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Florent BOITHIAS
Université de Lyon – Ecole Nationale des Travaux Publics de l’Etat (ENTPE)/DGCB
rue Maurice Audin
69518 Vaulx-en-Velin Cedex
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Mohamed EL MANKIBI
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Pierre MICHEL
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β 2 η
, si uk ≤ 0.5 Eq. 3
β , si uk > 0.5 Eq. 4
η
La mutation génère un enfant à partir d’un parent selon l’équation 5. δk est donné par les
équations 6 ou 7 selon que le nombre aléatoire rk (0 ≤ rk ≤ 1) est respectivement inférieur ou
supérieur à 0,5. ηm est l’indice de distribution pour la mutation. Les termes parentksup et
parentkinf sont respectivement les limites supérieures et inférieures des intervalles de variation
associés au paramètre d’indice k.
#$%
!" δ Eq. 5
δ 2 η& 1 , si rk < 0.5 Eq. 6
δ 1 2 1 , si rk ≥ 0.5
η&
Eq. 7
La population enfant est ajoutée à la population parent et l’ensemble des individus est
classé selon les principes de non domination et d’éloignement. La génération suivante est
créée en sélectionnant les N meilleurs individus de cette population. Le même processus est
répété pour engendrer les générations suivantes.
Une modification a été apportée à l’algorithme NSGA-II pour cette étude : le choix
aléatoire d’individus dans l’univers de décision n’est plus seulement restreint par des
intervalles de variation, mais également par des pas de variation spécifiques pour chaque
paramètre (voir Tableau 1). Chaque paramètre choisi aléatoirement est arrondi au plus proche
multiple du pas correspondant. Les nouveaux paramètres obtenus après croisement ou
mutation sont également arrondis de la même manière. Cette modification a été faite pour
mieux contrôler la vitesse de convergence en réduisant le nombre de valeurs possibles sans
modifier les intervalles de variation.
2.2.2. Choix de techniques de contrôle génériques
Comme nous l’avons vu précédemment, l’objectif de l’étude est d’optimiser le paramétrage
de contrôleurs sans recourir à une modélisation physique lourde et sans phase de calibration
propre à chaque bâtiment. Il faut donc que les contrôleurs choisis soient applicables à une
large typologie de bâtiments, sinon à tous les types de bâtiments. Nous appelons ces
contrôleurs des contrôleurs génériques.
Les contrôleurs Tout-Ou-Rien (TOR) sont le moyen le plus simple de contrôler des
systèmes. Ils ne permettent que deux modes de fonctionnement : allumé ou éteint. Cela
correspond à 0 ou 100 % de la puissance nominale d’un appareil de chauffage. Ces
contrôleurs sont applicables à tout type de système mais ne sont pas réputés très performants
en termes de précision [14]. Les contrôleurs Proportionnel-Intégral-Dévirée (PID) sont quant
à eux applicables à tout système à condition qu’il soit du premier ordre. Un bâtiment est
assimilable à un système du premier ordre en première approximation [15]. Les contrôleurs
flous [16] sont connus pour être une technique de contrôle avancée et précise [14]. D’après le
rapport de Master de William Lebret [17], qui a effectué un stage au sein du Département
Génie Civil et Bâtiment de l’ENTPE en 2010, ils sont applicables à un large panel de
bâtiments.
Ces trois techniques de contrôle sont considérées comme génériques dans cette étude.
L’univers de décision pour chacune d’entre elles a été défini après avoir effectué une première
optimisation sur un univers de décision très large et des pas de variation très faibles.
L’observation des fronts de Pareto obtenus après 200 générations a permis de réduire les
intervalles de variation et de choisir les pas. Ceux-ci sont reportés dans le Tableau 1. La
stabilité des équipements de chauffage, qui n’est pas une fonction-objectif dans cette étude, a
été prise en compte en empêchant la bande morte du contrôleur TOR de prendre des valeurs
inférieures à 0,5 °C.
Le contrôleur flou comporte deux entrées et une sortie. Les entrées sont la différence entre
la température intérieure et la consigne et la dérivée de la température intérieure. Le paramètre
θ est le gain en entrée de la dérivée de la température. Le gain de la première entrée est pris
égal à 1. Le paramètre K est le gain en sortie du contrôleur. Ces deux paramètres permettent
d’adapter le contrôleur à des bâtiments d’inerties, de volumes et de puissances nominales de
chauffage très différents.
Tableau 1: Univers de décision pour l’optimisation du paramétrage des contrôleurs TOR, PID et flou
Contrôleur Paramètre Unité Intervalle de variation Pas de variation
TOR Bande morte °C [0.5 ; 3] 0.1
PID Kp % / °C [1 ; 10] 0.1
Ti min [0.1 ; 20] 0.1
Td min [0 ; 5] 0.1
Flou K % [0.1 ; 3] 0.1
θ min [0.5 ; 200] 0.5
2.4.Outils numériques
2.4.1. Logiciel de calcul
Le code de l’algorithme NSGA-II utilisé dans cette étude a été écrit sous le logiciel Matlab
par Seshadri [18]. Matlab est un outil de calcul simple d’utilisation, qui offre une vaste
bibliothèque de fonctions préprogrammées.
