demons-
trated the concept in animal experiments. Feasibility
and tolerance studies have even been performed in the
clinical setting with encouraging results in ischaemic
heart disease and critical limb ischaemia. However,
the development of these new therapeutic approaches
is currently limited because of the small amount of
available cells (low endogenous concentration, diffi-
culty of expansion, risk of cellular senescence) and the
low rates of incorporation in the ischaemic tissues.
Consequently, it is essential to optimise protocols of cell
therapy in order to increase the recruitment and biolo-
gical functions of the injected cells.
Key words: ischaemia, cell therapy

que par rapport à une monothérapie (cellules CD34+ seules


ou plasmide VEGF-2 seul) [41]. De même, dans un modèle
d’ischémie des membres inférieurs, la combinaison d’un
plasmide codant pour l’angiopoiétine-1 et des cellules mo-
nonucléées de la moelle osseuse améliore le score angio-
Prétraitement du tissu ischémique graphique, la densité capillaire mais aussi la pression trans-
cutanée en oxygène par rapport aux animaux contrôles
- Cytokines (VEGF, SDF-1) [42]. Enfin, la troisième stratégie consiste à une « réactiva-
- Activation mécanique (préconditionnement) tion » du tissu ischémique par une injection locale de fac-
teurs de croissance pro-angiogéniques (VEGF, SDF-1) ou
d’une activation mécanique (par exemple un précondition-
Figure 2. Les stratégies pour améliorer la thérapie cellulaire
pro-angiogénique. Au moins deux stratégies peuvent améliorer
nement par des ondes de choc) dans le but de faciliter le
l’efficacité de la thérapie cellulaire : a) un prétraitement ex vivo des recrutement des cellules progénitrices particulièrement
cellules par des petites molécules pour améliorer les fonctions, la pendant les phases chroniques de la pathologie ischémique
survie, et la capacité de recrutement dans le territoire ischémique ;
et b) l’activation du tissu ischémique en particulier pour accroître [43, 44].
les signaux capables d’attirer les cellules injectées.

Conclusion
avons montré que l’activation du récepteur EphB4 par la
protéine recombinante ephrinB2-Fc permet d’augmenter La thérapie cellulaire apparaît comme une thérapeutique
de 50 % l’activité pro-angiogénique des EPC dans un mo- prometteuse, susceptible d’améliorer le pronostic des mala-
dèle murin d’ischémie des membres inférieurs. Nos résul- des atteints de pathologies cardiovasculaires ischémiques.
tats in vitro indiquent que l’augmentation de l’activité Le développement préclinique de la thérapie cellulaire est
pro-angiogénique est régulée par un processus d’adhésion particulièrement rapide parce que plusieurs sources de cel-
dépendant du couple E/P-sélectine et PSGL-1 [40]. lules progénitrices adultes peuvent être utilisées : myoblas-
La deuxième stratégie consiste en une association de la tes provenant de muscles squelettiques, cellules souches
thérapie cellulaire avec une thérapie génique. Dans un hématopoïétiques de la moelle osseuse, cellules souches
modèle d’infarctus du myocarde, la combinaison de l’admi- mésenchymateuses, cellules souches embryonnaires (ES),
nistration de cellules humaines CD34+ associée à une théra- etc.
pie génique au moyen d’un plasmide codant pour le Les résultats des premiers essais cliniques sont encoura-
VEGF-2 (VEGF-C), permet d’améliorer la fonction cardia- geants mais devront être confirmés sur des cohortes de

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patients plus importantes afin d’évaluer la faisabilité et 16. Minamino T, Toko H, Tateno K, Nagai T, Komuro I. Peripheral-blood
or bone-marrow mononuclear cells for therapeutic angiogenesis? Lancet
l’efficacité de la thérapie cellulaire. « Réparer les organes 2002 ; 360 : 2083-4.
et/ou les tissus sans les changer », tel est le défi des
17. Miyamoto K, Nishigami K, Nagaya N, et al. Unblinded pilot study of
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