3. Résultats
Le niveau d’inconfort est calculé en sommant les différences entre la température intérieure et
la température de consigne à chaque pas de temps, multipliées par le pas de temps de
simulation. La consommation énergétique est calculée en faisant la somme des commandes de
chauffage (en %) à chaque pas de temps, multipliées par la puissance nominale du convecteur
et par le pas de temps de simulation.
Les résultats sont obtenus pour un découpage du temps en périodes de 2 et 6 heures, pour
la méthode en ligne. Pour les méthodes en ligne et hors ligne, l’individu sélectionné dans le
front de Pareto après optimisation est celui qui se situe à la plus courte distance par rapport à
l’origine de l’espace des fonctions-objectifs. Ainsi, l’inconfort et la consommation revêtent la
même importance dans le choix de cet individu. Un autre individu pourrait être choisi si un
poids plus important était attribué à l’une ou l’autre des fonctions-objectifs.
Les Tableaux 3 et 4 présentent les résultats obtenus pour l’inconfort et la consommation
énergétique sur l’ensemble de la simulation, ainsi que le gain obtenu par la méthode en ligne
par rapport à la méthode hors ligne. Ce gain permet de conclure quant à l’intérêt de la
méthode en ligne. Les Tableaux 5 et 6 présentent les paramétrages choisis dans le front de
Pareto après chaque optimisation. Ils permettent de conclure quant à la stabilité et la
cohérence de la méthode en ligne.
Tableau 3: Inconfort et consommation pour une simulation sur 2 jours d’hiver et des périodes de 2
heures pour la méthode en ligne
Inconfort [°C.min] Consommation [kWh]
Méthode hors ligne Méthode en ligne Gain Méthode hors ligne Méthode en ligne Gain
TOR 2779.2 2772.8 0.2 % 67.75 68.17 -0.6 %
PID 110.4 111.6 -1.1 % 70.43 70.43 0.0 %
Flou 1461.6 1263.8 13.5 % 69.50 69.55 -0.1 %
Tableau 4 : Inconfort et consommation pour une simulation sur 2 jours d’hiver et des périodes de 6
heures pour la méthode en ligne
Inconfort [°C.min] Consommation [kWh]
Méthode hors ligne Méthode en ligne Gain Méthode hors ligne Méthode en ligne Gain
TOR 2779.2 2982.6 -7.0 % 67.75 67.75 0.0 %
PID 110.4 111.4 -0.9 % 70.43 70.43 0.0 %
Flou 1806.6 1401.8 22.4 % 69.39 70.35 -1.4 %
Tableau 5: Paramétrages sélectionnés dans le front de Pareto après optimisation pour une simulation
sur 2 jours d’hiver et des périodes de 2 heures pour la méthode en ligne
Contrôleur TOR PID Flou
Paramètre Bande morte [°C] Kp [%/°C] Ti [min] Td [min] K [%] θ [min]
Méthode hors ligne 0.5 9.9 20 5 1.7 43.5
Méthode en ligne
Période n°1 0.5 9.7 16.4 5 2.9 3.5
Période n°2 0.5 10 18.3 5 2.8 10.5
Période n°3 0.5 10 20 5 2.6 10.5
Période n°4 1 10 20 5 2.5 10.5
Période n°5 0.5 10 20 5 3 11
Période n°6 0.5 10 19.6 5 2.6 18
Période n°7 0.5 10 20 5 2.7 9.5
Période n°8 0.5 10 20 5 2.9 17
Période n°9 0.6 10 20 5 2.6 10.5
Période n°10 0.9 10 20 5 2.6 10
Période n°11 0.5 10 20 5 2.7 9.5
Période n°12 0.5 10 20 5 2.5 9.5
Période n°13 0.5 10 19.4 5 2.9 8.5
Période n°14 0.5 10 20 5 2.7 10
Période n°15 0.5 10 20 5 2.5 9
Période n°16 0.6 10 20 5 2.5 9
Période n°17 0.5 10 20 5 3 6.5
Période n°18 1 10 19.6 4.8 2.7 11.5
Période n°19 0.5 10 20 5 2.8 10
Période n°20 0.5 10 18.2 5 2.8 7.5
Période n°21 0.6 10 20 5 2.8 6.5
Période n°22 0.5 10 19.8 5 2.5 10.5
Période n°23 0.6 10 18.1 5 2.8 8
Période n°24 0.6 10 20 5 2.7 8
Tableau 6: Paramétrages sélectionnés dans le front de Pareto après optimisation pour une simulation
sur 2 jours d’hiver et des périodes de 2 heures pour la méthode en ligne
Contrôleur TOR PID Flou
Paramètre Bande morte [°C] Kp [%/°C] Ti [min] Td [min] K [%] θ [min]
Méthode hors ligne 0.5 9.9 20 5 2.1 38
Méthode en ligne
Période n°1 1.4 9.7 16.5 5 2.9 4.5
Période n°2 0.5 10 18.3 5 2 37
Période n°3 0.5 10 20 5 2.2 30
Période n°4 0.6 10 20 5 3 7.5
Période n°5 0.6 10 20 5 2.8 8
Période n°6 0.7 10 20 5 2.2 27
Période n°7 0.6 10 20 5 2.2 33.5
Période n°8 0.5 10 19.7 5 2.5 7
25
20
15
10
0
0 6 12 18 24 30 36 42 48
-5
Text (en °C) Tint (en °C) Tconsigne (en °C) Occupation (en personnes)
Figure 3: Evolution des températures intérieures et extérieures sur deux jours pour la méthode en
ligne appliquée à un PID avec un découpage du temps en périodes de 2 heures ; planning d’occupation
(variant de 0 à 3 personnes)
4. Discussion
On remarque tout d’abord que le contrôleur PID permet d’atteindre un niveau de confort bien
supérieur aux deux autres contrôleurs, à consommations quasiment égales. L’inconfort donné
par le PID avec des périodes de 2 heures pour la méthode en ligne représente en effet 4 % de
l’inconfort du TOR et 9 % de l’inconfort du flou. La consommation engendrée par le TOR
représente en revanche 97 % de celle du PID et celle du flou 99 % de celle du PID.
Les pourcentages de gain donnés par les Tableaux 3 et 4 nous informent sur la
performance de la méthode en ligne. Il faut garder à l’esprit que la méthode en ligne est
comparée aux résultats d’un paramétrage fixe, lui-même optimisé par la méthode hors ligne.
C’est donc à un référentiel déjà très performant qu’est comparée la méthode. On observe que
la différence entre les performances des deux méthodes est inférieure à 2 % dans la plupart
des configurations. On constate cependant trois exceptions :
• Le contrôleur flou donne de très bons résultats pour la méthode en ligne, que ce soit
pour des périodes de 2 ou 6 heures, avec respectivement 13,5 et 22,4 % de gain par
rapport à la méthode hors ligne ;
• En revanche, la méthode en ligne appliquée au TOR avec des périodes de 6 heures
engendre une perte de 7 % par rapport à la méthode hors ligne.
On observe enfin que les valeurs retenues pour les paramètres du TOR et du PID sont
proches ou égales aux limites de l’univers de décision. Pour le TOR, cela s’explique par le fait
que les solutions qui se trouvent en dessous de 0,5 °C pour la bande morte offrent davantage
de confort car elles permettent à la température intérieure de se maintenir plus proche de la
consigne. Or, cela induit une forte instabilité du système de chauffage, qui voit sa commande
varier à une fréquence élevée de 0 à 100 %. Ce phénomène est néfaste pour la longévité des
appareils de chauffage, et nous avons décidé de le limiter en n’autorisant pas les valeurs de
bande morte indésirables. Pour le PID, nous avons observé qu’en élargissant davantage les
limites de l’univers de décision, l’optimisation sélectionnait parfois des valeurs irréalistes au
regard des ordres de grandeur donnés par exemple par la méthode de paramétrage de Ziegler
et Nichols [22]. De plus, leurs performances étaient inférieures à celles présentées dans cet
article. Ceci nous a conduits à conserver les intervalles de variation tels qu’ils sont présentés
dans cet article. Le paramétrage du contrôleur flou est le moins stable dans le temps. On
remarque par ailleurs que la valeur de θ retenue par la méthode hors ligne est en moyenne 4 à
5 fois supérieure aux valeurs retenues par la méthode en ligne avec des périodes de 2 heures.
Pour des périodes de 6 heures, les valeurs de θ données par les deux méthodes sont plus
proches.
5. Conclusion
La méthode d’optimisation en ligne présentée dans cet article est une méthode performante.
Comparée à une méthode hors ligne consistant à optimiser le paramétrage une unique fois
avant mise en service sur le bâtiment, elle donne des résultats similaires en termes de
performances, voire meilleurs dans certains cas.
La méthode pourra être améliorée par l’introduction d’un réseau de neurones de prédiction
du niveau d’inconfort dans le bâtiment et de sa consommation énergétique. Ainsi, elle ne fera
plus appel à un modèle physique lourd, ce qui devrait apporter un gain de temps de calcul au
moment des optimisations et dispenser d’une phase de calibration du modèle sur le bâtiment.
Cependant, on peut s’attendre à observer une perte de précision dans la prédiction des
fonctions-objectif par rapport à la simulation sur modèle. Connaissant ses performances avec
le modèle, présentées dans cet article, on pourra quantifier le biais introduit par le réseau de
neurones.
Il serait également intéressant d’étudier les effets que produirait l’introduction d’une
troisième fonction-objectif caractérisant l’instabilité des systèmes de chauffage induite par le
paramétrage appliqué. Ceci permettrait de ne plus considérer l’instabilité comme une
contrainte dans le processus d’optimisation, mais comme un objectif. L’optimum global sur
l’ensemble des trois fonctions-objectifs pourrait être plus pertinent que l’optimum global sur
deux objectifs avec contrainte sur l’univers de décision.
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